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Full text of "Mémoires"

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SOCIÉTÉ 


DES  letthes,  des  sciences,  des  arts,  de  l  agriculture 

ET   de   l'industrie 

DE    SAINT -DIZIER 


HÉMOIRES 


DR    LA 


SOCIÉTÉ  DES  LETTRES 

des  Scienoes, 
des  Arts,  de  T Agriculture  et  de  l'Industrie 

DE    SAINT -DIZIER 


TOME     X 

(  Premier    Paacictile  ) 


SAINT-DIZIER 

TYP.    ET    LITH.    O.    GODARD    ET   A.    BRULLIARD 
1906 


MÉMOIRES  DE  LA  SOCIÉTÉ 


On  peut  se  procurer  ces  volumes  au  prix  de  i  fr.  Vun  (%S0  par  la 
poste)  chex  M.  Boudard,  conservateur  du  Musée,  r.  de  Bar,  à  St-Disier. 


TOME  I.         —  Charte  d'affranchissement  de  Salnt-Dizier. 

Notice  siir  Eclaron,  par  M.  le  V"  de  Hédouville. 
Les  Oiseaux   de   la    vallée  de   la    Marne,    par 

M.  F.  Lescuyer. 
Notice  sur  un  ancien   cours  d'eau  à  St-Dizier, 

par  M.  Cornuel.  . 
Analyse  des  minerais  de  fer,  par  M.  Barollet. 

TOME  II.       —  Plantation  des    Conifères,   par   M.    le    V"   de 

Hédouville. 
Une  visite  au  musée  de  Baye,  par  M.  le  V*  de 

Hédouville. 
Utilité  de  l'oiseau,  par  M.  F.  Lescuyer. 
La  garde  nationale  mobilisée  de  Saint-Dizier, 

par  M.  ï*.  Lescuyer. 
Camps  et  enceintes  fortifiés  antiques,  par  MM. 

E.  et  H.  Royer. 
Manomètre    à    air    libre   pour  la    mesure    des 

faibles  pressions,  par  M.  Adnet. 
Chêne  enfoui   dans  les  alluvions  de  la  Biaise, 

par  M.  i^aulin- 
Battage  des  pieux  à  l'écluse  d'AIlIchomps,  par 

M.  Lagout. 
Beurvllle,  Blinfey  et  fontaine  de  Ceffonds  aux 

xii'  et  XIII*  siècles,  par  M.  E.  Hoyer. 
Terrain  crétacé  inférieur  du  nord  de  la  Haute- 
Marne,  par  M.  Cornuel. 

TOME  III.      —  FloredelaH"-Marne,i>arMM.AubriotetI)aguin. 

TOME  IV.      —  EpLis-. 

TOME  V.        —   Histoire  du  village  de  Mussey,  par  M.  Mallet. 

TOME  VI.      —  Les  origines  de  St-Dizler,  par  M.  l'abbé  Fourot. 
Saint- Dtzier  d'après  les  registres  de  l'échevi- 
nage,  par  M.  P.  Guillemin. 


—   VIII   — 

TOME  VII.     —  Antiquités  recueillies  en  Tunisie.par  M. Houdard. 
Cirey-leChàleau,  par  M.  l'abbé  Piot. 
La  Marquise  du  CbAielet  et   Voltaire,  par  M. 

l'abbé  Piot. 
L'art  ancien   et    les   moulages   du    Louvre   au 

Musée  de  Saint-Dlzier,  par  M    Houdard. 
Le  Monastère  de  la  Chapelle  aux  Planches,  par 

M.  l'abbé  Didier. 


TOME  VIII.  —  Fac  simile  de  la  Charte   de  Saint-Dizier,   par 

M.  l'abbé  Jacob. 
Traduction   de   la  Charte  de  Saint-Dizier,  par 

M.  l'abbé  Fourot. 
Le  sol  et  les  eaux,  par  M.  le  D'  Vesselle. 
Naturalisation  des  oiseaux  et  mammifères,  par 

M.  l'abbé  Ruvrard. 
Le  gui  de  Noël,  par  M.  Paulin. 
Une  vieille  chanson,  par  M.  Joppé. 
L'abbaye  Notre-Dame  de  Boulancourt,  par  M. 

l'abbé  Didier. 
Couvents  de  Minimes  k  Bracancourt  et  Doule- 

vant,  par  M.  l'abbé  Didier. 
M.  l'abbé  Geoffroy  et  le  Collège  de  Puellemon- 

tier,  par  M.  l'abbé  Didier. 
Le  Couvent  des  Annonciades  à  Rourmont,  par 

M.  Pariscl. 
De  la  reproduction  photographique  des  objets 

colorés  cl  des  manuscrits  anciens,    par  M. 

l'abbé  Jncob. 
Ferrure  antique  en  lUe-Marne,  par  M.  Paulin. 


TOME  IX. 

t*»  fascicule 


2*  fascicule 


3*  fascicule 


Ei-laron  pendant  la  guerre  de  1870,  par  M.  le 

V  de  Hc^douvllle. 
Végélntlon    épiphyte    des    saules    têtards,    par 

M.  Thomas. 

Chenilles  de  Macrolépidoplères  français,  (iou- 
metrae  (Phalènes^  par  M.  Friunnet. 

Etal  du  clergé  constitutionnel  de  la  Hle  Marne, 
par  M.  H.  Meltrier. 

Notice  sur  la  commune  de  Landrlcourl,  par 
M.  Simonnet. 

Siège  et  Monument  de  1544,  par  MM.  C.  Mel- 
trier et  Charmeteau. 


Catalogue  du  Musée  de  Sl~Dizier,  050  chez  le  cuncicrgc  de  la  ma'.ric. 


Emile  HUMBLOT 


Le  Château 

du 

Grand    jardin 

1546 

Maison   de  plaisance 

de  Claude  de  Lorraine  et  d'Antoinette  de  Bourbon 

à  JOINVILLE  (Hte-Marne) 


Clicliés    de    Charles    STAEDLER 


ClAI-DK    DR     LoitltAlNR 

Ptiniurc  à  i'IiApilal  de  Joinville 


INTRODUCTION 


Heureux  les  pays  qui  gardent  leurs  légendes  I  La  Lé 
gende  est  souvent  un  chapitre  de  la  vie  locale  que  dé- 
daigne l'Histoire,  et  cette  menue  monnaie  des  grands 
événements  sonne  encore  bien  souvent,  d'une  façon  poé 
tique  et  troublante,  alors  que,  depuis  longtemps,  la  rumeur 
puissante  des  faits  authentiques  est  dispersée  dans  le  vent 
de  l'oubli.  Aux  livres  austères  et  contrôlés  incombe  la 
tâche  de  retenir  les  faits  dont  la  réalité  est  indiscutable  ; 
aux  vieilles  gens  de  repasser  aux  générations  nouvelles  le 
souvenir  fané  des  «  on  dit  ))  délicieux,  que  rien  ne  prouve, 
il  est  vrai,  mais  qu'il  est  si  agréable  d'écouter,  et  qu'on 
serait  si  coupable  de  démentir. 

Joinville  possède  donc  sa  légende  ;  c'est,  la  légende  du 
Grand  Jardin,  autrement  dit  du  Château  d'en  bas. 

Elle  est  jolie  comme  toutes  les  fables^  elle;  est  éclairée 
du  sourire  mystérieux  de  la  «  belle  inconnue  )),  insépara 
ble  de  tout  beau  conte  d'amour,  et  le  personnage  principal 
est  un  prince  charmant  s'il  en  fut,  le  noble,  valeureux  et 
galant  Claude  de  Lorraine.  «  Le  noble  baron,  raconte-t- 
on, n'était  pas  toujours  fidèle  à  M™«  de  Bourbon,  son 
épouse,  et  la  chasse  n'occupait  pas  toujours  ses  loisirs. 
Souvent,  prenant  le  chemin  qui  conduit  à  la  ville  et  s'ar- 
rêtant  à  mi-côte,  précisément  à  l'endroit  qu'on  appelle 
aujourd'hui  la  Viergeotte,  il  entrait  dans  une  humble  de- 
meure et,  près  d'une  jeune  fille  charmante,  oubliait  le 


—  6  — 

luxe  de  son  palais  et  Tillustre  rang  d'Anloineltc  (  I  ).  Celle 
dernière  prépara  sa  revanche  el  l'exécuta  sans  bruit. 
Claude  de  Lorraine  fui  bien  surpris,  un  jour,  ^e  trouver 
la  modeste  maison  ornée  comme  son  château  et  de  voir 
sa  maîtresse,  qui  n'avait  à  peu  près  que  des  charmes  pour 
parure,  habillée  comme  une  duchesse.  Il  reconnut  la 
générosité  d'une  épouse,  et,  touché  de  cette  noble  ven 
geance,  il  quitta,  dit  on,  la  maison  de  la  Viergeotte  pour 
faire  construire  un  petit  château,  essayant  d'oublier  les 
plaisirs  de  l'amour  dans  les  tracas  de  la  bâtisse  (i). 

Nous  avons  tenu  à  conserver  sa  saveur  à  ce  petit  cou- 
plet légendaire  transmis  par  Jolibois  et  par  Fériel,  qui 
l'empruntèrent  eux-mêmes  aux  chroniques  manuscrites 
de  Fornier  et  d'Oudin. 

Au  surplus,  ce  ne  serait  point  la  première  fois  que 
l'épée  aurait  pris  sa  poignée  dans  les  fils  du  rouet,  et 
nous  acceptons  d'autant  plus  volontiers  le  fabliau  d'au 
trefois  qu'il  a,  du  moins,  le  mérite  de  justifier,  par  un 
sentiment  bien  humain,  la  conception  et  la  réalisation  de 
ce  château  du  Grand  Jardin,  dont  nous  faisons  Tobjet  de 
ce  modeste  ouvrage.  Pour  mémoire  et  sans  nous  y  atta- 
cher, nous  retiendrons  même  les  variantes  selon  les- 
quelles ce  ne  serait  point  du  tout  pour  renoncer  à  la 
Viergeotte  que  Claude  de  Lorraine  aurait  fait  édifier  le 
Château  d'en  bas,  mais  pour  donner  à  son  amante  un  logis 
digne  d'elle.  Pour  l'honneur  de  celle  hautaine  et  probe 
figure  qu'était  le  chef  des  Guises,  honoré  de  l'amitié  du 


(1)  Divers  dociimenis  cxisienl  sur  celle  pass'on  de  Claude  de  lor- 
raine dans  deux  recueils  de  la  Hibliolbèqne  Nationale,  I*  Koinler,  T.  I, 
fol.  10  et  11,  fonds  français  liSOi,  el  2'  Oudin  (lOiT).  fonds  français 
5798,  5791),  5800,  5S01.  Mais  il  ne  faut  qu'avec  une  extrême  réserve 
accorder  créance  aux  déclarai  ions  de  ces  deux  historiens  de  la  maison 
des  Guises,  qui  sont,  à  plus  proprement  parler,  des  panégyristes  assez 
peu  dignes  de  foi, 

M.  de  Pimodan,  dans  son  remarquable  ouvrage  La  Mère  des  Guises, 
Paris,  1889,  n'attache  que  peu  de  valeur  à  ces  deux  sources  historiques. 

(2)  Jolibois.  —  La  Haute-Marne  ancienne  et  moderne,  Chaumont, 
1858,  page  271,  article  :  Joinville. 


—  7  -- 

roi  et  titulaire  de  la  haute  charge  de  gouverneur  de  la 
Champagne,  nous  préférons  toutefois  en  rester  à  la  ver- 
sion du  renoncement  et  au  triomphe  de  la  vertu  dans 
cette  lutte  de  l'amour  et  du  devoir.  L'illustre  prince 
n'avait  à  cela  que  plus  de  mérite  :  il  était  encore  relati- 
vement jeune,  bien  qu'il  approchât  de  la  cinquantaine, 
mais  c'était  là  un  demi-siècle  bien  porté,  si  l'on  en  juge 
par  les  eiBgîes  qui  nous  restent  de  lui.  Toujours  est-il 
que  le  Grand  Jardin  s'éleva  rapidement  et  que  sur  les 
murs  de  la  nouvelle  résidence  on  grava,  par  l'ordre  du 
maître,  les  devises  «  TOVTES  POVR  VNE  »  faisant 
allusion  à  la  foi  jurée,  «  LA  ET  NON  PLVS  »  indiquant 
qu'un  repos  champêtre  sera  désormais  le  seul  plaisir  de 
répoux  réconcilié  (I). 

Les  maçons  parurent  au  Grand  Jardin  un  matin,  en  ce 
temps  même  où  une  belle  fièvre  stimulait  les  construc- 
teurs sur  cinquante  points  du  territoire  et  faisait  jaillir 
du  cerveau  des  artistes  tant  de  magnifiques  inventions  de 
pierre,  où  éclataient  dans  une  splendeur  et  une  jouvence 
exquise  toutes  les  ressources  de  la  Renaissance.  Les  sei- 
gneurs voulaient,  en  des  décors  royaux,  connaître  toutes 
les  douceurs  d'une  vie  facile  et  riante.  On  cherchait  dans 
les  campagnes  de  France  les  sites  les  plus  nobles  pour  y 
dresser  des  palais,  on  osait  même  composer  de  toutes 
pièces  des  paradis  artificiels  dans  des  contrées  déshéri- 
tées. Ainsi,  depuis  bien  des  années,  depuis  plus  de  trente 
ans,  Chambord  silhouettait  la  féerie  de  ses  toitures  sur 
les  horizons  désolés  de  la  triste  Sologne  ;  Anet  venait  de 
sortir  de  terre  pour  l'heureuse  Diane  de  Poitiers  ;  Blois 
s'enorgueillissait  de  son  château,  qui  devait  être  fatal  aux 
Guises.  Cent  merveilles  sculptées  à  la  manière  d'Italie 
fleurissaient  sur  le  sol  du  pays  de  France. 

Claude  de  Lorraine,  piqué  au  vif  par  les  constructions 
qu'il  avait  vu  édifier  à  Fontainebleau  sur  les  ordres  de 

(1)  Fériel.  —  Notes  et  Documents  pour  servir  à  l'histoire  de  Join- 
ville.  1856,  page  50. 


—  8  — 

son  roi,  connaissant  peut  être  même  certains  des  artistes 
qui  avaient  collaboré  à  celte  œuvre,  ne  voulut  point 
rester  en  retard  sur  son  temps.  Le  goût  était  aux  châ- 
teaux, il  résolut  de  bâtir  à  son  tour,  et,  dans  le  vallon 
joinvillois,  choisit  un  emplacement,  lit  tracer  des  plans 
et  appeler  des  ouvriers. 


U  n'est  pas  interdit  à  Thistorien  d'imaginer  telles 
scènes  que  rend  rigoureusement  véridiques  la  connais- 
sance de  certains  faits  précis.  C'est  ainsi  que  nous  pou- 
vons aisément  voir  descendre  de  son  château  d'en  haut, 
au  petit  matin,  impatient  de  tenir  en  mains  les  clefs  de 
sa  nouvelle  demeure,  le  chef  de  la  maison  des  Guises, 
Claude  de  Lorraine,  duc  de  Guise  et  d'Aumale,  marquis 
de  Mayenne  et  d'Elbeuf,  baron  de  Joinville,  pair  et  grand- 
veneur  de  France,  sénéchal  de  Champagne,  gouverneur 
de  Champagne,  de  Brie  et  de  Bourgogne,  chevalierde 
l'Ordre  du  Roi  et  désormais  époux  fidèle  d'Antoinette  de 
Bourbon  Vendôme.  Encore  qu'il  soit  simplement  vêtu, 
sans  apparat,  suivi  de  son  chien  blanc  favori,  et  qu'il  se 
rende  par  le  coteau  vers  le  chantier  où  l'on  édifie  son 
rêve,  Claude  de  Lorraine  justifie  la  parole  de  cet  histo- 
rien du  xviii<^  siècle  qui  lui  prêtait  grande  allure  et  disait 
de  lui  e  qu'il  était  d'une  taille  avantageuse,  très  bien 
proportionnée,  d'une  mine  et  d'un  air  qui  sentoit  son 
grand  Prince  *  (I).  Sans  doute,  dans  ses  instants  d'in- 
spection, suppute-t  il  déjà  le  bel  effet  que  feront  les 
quatre  tours  qu'il  veut  placer  aux  angles  des  murs  de 
clôture.  11  songe  à  tout,  à  l'agencement  du  parc  boisé,  à 
celui  du  jeu  de  mail  ;  surtout  il  veut  que  la  chose  aille 
vile.  Il  multipliera  les  ordres,  il  augmentera  la  main- 
d'œuvre,  on  recommencera  pour  lui  ces  miracles  d'archi 
lectures  improvisées,  dont  le  souvenir  emplit  les  temps 

(I)  Dom    Calmet.  —    Histoire  ecclésiastique  et  civile   de  LorrainCy 
1728,  tome  II,  page  1142. 


-  9  — 

antiques  ;  à  Tentendre,  il  faudrait  que  le  château  fût 
debout  dans  les  quarante  jours.  Sur  le  sentier,  son  chien 
le  précède  et  il  arrive  à  l'enclos  où  s'affairent,  dans  un 
beau  désordre,  les  charpentiers  et  les  tailleurs  de  pierre. 

Ce  soir,  dans  les  hautes  salles  du  vieux  château  des 
sires  de  Joinville,  Claude  de  Lorraine  reparlera  de  sa 
demeure  nouvelle,  attentivement  écouté  par  son  épouse 
qui  triomphe  ;  il  énumèrera  les  espèces  d'arbres  qu'il 
veut  grouper  ici  et  là,  il  insistera  sur  le  choix  qu'il  a  fait 
du  «  corinthien  »,  style  noble  et  exquis  s'il  en  fut,  et  il 
décrira  les  emblèmes  que  composent,  suivant  ses  conseils, 
d'habiles  imagiers. 

Enfin,  au  jour  où  à  son  tour  Antoinette  descend  au 
Grand  Jardin,  dûment  achevé,  dans  ce  fier  et  élégant 
costume  que  nous  lui  voyons  encore  aujourd'hui  en  son 
portrait  conservé  à  l'hospice  de  Joinville,  la  noble  fille 
de  François  de  Bourbon  et  de  Marie  de  I^uxembourg  ar- 
rive au  château,  accompagnée  de  sa  suite  nombreuse. 
Antoinette,  heureuse  d'avoir  reconquis  son  époux,  est 
saluée  par  lui.  C'est  alors  un  beau  prince  de  cour,  qui 
garde  en  son  âge  mûr  toute  la  grâce  forte,  la  beauté  de 
race  et  cette  prestance  de  parfait  gentilhomme  qui  le 
faisaient  si  fort  admirer  de  l'assistance  au  jour  de  son 
mariage  à  l'hôtel  des  Tournelles,  à  la  date,  si  lointaine 
déjà,  du  9  juin  1513.  Il  porte  le  justaucorps  blanc  bou- 
tonné à  petits  boutons  jusqu'à  la  ceinture  molle.  Les 
cuisses  s'étoffent  à  la  mode  du  temps,  alors  que  le  maillot 
moule  les  deux  jambes  nerveuses.  Il  se  chausse  de  deux 
mules  sans  parures,  qu'il  porte  étroites,  fier  de  son  pied 
fin  qui  pourtant  fut  longtemps  prisonnier  dans  la  botte  de 
guerre.  Sur  ses  épaules  pèse  le  lourd  manteau  a  revers 
d'hermine,  tandis  que  les  crevés  bâillent  sur  ses  arrière- 
bras  et  que  du  coude  au  poignet  s'enchevêtre,  sur  la  soie 
qui  luit,  un  souple  dessin  de  broderies.  A  son  cou,  retenu 
par  un  fil,  pend  un  médaillon  ;  à  son  côté,  fidèle  au  bau- 
drier finement  orné,  est  suspendue  l'épée  plate  et  longue 
que  termine  une  garde  cruciale.  Sur  sa  lôte  s'incline  la 


—  10  — 

toque  sombre  chère  à  son  roi  ;  et  son  chien  fidèle  est  à 
ses  côtés  (I). 

Quant  à  Antoinette,  Dieu  la  fit  bonne  si  elle  n*est  point 
belle.  En  ce  jour  de  fête  même;  elle  conserve  cette  austé- 
rité qui  lui  est  coutumière  :  son  visage  porte  tous  les  ca- 
ractères de  ce  type 
Bourbon  qui  semble 
composé  pour  le  plat 
d'une  médaille:  nez 
long  et  recourbé  vers 
une  bouche  grande 
où  la  lèvre  inférieure 
dénonce  la  sensualité 
alors  que  la  mince 
lèvre  supérieure  est 
toute  de  sécheresse 
et  de  dédain  ;  arcades 
sourcilières  exhaus- 
sées, grands  yeux 
pénétrants,  inquisi 
teurs  et  rayonnant 
d'une  lumière  intérieure,  méplats  accusés,  faciès  serti  de 
lignes  nerveuses  qu'encadrent  le  sombre  bonnet  à  dépas 
sant  clair  et  la  fraise  gaufrée  prisonnière  au  col  évasé 
d'un  manteau  sans  ornements.  —  (Portrait  sur  bois  con 
serve  à  l'hospice  de  Joinville)  {'!). 

Pour  cette  femme  qui  lui  donna  douze  enfants,  Claude 
vient  de  renverser  la  devise  qu'avait  adoptée  son  père 
René  11,  duc  de  Lorraine.  «  UNE  POUR  TOUTES  »  est 
devenu  <»  TOUTES  POUR  UNE  »  et  les  initiales  C.  A. 
(Claude-Antoinette)  se  nouent  maintenant  et  pour  tou- 


(1)  D'après  le  portrait  de  Claude  de  Lorraine  conservé  à  l'hospice  de 
Joinville.  Ce  portrait  porte,  sur  le  collier  du  chien,  la  date  de  1611  : 
c'est  donc  un  portrait  de  galerie.  (Voir  la  planche  en  regard  du  litre.) 

(2)  Deux  portraits  de  Claude  de  Lorraine  et  d'Antoinette  de  Bourbon 
figurent  nu  musée  de  Cluny.  Ce  sont  deux  émaux  provenant  de  l'hos- 
pice de  Joinville  et  qui  sont  l'œuvre  de  Léonard  Limousin. 


-  Il  — 

jours,  sur  les  piliers  décoratifs  de  ce  lieu  charmant. 
Charmant  en  tout  point,  en  effet,  ce  château  du  Grand 
Jardin,  si  Ton  en  croit  un  manuscrit  de  1632  (I).  «  Du 
château,  Ton  a  pour  objet  un  beau  jardin  spacieux,  planté 
de  toutes  sortes  d'arbres  fruitiers,  orangers,  citronniers, 
grenadiers  et  autres,  à  chacun  des  coins  duquel  sont 
quatre  belles  tours  et  au  milieu  un  grand  et  beau  pavillon 
où  sont  les  cuisines  et  garde  manger.  11  y  a  aux  deux 
bouts  deux  grandes  montées  fort  larges  et  au  devant  un 
escalier  de  même  pour  monter  a  une  grande  salle  qui  est 
au  dessus,  dans  laquelle,  au  côté  droit,  une  belle  cha- 
pelle magnifiquement  bâtie  ;  de  l'autre  côté,  une  chambre, 
antichambre  et  garde-robe.  Dans  les  fenêtres  de  ladite 
salle  étaient  empreintes  les  armoiries  royales  et  celles 
des  alliances  de  la  maison  de  Guise,  du  temps  de  Claude 
de  Lorraine  et  de  dame  Antoinette  de  Bourbon,  son 
épouse. 

((  Sur  Tescalier  sont  bâtis  deux  dômes  qui  embellissent 
ce  bâtiment  par  haut,  et  de  Tanlre  côté,  par  derrière,  il  y 
a  un  cabinet  qui  .sort  de  la  muraille,  lequel  fait  un  autre 
dôme  bien  joli  ;  et  tout  autour  de  ce  pavillon  sont  les 
devises  et  armoiries  des  sieurs  et  dames  de  Guise,  des 
cardinaux  de  la  famille  et  autres. 

((  Le  parterre  de  ce  jardin  est  arrosé  de  trois  fontaines 
qui  sortent  du  flanc  du  rocher  et  de  la  montagne  qui  sont 
au  dessus,  lesquelles  font  un  canal  large  d'une  toise  et 
demie  passant  au  travers  de  ce  jardin,  où  Ton  voit  une 
grande  quantité  de  poissons  qui  y  sont  nourris.  Ce  par- 
terre est  embelli  de  compartiments,  entrelacs,  berceaux, 
arcades  et  tout  autre  qu'on  pouvait  souhaiter  embellis 
saient  ce  parterre,  où  l'on  trouvait  encore  un  beau  jeu  de 
mail  pour  les  plaisirs  des  seigneurs  . .  Par  la  permission 
d'iceux,  les  bourj^eois  du  lieu  pouvaient  aller  aussi  s'y 
recréer  et  passer  le  temps.  Entre  le  jardin  et  la  Marne 

(1)  Histoire  manuscrite  de  Joinville,  dont  il  existe  plusieurs  copies, 
nue  entre  autres  dans  la  bibliothèque  de  l'auteur. 


—  12  — 

s'élendail  un  petit  bocage  épais  et  peuplé  de  grands 
arbres.  » 

Ainsi,  au  xvr''  siècle,  le  vallon  joinvillois  se  trouva 
enrichi  d'une  aimable  résidence  de  plaisir  par  un  des 
plus  nobles  princes  qui  y  vécurent  jamais,  de  même  que, 
quelques  siècles  auparavant,  le  coteau  de  Joinville  avait 
été  coiffé  d*un  des  plus  beaux  nids  de  guerre  de  la  contrée. 

Autres  temps,  autres  architectures  ! 

Une  vie  heureuse  allait  emplir  les  salles  du  château  du 
Grand  Jardin.  La  destinée  des  Guises  avait  grandi  en 
France  d'année  en  année,  et  la  maison  de  Lorraine  médi- 
tait déjà  le  projet  de  supplanter  l'autorité  royale.  Hélas  ! 
Antoinette  de  Bourbon,  qui  avait  si  sagement  manœuvré, 
se  berçait  de  ses  espérances  :  Dieu  devait  en  disposer 
autrement.  Après  quatre  années  de  félicité,  le  chêne  lor 
rain  fut  frappé  dans  ses  racines:  Claude  mourut  le  12 
avril  lo.'ii».  Son  cœur  ((  plein  de  courage  et  de  généro- 
sité »  cessa  de  battre.  Joinville  perdit  le  plus  libéral  de 
ses  sires. 

Revenu  malade  de  Fontainebleau,  il  avait  vu  bientôt 
empirer  son  mal.  Ses  médecins  impuissants  accusaient  le 
poison.  Ses  derniers  moments  furent  d'un  chrétien  :  «  Je 
ne  scais,  dit-il  à  Theure  suprême,  si  celui  qui  m'a  donné 
le  morceau  pour  mourir  est  grand  ou  petit,  mais  quand  il 
serait  là  présent  et  que  je  saurois  son  nom,  je  ne  le  nom 
merois  ni  accuserois  mie,  ainsi  je  prierois  pour  lui  et  lui 
ferois  du  bien  et  lui  pardonne  ma  mort  d'aussi  bon  cœur 
que  je  prie  mon  Sauveur  de  pardonner  mes  péchés.  » 

Chacun  vit,  avec  une  grande  peine  au  cœur,  s'éteindre 
ce  prince  aimé  de  tous  qui,  peu  de  jours  avant  sa  mort, 
si  l'on  en  croit  son  oraison  funèbre,  «  le  cœur  renforcé 
contre  les  mortels  assaulx,  allait  et  venait  par  sa  chambre 
et  parfois  jusqu'à  son  Grand  Jardin  où  tout  le  peuple 
s'assembla  en  sa  grand'salle  le  jour  de  Dominica  in  pas- 
sione,  et  illect  fut  faict  la  prédication  après  disner,  où  il 
assista  et  ressiouyt  son  peuple  par  sa  présence  ». 


-  13  - 

On  porta  sa  dépouille  à  l'église  de  Saint-Laurent,  où 
il  dormit  son  dernier  sommeil,  après  des  obsèques  quasi 
royales  (I). 

Antoinette  survécut  trente-trois  ans,  après  avoir  fait 
élever  à  son  époux  un  monument  superbe  ;  c  pour  cet 
effet,  elle  envoya  chercher  dans  les  trésors  de  la  nature 
le  plus  précieux  et  le  plus  beau  de  tous  les  marbres,  . . . 
dans  les  secrets  de  l'art  les  artistes  les  plus  délicats  et 
les  plus  doctes  de  la  sculpture.  En  sorte  que  par  ces  soins 
curieux  elle  luy  érigea  la  merveille  de  son  temps  »  (î). 

Lorsque,  dans  la  tourmente  de  l'Histoire,  les  dernières 
feuilles  qui  pendaient  a  l'arbre  des  Guises  furent  disper- 
sées, le  Grand  Jardin  passa  aux  mains  des  princes  d'Or- 
léans. En  1747,  Louis  d'Orléans  en  décida  la  démolition. 
Le  bailli  de  Joinville  parvint  à  faire  revenir  le  prince  sur 
sa  décision,  répara  l'édifice  et  y  voulut  lui  même  demeu- 
rer. Plus  tard,  la  famille  d'Orléans  reprit  le  château 
qu'elle  avait  cédé  à  bail  et  ce  ne  fut  qu'en  1791  que  fut 
vendue,  cette  fois  définitivement,  la  maison  de  l'Amour 
Repenti,  le  Château  d'en  bas,  construit  jadis  pour  un 
cœur  fidèle  avec  les  morceaux  d'un  cœur  brisé. 


(I)  Du  HouUay.  —  Le  catholique  enterrement  de  M.  C.  de  Lorraine. 

|2)  Fornier  II,  fol.  5(X).  (ll!sloire  manuscrite  de  lu  maison  de  Guise. 
Bibliothèque  nationale).  —  M.  de  Pimodan,  dans  La  Mère  des  Guises, 
indique  par  erreur,  page  3.  le  volume  manuscrit  de  Fornier  sous  la 
cote  Supplément  français  5802.  i.a  cote  véritable  est  simplement  :  fonds 
français  5802.  —  Sur  ce  monument,  voir  :  Ronnaffé.  Le  Mausolée  de 
Claude  de  Lorraine,  Paris,  188i.  (Extra  t  de  la  Gazette  des  Beaux- 
Arts).  —  Roserot.  Nouvelles  recherches  sur  le  mausolée  de  Claude  de 
Lorraine.  (Gazette  des  Beaux- Arts,  mars  1899). 


CHATEAU 
DU     GRAND    JARDIN 


Aspect    Général 


Faisant  lace  au  Petit  Bois,  le  château  du  Grand 
Jardin  se  présente  aujourd'hui  aux  regards,  singuHè- 
rcment  modifié  depuis  le  temps  où  Claude  de  Lorraine 
y  donna  sa  première  lête.  Si  on  en  croit  des  documents 
anciens,  si  Ton  examine  les  dessins  et  gravures  qui 
subsistent,  des  douves  profondes  entouraient  l'habita- 
tion seigneuriale,  les  balustrades  qui  courent  au-dessus 
des  corniches  n'existaient  point,  non  plus  que  les 
hautes  mansardes  de  style  qui  se  décrochent  sur  les 
toitures.  Par  contre,  tous  les  ornements  étaient  intacts, 
les  trois  dômes  étaient  là.  Le  temps  n'avait  point  fait 
son  œuvre  !  De  même,  dans  les  intérieurs,  le  plan  pri- 
mitif n'avait  pas  été  modifié,  l'escalier  non  encore  dé- 
doublé, la  chapelle  n'avait  subi  aucune  transformation. 

Nous  nous  proposons  donc  ici,  parlant  de  l'aspect 
actuel,  de  remonter  aux  origines  de  ce  bijou  d'archi- 
tecture, de  faire  le  relevé  de  ce  qui  n'a  pas  souffert, 
d'essayer  la  reconstitution  de  ce  qui  est  endommagé 
ou  disparu,  et,  autant  que  possible,  dans  la  limite 
qu'autorisent  les  présomptions  de  vérité  ou  de  vraisem- 
blance, de  faire  modestement  revivre  sous  notre  plume 


—  16  — 

ce  qui  est  détruit  avec  ce  qui  subsiste  de  la  résidence 
de  Claude  de  Lorraine. 

Tel  que  nous  le  voyons  actuellement,  le  château  du 
Grand  Jardin  ne  manque  pas  d'allure.  Sa  caractéris- 
tique première,  celle  qui  frappe  ù  première  vue,  c'est  la 
distinction. 

Avec  une  adresse  intelligente,  il  a  été  plusieurs  fois 
restauré  :  nous  avons  dit  qu'on  lui  avait  ajouté,  notam- 
ment, six  corps  de  mansardes  de  pierre  qui  —  il  en 
faut  souvent  moins  que  cela  --  auraient  pu  compro- 
mettre l'harmonie  générale  de  ses  lignes.  Heureuse- 
ment, le  mal  fut  réduit  à  son  minimum.  Cette  décora- 
tion à  hauteur  des  combles  resle  adroitement  solidaire 
et  parente  de  l'agencement  décoratif  des  parties  infé- 
rieures. D'autres  lucarnes  jadis  figuraient  là,  c'étaient 
celles  du  plan  conçu  par  Claude  de  Lorraine  :  elles 
étaient  plus  modestes.  Fériel,  historien  de  Joinville, 
regrette  leur  disparition  ainsi  que  celle  de  certains 
«  clochetons  et  cheminées  ».  11  faudrait  se  lamenter 
encore,  dit-il,  sur  la  destruction  des  vitraux  historiés  et 
a  la  mutilation  de  tout  ce  qui  pouvait  présenter  un 
caractère  féodal  ». 

Néanmoins,  le  Grand  Jardin  de  Joinville  reste  bien 
de  la  famille  distinguée  d'Anet,  de  Chenonceaux  et  de 
tant  d'autres  demeures  princières,  contemporaines  de 
sa  construction. 

Nous  avons  maintes  fois  rendu  justice  à  la  valeur 
archéologique  de  Fériel,  et  ce  nous  est  ici  une  occasion 
nouvelle  de  faire  appel  à  cet  historien  de  la  localité. 
Nous  ne  pourrions,  à  vrai  dire,  mieux  retracer  qu'il  ne 
l'a  fait  l'aspect  et  les  dispositions  de  cette  demeure. 
Aussi,  nous  reportons-nous  à  la  notice  qu'il  fit  paraître 


-  11  - 

en  1847,  dans  les  Mémoires  de  la  Société  Historique  et 
Archéologique  de  Langres, 

«  Elevc  sur  un  plan  rectangulaire  long  de  48  mètres, 
large  de  12,  le  bâtiment  n'a,  à  proprement  parler, 
qu'un  étage.  Au-dessous  de  vastes  salles  qu'on  a  dû 
couper  pour  les  rendre  habitables,  existent  des  celliers 
voûtés  et  parfaitement  appareillés  ;  au-dessus  étaient 
ménagés  des  logements  de  service.  La  porte  d'entrée,  à 
laquelle  on  arrive  par  un  escalier  à  double  rampe  qui  a 
remplacé  la  montée  primitive,  s'ouvre  à  l'aspect  du 
couchant  ;  elle  est  surmontée  d'un  bas-relief  représen- 
tant une  bataille  et  d'une  exécution  aussi  parfaite 
qu'elle  est  délicate. 

«  Au  levant  et  au  midi,  les  murs  se  reflètent  dans 
icseaux  d'un  vivier,  qui  baigne  le  pied  de  l'édifice;  sur 
le  milieu  de  la  façade  postérieure  se  détache  un  pa- 
villon saillant  plus  orné  que  le  reste.  Les  fenêtres  sont 
séparées  par  des  pilastres  géminés,  et  les  socles  de  ces 
pilaslres  présentent  encore  des  fragments  d'écussons 
avec  des  chiffres  entiers.  On  y  trouve  la  trace  des  ar- 
moiries de  Guise  et  de  Bourbon-Vendôme,  au-dessus 
desquelles  étaient  placées  les  initiales  de  Claude  et 
d'Antoinette.  Les  devises  sont  gravées  en  creux  sur  des 
cartouches  qui  s'attachent  obliquement  à  la  cannelure 
des  montants. 

«  Il  faut  renoncer  à  décrire  l'ornementation  de  la 
frise  et  de  l'appui  des  fenêtres  :  des  fleurs,  des  fruits  et 
des  feuillages  s'attachent  en  groupes,  se  mêlent  en 
guirlandes  et  parfois  s'interrompent  pour  faire  placo 
à  des  têtes  d'animaux  ou  à  des  figures  humaines. 

«  Dans  les  entre-colonncmenls,  au-dessous  des  ni- 
ches, on  voit  des  trophées  d'armes,  le  symbole  des 
saisons,  les  attributs  mythologiques  de  Mercure.  Çà  et 


là  oa  remarque  les  alérions,  la  double  croix  de  Lor- 
raine et  parfois  un  bras  tenant  une  épée  nue  (1). 

c  N'oublions  pas  un  guerrier  à  cheval,  foulant  aux 
pieds  un  captif:  ce  relief  se  détache  d*un  soubassement 
de  la  façade  orientale. 

«  De  Tancienne  chapelle,  aujourd'hui  coupée  dans 
sa  hauteur  par  un  plancher,  il  reste  la  voûte  à  plein 
cintre,  ornée  de  caissons  et  de  cartouches;  mais  la 
montée  qui  y  conduit  n'est  plus  couronnée,  à  l'exté- 
rieur, de  son  ancien  clocheton  ;  il  en  est  de  môme  de 
l'escalier  parallèle  qui  occupe  l'angle  nord-ouest  et  du 
pavillon  saillant  au  milieu  de  la  façade  opposée  (3). 

t  Le  toit,  recouvert  en  ardoises  et  depuis  longtemps 
déjà  privé  de  ses  lucarnes,  est  lourd  et  triste  au  re- 
gard ;  sa  charpente  est  parfaitement  conservée.  Les 
tours  (3),  qui  s'élevaient  aux  quatre  angles  du  Grand 
Jardin,  n'existent  plus.  Les  murs  de  clôture  ont  été, 
dans  certains  endroits,  reportés  en  avant  pour  agrandir 
l'enclos,  mais  le  parc  boisé  qui  se  rattachait  au  château 
en  a  été  séparé  pour  former,  sous  le  nom  de  Petit- 


(1)  René  de  Lorraine,  père  de  Claude  de  Lorraine,  portait  sur  sa 
bannière  :  un  bras  sortant  d'une  nue  et  tenant  une  épée.  L'épée  nue 
marquait  le  droit  du  glaive  et  celui  de  protection  souveraine  sur  les 
chemins  tant  par  terre  et  par  eau  dans  toute  l'étendue  de  leur  dudié. 
(Don  Calmbt.) 

(2)  Le  texte  de  Fériel  est  parfaitement  explicite  en  ce  qui  concerne 
la  place  des  dômes,  le  prem'er  sur  la  montée  extérieure  de  l'escalier 
de  la  chapelle,  le  second  sur  l'escalier  symétrique  du  nord-ouest,  et  le 
troisième  sur  le  pavillon  saillant  de  la  face  postérieure. 

Ces  déclarations  sont  pleinement  confirmées  dans  un  plan  cavalier, 
admirable  de  finesse  et  d'exécution.  —  Ce  plan  de  Joinville,  exécuté  en 
1750  par  Contenot,  alors  ingénieur  à  Joinville,  appartient  à  l'auteur  et 
il  fournit  sur  la  disposition  et  la  forme  des  dômes  des  renseignements 
précis  tout  en  étant,  malheureusement,  d'un  tracé  minuscule. 

(3)  Tours  indépendantes  de  l'édifice  et  marquant  les  angles  des  murs 
de  clôture.  Plans  Contenot  et  autres. 


Bois,  une  promenade  publique,   dont  la  jouissance 
appartient  à  la  ville  ». 

Si  nous  ne  voyons  pas,  comme  Fériel,  les  murs  se 
<(  l'efléter  »  dans  l'eau,  si  nous  connaissons,  par  contre, 
les  nouvelles  lucarnes  qu'il  ne  vit  pas,  car  elles  furent 
construites  en  1857,  sous  la  direction  de  l'arclntccle, 
M.  Lcbreton,  de  Paris,  avec  la  balustrade  (I),  dans  le 
même  temps  que  Ton  comblait  les  fossés,  nous  aurons 
le  courage  qui  lui  manqua,  celui  de  ne  pas  «  renoncer 
à  décrire  Tornementation  »  du  Grand  Jardin,  car  nous 
croyons  pouvoir  apporter  ainsi  une  contribution  per- 
sonnelle à  l'élude  de  ce  château  de  plaisance. 


(1)  Dans  La  Mère  des  Guises»  M.  le  marquis  de  Pimodan  dil,  page  IIÎ, 
que  l'édifice  du  Grand  Jardin  est  c(  singulièrement  surmonté  d'une 
balustrade  en  fonte  pe'nle  en  blanc  ».  M.  de  Pimodan  ne  s'est  certai- 
nement pas  rendu  compte  de  la  matière  dont  est  faite  la  balustrade,  qui, 
nous  l'avons  constaté,  est  bien  en  pierre. 


Façade  principale  du  ChAleaii  du  Grand  Jardin 


Façade    Principale 

Le  comte  Alexandre  de  Laborde  a  publié  en  1836  un 
ouvrage  bien  connu,  intitulé  Monuments  de  la  France, 
et  où  figurent,  à  côte  de  documents  littéraires  et  artis- 
tiques non  sans  valeur,  des  planches  nombreuses  des- 
sinées par  Bence  et  gravées  par  Pillemont  et  Lorieux. 
Le  zèle  de  Tauteur,  appliqué  à  réunir,  en  deux  volumes, 
des  témoignages  épars  relatifs  aux  plus  intéressantes 
œuvres  bâties  de  notre  pays,  a  été,  —  il  laut  pourtant 
le  dire  une  fois,  —  assez  mal  servi  par  le  crayon  ou  le 
burin  de  ses  illustrateurs.  A  bien  des  points  de  vue,  on 
ne  saurait  trop  recommander  de  vérifier  aux  sources 
les  dessins  qui  figurent  dans  ce  grand  recueil.  Trop 


—  22  — 

souvent  une  iantaisie  déplorable  a  entraîné  les  artistes 
à  interpréter  plutôt  qu'à  transcrire,  et,  dans  ce  domaine 
de  la  gravure,  nous  devons,  hélas,  trouver  une  lois  de 
plus  la  preuve  que  le  proverbe  italien  «  Traduttore, 
tradittore  »  a  bien  souvent  du  vrai. 

En  ce  qui  concerne  le  Grand  Jardin  de  Joinvillc  (L  II, 
pi.  224-225),  c'est  pitié  de  constater  avec  quelle  désin- 
volture on  Ta  relevé.  Sans  nul  doute,  Tagencement 
d'arbustes,  de  parterres,  de  rideaux  de  feuillages  qui 
forment  fond  de  décor,  la  haie  d'arrière-garde  des 
peupliers  contribuent  à  donner  à  la  résidence  un  aspect 
lort  aimable,  mais,  pour  ce  qui  intéresse  l'architecture 
elle-même  —  qui  est,  croyons-nous,  le  point  capital 
de  l'affaire,  —  il  faut  constater  que  c'est  là  l'image 
d'un  château,  peut-être,  mais,  à  coup  sûr,  point  celle 
du  Grand  Jardin. 

I.a  cassure  caractéristique  des  charpentes  du  toit  au 
quart  environ  de  la  hauteur  à  partir  des  corniches 
n'est  pas  observée.  La  proportion  même  de  la  corniche 
est  toute  d'imagination.  La  porte  d'entrée  principale 
n'a  pas  conservé  sa  proportion  et  même,  si  l'on  tient 
compte  des  modifications  qui,  dans  la  suite,  ont  été 
apportées  à  son  couronnement,  on  ne  retrouve  pas  dans 
les  dessins  de  Bence  le  Iranc  parti  du  linteau  décoré 
d'une  bataille  que  soutiennent  deux  Victoires  ailées 
portant  le  laurier  triomphal.  La  petite  porte  de  gauche, 
en  regardant  la  façade,  prend  une  importance  qu'elle 
n'a  pas  en  réalité  et  les  profils  qui  la  surmontent  n'ont 
qu'un  rapport  lointain,  comme  proportion  et  comme 
aspect,  avec  ce  que  nous  pouvons  observer  sur  place. 
Le  caractère  même  de  l'ornementation  est  méconnu, 
interprété  avec  sécheresse.  Nous  ne  prendrons  que 
deux  exemples  :  !<>  dans  cette  même  petite  porte  dont 


—  23  — 

nous  parlons  plus  haut,  la  partie  recevant  décoration 
est  d'une  fois  et  demie  sa  hauteur  véritable  ;  2«  dans 
les  écoinçons  ménagés  par  le  cintre  de  la  porte  princi- 
pale, les  figures  de  Bence  ne  sont  point  ailées  et  ne 
portent  pas  la  couronne  qui,  dans  le  bas-relief,  est 
passée  à  leur  bras. 

Nous  devons  reconnaître  que  la  gravure  de  la  face 
postérieure  est  quelque  peu  plus  exacte.  Mais  nous 
avons  dû,  bien  qu'à  i^egret,  rectifier  ces  importants  dé- 
tails iconographiques  avant  de  tenter  d'entreprendre 
une  description  plus  scrupuleusement,  mieux  vérifiée. 


» 
«  « 


La  façade  principale  se  compose  suivant  une  dispo- 
sition symétrique  dont  l'axe  vertical  passerait  par  le 
milieu  de  la  porte  cintrée  ouverte  au  sommet  du  perron. 
Une  ordonnance  da  pilastres  corinthiens,  deux  à  deux 
accouplés,  se  succède  de  part  et  d'autre,  alternant  avec 
trois  surfaces  murales  formant  travées,  où  s'élèvent  de 
hautes  fenêtres.  Celles-ci  ne  présentaient  pas  autrefois 
la  coupure  horizontale  qu'on  leur  voit  aujourd'hui  à 
mi-étage  et  éclairaient  des  intérieurs  montant  à  toute 
hauteur.  Les  parties  extrêmes  de  la  construction  sont 
occupées  par  des  nus  de  murs  percés  de  lumières  rares 
et  étroites  ;  ces  angles  formant,  par  leur  masse  voulue 
et  par  leur  presque  totale  absence  de  décor,  un  con- 
traste frappant  avec  la  partie  médiane  toute  de  grâce, 
de  relief  discret  et  de  larges  percements.  Deux  tou- 
relles s'élevaient  autrefois  sur  ces  parties  de  l'édifice. 
Un  haut  comble  actuellement  s'enlève  par  deux  pentes 
longitudinales  vers  une  poutre  faîtière  parallèle  aux 
grands  côtés  du  quadrilatère  tandis  que,  latéralement. 


—  24  - 

deux  autres  pentes  s'inclinent  sous  un  angle  un  peu 
plus  accusé. 

Cela  constitue,  en  somme,  une  toiture  à  quatre  pans  : 
le  point  de  jonclion  des  pans  nord  et  sud  avec  les 
autres  pans  étant  à  peu  près  à  l'aplomb  de  Taxe  des 
grandes  fenêtres  extrêmes  (dernière  travée).  I.e  tout 
est  couvert  en  ardoise. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit,  un  double  perron  a  été 
ajouté  au  château,  perron  formant  palier  presque  à  la 
hauteur  des  planchers  et  regagnant  la  différence  de 
niveau  de  ces  derniers  et  du  sol,  l'espace  ainsi  limité 
étant  affecté  à  des  pièces  de  service  où  l'on  accède,  sur 
l'aile  droite,  par  deux  portes  cintrées  et  sur  l'aile 
gauche  par  une  porte  h  linteau  horizontal.  Enfin,  dans 
les  parties  pleines  butant  la  construction,  sont  égale- 
ment ménagées  deux  portes  qui  ont  donné  prétexte  à 
un  arrangement  exquis  de  couronnements  et  de  fron- 
tons cintrés.  L'une  de  ces  portes  (aile  droite)  est  totale- 
ment détachée  du  motil  central  ;  l'autre  (aile  gauche) 
est  en  quelque  sorte  solidaire  du  dernier  groupe  de 
pilastres  accouplés.  Avec  un  retrait  de  0^25  sur  le  nu 
principal,  celte  petite  porte  se  couronne  d'un  motif 
mouluré  dont  les  profils  inférieurs  courent  à  la  hauteur 
des  profils  du  soubassement  des  colonnes.  Toutefois, 
la  mouluration  de  celle  partie  de  corniche  couronnant 
la  porte  est  distincte  de  celle  du  soubassement  :  si  elle 
se  limite  dans  les  mêmes  niveaux  horizontaux,  elle 
garde,  ainsi  qu'on  en  pourra  jugor  plus  loin  par  les 
photogravures  accomj)agnant  ce  texte,  la  proportion 
menue  et  gracile  qui  convient  à  un  motif  ornemental 
d'aussi  peu  d'importance  dans  l'ensemble. 

Quand  nous  aurons  rappelé  que  les  trois  lucarnes 
Renaissance  et  la   balustrade  qui  court  de  l'une  à 


—  25  — 

l'autre  sont  d'exécution  moderne,  nous  pourrons  abor-- 
der  le  détail  de  celte  façade  principale,  en  retenant 
tout  d'abord  les  véritables  dimensions  du  château  du 
Grand  Jardin  :  soit  49 "'70  pour  les  grandes  façades, 
13  mètres  pour  les  petites,  et  une  hauteur  de  10™0o  à 
fleur  de  l'arête  du  profil  supérieur  de  la  corniche  (1). 

Partant  de  l'angle  droit,  en  regardant  la  façade,  nous 
trouvons  d'abord  un  pilastre  d'angle  retourné  sur  la 
façade  latérale  et  séparé  de  l'arête  du  mur  par  un  petit 
champ.  Ce  pilastre  a  sa  base  à  la  hauteur  des  plan- 
chers intérieurs  et  il  repose  sur  un  haut  socle  qui  ra- 
chète la  différence  de  ce  niveau  au  sol  du  jardin.  Le 
soubassement  n'en  est  pas  orné  ;  la  base  du  pilastre  est 
d'un  profil  corinthien  classiquement  tracé,  le  fût  com- 
porte 6  cannelures,  mesure  0™52  de  large  et  s'achève 
par  un  chapiteau  d'acanthes  sous  un  entablement  dans 
la  partie  médiane  duquel  vient  buter  un  bandeau  plat 
formant  saillie  sur  le  nu  et  se  retournant  sur  l'aile 
latérale. 

En  façade  principale,  entre  ce  bandeau  et  la  partie 
supérieure  (corniche  proprement  dite),  on  voit  un  per- 
cement sans  ornement,  d'une  forme  allongée,  à  l'aplomb 
de  la  petite  porte  du  rez-de-chaussée.  Près  de  cette 
porte,  se  trouve  une  petite  fenêtre  calée  par  deux  pan- 
neaux à  table  creuse  que  surmonte  un  fronton  aux  pro- 
fils aigus,  d'un  joli  caractère. 

La  porte  compte  l"iO  sur  1"90  de  haut,  sous  tableau. 
Deux  pilastres  ioniques  la  flanquent,  soutenant  un  en- 
tablement dont  la  frise  comporte  un  décor  de  rinceaux. 
Le  tout  est  dominé  par  une  table  saillante  limitée  par 
de  souples  mouvements  de  pierre,  où  s'inscrivent  sous 

(1}  Fériei,  dous  l'avons  vti,  fixe  par  erreur  à  48  mètres  la  longueur 
el  à  12  mëlies  la  largeur  du  château  du  Grand  Jardin. 


—  26  - 

un  profil  horizontal  deux  têtes  d'anges  joufflus  ailées, 
se  faisant  vis-à  vis  et  participant  à  un  motif  de  fruits 
délicatement  sculptés. 


Au-dessus  de  celte  porte,  et  suivant  le  même  axe,  une 
fenêtre  de  petites  proportions,  reposant  sur  un  profil 
saillant,  est  couronnée  de  sobres  ornements  de  fruits, 
en  relief. 

Identique  au  pilastre  d'angle  (O'"o2  de  large),  un  nou- 
veau pilastre  isolé  marque  la  délimitation  entre  la  par- 
tie d'angle  et  la  partie  médiane.  Toutefois,  dans  la 
seconde  moitié  de  sa  hauteur,  il  présente,  sur  un  car- 
touche traité  en  cuir  Renaissance,  Tinscription  «  TOVT 
POVR  VNNK  »  (sic).  Autre  particularitii  :  dans  le  socle 
figure  un  C  sculpté,  le  C  de  Claude  de  Lorraine. 

A  la  suite  se  trouve  Tordonnance  des  hautes  fenêtres 
alternant  avec  les  pilastres  accouplés.  L'imparlaite  gra- 


—  il  — 

vure  de  Bence  donne  approximativement  l*impression 
de  ce  que  pouvait  être  le  dispositif  de  ces  sveltes  baies 
montant  tout  d'une  venue  jusqu'au-dessous  de  Tenta- 
blement,  et  encadrées,  sur  leui*s  trois  autres  faces, 
par  un  chambranle  à  la  fois  souple  et  nerveux.  Une  des 
modifications  qui  leur  ont  été  apportées  fut,  avons-nous 
déjà  dit,  la  construction  d'une  partie  pleine  indiquant 
en  façade  l'existence  de  planchers  intérieurs  à  mi-hau- 
teur ;  le  caractère  de  l'habitation  seigneuriale  a  malheu- 
reusement souffert  de  cette  disposition  d'après  coup, 
fatale  conséquence  des  nécessités  d'une  demeure  mo- 
derne. 

Une  seconde  modification,  datant  de  l8o7,  fut  la  sup- 
pression d'ornements  sculptés  soutenant  l'abaque  des 
fenêtres  de  la  partie  gauche.  Ils  représentaient  des  têtes 
d'anges,  des  motifs  de  fleurs  et  de  fruits  sculptés  dans 
le  goût  du  temps.  L'aspect  princier  a  cédé  le-  pas  aux 
besoins  de  cette  demeure  aujourd'hui  bourgeoise  ;  tout 
logiquement,  la  proportion  de  la  façade  s'en  est  trouvée 
modifiée  et  cette  coupure  a  brutalement  nui  à  l'élance- 
ment qu'avaient  si  rationnellement  prévu  les  architec- 
tes du  xvi"  siècle.  On  doit  pourtant  reconnaître  avec 
quel  goût  et  quelle  adresse  le  château  du  Lorrain  a  été 
remanié.  La  transformation  eût  pu  être  désastreuse, 
elle  n'est  que  regrettable  et  il  y  a  lieu  d'accorder  les 
circonstances  atténuantes  à  ceux  qui  ont  été  chargés 
de  placer  ces  planchers  et  de  modifier  partiellement  ces 
nobles  fenêtres.  Ils  ont  su  réaliser  leur  tâche  coupable 
avec  prudence  et  habileté. 

Tout  était  si  joliment  prévu  pour  donner  à  ces  faça- 
des une  allure  svelte  et  légère  !  Les  maîtres  d'œuvre 
d'autrefois  s'étaient  bien  gardés  de  faire  filer  leur  enta- 
blement. Par  crainte  d'alourdir  l'ensemble,  ils  avaient 


—  28  — 

décroché  leurs  frises  et  la  partie  inférieure  de  Tentable- 
ment,  ne  les  laissant  saillir  qu'à  Taplomb  des  pilastres 
et  engageant,  à  leur  lieu  et  place,  dans  le  reste  du  nu 
de  la  muraille,  le  sommet  de  leurs  fenêtres  ainsi  percées 
jusqu'à  quelques  centimètres  de  la  corniche  haute  qui, 
elle  seule,  courait  sur  tout  le  front  de  l'édifice. 

De  même  avaient-ils  évité  de  barrer  toute  la  partie 
inférieure  de  la  façade  par  la  ligne  continue  des  mou- 
lures des  soubassements.  Le  zéro  du  mur  descendait 
entre  ceux-ci  jusqu'au  sol,  sans  même  que  le  moindre 
slylobale  ne  se  profilât  à  la  base.  Ces  inventions  char- 
mantes, jointes  à  l'art  de  proportionner  les  pleins  et  les 
vides,  sont  tout  le  secret  de  cette  époque,  faite  de  nuan- 
ces et  d'esprit  méticuleusement  dosé. 

Un  rien,  et  le  château  perdait  de  son  éh^gance.  Ah  ! 
certes,  ceux  du  temps  passé  n'auraient  point  songé  à 
supprimer  les  deux  tourelles  d'angle,  la  tourelle  sur 
Tavant-corps  d'arrière,  non  plus  qu'à  chaperonner  leur 
construction  de  ces  trois  lucarnes  et  de  cette  balus- 
trade aux  profils  secs  qui  pèse  sur  la  pure  et  sage  or- 
donnance des  pilastres  et  des  baies  ! 

A  la  suite  de  la  fenêtre,  et  reposant  sur  un  socle 
oblong,  deux  pilastres  accouplés  que  sépare  une  niche 
en  cul-de-four.  Les  pilastres  sont  cannelés  (six  canne- 
lures) et  portent,  à  la  même  hauteur  que  le  pilastre 
précédemment  cité,  chacun  un  écusson  gravé  :  «  LA 
ET  NON  PLVS  9.  L'acanthe  fleurit  aux  chapiteaux  et 
dans  la  frise  de  l'entablement  correspondant,  une  corne 
d'abondance  figure  parmi  d'autres  ornements.  La  ni- 
che dans  son  cul-de-four  présente  une  coquille  talon 
en  dessus,  et  sa  base  est  sculptée  dans  la  pierre,  avec 
le  probe  souci  de  se  Umiter  au  joint  inférieur,  d'un 


—  â9  — 


motif  de  casque  à  panache  reposant  sur  une  massue  de 
guerre  et  un  espa- 
don entre-croiscs. 

A  la  suite  d'une 

lenêtre  qui,  comme 

la   précédente,   et 

d'ailleurs  toutes  les 

autres  en  façade, 

montre  un  meneau 

vertical  rompu  par 

le  panneau  plein  dont  nous  avons  parlé,  se  trouvent 

deux  nouveaux  pilastres,  sur  leur  socle,  flanquant  une 

niche  dans  la  partie 
inférieure  de  la- 
quelle est  un  cas- 
que ailé  avec  un 
caducée. 

Sous  la  grande 
fenêtre,  une  porte 
cintrée  surmontée 
d'un  baudrier  or- 
né; sur  les  pilastres,  les  cartouches  «  TOVTKS  POVR 
UNE,    I.A   ET  NON   PLVS  ». 


Dans  les  chapiteaux,  une  varianlc  :  deux  mufles  de 
lion  aux  angles,  sommés  dans  l'axe  d'une  tète  d'ange  ; 


—  30  - 

dans  la  frise  enfin,  un  carquois  acompagné  d'une  hache 
et  d'une  flèche  alterne  deux  fois  avec  des  ornements 
floraux. 


Sous  la  fenêtre  qui  vient  à  la  suite,  une  petite  porte 
en  plein  cintre  avec  fronton  circulaire  sans  décor.  Près 
de  cette  porte  sVpanouit  le  rampant  extérieur  du  per- 
ron qui  masque  une  partie  du  mur  inférieur  et  le  socle 
sur  lequel  reposent  les  deux  pilastres  suivants,  en 
sorte  que  la  base  de  ceux-ci  est  au  niveau  du  palier 
d'arrivée. 

Ces  pilastres  portent  le  cuir  «  TOVTES  POVR  VNE  » 
et  la  niclie  intercalée  contient  la  même  coquille  que 
plus  haut,  talon  en  dessus  ;  les  chapiteaux  sont  corin 
thiens,  sans  variantes.  Le  soubassement  de  la  niche 


-  3i  -  . 
est  ici  constitué  par  une  dalle  saillante  ornée  d'une 


composition  où  Ton  voit  un  homme  nu  sur  un  char, 
laissant  s'envoler  derrière  lui  une  écharpe,  alors  que 
deux  animaux 
fantastiques 
traînent  l'en- 
semble. 

Le    perron , 
qui  a  remplacé 
la  montée  pri-   ^ 
mitive,  compte 

une  première  volée  de  7  marches  de  0"M7  de  haut, 
montant  par  deux  rampes  cintrées,  un  palier,  puis 
un  groupe  de  deux  marches  perpendiculaires  à  la 
façade,  et  trois  marches  à  la  porte  d'entrée.  Les  em- 
marchements,  paliers,  rampes  et  balustres  sont  mo- 
dernes. Ces  derniers  sont  analogues  à  ceux  de  la 
balustrade  qu'on  voit  sur  la  toiture.  Au  fond  du  fer  à 
cheval  que  créent  les  deux  montées,  est  une  petite 
fenêtre  donnant  jour  dans  les  sous-sols. 

Dans  Taxe  du  perron  s'ouvre  la  porte  principale  de 
la  demeure,  cintrée,  ornée  de  deux  colonnes  engagées 


sr:? 


Fiise  sculptée  au  dessus  de  la  porle  du  perron. 


Perron  du  Château. 


des  deux  tiers,  de  style  corinthien,  portant  à  la  partie 
supérieure  du  chapiteau,  au-dessus  du  deuxième  rang 
de  feuilles,  une  gaîne  intérieure  cylindrique  et  canne- 
lée. L'arc  repose  sur  deux  parties  moulurées  et  les 
écoinçons  contiennent  deux  belles  figures  en  relief, 
drapées  d'un  superbe  mouvement,  ailes  déployées. 
Toutes  deux  soutiennent  d'un  bras  tendu  une  couronne 
oblongue  et  feuillue.  Elles  portent  chacune  une  cou- 
ronne plus  légère  passée  dans  l'avant-bras.  La  figure 
de  gauche  soutient  une  grosse  palme.  Les  figures  sont 
d'un  très  noble  caractère.  Dans  l'espace  limité  par  les 
deux  branches  de  la  couronne,  on  voit  le  reliel  assez 
confus  d'une  décoration  de  feuilles  de  laurier. 

La  porte  a  2"»90  sous  cintre  et  les  colonnes  sont  d'un 
diamètre  de  O^nSO  à  la  base.  Le  tableau  de  la  porte, 
dans  la  partie  cintrée,  est  orné  de  caissons  défoncés. 
Au-dessus,  existe  un  important  linteau  qui  servit  de 
prétexte  à  un  agencement  décoratif  à  la  fois  simple  et 
allure.  Sur  une  largeur  de  2"40  se  déroule  une  compo- 
sition de  bataille  à  l'antique,  très  logiquement  distri- 
buée, au  point  de  vue  de  l'appareillage,  en  trois  pièces, 
dont  les  joints  verticaux  ne  sectionnent  aucune  figure 
importante.  La  tradition  gothique  persistait  au  mo- 
ment de  la  construction  (et  bien  que  l'on  fut  en  plein 
xvi*'  siècle)  de  disposer  le  décor  de  telle  sorte  qu'il 
n'eût  rien  à  craindre,  dans  ses  parties  délicates  et  fra- 
giles, de  l'effritement  fatal  qui  guette  toute  pierre,  et 
à  plus  forte  raison  tous  les  joints,  plus  vite  effrités 
lorsqu'ils  sont  rendus  irréguliers  et  moins  résistants 
par  l'existence  de  figures  minutieusement  sculptées. 
C'est  ainsi  qu'une  mêlée  met  ici  aux  prises  des  cava- 
liers à  boucliers  et  des  soldats  à  pied  brandissant  le 
ter  pour  un  grand  carnage.  Au  seuil  même  de  cette 
demeure  qu'il  avait  consacrée  à  l'amour  repenti,  Claude 

3 


-ai- 
de Lorraine  voulut  commémorer,  par  un  symbole  du- 
rable, qu'il  s'était  couvert  de  gloire  en  combattant  près 
de  son  roi  François  I",  sur  la  terre  d'Italie,  aux  champs 
de  Marignan,  puis,  plus  tard,  à  Fontarabie,  à  Hesdin, 
•à  Neufchâteau,  à  Saverne  et  à  Péronne,  en  Champagne 
à  la  poursuile  des  gens  d'Espagne,  à  Damvillers,  à 
Montmédy,  à  Ivoy,  à  Arlon,  à  Luxembourg  contre  les 
Impériaux,  à  Landrecies,  partout  enfin  où  paraissait  la 
double  croix  des  armes  de  Lorraine. 

Autrefois,  si  l'on  s'en  réière  au  douteux  témoignage  de 
Bence,  une  partie  pleine  couronnait  ce  linteau  si  artis- 
tiquement décoré.  On  voit  actuellement  une  baie  à 
meneaux  assez  disgracieuse,  comportant  un  treillage 
losange,  de  pierre,  peu  en  rapport  avec  l'esthétique 
générale  de  l'édifice.  C'est  encore  là  une  modification 
faite  par  l'architecte  Lebreton,  cette  lois,  il  faut  l'a- 
vouer, assez  mal  inspiré.     • 

Constatons,  au  passage,  que  la  hauteur  même  du 
linteau  disposé  sur  la  porte  principale  a  commandé 
celle  des  parties  pkines  surajoutées  aux  (enêtres,  lors 
de  l'établissement  des  planchers  à  mi-étage. 

Ici  commence  une  disposition  symétrique  de  celle 
que  nous  venons  d'étudier  (l),  c est-à-dire  deux  pilas- 
tres accouplés  à  chapiteaux  corinthiens  avec  niche 
médiane,  les  pilastres  portant  le,^  cartouches  «  TOVTKS 


(Il  II  faul  pouitanl  tenir  roinpie  de  ce  que  les  labiés  d'appui  de  fc- 
nôlres,  dans  celle  partie  de  l'éd-iice,  étaient  plus  élevées  au-dessus  du 
sol  que  ne  l'élaienl  celles  des  autres  baies  l'ne  disposition  analogue  se 
rclronvail  en  façade  postérieure.  Nous  n'avons  pu  découvrir  pont  quelle 
raison  avait  été  adoptée  cette  disposition  bizarre  lors  de  la  conslrnclioii 
du  chAteau.  Ces  abaques  étaient  fort  délicaleinenl  décorées.  Nous  avons, 
il  y  a  quelques  instants,  signalé  qu'en  1857  le  dernier  propriétaire  du 
cbAteau,  pour  ramener  toutes  les  fenêtres  nu  inéme  niveau,  lit  déposer 
ces  appuis.  L'ensemble  en  est  fort  heureusement  conservé  dans  les 
greniers  même  du  Grand  Jardin. 


-  3S- 


POVR  VNE  »  (pilastre  de  gauche),  «  LA  ET  NON 
PLVS  »  (pilastre  de  droite),  la  niche  ornée  d'une  co- 
quille, talon  en  dessous,  la  parlie  iniérieure  de  la  niche 
étant  consti- 
tuée d'une  dal- 
le saillante  où 
l'on  voit  en  re- 
lie! deux  chc 
vaux  galopant 
et  trainant  un 
char  qu'occu- 
pent deux  figure?,  le  tout  sortant  d'un  buisson  feuillu  ; 
une  Irise  d'entablement  décorée  de  trois  tête? ,  une  de 
lace  et  deux  de  chaque  côté,  que  relient  des  sortes  de 
gourdes  de  pèlerins. 


Puis  une  lenétrc  tvpc  des  Ibnélres  précédentes,  au 
dessous  de  laquelle  est  une  porte  de  service.  On  trouve 
ensuite  deux  pilastres  accouplés  portant  les  cartouches 


-36  — 


u  TOYTES  POVR  VNE  »  .pilastre  de  gauche),  «  LA  ET 
NON  PLUS  *  (pilastre  droite»  ;  pas  de  niche  entre 
ces  pilastres  :  dans  la  construction  primitive  il  en 
existait  une,  mais  des  restaurations  l'ont  supprimée, 
tout  en  réservant  la  dalle  inférieure  qui  porte  un  casque 
vu  de  face  accolé  de  deux  retombées  de  Iruits  ;  en  Irise 
d'entablement  deux  têtes  de  profil  sur  les  angles,  une 
tête  de  face  dans  Taxe  et,  reliant  le  tout,  un  arrange- 
ment de  gourdes  de  pèlerins.  Puis  une  fenêtre  à  me- 
neaux (type  décrit),  au-dessous  de  laquelle  sont  trois 
baies  formant  molil  d'un  type  analogue  aux  fenêtres 
du  soubassement  de  la  face  postérieure,  lesquelles  sont 
contemporaines  de  la  première  construction.  Il  est 
à  remarquer  que  celle  fenêtre  n'existe  pas  dans  la 
planche  de  Bence,  ce  qui  pourrait  laisser  supposer,  en 
admettant  l'exactitude  du  graveur  sur  ce  point,  que 
cette  ouverture  serait  postérieure  aux  ouvertures  simi- 
laires qu'on  voit  sur  l'autre  lace.  Mais  nous  avons  vu 
que  le  témoignage  de  Bence  n'offre  qu'une  garantie 
plutôt  médiocre.  Viennent  ensuite  deux  pilastres  ac- 
couplés avec  niche,  les  cartouches  portant  «  ÏOVTES 
POVR  VNE,  LA  ET  NON  PLVS  ».  Des  têtes  d'anges  figu- 
rent aux  chapiteaux  composite  corinthien,  la  frise  porte 
des   casques,    morions,    boucliers,  sabres  et  masses 

d'armes,  la  ni- 
che, talon  en 
dessus  avec  co- 
(|uille  ;  la  dalle 
intérieure  est 
décorée  d'un 
char  traîné  par 
deux  béliers, 
char  dans  lequel  est  assise  une  femme  niie  qui  pré- 
sente une  coupe,  alors  que  deux  figures  apparais- 


-  37  — 

sent  très  peu  en  relief,  à  Tavant  et  à  l'arrière  du 
char. 

Après  une  lenêtre  à  meneaux,  sous  laquelle  est  percée 
une  porte  sans  décor,  nous  trouvons  un  pilastre  Isolé 
à  chapiteau  corinthien  ;  la  Irise  de  Tentablement  por- 
tant une  tête  vue  de  face,  et  le  cartouche  cuir  «  LA  ET 

NON  PLVS  ». 

Dans  la  partie  pleine  qui  suit,  on  voit  une  petite 
fenêtre  à  fronton  triangulaire  et  à  pendentif  où  sont  deux 
têtes  de  chevaux  dans  un  décor  de  feuillage.  Puis  une 
porle,  butant  dans  le  soubassement  du  pilastre  sus- 


nommé, est  encadrcc  d'un  motif  à  pilastre  ionique 
cannelé  (un  seul,  l'emplacement  de  l'autre  étant  en- 
gagé), d'un  couronnement  de  rinceaux  très  déliés  avec, 
au  centre,  un  buste  d'enfant,  le  tout  surmonté  d'un 
trumeau  triangulaire  portant  au  milieu  les  lettres  en- 
lacées  C.  A.,  et  sous  son  fronton  supérieur  la  date 


-  38  - 

1546(1).  Un  vase  ardent,  à  l'aplomb  du  pilastre  ionique, 
et  de  souples  rinceaux  feuillus  et  fleuris  complètent  la 
décoration  de  cette  élégante  porte.  Tout  ce  nu  est  en 
retrait  de  0"2o  sur  le  nu  du  motif  central. 

Un  pilastre  d'angle,  retourné  sur  la  face  nord,  cale 
enfin  cette  (açade  principale  avec  le  même  dispositif  de 
bandeau  plat  courant  à  hauteur  du  troisième  tiers  infé- 
rieur de  rentabîement  et  ménageant  entre  lui  et  la  cor- 
niche une  partie  de  frise  plate  simplement  appareillée 
et  sans  décor. 

Quant  à  la  corniche  proprement  dite,  elle  présente 
sur  tout  le  Iront  de  l'édifice  un  profil  très  classique 
avec  un  beau  larmier  gras  et  souple,  et  de  fines  con- 
soles entre  lesquelles  alternent  des  têtes  fleuries,  des 
rosaces,  des  mufles  d'animaux  stylisés  reliés  par  un 
discret  décor  de  fleurs. 


(I)  Celle  diile  de  154G  semblerail  devoir  prouver  que  le  château  avait 
été  commencé  vers  celte  époque  pour  n'être  achevé  que  plus  lard.  H 
faut  se  souvenir,  en  efTel,  que  celle  année  1546  fut  précisément 
celle  où  les  nouveaux  bâtiments  du  Louvre  furent  décidés.  La  même 
année,  Philibert  Delorme  bâtit  Saint-Maur.  Le  grand  mouvement  qui 
devait  révolutionner  l'architecture  française  n'en  était  qu'à  ses  pre* 
miëres  manifestations. 


Le  Ch&leau  du  Grand  Jardin,  façade  postérieure 
(D'autres  la  Uthojinplue  de  CIcérî ). 


Façade    Postérieure 

Cet  aspect  de  la  maison  de  plaisance  des  ducs  de 
Guise  a  été  plusieurs  fois  reproduit  dans  des  ouvrages 
relatifs  à  Joinville. 

Nous  citerons  entre  autres  une  planche,  page  108, 
des  Mémoires  de  la  Sodé  té  Historique  et  Archéologique  de 
Langres,  1847,  planche  lithographique  de  Guesdon, 
dessinée  par  Girault  de  Prangey,  en  1839,  et  imprimée 
par  Lemercier,  à  Paris  ;  puis,  dans  les  Voyages  pittores- 
ques et  romantiques  de  l* ancienne  France,  du  baron  Taylor, 
à  la  série  a  Champagne  »,  une  lithographie  de  Cicéri, 
imprimée  par  Thiéry  frères;  puis  une  phototypie  pu- 
bUée  en  1887,  d'après  un  document  ancien,  qui  n'est 
qu'une  planche  de  Bence,  dont  nous  parlerons  tout  à 
l'heure,  et  transposée  dans  un  recueil  de  vues  joinvil- 
loises  édité  par  E.  Lepoix,  à  Joinville,  sous  le  titre  : 
Jointille  ancien  et  moderne.  Citons  encore,  pour  complé- 


-  40  — 

ter  riconographie  du  château  du  Grand  Jardin,  dans 
un  ouvrage  public  chez  Didot,  1859  :  Mémoires  de  Jean, 
sire  de  JointilU,  une  gravure  de  Gaucherel  et  de  Laraar- 
che,  qualifiée  :  Maison  de  plaisance  des  ducs  de  Joinvilley 
et  que  n'accompagne  aucun  commentaire.  La  gravure 
a  été  reproduite  par  E.  Lepoix,  en  frontispice  d'une 
plaquette  :  Notice  historique  sur  le  château  de  Joinrille 
(Haute-Marne).  Ce  même  ouvrage  contient  une  autre 
phototypie,  élablie  d'après  une   photographie   de  la 
façade  principale  du  Grand  Jardin.  Le  commentateur 
de  cette  dernière  planche  atteste  que  la  partie  gauche 
de  l'édifice  a  été  ajoutée.  Rien  ne  vient  à  l'appui  de  sa 
thèse  et  tout,  au  contraire,  laisse  entendre  que  cette 
aile  est  contemporaine  du  corps  principal  :  on  conce- 
vrait mal  qu'il  en  lût  aulrcment,  dès  l'instant  que  l'on 
prend  soin  de  rapprocher  le  caractère  d'ornementation 
des  portes  et  fenêtres  de  cette  aile  de  celui  des  décors 
de  la  construction  médiane,  où  figurent  les  pilastres 
cannelés  et  les  hautes  baies  décrites  plus  haut.  Cette 
aile  servait  de  base,  ainsi  que  la  partie  correspondante 
de  droite,  à  deux  tourelles  qui,  malheureusement,  ont 
disparu  et  auxquelles  on  accédait  par  des  escaliers 
encore  conservés  intérieurement.  L'existence  des  deux 
constructions  à  mur  plein  reste  incontestable  dès  I.')46. 
Relativement  à  la  façade  qui  nous  occupe  mainte- 
nant, la  gravure  de  Bence,  reproduite  dans  l'ouvrage 
de  Lepoix,  montre  la  disposition  dos  fossés  remplis 
d'eau  qui  enserraient  rédificc.  Nous    nous   rallions, 
cette  fois  encore,  à  l'opinion  de  Fériel,  qui  dit,  dans 
ses  Notes  historiques  sur  la  ville  et  les  seigneurs  de  Join- 
tille  :  «  La  planche  qui  donne  la  vue  de  ce  château, 
prise  du  côté  du  canal,  c'est-à-dire  par  derrière,  est  de 
beaucoup  supérieure  à  l'autre  pour  la  fidélité  et  l'exé- 
cution. »  On  remarque  dans  cette  planche  qu'il  y  a  de 


—  41     — 

Teau  sur  trois  côtés.  La  douve  qui  existait  sur  cette 
surlace  a  donc  été  remplie  avant  1835,  car  Fériel  dit  : 
«  Au  levant  et  au  midi,  les  murs  se  reflètent  dans  les 
eaux  d'un  vivier  que  baigne  le  pied  de  l'édifice  »,  et  il 
ne  parle  pas  du  côté  nord. 

La  planche  de  Guesdon  ne  présente  qu'une  partie 
de  cette  façade,  celle  qui  comprend  l'angle  sud  avec  la 
fenêtre  de  la  chapelle,  trois  travées  de  fenêtres  et  de 
pilastres,  l'avant-corps  reposant  sur  Irois  piles  doriques 
et  une  travée  de  fenêtres.  Le  dessin,  sans  être  rigoureu- 
sement fidèle,  est  consciencieux  et  a  une  certaine 
valeur  documentaire. 

I^a  planche  de  Cicéri  est  élégante  et  est  établie  par 
un  artiste  délicat,  soucieux  du  pittoresque,  un  pitto- 
resque qui  nuirait  parfois  à  l'exactitude.  Une  des  par- 
ticularités de  cette  œuvre  est  qu'on  y  retrouve  l'indica- 
tion d'un  ponceau  de  fer,  à  gauche,  enjambant  les 
douves  encore  existantes  à  l'époque  où  fut  gravée  la 
planche. 


Façade  poslérieurc  actuelle  du  ChAteau. 


—  42  — 

Un  coup  d'œil  suffit  pour  nous  rendre  compte  que 
les  deux  grandes  laçades  s'ordonnent  sur  un  parti 
identique  :  deux  butées  latérales,  la  même  disposition 
de  travées,  et  le  remplacement  (en  façade  postérieure) 
par  un  avant  corps  intéressant  de  la  parlie  médiane  où 
cxislait  (en  laçade  principale)  la  montée  d'accès  au 
seuil  du  petit  château. 

Nous  prendrons  notre  analyse  par  l'aile  gauche,  en 
regardant  la  façade,  c'est-à-dire  par  la  partie  où  existe 
la  chapelle. 

Après  un  pilastre  d'angle  retourne  sur  la  façade  sud, 
de  style  corinlhien  et  cannelé  comme  les  pilastres  de 
la  façade  principale,  mois  ne  portant  pas  de  cartouche, 
vient  une  large  baie  cintrée  éclairant  le  fond  de  la  cha- 
pelle et  montrant  dans  son  tableau  vertical  un  pilastre 
cannelé.  Un  nouveau  pilastre  s^ns  cartouche  fait  pen 
dant  au  premier,  un  entablement  sans  décor  étant  jeté 
de  l'un  à  l'autre.  Après  quoi  commence  le  dispositif 
alterné  de  baies  et  de  pilastres.  Un  premier  pilastre, 
formant  motif  avec  le  précédent,  repose  avec  lui  sur 
un  socle  sans  ornement,  alors  qu'il  est  surmonté  d'un 
entablement  décoré  do  tètes  de  lion  dans  la  frise  et  que 
ses  cannelures  sont  coupées  par  l'écusson  «  TOVTES 
POVR  UNE  ». 

Suit  une  haute  fenêtre  analogue  à  celles  de  la  façade 
principale,  au-dessous  de  laquelle  s'ouvrent  trois  pe 
titcs  baies  accouplées  éclairant  les  services  du  rez-de- 
chaussée. 

Puis  viennent  deux  pilastres  accouplés  flanquant  une 
niche  où  l'on  retrouve  la  coquille,  talon  en  dessus.  Les 
inscriptions  respectives  des  cartouches  sont  :  cr  TVO- 
TES  (sic)  POVR  VNE,  »  et  TOVTES  POVR  VNE  «.  La 
pierre  inférieure  de  la  niche  est  décorée  d'une  tête 


—  43  — 

d'ange  dans  un  cartouche  carré.  La  frise  d'entablement 
porte  au  centre  un  petit  cartouche. 


Le  socle  de  ces  deux  pilastres  mesure  2  mètres  de 
long  sur  une  hauteur  de  un  mètre,  et  sa  base  repose 
sur  le  talus  appareillé  qui,  actuellement,  est  enfoui, 
mais  dont  les  gravures  anciennes  nous  montrent  le 
fruit  robuste  plongeant  dans  les  eaux  du  vivier. 

Ledit  socle  est  orné  d'une  table  creuse,  moulurée 
dans  son  cadre  oblong  et  portant  sur  son  plat,  à  gau- 
che, le  C,  à  droite,  TA,  dans  lequel  apparaît  l'effigie 


symbolique  de  René  II,  duc  do  Lorraine  ot  père  de 
Claude  :  un  bras  armé,  sortant  d'une  nue,  tenant  une 
épée  deux  fois  ceinte  d'un  roulet. 


—  li- 
on trouve  ensuite  une  fenêtre  à  meneaux  surmon- 
tant le  même  percement  trilobé  du  rez-de  chaussée, 
puis  deux  pilastres  corinthiens  avec  les  cartouches 
«  Lk  ET  NON  PLVS  »  à  droite  et  «  TOVTES  POVR 
VNE  »  à  gauche,  avec,  entre  les  deux,  la  niche  à  co- 
quille talon  en  dessus,  une  abaque  ornée  et,  par  dessus 

le  tout,  un  enlable 
ment  à  frises  ornées 
de  rinceaux  Renais- 
sance. 

Le  socle  commun 
aux  deux  pilastres  a 
2  mètres  de  long  sur 
l'"3o  de  large.  Il  ne 
comporte,  cette  fois,  pas  de  table  creuse,  mais  un  sim- 
ple nu  sur  lequel  s'enlève,  d'un  beau  relief,  un  cavalier 
nu,  bouclier  au  bras  gauche,  menaçant,  de  la  main 
droite  armée  d'un  glaive,  un  soldat  nu  et  tombé,  qui 
s'abrite  sous  son  bouclier  et  par-dessus  lequel  bondit 
le  cheval,  en  se  cabrant. 


A  la  suite  d'une  fenêtre  (type  décrit),  accompagnée 
des  baies  trilobées  du  rez-de-chaussée,  se  trouvent  un 
pilastre  et  un  demi  pilastre,  séparés  par  une  niche  à 
coquille,  à  abaque  ornée,  les  chapiteaux  étant  d'un 
corinthien  extrêmement  composite,  le  cartouche  du 
pilastre  plein  portant  «  TOVTES  POUR  VNE  y>  ;  les 
initiales  C.  A.,  quoique  grattées,  paraissent  encore  dans 
le  socle.  Les  profils  de  l'entablement  viennent  buter 
dans  l'atlique,  dépourvu  de  tout  ornement,  qui  coiffe 
l'avant-corps. 

La  saillie  extrême  de  cet  avant-corps  sur  le  nu  zéro 
de  l'édifice  est  de  2"25.  Il  se  compose  de  trois  piles 
allongées  rentrant  sous  l'édifice,  arrondies  sur  leurs 
faces  et  terminées  par  un  chapiteau  dorique  portant 
un  lourd  entablement  décomposé  :  1°  en  un  premier 
corps  de  moulures  ;  2**  en  une  partie  médiane,  où  trois 
robustes  et  grasses  consoles  sont  séparées  par  de  pe- 
tites lumières  donnant  dans  les  celliers  ;  i^  en  un  cou- 
ronnement formant  corniche,  de  silhouette  très  vigou- 
reuse et  mesurant,  sur  la  face,  une  longueur  de  5 
mètres,  la  largeur  inférieure  mesurée  sur  la  face  des 
consoles  étant  de  3*^70.  Chacune  de  ces  consoles  compte 
Q'^li  de  large  (1). 

Au-dessus  de  cette  assise,  s'élève  un  corps  de  ma- 
çonnerie rectangulaire  distribué  en  un  premier  socle 
très  orné,  un  parti  de  gaines  feuillues  reposant  lui- 
même  sur  des  petits  dés,  le  tout  coiffé  d'un  profil  très 
simple  sur  lequel,  non  sans  élégance,  vient  se  poser 
l'attique.  Quatre  fenêtres  ajourent  l'avant-corps  pro- 
prement dit  et  un  œil-de-bœuf  troue  le  cube  de  maçon- 

(1)  Le  lableau  de  la  ville  de  Joioville  (1639),  plan  en  peinture  con- 
servé à  la  mairie  de  Join ville,  donne  la  pieuve  de  l'exislence  du  dôme 
9ur  Tavant-corps,  ainsi  que  le  disposltir  des  dômes  latéraux  de  la  face 
principale. 


\uil«l    I  orh^      E;i<.M  h'    ^xi-^iK  i  M'iin 


^  4T  - 

nerie  de  Taltique  dans  son  axe.  Par-dessus,  enfin,  Ton 
voit  un  bandeau  filant  avec  le  profil  supérieur  de  la 
corniche  du  bâtiment,  sur  lequel  bandeau  prend  place 
une  balustrade  moderne  formant  balcon  à  une  lucarne 
également  moderne. 

La  décoration  de  ce  petit  ensemble  est  des  plus  soi- 
gnées et  vraiment  charmante.  Les  gaines  de  la  partie 
inférieure  (trois  sur  la  face  principale,  une  sur  chaque 
face  latérale)  sont  composées  de  fourreaux  de  pierre, 
couronnés  à  leur  sommet  par  des  bustes  humains, 
sortes  de  termes  qui  portent  sur  leur  tête  des  corbeilles 
fleuries  où  vient  reposer  une  corniche  saillante  coupée 
par  deux  percements  de  baies.  Sous  chacune  de  ces 
baies  sont  des  panneaux  scul()tés  représentant  Tun  et 


Détails  de  Ta vanl -corps. 


^  iè 


Tautre  deux  anges  ailés,  qui,  avec  une  grâce  bien 
païenne,  élèvent  entre  eux  un  anneau,  alors  que  de 
Tautre  main  ils  soutiennent  des  cornes  d'abondance 
d'où  roulent  des  fruits. 

De  même,  les  gaines  supérieures  sont  lort  habilement 
traitées.  Deux  baies  sans  caractère  s'insèrent  entre 
elles. 

Dans  la  partie  droite  delà  façade  qui  vient  immédia- 
tement après  l'avant  corps,  notons  cette  particularité 
que  le  pilastre  d'angle  est  entièrement  dégagé.  On  a 
donc  un  motif  complet  de  deux  pilastres  avec  cartou- 
ches «  TOVTES   POVR   VNE,    LA  ET   NON   PLVS  », 

avec,  dans  la  fri- 
se, des  têtes  de 
bucrane,  tandis 
que,  celte  fois,  la 
coquille  de  la  ni- 
che a  son  talon 
en  dessous  et  que, 
dans  la  pierre  d'abaque,  se  trouve  un  intéressant  relief 
représentant  un  ange  ailé  et  deux  dauphins. 

Viennent  ensuite  une  fenêtre  à  meneaux  surmontant 
les  baies  trilobées,  puis  deux  pilastres  à  cartouche 
«  TOVTES  POVR  VNE,  LA  ET  NON  PLVS  ».  La  niche 
a  été  bouchée  et  il  est  à  remarquer  que,  dans  la  façade 
principale,  la  niche  de  la  même  travée  a  subi  semblable 
modification.  Quant  à  l'abaque,  elle  porte  une  très 
jolie  décoration  de  guirlande  de  fruits.  La  frise  d'en- 
tablemont  est  originalement  ornée  d'un  motil  de  tor- 
tues fantastiques.  Le  socle  des  pilastres  porte  le  G  et 
l'A,  le  bras  armé  issant  du  nuage,  ainsi  que  le  roulet. 

Ensuite  on  rencontre  une  travée  de  fenêtres  (modèles 
décrits),  deux  pilastres  à  cartouches  «  TOVTES  POVR 


-  4d  - 

UNE,  LA  ET  NON  PLUS  »,  une  niclie  à  coquille  lalon 
en  dessous,  la  pierre  d'abaque  portant  une  femme  as- 
sise dans  un  char  que  traînent  deux  chevaux,  l'Amour, 
chargé  de  son  car- 
quois et  de  son  arc, 
courant  aux  côtés 
de  Tattelage. 

Puis  une  fenêtre 
refaite.  On  voit  en- 
core, sur  la  droite, 
un  retrait  dans  la 

maçonnerie.  Au  sommet,  sur  le  côté  droit,  se  distingue 
l'amorce  d'un  bandeau  avec  un  motif  sculpté  ;  h  la 
partie  inférieure  existe  un  piédestal  que  supporte  un 
mufle  de  lion. 

Après  deux  pilastres,  dont  le  second  est  en  retrait  et 
a  subi  diverses  réfections,  vient  la  partie  de  maçon- 
nerie où  existent  quatre  percements  pratiqués  sans 
aucun  souci  des  axes  ni  de  la  symétrie.  La  fenêtre  su- 
périeure porte  un  cartouche  «  LA  ET  NON  PLVS  »,  la 
fenêtre  intermédiaire  est  soutenue  par  deux  consoles. 

Les  deux  petites  baies,  au  rez-de-chaussée,  sont  coif- 
fées d'un  fronton  qui  s'orne  de  trois  urnes  fort  simples, 
le  fronton  étant  supporté  par  deux  consoles  sans  grand 
intérêt,  chaque  baie  comportant  un  cul-de-lampe  de 
mascarons  accompagnés  de  banderoles  et  de  feuil- 
lages. Un  pilastre  d'angle  limite  celte  aile  latérale,  qui 
compte  4  mèlres  de  largeur. 

Nous  ne  saurions  trop  déplorer  la  suppression  des 
douves,  qui  donnaient  h  cette  façade  du  Grand  Jardin 
son  caractère  propre,  justifiaient  la  structure  de  l'avant- 
corps,  hii  donnaient  cette  belle  proportion  qu'on  lui 
voit  dans  la  lithographie-  de  Guesdon  et  dégageaient. 


_ 


-  80  - 

par  un  sensible  abaissement  de  niveau,  toute  une 
ordonnance  d'architecture,  prévue  pour  être  consi- 
dérée sur  le  terre-plein  de  soutènement  actuellement 
dissimulé  par  le  remblai. 

Verrons-nous  jamais  restituer  ces  fossés  au  château 
de  Claude  de  Lorraine  ?  On  doit  toujours  l'espérer,  tout 
en  en  doutant  bien  lort.  Un  archéologue  peut  en  rêver. 
Mais  les  conditions  de  la  vie  moderne  et  les  lois  de 
l'hygiène  d'aujourd'hui  en  disposent  autrement. 


Façade  nord  du  Château  du  Grand  Jardin. 


Façade    Nord 


Sans  grand  intérêt,  elle  se  compose,  sur  ses  13  mètres 
de  large,  de  trois  panneaux  circonscrits  par  quatre  pi- 
lastres cannelrs,  exhaussds  sur  des  socles  dont  les  li- 
gnes filent  avec  celles  des  socles  des  autres  laçades.  Les 
pilastres  ne  porlent  pas  dVcussons. 

Un  entablement  court  sur  le  tout  et  dix  baies  percent 
la  muraille  ici  et  là.  La  première  lenèlrc  en  haut  à  gau- 
che porte  en  fronton  un  motif  dt-eoralif  et,  sous  sa 
pierre  d'appui,  une  tète  sculptée.  Immédiatement  au- 
dessous,  se  trouve  une  autre  fenêtre  qui  comporte  une 


décoration  de  trois  figures  d'enfant  jouant  à  taquiner 
deux  fauves  dont  les  têtes  seules  paraissent. 


Au  rez-de-chaussée,  on  voit,  dans  le  même  panneau 
de  gauche,  deux  fenêtres  analogues,  à  fronton  et  à 
consoles,  reposant  l'une  et  l'autre  sur  des  reliefs  très 
fouillés,  dont  le  motif  central  est  une  tête  d'homme 
dans  des  rinceaux. 

Dans  la  frise  d'entable- 
ment, l'on  voit,  à  l'aplomb 
de  l'un  des  pilastres  mé- 
dians, une  ornementation 
dont  la  tête  de  chèvre  fait 
les  frais  ;  à  l'aplomb  de 
l'autre,  deux  faunes  tien- 
nent un  écusson  au  cen- 
tre duquel  se  trouvent  des 
grappes  de  raisin. 

Dans  lcj)anneau  du  mi- 
lieu, la  fenêtre  supérieure 
est  décorée  d'un  linteau 
orné  et  son  abaque  repose 
sur  un  papyrus  à  demi 
déployé  où  figure  en  relief 
une  tête  d'homme.  Sous  celle  fenêtre  existe  une  autre 
baie  (!«'  étage),  décorée  de  deux  têtes  d'anges,  et  la 
fenêtre  du  rez  -  de  chaussée,  à  fronton  triangulaire, 


.'«^.  '■  v.~,"  .   .«r*»r,    Ji 

3é 

m^Tt 

^  53  - 

repose  sur  un  relief  où  nous  reconnaissons  la  tête 
de  bucrane. 

Le  panneau  de  droite  comprend  enfin,  à  mi-étage, 
entre  le  deuxième  et 
le  premier  étage,  une 
fenêtre  sous  laquelle 
sont  sculptées  deux 
têtes  de  chevaux  ré- 
unies par  une  co- 
quille et  des  palmet- 
tes  ;  puis,  à  hauteur  du  premier  étage,  une  petite  baie 
allongée  et  sans  caractère  ;  enfin  à  demi-hauteur,  entre 

le  rez-de-chaus- 
sée et  le  premier 
étage,  une  autre 
fenêtre,  à  fronton 
triangulaire,  re- 
posant sur  une 
fine  abaque  dont 
la  partie  inférieure  est  élégamment  décorée  d'un  bucra- 
ne, des  yeux  duquel  se  détachent  de  souples  banderoles. 

Bence  a  indiqué,  dans  sa  composition,  un  ponceau 
de  bois  enjambant  les  douves  et  aboutissant  à  la  façade 
que  nous  venons  d'étudier.  Le  pittoresque  du  dessin  y 
gagne  sans  doute,  mais  la  vérité  historique  en  souffre, 
car  nulle  porte  n'a  jamais  existé  sur  cette  façade  et  les 
hallebardiers  de  Bence  n'auraient  jamais  pu  passer  par- 
là.  La  seule  excuse  de  Bence  est  une  faute  de  perspec- 
tive. Le  pont  a  presque  sûrement  existé  de  ce  côté,  sur 
un  ruisseau  alimenté  par  une  fontaine  venant  de  la 
colline,  parallèlement  à  l'autre  canal,  dont  on  peut 
voir  des  restes  de  construction  dans  le  jardin  ;  mais  il 
était  reporté  bien  en  avant  de  l'angle  du  mur  et  se 


—  54  — 

trouvait  aboutir  au  château,  de  telle  sorte  qu'il  permît 
l'accès  de  la  tour  actuellement  disparue.  Mais  cet  accès 
était  en  lace  principale  et  non  en  face  latérale. 

Une  particularité  de  construction  est  à  signaler  pour 
cefle  face  :  le  mur,  au  lieu  d'êlre  en  ligne  droite,  <l'un 
pila^-trc  à  Tautre,  présente  un  angle  obtus  ouvert  et 
lormant  ainsi  légère  saillie  au  centre  de  la  largeur.  Le 
pilastre  d'angle  de  la  face  principale  étant  d'équerre 
avec  la  portion  de  droite  de  la  face  nord,  il  s'ensuit 
que  cettcf  petite  partie  de  la  façade  principale,  où  se 
trouve  la  porte  portant  la  date  15i6,  est  en  retrait  de 
O'"2o  sur  la  ligne  d'ensemble. 


Façade  sud  da  Château  du  Grand  Jardin. 


Façade    Sud 


Celte  quatrième  façade  a  une  tenue  arcïiilecturale  un 
peu  plus  accentuée  que  la  précédente.  Elle  se  compose, 
comme  elle,  de  trois  panneaux  limités  par  quatre  pi- 
lastres (sans  cartouche)  dont  deux  d'angle. 

Dans  le  premier  panneau,  à  gauche,  on  voit  deux 
baies  :  une  au  rez-de-chaussée,  portant  un  fronton 
simple  et  soutenu  par  un  cartouche  Renaissance  flanqué 
de  deux  têtes  d'enfants  ailés  ;  l'autre,  percée  dans  le 
bandeau  supérieur  et  encochant  la  muraille  jusqu'un 
peu  plus  bas  que  la  bague  des  chapiteaux  ;  un  autre 
cartouche  décore  également  l'abaque  de  cette  fenêtre 
étroite  et  allongée. 


—  56  — 

Les  deux  autres  présentent  un  dispositif  identique. 
En  l'un  comme  en  l'autre,  on  voit  une  porte  à  rez-de- 
chaussce,  sur  le  bandeau  supérieur  de  laquelle  s'étage 
une  baie  en  plein  cintre  d'une  très  bonne  proportion. 


Les  tableaux  de  ces  deux  baies  cintrées  sont  décorés 
d'un  discret  pilastre  dont  le  couronnement  se  trouve 
à  la  hauteur  de  la  retombée  des  arcs.  Ce  sont  là  les 
deux  portes- lenêtres  de  l'orangerie  actuelle  qui  (ut 
jadis,  avant  de  passer  par  une  série  de  transformations, 
la  chapelle  du  château  du  Grand  Jardin.  Le  plafond  de 
cette  chapelle  a  conservé  encore,  et  c'est  iort  heureux, 
toute  sa  décoration  qui  pourtant  est  empâtée  par  des 
couches  de  badigeon  de  chaux  qui  la  dénaturent.  C'est 
là  un  plafond  à  caissons  disposé  selon  une  suite  de 
nervures  géométriques  se  recoupant  en  diagonale  dans 
l'axe  longitudinal  de  la  pièce  et  déterminant,  par  leur 
croisement,  des  hexagones  allongés  et  des  carrés  où 
s'enchâssent  des  cartouches  nerveusement  découpés  et 
d'un  fort  relief.  Ces  ornements  sont  enrichis  de  thèmes 
floraux  qui  s'assemblent  très  heureusement  avec  les 
formes  sèches  et  nettes  des  cartouches  auxquels  ils 
sont  attachés.  Une  inscription—  1546—  figure  dans 
le  plafou'J,  où  l'on  retrouve  également  le  C  et  l'A  de 
Claude  et  d'Antoinette. 

La  chapelle  mesure,  dans  son  œuvre,  T'^IO  sur  4'"I5. 
Sans  doute,  dans  cette  chapelle  vint  souvent  prier  le 


-  57  - 

prince,  fatigué  de  tant  de  prouesses,  qui,  sur  le  soir  de 
ses  jours,  était  tout  à  la  fois  revenu  à  sa  femme  et  à 
Dieu.  Dora  Calmet  dit  «  qu'au  souvenir  et  en  expiation 
de  ses  péchés  galants,  il  portoit  toujours,  sur  la  chair, 
au  haut  du  bras  gauche,  un  bracelet  de  fer  qui  Tin- 
commodoit  extrêmement  ». 

Si  Ton  s'en  rapporte  au  témoignage  du  même  auteur, 
Claude  aimait  la  musique  autant  que  la  chasse  :  «  La 
musi  lue  lui  servoit  de  délassement  et  il  l'employoit, 
les  jours  de  fête  et  de  dimanche,  à  louer  son  créateur 
et  à  illustrer  son  culte.  La  vie  étoit  aimable  au  Grand 
Château.  Le  prince  y  tenoit  toujours  table  largement 
ouverte  à  tout  venant  et  il  prioit  chacun  de  ne  point  se 
priver  des  plaisirs  de  la  plus  large  hospitalité.  Toutetois  il 
lui  répugnoitde  voir  dégénérer  l'amusement  honnête  en 
scandaleuse  licence  et  il  ne  manquoit  point  de  chasser 
sans  rémission  ceux  de  ses  serviteurs  qui  s'abandon- 
noient  à  la  faiblesse  d'abuser  des  trésors  de  sa  cave. 
La  diversité  de  religion  et  l'insolence  des  libelles  diffa- 
matoires qui  régnoient  alors  produisirent  plusieurs 
mauvais  écrits,  où  les  princes  lorrains  étoient  tort  mal- 
traitez de  la  part  des  protestants  ».  (Histoire  de  Lor- 
raine, t.  II,  p.  114-2.)  Mais  la  piété  de  la  maison  de 
Lorraine  ne  saurait  être  contestée  par  l'Histoire,  et  les 
sculpteurs  Dominique  le  Florentin,  dit  del  Barbiere, 
Jean  Picard,  dit  le  Roux,  et  Richier,  chargés  par  Antoi- 
nette de  Bourbon  de  grouper  des  allégories  dans  les 
tympans  du  mausolée  où  reposa  Claude  de  Lorraine, 
eurent  raison  d'y  réunir,  tout  d'abord,  la  Foi  et  la 
Religion. 

Au-dessus  du  deuxième  pilastre,  en  partant  de  la 
gauche,  est  un  cartouche  portant  une  table  creuse 


rectangulaire;  au-dessus  du  pilastre  suivant  est  un 
autre  cartouche,  très  déchiqueté,  dont  le  centre  est 
occupé  par  un  mascaron  où  figure,  en  relief,  une  tête 
de  lion. 


Intérieurs 

En  entrant  par  la  porte  de  gauche  (l'^'tO  de  large),  au 
fronton  de  laquelle  est  inscrite  la  date  de  loi6,  on  se 
trouve  dans  la  cage  d*un  escalier  tournant,  tout  en 
pierre,  comptant  53  marches,  dont  la  largeur  est  de 
l^oO.  Nous  avons  vu  que  c'était  là  remplacement  d'une 
des  anciennes  tours  recouvertes  d'un  dôme,  tours  de- 
puis longtemps  découronnées  et  modifiées. 

La  première  partie  de  cette  cage  d'escalier  est  cylin- 
drique ;  le  noyau  de  la  rampe  est  décoré  d'une  frise 
moulurée  et  de  forme  hélicoïdale.  A  partir  de  la  pre- 
mière porte  donnant  accès  aux  appartements,  la  cage 
devient  rectangulaire.  Le  palier  à  cet  endroit,  c'est-à- 
dire  après  15  marches,  compte  une  largeur  de  3"o0  et 
les  murs  une  épaisseur  de  1""20. 

Dans  toute  la  partie  cylindrique,  au-dessous  des  mar- 
ches formant  plafond,  se  trouve  une  banderole  moulu- 
rée, large  de  0'"20,  sur  laquelle  on  distingue  divers 
motifs  dans  l'ordre  suivant  :  une  croix  à  branches  éga- 
les pattée,  les  lettres  G.  A.  enlacées,  le  bras  armé,  la 
croix  de  Lorraine,  une  tête  d'ange,  un  alérion,  le  bras 
armé,  un  alérion,  la  croix. 

Dans  chaque  angle  de  la  partie  rectangulaire,  mon- 
tant jusqu'aux  greniers  (I)  par  17  marches  (deuxième 
palier),  puis  par  19  autres  marches,  se  trouve  une  pier- 


(1;  Lei  charpentes  des  greniers  sont  très  intéressantes  comme  tracés. 
Elles  sont,  pour  la  plupart,  en  bois  de  châtaignier  et  quelques-unes 
sont  moulurées.  Elles  présentent  de  fréquentes  analogies  d'assemblage 
et  de  groupe  avec  celles  du  toit  de  l'hôpital  de  Joinville  (1567). 


—  60  — 

re  formant  saillie  et  soutenant  la  marche  extrême.  Ces 
pierres  encastrées,  au  nombre  de  quatre,  dont  le  des- 
sous porte  un  fleuron  de  leuillages,  ont  leur  face  diver- 
sement décorée.  La  première  porte  Talérion,  le  bras 
arme,  puis  de  nouveau  ràlérion.  La  deuxième  :  le  bras 
armé,  entre  deux  croix  de  même  forme  que  celles  de  la 
banderole  ;  la  troisième  :  l'alérion  entre  deux  croix  de 
Lorraine  ;  la  quatrième  :  le  bras  armé  seul. 

La  porte  de  droite  donne  aussi  accès  dans  un  escalier 
tournant,  plus  monumental  que  celui  de  Tangle  gau- 
che. La  cage  en  est  cylindrique  dans  toute  sa  hauteur 
et  le  diamètre  intérieur  est  de  4"'80.  Le  nombre  des 
marches  est  de  56  et  la  hauteur  de  chacune  d'elles  est 
deO-17. 

Deux  portes  accèdent  sur  cet  escalier.  La  première 
présente  deux  vantaux,  qui  s'ouvraient  probablement 
sur  les  appartements  particuliers.  Le  fronton  commun 
est  Irappé  de  deux  croix  de  Lorraine,  entre  lesquelles 
se  trouveune  F  surmontée  d'une  couronne.  Une  partie 
de  cette  F  et  les  deux  croix  de  Lorraine  sont  mutilées, 
mais  encore  distinctes.  La  seconde  porte  n'a  qu'un  seul 
vantail,  qui  s'ouvre  sur  la  tribune  de  la  chapelle. 

Chaque  marche,  dont  l'arête  du  dessous  est  arrondie 
et  apporte  une  gracieuse  quoique  très  simple  note  dé- 
corative dans  le  plafond,  vient  s'appuyer  sur  une  cré- 
maillère moulurée  prise  à  pleine  pierre  et  saillant  sur 
la  muraille  circulaire.  Les  marches,  ainsi  que  la  ma- 
çonnerie, sont  en  pierre  blanche  d'un  beau  grain. 

Les  portes  du  rez-de-chaussée  de  l'édifice  donnent 
accès  dans  un  immense  sous-sol  divisé  en  trois  parties  : 

A  droite,  l'emplacement  probable  des  anciennes  cui- 
sines seigneuriales  (on  y  voit  encore  un  immense  évier 
et  le  tuyau  de  la  cheminée),  la  voûte  n'existe  plus  ;  à 


gauche,  ce  sont  les  caves  avec  leur  voûte  sur  un  plan 
d'arc  surbaisse,  d'une  construction  hardie  et  qui  vient 
s'appuyer  nerveusement  sur  les  murailles,  dont  l'épais- 
seur est  de  i°»iO.  La  largeur  de  cette  partie  est  de  O'^SO 
dans  œuvre;  les  pierres  des  voûtes  sont  taillées  et  ap- 
pareillées par  un  jointoiement  presque  imperceptible  ; 
elles  ont  conservé  presque  intacte  leur  couleur  blanche 
et  naturelle. 

Au  milieu,  un  escalier,  également  de  pierre  blanche, 
relie  le  sous-sol  aux  appartements  supérieurs  ;  les  pre- 
mières marches,  franchement  cintrées,  plus  larges  que 
les  suivantes,  sont  d'un  galbe  des  plus  gracieux.  Nous 
devons  ajouter  que  cet  escalier  est  de  construction  mo- 
derne et  date  de  1886-1860,  époque  où  M.  Lcbreton 
apporta  au  château  du  Grand  Jardin  les  modifications 
que  nous  avons  signalées. 


POSSESSEURS 

successifs    du    Grand    Jardin 


MAISON    DE    JOIN VILLE 

I5i6.  —  Construction  du  chftleau  par  Claude  de  Lor 
raine,  premier  duc  de  Guise. 

1S5(L  —  François  de  Guise,  iils  atné  de  Claude  de 
Lorraine  et  d'Antoinette  de  Bourbon. 

1563.  —  Henri  de  Guise  :  «  Logez- vous  au  Grand 
Jardin...  Faites  accommoder  mon  cabbinet  au  Jardin, 
tout  ainsy  qu'il  estoit  quant  jen  suis  party  »,  écrivait  le 
duc  Henri  de  Guise  à  Catherine  de  Clèves,  son  épouse, 
dans  Tautomne  de  Willy  (Mss  Gaignières,  vol.  85 i,  fol.  ih). 

1588.  —  Charles  de  Guise. 

1681.  —  0  Le  6®  octobre  au  dit  an,  Monsieur  le  Prince 
de  Condé  vint  à  passer  à  Joinville,  visita  le  chasteau  du 
Grand  Jardin  et  fit  pesché  aux  esculuges  où  fortuitement 
se  rencontrèrent  qudques  truites,  trouvant  le  lieu  fort 
plaisant,  délectable  et  récréatifs.  (Manuscrit  de  1575  à 
IG70,  intitulé  :  Curieuses  recherches  de  ce  qui  s'est  passé  en 
ce  pat/s  joinvillois,  tirées  des  tailles,  pancartes,  refjistres  et 
comptes  tant  de  la  Chambie  de  la  tille  que  du  Trésor  de 
l'église  du  dit  Joinville.)  (Bibliothèque  de  Tauteur.) 

1610.  —  Henri  II  de  Guise. 

1646.  —  Henriette  Catherine  de  Joyeuse. 

1654.  —  Louis  de  Lorraine. 

1655.  —  Louis-Joseph  de  Lorraine. 
1671.  —  François-Joseph  de  Lorraine. 

1675.  —  Mariede  Lorraine,  dite  MademoiselledeGuise. 


-63- 


MAISON    D'ORLÉANS 

1688.  —  Anne  Marie-Louise  d'Orléans,  dite  Mademoi- 
selle de  Montpensier,  ou  la  grande  Mademoiselle. 

1693.  —  Philippe  de  France,  duc  d'Orléans,  fils  de 
Louis  XIIL 

1701.  -  Philippe  II  d'Orléans. 

17^3.  —  Louis  I«'  d'Orléans.  En  i 7  i7,  le  château  du 
Grand  Jardin  était  devenu  inhabité  et  inhabitable,  et 
Louis  d'Orléans,  seigneur  de  Joinville,  après  avoir  pris 
l'avis  de  son  conseil,  le  7  mars  1747,  en  avait  décidé  la 
démolition.  Il  ordonnait  que  le  Château  d'en  bas  serait 
démoli,  «  parce  que  l'eau  des  canaux  de  ce  jardin  et  de  ce 
château  en  a  pourri  les  fondements  des  murs  et  des  voûtes 
du  rez-de-chaussée  et  que  la  vapeur  des  eaux  en  a  endom- 
magé les  planchers.  ))  Exception  était  faite  en  faveur  des 
murs  de  clôture  et  des  quatre  tours  qui  se  trouvent  dans 
les  encoignures  de  ces  murs.  Pareil  sort  était  réservé  aux 
arbres  du  parc,  contemporain  de  l'édifice,  et  qui,  comme 
lui,  avaient  été  singulièrement  négligés.  Messire  Jacques 
Faypoult,  écuyer,  était  alors  bailli  de  Joinville  ;  il  sol- 
licita du  prince  l'abandon  du  château,  qu'il  s'engageait  à 
faire  démolir,  et  de  la  coupe  du  Petit  Bois,  qu'il  offrait 
de  faire  replanter  en  allées  régulières  de  nouveaux  ar- 
bres et  des  meilleures  espèces.  (Archives  de  la  ville  : 
Extrait  des  Tegis  Ires  du  Conseil  de  Mgr  le  duc  d*  Orléans), . . 
Le  prince  de  Joinville  accepta  ses  offres...  Heureuse- 
ment, le  bailli  ne  jugea  point  à  propos  d'user  des  droits 
qui  lui  étaient  conférés.  11  s'occupa,  au  contraire,  de  faire 
réparer  l'édifice  et  il  en  fit  son  habitation.  (J.  Fériel.) 

1747.  — ^  Bail  emphytéotique  cédant  le  château  du 
Grand  Jardin  à  Jacques  Faypoult,  écuyer,  bailli  de  Join- 
ville, en  lui  assurant  la  jouissance  du  sol  et  lui  imposant 
l'obligation  d'entretenir  les  lieux  en  bon  état  (Acte  passé 
devant  Doyen,  notaire  à  Paris,  le  44  mars  1747,  entre 


^  6i  - 

M.  de  Thury,  intendant  des  finances  du  duc  d'Orléans,  et 
le  fondé  de  pouvoirs  des  sieur  et  dame  Faypoult). 

En  1771,  on  avait  construit  des  écluses  avec  des  maté- 
riaux provenant  de  la  démolition  des  tours  du  Grand 
Jardin  (Collin,  Tablettes  historiques  de  Joinmlle,  Chau- 
mont,  1857). 

I78i.  —  Jacques  Faypoult,  bailli  de  Joinville,  sollicite 
et  obtient  la  rétrocession  du  bail  de  99  années,  consenti 
en  sa  faveur  en  1747.  (Acte  du  26  novembre  1784,  par- 
devant  Lhomme  et  son  collègue,  notaires  au  Chàtelet  de 
Paris).  Le  château  retourne  à  la  maison  d'Orléans:  Louis- 
Philippe  d'Orléans. 

178o.  —  Louis-Philippe-Joseph,  fils  du  précédent. 

1791,  21  juin.  —  Vente  des  biens  nationaux.  Le  Grand 
Jardin  est  acquis  des  mains  de  J.-C.-M.  Choderlot,  ré- 
gisseur des  biens  de  Louis-Philippe  d'Orléans  (acte  reçu 
par  Hanin  et  Perrin,  notaires  à  Joinville\  par  Raphaël- 
Hippolyte-Françors  de  Thosse,  officier  de  marine,  moyen 
nant  23  mille  livres. 

Une  seule  chambre  y  fut  réservée,  par  acte  sous  seing 
privé,  pour  le  dépôt  des  archives  de  l'ancien  château,  au 
loyer  annuel  de  trois  livres  (Archites  de  la  maison  d'Or- 
léans, carton  de  Joinville,  7  liasses  59  (1). 

Mme  Antoinette  de  Roussel,  veuve  divorcée  de  M.  Ra- 
phaël de  Thosse,  à  qui  appartenait  la  seigneurie  d'An 
nonville,  au  moins  en  grande  partie,  et  qui  s'était  retiré 
k  Joinville  après  la  Révolution,  où  il  s'occupa  de  sciences 
relatives  à  l'agriculture,  reprit  ensuite  le  Grand-Jardin, 
partie  pour  l'avoir  acquise  comme  domaine  national  par- 
devant  les  administrateurs  du  ci  devant  district  de  Join- 
ville,  le  25  pluviôse  an  II,  et  le  surplus,  comprenant  un 

(1)  M***  Salin-Capitain,  propriétaire  ncliielle  du  cliûleaii  du  Grand 
Jardin,  possède  un  dessin  daté  du  27  janvier  1798.  où  (iguie  un  projet 
d'habilatlon  modeste  destiné  à  remplacer  le  Grand  Jardin  et  heureuse- 
ment non  exécuté.  C'était  là  une  maison  sans  caractère,  où  rien  de  la 
résidence  de  Claude  de  Lorraine  n'était  conservé. 


-  65  - 

grand  nombre  de  parcelles,  précédemment  détachées  du 
domaine,  comme  en  ayant,  fait  l'acquisition  de  diverses 
personnes,  il  y  avait  fort  longtemps,  moyennant  des  prix 
soldés  (I). 

En  mourant,  M"^®  de  Thosse  laissait  pour  héritières 
deux  filles:  1°  M™«  Antoinette  de  Thosse,  épouse  de 
M.  Charles  de  Klopstein,  membre  du  Conseil  général  de 
la  Haute-Marne,  propriétaire,  avec  lequel  elle  demeurait 
à  Prez-sur  Marne  ;  et  i^  W^^  de  Thosse,  célibataire  ma 
jeure,  depuis  interdite  et  ayant  été  pourvue  d'un  tuteur  à 
son  interdiction  en  la  personne  de  M.  Armand-Arnould- 
Joseph  d'Armand  de  Châteauvieux,  propriétaire,  demeu- 
rant à  Courcelles,  et  d'un  subrogé-tuteur  en  la  personne 
de  M.  Charles  Hanin,  demeurant  à  Rouvroy.  M™«  de 
Klopstein  est  ensuite  décédée  postérieurement  à  sa  mère, 
à  Joinville,  le  4  avril  I85i,  laissant  son  mari  pour  léga 
taire  universel,  aux  termes  d'un  testament  olographe  en 
date  du  i^'juin  1819,  déposé,  après  décès,  au  rang  des 
minutes  de  M.  Henrion,  alors  notaire  à  Joinville,  le  lo 
avril  ISoi.  Mais  M.  de  Klopstein  n'ayant  accepté  que 
sous  bénéfice  d'inventaire,  suivant  déclaration  faite  au 
greffe  du  tribunal  civil  de  première  instance  de  Wassy, 
le  9  mai  ISoi,  le  legs  universel  que  lui  avait  fait  sa 
femme,  en  a  été  envoyé  en  possession  régulière  suivant 
ordonnance  rendue  par  M.  le  président  du  tribunal  civil 
de  Wassy,  le  10  dudit  mois  de  mai  ISoi. 

Sur  demande  formée  par  M.  de  Klopstein,  comme 
légataire  de  sa  femme,  contre  MM.  de  Châteauvieux  et 
Hanin,  en  qualité  de  tuteur  et  subrogé-tuteur  de  M^^®  Pau- 
line de  Thosse,  le  tribunal  civil  de  Wassy  a,  par  juge- 
ment du  50  décembre  ISoo,  ordonné  la  vente  sur  licila 
tion,  après  expertise  préalable,  du  domaine  de  Joinville 
dépendant  de  la  succession  de  M®  de  Thosse,  et  alors 
indivis  entre  M.  de  Klopsleln  et  M'^«  de  Thosse. 


(1)  En   juin  1819,    le   duc  trAngouléme,  passant  ù  Jo'.nvile,  s'arrêta 
au  chflleau  du  Grand  Jardin. 


-  66- 

26  février  1856.  —  Cette  vente  a  eu  lieu  à  la  barre  du 
Tribunal  de  Wassy  par  jugement  du  26  février  1856,- 
moyennant  le  prix  de  60.000  francs,  au  profit  de  M. 
Pierre-Hyacinthe-Félix  Salin  Capitain,  mattre  de  forges, 
demeurant  à  Abainviile  (Meuse).  D'après  la  désignation 
établie  en  vue  de  cette  vente,  le  domaine  comprenait  : 

((  Le  domaine  connu  sous  le  nom  de  chftteau  du  Grand 
Jardin,  situé  à  Joinville,  entouré  de  murs  et  contenant 
intra  muros  4  hectares  3i  ares  6^  centiares  et  en  dehors 
de  ces  murs  et  y  attenant  16  ares  70  centiares  de  jardin, 
cotés  articles  338  de  la  section  B  et  II  et  9  de  la  sec- 
tion E,  moins,  pour  ce  dernier  article,  environ  3  ares 
10  centiares  n*en  faisant  pas  partie  et  qui  joignent  au 
midi  et  au  levant  M""^  Vve  Desuoyers,  au  nord  le  surplus 
du  terrain,  et  au  couchant  Tallée  ou  avenue  du  château. 

((  Il  joint,  dans  son  ensemble,  au  couchant  le  chemin 
de  dessous  Grévisse  conduisant  à  Sainte-Ame,  au  levant 
la  route  de  Saint-Dizier  à  Joinville,  au  nord  les  Chene-^ 
vières  et  au  midi  des  jardins,  et  prend  son  entrée  prin 
cipale  au  moyen  d'une  allée  donnant  sur  le  prolongement 
de  la  rue  des  Tilleuls,  puis  sur  la  route  de  Saint  Dizier  à 
Joinville,  où  existent  diverses  issues. 

«  Il  se  compose,  à  gauche  de  la  porte  d'entrée  priuci 
pale,  d'un  bâtiment  servant  de  logement  pour  concierge, 
dans  lequel  se  trouvent  une  chambre  à  feu  et  une  cham 
bre  à  four  servant  de  lessiverie.  avec  grenier  régnant  sur 
le  tout. 

«  A  droite  de  ladite  porte  et  dans  Tangie  sud  est  se 
trouvent  : 

((  Une  remise  à  fourrages,  une  vinée,  une  autre  re 
mise,  puis  un  hangar  avec  issue  donnant  sur  la  partie  du 
terrain,  en  nature  de  jardin,  coté  au  plan  cadastral  sous 
le  n°  9,  section  E,  dépendant  du  domaine,  lequel  terrain 
aboutit  sur  la  route  impériale  et  contourne  une  tour  dont 
le  rez-de-chaussée  sert  d'écurie  ;  joignant  à  cette  écurie 
et  à  l'aspect  du  nord,  se  trouve  une  autre  écurie,  ensuite 


—  67  - 

de  laquelle  en  existe  une  troisième  de  moindre  dimen- 
sion ;  grenier  régnant  sur  lesdites  écuries  et  tour,  chenil 
à  côté.  En  avant  des  remises  se  trouve  un  puits  avec 
pierre  à  eau. 

((  Avant  d'arriver  au  château,  à  une  certaine  distance 
des  remises  qui  viennent  d'être  désignées,  on  traverse, 
au  moyen  de  trois  ponts,  dont  Tun  est  en  fonte,  l'autre 
en  pierre,  le  troisième  en  bois,  une  pièce  d'eau  en  forme 
de  canal  contournant  le  château  aux  aspects  du  sud  et  de 
l'est.  Cette  pièce  d'eau  est  alimentée  par  une  source  d'eau 
très  limpide  et  très  abondante  formant  cascade.  Elle  est 
entourée  de  plantations. 

<  Entre  le  mur,  au  sud  de  la  propriété,  et  cette  pièce 
d'eau  se  trouve  le  jardin  potager,  en  avant  duquel  existe 
une  serre  de  construction  moderne  chauffée  par  un  ther- 
mosiphon. Une  partie  de  la  propriété  est  en  culture  et 
l'autre  partie  est  en  jardin  anglais.  Près  de  la  pièce  d'eau 
se  trouve  le  château  bâti  vers  le  milieu  du  xvi'  siècle, 
élevé  sur  un  plan  rectangulaire  long  de  48  mètres  sur  \i 
de  large  et  n'ayant  à  proprement  parler  qu'un  étage  ;  au 
dessous  des  vastes  pièces  dont  se  compose  cet  étage, 
auquel  on  parvient  par  un  escalier  de  pierre  à  double 
rampe,  existent  des  celliers  voûtés  parfaitement  appa- 
reillés. Cet  étage  se  compose  d'une  vasle  antichambre, 
d'une  grande  salle  à  manger,  de  huit  chambres,  deux 
cabinets,  une  cuisine  et  une  chambre  de  débarras. 

«  Au  dessus  de  cet  étage  se  trouvent  différentes  cham- 
bres et  cabinets,  surmontés  eux-mêmes  d'un  vaste  grenier 
auquel  on  arrive  par  deux  escaliers  en  pierre,  tournant 
et  à  noyaux,  existant  aux  deux  extrémités  nord  et  sud  du 
château,  qui  est  couvert  en  ardoise  supportée  par  une 
charpente  en  châtaignier.  » 


Il  n'était  pas  inutile  d'intercaler  ici  la  liste  des  pro- 
priétaires de  cette  résidence  seigneuriale.  C'est  par  eux 


—  68  - 

que  des  modifications  successives  furent  apportées  à  cette 
demeure  d'abord  choyée  et  chérie,  puis,  dans  la  suite, 
longtemps  abandonnée,  un  moment  même  menacée  d'une 
destruction  imminente,  enfin  abritant  diverses  familles 
qui  tour  à  tour  transformèrent  l'ancienne  maison  de 
Claude  de  Lorraine  par  des  adjonctions  de  planchers, 
d'escaliers,  de  balustrades  et  de  perrons. 

Actuellement,  en  190.S,  ce  château  appartient  à  M™® 
veuve  Salin  Capitain,  qui,  gracieusement,  a  bien  voulu 
mettre  a  la  disposition  de  l'auteur  de  cette  brochure  tous 
les  moyens  de  documentation  dont  elle  pouvait  disposer. 

Que  madame  veuve  Salin-Capitain  veuille  bien  agréer 
l'expression  de  ses  sentiments  les  plus  respectueux  çt  les 
plus  reconnaissants. 


Principales  Dimensions 
du  Château  du  Grand  Jardin 


Longueur  totale  de  la  face  principale  ....  49  m.  70 

Largeur  des  soubassements  des  pilastres.    .    .  ^  m,  {)o 

—      des  pilastres 0  m.  o4 

Distance  moyenne  entre  les  pilastres  accou- 
plés   0  m.  78 

Largeur  des  niches 0  m.  68 

Hauteur  des  niches 2  m.  15 

Largeur  de  la  porte  principale  sur  le  perron.  I  m.  o5 

Hauteur  sous  cintre                          —               .  2  m.  90 

Diamètre  des  colonnes  décorant  cette  porte.  .  0  m.  20 

Nombre  de  marches  du  perron 12  m. 

Hauteur  de  ces  marches Om.l7 

L'intérieur  est  élevé  d'une  marche  au-dessus 
du  seuil  de  la  porte,  ce  qui  fait  une  diffé- 
rence de  niveau  au-dessus  du  sol  de.    .    .    .  2  m.  20 
Largeur  moyenne  des  grandes  fenêtres  à  me- 
neaux    2  m.  10 

Hauteur  de  ces  fenêtres i  m.  85 

Du  sol  à  l'appui  de  ces  fenêtres 3  m.  30 

La  partie  de  droite  est  en  saillie  sur  le  corps 

principal  de 0  m.  05 

Largeur  de  la  porte 1  m.  10 

Hauteur  de  cette  porte  sous  bandeau    ....  I  m^  90 
La  partie  de  gauche,  à  son  point  de  réunion 

avec  le  corps  principal,  est  en  retrait  de.    .  0  m.  25 


—  70  — 

Largeur  de  la  porte  de  loi6 1  m.  03 

Hauteur  sous  bandeau 1  m.  95 

Hauteur  de  l'édifice,  du  sol. à  l'arête  du  profil 

supérieur  de  la  corniche 10  m.  Olî 

Largeur  totale  de  la  façade  sud 13  m.  05 

—  des     soubassements     des     pilastres 

d'angle 0  m.  60 

—  du  soubassement  du  pilastre   sur  la 

face 0  m.  60 

—  des  pilastres  cannelés,  angles  et  face.  0  m.  52 

Longueur  intérieure  de  la  chapelle 7  m.  30 

Largeur             —                —             4  m.  15 

Hauteur  sous  voûte             —  8  m.  62 

Largeur  totale  de  la  face  nord 13  m.   10 

—  des     soubassements     des     pilastres 

d'angle 0  m.  60 

—  du  soubassement  du  pilastre  sur  la 

face 0  m.  60 

—  des  pilastres  cannelés,  angles  et  face.  0  m.  5â 
Longueur  totale  de  la  face  postérieure.   ...  49  m.  70 

Saillie  de  l'avancée  du  milieu 2  m.  !25 

Largeur  de  cette  avancée 3  m.  70 

Saillie  de  la  partie  droite  et  de  la  partie  gauche  0  m.  35 


TABLE 


Pages 
Introduction 5 


DESCRIPTION  DU  CHATEAU 

Aspect  général 15 

Façade  principale 31 

Façade  postérieure 39 

Façade  nord 51 

Façade  sud 55 

Intérieurs 59 

Possesseurs  successifs  du  château 6â 

Principales  dimensions 69 


ÉPITAPHES 

par 
M.     CHARMETEAU 

Trésorier  de  la  Sociélé  des  Lettres,  Sciences  el  Arts  de  Sl-Dizier 
Officier  d'Académie 


ÉPITAPHES 


Qu'elle  soit  en  prose  ou  en  vers,  rinscription  que 
nous  lisons  sur  les  monuments  funéraires  est  presque 
toujours  l'expression  toute  naturelle  de  prières  ou  de 
souhaits  pour  le  repos  de  l'âme  du  défunt,  l'éloge  plus 
ou  moins  pompeux  de  ses  qualités  ou  de  ses  vertus,  ou 
encore  l'énumération  détaillée  de  ses  bonnes  œuvres  et 
des  fondations  dont  il  a  enrichi  l'église  paroissiale  ou 
quelque  monastère. 

Les  vers  ne  brillent  généralement  que  par  l'idée  à  la 
lois  noble,  naïve  et  consolante  qu'ils  expriment  ;  mais, 
à  défaut  de  poésie  élégante,  le  sens  chrétien  se  révèle 
toujours  avec  ce  qu'il  prête  d'adoucissement  à  la  pen- 
sée de  la  mort  :  brièveté  de  la  vie,  néant  des  richesses, 
illusions  de  la  gloire,  etc. 

Les  formules  des  plus  anciennes  épitaphes  sont  d'une 
extrême  simplicité.  Les  mots  HÎC  REQUIKSCIT  IN 
PAGE  remontent  aux  premiers  temps  du  Christianisme; 
ils  indiquent  à  la  fois  et  Tendroit  où  se  trouve  le  défunt 
et  une  sorte  d'injonction  de  respecter  l'asile  du  dernier 
repos;  BONiE  ou  PI*:  MEMORISE  est  également  d'ori- 
gine fort  ancienne;  HIC  JACEÏ  a  été  usité  vers  le 
v  siècle. 

Toutes  ces  expressions  ont  été  conservées  jusqu'au 
moyen- âge.  Vers  cette  époque,  on  ajouta  certaines 
qualifications  applicables  les  unes   à  une   classe  de 


-76  - 

dignitaires,  les  autres  à  tout  individu  :  le  prêtre  est  un 
vénérable  homme,  ou  encore  une  sage  et  discrète  per- 
sonne; le  laïque  est  un  honorable  homme,  un  sage 
maître  ou  une  bonne  personne. 

Le  XIV  siècle  mit  à  la  mode  les  jeux  de  mots,  les 
calembours  et  les  énigmes.  Quand  on  rencontre  de 
pareils  écarts  de  l'esprit  jusque  sur  la  pierre  des 
tombeaux  ou  sur  les  murs  d'une  église,  il  est  permis 
de  se  demander  quel  lut  le  plus  à  plaindre,  ou  du 
chrétien  dont  la  mémoire  recevait  un  tel  hommage,  ou 
du  panégyriste.  On  trouvera  dans  le  3*  volume  des 
Antiquités  nationales  de  Milnin  quelques  unes  de  ces 
épitaphes  bizarres  qui  sont  le  comble  de  l'ineptie. 

11  nous  suffira  d'en  citer  deux,  celle  d'un  chantre  de 
la  cathédrale  de  Langres  (Cloître  Saint-Mammès)  ;  sur 
un  cartouche  placé  entre  deux  têtes  de  mort  sont  les 
notes  la,  mi,  la,  ce  qui  signifie  :  Mort  l'a  mis  là  mort. 

On  en  trouve  une  autre  dans  le  Musée  impérial  des 
Monuments  français  (1810),  elle  est  attribuée  à  François 
Gentil,  né  à  ïroyes,  et  fut  composée  pour  Jean  de 
la  Porte,  conciliateur  pour  le  roi,  décédé  en  \Ui  : 


BONNES    GENS    VOUS    DEVES 

QV'ON    DOIT    SON     TEMPS    BIEN    DIS 


PENSER 


CAR    LA    MORT    HOMME    NE    DE 
TEMOING    MAISTRE    JeHAN    DE    I.A 

conciliateur  pour  le 

au  chastelet  et  sous  des 

l'un  des  escuiers  en  sa 

DE  paris  sous  d'aUTRUV  EN 

LEQUEL  EN  TERRE  CY 
GIST  COMME  LA  MORT  RE 


PORTE 


ROY 


COUR 


DEVANT 


—  77  — 

ET    LAISSA    CE    MONDE    HI 

MIL    QUATRE    CENT    QUARANTE    ET 

EN    NOVEMBRE    NÊUFVIEME  / 

SI    PRIÉS    DIEU    QUE    TOUT    LE  ) 

DE    SES    PECHES    PARDON    LUI  } 

ET    LE    PUISE    VOIR    EN  ( 

LA    SUS    EN    SON    GLORIEUX  | 

OU    IL    DOMINE    VIT    ET  ^ 

ET    qu'il   nous    \EUILLE    SI    BIEN 

qu'en  la  fin    nous  y  puist  con     s 


DEUX 


JOUR 


FACE 


REGNE 


DUIRE 


L'église  d'Eclaron  possède  plusieurs  épitaphes  cu- 
rieuses ;  la  plus  ancienne,  qui  perle  la  date  du  21  avril 
1628,  se  termine  par  cet  avertissement  salutaire  : 

JE    suis    esté    CÔE    VOUS 
DEMAIN    VOUS    SEREZ    CÔE    MOI. 

A  Mognéville,  sur  le  mur  extérieur  de  l'église,  on 
peut  lire  une  pensée  analogue,  exprimée  d'une  façon 
assez  originale  : 

Passant  Pense  Tv  Pas  Passer  Par  Ce  Passage 
Si  Tv  Ni  Pense  Pas  Passant  Tv  Nés  Pas  Sage 

Il  est  évident  que  le  cimetière  devait  entourer  l'église. 

Cette  inscription  se  rapproche  beaucoup  d'une  autre 
qui  se  trouvait  à  Paris,  à  l'entrée  du  cimetière  Saint- 
Séverin  : 

passant,  penses-TV  passer  par  ce  passage 

ov  passant  j'ay  passé, 

SI  TV  ni  pense  pas,  passant,  TV  n'bs  pas  sage 

CAR    EN    Y    PASSANT,    TV    TE    VERRAS    PASSÉ 


^  7S  — 

Du  Brcuil  cite  une  inscription  dans  laquelle  on  tire 
parti  de  la  même  idée  : 

PAUVRE    PASSANT,    CONSIDERE    TA    VIE 
ET    DE    PECHER    NE    TE    PRENDS    PLUS    d'eNVIE  ; 
CAR    DE    CE    LIEU    BIEN    TOST    IL    FAUT    SORTIR   : 
MAIS    FAITS    QUE    SOIT    AVEC   GRAND    REPENTIR   ! 
CRAIGNANT    LA    MORT    QUI    ME    TIENT    AU    TOMBEAU 
ET   t'y    TIENDRA,    FUSSES-TU    LAID    OU    BEAU  : 
PRIES    DIEU    POUR    MOY,    PRIES    LE    QU'iL    ME    PARDONNE 
TOUS    MES    PECHES,    ET    Qu'iL    NE    m'aBANDONNE 
AINSY    SOIT-IL 

Quelquclois  les  paroles  que  Ton  prête  aux  morts  pour 
attendrir  ou  prêcher  les  passants  sont  assez  irrévéren- 
cieuses : 

hommes  pour  une  bagatelle 
QUI  vous  donnez  tant  de  soucy 

TOUTES    LES    TÈTES    SANS    CERVELLE 
NE    SONT    PAS    DANS    CE    LIEU    CY 

A  Andelot  tHautc-Marne),  on  peut  lire  une  épitaphe 
qui  se  termine  comme  celle  d*Eclaron.  Elle  indique  la 
sépulture  d'un  nommé  Guile,  dit  Lombard,  décédé 
en  1277. 

CI   :  GiST  :  GviLi.r:  :  dit  :   lonhart  : 
QVE  :   dame  dev   :  traie  :  a  sa  part  : 
MIL  :  dovz  :  cens  :  septante  :  et   :   sept  : 
IL  :  DEVIA  :  sicoN   :  dev  :  sEir  : 

PROIEZ-   :    CELVI    :    QVI    '.    TOVT    :    A    :    FAIT    : 

QVE  :  DE  :  sovE  :  ayme  :  marci  :  ait  : 

SI  :  AVRA  :  IL  :  par  :  sa  :  dovcour  : 

QVE  :  TOVT  :  DONA  :  povR  :  sovE  :  amovr  : 


—  79  — 

AVX    :    ABBAIES    :    AVX    *.    ABBEIS    : 

ET  :  SI  :  RANDi   :  avtrvi  :   chateis  : 
TV  :  Qvi  :  CI  :  vas  :  la  :  bovche  :  clovse  : 
GARDE  :  Lov  :  CORS  :  Qvi   :  CI  :  repovse  : 
TEis  :  cvM  :  TU  :  eis  :  et  :  ie  :  ia  fvi 
ET  :  TV  :  SERAS  :  TEIS  :  CVM  :   ie   :  svis. 

(Ci-gît  Guillaume,  dit  Lombard, 

Que  le  seigneur  Dieu  a  attiré  à  lui. 

En  l'an  mil  deux  cent  soixante-dix-sept 

Il  mourut.  Que  Dieu  soit  son  partage! 

Priez  le  Créateur  de  toute  chose 

Qu'il  ait  pitié  de  son  âme. 

Il  en  aura  certainement  pitié  par  sa  miséricorde, 

Parce  que  le  déiunt  a  tout  donné  pour  son  amour 

Aux  abbayes,  aux  abbés 

Et  il  a  aussi  restitué  le  bien  d'autrui. 

Toi  qui  vas  ici  la  bouche  close, 

Prends  garde  au  corps  qui  y  repose. 

J'ai  été  déjà  tel  que  tu  es 

Et  tu  seras  tel  que  je  suis.) 

Très  souvent  les  épitaphes  célèbrent  la  bravoure  et 
les  exploits  des  hommes  d'armes.  Nous  ne  saurions 
choisir  de  plus  bel  exemple  que  l'inscription  relevée 
dans  la  cathédrale  de  Laon,  sur  la  pierre  tombale  de 
Lalande,  le  vaillant  défenseur  de  St-Dizier  en  154i. 

CI-GIST    LE    BELLIQVEUX 
EUSTACHE    DE    BIMONT,    SEIGNEUR    DE    LALANDE 

MAITRE    d'hOTEL    DU    ROY 
GENTILHOMME    DE    LA   MAISON   DE    MONSEIGNEUR    d'orLÉANS 
CAPITAINE    DE    MIL    HOMMES    DE    LA    LÉGION    DE    PICARDIE 
QUI    TRESPASSA   A    SAINT    DISIER    LE    I3    JUILLET    I  S4^ 

RRIEZ    DIEU    POUR    LUI 


—  80  - 

ENTRE    LES    NOBLES    PREUX    ET    VAILLANS    CHAMPIONS 
QUI    ONT    MIS    EN    HAULT    BRUIT    LA    QUERELLE    DE     FRANCE 
CESTUY    EST    RENOMMÉ    EN    MAINTES    RÉGIONS, 
LANDRECY    LOUE    ENCOR    SA    PROUESSE    ET    VAILl^ANCE 
IRON    NE    s'en    tait    PAS    OU    PAR    GRANDE    DEFFIANCE 
MONSTRÉE     AUX     ENNEMIS    A    FAICT    TRES    HAULTE    EMPRISE. 
SON    COEUR    ÉTAIT    DISPOS    A    AIMER    CETTE    ÉGLISE    ; 
PARTANT   Y    GIST    SON    CORPS,    SON     NOM    MIS    EN     MÉMOIRE 
DITES    POUR    LUV    PRIANT    :    TOUTE    OFFENSE    REMISE, 
EUSTAGE    DE    BYMONT,    DIEU    TE    METTE    EN    SA    GLOIRE. 

Lepilapïie  suivante,  qui  se  trouve  à  Celsoy,  lait 
reloge  d'une  autj-e  célébrité  haut-marnaisej  un  savant 
nommé  Guibert,  médecin  des  rois  Jean  II,  Charles  V 
et  Charles  VI. 

CY    (»IST    LA    FLEUR    A    ODEUR    FINE 

DE    SCIENCE    DE    MÉDICINE 

MAISTRE    GUIBERT    DIT    DE    CELSOY 

LEQUEL    VO    DI    EN    BON    FRANÇOIS 

A    FAIT    GESTE    CHAPELLE    FAIRE 

ET    FUNDÉE    DE    GRANT    DOAIRE 

MAISTRE    FU    ES    ARS    EXCELLENT 

ET    EN    .MEDICINE    ENSEMENT 

DE    LA    PRACriQUE    SOUVERAIN 

PAREIL    NAUOIT    KU    CORPS    HUMAIN  ; 

MEDECIN    FU    DKS    ROIS    DE    FRANCE 

JEAN    ET    DEUX    CHARLES    SANS    DOUBTANCE 

DE    BENEFICES    HABUNDANCE 

VT    ET    DL^    SL'RPLUS    SOUFISANCE   : 

TROIS    PREBENDES    UT    CATHÉDAULX 

LAON,    CHALONS    ET    AUSI    .MEAULX 

A    PARIS    EN    SON    BEL    MANOIR 

FINI    SES   JOURS,    POUR    DIRE    VOIR 


—    BI- 
LAN   DE    GRACE    MCCC    ET   X 

E  im**  CE  m'est  ADVIS 

AU    MOIS    DAOULT   PRÈS    DE    LA    FIN 
JOUR    DE    S.    AUGUSTIN 
PRIEZ    DIEU    DE    CUERT    LOÏAL 
QUIL    LUI    DOINT    SON    PALAIS    ROÏAL 

Citons  encore  Tépilaphe  d'un  artiste,  originaire  de  la 
Haute-Marne  : 

PASSANT 

VEUX-TU    SCAVOIR    QUI    ESTOIT 

RICHARD    TASSEL 

VAY 

A    LORRETTE    TU    LE    VERRAS    PELERIN 

A    ROME    PEINTRE    EN    TOUT 

VENISE    ADVOURA    Qu'iL    ESTOIT    SCULPTEUR 

ET 

LYON    A    SUIVY    LES    ORDRES    DE    SON 

ARCHITECTURE 

PARIS    DIRA    qu'il    LA    VEU    CONSUL    ESCHEVIN 

DEFENSEUR    DES    PRIVILÈGES    DE    SA    PATRIE 

PARMI    LES    HASARDS    DE    LA    PESTE    ET    LA    GUERRE 

ET 

LANGRES    LE    LIEU    DE    SA    NAISSANCE 

SFST    SERVY    DE    LUY    EN    TOUTES    SES    QUALITÉS 

IL    EST    MORT    LE     12    OCTOBRE    1660 

PRIE     DIEU     qu'il     le     METTE     EN     REPOS 

AVEC    DAME    MARGUERITE    LOUYS    SON 

ESPOUSE     QUI     DECEDA 

LE    20    MAI     1648. 

Sur  le  mur  de  la  chapelle  du  cimetière  de  Joinville 
(Haute-Marne),  nous  trouvons  une  épitaphe  intf^ressante, 


—  82  ~ 

qui  se  rapporte  à  un  prêtre  mort  victime  de  son  dé- 
vouement pendant  une  épidémie. 

EPITAPHE    SVR    LE   TREPAS    DE    FEU    MAISTRE   lEHAN    HERBELET 

CVRÊ    DE   lONVILLE    QVI    DÉCÉDA    TOVCHÉ    DE    LA    MALADIE    CONTAGIEVSE 

LE    DERNIER    lOVR    DV    MOIS    DE   IVILLET    l'aN     15^7 

DES    HERBES    DE    CE    PRÉ    I.A    PLUS    BELLE    HERBELETTE 
EST    ICY    AMORTIE    PAR    LE    BRIISLANT    POISON 

d\n  povrpre  venimevx,  qve  svs  notre  UORISON 

POVR    NOS    MAVX    COiMMANDOIT    DV    SOWERAIN    LA    PLANETTE 
CE    DOVX,    GRAVE-TONNANT    HERBELET,    SOVCIEVX 
PROMTEMENT    SECOVRIR    LA    BREBIS    ASSAYLLIE 
COMME    LE    PELLICAN    POVR    AVX    SIENS    DONNER    VIE 
s'expose    et    MEVRT    AINSY,    POVR    LE    SAWER    ES-CIEVX, 
PASSANT,     lETTE     DES    FLEVRS     OV    DANS    TA    MAIN    CREVSÉE 
VIENS    DE    l'onde    LVSTRALK    HERBELET    ARROVSER   : 
SOVDAIN    TV    LE    VERRAS    d'hEVR    EN    AVTRE    POVSSER 
COMME    VN    DIVIN    SVRION    DANS    LA    VOVTE    AZVRÉE. 

PONEBAT.    I.    V.    JEAN    VERET.    Sl'CESSOR,    DIE    12    X**"^    I  SQS 

Parfois  le  défunt  prend  lui  même  la  parole  pour  ra- 
conter sa  vie,  comme  dans  celte  épilaplie  d'un  sieur  de 
Tournefoc,  qui,  en  récompense  de  ses  services,  avait 
eu  de  la  maison  de  Guise  la  jouissance,  sa  vie  durant, 
de  la  seigneurie  de  Saudron  (Haute-Marne)  : 

JA    PASSES    SONT    MES    ANS    SOUB    LA    CHARGE    d'uN    PRINCE 

AU    SERVICE    DES    ROIS    ET    EN    TANT    DE    PROVINCE 

QUAPRES    AVOIR    RECEU    LE    BIEN    ET    LES    FAVEURS 

j'aY    quitté    ce    BAS    LIEU    LE    MONDE    ET    LES    HONNEURS 

QUAND    LE    FATAL    DESTIN    EUT    MON    BIEN    ENVIÉ. 

JE    FUS    DES    ROCHELOIS    EN    POITRINE    ESTROPIÉ 

ou    CE    GRAND    DUC    DE    GUISE    d'hEUREUSE    MÉMOIRE 

DE    CE    SIÈCLE    PASSA    EN    IMMORTELLE    GLOIRE 


-  8?>  - 

A    SOY   ME    RESERVA    ANTOINETTE    DE    BOURBON 

QUOY    QUE   JEUSSE    DES    ROIS    HONNESTE    PENSION 

j'avais   AUSSY    ESTAT    d'eSCUIER    DESCURIE 

TANT    QUE    iMA    CHERE    DAME    DE    LUCEMBOURG    EUT    VIE 

DONQUES    AYANT    PAYÉ    LE    TRIBUT    A    LA    MORT 

LE    FUNÈBRE    TOMBEAU    ME    RETIENT    ET    m'eNDORT 

I/épilaphe  est  parfois  touchante,  comme  celle  que 
porte  le  tombeau  de  la  lemme  de  Gaspard  de  Daille- 
court,  seigneur  de  Buxereuilles,  à  Riaucourt  (Haute- 
Marne)  : 

SI    VIATEVR    TV    DESIRE    SCAVOIR 

QVI    r.IST    ICY    EN    FVNEBRE    MANOIR 

c'est    celle    la    QVI    NE    IVROIT    Qv'hELAS 

ET    QV'ON    PENSOIT    ESTRE    VNE    AVTRE    PALLAS 

ANNE    EVT    A    NOM    ET    FEVT    FEMME    TRES    SAGE 

DE    NOBLE    SANG    ET    d'aMYABLE    PARLER 

FERME    EN    LA    FOY    OV    FINISSANT    SON    AGE 

ICY    VOVLVT    EN    POVSSIERE    EN    ALER 

PRIE    QVANT    A    TOY    DIEU    DE    MISERICORDE 

QVE    BONNE    PLACE    A    SON    AME    IL    ACCORDE 

CE    FEVT    LE    6    OOVT    l'aN     I  SÔ^    Qv'eLLE    MOVRICT 

Nous  pouvons  donner  comme  exemple  d'épitaplie 
tout  à  lait  sentimentale  celle  qui  se  trouve  dans  Tdglise 
de  Magnicourt  (Aube)  : 

EN  l'honneur  de  dieu 

A    LA    MEMOIRE    DE    LOUIS    DE    LORMEAU 

VIVANT    ESCUYER 

SEIGNEUR    DE    FALOURDET    ET    DE     MAGNICOURT    EN     PARTIE 

ET    DE    DAMOI SELLE    MARGl'ERITE 

DE    SANS    AVOIR    SON    EPOUSE 


—  84  - 

LA    VAINE    AMBITION    NE    ME    FLATTE    OU    m'eSGARE 
DONNANT    l'eSTRE    AU    DESSEING    PAR   MON   ESPOUS   CONCEV 
POUR    LUI    GOMME    POUR   MOI    CE    TOMBEAU    JE    PREPARE 
AU    MOINS    SI    MON    PENSER    PAR    L  AMOUR    n'eST    DECEV 

SI    l'aimé    et    l'aimant    sont    une    MESME    CHOSE 
SI    EN    SOY-MESME    ON    MEURT    POUR    VIVRE    HORS    DE    SOY 
SI  l'un  travaille  EN  l'aUTRE  ET  l'aUTRE  EN  l'uN  REPOSE 
SUIS-JE    PAS    MORTE    EN    LU  Y    PUISQU'iL    EST    VIF    EN    MO  Y 

quoiqu'il    SOIT    MORT   AILLEURS    IL    EST   VIF  DANS  MON  AME 
NOS  CORPS   n'avaient   Ql'lJN    COKUR    NOS    COKl'RS   n'oNT    PLUS   QU'uN   CORPS 
QUAND    DONC    JE    SERAI    SEULE    ENCLOSE    EN    CETTE    LAME 
NOTRE    AMOUREUX    DESTIN    VEUT    QU'iL    Y    AIT    DEUX    MORTS 

PRIEZ    DIEU    POUR    LEl-RS    AMES 

Au-dessous  de  cette  inscription,  qui  ne  porte  point 
de  date,  deux  branches  encadrent  deux  cœurs  enlacés 
avec  au  milieu  de  chacun  les  initiales  des  deux  défunts. 

Les  épitaphes  sont  pleines  de  renseignements  curieux  ; 
très  souvent  elles  constatent  les  libéralités  du  défunt, 
et  les  charges  qui  s'ensuivent  sont  énumérées  parlois 
avec  une  profusion  de  détails  d'acte  notarié: 

SISTE  VIATOR  ET  ORA. 
SOUS  CETTE  TOMBE  DE  MARBRE  NOIR  AU  BAS  DE  LA  PETITE  PORTE  Dl' 
CHOEUR  GISENT  LES  CORPS  DE  M*  ANTOLNE  DE  LA  VEFVE  ECUYER  S'  DU 
CHESNOY  SECRETAIRE  DU  ROY  PREVOT  DE  (  E  F.IEU  ET  DE  ROCHE  S.  MARNE 
DECEDE  LE  JI  AOUT  I742  AGE  DE  63  ANS  ET  DEMI  ET  DE  D*  SUZANNE 
BERANGER  SON  EPOUSE  DECEDEE  LE  23  FÉVRIER  I74I  AGEE  DE  62  ANS 
LEDIT  M*  DE  LA  VEFVE  PAR  SON  TESTAMENT  OLOGRAPHE  DU  7  JVIN  I742 
DEPOSE  CHEZ  FRANÇOIS  VARNIER  NOTAIRE  EN  CE  LIEU  A  FONDÉ  EN  CETTE 
EGLISE  d'eCLARON  A  PERPÉTUITÉ  TOUS  LES  JEUDIS  DE  LA  I*'*  SEMAINE  DE 
CAREME  UN  SERVICE  SOLENNEL  POUR  LE  REPOS  DE  l'aME  DE  LA  DITE 
EPOUSE  ET  DE  LA  SIENNE  CONSISTANT  EN  VIGILES  A  IX  LEÇONS,  LAUDES, 
TROIS  GRANDES  MESSES  A  DIACRE  ET  SOUS-DIACRES,  RECOMMANDACES  SUR 
LA     FOSSE      ET      AUTRES      PRIERES      ACCOUTUMEES     LEQUEL      SERVICE      SERA 


-88- 

annoncé  au  prone  le  i"  dimanche  de  careme  et  y  sera  fourny 
l'argenterie  et  les  plus  beaux  ornemens  avec  six  cierges  sur  le 
grand  autel  et  quatre  sur  celui  de  la  vierge.  pourquoi  le  dit 
m*  de  la  vefve  a  legue  a  la  fabrique  de  cette  eglue  trente  livres 
de  rente  annuelle  et  perpetuelle  a  prendre  sur  une  piece  de  pre 
contenant  environ  3  fauchees  situee  dans  le  finage  de  8**  liviere 
appelee  le  pre  notre  dame  le  dit  legs  autorise  par  m^  l*eveque 
de  chaî.ons  le  2  2  fevrier  i743  a  la  charge  par  la  dite  fabrique 
de  payer  pour  le  dit  service  tous  les  frais  honoraires  et  assistances 
le  tout  comme  il  est  porté  plus  amplement  au  dit  testament. 
Priez  Dieu  pour  le  repos  de  leurs  ames. 

(Eglise  d'Eclaron). 

L'épitaphe  n'a  pas  toujours  été  le  privilège  des  bien- 
faiteurs et  des  personnes  de  qualité  ;  voici  par  exemple 
une  inscription  qui  se  trouve  dans  l'église  d'Aulnay 
(Aube)  et  qui  se  rapporte  à  un  chantre  : 

CEANS    REPOSE    ET    DORT    VNG    PERSONNAGE 
QVI    BIEN    CHANTAIT    ET   AVQVEL    DIEV    FASSE    PAIX 
IL    SCAVAIT    l'art,    LA    NOTE,    AVSSÎ    l'vSAGE 
SON    CORPS    Y    GIST    MORT    ET    l'aME    VIT    EN    PAIX 

Dans  la  même  église  et'  sur  le  même  pilier  se  trouve 
une  autre  épitapho  beaucoup  plus  curieuse.  Elle  porte 
la  date  du  15  août  1574  et  était  tout  récemment  encore 
recouverte  d'une  couche  épaisse  de  badigeon  : 

SOVS    le    PORTAIL    EST    GISANT    A    l'aNVERS    (i) 
VNG    BON    VELIARD    QUI    FEUT    JEHAN    LE    BON 
COÈ    SERONS    UIANDE    IL    EST    A    UERS 
yUOIQLIL    FELT    BON    KT    DE    FAICT    ET    DE    NOM 


(I)  Ln  chronique  (le  Siiini  Dcn>s  dit  que,  par  û>pril  iriiumilité  et  de 
|iénllence,  répin  lo  Rrct  voulut  éire  inliumé  ainii,  adens,  c'est-à-dire 
fare  contre  terre  :  «  Enscpouluré  fu  a  l'abbeTe  SaînclDenysen  France 
adcns.  Tu  coucliié  en  sarcus,  une  croix  dessous  la  fasce  et  le  chtef 
tourné  devers  orient,  si  dicnl  aucuns  que  en  le  inist  einsi  en  sépoulure 
pour  les  péchiés  de -son  père  qui  les  dismcs   avait  toUo  aux  églises  ». 


^  8(5  - 

A    TOY    A    MOY    AUTANT    EN    PEND   A    i/eUIL 
MOURIR    NOUS    FAULT    c'eST    DE    DIEU    LE    DECRET 
AMENDONS    NOUS    LAISSONS    LA    TOUT    ORGUEIL 
QVI    SUIT    VERTU    EST    FORT    SAGE    ET    DISCRET 

La  plupart  des  épilaplies  sont  gravées  non  sur  les 
tombeaux,  mais  à  proximitii;  le  plus  souvent  elles 
sont  encastrées  ou  gravées  dans  les  murs  ou  les  piliers 
de  l'église,  soit  qu'on  ait  voulu  utiliser  tqutes  les  laces 
du  monument  pour  un  genre  particulier  de  décoration, 
soit  qu'on  ait  pensé  qu'elles  seraient  plus  remarquées 
à  cet  endroit,  soit  enfin  que  des  raisons  de  renouvelle- 
ment des  sépultures  aient  obligé  de  changer  l'emplace- 
ment primitif. 

Les  épitaphes  ne  sont  que  très  rarement  peintes  sur 
vitraux  ;  en  voici  cependant  une  qu'on  peut  lire  dans 
l'église  Saint-Jean  de  Dijon  : 

CI-GIT    JEAN    LE    MENESTRIER. 
l'an    de    sa    vie    SOIXANTE     ET    DIX 
IL    MIT    LE    PIED    DA.^S    LETRIER 
POIR    S  KN    ALLER    EN    PARADIS 

Les  inscriptions  destinées  à  perpétuer  le  souvenir  des 
hommes  cl  de  leurs  œuvres  remontent,  nous  l'avons 
dit,  à  la  plus  haute  antiquité.  Sans  vouloir  parler  des 
Egyptiens,  qui  inscrivaient  sur  leurs  pyramides  et  sur 
leurs  obélisques  la  vie  des  empereurs  et  des  rois,  sans 
parler  des  arcs  de  triomphe  qu'élevaient  les  Grecs  et 
les  Romains  à  la  gloire  et  au  souvenir  des  héros,  on 
retrouve  dans  les  catacombes,  dès  les  premiers  siècles 
de  l'Eglise,  le  témoignage  précieux  du  respect  de  la 
mort  et  de  la  croyance  en  l'immortalité. 


^81  - 

C'est  ce  sentiment  inné  chez  l'homme  d'une  autre 
vie  qui  explique  Je  besoin  invincible  que  nous  avons 
de  nous  tourner  vers  Dieu  et  d'implorer  sa  miséri- 
corde pour  le  repos  de  l'âme  de  ceux  que  nous  avons 
perdus. 

C'est  enfin  la  conscience  de  l'inutilité  de  nos  larmes 
et  l'impuissance  de  nos  récriminations  qui  excusent  la 
nécessité  d'auréoler  la  mémoire  des  défunts  et  justifient 
ces  belles  pages  du  passé,  où  le  sens  artistique  de  nos 
pères  nous  Irappc  moins  que  leur  piété  profonde. 


Une  Verrerie  Champenoise 

1630  - 1700 

RIZAUCOURT 


par 


M.     Paul     EUVRARD 

Ancien  curé  de  Rizaucourt 

Membre  correspondant  de  la  Société  des  Lettres,  des  Sciences,  des  Arts, 

de  l'Agricullare  et  de  l'Industrie  de  Saint -Dizier 


Rîzaucoart  et  sa  Verrerie 


CHAPITRE    PREMIER 


Situation  géographique.  —  Climat 
Flore  et  faune 

I 

Par  le  chemin  de  fer  de  Paris- Belfort,  descendez  à 
Bar-sur-Aube,  traversez  la  ville  du  nord  au  sud,  con- 
tournez rhospice,  passez  devant  le  nouveau  cimetière 
et  vous  êtes  sur  votre  route. 

La  plaine  apparaît  gracieusement  ondulée  et  entourée 
de  collines  jurassiques,  d'où  jaillissent  de  clairs  et 
rapides  ruisselets. 

A  votre  gauche,  deux  fermes,  le  moulin  de  La  Folie 
et  Orimont  ;  puis,  au  pied  de  coteaux  escarpés,  le 
village  d'Arrentières  et  son  château  (I). 

Un  peu  plus  loin,  à  votre  droite,  une  merveille  qu'il 
laut  voir  :  c'est  le  cellier  de  Colombe.  Vaste  bâtiment, 
dont  plusieurs  parties  sont  des  débuts  de  l'époque  go- 

(1)  Dans  le  chapitre  Verrerie,  nous  citerons  plus  d'une  fois  le  nom 
de  ce  village,  où  l'on  voit  encore  aujourd'hui  les  vestiges  du  chAleau- 
fort  que  l^uis  XIII  fit  démolir  à  cause  du  crime  de  félonie  commis 
par  un  de  ses  seigneurs.  Le  château  actuel  n'est  plus  qu'une  aile  àe 
l'ancien  et  appartient  à  la  famille  de  Lassus. 


—  92  — 

thique.  Des  peintures,  des  boiseries,  des  statues  et 
même  une  cloche  remontant  à  plusieurs  siècles  ;  de 
sorte  que,  si  les  vieux  moines  revenaient  sur  la  terre, 
ils  pourraient,  en  cet  endroit,  reprendre  leurs  liabi- 
tudes  cénobiliques,  sans  être  lort  peu  dcfpaysés. 

Sous  rédifice,  c'est  un  monument  qui  aTaspecl  d'une 
église  du  moyen-âge,  admirablement  réussi  en  son 
genre,  un  vrai  chel-d'œuvre,  qui  n'est  autre  qu'un  cel- 
lier monastique,  dans  lequel  un  char  à  quatre  roues  et 
attelé  de  plusieurs  chevaux  pourrait  se  mouvoir  aisé- 
ment. 

Là,  vous  êtes  en  plein  dans  les  vignobles  renommés 
de  la  région,  entre  Colombé-la-Fosse  etColombé-le  Sec. 

Laissez  à  droite  ce  dernier,  longez  le  premier  et 
montez  une  côte  rapide.  A  peine  êtes-vous  au  sommet 
qu'il  vous  laut  descendre  plus  rapidement  encore,  puis 
traverser  le  village  de  Saulcy,  pour  monter  à  nouveau 
une  autre  colline  et  dominer  un  vallon,  celui-là  plus 
pittoresque  que  les  autres  :  on  dirait  un  petit  vallon 
suisse.  Arrêtez-vous-y  un  instant. 

Au  loin,  sur  la  droite  et  au  sud,  Colombey-les-deux- 
Eglises,  appuyé  à  un  mamelon  dont  les  contours  tout 
ridés  s'étendent  jusqu'à  vos  pieds.  A  gauche,  devant 
vous,  vers  le  nord  et  l'est,  la  forêt  de  Blinfeix,  que  la 
butte  de  Biaise  relie,  comme  un  trait  d'union,  à  la 
forêt  de  l'Etoile.  Puis,  dans  cette  vaste  plaine  sillonnée 
de  vallons,  les  clochers  d'Harricourt,  Lamothe,  Biernes, 
Pralz,  Argentolles,  Buchey,  et  là,  tout  près  de  vous, 
comme  pour  vous  surprendre,  tant  il  se  cache,  un 
riant  petit  village  :  Rizaucourt. 

La  descente  est  rapide,  quoique  contournée.  Vous 
êtes  à  14  kilomètres  de  Bar-sur-Aube,  à  31  kilomètres 
deChaumont,  chef-lieu  du  département  de  la  Haute- 
Marne,  dont  Rizaucourt  lait  partie,  à  15  kilomètres  de 


—  93  — 

Juzennecourt,  chef-lieu  de  canton,  par  48<>  16'  70"  de 
latitude  nord  et  :2'»  31'  90"  de  longitude  orientale,  à  en- 
viron 280  mètres  d'altitude. 

D'après  l'ancienne  géographie,  c'est  en  Basse-Cham- 
pagne, dans  le  Barrois  champenois,  dont  une  partie 
s'appelait  le  Vallage,  que  se  trouve  ce  village  de  Rizau- 
court. 

Son  origine  remonte  à  une  époque  que  l'absence  de 
documents  rend  difficile  à  préciser.  Au  dire  de  M.  Ro- 
serot,  ancien  archiviste  de  Chaumont,  l'étymologie  du 
nom  indiquerait  une  époque  franque,  comme  tous  les 
noms  terminés  en  cortis  ou  curtis,  court. 

Il  a  été  diversement  écrit  :  Risoncourt,  1  -208  (Archives 
de  l'Aube,  Glairvaux);  Rizocourt,  1222  (Clairvaux);  Ri 
«ocor^  1230  (Clairvaux);  RisaucuHa,  1244  (Clairvaux); 
Risencourt,  1249:1 252  (Longnon,  rôles  n^  33);  Risocourt, 
1252  (Clairvaux);  Risaucourt-Risoncouri,  1274-1275  (Lon- 
gnon, Doc.  I,  n^-»  6934,  7028)  ;  Rizaucourt,  1508  (Archi- 
ves nationales,  g*  691);  Rizaucour,  1732  (Pouillé  de 
1732,  p:  79)  ;  aujourd'hui  Rizaucourt  (\). 


II 

Ainsi,  à  l'abri  des  froids  du  nord-est,  le  climat  y  est 
assez  doux  et  les  hivers  peu  rigoureux. 

Mais  ce  que  Rizaucourt  gagne  d'un  côté  ne  lui  pro- 
fite guère  de  l'autre.  Exposé  aux  vents  du  sud-ouest, 
l'été  y  est  chaud  et  les  orages  semblent  l'avoir  désigné 
comme  un  de  leurs  théâtres  préférés. 

Ne  remontons  en  arrière  que  d'un  peu  plus  d'un 
siècle.  A  la  fin  de  mai  1781,  sous  forme  de  pétition  col- 

(1)  Alphonse  Roserot,  Dictionnaire  topngvaphique  du  département  de 
la  Haute- Marne. 


—  94  — 

leclive,  ((  les  syndic,  habitants,  corps  et  communauté  * 
de  Rizaucourt  exposaient  leur  misère  «  à  Monsieur  le 
«  subdélégué  de  l'intendance  de  Clianjpagne  au  dépar- 
«  tenient  de  Montiérendcr  »  et  lui  adressaient  une  sup- 
plique disant  «  qu'en  1778  et  1779  ils  ont  eu  le  malheur 
«  de  perdre  leurs  emblaves,  tant  il  a  tombé  do  pluie  et 
((  de  grêle  sur  leur  finage.  Leur  unique  espérance,  pour 
«  réparer  en  partie  leurs  pertes,  était  fondée  sur  la  ré 
«  coite  prochaine.  Mails  ils  viennent  d'en  être  Iruslrés. 
«  Le  15  mai  1781,  ils  ont  essuyé  un  orage  si  considé- 
«  rable  que  les  eaux  et  la  grêle  dont  les  grains  étaient, 
«  pour  la  plupart,  gros  comme  des  noisettes  et  de 
«  petites  noix,  ont  entraîné  une  partie  des  terres,  coupé 
«  les  grappes  et  bourgeons  de  leurs  vignes  et  détruit 
«  les  emblaves,  notamment  la  contrée  des  Hacquines, 
((  qui  est  la  plus  grande  de  leur  finage. 

«  Le  malheur  laissait  encore  aux  habitants  quelques 
«  espérances. 

«  La  grêle  n'avait  pas  frappé  toute  retendue  de  leur 
«  finage.  Mais  un  nouvel  orage  plus  furieux  que  le  pre- 
«  niier  arrive  le  19  du  même  mois  de  mai  et  vient 
«  mettre  le  comble  à  leur  misère. 

«  La  pluie  a  été  si  abondante,  la  grêle  si  grosse  et  si 
«  forte  que  tout  est  saccage  ;  les  vignes  qui  étaient  sur 
((  des  coteaux  sont  presque  entièrement  détruites;  les 
«  paisseaux  et  les  ceps  sont  cassés,  arrachés  et  écrasés  : 
«  les  terres  ont  été  entraînées  par  les  eaux  dans  les 
((  vallons  ;  les  emblaves  de  toute  espèce  sont  couvertes 
«  de  terre  et  de  pierres  et  sont  comme  englouties  ;  les 
«  chemins  finagcrs  sont  totalement  impraticables.  Ici 
«  ils  sont  couverts  de  terre  qu'il  est  nécessaire  d'en- 
«  lever;  là,  sont  des  trous  profonds  qu'il  laut  remplir, 
«  ce  qui  exige  un  travail  immense.  En  un  mot  la  posi- 


—  95  — 

((  tion  des  suppliants  est  la  plus  malheureuse  qu*il  soit 
(c  possible  d'imaginer.  » 

Réduits  à  une  telle  misère,  les  suppliants  demandent 
ensuite  qu'on  «  n'ajoute  pas  à  leur  malheur  en  les  for- 
«  çant  à  aller  aux  corvées  royales  ».  Et  la  supplique  se 
termine  en  sollicitant  l'exemption  de  ces  corvées  pour 
«  l'année  présente  et  la  suivante  ». 

Suivent  vingt-deux  signatures  dont  nous  avons  re- 
levé les  noms  les  plus  lisibles  :  C.  Blondeau,  Béguinot, 
Ladmiral,  Lagneau,  Frotté,  Vouillemont,  Paulin,  Sau- 
vage, Voirin,  Voguet,  Jeudy,  etc.,  etc.  (I). 

En  1845,  une  partie  du  territoire  fut  encore  ravagée 
et  les  récoltes  à  peu  près  perdues. 

En  1854,  par  une  nuit  des  plus  orageuses,  la  foudre 
tombait  sur  le  clocher  et  mettait  le  feu  à  la  flèche.  La 
pointe  seule  lut  brûlée,  et  la  croix  et  le  coq  tombèrent 
dans  le  jardin  du  presbytère. 

Cette  même  année,  le  choléra,  dont  97  personnes 
furent  atteintes,  faisait  30  victimes.  On  conduisit  au 
cimetière  4  cercueils  le  jour  de  la  fête  patronale  (2). 

Aucun  jour  cependant  ne  fut  plus  triste  que  le  28 
juillet  1895  ;  aucun  ne  frappa  plus  au  cœur  la  popula- 
tion tout  entière  de  Rizaucourt. 

Les  récoltes  étaient  abondantes  et  de  qualité  supé- 
rieure. La  moisson  n'était  commencée  que  depuis  quel- 
ques jours,  quand  le  soir  de  ce  28  juillet,  vers  quatre 
heures,  un  nuage  énorme,  noir  et  épais,  apparut  sou- 
dain à  l'horizon.  On  eut  à  peine  le  temps  de  réfléchir 
et  de  prendre  les  précautions  commandées  en  temps 
d'orages,  que  déjà  d'énormes  tourbillons  s'abattaient 
sur  le  village,  jetant  partout  l'épouvante. 

(1)  Archives  du  département  de  la  Haute-Marne,  série  C,  liasse  n»  8. 
Subdélégation  de  Bar-sur-Aube. 

(2)  Le  choléra  de  1832  et  celui  de  1849  épargnèrent  Riiaucourt. 


—  96  — 

CN'^tait  une  obscurité  profonde,  que  tempéraient  seules 
les  lueurs  d'incessants  éclairs  On  n'entendait  qu'un 
bruit  assez  semblable  à  celui  des  vagues  en  furie  et  les 
nuages  roulaient  à  terre,  poussés  par  un  vent  impétueux 
qui  renversait  et  brisait  tout,  l^cs  rues  lurent  presque 
aussitôt  Iranslormces  en  torrents  gonflés,  ou  bordées  de 
monceaux  de  grêlons. 

En  cinq  minutes,  tout  avait  été  détruit.  Il  ne  restait 
plus  rien,  absolument  rien  de  ce  qui  avait  coûté  tant 
de  peines  et  de  sueurs  pendant  une  anntfe.  Plus  de  blé, 
pas  même  la  paille  qui  supporte  les  épis,  tant  elle  était 
hachée;  plus  d'avoine,  plus  de  raisins.  Des  vitres  cas- 
sées partout,  des  cheminées  renverst'cs,  des  toitures 
endommagées,  des  arbres  cassés  et  déracini's,  des 
meules  de  paille  emportées  et  la  paille  en  bottes  traînée 
sur  plus  d'un  kilomètre;  plus  une  feuille,  plus  un  raisin 
dans  les  vignes,  qui  devinrent  improductives  pendant 
près  de  trois  années  (la  grêle,  dit  on,  est  un  poison)  ; 
des  lièvres,  des  oiseaux  tués  par  les  grêlons  et  gisant 
dans  la  plaine.  Un  vrai  cyclone,  avec  sa  puissance  dé- 
vastatrice, avait  passé  par  là. 

A  Champcourl,  à  7  kilomètres  de  Rizaucourt,  la  flèche 
du  clocher  fut  renversée. 

Sur  les  routes,  les  chevaux  aveuglés  ne  savaient  où 
aller,  et,  après  la  tourmente,  se  retrouvèrent  au  milieu 
des  champs.  Les  minutes  semblèrent  des  heures  d'une 
angoisse  poignante. 

Heureusement  on  n'eut  à  déplorer  aucune  mort 
d'homme. 

Les  âmes  charitables  s'émurent  et  des  quêtes  furent 
organisées.  Rizaucourt  reçut,  pour  sa  part,  la  somme 
de  1.161  francs. 


—  97  — 


III 


Ces  catastrophes  n'ont  jamais  découragé  la  population 
laborieuse  de  Rizaucourt.  La  terre,  du  reste,  y  est  rela- 
tivement fertile,  et  ses  liabitants  aimèrent  toujours  à 
rester  au  village. 

La  superficie  du  territoire  comprend  936  hectares  : 
((  l.OOO  arpents  de  terre  labourable,  i-2  de  vignes,  408 
((  de  bois,  5  de  jardins  »  (I).  Tel  est  ce  qui,  en  1773, 
occupait  les  184  habitants  de  Rizaucourt. 

Un  recensement  de  cette  époque  constate  que  le  vil- 
lage comptait  :  «  io  feux,  1  ecclésiastique,  74  hommes 
«  et  garçons,  80  femmes  et  filles  au-dessus  de  7  ans, 
«  17  garçons  et  12  filles  au-dessous  de  7  ans  », 

Il  y  avait,  en  outre,  à  cette  même  date  :  «  â5  che- 
«  vaux,  70  bétes  à  cornes  et  200  bêles  à  laine.  —  10 
«  laboureurs  y  avaient  charrue  ». 

Les  récoltes,  cette  même  année,  ne  s'élevèrent  qu'à 
«  150  muids  de  vin,  à  la  mesure  de  Paris,  au  lieu  de 
«  240  qu'on  pouvait  récolter  en  année  commune,  1.S00 
«  boisseaux  de  blé,  2.097  de  seigle,  1.500  d'orge  et 
«  4.194  d'avoine  »  (2). 

La  nature  du  sol  n'a  guère  changé.  Seuls  les  produits 
ont  été  plus  ou  moins  abondants  selon  les  années, 
selon  aussi  le  travail  de  l'habitant. 

Plus  d'un  coin  jusque-là  inculte  a  été  défriché  et 
planté  de  vignes,  plus  d'un  coteau  boisé,  l'irrigation 
dans  les  prairies  mieux  organisée,  les  drainages  prati- 

(1)  La  ineniire  de  raritml  VHi'iiit  siiivaiil  les  lieux.  F.n  France,  on 
l'évaluiiit  généi:aleinenl  à  un  demi-hcclure.  Dans  la  région  (|iii  nous 
occupe,  il  ne  valait  environ  que  42  ares  20  centiares. 

(2)  Le  muid  de  vin  à  la  mesure  de  Paris  valait  268  litres.  —  Le 
boisseau  13  liires  01. 


—  98  — 

qués  dans  plus  d'un  endroit,  de  sorte  que,  si  le  travail 
de  la  terre  a  augmenté,,  il  en  lut  de  même  des  revenus. 
Ainsi,  en  1904,  nous  avons  le  résultat  suivant:  blé, 
pour  lo6  hectares,  iMS  hectolitres;  avoine,  poin*  Mi 
hectares,  3.480  hectolitres;  seigle,  pour  7  hectares, 
84  hectolitres  (I).  Quant  à  Torge,  on  n'en  sème  que 
très  peu,  parce  qu'il  ne  sert  plus  à  payer  les  moisson- 
neurs, qui  prolèrent  du  blc  ou  de  l'argent. 

La  culture  des  céréales  n'est  pas  cependant  l'unique 
occupation  et  l'unique  gagne- pain  de  la  population  de 
Rizaucourt.  Si  le  nombre  des  cultivateurs  a  augmenté, 
on  peut  dire  que  tous  les  habitants,  cultivateurs  et  ma- 
nouvriers,  sont  vignerons  et  tous  aiment  leurs  vignes 
et  les  cultivent  avec  soin. 

La  récolte  de  1904,  pour  27  hectares  de  vignes,  s'éle- 
vait à  1.350  hectolitres  de  vin  (-2). 

Plantée  aux  flancs  de  coteaux  rocailleux,  en  un  fond 
de  terre  un  peu  jaunâtre  et  ne  gardant  pas  trop  d'humi 
dite,  exposée  aux  vents  doux  du  midi  et  du  levant,  la 
vigne  s'y  plaît  très  bien.  Si  les  vins  n'ont  pas  l'arôme  et 
les  parfums  des  meilleurs  crus  de  Champagne,  ils  ont, 
malgré  leur  dureté,  un  bouquet  fin  et  délicat.  Ils  peu- 
vent se  conserver  longtemps.  Ici,  comme  partout  ail- 
leurs, les  années  1800,  1811,  1836,  1865,  1870,  1893  lais- 
sent bon  souvenir  de  leurs  produits  exquis.  IVIalheureu- 
sement  le  cyclone  de  1895  n'a  pu  permettre  à  qui  que 
ce  soit  de  savourer  le  pur  cru  du  pays. 

Les  espèces  de  cépages  cultivés,  du  reste,  ne  peuvent 
que  produire,  par  le  mélange  de  leurs  fruits,  un  vin 
délicieux. 

C'est  le  Morillon  noir,  autrement  dit  Pineau,  dont 

(1)  Rapport  de  la  commune  de  Rizaucourt  sur  ses  revenus,  année 
19()4. 

(2)  Même  rapport  que  ci-dessus. 


—  99  — 

le  plant  vient  d'Auvergne.  Le  fruit  en  est  doux,  sucré, 
noir,  excellent  à  manger.  Il  passe  pour  le  raisin  qui 
fait  le  meilleur  vin. 

C'est  ensuite  le  Chasselas,  autrement  dit  Muscadet^ 
ou  Bar-sur- Aube  blanc.  Le  raisin  est  gros,  blanc  et 
excellent.  Il  se  conserve  assez  longtemps. 

Le  Muscat  rouge,  OU  de  corail.  Son  nom  lui  vient  de 
la  vivacité  de  sa  couleur. 

Le  Muscat  noir,  fort  sucré  et  très  recherché. 

Le  Mélié  blanc  et  noir. 

Le  Gamay,  fort  commun,  surtout  pour  cette  raison 
qu'il  produit  beaucoup. 

Le  Gouais,  dont  le  plant,  dit-on,  dure  cent  ans  en 
terre.  Sa  grappe  est  plus  grosse  et  plus  longue  que  le 
•  gamay  ;  son  jus  est  dur  et  piquant. 

Citons  encore  le  Damas,  dont  le  grain  est  très  gros, 
long,  ombré  et  n'a  qu'un  pépin. 

Enfin,  comme  souvenir,  la  Malvoisie  musquée  ou 
VArbanne,  dont  le  vin  est  le  plus  fin  qu'on  puisse  ren 
contrer  en  Champagne.  II  est  regrettable  que  chaque 
année  ce  cépage  disparaisse  de  plus  en  plus  dans  notre 
région  ;  on  ne  trouve  plus  que  quelques  pieds  isolés, 
surtout  aux  environs  de  Bar-sur-Aube. 

Malheureusement,  les  fléaux  qui  sévissent  sur  le 
vignoble  de  France  ne  respectent  point  celui  de  Rizau- 
court.  Voîdium,  le  black-rot,  etc.,  etc.,  et  le  plus  ter- 
rible de  tous,  la  phylloxéra,  y  étendent  leurs  ravages, 
malgré  la  guerre  acharnée  qui  leur  est  faite.  Il  faut 
aujourd'hui  (et  on  a  déjà  commencé)  arracher  ce  vieux 
plant  que  nos  ancêtres  conservaient  et  entretenaient 
avec  un  soin  jaloux,  pour  le  remplacer  par  un  cépage 
américain,  résistant,  dit-on,  aux  maladies,  produisant 
beaucoup,  mais  dont  le  vin  plus  noir  restera,  quoi 
qu'on  fasse,  d'une  qualité  bien  inférieure. 


—  100  -^ 

La  flore  y  est  assez  riche  et  produit  des  plantes  aro- 
matiques et  amères,  dont  plusieurs  procurent  des  ali- 
ments sains  et  agn'îables,  tels  que  fraisiers,  cresson  de 
fontaine,  valérianelle,  asperges  de  bois,  champignons 
d'avril,  à  côté  desquels  il  faut  ajouter  les  plantes  véné- 
neuses, comme  la  jusquiame,  la  belladone  et  grand 
nombre  de  champignons,  etc.,  etc. 

Aux  flancs  de  coteaux  si  bien  exposés  et  dont  les 
revers  sont  boisés  et  pour  la  plupart  contigus  à  la  forêt 
de  Blinfeix,  se  rencontrent  les  oiseaux  de  toutes  les 
espèces  connues  en  Champagne  et  d'autres  encore  :  la 
buse,  le  milan,  le  grand  et  le  petit  autour,  le  faucon, 
l'épervier,  le  balbuzard,  la  hulotte,  le  chat-huant,  les 
corbeaux  de  toutes  sortes,  le  geai,  la  pie,  le  coucou, 
l'alouette,  la  caille,  la  perdrix,  le  courlis  et  grand  nom- 
bre de  passereaux,  auxquels  il  faut  joindre,  à  certaines 
époques,  le  canard  sauvage,  le  héron,  les  grues,  les 
oies  sauvages,  les  vanneaux,  la  bécasse  et  quantité 
d'autres,  sans  compter  les  reptiles,  même  dangereux, 
comme  la  vipère  (assez  commune)  ;  les  mammifères  ne 
manquent  pas. 

Ce  sont  les  sangliers  qui,  sans  attendre  la  proclama- 
tion des  bans,  commencent  la  vendange  (1);  les  che- 
vreuils, qui  timidement  viennent  brouter  parmi  les 
luzernes  et  les  sainfoins;  les  lièvres,  qui  à  l'ombre  des 
feuilles  de  la  vigne,  montent  silencieusement  la  garde 

(1)  Autrefois  on  ne  recueillait  les  grappes  de  raisins  qu'à  leur  com- 
plèie  maturité.  On  ne  vendangeait  pas  arbitrairement.  Les  notables  se 
réunissaient  et.  après  mûres  réflexions,  proclamaient  la  date  des  bntis. 
l'un  pour  les  raisins  noirs,  l'auire  pour  Jes  blancs.  I^ersoniie  ne 
deviiil  vendanger  avant  la  date  fixée  sous  peine  d'amende.  Cette  cou- 
tume n'existe  plus  et  nous  le  déplorons.  Car  le  vm  en  souffre  dans  sa 
qualité  par  suite  de  l'empressement  de  quelques-uns  qui  ne  laissent  pas 
le  raisin  mûrir,  sans  coinpier  que  l'honnôtelé  n'e»l  pas  toujours  la 
règle  de  conduite  de  tous.  De  là  un  désordre  et  souvent  de  mauvais 
produits. 


-  101  — 

au  pied  des  pierriers,  jusqu'à  ce  qu'un  bourreau,  armé 
d'un  fusil,  les  oblige  à  fuir  prestement  et  sans  bruit, 
sous  peine  d'un  arrêt  de  mort,  suivi,  après  son  exécu- 
tion, de  la  mise  à  la  broche  (1). 

On  parlera  longtemps  encore  de  certains  curés  de 
Rizaucourt,  qui  trouvèrent  dans  la  chasse  une  récréa- 
tion aussi  innocente  pour  leur  âme  qu'utile  pour  leur 
santé.  Ne  les  citons  pas  ;  ils  sont  suflisamment  connus  : 
leurs  exploits  cynégétiques  ont  toujours  fait  trop  de 
jaloux. 


(1)  Il  faudraîl  ciier  encore,  el  sans  élre  complet,  le  loup,  le  renard, 
le  blaireau,  la  fouine,  le  putois,  la  belette,  la  taupe,  par  hasard  le 
cerf  quittant  les  forêts  de  (Ilairvaiix  pour  chercher  un  refuge  dans 
Blinfeix,  où  il  ne  reste  que  quel(|ues  jours,  puis  quelques  lapins  de 
garenne,  etc.,  etc. 


-  lOâ  - 


CHAPITRE  II 


Disposition  du  village  et  population  —  Revenus 
et  impôts  —  Ecoles  —  Fontaines 


Le  village  de  Rizaucourt  comprend  deux  groupes  de 
maisons  séparés  par  la  Bierne,  dont  les  eaux,  venant  de 
la  butte  de  Colombey,  s'écoulent  vers  le  nord  pour  se 
jeter  dans  le  Ceftondet,  affluent  de  la  Voire  et  de  TAube. 

A  la  droite  de  ce  maigre  ruisseau,  qui  pendant  l'été 
est  à  peu  près  à  sec  et  dans  lequel  on  ne  rencontre  que 
quelques  moutelUs  et  vairons,  au  flanc  du  coteau,  les 
maisons  de  la  plus  grande  partie  du  premier  groupe 
ouvrent  leurs  portes  sur  le  chemin  vicinal  de  Colom- 
bey-les-2  Eglises  à  Nully,  qui  relie  entre  elles  les  deux 
grandes  routes  nationales  de  Nancy  à  Orléans  et  de 
Paris  à  Baie,  à  1 1  kilomètres  de  la  première  et  à  7  kilo- 
mètres de  la  seconde. 

Ce  chemin  vicinal,  assez  rapide,  fait  que  les  maisons 
sont  échelonnées  ;  il  porte  le  nom  de  rue  Haute,  à 
laquelle  ftiit  suite  la  rue  du  Chemin  neuf.  La  route 
s'enfonce  ensuite  dans  la  vallée,  au  nord,  vers  Beurville. 

Au-dessous  de  cette  route,  c'est  le  centre  du  village, 
dont  les  deux  rues  de  la  Ruelle  et  du  Centre  donnent 
accès,  par  deux  ponts  et  une  passerelle,  sur  la  rive 
gauche  de  la  Bierne,  au  second  groupe  de  maisons 
assises  sur  les  rues  de  Pichot  et  de  Vogon,  La  plupart 


—  103  — 

des  habitations  sont  appuyées  au  coteau  à  la  droite  de 
la  Bierne. 

C'est  là  qu'en  1665  on  comptait  38  leux  et  environ 
1S-J  habitants  (1). 

Un  siècle  plus  tard,  en  1773,  il  y  avait  45  feux  et  184 
habitants  (2).  En  1787,  l'accroissement  est  notable  ;  il  y 
a  58  leux  (3)  et  environ  230  habitants. 

Dès  lors  la  population  ne  cesse  d'augmenter  pendant 
un  demi-siècle  et,  en  1855,  malgré  le  choléra,  Rizau- 
court  compte  375  habitants  (4). 

En  1869,  Rizaucourt  compte  encore  le  même  chiffre  ; 
en  1885,  ce  n'est  plus  que  271,  pour  n'inscrire  en  1891 
que  246  habitants,  94  maisons  et  95  ménages  (5).  En 
1902,  le  recensement  n'accuse  plus  que  215  habitants. 
La  décroissance  de  la  population  est  un  mal  et  une 
inquiétude  pour  l'avenir  ;  ce  mal  existe  à  Rizaucourt 
comme  à  peu  près  partout,  mal  qui  offense  Dieu, 
outrage  la  nature  et  affaiblit  le  pays. 


II 

De  bonne  heure  le  village  fut  érigé  en  municipalité 
avec  charge  de  s'administrer,  tout  en  subissant  plus  ou 
moins,  à  certaines  époques,  l'influence  de  ses  seigneurs. 

(i)  Archives  du  département  de  l'Aube,  séries  G  et  D,  introduction. 
Nous  ne  pouvons  donner  exactement  le  nombre  d'iiobîlants.  Comme  en 
1773  nous  avons  un  chiffre  officiel  de  184  habitants  pour  45  feux, 
nous  établissons  approximativement  une  moyenne  de  4  habitants  par 
feu.  De  même  agirons-nous  pour  1787. 

(2)  Archives  du  département  de  la  Haute-Marne,  série  G,  liasse  n*  8. 
Snbdélégation  de  Bar-sur- Aube. 

(3)  Archives  du  département  de  l'Aube,  G  301.  Assemblée  provin- 
ciale de  Châlons.  Etal  nominatif  des  assemblées  municipales  de  toutes 
les  communes  de  l'élection  de  Barsur-Aube,  1787. 

(4)  Annuaire  du  département  de  la  Haute-Marne,  18;)5-1856. 

(5)  Annuaire  du  déparleracnt  de  la  Haute-Marne,  1869-1870.  Recen- 
sement des  communes,  archives  du  département  de  la  Haule-Marne. 


-  m  - 

Dos  lors,  comptes  et  budgets  communaux  établissant 
les  recettes  et  les  dépenses.  Les  détails  que  nous  pou- 
vons donner  ne  seront  que  des  chiffres  puisés  aux 
archives.  Mieux  que  toute  parole  ils  feront  voir  la 
prospc'rilé  successive  du  village.  Les  voici  sans  com- 
mentaires :  En  1659,  taille  438  livres  (I). 

ANNÉES  RECETTES  DÉPENSES 

livres  sols  dealers  livres  sols  deniers 

1770et  1771  réunies  (2)      182  16      3  192  16  3 

1772-1773-1774  réunies      ;>81  >        •  601  •  9 

1775 291  •       *  298  4  6 

1776 200  ■  12  214  4  6 

1778 215  8  6  165  »       • 

En  1789,  nous  trouvons  aux  archives  du  département 
de  la  Haute  Marne,  série  G,  iiS,  les  chiffres  suivants  : 

1°  Taille  :  52  i  livres  15  sols  ; 

2**  Impositions  accessoires,  y  compris  le  sol  pour 
livre  :  809  livres  5  sols  4  deniers  ; 

En  total  :  I33i  livres  4  deniers. 

En  1790,  le  total  des  impôts  est  de  1 158  livres. 

La  livre,  on  le  sait,  valait  généralement  vingt  sous 
de  cuivre.  Chaque  sou  se  divisait  en  quatre  liards  et 
cha(|ue  liard  en  trois  deniers. 

RECETTES      DÉPENSES 

Année  1854  (3) 34(i5'50  3474'60 

■       18«i9 4i;W.».  4107.  •• 

»      1902 3651.  •»  :H49.»i 

•       1904    3517. »•  3498.. • 

(1)  Archives  du  déparlemenl  de  l'Aube,  séries  C  et  D,  inlroduction. 
La  taille  éiail  l'impôt  que  pa> aient  avant  178i)  tous  ceux  qui  n'étaient 
pHN  nobles  ou  ecclésiastiques.  Ce  n'était  pas  le  seul  impôt;  nous  ne  citons 
que  celui-là  parce  que  nous  n'avons  trouvé  aucune  inscription  des  autres. 

r2)  Archives  du  département  de  la  liante-Marne,  série  C,  liasse  n"  8. 
Subdélégation  de  Rar-sur-.^iibe. 

'3)  l.e  déficit  est  de  9  fr.  10  et  la  commune  avait  encore  à  payer 
une  dette  de  14()0  fr.  (Annuaire  du  département  de  la  Haute-Marne, 
1854i.   Il  y  avait  un  boni  de  oOl  fr.  à  lin  d'année  i868. 


Pour  être  plus  précis,  voici  comment  s'établissent 
les  recettes  de  3.577  Ir.  pour  Tannée  1904. 

Il  y  a  quatre  contributions  principales  dont  le  pro- 
duit est  partagé  entre  l'Etat  et  la  commune. 

Revenu  8uppo»6     ImpOt  par       Total  da 
1»  Conlribullons  foncières  :  "'"r*"*         ""'  ''!.»*' 

a)  Les  propriélés  bAlies  sont 
estimées  pour  celte  année 
1904  au  revenu  imposable  de       3324  S» 

Fit    comme   pour    chaque 
franc   d'estimation   le   pro- 
priétaire doit  payer.    .    .    .  7'8193 
Le  total  de  l'impôt  est  de  259'91 

bj  Les  propriétés    non   bâties 

sont  estimées 14548.82 

L'Impôt  par  franc .   .    .    .  17 ''4207 

Le  total  est  de 2534.50 

2**  Contrib.  des  portos  et  fenêtres  : 
Les  loyers  d'habitations  sont 
évalués  au  revenu  de    .    .    .       1745.»» 
Le  marc  pour  franc   .        .  24° 6985 

Le  revenu  total 430.99 

3*"  Taxes  personnelles  : 

Il   y  en   a  80  et  chacune  à 

2fr.  25,  total 180.  •• 

4"*  Les  patentes    qui    forment    le 

reste,  soit 171.60 

Ainsi,  pour  l'année  I9ui,  le  village  de  Rizaucourt,  avec 
ses  215  habitants,  se  trouve  imposé  pour  3577  fr.  sur  un 
revenu  probable  mais  incei^tain,  par  suite  de  la  gelée, 
de  la  grêle  ou  de  la  sécheresse,  et  coté  à  19617  Ir.  Hi. 

Les  i*evenus  communaux  sont  lacilement  absoi'bés 
par  les  dépenses.  Des  chemins  à  construire  ou  à  entre- 
tenir, des  édifices  à  ne  pas  laisser  tomber  en  ruines, 
des  fontaines,  des  fossés  à  curer,  un  garde-cham petite 
à  payer,  etc.,  etc.,  de  sorte  qu'à  la  fin  de  l'année  la 
commune  équilibre  à  peu  près  ses  comptes. 

8 


~  106 


III 

Les  revenus  permirent  à  la  commune  de  Rizaucourt 
de  construire  tout  le  nécessaire  à  rembellissement  du 
village  et  aux  besoins  des  habitants. 

Encore  longtemps  après  Charlemagne,  qui  dans  un 
de  ses  capitulaires  prescrit  l'établissement  d'écoles 
pour  apprendre  à  lire  aux  enfants  (1),  l'instruction  pri- 
maire ne  se  donnait  pas  dans  tous  les  villages.  Dans 
les  communes  de  la  région  qui  nous  occupe,  la  propor- 
tion du  nombre  des  maisons  d'école  n'était  guère  que 
d'un  cinquième  et  cependant  «  partout,  disent  en  1787 
«  les  procureurs  syndics  de  l'élection  de  Bar-sur-Aube, 
«  on  voit  percer  les  lumières  ou  le  besoin  d'en  acqué- 
«  rir  »  (2).  Grâce  à  ses  sacrifices,  Rizaucourt  fut  privi- 
légié et  eut  de  bonne  heure  son  recteur  d'école  nommé 
et  agréé  par  le  curé  et  le  syndic. 

Jusqu'en  1798,  la  commune  louait  pour  lui  une  mai- 
son (3).  En  1798,  la  commune  cessa  de  louer  et  fit 
construire  une  école  qui  existe  encore  aujourd'hui. 
Elle  est  basse,  sans  apparence,  sur  le  bord  du  chemin, 
au  centre  du  village,  en  avant  et  près  de  l'entrée  du 
château.  Elle  est  sans  luxe,  sans  décors  extérieurs, 
comme  l'étaient,  du  reste,  toutes  les  maisons  d'alors. 

C'est  là  que  nos  pères,  jusqu'en  1883,  ap[)rirent  à 
lire,  à  écrire  et  à  compter.  Cette  maison  devint  alors 
l'asile  du  berger,  pour  ne  plus  être  aujourd'hui  qu'un 
dépôt  de  fagots,  écailles  et  sarments.  Néanmoins,  à 

(1)  Cap.  Ed.  Baluxe,  t.  I,  col.  237. 

2)  Assemblée  d'élection  de  Bar-sur-Aube,  Alb.  Babeau. —  L'instruc- 
tion primaire  dans  les  campagnes. 

(3)  Archives  académiques  du  déparlemenl  de  la  Hautct-Marne,  carton 
canton  de  Juzennecourt-Rizaucourl. 


Tintérieur,  les  plâtres  sont  assez  bien  conservés,  et 
c'est  avec  une  noble  fierté  que  les  vieillards  nous  disent 
encore  :  «  C'est  ici  qu'était  autrefois  la  maison  d'école.  » 

Son  exiguïté  la  rendit  insuffisante  et  la  commune 
acquit,  en  1831,  pour  3.500  fr.,  sur  une  dépendance  de 
l'ancien  château,  un  emplacement  afin  d'y  construire 
une  nouvelle  maison  avec  des  pièces  convenables  pour 
les  séances  municipales,  la  classe  et  le  logement  du 
maître.  L'acte  fut  passé  devant  M.  Petit,  notaire  à  Co 
lombey-les-2-Eglises,  le  4  septembre  1831  (1).  L'archi- 
tecte lut  Charles  Silvestre,  de  Chaumont.  Le  devis  s'éle- 
vait à  7.809  fr.  02,  et  la  construction  coûta  8.604  fr.  90  (2). 

En  1833,  les  travaux  étaient  terminés;  l'école  était 
ouverte  et  maître  Moret  y  donnait  ses  leçons. 

Tous  ces  changements  matériels  n'entravèrent  en 
rien  l'éducation  des  enfants  du  village  et  de  ceux  du 
voisinage  qui  venaient  assister  aux  leçons  du  maître. 
Aussi  sont-ils  nombreux  les  recteurs  d'école,  maîtres 
d'école  ou  instituteurs  qui  se  succédèrent  à  Rizaucourt 
Nous  avons  recueilli  ceux  de  leurs  noms  qui  sont  con- 
servés et  nous  sommes  heureux  d'en  publier  la  très 
honorable  liste  : 

TABLEAU    DES    INSTITUTEURS    PRIMAIRES    A    RIZAUCOURT 

Roms  et  prénoms  ^„  ^^^^^  ^^»^^%^  Ueu  d'origiDe 

Perron  Jean 1678  IGSS 

Jacob  Antoine  ('^^ 1683  1704 

Olivier  Pierre 1704  1711 

Jacob  Agnan 1711  1727 

(1)  Rapport  de  M.  Babouut  aux  archives  académiques  du  départe- 
ment de  ia  Haute-Marne. 

'2)  Archives  du  département  de  la  Haute-Marne,  liasse  0-348,  n»  21. 

(3)  Une  enfant  d'Antoine  Jacob,  recteur  d'école  et  époux  de  Jeanne 
Voirin,  fut  baptisée  en  1696  et  reçut  le  nom  de  Jeanne.  Elle  eut  l'hon- 
neur d'avoir  pour  parrain  Bernard  de  Borniolle,  gentilhomme  de  la 
verrerie  de  Rizaucourt,  dont  nous  parlons  plus  loin. 


—  loâ  — 

TABLEAU  DES  INSTITUTEURS  PRIMAIRES  A  RIZAUCOURT  (Suite) 
Roms  et  prinoms  ,„  ^^^^  ^^J^^^^  Lieu  d'origine 

Chappuls  Jean 1727  1730 

Simon  François 1730  1733 

Ppignol  Didier 1733  1772  né  à  Hizaucourl. 

Boiteux  Pierre 1772  1778 

Prignol  Didier 1778  1785  le  même  que  ci-dessus 

Lasne  Juste 1785  1792  né  à  Harricourt. 

Paulin 1792  1795  né  à  Baudrecourt. 

Marelte 1795  1798 

Morel  François 1798  1844  né  è  Nully. 

Babouot  Nicolas-Isidore.    .    .  1844  1864  né  à  Orges. 

Maître  Jean-Baptiste  ....  1864  1865  Silvarouvres. 

Simon  Nicolas 1865  1867  Gonaincourl. 

Ferrand  Eléonor 1867  1874  VilIlers-sur-Suize. 

Jurvilliers  Nicolas-Alexandre  1874  1880  Colombey-les-2-Eg. 

Mariez  Pierre-Ambroise.   .    .  1880  1888  Flornoy. 

Gruot  Jean  Aug.-Gaston    .    .  1888  1900  Leffonds. 

Demassez  Fernand 1900  1905  Laneuville-aux-B. 

Boucher  Charles-Auguste  .    .  1905  Rouvroy. 

Tous  ces  maîtres  n'eurent  pas  à  Rizaucourt  les 
mêmes  avantages  et  la  même  aisance.  Sans  le  salaire 
de  quelque  travail  manuel,  la  plupart  des  plus  anciens 
n'auraient  pu  vivre  et  nourrir  leur  famille. 

Autrefois,  le  recteur  d'école  à  Rizaucourt  était  chan- 
tre, sonneur  et  chargé  d'accompagner  le  prêtre  à  tous 
les  offices.  A  ce  titre,  jusqu'en  1816,  il  recevait  de 
chaque  habitant  et  chaque  année  8  litres  de  blé  et  I  fr. 
en  argent  (tous  sans  doute  ne  le  payaient  pas).  A  cela 
ajoutez  le  casuel  des  baptêmes,  mariages  et  enterre- 
ments, puis  la  portion  affouagère  et  la  décharge,  en 
totalité  ou  en  partie,  de  la  taille,  de  la  corvée  ou  des 
autres  impôts,  quand  Tàge  forçait  le  maitre  à  se  re- 
tirer (1). 

(1)  Archives  académiques  du  déparlemenl  de  la  Haule-Marno.  — 
InlroducUon  à  l'inventaire  des  archives  déparlemenlales  de  l'Aube. 


—  109  — 

Le  maître  d'école  avait  aussi  le  droit  de  laire  la  tour- 
née du  village  parmi  les  gens  aisés  afin  de  recevoir  d'eux 
ce  qu'ils  voudraient  lui  donner  comme  compensation 
de  ses  peines  pour  avoir  sonné  TAngelus,  le  couvre-feu 
et  aux  jours  de  nuées. 

Comme  rétribution  mensuelle,  chaque  élève  payait: 
«  ceux  qui  portaient  l'alphabet,  la  somme  de  quinze 
((  centimes  ;  ceux  qui  portaient  le  petit  psautier,  vingt 
«  centimes  ;  la  pensée  chrétienne  et  le  psautier,  vingt- 
«  cinq  centimes  ;  et  enfin,  pour  les  cas  rares  où  les  en- 
«  fants  arrivaient  à  l'écriture  et  à  lire  sur  la  civilité 
«  et  le  manuscrit,  quarante  centimes  (1). 

Ainsi  donc,  jusqu'en  1816,  le  recteur  d'école  de  Ri- 
zaucourt  pouvait  recevoir  six  hectolitres  de  blé,  au 
prix  moyen  de  15  fr.  :  90  fr.  ;  ensuite  60  fr.  en  argent  ; 
la  rétribution  des  élèves,  30  fr.  ;  le  casuel  d'environ 
40  Ir.  ;  la  portion  aflbuagère  de  30  fr.  Ce  qui  formait  un 
total  de  deux  cent  cinquante  Irancs  (â). 

En  1816,  une  somme  fixe  de  200  fr.,  à  laquelle  s'a- 
joutaient le  casuel  et  la  portion  affouagère,  remplaça 
ce  mode  de  paiement  et  il  en  fut  ainsi  jusqu'en  1844  (3). 
Le  traitement  du  maître  d'école  lut  alors  élevé  à375fr., 
puis,  en  1845,  à  400  Ir.,  et  il  resta  tel  jusqu'à  l'époque 
où  la  loi  prescrivit  un  minimum  de  600  fr.  (4).  Depuis, 
tout  a  changé,  et  le  traitement  des  instituteurs  est  dou- 
blé, même  triplé  selon  l'âge  de  chacun  et  son  temps 
d'exercice. 

L'enseignement  autrefois  consistait  en  la  lecture, 
l'écriture,  un  peu  de  calcul,  jusqu'en  1844.  Alors  seule- 

(1)  Rapport  de  M.  Habouol.  Aichives  académiques  da  déparlement 
de  la  Haute-Marne,  carton  Ju/.ennecourl-Uizaucourl. 

(2)  Archives  académiques  du  département  de  la  lUe-Marne.  Rapport 
de  M.  Babouot. 

(3)  Idem. 

(4)  Idem. 


—  110  — 

ment  on  commença  l'étude  des  principes  de  la  gram- 
maire (1). 

Jusqu'en  1844,  l'école  se  faisait  quatre  mois  dans 
Tannée  (2).  Dès  lors,  l'enseignement  lut  donné  autant 
de  temps  que  les  parents  envoyaient  leurs  enfants, 
excepté  toutefois  le  temps  des  vacances  ;  le  jeudi  même 
n'était  plus  qu'un  jour  de  demi-congé. 

Tout  enfant  était  admis  de  cinq  à  treize  ans.  «  La 
«  surveillance  de  la  classe  était  faite  par  M.  le  curé, 
«  qui,  seul,  visitait  l'école  »  (3). 

En  dehors  de  ses  heures  et  de  ses  mois  de  classes,  le 
maître  d'école  pouvait  se  livrer  à  un  autre  travail  et  en 
recevoir  un  salaire.  Disons  que  plus  d'un  fut  fier  d'exer 
cer  un  métier  manuel  selon  ses  aptitudes  et  ses 
goûts  :  par  exemple,  ceux  de  tonnelier,  maréchal-fer- 
rant,  etc.,  etc.  ;  les  habitants,  de  leur  côté,  estimaient 
ces  laborieux  d'autant  plus  qu'ils  avaient  plus  besoin 
de  leurs  services. 

Si  l'instruclion  était  donnée  principalement  aux  en- 
fants des  gens  aisés,  les  enfants  des  familles  pauvres 
ne  furent  point  empêchés  par  leur  indigence  d'appren- 
dre à  lire  et  à  écrire.  Des  âmes  généreuses  firent  des 
fondations  en  leur  faveur,  et  les  maîtres  eurent  pour 
ces  déshérités  des  attentions  et  des  soins. 

(t)  Dans  son  rapport,  en  18;)o,  M.  Rabouot,  parlant  du  sieur  Moret, 
qu'il  remplaça  le  1''  avril  18i4,  éoi-Ll  qu'il  fut  très  surpris  du  peu- 
de  savoir  de  ses  élèves.  Il  dit  :  «  J'ai  été  bien  étonné  de  trouver  les 
enfants  de  Rizaucourt  sans  avoir  aucune  notion  des  principes  de  la 
langue  française.  Du  reste,  on  était  assez  content  de  lui.  attendu  que 
le  Conseil  municipal  lui  avait  fait  une  pension  viagère  de  100  fr.  an- 
nuellement, qui  a  éié  aulori.sée  par  ordonnance  royale  le  22  mai  18i4. 
Il  n'en  a  joui  que  2  ans,  4  mois,  10  jours.  Il  est  décédé  le  11  avril 
1846.  »  Arch.  acad.  du  département  de  la  Haute  Marne,  canton  de 
Juzennecourt. 

(2)  Archives  académiques  du  département  de  la  Haute-Marne. 

(3)  Archives  académiques  du  déparlement  de  la  Haute-Marne.  Rap- 
port de  M.  Babouot.  —  Rizaucourt. 


—  m  — 

Ainsi,  «  en  1832,  par  acte  notarié  passé  devant  M. 
«  Petit,  notaire  à  Colombey-les-2-Eglises,  le  24  avril, 
«  M.  Louis-Nicolas  Aubert,  prêtre  desservant  à  Saulcy 
«  (Aube),  fit  une  donation  de  la  somme  de  700  Ir.  à  la 
«  commune  de  Rizaucourt,  à  fin  que  les  intérêts  et 
«  arrérages  de  cette  somme  lussent  employés  à  faire 
«  instruire  les  enfants  des  plus  pauvres  de  la  dite  com- 
a  mune,  leur  acheter  des  livres,  leur  fournir  du  pa- 
«  pier,  plumes  et  encre  selon  le  besoin  ».  Le  capital 
fut,  dans  la  suite,  après  tous  frais  payés,  arrêté  à  680 
francs,  qui  furent  placés,  et  la  rente  de  34  fr.  fut  par- 
tagée, selon  la  destination  voulue  par  le  donateur, 
«  moitié  à  l'école  des  garçons  et  moitié  à  l'école  des 
«  filles  »  (1).  Ce  capital  et  sa  rente  doivent  exister  encore. 

Vers  1850,  le  nombre  des  enfants  ne  cessant  d'aug- 
menter, la  commune  crut  bon  d'établir  une  seconde 
école  pour  les  tout  petits  enfants  et  les  jeunes  filles.  La 
place,  précédemment  achetée,  fut  alors  partagée  et 
l'école  des  filles  fut  construite  moyennant  la  somme  de 
6.274  fr.  19  (2).  Elle  n'a  point  l'apparence  de  celle  des 
garçons,  mais  elle  était  suffisante.  La  direction  en  fut 
confiée  aux  religieuses  de  la  Providence  de  Porticux 
(Vosges),  et  l'école  ouverte  en  1837;  le  nombre  des 
élèves  des  deux  sexes  et  des  deux  classes  s'éleva  cette 
année  à  65  (3). 

Les  dignes  sœurs  de  Porticux  ne  prodiguèrent  pas 
longtemps  leurs  leçons  et  leurs  soins  aux  enfants  de 
Rizaucourt.  Ne  pouvant  citer  leurs  noms,  rappelons 
seulement  le  souvenir  de  l'une  d'entre  elles,  sœur  Fru- 

(1)  Archives  académiques  du  déparlemenl  de  la  Haute-Marne.  Rap- 
port de  M.  Babouot.  —  Rizaucourt. 

(2)  Archives  du  département  de  la  Haute-Marne,  liasse  0,  348. 

(3)  Fayet.  Recherches  historiques  el  statistiques  sur  les  communes 
et  les  écoles  de  la  Haute-Marne. 


—  11-2  — 

mence,  qui,  durant  la  guerre  de  1870-71,  servit  d'in- 
terprète dans  le  village.  Elle  n'y  a  pas  été  oubliée,  pas 
plus  qu'elle  ne  le  fut  et  ne  Test  encore  de  certains  ofïi- 
ciers  allemands,  à  qui  elle  en  imposait  par  sa  dignité  (I). 

En  1881,  les  religieuses  durent  abandonner  leur 
école  ;  une  institutrice  laïque  les  remplaça,  M""  Hélène 
Durand.  A  son  tour,  elle  devait  quitter  ses  leçons  en 
1889,  car  l'école  des  filles  lut  alors  réunie  à  celle  des 
garçons. 

L'école  des  filles  fut  abandonnée  et  la  maison  sert 
d'habitation  au  garde  forestier. 

La  curiosité  de  savoir  si  nos  ancêtres  savaient,  pour 
la  plupart,  lire  et  écrire  nous  a  fait  parcourir  les  actes  de 
catholicité  et  examiner  les  signatures.  Sans  les  contrô- 
ler à  une  date  trop  rapprochée,  nous  les  avons  notées 
depuis  1651  à  1850,  en  nous  arrêtant  à  certaines  épo- 
ques, de  2i  ans  en  -24  ans,  pour  n'avoir  pas  trop  de 
chiffres.  Ainsi  j'ai  pu  former  les  deux  tableaux  sui- 
vants. Ils  ne  sont  pas  sans  lacunes,  mais  ils  ont  leur 
intérêt  {:2). 

NOMBRE    D'ACTES 


Périodes 

Baptêmes 

Mariages 

D6cès 

1651  a  1675  f3) 

1676  à  1700 

275 

42 

180 

1701  à  ilili 

166 

42 

140 

1726  à  1750 

162 

38 

105 

1751  à  1775 

164 

32 

116 

1776  k  1800 

270 

48 

200 

1801  è  1825 

242 

55 

241 

1826  à  1850 

294 

81 

215 

(1)  l.a  guerre  de  1870-71  cniUa  k  lUzancoiirt  :  monlani  des  iin))ôts  el 
contributions  payées,  i.382  fr.  94-:  montant  des  amendes,  131  fr.  ; 
montant  des  réquisitions  en  nature  juslifiée!*,  1.29;>  fr.  :  dépenses  rela- 
tives an  logement  el  à  In  nourriture  des  trou  {«s,  oGO  fr.  Total  3.3<)8 
francs  94. 

(2)  Voir  les  registres  de  catholicité. 

(3)  Généralement  le  curé  el  l'instituteur  seuls  signaient  les  actes. 


—  113  — 
NOMBRE    D'ACTES    signés  dans  les  mêmes  périodes 
BAPTÊMES  MARIAGES 


Signés  par 
le  par.    la  mar. 

Hon  signés  par 
le  par.     la  mar. 

Signés  par         Ron  signés  par 
l'époux    l'épouse  l'époux  l'épous 

1651  à  1675 

1676  à  1700 

70 

30 

205 

245 

15 

9 

27       33 

1701  à  172;) 

78 

18 

88 

148 

20 

8 

22       34 

1726  à  1750 

81 

17 

81 

145 

16 

3 

22       35 

1751  à  1755 

102 

15 

62 

149 

18 

4 

14       28 

1776  k  1800 

180 

91 

90 

179 

40 

10 

8       38 

1801  à  1825 

230 

20 

12 

122 

43 

15 

12       40 

1826  à  1850     2,56       -         ;}8        -        72       47         9       34 


IV 

Une  école,  dans  un  village,  pourvu  que  renseigne- 
ment y  soit  sain,  c'est  une  précieuse  ressource.  Une 
eau  également  saine  et  des  fontaines  accessibles,  c'en 
est  une  autre. 

L'eau  ne  manque  pas  à  Rizaucourt.  On  la  voit  sour- 
ciller un  peu  partout.  Grâce  à  certains  aménagements 
pour  la  préserver  de  l'approche  des  animaux,  l'eau  se 
puise  à  la  main  et  facilement.  La  principale  source  est 
la  fontaine  de  la  Saulx,  qui  alimente  le  lavoir  du  même 
nom,  situé  sur  la  place.  Construit  en  18^21,  ce  lavoir  et 
sa  fontaine  coûtèrent  environ  2.700  fr.  (1). 

Une  autre  fontaine,  située  à  l'extrémité  ouest  du  vil- 
lage, alimente  aussi  un  lavoir  qui  porte  son  nom.  C'est 
la  fontaine  de  Vogon.  Les  travaux  lurent  exécutée  en 
1843  et  18ii,  pour  la  somme  de  1.134  Ir.  15  (2). 

Ces  fontaines,  sans  compter  les  autres,  plus  petites, 
que  je  ne  citerai  pas,  cette  facilité  d'avoir  leau  sous  la 

(1)  Arch.  du  département  Je  la  Haute-Marne,  0-348. 

(2)  Idem. 


—  114  — 

main,  fit  que  la  commune,  pour  se  prémunir  contre  les 
incendies  et  en  arrêter  les  ravages  sans  attendre  le 
secours  des  villages  voisins,  acheta  une  pompe.  Mais 
l'habitude  d'ordre  et  de  prévoyance  qui  règne  généra- 
lement dans  les  ménages  lait  que  celte  pompe  ne  sert 
que  fort  rarement,  et,  si  ce  n'était  l'exercice  qui  lui  est 
donné,  chaque  premier  dimanche  du  mois,  par  ceux 
qui  en  ont  le  soin,  elle  serait  peut-être  dans  un  état  qui 
ne  laisserait  pas  la  population  sans  inquiétude  en  cas 
de  sinistre. 


L'égline  de  Rizaucotirt. 


—  116  — 


CHAPITRE  III 


L'église  et  les  curés  —  Le  château  et  les 
seigneurs  —  Les  syndics 

I 

De  bonne  heure  Rizaucourt  eut  son  église,  sa  cure  et 
son  curé. 

Ce  qui  donne  un  cachet  à  Téglise,  ce  n'est  point  son 
architecture,  mais  sa  position.  Elle  est  construite  à  mi- 
côte.  Le  chœur  semble  se  cacher  dans  la  butte,  tandis 
que  la  tour  en  avant  de  la  nef  s'élève  majestueuse  sur 
des  terres  soutenues  par  un  mur  d'au  moins  six  à  sept 
mètres  de  haut.  Elle  n'a  que  deux  accès  :  celui  du  midi, 
sur  le  cimetière,  de  plain-pied  ;  et  celui  du  couchant, 
pluS' abrupt,  aboutissant  à  la  porte  d'entrée,  après  une 
montée  de  2S  marches  larges  et  faciles.  Un  vieux  tilleul, 
du  temps  de  Sully,  agrémente  encore  ce  tableau  pitto- 
resque en  venant  au  printemps  embaumer  du  parlum 
de  ses  fleurs  les  tombes  des  morts,  tout  en  abritant  de 
ses  longs  bras  la  maison  du  Très-Haut  contre  les  bour- 
rasques et  les  orages. 

Orientée  au  point  de  vue  liturgique,  ayant  entrée  au 
coucliant  et  le  chœur  au  levant,  l'église,  int(irieurement, 
n'offre  aucun  intérêt  artistique.  C'est  une  grande  salle, 
à  l'extrémité  de  laquelle  vous  apercevez,  en  entrant, 
trois  autels,  dont  la  réunion  fait  un  ensemble  assez 
agréable.  Le  principal  est  plus  en  arrière,  au  fond  d'un 


—  116  — 

carré  et  appuyé  au  mur.  L'autel,  tout  en  bois,  ainsi  que 
le  retable,  semble  être  de  la  fin  du  wi^  ou  du  commen- 
cement du  xvu^  siècle.  Les  deux  autres  sont  en  avant 
et  de  chaque  côte,  et  dédiés  à  la  Très  Sainte  Vierge  et  à 
saint  Nicolas.  La  sacristie  est  au  nord,  derrière  ce  der- 
nier. 

D'après  les  contreforts  d'i  chœur,  l'église  semble 
remonter  au  xn°  siècle,  mais  elle  ne  fut  pas  toujours  ce 
qu'elle  est. 

Primitivement,  le  mur  de  la  nef  du  côté  du  nord 
n'était  que  la  continuation  du  mur  du  chœur  à  celui  de 
la  tour  du  même  côté.  Plus  tard,  dans  une  adjudication 
de  différents  travaux  à  J.-B.  Bouchcy,  passée  le  20  mars 
1772  et  autorisée  par  le  Conseil  d'Etat  le  27  octobre 
1778,  était  projeté  un  agrandissement  de  la  nef.  «  Le 
«  mur  du  nord  sera  reculé  à  égale  dislance  du  mur  du 
a  midi  par  rapport  à  la  ligne  du  milieu  du  chœur.  Six 
«  colonnes  seront  à  construire  en  pierre  de  taille  et 
«  quatre  demi-colonnes  adaptées  à  des  pilastres  qui 
ff  joindront  le  mur  du  chœur  et  du  portail.  Le  plafond 
ff  sera  en  forme  circulaire,  plus  élevé  que  celui  des 
((  collatéraux  ;  il  sera  en  planche.  Les  colonnes  auront 
«  15  pieds  de  hauteur.  Les  murs  seront  faits  à  nouveau 
(f  et  couverts  d'une  corniche  ;  la  pierre  de  taille  viendra 
((  des  carrières  de  Lamothe.  La  flèche  du  clocher  sera 
((  de  forme  octogone,  plus  grande  que  l'ancienne,  qui 
((  était  trop  petite  »  (1). 

C'était  un  beau  rêve,  mais  il  ne  fut  pas  réalisé  com- 
plètement. Deux  colonnes  en  avant  du  chœur  soute- 
nant un  christ  en  plomb  sur  une  croix  en  bois,  le  mur 
du  côté  du  nord,  auquel  est  appuyée  la  chaire,  retiré 
selon  le  devis  pour  permettre  d'élever  l'autel  de  saint 

(1)  Archives  dn  déparlement  de  la  Haute-Maroe,  série  C,  liasse  n*>  8. 


-  in  - 

Nicolas,  furent  les  seuls  travaux  accomplis.  C'est  Té- 
•glise  actuelle. 

Plus  tard,  en  18:21,  furent  posés  les  deux  tableaux 
des  petits  autels  représentant  saint  Nicolas  et  TAssonip- 
tion  de  la  Très  Sainte  Vierge,  fête  patronale  de  la  pa- 
roisse. Cette  même  année,  le  christ  en  plomb  fut  reposé 
sur  une  croix  en  fer  et  de  proportions  convenables^  tel 
qu'il  existe  aujourd'hui.  En  même  temps,  on  réparait 
la  toiture,  on  refaisait  les  jointements  et  les  enduits,  et 
sur  les  murs  on  posait  du  blanc  à  la  colle  et  à  la 
chaux  (I).  Six  fenêtres  en  plein  ceintre,  dont  deux  au 
nord  et  quatre  au  midi,  donnent  une  lumière  très  vive 
à  l'intérieur;  une  septième,  plus  petite  et  carrée,  pro- 
jette sur  le  sanctuaire  une  clarté  plus  douce  et  fait  face 
à  un  magnifique  tableau  de  l'Assomption. 

La  tour  du  clocher  est  carrée  et  surmontée  d'une 
flèche  à  six  pans  ;  en  avant,  la  porte,  avec  fronton 
triangulaire  sans  décors. 

Le  beffroi,  qui,  en  1819,  ne  supportait  qu'une  cloche 
pesant  490  kilos,  subit  un  changement,  pour  permettre 
de  poser  une  seconde  cloche  du  poids  de  323  kilos. 
«  Elle  sera,  dit  le  contrat,  couh'e  en  bon  métal,  com- 
«  posé  de  quatre  parties  de  cuivre  et  une  partie  d'étain, 
«  et  toutes  les  lournitures  et  ouvrages  relatifs  à  ^a 
«  coulée,  pose,  seront  à  la  chai'ge  de  Tentrepreneur  ; 
«  le  battant  sera  en  fer  battu  et  pèsera  l  i  kilos  »  (â). 
Ces  deux  cloches  ne  contentèrent  pas  la  population. 
Aussi  lurent-elles,  en  I8i7,  hvn'os  à  la  fonderie  Barret 
frères,  à  Breuvannes  (Haute-Marne),  pour  y  être  reton- 
dues et  servir  au  coulage  des  trois  cloches  qui  existent 
aujourd'hui. 

(1)  Archives  du  département  de  1»  llauie-Marne,  liasse  0-348. 

(2)  Idem. 


L'horloge  fut  placée  dans  la  tour  en  1821  (1). 

A  côté  de  l'église,  sur  le  même  plan,  au  nord,  le  pres- 
bytère. Il  est  modeste,  simple,  mais  très  agréablement 
situé.  Quant  aux  pasteurs  qui  furent  chargés  de  régir 
la  paroisse  de  Rizaucourt,  nous  n'avons  pas  ici  à  ra- 
conter leur  histoire,  pas  plus  que  nous  ne  l'avons  fait 
pour  les  instituteurs,  mais  nous  ne  saurions  omettre 
de  signaler  leurs  noms,  la  durée  et  quelques  particyla- 
rités  intéressantes  de  leur  ministère.  Le  plus  ancien 
que  nous  puissions  citer  est  : 

1-  Humbert,  vers  1-240  à  1-250. 

En  124i,  au  mois  de  novembre,  Etienne,  abbé  de 
Clairvaux,  accorde  à  Humbert,  curé  de  Rizaucourt  et 
Buchey,  sa  vie  durant,  toute  la  part  de  dîmes  de  vin 
que  lesdits  religieux  ont,  tant  à  Buchey  qu'à  Rizau- 
court, ainsi  que  celle  qui  leur  revient  in  Jinagio  de 
Bosco  Radulphi,  Au  décès  d'Humbert,  lesdits  religieux 
rentreront  paisiblement  et  librement  dans  leurs  droits. 
En  récompense  de  ce  bienfait,  de  son  côté,  ledit  curé 
de  Rizaucourt  donne  aux  religieux  ses  biens,  comme  il 
est  désigné  dans  la  charte  (2). 

A  la  mort  d'Humbert,  les  religieux  rentrèrent  en 
effet  dans  leurs  droits  ;  mais,  en  1251,  une  dispute  eut 
li^  entre  eux  et  Pierre,  seigneur  de  Rizaucourt,  au 
sujet  de  la  donation  faite  par  Humbert  en  leur  faveur 
de  tous  ses  biens  meubles  et  immeubles.  Pierre  aurait 
saisi  tous  ces  biens.  De  là  un  procès  qui  se  termina 
en  ce  sens  que  les  religieux  abandonnèrent  au  seigneur 
tous  les  immeubles.  L'acte  est  du  mois  de  mars 
1251  (3). 

(t)  Archives  da  département  de  la  Haute-Marne,  liasse  0-348. 
(i)  Bibliothèque  do  département  de  l'Aube,  fonds  de  Clairvaux,  ma- 
nuscrit 731. 

(3)  Bibliolhëque  du  déparlement  de  l'Aube,  manuscrit  731. 


-  119  - 

20  X»**,  vers  1400. 

Relation  de  Oudinot  Ancher,  prévôt  de  Barysur-Aube, 
aux  S"  du  Parlement,  à  Paris,  lequel  a  fait  inlormation 
contre  le  curé  de  Buchey  (et  Rizaucourt),  sur  certaines 
complaintes  que  les  habitants  des  villages  de  Clairvaux 
avaient  faites  par  devant  mes  dits  s"  et  avaient  impê- 
tré  en  mandement  royal  pour  cause  que  le  dit  curé 
imposait,  à  ses  paroissiens,  grande  somme  d'argent 
pour  les  mortuaires  et  administrations  des  sacrements, 
au  moyen  de  quoy  plusieurs  demeuraient  sans  recevoir 
le  saint  sacrement  de  Tautel.  Lequel  Oudinot  avait 
trouvé  le  dit  curé  coupable  de  ce  que  dessus  ;  par  quoy 
il  lui  avait  lait  deffense,  sous  peine  de  dix  marcs  d'ar- 
gent, qu'il  n'exigeât  plus  de  ses  paroissiens  du  dit  lieu 
aucune  somme  excessive  ou  indue  pour  l'administra- 
tion dessacrementsdel'Eglise.  — 14 décembre  140!  (1). 

3*»  Nicolas  Cugny,  vers  1510  à  iol5. 

Il  dut  avoir  des  démêlés  avec  les  religieux  de  Clair- 
vaux,  car  une  sentence  du  bailli  de  Chaumont  ou  de 
son  lieutenant  nous  dit  que  messire  Nicolas  Cugny, 
prêtre,  curé  de  Rizaucourt  et  Bûché,  doit  jouir,  sa  vie 
durant,  de  certaine  vigne  à  lui  appartenant,  séante  au 
finage  de  Bûché,  sans  payer  aucune  redevance  à  l'église 
de  Clairvaux  et,  après  son  décès,  la  dite  vigne  sera  re- 
devable envers  icette  église  de  quinze  deniers  portant 
lots  et  ventes.  Au  dos  de  laquelle  sentence  est  la  quit- 
tance de  100  sols  tournois  que  le  dit  curé  a  reçu  pour 
les  dépens  du  procès.  Ce  fut  fait  le  27°  jour  du  mois  de 
décembre  1514  (-2). 

4»  N.  Miguet,  curé  en  1516  (3). 

(1)  Bibliothèque  du  déparlemeni  de  l'Aube,  manuscrit  731.  —  Le  nom 
du  curé  n'est  pas  désigné. 

(2)  Bibliothèque  du  département  de  l'.Aube,  manuscrit  731. 

(3)  Roussel.  —  Diocèse  de  Lan  grès. 


o*»  Jean  d'Igny,  vers  1530  à  1550  environ. 

Jean  dlgny  était  religieux  de  Molesme  quand  il  de- 
vint curé  de  Rizaucourt.  Il  était,  de  plus,  de  la  famille 
d'Igny,  seigneurs  du  lieu.  Le  produit  des  dîmes  amena 
entre  lui  et  les  religieux  de  Glairvaux  différents  procès 
et  une  sentence  fut  d'abord  prononcée  contre  Jean 
d'Igny,  religieux  de  Molesme,  curé  de  Rizaucourt.  Jean 
d'Igny  revendiqua  ses  droits,  mais  la  sentence  touchant 
les  dimes  «  tant  anciennes  que  novales  des  grains  et 
«  fruits  croissans  es  paroisses  et  finages  de  Buchey  et 
«  Rizaucourt  fut  maintenue  en  laveur  des  religieux  à 
((  la  date  du  16"  jour  de  mai  I53i,  avec  exécution  de 
«  ladite  sentence  par  Maurice  Baillot,  sergent  royal, 
«  résidant  à  Bar-sur-Aube  ))(!). 

Dans  la  suite,  les  doux  parties  transigèrent,  et  ce 
n'est  qu'en  1342  que  l'entente  eut  lieu  (û\. 

Les  dates  nous  permettent  de  supposer  que  le  suc- 
cesseur immédiat  de  Jean  d'Igny  fut  : 

6»  Jean  Letèvre,  qui  mourut  en  1565. 

Il  était  ex-secrétaire  de  l'évêclié  et  ex-curé  de  Quin- 
cey  (Aube). 

Il  eut  deux  vicaires  successifs  :  Jacques  Bouillevaux, 
en  1560,  puis  Bernard  Nodol,  à  la  fin  de  l'année  1560. 
Ce  dernier  devint  curé  de  Maranville  (3). 

1^  Martin  Girard,  gradué  du  diocèse  de  Troyes,  en 
1566. 

8o  CUristophe  Giffard,  concurrent  en  1566. 

9«  Pierre  Tabert,  en  1570,  où  il  meurt. 

10*'  Nicolas  Carré,  1570  à  1576.  Il  était  du  diocèse  de 
Rouen.  Il  eut  un  vicaire,  Simon  Durand,  né  à  Ailleville 

(1)  Bibliothèque  du  déparleraent  de  l'Aube,  manuscrit  731. 

(2)  Idem. 

(3  Houssel.  —  Dioci'se  de  Laiigies.  En  lo60,  Guillaume  Legrand, 
prêtre  retiré,  mourait  a  Uizaucouit,  son  pays  natal. 


_  î2i  _ 

(Aube),  ordonné  prêtre  en  1537,  puis  vicaire  de  Rizail- 
court  en  1870,  et  enfin  prébendier  de  Bar-sur- Aube  en 
1574.  Nicolas  Carré  mourut  à  Rizaucourt  en  1576. 

11«  Jean  Rainfroy,  1576  à  1580.  II  était  du  diocèse 
d'Avranches  et  eut  comme  vicaire,  en  1576,  Bernard 
Martin,  nommé  curé  d'Arconvilie. 

12«  Jean  Jeffin,  1580  à  1587,  religieux  cistercien. 

13**  Hugues  Lebon,  1587,  cistercien.  Il  meurt  cette 
année  même. 

14*»  Antoine  Besançon,  1587.  Il  ne  lait  qu'apparaître. 

1 5°  Gérard  Maitrot,  1 587  à  1 588,  puis  curé  d'Arcon  ville. 

16<»  Robert  Brocard,  1588,  pendant  quelques  mois 
seulement.  Il  était  ex-curé  de  Balot. 

17*»  François  Lancelot,  ordonné  en  1575,  curé  de  Ri- 
zaucourt en  1 588. 

18°  Jacques  Pigeot,  16i7  à  1678. 

19°  François  Ragot,  1678  à  1680,  puis  curé  de  Maisey- 
les-Sec  (Côte-d'Or). 

20o  François  Jeudy,  1680  à  1745,  où  il  meurt,  âgé  de 
90  ans.  François  Jeudy  eut  des  discussions  répétées 
avec  les  religieux  de  Clairvaux  au  sujet  du  paiement  de 
bineur  à  Buchey  (1). 

21*»  Edme  Collin,  né  à  Chaumonl  en  1710,  prêtre  en 
1735,  vicaire  d'Ancy-le-Franc  (Yonne)  1738,  curé  de 
Thors  (Aube),  puis  curé  de  Rizaucourt,  1745  à  1759,  et 
ensuite  de  Crenay. 

22°  Antoine-François  Annequin,  ex-vicaire  de  Velles, 
1759  à  1761,  puis  curé  de  Voisines. 

23°  Nicolas  Silvestre,  ex- vicaire  de  Charmoy,  1761  à 
1781,  puis  curé  des  Loges. 

24o  Louis  Cousin,  ex- vicaire  de  Rennepont,  1781  à 
1791,  fidèle  et  déporté. 

1)  Archives  du  déparleinent  de  l'Aube.  3  H.,  69. 


-  122  — 

250  Antoine  Verney,  ex-curé  de  Cour-l'Evêque,  1*791 
à  1793,  prêtre  intrus  et  constitutionnel,  installé  dès  le 
2!  février  1791,  fît  plusieurs  mariages  qui  furent  réha- 
bilités par  M.  Babouot  (1). 

26«  Claude  Babouot,  ex-vicaire  et  prébendier  de  Châ- 
teauvillain,  desservant  en  1795  à  Rizaucourt.  En  1797, 
le  8  septembre,  il  baptise.  Reine-Marguerite,  née  ce 
jour,  de  Pierre  Frampas,  vigneron,  et  Marguerite  Blon- 
deau.  Puis  son  nom  disparaît  pour  quelques  années.  A 
son  retour  à  Rizaucourt,  il  écrit  au  bas  de  cet  acte: 
«  A  ce  moment  j'ai  été  contraint  de  me  rendre  en  ré- 
«  clusion  et  n'ai  pu  revenir  à  Rizaucourt  qu'au  mois 
«  d'août  mil  huit  cent.  Rizaucourt  et  Buchey  lurent 
«  alors  desservis  quelque  temps  par  M.  Collas,  religieux 
((  bernardin,  qui  a  laissé  les  notes  ci-jointes,  ensuite 
«  par  M.  le  curé  de  Saulcy  et  autres,  dont  il  ne  reste 
a  aucun  document.  Pendant  cette  réclusion,  M.  Cousin, 
«  curé  légitime  de  Rizaucourt  et  Buchey,  a  fait  sa  dé 
«  mission  en  ma  laveur  entre  les  mains  des  légitimes 
«  grands  vicaires,  qui  m'ont  nommé  à  sa  place  •,  signé  : 
Babouot  (2).  Son  premier  acte,  du  16  novembre  1800, 
est  le  baptême  de  Marie-Anne  Ligerot  (3).  En  1803,  il 
fut  nommé  curé  de  Vaudrémont,  mais  il  refusa  et  vou- 
lut rester  curé  de  Rizaucourt  jusqu'à  sa  mort,  arrivée 
le  24  février  1831. 

27°  Antoine  Gaillet,  ex  curé   de 
1836,  puis  curé  de  Germaines. 

28*»  Denis  R«nrîo  ^  -  — 
curé  de 
où  il  mv  *ip  «.  '^ 

(2)  Acli>  ^  -^^^        i»-«r:^':r 

(3)  l.es  -    ^ 
et  fînissen-                 «      î*  '     -    "^^ 


^sjMmr  au   infi  '^j.  • 


—  1-23  - 

29o  Cbarles-Nicolas  Multier,  né  à  Maran ville  en  1799, 
ordonné  prêtre  à  Troyes  en  1826,  vicaire  de  Mussy- 
l'Evêque18â6  à  18-28,  curé  de  Pel-et-Der  18à8à1837, 
ensuite  de  Thors  1837  à  18ii,  revient  alors  au  diocèse 
de  Langres,  comme  curé  de  Rizaucourt  1844  à  1870, 
et  enfin  se  retire  à  Marbéville,  où  il  meurt. 

30*»  Nicolas-Zéphirin  Rozier,  né  à  Gonaincourt  en 
1844,  ordonné  prêtre  en  1867,  vicaire  à  Sommevoire 
1867  à  1871,  curé  de  Rizaucourt  1871  à  1893,  et  curé  de 
Chalvraines  1893...  • 

31<»  Paul-Louis  Euvrard,  né  à  Morancourt  en  1867, 
ordonné  prêtre  en  1891,  vicaire  à  Melay  1891  à  1893, 
curé  de  Rizaucourt  1893  à  1898,  puis  curé  d'Anglus 
1898... 

32*  Camille-Eugène  Donot,  né  à  Saint-Dizîer  en  1871. 
Ordonné  prêtre  en  1896,  vicaire  de  Brousseval  1896  à 
1898,  curé  de  Rizaucourt  1898  à  1902,  puis  deCirlon- 
taines-en-Ornois  1902... 

33<>  Marie-Camille- Zenon  Remy,  né  à  Maisoncelles  en 
1863.  Ordonné  prêtre  en  1890,  vicaire  à  Wassy  1890  à 
1892,  curé  de  Thol-les-Millières  1892  à  1893,  de  Cirlon- 
taines-en-Ornois  1893  à  1902,  et  de  Rizaucourt  1902. . . 

La  paroisse  de  Rizaucourt  fit  de  tout  temps  partie  du 
diocèse  de  Langres.  Avant  la  Révolution,  elle  dépendait 
du  doyenné  rural  de  Bar-sur-Aube  et  de  Tarcliidiaconé 
du  Barrois,  avec  Bar  sur-Aube  pour  chef- lieu.  Après 
1793,  elle  fut  rattachée  au  doyenné  de  Juzennecourt  et 
à  Tarchidiaconé  de  Chaumont,  telle  qu'elle  est  aujour- 
d'hui. 

Si  depuis  la  Révolution  la  plupart  des  desservants  de 
nos  campagnes  vivent  d'un  modeste  traitement,  auquel 
s'ajoute  un  casuel  très  souvent  sans  importance,  il  n'en 
était  pas  de  même  autrefois.  La  cure  de  Rizaucourt, 
sous  ce  rapport,  n'était  pas  à  dédaigner,  surtout  si  Ton 


Compare  la  valeur  ancienne  de  l'argent  avec  sa  valeur 
actuelle.  Voilà  pourquoi  Rizaucourt  eut  toujours  son 
curé. 

Sans  parler  de  ce  qui  lui  était  accordé  comme  bineur 
à  Bucliey,  le  curé  de  Rizaucourt  vivait  du  revenu  de 
certains  immeubles  attachés  à  la  cure  ou  à  la  fabrique, 
tels  que  terres  arables,  prés,  vignes,  maisons,  et  c'est 
ce  qu'on  appelait  vulgairement  le  bouoerot,  dont  le  pro- 
duit fut  variable. 

En  1600,  il  était  de  50  livres. 

En  1730        ~       350    — 

En  1732        —       350    ~ 

En  1760        —       380    — 

En  1765        —       637    — 

Cette  même  année  1765,  la  dîme  rapportait  24  livres 

8  sous  (H. 

A  la  Révolution,  on  le  sait,  les  biens  possédés  par  le 
clerg(i,  à  différents  litres,  quel  qu'en  lût  l'usage,  furent 
confisqués  et  mis  en  vente  au  profit  de  la  nation,  et 
alors  une  rente  annuelle  de  neuf  cents  francs  remplaça 
le  bouverot.  Aux  archives  départementales  de  la  Haute- 
Marne  nous  avons  trouvé,  sinon  pour  tout,  du  moins 
pour  une  partie,  l'estimation  qui  en  fut  faite  et  le  prix 
de  vente  : 

1*»  Le  11  avril  1792,  en  exécution  des  décrets  de  l'As- 
semblée nationale  des  14,  31  mai,  25,  26,  29  juin  et 

9  juillet  1791,  sanctionnés  par  le  Roy,  le  sieur  J.-B.  La- 
gneau,  demeurant  à  Rizaucourt  et  déclarant  «  être  dans 
«  l'intention  d'acquérir  un  bien  national  dont  la  dési- 
«  gnation  suit  »,  il  fut  procédé  à  son  estimation,  sa- 
voir :  quinze  hommes  de  vignes,  dont  «  onze  en  la 
«  contrée  appelée  Roujet;  un  homme  aux  Acquines  ; 

(1)  Abbé  Roussel.  —    \je  diocèse  de  Langres.  Histoire  el  stalisliqiie. 


—  128  — 

«  trois  hommes  derrière  la  cure  ».  Le  tout  «  nous  les 
«  avons  estimés  dans  leur  totalité  être  d'un  revenu 
((  net  annuellement  de  8  livres  donnant.  Conséquem 
«  ment,  le  principal  étant  de  la  première  classe,  le  re- 
«  venu  est  fixé  à  176  livres  ». 

2°  Ce  même  jour  et  sur  la  demande  du  même  ci- 
toyen, «  un  quart  de  pré,  au  lieu  dit  la  Noire  prairie, 
«  estimé  de  revenu  annuellement  3  livres,  formant  le 
«  principal,  étant  de  la  première  classe,  66  livres  ». 
Signé  :  Girard  (!). 

Ces  deux  lots,  ainsi  estimés  comme  revenu,  furent-ils 
achetés  par  J.  B.  Lagneau?  Nous  l'ignorons,  mais  nous 
avons  lieu  de  le  croire. 

3°  L'an  troisième  de  la  République,  en  floréal  (du  21 
avril  au  20  mai  1793),  il  est  fait  l'estimation  de  deux 
lots  provenant  de  la  Fabrique. 

Le  premier  est  «  une  maison  située  à  Rizaucourt,  rue 
«  de  Vaugon,  consistant  en  une  cuisine,  chambre  der- 
«  rière  et  écurie  attenant;  en  une  grange  contre  le 
«  pignon  ;  au  levant  est  adossé  un  four  avec  poulailler 
«  dessus  et  rang  à  porc  dessous.  Contre  le  même  pi- 
«  gnon,  jusque  près  le  ruisseau,  en  laissant  cependant 
«  la  largeur  suffisante  pour  le  chemin,  est  un  empla- 
«  cément  à  ladite  maison.  Au  nord  est  un  jardin  pota- 
«  ger  entouré  de  haies.  Estimation  1.490  livres».  Le 
22  mars  179i,  celle  maison  avait  été  louée,  pour  un  an, 
moyennant  130  Uvres,  à  Hyacinthe  Gérard,  de  Chau- 
mont  (2).  Dans  l'acte,  il  est  stipulé  que  le  prix  en  sera 
payé  entre  les  mains  du  receveur  des  domaines  de  l'ar- 
rondissement. 

Le  deuxième  lot  consiste  en  «  deux  petits  prés  situés 
au  lieu  dit  sur  le  Ruisseau  du  Vaugon  »  estimés  «  cha- 

(1)  Archives  du  département  de  la  Haute-Marne,  série  Q,  n*  69. 

(2)  Archives  du  département  de  la  Haute-Marne,  série  Q,  n*  460. 


—  126  — 

Clin  à  80  livres,  total  160  livres  ».  Nous  ne  savons  par 
qui  ces  deux  lots  furent  achetés  (1). 

4®  L'an  6  de  la  République,  le  9  germinal  (59  mars 
1798),  nous  signale  une  vente  de  biens  nationaux,  sa- 
voir :  «  Une  petite  vigne  d'une  journée  et  demie,  située 
«  derrière  l'église  et  provenant  de  la  Fabrique  ».  Elle 
lut  vendue  le  18  germinal,  au  prix  «  de  dix-huit  cents 
«  livres  au  citoyen  Hilairc  Perrière,  de  Ghaumont  »  (:2). 

Tels  étaient  approximativement,  car  nous  n'avons  pas 
tout  dit,  faute  de  documents,  les  biens  constituant  les 
revenus  du  curé  de  Rizaucourt,  et  ce  n'était  pas  là  ses 
uniques  ressources.  Outre  une  indemnité  qu'il  recevait 
pour  les  services  religieux  à  Buchey,  il  percevait  encore 
le  produit  des  dîmes  sur  au  moins  tout  ce  qui  n'appar- 
tenait pas  au  seigneur  ou  aux  religieux  de  Clairvaux  (3). 

Il  avait  ensuite  le  casuel  ou  produit  des  honoraires 
et  oblations  pour  les  diverses  fonctions  du  culte  ;  aussi, 
sans  vivre  dans  l'opulence,  il  avait  une  certaine  aisance 
qui  ne  s'est  plus  rencontrée  depuis. 

A  côté  du  curé  et  du  seigneur,  les  religieux  de  Clair- 
vaux  avaient,  eux  aussi,  des  revenus  et  des  biens  dus  à 
leurs  acquisitions  autant,  sinon  plus,  qu'aux  libéralités 
des  âmes  pieuses. 

C'est  ainsi  qu'Hulric  Duménil  vendit  à  l'abbaye  de 
Clairvaux,  moyennant  300  livres  de  provins,  tout  ce 

(1)  Archives  du  département  de  la  Haute-MarDe,  série  Q,  n*  69. 

(2)  Archives  du  département  de  la  Haute-Marne,  série  Q,  n"*  395-396. 

L'ahbé  Roussel,  qui,  à  son  aise,  put  consulter  les  archives  départe- 
mentales, résume  la  vente  en  1793  des  biens  nationaux,  tant  de  la  cure 
que  de  la  fabrique  : 

A  la  cure  :  prés,  705  livres;  à  la  fabrique  :  prés  en  9  lots.  13.130 
livres  ;  maisons  et  dépendances,  12  100  livres  ;  terrages.  7.175  livres  ; 
vignes  en  4  lots,  865  livres  ;  totsl  33  975  livres. 

Le  diocèse  de  Langres.  —  Histoire  et  statistique. 

(3)  La  dfme  pour  le  vin  était  due  à  la  treizième  bottée.  Les  deux 
tiers  étaient  aux  religieux  de  Clairvaux  et  le  liers  au  curé.  —  Archives 
du  département  de  l'Aube,  3  H,  69. 


—  127  — 

qu'il  possédait  à  Rizaucourt,  Buchey,  Beurviile,  etc.  (1). 
La  dime  de  tous  leurs  biens  était  versée  au  diocèse. 
«  Parmi  les  charges  annuelles  de  Clairvaux,  lisons- 
«  nous  dans  la  déclaration  des  biens  et  revenus  de 
«  l'abbaye,  31  octobre  1773,  il  y  a  les  dîmes  que  l'ab- 
«  baye  paie  annuellement  au  diocèse  et  montant  à 
«  15.573  livres  J6  sols  et  6  deniers,  compris  les  dé- 
«  cimes  de  la  cure  de  Longchamps.  11  y  a  d'autres 
«  charges  et  prestations  annuelles,  mais  les  fermiers 
«  sont  chargés  de  les  acquitter  sans  diminution  du 
((  prix  de  leurs  baux  »  (2).  Dans  cette  somme,  Rizau- 
court avait  sa  part  proportionnelle.  Car  les  religieux 
y  possédaient  13  pièces  de  terres  louées  10  livres  à  leur 
admodiateur  de  Buchey  (Euvrard),  et  3  au  meunier  du 
moulin  à  vent.  Ensemble,  ces  terres  formaient  une 
contenance  de  41  arpents  et  20  cordes,  ou,  selon  une 
autre  mesure  du  temps,  54  fauchées  70  cordes.  Le  prix 
du  bail  montait  avant  1777  à  410  livres,  en  1777  à  610 
livres,  soit  une  augmentation  de  200  livres.  Des  blés, 
avoines,  sombres,  prés,  en  formaient  l'objet,  et  les  lo- 
cataires devaient  encore  donner  aux  religieux  douze 
chapons  estimés  9  livres  (3). 

A  la  Révolution,  tous  ces  biens  furent  confisqués  et 
vendus.  «  Deux  pièces  de  prés  sises  à  Rizaucourt,  dé- 
«  pendant  de  l'abbaye  de  Clairvaux,  telles  qu'elles  se 
<c  consistent  et  telles  qu'elles  étaient  louées  au  citoyen 
«  Pierre  Prignot,  meunier  à  Buchey,  moyennant  300 


(1)  Carnandel.  —  La  Haute-Marne. 

(2)  Archives  da  département  de  la  Hante-Marne,  carton  Clairvaux. 
L'acte  est  signé  :  H.  Lebloy,  abbé  de  Clairvaux  ;  Gervaise,  prieur  de 
Clairvaux  ;  Bautaire,  maître  de  loix  ;  frère  Gauthier,  vertier  employé 
dans  les  travaux  d'imprimerie)  ;  frère  Dreux,  bouvier. 

(3)  Archives  du  département  de  la  Haute-Marne, 'carton  Clairvaux. 
Déclaration  des  biens  en  1786. 


—  128  — 

«  livres  par  an,  furent  adjugées  à  François  Chaillon 
((  pour  seize  mille  deux  cents  livres  de  foin  »  (1). 

L'acte  eut  lieu  Tan  3  de  la  République,  7  prairial 
(il  mai  1795)  (2). 


II 

A  côté  de  l'autorité  ecclésiastique  et  religieuse,  il  y 
avait,  à  Rizaucourt,  l'autorité  laïque  et  civile. 

Né  avec  le  château,  avec  lui  le  village  devait  suivre 
révolution  des  siècles. 

Mais  ce  qui  nous  reste  du  château  ne  nous  permet 
guère  de  préciser  ce  qu'il  était  autrefois. 

Gomme  souvenir  de  son  premier  état,  nous  n'avons 
plus  que  des  murs  très  épais  au  milieu  desquels,  au 
rez-de-chaussée,  se  trouvent  deux  vastes  salles,  dans 
chacune  desquelles  une  cheminée  haute  et  large. 
Comme  les  plaques  du  foyer,  ces  cheminées  sont  sans 
décors  et  sans  armoiries.  Ces  salles  n'étaient  donc  pas 
la  résidence  privilégiée  des  seigneurs.  Leurs  apparte- 
ments réservés  étaient  au  premier  étage,  aujourd'hui 
le  grenier. 

Là  également  les  salles  étaient  spacieuses,  mais  plus 
décorées.  De  riches  motifs  de  sculpture  enjolivaient  le 
manteau  des  cheminées. 

Le  manteau  de  l'une  des  deux  qui  nous  restent  se 
divisait  en  trois  parties.  Au  milieu  de  la  partie  du  cen 
tre,  et  surmonté  d'un  plumet,  un  écu  d'azur  chargé  de 
deux  lions  d'or.  La  partie  de  droite,  comme  celle  de 
gauche,  est  formée  de  qualre  panneaux  ;  le  premier,  du 

(1)  Archives  du  déparlemenl  de  la  [laiile-Marnc,  série  Q,  n**  460. 

(2)  L'abbé  Roussel.  —  Le  diocèse  de  Langres  —  nous  dil  que  la  ferme 
de  l'abbaye  de  Claîrvaux  à  Rizaucourt,  unie  à  celle  de  Bucliey,  fut 
vendue  25  600  livres. 


-  129  — 

côté  droit  et  dans  le  haut,  représente  un  sujet  mécon- 
naissable, tant  il  est  mutilé.  A  côté,  un  poisson  plon- 
geant. Les  deux  panneaux  du  dessous  représentent, 
chacun  en  leur  cadre,  un  guerrier.  L'un,  le  premier, 
semble  tenir  une  épée  qu'il  lève  haut  et  ferme,  comme 
pour  aller  au  combat  ;  le  second  semble  prêt  à  Irapper 
iort.  La  suite  du  récit  se  continue  sur  la  troisième 
partie  du  manteau.  L'un  des  panneaux  ne  nous  dit 
rien,  parce  qu'il  est  brisé.  Le  voisin,  un  guerrier  y  est 
représenté  tenant  un  fanal,  comme  pour  éclairer  ceux 
qui  dans  les  deux  panneaux  inférieurs  semblent,  l'un 
marcher  de  Tavant  et  charger  l'ennemi,  tandis  que 
l'autre,  gravissant  une  colline,  présente  un  semblant 
de  parchemin,  indiquant  sans  doute  les  conditions  de 
la  paix  si  la  place  se  rend. 

Au-dessous  de  ce  manteau,  la  bande  de  cheminée  est 
ornée  de  trois  médaillons  représentant  des  têtes  aujour- 
d'hui méconnaissables,  tant  la  colère  des  révolution- 
naires s'est  acharnée  contre  elles,  qui,  du  reste,  étaient 
plus  à  portée  de  leurs  coups.  Ajoutons  enfin  que  la 
corniche  au-dessous  du  plafond  est  ornée  de  denticules. 

La  cheminée  de  la  seconde  salle  peut  paraître  moins 
chevaleresque,  mais  elle  n'en  est  [)as  moins  artistique. 
Nous  donnons  le  croquis  d'une  partie. 

Son  style  gothique  pur  est  du  xiv  siècle.  Comme 
celui  de  la  précinlente  cheminée,  le  manteau  de  celle- 
ci  se  compose  de  trois  parties.  De  chaque  côti»,  des 
sculptures  indemnes  du  vandalisme  révolutionnaire. 
Au  milieu,  un  écu  surmonté  d'un  casque.  A  notre 
grand  regret,  nous  ne  pouvons  dire,  en  figure,  ce 
qu'étaient  cet  écu  et  ce  casque,  tant  ils  sont  mutilés 
et  difficiles  à  reproduire.  Seul,  le  cimier  terminé 
par  une  tête  couronnée,  à  l'extrémité  d'une  hanche  et 
flanquée  au-dessous  de  la  corniche,  fut  épargné.  Celte 


—  130  — 

tèteest  d'or,  le  menton  est  couvert  d'une  longue  barbe  ; 
sur  cette  tête,  une  couronne  d'or.  A  la  voir,  on  croirait 
presque  revivre  au  temps  de  la  chanson  de  Roland, 
car  elle  semble  nous  rappeler  ce  vieux  Cliarlemagne,  à 
la  barbe  longue  et  chenue,  et  la  valeur  de  ses  preux.  11 
devait  être  un  brave,  ce  vaillant  baron  de  Rizaucourt, 
qui  avait  des  armes  de  noblesse  si  belliqueuses. 

Ces  cheminées,  à  elles  seules,  suffisent  pour  nous 
permettre  d'affirmer  qu'autrefois  le  château  était  très 
élevé.  Ce  ne  fut  qu'après  1789  qu'il  lut  réduit  à  l'état 
lourd  et  abaissé  dans  lequel  nous  le  voyons  aujourd'hui, 
sans  plus  d'apparence  extérieure  que  celle  d'une  grosse 
maison  de  culture. 

Selon  un  plan  de  1812,  alors  que  déjà  sans  doute 
bien  des  translormations  avaient  eu  lieu,  il  est  représenté 
sous  la  lorme  d'un  quadrilatère,  dont  deux  côtés,  le 
nord  et  l'ouest,  sont  le  château  proprement  dit;  les 
deux  autres,  à  l'est  et  au  sud,  sont  composés  de  bâti- 
ments séparés,  formant  les  dépendances  ou  la  résidence 
des  serviteurs.  Au  centre  de  ce  quadrilatère,  une  cour 
et,  au  dehors,  des  (ossés  qui  n'existent  plus,  mais  dont 
la  trace  est  encore  marquée  sur  le  plan  de  cette  époque. 
A  l'ouest  et  au  sud,  signalons  encore  différentes  pierres 
longues  et  larges,  scellées  dans  les  murs  à  l'intérieur 
de  la  cour  et  représentant  les  armoiries  de  différents 
seigneurs,  mais  les  jacobins  de  1789  ne  les  épargnèrent 
pas  ;  deux  cependant  étaient  encore  assez  bien  conser- 
vées quand,  il  y  a  quelques  années,  le  propriétaire  de 
l'ancien  château,  afin  de  mieux  aménager  sa  maison, 
les  fit  enlever,  et  les  enfants  leur  infligèrent  le  sort  que 
la  Riîvolution  n'avait  pas  osé  ou  plutôt  avait  oublié  de 
leur  faire.  A  les  bien  examiner  cependant,  l'une  nous 
laisse  deviner,  dans  les  armoiries,  un  vallon  et,  sur  la 
colline,  un  château  avec  une  tour  carrée  et  surmontée 


—  131  — 

d'une  flèche.  Dans  le  lointain,  on  croit  reconnaître  une 
colline.  La  cour  intérieure  du  château  possède  une 
croix.  L'entrée  est  représentée  par  un  pont-levis.  Répé- 
tons-le, tout  cela  est  mutilé  et  nous  n'osons  l'affirmer 
comme  très  exact;  nous  ne  pouvons  davantage  dire 
quel  seigneur  elles  représentaient. 

«  La  seigneurie  de  Rizaucourt  était  laïque  et  avait  Iç 
«  titre  de  baronnie  »  (I).  Bien  que  les  seigneurs  eussent 
été  désignés  sous  le  titre  de  chevalier,  homme  lige, 
escuyer,  baron,  ils  n'en  étaient  pas  moins  tous  barons, 
car  autrefois  ce  titre  n'était  qu'un  titre  générique  pour 
désigner  toute  espèce  de  grand  seigneur,  et  c'est  seu- 
lement quand  la  hiérarchie  féodale  fut  constituée  que 
le  baron  lut  un  seigneur  inlérieur  au  comte  et  supé- 
rieur au  simple  chevalier.  En  outre,  «  les  baronnies, 
€  nous  dit  J.  Née  de  la  Rochelle,  avaient  le  droit  de 
«  marquer  leur  justice  par  quatre  piliers,  de  dominer 
«  sur  trois  chàtellenies  et  d'avoir  en  leur  justice  une 
((  abbaye  ou  un  prieuré  conventuel,  ou  un  collège  de 
«  chanoines,  avec  des  forêts,  comme  aussi  de  porter 
((  des  armes  en  figure  carrée  de  bannière  et  non  en 
«  écus  ».  C'est  pourquoi,  si  l'on  se  transporte  dans  la 
lorêt,  à  mi-chemin  entre  Rizaucourt  et  la  lerme  de 
Blinfey,  au  lieudit  «  la  Crosse  Saint-Bernard  »,  on  y 
voit,  au  nii'ieu  d'une  tranchée  forestière,  une  borne 
séparant  autrefois  les  bois  des  religieux  de  Clairvaux 
de  ceux  du  seigneur  de  RizaucourL  D'un  côté,  la  crosse 
légendaire  de  saint  Bernard,  encore  très  visible;  de 
l'autre,  les  armoiries  du  seigneur  .du  dit  Rizaucourt, 
encore  quelque  peu  visibles,  mais  trop  mutilées  pour 
pouvoir  être  di^crites.  Cependant  la  forme  de  l'écusson 
est  assez  bien  conservi'c  pour  permettre  de  dire,  avec 

(I)  Roussel,  Diocèse  de  Langres.  —  Jolibois,  la  Haute-Marne. 


—  132  — 

Née  de  la  Rochelle,  qu'ils  étaient  vraiment  barons, 
les  soigneurs  de  Rizaucourt,  bien  que  dans  les  actes 
ils  n'aient  exprimé  que  leurs  titres  plus  personnels. 
Leur  liste  doit  être  longue.  Voici  les  mieux  connus  : 

Vers  120-2,  Guillaume,  seigneur  de  Rizaucourt  :  «  Il 
«  fit  des  donations  à  l'abbaye  de  Clairvaux  qui  perce- 
ce  vait  des  dimes  sur  le  territoire  »  (l). 

Vers  1251,  Pierre,  seigneur  dont  nous  avons  parlé 
plus  haut  à  propos  d'un  différend  avec  les  religieux  de 
Clairvaux,  au  sujet  d'une  donation  faite  par  Humbert, 
curé  de  Rizaucourt  et  Buchey  (2). 

Au  mois  de  mai  1260  eut  lieu  un  «  eschange  des 
«  prez  de  la  vallée  de  Rizaucourt  avec  le  seigneur  dudit 
((  lieu,  c'est-à-dire  que  les  religieux  de  Clairvaux  luy 
((  ont  donné  les  prés  de  l'entrée  de  la  vallée  proche  du 
«  dit  Rizaucourt  pour  ceux  qui  sont  au-dessous  en 
«  descendant  vers  h^  grand  pré  proche  le  puis  Richard, 
«  que  le  dit  seigneur  leur  a  cédé,  le  tout  comme  il  est 
«  contenu  dans  la  charte  en  parchemin  du  mois  de 
((  mai  1260  »  (3). 

1267.  Pierre,  seigneur  de  Rizaucourt,  chevalier,  et 
dame  Guillemette,  son  épouse,  ont  vendu  aux  religieux 
de  Clairvaux  la  sixième  partie  de  la  lorét  de  Macuemont 
(Machaumonl)  et  tout  le  droit  qu'ils  avaient  dans  la 
dite  forêt.  Ensuite  deux  pièces  de  prés  selon  la  conte- 
nance désignée  dans  la  charte  (4). 

Vers  1268,  Pierre,  seigneur  de  Risocuria,  homme 
lige,  fait  hommage  à  Thibaut  V  «  par  deux  lois,  devant 
«  tous,  des  choses  qu'il  a  à  Risocurium  en  sang,  en 
«  ban,  en  justice  et  en  autres  choses,  de  la  moitié  des 

(I)  Roussel.  —  Diocèse  de  Langres. 

2)  Bibliothèque  du  département  de  TAube,  manuscrit  n"  731. 
(3)  Bibliothèque  du  déparlement  de  TAube,  manuscrit  n«  731' 
(4    Idem. 


-  133  — 

«  maisons  qui  sont  en  pescherie  de  Bar-sur-Aube,  des 
a  moulins  de  Chaumont  qui  sont  sur  la  Suize,  des 
a  merceries,  des  cordonneries  »  (i). 

A  la  mort  de  Thibault  V,  1270,  Henri  III,  comte  de 
Champagne,  succédait  à  son  Irère.  11  avait  épousé,  en 
1269,  Blanche,  fille  de  Robert  P',  comte  d'Artois,  et 
nièce  de  saint  Louis.  En  1274,  il  meurt  laissant  une 
fille,  Jeanne  (plus  tard  épouse  de  Philippe  le  Bel),  et 
la  régence  à  sa  iemme,  Blanche.  Les  seigneurs  de  Ri- 
zaucourt  étaient  ses  vassaux  :  a  c'est  ce  que  messire 
«  Pierre  de  Rizaucourt  tient  en  fié  de  ma  Dame  la  reine 
«  de  Navarre  en  la  chatellerie  de  Bar-sur-Aube  ;  c'est  à 
«  savoir  Risoucourt  et  les  appartenances  et  ce  qu'il  a  à 
«  Bar-sur-Aube  et  c'est  en  la  chatellerie  de  Bar-sur- 
et Aube  »  (2). 

D'autres  seigneuries  leur  appartenaient  encore  :  «  c'est 
«  ce  que  Pierre  de  Rizaucourt  tient  en  fief  de  madame 
«  la  reine  en  la  chatellerie  de  Bar  sur-Saigne,  c'est  à 
«  savoir  vile  nueve  et  les  appartenances  qu'elle  a  à 
«  Bar-sur-Saigne  »  (3). 

Vers  1271,  Guioz  ou  Guido  de  Rizaucourt,  escuyer, 
précédemment  seigneur  d'un  fief  de  Jehan  de  Roiche- 
fort,  vassal  de  madame  la  reine  de  Navarre,  à  Ausson 
[Auzon]  (Aube),  et  pour  lequel  il  devait  XV  livres  en 
bourse  en  la  foire  de  Bar-sur-Aube.  Il  abandonne  ce 
fief  de  Jehan  pour  reprendre  ensuite  celui  de  Rizau- 
court et  ses  apartenances  ;  et  il  le  tient  de  madame  la 
reine  de  Navarre  (i).  Quand  le  vassal  s'apercevait  que 
le  produit  de  ce  qu'il  tenait  en  fief  n'était  pas  suffisant 

(i)  Longnon.   —   llommagos  faits  à  Tiiibaull  V,  1:2;)<i-l276,  n"  5407. 

(2)  Longnon.  —  Rôle  de  HIanclie  d'Artois,  1272  1274,  n"  7028. 

(3)  Longnon.  —  Rôle  de  Rlanolie  d'Arlois,  1272-1274,  n«  6534.  — 
Darbois  de  Jubainville.  —  Histoire  des  ducs  et   romles  de  Champagne. 

(4    Longnon.  —  Rôle  de  Blanche  d'Arlois,  12741275.  n"  6540  et  6934. 


—  134  - 

pour  le  dédommager  des  frais  du  service  de  guerre 
auquel  ce  fiel  rassujetlissait,  il  pouvait  alors  remettre 
son  fief  au  suzerain,  et  par  ce  moyen  se  dégager  de 
l'obligation  de  le  servir. 

Ainsi  agirent  Kbal  de  Riceys,  qui  devait  deux  mois 
de  garde,  rend  son  fiel  au  comte.  Ainsi  Jean  d'Argen- 
tolles  et  beaucoup  d'autres. 

Mais,  de  suite,  ces  nobles  repassaient  au  service  d'un 
autre  seigneur,  qui  leur  promettait  un  fief  plus  consi- 
dérable. Ainsi  agit  Guioz  de  Rizaucourt  (Ij. 

1331.  Jean  de  Blumereix,  noble  homme,  chevalier  et 
sire  de  Rizaucourt.  Par  suite  de  divers  héritages,  il 
tient  de  l'église  de  Clairvaux,  en  fief  et  en  hommage, 
des  terres  sur  les  territoires  de  La  Chapelle-en-Blésy, 
Baspré  et  Argentolles  «  et  sera  tenu  le  dit  fiet  de  telle 
((  manière  et  de  telle  condition  que  le  seigneur  de  Ri- 
«  zaucourt  et  de  la  forte  maison  d'illec,  tant  présents 
«  que  futurs,  tiendront  et  doivent  tenir  perpétuelle- 
«  ment,  l'un  après  l'autre,  de  la  dite  église  en  (oy  et 
«  hommage  toutes  les  choses  dessus  dites,  cl  ne  pour- 
ce  ront  ny  devront  les  dits  seigneurs  de  Rizaucourt  et 
«  de  la  forte  maison  d'illec  les  aliéner  ny  mettre  hora 
((  de  leurs  mains  si  ce  n'était  par  la  licence  et  autorité 
«  des  dits  religieux.  Ce  fut  fail  le  9®  jour  du  mois  de 
a  novembre  1331.  Item  un  vidlmus  sous  le  scel  delà 
«  prévôté  de   Bar-sur-Aube,    22  septembre  1442  (2). 

1364.  Jean  de  Chardoigne,  chevalier.  Ce  seigneur 
voyait  d'un  mauvais  œil  les  vénérables  religieux  de  Clair- 
vaux  toucher  des  dîmes  tant  de  graines  que  de  vin  sur 
le  territoire  de  Rizaucourt.  Malgré  toutes  ses  volontés,  il 
fut  contraint  par  M.  le  bailli  de  Chaumont  de  laisser 

(1)  Brussel.  —  Txa^e  général  des  fiefs  en  France,  liv.  H,  chap.  XH. 

(2)  Bibliothèque  du  département  de  FAube,  manuscrit  n*  73t. 


—  138  — 

lesdits  religieux  user  de  tous  leurs  droits.  L'acte  fut 
donné  à  Chaumont  le  4  juillet  1364  (I). 

1426.  Jean  Viart,  seigneur  demeurant  à  Rizaucourt, 
a  pris  et  retenu  à  titre  de  loyer  pour  le  temps  et  terme 
de  trois  années,  de  Messieurs  les  Vénérables  de  Clair- 
vaux,  les  dîmes  de  blé  dudit  Rizaucourt,  appartenant 
auxdits  Vénérables  pour  et  moyennant  la  quantité  de 
quatorze  septiers  de  graines,  par  moitié  iroment  et 
avoine,  à  la  mesure  de  Bar- sur-Aube,  que  ledit  Viard 
sera  tenu  de  rendre  et  payer  auxdits  Messieurs  Véné- 
rables par  chacun  an,  au  terme  de  Saint-Martin  d'hiver 
et  la  somme  de  16  livres  8  sols  tournois  pour  le  droit 
du  rentier.  Ce  lut  fait  le  2«  jour  du  mois  d'avril  1426  (2). 

1449.  Alain  de  la  Roche,  escuyer.  Son  nom  est  connu 
par  un  acte  des  chanoines  de  Saint-Etienne  de  Troyes, 
qui  loue  pour  19  ans  à  Alain.de  la  Roche,  écuyer, 
seigneur  de  Rcseucourt,  moyennant  40  sols  tournois 
de  rente  annuelle,  l'étang  de  Varnonvilliers.  24  mars 
1449  (3). 

1494.  C'est  à  la  date  du  8  avril  1494  que,  pour  la 
première  fois,  on  rencontre  le  nom  delà  famille  d'Ogny 
ou  Igny.  C'est  cette  famille  de  nobles  et  barons  qui  fut 
le  plus  longtemps  en  possession  de  la  seigneurie  de 
Rizaucourt. 

Les  rehgieux  de  Clairvaux,  voulant  délimiter  leurs 
propriétés  sur  les  finages  et  territoire  de  Rizaucourt, 
Buchey,  Corney,  Saulcy,  Beurville,  Blinley  et  Ceffonds- 
en-Barrois,  durent  s'entendre  avec  le  seigneur  de 
Rizaucourt,  dont  les  terres  étaient  entourées  par  les 
leurs.  Il  y  eut  alors  «  un  compromis  entre  noble  dame 
«  Madame  Jeanne  d'Ogny,  dame  du  dit  Ogny  et  de 

(1)  Bibliothèque  du  départemenl  de  l'Aube,  nianuscrit  n"  731. 

(2)  Bibliothèque  du  département  de  l'Aube,  manuscrit  o»  731. 

(3)  Archives  du  département  de  l'Aube,  6  G  5,  registre  8-  19  V». 


-m- 

((  Rizaucourt,  et  noble  seigneur  Jean  d'Ogny,  son  fils 
«  d'une  part  »  et  lesdils  religieux  d'autre  part.  La 
transaction  et  l'accord  eurent  lieu,  et  c'est  sans  doute 
à  cette  date  que  fut  posée  la  borne  limilative  au  lieu 
dénommé  aujourd'hui  la  Crosse  Saint-Bernard  (I). 

1 497.  Malgré  cetle  délimitation,  les  religieux  de  Clair- 
vaux  voulurent  plus  précise  encore  la  déclaration  de 
leurs  biens,  héritages  et  droits  sur  le  territoire  de 
Rizaucourt  (2).  Assignation  fut  alors  donnée  à  Monsieur 
le  Procureur  général  de  Nancy  pour  comparaître  en 
qualité  de  tuteur  des  Messieurs  Digny,  seigneurs  de 
Fontenay  et  de  la  terre  de  Rizaucourt  (3),  et  ce  n'est 
que  plus  tard  que  se  termina  le  conflit  avec  Jean  d'Igny. 

1519.  Jean  d'Igny,  seigneur  de  Rizaucourt,  chevalier, 
époux  de  Marguerite  de  Dinteville,  «  fille  de  Pierre, 
seigneur  de  Dinteville,  de  Lisignes,  Vireaux  et  de 
Louize  de  Tourzel  d'Alègre  »  (i)  et  seigneur  d'Anglus 
(5),  octroie  aux  religieux,  abbé  et  couvent  de  Clairvaux 
((  un  chemin  pour  [)asser  un  char  double  parmi  ses 
«  prés  du  dit  Rizaucourt  en  temps  et  saison  pour 
«  charrier  leurs  foins  et  toutes  autres  fournitures  de 
«  bêtes  pour  leurs  maisons  de  Cornay,  Blinfay  et  toutes 
«  autres  maisons  du  dit  Clairvaux  ;  moyennant  cinq 
((  journaux  de  terre  ou  environ  appelés  le  Champ  de 
«  Puisât,  tenant  du  côté  devers  Bûché  au  Grand  Che- 
«  min  et  d'autre  part  aux  terres  du  Chasset  du  dit 
((  Rizaucourt,  du  bout  devers  Rizaucourt  aboutissant 

(1)  B.bliotitè({ue  du  département  de  l'Aube,  manuscrit  n'  731. 

(2)  Archives  du  département  de  l'Aube,  3  11  (il)  (7  pages). 

(3)  Archives  du  département  de  l'Aube,  3  11  09. 

(4)  La  Chesnaye  des  Ro:s.  Dictionnaire  de  la  noblesse.  Pierre,  sei- 
gneur de  Dinteville,  éiail  pannelier  du  roi  et  capitaine  du  château  de 
CoKTy.  Il  eut  divers  emplois  sous  les  régnes  des  rois  Charles  VII  et 
l^uis  Xll  depuis  14i6  jusqu'en  1479.  De  son  épouse  Louise  d'Alègre 
il  eut  cinq  enfants,  dont  le  quatrième  est  Marguerite  de  Dinteville. 

(5)  Alph.  Roserol.  Uôle  des  fiefs  du  bailliage  de  Chaumont. 


-  i37  ^. 

«  contre  les  terres  du  dit  Chasset,  et  de  l'autre  bout 
«  aux  terres  de  la  Renterie  de  Clairvaux  et  à  celles  du 
«  dit  Chasset  que  les  dits  religieux  lui  ont  donné  pour 
«  avoir  le  dit  passage.  Item,  le  dit  seigneur  reconnaît 
«  qu'il  ne  prétend  aucun  droit  en  bois  de  Blinfay, 
((  Cornay,  Beurville,  Saussy,  Celbnt  et  autres  bois 
((  appartenant  aux  dits  de  Clairvaux.  Et  ce  qu'il  y  a 
«  este,  ça  este,  par  leur  congé  et  permission  ;  ne  veut 
((  el  entend  n'y  prétendre,  ny  ses  successeurs  aucun 
«  droit  possessoire  ou  pétitoire  quelqu'il  soit.  Sous  le 
«  seing  manuel  et  scel  d'iceluy  seigneur  le  7  juillet 
«  1519(1). 

Ces  concessions  n'amenèrent  qu'un  accord  de  très 
courte  durée  entre  les  religieux  et  le  seigneur  de  Rizau- 
courl,  car,  en  lévrier  1520,  des  lettres  royales  termi- 
naient de  nouveaux  différends  survenus  par  suite  de 
troubles  que  Philipbert  d'Igny,  se  disant  seigneur  de 
Rizaucîourt,  avait  jetés  dans  l'exercice  des  droits  des  dits 
religieux  sur  le  territoire  {i). 

1532.  Le  â8  décembre  1532,  Cleradius,  seigneur 
d'Igny-Rizaucourt  et  Chémilly,  époux  de  Claire  deCler- 
mont,  teste,  en  laissant  quatre  filles  dont  la  plus  jeune 
est  Claudine.  La  troisième,  également  du  nom  de  Clau- 
dine, se  marie  en  I5i4  à  Pierre  de  Monthuel,  seigneur 
de  Chàteaulort  et  de  Corcelles,  bailly  de  Bugey,  fils  de 
Nicolas,  seigneur  de  Chàteaulort  et  de  Françoise  de 
Luyrieux.  La  seconde  se  lait  religieuse  aux  Cordeliers 
du  couvent  de  Besançon.  L'ainée,  Guillemette  d'Igny, 
épouse  le  28  décembre  1532,  au  jour  du  testament  de 
son  père,  Claude  de  la  Baume,  troisième  fils  de  Guy  de 
la  Baume,  seigneur  de  la  Roche  du  Vanel,  baron  du 
Mont  Saint-Sorlin,  chevalier  de  la  Toison-d'Or,  maré- 

(1)  Bibliothèque  du  dépai^emenl  de  PAube.  Manuscrit  731. 

(2)  Archives  du  département  de  l'Aube,  3  11  69. 


-  138  - 

chai  et  gouverneur  du  comté  de  Bourgogne,  veuf  sans 
enfants  de  Claudine  de  Toulongeon  (1). 

1548.  Quelque  temps  après  ce  mariage,  Claude  de  la 
Baume  mourait  et  sa  veuve,  Guillemelte,  épousait,  dans 
de  secondes  noces,  en  1648,  Jean  d'Andelot,  seigneur 
de  Myons.  De  ce  mariage  naquirent  deux  fils  et  deux 
filles  (â). 

Dès  lors,  rhistoire  des  seigneurs  de  Rizaucourt  de- 
vient pour  nous  assez  obscure,  malgré  nos  recherches. 
Cependant  la  famille  d'Igny  n'abandonna  pas  son  do- 
maine. En  1540,  E.  Jolibois,  dans  son  livre  La  Haute- 
Marne  ancienne  et  moderne^  cite  comme  seigneur 
d'Anglus,  Philibert,  seigneur  de  Rizaucourt.  Un  autre 
auteur,  Carnandet,  nomme  Philippe  d'Igny,  seigneur 
de  Rizaucourt  en  1559.  Disons  seulement  qu'un  contrat 
de  vente  de  la  terre  de  Rizaucourt  eut  lieu  vers  1560, 
entre  Philippe  d'Igny  et  M.  de  Vaudrcmont  du  nom  de 
Saint-Belin,  acquéreur,  et,  dans  ce  contrat,  le  seigneur 
de  Rizaucourt  veut  que  Messieurs  de  Clairvaux  se  désis- 
tent de  la  possession  de  la  vigne  de  Trémevaux,  au 
finage  de  Colombey-le-Sec,  comme  étant  partie  de  la 
terre  de  Rizaucourt.  Cette  vigne  venait  de  Philippe 
d'Igny.  Malheureusement,  les  actes  en  notre  possession 
ne  nous  fixent  pas  la  date  du  contrat,  qui  nous  aurait 
éclairci  ce  point  ténébreux  dans  l'histoire  de  la  famille 
d'Igny  (3). 

1558.  En  1558,  à  l'époque  des  luttes  entre  catho- 
liques et  protestants,  X-  •  •  (peut-être  d'Igny),  capitaine, 
seigneur  de  Rizaulcourt,  veut,  contre  toute  justice,  oc- 
cuper la  région. 

La  ville  de  Bar-sur- Aube,  afin  de  l'empêcher  de  venir 

(1)  La  Chesnaye  des  Bols,  DicUonnaire  de  la  noblesse 

(2)  La  Chesnaye  des  Rois,  Dictionnaire  dt  la  noblesse 

(3)  Archives  du  déparlement  de  l'Aube,  3  H  69. 


avec  ses  soldats  s'établir  dans  ses  murs,  s'était  en- 
gagée à  lui  verser  une  certaine  somme. 

L'Assemblée  des  notables  n'ayant  pu  s'accorder  sur 
le  paiement,  le  seigneur  ne  reçut  que  deux  ou  trois 
cents  livres,  recueillies  librement  parmi  les  gens  de 
bonne  volonté  (1). 

1614.  Une  chose  certaine,  c'est  que,  dans  les  pre- 
mières années  du  xvn*  siècle,  en  1614,  la  noblesse  de 
Rizaucourt  est  représentée  par  Charles  d'Igny,  époux 
de  Quinquempoix  (2)  et  Claude  d'Igny,  baron  de  Rizau- 
court. Bientôt  ils  vendent  leurs  biens  (3),  et  leur  nom 
n'est  plus  qu'un  souvenir.  Les  armes  de  la  famille 
étaient  :  burelé  d'argent  et  de  gueules  de  dix  pièces  (4). 

1650.  Dès  1650,  le  château  et  ses  dépendances  appar- 
tenaient au  sieur  Paillot,  seigneur  de  la  Voivre  et  Rizau- 
court. C'est  à  cette  famille  que  nous  devons  la  verrerie 
dont  nous  parlerons  au  chapitre  suivant.  En  1672,  le 
sieur  Paillot,  seigneur,  transporta  ses  droits  sur  cette 
terre  à  Charles  Paillot,  chanoine  de  Saint-Maclou,  de 
Bar-sur-Aube  (o). 

1772.  Plus  tard,  nous  ne  savons  comment,  la  sei- 
gneurie de  Rizaucourt  passe  à  la  famille  De  Lavaulx,  et 
en  1772,  «  Augustin  Brice,  Lepetit  de  Lavaulx,  cheva- 
«  lier,  seigneur  de  Rizocour,  capitaine  au  régiment  de 
u  Bretagne  »,  ne  pouvant,  à  la  mort  de  ses  parents,  être 
présent  au  partage  des  biens  de  la  communauté,  a  donne 
«  procuration  à  sa  sœur  Mademoiselle  Delavaux,  à 
«  Mathaut,  de  le  représenter  ».  La  lettre  est  du  28 
mars  1722  et  datée  d'Anduze  (6). 

(1)  BUm pignon,  Bar-sur-Aube,  p.  849. 

(2)  JoliboU.  La  Haute-Manie, 

(3)  Archives  du  déparlemenl  de  TAube.  3  H  69. 

(4)  La  Chesnaye  des  Bois. 

(5)  Archives  du  département  de  l'Aube,  3  H  69. 

(6)  Archives  départementales  de  l'Aube,  E,  769  (21  pages  in-folio). 
Anduze,  département  du  Gard. 


-  140  — 

1787.  Après  ce  partage,  la  lamille  de  Lavaux  dispa- 
raît. Le  nouveau  seigneur  est  Af.  de  Lux  de  Vauthelet, 
Nous  le  trouvons  cité  comme  membre  des  assemblées 
municipales  de  Télection  de  Bar-sur  Aube  en  1787  (I). 

De  Lux  de  Vaulelet  lut  le  dernier  seigneur  de  Rizau- 
court  (2). 

Nous  étions  arrivés  à  cette  heure  tatale  dans  l'his- 
toire de  France  où  le  courage  de  la  résistance  laiblit 
devant  Taudace  du  crime.  L'autorité,  qui  n'était  plus 
protégée,  dut  chercher  un  refuge  à  l'étranger.  Le  comte 
d'Artois  donna  le  signal,  la  haute  noblesse  le  suivit  et 
Charles- Jean-Marie  de  Lux,  seigneur  de  Rizaucourt,  fit 
de  même.  Ses  biens  furent  alors  confisqués  et  loués  en 
attendant  qu'ils  lussent  vendus. 

1*^  Aussi,  l'an  XII  de  la  République,  8  vendémiaire 
(i"  oct.  1803),  est  mise  en  vente  une  pièce  de  vigne, 
située  au  finage  de  Rizaucourt,  lieudit  les  Grandes 
Vignes,  contenant  environ  1  hectare  60  ares  (ou  30 
journées),  provenant  du  partage  fait  le  23  nivôse  an  VII 
(12  janvier  1799)  entre  la  République,  comme  étant 
aux  droits  de  Charles-Jean-Marie  de  Lux,  émigré,  et 
ses  père  et  mère,  telle  qu'elle  se  consiste  et  comporte 
et  telle  qu'elle  est  louée  pour  neuf  années  à  Nicolas 
Béguinot  de  Rizaucourt. 

La  vente  eut  lieu  le  13  vendémiaire  (6  octobre)  au 
citoyen  Charles-Jean-Marie  Delux,  demeurant  à  Aille- 
ville  (Aube),  lequel  a  déclaré  que  la  présente  adjudica- 
tion est  pour  le  sieur  I4erre  Remy,  de  Chaumont,  qui  a 

(i)  Assemblée  provinciale  de  Chftlons.  Archives  déparlemenlales  de 
l'Aube,  C,  301.  A  celle  assemblée  étaient  Bernard  Sauvage,  lieutenant, 
Charles  Jeudy,  laboureur,  et  Jean  Paulin,  de  Rizaucourt. 

(2)  En  1789,  la  Révolution  supprime  les  particules  nobiliaires  et  son 
nom  est  écrit  tantôt  De  Lux,  tantôt  Delux.  Archives  du  département 
de  la  Haute-Marne,  série  C,  228. 


—  141  — 

accepté  et  signé  à  ce  présent  pour  la  somme  de 
656  francs  (I). 

2*»  Le  même  jour,  un  petit  bois  de  broussailles  de 
2  hectares  environ  (ou  4  arpents),  au  lieudit  la  côte  de 
Saulcy,  tenant  au  levant  à  des  friches,  au  couchant  à 
des  terres,  fut  vendu  pour  650  fr.  aux  mêmes  acqué- 
reurs que  le  lot  précédent. 

Le  même  jour  encore,  un  moulin  à  eau  situé  à  Ri- 
zaucourt,  consistant  en  une  chambre  basse,  une  cham- 
bre haute,  la  cage  de  Tusine,  environ  94  ares  de  prés 
(ou  3  fauchées),  16  ares  de  terres  labourables,  tenant 
de  tous  les  côtés  et  de  tous  les  aspects  au  citoyen  Vouil- 
lemont,  provenant  du  partage  fait  le  23  nivôse  an  7, 
entre  la  République  représentant  Charles-Jean-Marie 
Delux,  émigré,  et  ses  père  et  mère,  tel  que  le  tout  se 
consiste  et  comporte  et  tel  que  le  tout  est  loué  par  bail 
emphytéotique  de  99  ans  (2),  dont  restaient  encore  88 
ans  à  courir,  fut  vendu  aux  mêmes  acquéreurs  que 
ci-dessus  (3). 

4**  Egalement  aux  mêmes  et  à  la  même  date,  furent 
vendus  pour  1.325  Ir.  un  terrage  de  12  pièces  de  terre 
contenant  9  hectares  70  ares,  et  4  pièces  de  terre  de 
pré  provenant  du  même  seigneur  (4). 

(1)  A  rassemblée  du  bailliage  de  Chaumonl,  en  1789,  assistait  Charles 
Antoine  de  Liiz  Duvaiilelet,  seigneur  d'Ailieville,  Rizaucourt  et  Mon- 
tier-en-risle,  qui  en  1797  habitait  Ailleville  avec  Thérèse  VerpiUat, 
son  épouse  (Raymond,  Histoire  de  Bar-sur  Aube  et  son  arrondissement). 
Nous  pensons  que  ce  fut  lui  qui  dans  la  vente  des  biens  nationaux 
acheta  sous  le  nom  de  Charles-Jean-Marie  Delux,  seigneur  émigré  dont 
il  était  très  proche  parent. 

(2)  Bail  qui  concède  des  droits  très  prolongés,  mais  qui  ne  doit  pas 
excéder  cent  ans. 

(3)  Ce  moulin  n'existe  plus  et.  si  ce  n'était  une  poutre  qui,  au  fond 
du  lit  du  ruisseau,  à  peu  de  distance  en  aval  du  pont  de  la  rue  de 
Vaugon,  servait  de  base  pour  les  vannes  du  bief,  nous  ne  pourrions  en 
aucune  façon  le  préciser.  l\  était  ainsi  dans  les  dépendances  du  chft- 
teau,  au  nord,  vers  Beurville. 

(4)  Archives  du  département  de  la  Haute-Marne,  série  9,  n°  426, 
liasse  n»  8. 


—  142  — 

Nous  n'avons  pas  trouvé  l'acte  de  vente  du  cliàteau. 

On  le  voit,  tout  ce  que  nous  venons  de  dire  des  sei- 
gneurs et  barons  de  Rizaucourt  est  loin  d'être  com- 
plet. Il  aurait  fallu  préciser  la  date  d'entrée  de  chacun 
d'eux  en  possession  de  ce  fiel  et  la  date  où  il  le  quittait  ; 
il  aurait  fallu  dire  également  la  généalogie  des  familles, 
et  comment  étaient  composés  leurs  blasons  ;  mais  le 
lecteur,  nous  l'espérons,  sera  indulgent  à  notre  égard, 
s'il  veut  bien  considérer  que  les  manuscrits  qui  seuls 
pouvaient  nous  aider  dans  ce  travail  ont  pour  la  plu- 
part disparu,  les  autres  sont  dispersés  dans  différentes 
archives  départementales  ou  relégués  au  fond  de  quel- 
ques greniers,  en  proie  aux  mites  et  aux  vers  ;  tous 
enfin,  ou  presque  tous,  illisibles,  sinon  par  ceux  qui 
ont  lait  quelques  études  paléographiques.  Ce  n'est  donc 
que  pour  aider  à  une  étude  plus  complète  que  nous 
avons  écrit  ces  lignes  sur  Rizaucourt. 


III 


Jusqu'au  xii*  siècle,  les  seigneurs  étaient  tout  puis- 
sants et  les  habitants  de  Rizaucourt  durent  subir  l'hu- 
miliation du  servage  dans  lequel  gémissaienf  les  cam- 
pagnes. 

Quand  Louis  le  Gros  monta  sur  le  trône,  il  sentit  le 
besoin  de  chercher  dans  les  communes  affranchies  un 
auxiliaire  contre  les  envahissements  du  pouvoir  féodal 
devenu  oppressif  pour  le  pauvre  peuple,  en  même 
temps  que  menaçant  pour  l'autorité  royale  elle-même. 
C'est  de  cette  époque  que  datent  les  premières  chartes 
des  communes,  qui  lurent  octroyées  par  nos  rois  et 
et  qui  restituèrent  aux  villes,  moyennant  un  prix  de 
rédemption  fixé  par  des  conventions  ou  pactes  préala- 


-  143  - 

blement  consentis,  l'exercice  des  droits  dont  elles 
avaient  été  jusque-là  dépouillées,  spécialement  du  droit 
de  nommer  leurs  magistrats,  de  s'administrer  et  de  se 
garder  elles-mêmes. 

Bientôt,  à  l'exemple  des  rois,  les  grands  feudataires 
et  les  seigneurs  suzerains,  séduits  par  les  redevances 
dont  les  villes  payaient  leur  émancipation,  s'empressè- 
rent d'affranchir  aux  mêmes  conditions  celles  de  leurs 
domaines,  sous  l'approbation  du  souverain,  qui  se  ré- 
servait expressément  la  sanction  des  pactes  conclus 
entre  la  ville  et  le  seigneur.  Rizaucourt  lut-elle  une 
commune  affranchie  ?  Nous  l'ignorons  ;  et,  si  une  charte 
d'affranchissement  existe,  nous  ne  savons  ni  sa  date, 
ni  le  lieu  où  elle  est  conservée. 

Toujours  est-il  que,  si  le  droit  de  former  une  commu- 
nauté, c'est-à-dire  une  corporation  d'habitants  s'ad- 
ministrant  eux-mêmes,  fut,  de  prime  abord,  restreint  à 
quelques  villes  et  villages  ayant  obtenu  des  chartes, 
dans  la  suite,  il  s'étendit,  .par  la  force  des  choses,  à 
toutes  les  agglomérations  d'habitations,  bourgs  ou 
simples  villages.  En  sorte  que,  dès  longtemps  avant  la 
Révolution,  chacune  de  ces  agglomérations  formait 
une  communauté  distincte,  ayant  une  existence  lé- 
gale, jouissant  de  la  faculté  de  nommer  ses  officiers 
municipaux  et  gérer  ses  propres  affaires,  sous  la  direc- 
tion d'un  ou  plusieurs  dépositaires  du  pouvoir  muni- 
cipal, désignés  différemment,  selon  les  lieux,  des  noms 
d'échevins,  mayeurs,  consuls,  jurats,  vigniers,  capi- 
touls,  syndics,  etc.,  etc. 

Ces  droits,  les  communes  les  conservèrent  longtemps 
intacts  quand,  sous  Louis  XIV  (I6i3-I7l5),  par  suite 
des  guerres  ruineuses  qui  avaient  appauvri  la  France, 
elles  devinrent  des  offices  de  finances  qu'elles  furent 
obligées  de  racheter  pour  conserver  le  droit  de  nommer 


—  144  — 

leurs  magistrats,  et  c'est  vers  1770  à  I77â  qu'elles  ren- 
trèrent dans  la  libre  possession  de  leurs  droits  et  pré 
rogatives,  dont  elles  continuèrent  à  jouir  jusqu'à  la 
Révolution  de  1789(1). 

Les  syndics  étaient  nommés  chaque  ann^^e  par  les 
habitants,  convoqués  à  cet  effet  sur  la  place  publique, 
ou,  comme  à  Rizaucourt,  dans  la  cour  du  château,  lieu 
ordinaire  des  réunions  des  notables  et  do  la  commu- 
nauté (i). 

Citons  ceux  qui  nous  intéressent  : 

1770  et  1771.  André  Voirin. 

177-2,  1773  et  1774.  Bernard  Sauvage. 

1775  et  1776.  Claude  Blondcau. 

1777  et  1778.  Antoine  Jeudy. 

1779  et  1780.  François-Etienne  Voguet. 

1781  et  178-2.  Pierre  Céard. 

1783  et  1784.  Jacques  Paulin. 

1785.  Charles  Jeudy. 

1786.  Pierre  Simon. 

1787.  J.-B.  Lagneau. 

1788.  Pierre  Le  Bœuf. 

1789.  Delux,  (seigneur  qui  émigré)  (3). 

Quelquefois  la  nomination  du  syndic  souffrait  des 
difficultés.  La  communauté  avait  alors  recours  à  Tin- 


(1)  Voir  Davenne,  ancien  chef  de  division  au  ministère  de  Tinté- 
rieur  —  Exposé  des  principes  qui  pr(^sidenl  à  Tadininislration  des 
communes.  Egalement  Raynouard  :  Histoire  du  droit  municipal. 

(2)  Nous  lisons  dans  un  procës-verhal  ce  qui  suit:  «  Ce  jourd'iiui 
l*^*"  aoât  1784.  issue  des  Vêpres  dit  et  chanté  au  château  de  Rizaucourt, 
sont  comparus  maître  Bernard  Sauvage.  Charles  Jeudy,  Antoine  Jeudi, 
Nicolas  Céard,  François  Tisserand,  l.ainé,  notables  de  la  première 
classe,  Pierre  Lebœuf,  Pierre  Gangneux,  Antoine  Sauvage,  Claude 
Blondeau,  notables  de  la  seconde  classe,  etc.  »  (Archives  du  départe- 
ment de  la  Haute-Marne,  série  C,  liasse  8). 

(3)  Archives  départementales  de  la  Haute-Marne,  série  C,  liasse  8. 


—  14S  — 

tendant  de  la  province,  qui,  généralement,  confirmait 
la  nomination  du  syndic  élu,  ou  bien,  le  nommait  lui- 
même  et  rim[)f)sail  d'office. 

De  ce  (ait,  il  arrivait  qu'entre  le  syndic  et  certains 
notables,  comme  aujourd'hui  entre  les  maires  et  cer- 
tains conseillers  municipaux,  existaient  des.divergences 
nuisibles  à  la  bonne  administration  de  la  communauté 
et  source  de  querelles  regrettables.  Le  syndic,  injurié 
dans  ses  fonctions,  en  référait  à  qui  de  droit  et  les 
supérieurs  ne  manquaient  pas  d'intervenir  parfois  très 
sévèrement.  Le  fait  eut  lieu  à  Rizaucourt  en  1779,  alors 
que  Gaspard-Louis  Rouillé  d'Orfeuil,  chevalier,  était 
intendant  de  justice,  police  et  finance  en  la  province 
de  Champagne.  «  Vu,  nous  dit  l'intendant  dans  son 
«  rapport,  le  procès-verbal  dressé  le  20  juin  dernier 
«  par  François  Etienne  Voguet,  sindic  en  exercice  de 
a  la  communauté  de  Rizaucourt,  nommé  le  30  décem- 
«  bre  1778. . .,  il  résulte  que  le  dit  jour,  20  juin  der 
a  nier,  le  dit  syndic  aurait  convoqué  une  assemblée 
«  générale  des  notables  et  habitants,  à  l'effet  de  pren- 
a  dre  une  délibération  sur  différents  objets  commu- 

«  naux ,  le  nommé  Louis  Malherbe,  l'un  des  dits 

«  notables,  se  serait  emporté  contre  le  dit  sindic,  en 
«  engageant  les  dix  autres  notables  et  habitants  à  refu- 
«  ser  absolument  de  délibérer  et  ajoutant  d'ailleurs 
«  qu'il  pouvait  bien  être  le  sindic  de  l'intendant  et  de 
«  son  subdélégué,  mais  qu'il  ne  le  reconnaissait  point 
«  pour  être  celui  de  la  communauté.  Sur  quoi  le  dit 
«  syndic  aurait  requis  le  dit  Louis  Malherbe  de  rédiger 
«  par  écrit  et  signer  ce  qu'il  avançait  ;  ce  que  le  dit 
«  Malherbe  aurait  fait  sur  le  champ  et  sous  les  yeux  de 
«  tous  les  assistants  en  assurant  qu'il  le  soutenait  et 
«  qu'il  s'en  moquait  ;  ce  qui  aurait  tellement  troublé 
«  l'assemblée  que  tous  les  notables  et  habitants  se  sont 


—  146  - 

«  retirés  et  qu'il  n'a  pu  être  pris  aucune  délibération. 
« 

«  Vu  aussi  Tarrêt  du  Conseil  du  31  juillet  1776,  qui 
«  entre  autres  dispositions  nous  maintient  et  confirnae 
0  dans  le  droit  de  connaître  de  la  nomination  des  sin- 
«  dics  des  paroisses  et  communautés,  même  de  les 
0  nommer  d'office,  ensemble  les  autres  éclaircissements 
«  que  nous  nous  sommes  procurés,  Nous  avons  con- 
a  firme  la  nomination  de  la  personne  de  M.  François 
«  Etienne  Voguet,  en  qualité  de  sindic  de  la  commu- 
«  nauté  de  Rizaucourt  ;  enjoignons  à  tous  et  à  un 
«  chacun  des  habitants  d'icelle  de  le  reconnaître  et  lui 
«  obéir  en  tout  ce  qu'il  leur  commandera,  en  cette  qua- 
«  lité  pour  le  bien  et  l'avantage  de  la  dite  communauté 
«  à  peine  de  désobéissance  et  de  punition  suivant  l'exi 
«  gence  des  cas. 

((  Et  pour,  par  le  dit  Louis  Malherbe,  avoir  troublé 
«  par  ses  propos  et  l'acte  de  lui  signé,  l'assemblée  de 
«  la  dite  communauté  du  20  juin  dernier  nous  l'avons 
«  condamné  et  condamnons  en  cinquante  livres  d'a- 
«  mende,  au  payment  de  laquelle  somme  il  sera  con- 
(c  traint  par  toute  voye,  même  par  corps,  sans  déport 
«  et  sur  sa  quittance  en  main  des  cavaliers  de  maré- 
«  chaussée  porteurs  de  notre  présente  ordonnance, 
«  lesquels  nous  autorisons  à  retenir  la  somme  de  six 
«  livres  sur  celle  de  cinquante  livres  dont  ils  auront 
«  lait  le  recouvrement  et  que  nous  leur  accordons  pour 
«  les  vaccations  qu'ils  auront  employées  pour  l'exécu- 
«  tion  de  cette  disposition  de  notre  présente  ordon- 
«  nance  qu'ils  seront  tenus  de  remettre  ainsi  que  les 
«  quarante-quatre  livres  restant,  dans  le  çiêmejour, 
«  au  commandant  de  leur  brigade  qui  aura  soin  d'en- 
«  voyer  le  tout  dans  le  délai  d'un  mois  au  plus  tard  au 
«  seigneur  Loraar  de  Valcourt,  trésorier  des  Ponts  et 


—  147  — 

«  Chaussées  à  Chalons  et  par  nous  nommé  pour  faire 
«  la  recette  des  amendes,  lequel  en  délivrera  son  cer- 
«  tificat  de  réception. 

«  Nous  avons  en  outre  destitué  et  destituons  le  dit 
«  Louis  Malherbe  de  sa  qualité  de  notable  de  la  dite 
«  communauté;  lui  faisons  en  conséquence  très  ex- 
ce  presses  inhibitions  et  deffenses  à  peine  de  désobéis- 
«  sance  et  de  telle  peine  qu'il  appartiendra,  de  se  trou- 
er ver  et  assister  à  aucune  des  assemblées  de  la  dite 
«  communauté,  ce,  pendant  l'espace  de  cinq  années  à 
«  compter  du  jour  de  la  notification  qui  lui  sera  faite 
«  de  notre  présente  ordonnance.  Autorisons  en  consé- 
((  quence  les  habitants  de  la  ditte  communauté  à  nom- 
a  mer  un  autre  notable  au  lieu  et  place  dudit  Louis 
«  Malherbe. 

((  Et  sera  notre  présente  ordonnance  lue  et  publiée 
«  dans  ladite  communauté  à  l'issue  de  la  messe  pa- 
((  roissiale  d'icelle  le  premier  dimanche  ou  jour  de  fête 
«  qui  en  suivra  la  réception  et  copie  d'icelle  transcrite 
«  sur  les  registres  des  délibérations  de  la  ditte  com- 
te munauté. 

«  Mandons  au  sieur  Gehier,  notre  subdélégué  à  Bar- 
ce  sur-Aube,  de  tenir  la  main  à  l'exécution  de  notre 
«  présente  ordonnance  et  de  nous  en  informer. 

«  Fait  par  nous  intendant  le  6  juillet  1779. 

«  Signé  :  Rouillé  »  (1). 

Cette  sentence,  assez  sévère,  dut  faire  réfléchir  les 
esprits  acariâtres.  Aussi,  en  1780,  la  réélection  d'Etienne 
Voguet  comme  syndic  nous  prouve  que  la  leçon  faite 
porta  ses  fruits. 

En  1789,  le  titre  de  syndic  disparait  et  ceux  qui  dans 
l'exercice  des  mêmes  fonctions  les  remplacèrent  furent 

(1)  Archives  du  département  de  lu  Haute-Marne,  série  C,  liasse  S. 


—  148  - 

appelés  maires.  Nous  ne  donnons  pas  ici  la  liste  des 
maires  de  Rizaucourt  ;  elle  ne  peut  intéresser  que  les 
habitants  de  la  localité,  mais  la  plupart  des  vivants  ont 
encore  leurs  noms  dans  la  m('»moire. 

Pour  être  complet,  il  faudrait  dire  beaucoup  de  choses 
en  elles-mêmes  insignifiantes.  On  pourrait  citer  los 
noms  plus  ou  moins  bizarres  des  150  contrées  du  vil 
lage;  il  faudrait  donner  quelques  détails  sur  les  ca- 
vernes des  Perrière»  et  les  aménagements  des  routes, 
toutes  choses  de  peu  d'intérêt  :  aussi  nous  laissons  ce 
soin  et  ce  travail  à  qui  voudra  Tentreprendre.  Ajoutons 
seulement,  en  terminant,  que  le  premier  plan  complet 
de  tout  le  territoire  do  Rizaucourt  date  du  18  mars 
1813,  échelle  un  dix  millième. 


—  149  - 


CHAPITRE   IV 


Verrerie  en  général.  —  Verrerie  de  Rizaucourt 

Mais,  rien  de  curieux  dans  Thistoire  de  Rizaucourt 
comme  celle  de  sa  verrerie. 

Rizaucourt,  en  effet,  fut  le  berceau  d'une  industrie 
de  ce  genre  qui,  malheureusement,  par  suite  de  diffi- 
cultés survenues  entre  seigneurs  et  maîtres  verriers, 
ne  put  prospérer  et  grandir. 

Elle  dut  s'exiler  pour  s'établir  sur  une  terre  plus 
hospitalière,  où  elle  vit  et  prospère,  à  Bayel  (Aube). 


l 

La  découverte  du  verre  se  perd  dans  la  nui!  des  âges. 
Des  anecdotes  plus  ou  moins  légendaires  la  lont  re- 
monter aux  temps  mythologiques.  Le  plus  certain 
serait  que  l'art  de  la  verrerie  lut,  autrelois,  mélangé  à 
Tai-t  de  la  poterie  ;  il  ne  serait  même  que  le  perfection- 
nement de  ce  dernier.  Keramos  (xfi/ï«(xoç),  dont  on  a 
lait  le  nom  cérame  et  céramique,  est  le  nom  grec  des 
poteries.  Il  désignait  non  pas  la  nature  de  la  matière, 
ni  son  usage,  mais  surtout  la  corne  des  animaux  qui 
était  la  matière  et  la  forme  primitive  des  vases  à  boire, 
forme  conservée  directement  ou  par  imitation  dans  les 
vases  de  différentes  matière?,  ainsi  qu'on  en  voit  plu- 
sieurs exemples  dans  les  représentations  des  repas 
antiques. 


Suivant  quelques  auteurs,  ce  nom  viendrait  d'ailleurs 
de  Céramus,  fils  de  Bacclms  et  d'Ariadne,  considéré 
comme  l'inventeur  de  la  poterie.  A  Athènes,  il  y  avait 
un  grand  quartier  appelé  «  le  Céramique  »,  sans  doute 
parce  que  là  se  trouvaient  de  grandes  fabriques  de  po- 
teries. 

Les  Latins,  pour  désigner  cet  art  de  façonner  des 
vases  et  des  ustensiles  en  terre,  lui  donnèrent  le  nom 
de  potum,  d'où  poterie.  Ils  n'indiquent  ni  la  forme  ni 
la  matière  du  vaâe,  mais  l'usage,  celui  de  s'en  servir 
pour  boire  (1).  Au  dire  de  Pline  (2),  les  verreries  de 
Sidon  et  d'Alexandrie  produisaient,  à  son  époque,  des 
ouvrages  très  perfectionnés. 

Il  faut  le  dire,  les  vieux  Francs  pensaient  plus  à  la 
guerre  qu'à  la  culture  des  arts.  Ils  buvaient  avec  plai- 
sir dans  le  crâne  de  leur  ennemi  vaincu,  sans  trop  se 
soucier  qu'un  vase  de  cristal  ou  de  terre  cuite  serait 
pour  eux  plus  sain  et  plus  facile.  On  comprend  que, 
n'ayant  point  approfondi  l'art  de  la  verrerie,  ils  cher- 
chèrent à  imiter  ce  qu'ils  avaient  vu  peut-être,  mais 
n'y  réussirent  qu'à  demi.  Aussi  leurs  vases,  reflétant 
un  art  mal  compris  ou  mal  étudié,  sans  cependant 
manquer  de  cachet,  étaient  des  coupes  et  des  gobelets 
à  dépressions  longitudinales,  formant  les  côtes,  faits 
de  pâte  très  fine,  noirâtre  ou  grise,  lustrée  par  polis- 
sage ou  recouverte,  dans  les  poteries,  d'une  glaçure 
noire,  unie  et  brillante.  Tous  rappellent  les  poteries 
rouges  romaines,  sans  cependant  les  imiter,  poteries 
réservées  uniquement  aux  usages  de  la  table,  poteries 
qui  n'accompagnaient  pas  les  morts  dans  les  tom- 
beaux, on  ne  sait  pourquoi,  mais  poteries  qui,  on  peut 

(1)  BrongDiart.  —  Traité  des  arLs  céramiques. 

(i\  Pline  rAncien,  né  en  l'an  23  avanl  J.-C,  asphyxié  par  l'érup- 
tion du  Vésuve  en  79.  Voir  son  histoire  naturelle,  livre  XXXVHI. 


le  croire,  remplaçaient  grossièrement  ce  dont  l'art 
semblait  quelque  peu  perdu. 

Généralement,  ces  vases  ou  gobelets  portaient  des 
inscriptions  bachiques  ou  des  souhaits  tracés  en  carac- 
tères romains,  tels  les  suivants  :  Bibe  —  Bene  hiho  — 
Reple  —  Vivamus  —  Vioasfelix  ;  etc.  (I).  C'étaient,  en 
pâte  plus  ou  moins  transparente,  les  premiers  verres 
des  Francs,  nos  ancêtres,  et  l'enfance  joyeuse  de  la 
verrerie  dans  notre  pays. 

Une  certaine  stagnation  que  nous  ne  pouvons  déter- 
miner dans  l'art  de  la  fabrication  du  verre  put  durer 
plusieurs  siècles,  mais,  après  les  Croisades,  l'art  de  la 
verrerie  se  développa.  Là  où  on  éclairait  les  maisons, 
soit  en  ouvrant  un  volet  ou  la  porte,  soit  par  des  fenê- 
tres faites  de  toile  ou  de  parchemin,  bientôt  on  vit  la 
lumière  pénétrer  à  travers  des  feuilles  de  verre  gros- 
sier, épais  et  hérissé  de  gros  nœuds  en  forme  de  culs 
de  bouteille,  tel  qu'on  en  voit  aux  fenêtres  d'une  vieille 
abbaye,  au  bord  de  la  Limmat,  la  Fraùenmunster,  à 
Zurich  ;  tel  ce  verre  à  vitre  qu'un  receveur  du  roi  Jean 
fit  employer  pour  fermer  les  fenêtres  de  son  bureau  de 
recettes  (2).  Bientôt  des  ouvriers  verriers  commencè- 
rent à  se  montrer  un  peu  partout. 

Grâce  aux  leçons  reçues  par  eux  à  l'étranger,  grâce 
à  leur  initiative  personnelle,  grâce  surtout  aux  privi- 
lèges qu'ils  demandent  et  dont  ils  jouiront  bientôt,  une 
grande  émulation  commença  à  s'établir  dans  l'art  de 
la  verrerie. 

Les  verres  à  vitres  attirèrent  d'abord  l'attention  des 
ouvriers  verriers.  De  là,  on  comprend  pourquoi,  alors 
que  les  architectes  rivalisaient  de  talent  pour  construire 

(1}  Voir  au  musée  de  Sainl-Germain.  —  Edouard  Gai-nier.  Histoire  de 
la  céramique. 

CE)  Simon  Luce.  —  Duguesciin  el  son  époque. 


—  184  — 

nos  superbes  cathédrales  et  lançaient  vers  le  ciel  ces 
tours  qui,  malgré  leur  volume,  semblent  si  sveltes, 
alors  que  les  sculpteurs  fouillaient  si  délicatement  ces 
énormes  blocs  de  pierre  qu'ils  transformaient  en  une 
dentelle  d'une  délicatesse  inouïe,  comme  nous  en  re- 
trouvons par  exemple  dans  le  Jubé  de  la  Madeleine,  à 
Troyes,  dans  le  portail  de  la  cathédrale  de  Reims,  etc., 
nous  comprenons,  dis-je,  que  Tart  de  la  verrerie  ne 
devait  pas  rester  en  arrière,  mais  au  contraire  rivaliser 
de  beauté,  de  limpidité  et  d'expression  dans  les  nuan- 
ces des  couleurs  mélangées  pour  figurer  noblement 
dans  les  œuvres  que  le  Moyen-Age  produisait  pour  la 
gloire  de  Dieu. 

Aussi,  les  écrivains  de  cette  époque  admirent-ils  les 
brillantes  couleurs  que  le  soleil  levant  produisait  au 
travers  des  vitraux.  Forcément  il  nous  faut  convenir 
que  dès  lors  les  verres  colorés  étaient  fabriqués  et 
étaient  plus  estimés  que  les  verres  blancs,  si  l'on  con- 
sidère l'emploi  que  l'on  faisait  des  uns  et  des  autres. 

Les  premiers  vitraux  durent  présenter  comme  des 
compartiments  de  mosaïques  transparentes,  dont  l'eflfet 
agréable  à  la  vue  résultait  de  la  variété  et  des  combi- 
naisons des  couleurs.  Ils  ressemblaient  à  des  pierres 
précieuses,  dont  la  douce  obscurité,  venant  de  la  lu- 
mière affaiblie  qu'ils  transmettaient,  portait  à  la  prière. 
L'idée  vint  alors  aux  artistes  verriers  d'unir  les  cou- 
leurs de  la  peinture  à  Tai't  de  la  verrerie,  en  représen- 
tant des  sujets  tirés  généralement  de  l'Ecriture. 

C'est  vers  1100  a  1U0  que  l'histoire  nous  fait  re- 
monter les  plus  anciens  vitraux  peints,  parmi  lesquels 
il  faut  citer  ceux  dont  Suger  décora  son  abbaye  de 
Saint-Denis.  L'('tat  rudimenlaire  des  peintures  de  celte 
('poque  prouve  les  dlHlcultés  de  l'art,  mais  cette  diffi- 
culté ne  fit  que  stimuler  les  artistes  verriers. 


—  153  — 

Pour  aider  les  peintres,  les  vitriers  composèrent  leurs 
vitraux  de  deux  couches,  l'une  de  verre  diaphane  uni- 
forme, Tautre  d'un  verre  épais  et  coloré.  Le  bleu,  le 
vert  et  le  rouge  étaient  plus  particulièrement  employés. 
Au  moyen  de  meules,  on  enlevait  une  partie  de  la 
couche  colorée  et  on  obtenait  des  verres  plus  ou  moins 
épais  et  par  conséquent  plus  ou  moins  clairs,  permet- 
tant au  peintre  de  reproduire  plus  facilement  des  om- 
bres dans  ses  dessins. 

L'art  du  dessin  grandit  alors  en  France,  avec  l'art  de 
la  verrerie,  dans  toutes  les  couleurs  et  dans  toutes  les 
nuances  (1).  Grâce  à  la  merveilleuse  impulsion  donnée 
par  ses  comtes,  la  Champagne  marcha  rapidement 
dans  la  voie  du  progrès  (â),  et  par  ses  foires  nombreu- 
ses elle  devint  bien  vite  l'entrepôt  du  commerce  de 
l'Occident  (3). 

Les  marchands  de  toutes  sortes  y  accouraient  en 
foule,  du  nord  et  du  midi,  pour  vendre  leurs  denrées  à 
bon  profit.  Ils  venaient  de  Flandre,  d'Allemagne,  d'I- 
talie, d'Espagne,  de  Suède,  de  Grèce,  etc.,  et  chaque 
ville  de  commerce  y  avait  une  halle  permanente,  au 
front  de  laquelle  on  pouvait  lire  les  noms  de  Barcelone, 
Valence,  Lerida,  Venise,  Naples,  Crémone,  etc.,  etc.  (4). 

Thibaut  II,  prince  noble  et  libéral,  comte  de  Cham- 
pagne, 1  l2o-l  154,  comprit  fort  bien  toute  l'importance 

(1)  Enc.Yclo|<é  liiMies  sciences  el  des  lellres.  —  Pirmiii  Didul   Verreries. 
(2*  Blampignon.  —  Har-snr-Auhe. 

(3)  Lesruyer.  —  Géo^iapliie  du  déparlemenl  de  TAube.  —  l.e»  foires 
de  Champagne  étaient  un  ui^me  marclié  qui  se  Iransférail  h  des  épo- 
ques li\es  dans  les  villes  de  Tro.\es.  liar-snr-Aiibe  Provins,  l.agny.  On 
en  complail  (>.  La  première  s'ouvriiil  u  Lagny,  en  janvier,  la  seconde 
à  Bar  sur-Aube,  à  la  nii-car^me,  la  troisième  à  Provins,  k  l'AscenHion, 
la  qnalrième  à  Troyes.  à  la  Sainl-Jean.  la  cinquième  à  Provins,  k 
l'exaliallon  de  la  Sainte-Croix,  et  la  sixième  k  Troyes,  h  la  Toussaint, 
|K)ur  finir  en  janvier. 

(4)  \  escu^er    —  Département  de  PAube. 

11 


-154- 

de  sa  province.  Aussi,  en  encourageant  l'importation, 
il  stimula  le  zèle  des  artistes  qui  voulurent  bien  s'y 
établir.  Grâce  aux  canaux  qui  portaient  les  eaux  des 
rivières  là  où  elles  étaient  nécessaires,  des  manufac- 
tures se  créèrent  et  se  développèrent  rapidement.  L'art 
de  la  verrerie,  comme  les  autres  arts,  subit  l'influence 
de  son  temps.  Toutefois,  après  quelques  succès  bril- 
lants qu'attestent  les  vitraux  des  cathédrales  et  autres 
églises  de  cette  époque,  cet  art  sembla  quelque  peu 
tomber  en  décadence  pour  céder  sa  place  à  l'art  de  la 
peinture. 

.  En  effet,  le  goût  des  peintures  à  fresque  et  à  l'huile 
dont  on  se  mit  à  décorer  les  églises  réclamait  une  lu- 
mière vive.  11  fallut  aussi  plaire  aux  populations  qui 
aimaient  à  voir  et  à  lire  dans  l'image  la  vie  de  leurs  saints 
patrons,  ou  les  scènes  de  l'Evangile.  C'est  pourquoi  les 
vitraux  de  couleur  et  les  vitraux  peints  devinrent  moins 
en  usage.  Généralement  on  leur  substitua  des  vitraux 
en  verre  blanc,  entourés,  pour  la  plupart,  d'une  étroite 
bordure  de  verre  coloré.  Ainsi  donc,  le  goût  des  vitraux 
peints  et  des  verres  colorés  s'affaiblit  en  proportion 
des  progrès  de  la  peinture.  C'est  plus  tard  que  nous 
verrons  cet  art  revivre  avec  nos  artistes  modernes  qui, 
en  joignant  à  la  beauté  et  à  la  délicatesse  des  traits 
des  personnages  la  finesse  des  couleurs,  savent  aujour- 
d'hui laisser  au  verre  peint  une  limpidité  qui  n'en- 
trave en  rien  la  vivacité  de  la  lumière.  Quoi  qu'il  en 
soit,  l'abandon  que  l'on  fit  des  vitraux  peints  ne  porta 
pas  grand  préjudice  aux  verreries  de  Champagne. 

Si,  à  la  mort  de  Thibaut  II  (I  lo2),  cette  province  ne 
pouvait  encore  compter  que  quelques  verreries,  ^lle  en 
vit  s'établir  de  nouvelles  sous  Henri  le  Libéral  (115^2- 
1181).  L'impulsion  était  donnée  et  bientôt  plus  d'une 


—  185  — 

trentaine  (1)  de  verreries  prospères  se  comptèrent  danâ 
la  région  qui  porte  aujourd'hui  le  nom  de  département 
de  l'Aube,  en  s'étendant  sur  l'ouest  du  département  de 
la  Haute-Marne. 

Toute  cette  région,  du  reste,  prêtait  à  cette  industrie. 

Le  pays,  couvert  de  forêts,  présentait  toutes  les  ma- 
tières premières  nécessaires  à  la  fabrication  d'un  verre 
d'une  pureté  et  d'un  éclat  remarquables.  On  trouvait, 
en  bien  des  endroits,  le  cristal  de  roche  ;  le  sable  four- 
nissait la  silice  ;  les  cendres  de  bois  donnaient  la  soude 
et  la  potasse,  et  le  bois  était  avantageusement  employé 
pour  la  fusion  de  tous  ces  produits  mélangés.  Le  ver- 
rier n'avait  qu'à  chercher  le  sous-sol  renfermant  une 
couche  de  sable  suffisamment  pur,  aisément  exploi- 
table et  à  portée  de  faciles  débouchés  et,  quand  il  avait 
trouvé  le  lieu  désiré,  il  s'y  installait. 

Ce  n'est  donc  point  dans  un  lieu  si  propice,  comme 
l'était  la  Champagne,  que  l'art  de  la  verrerie  devait  dis- 
paraître. Du  reste  les  ouvriers  et  les  artistes  verriers  ne 
manquaient  pas  ;  ils  ne  demandaient  qu'à  travailler. 

D'autre  part,  la  Champagne  était  le  pays  vignoble 
par  excellence  comme  elle  l'est  encore  aujourd'hui.  1^ 
vigne  y  était  cultivée  avec  soin  de  tous  les  côtés  et  les 
produits  en  étaient  fort  estimés.  A  défaut  de  fabrication 
de  verres  fins  en  grande  quantité,  il  fallait  toujours 
abondamment  des  bouteilles  et  des  verres  à  boire. 

L'art  de  la  verrerie,  qui,  pendant  les  premiers  siècles, 
n'avait  consisté  que  dans  la  fabrication  plus  ou  moins 
grossière  de  gobelets  et  bouteilles,  pour  s'épanouir  aux 
xi«,  xn*  et  xnr  siècles  dans  les  chefs-d'œuvre  des  vitraux 
de  nos  cathédrales,  dut,  si  l'on  peut  ainsi  parler,  revenir 
en  arrière  en  ne  produisant  plus  que  des  bouteilles  ou 

(1)  Commnnication  de  M.  Le  Clerl»  conservateur  du  Musée  de  Troyes. 


—  186  — 

des  verres  blancs  et  de  couleurs  variées,  s'arrêlant 
généralement  à  la  production  de  ce  qui  était  absolu- 
ment nécessaire  aux  usages  domestiques.  Il  semble  que 
ce  lut  pour  Tart  un  temps  d'arrêt,  mais  un  arrêt  qui 
n'empêcha  pas  les  artistes  verriers  de  se  perfectionner 
afin  de  produire  un  verre  toujours  de  plus  en  plus  lim- 
pide. Leur  talent,  ne  pouvant  plus  leur  servir  que  par 
hasard  aux  décors  des  monuments  publics,  s'employa  à 
la  perfection  des  verres  blancs  et  de  couleur  pour  la 
décoration  des  appartements  et  l'usage  de  la  table. 

Aussi,  de  grands  privilèges  furent  accordés  aux  ou- 
vriers verriers.  Des  ordonnances  royales  assimilèrent 
même  les  verriers  aux  nobles.  De  là  celte  qualification 
de  «  gentilshommes  verriers  »  qui,  dans  l'esprit  de  la 
noblesse  d'épée,  avait  un  sens  de  dédain,  même  de 
mépris. 

Avouons  que  la  plupart  des  nobles  verriers,  pauvres, 
mal  vêtus,  dont  l'existence  avait  le  travail  pour  principe 
et  pour  base,  prêtaient  quelque  peu  le  flanc  aux  rail- 
leries qui  les  accablaient  de  tous  côtés,  et  s'il  leur  arri- 
vait de  tirer  quelque  orgueil  des  privilèges  dont  ils 
jouissaient  comme  des  richesses  qu'ils  avaient  pu  ac 
quérir  dans  l'exercice  de  leur  art,  la  dédaigneuse  qua- 
lification de  «  souffleurs  de  verre,  souffleurs  de  bou- 
teilles »  ne  tardait  pas  à  leur  rappeler  ce  que  leur  art 
avait  de  mécanique  (I). 

(1)  Keaupré  :  Reihercbcs  sur  l'induslrie  cl  les  privilèges  des  verriers 
dans  l'ancienne  Lorraine.  —  Lepage  :  Keclieiches  sur  l'iiidusUie  en 
Lorraine  (verreries).  —  Fourn'er  :  La  verrerie  de  Porlieux. 

Lne  tradition  populaire  de  l'Argunne  (partie  de  la  Cliampagne  et  de 
la  Lorraine  qui  s'étend  depuis  Sedan  jusqu'à  Sainle  MenehuuM,  sur  les 
deux  rives  de  l'Aisne),  rapporte  que  Henri  IV,  lors  du  voynge  qu'il  fit 
à  Metz  en  1G(J3,  apercevant  de  loin  les  gentllslioinmes  verriers  de  la 
forcit  de  l'Argonne  qui  accouraient  se  ranger  sur  son  passage,  au  pont 
do  la  Hiesme,  entre  Clerniont  et  Sainte-Menehoulii,  demunda  ce  qee 
r'élaient  que  ces  gens  :  Ce  sont  les  «  soulTlcurs  de  bouteilles  »,  répondit 
le  postillon  qui  conduisait  la  voilure  du  roi  Eh  I»  en  !  dis  leur  de  "Souf- 
fler au  c   .  .   de  tes  chevaux  pour  les  faire  aller  plus  vile  (Bcaupréi. 


—  157  - 

Ces  railleries  n'empêchaient  point  cependant  les  gen- 
tilshommes verriers  de  jouir  de  certains  privilèges  ca- 
pables de  faire  envie  à  plus  d'un,  car,  dans  certains 
endroits,  «  les  ouvriers  de  verres,  ensemble  leurs  hoirs 
et  successeurs  ouvrant  dudit  métier  ez  dites  verrières 
et  un  chascun  d'iceulx,  voulons,  octroyons  estre  tenus 
francs,  quittes  et  exempts  de  toutes  tailles,  aydes,  sub- 
sides, d'ost,  de  giste  et  de  chevaulchiées.  »  Telle  était  la 
teneur  de  la  charte  des  verriers  octroyée  en  1448  pour 
la  Lorraine  par  Jean  de  Calabre  et  renouvelée  en  1469 
par  Jean  II,  après  son  avènement  au  duché  de  Lor- 
raine (I). 

Nous  avons  tout  lieu  de  croire  que  la  Champa- 
gne, voisine  de  la  Lorraine,  dut  accorder  les  mêmes 
privilèges  à  ses  ouvriers  verriers  (2),  qui  furent,  de  ce 
fait,  dispensés  de  suivre  le  seigneur  non  seulement 
dans  les  guerres  publiques,  mais  encore  dans  ses 
guerres  particulières  (droit  d'ost,  service  ou  aide  d'ost). 
Ils  échappèrent  également  au  droit  de  gite  qui  consis- 
tait en  l'obligation  de  loger  le  souverain  et  de  le  dé- 
frayer avec  sa  suite;  mais,  de  plus,  ils  eurent  le  droit  de 
chasse  dans  les  forêts  voisines  de  leurs  usines  où  ils 
travaillaient.  Car,  ajoute  la  même  charte,  «  pourront 
les  verriers  et  ouvriers  chasser  ez  bois  et  forestz  de 
Monseigneur,  à  l'onviron  desdites  verrières,  à  bestes 
grosses  et  rousses,  à  chiens  et  harnois  de  chasse,  quand 
il  leur  plaira  sans  pour  ce  estre  reprins  ».  Et  tous 
ces  privilèges  sont  accordés  non  pas  seulement  aux 
maîtres  verriers,  mais  aussi  à  leurs  ouvriers  ouvrant  le 

(1)  Beaupré:  Recherches  sur  l'industrie  et  les  privilèges  des  verriers 
dans  l'ancienne  Lorraine. 

|2    1^  forél  d'Argonne  couvrait  une  partie  de  la  frontière  de  Cham- 

Sagne.    et    il   y  avaU  dos  verreries  fameuses  jouissant  des  privilèges  ci- 
essus.    N'en    citons  que  deux,  l'une  à  Chatrice.  l'autre  au  bois  Japin, 
près  de  Triamont  (Volcyr  de  Serouvilte,  an  1530;. 


—  158  — 

verre,  et  tous  les  transmettent  à  leurs  successeurs,  soit 
qu'ils  possèdent  la  verrerie  par  héritage,  soit  que, 
comme  fils  d'ouvriers  ou  non,  ils  y  travaillent  à  la  fa- 
brication du  verre  (1). 

Outre  cela,  a  le  gentilhomme  verrier  avait  seul  le 
«  droit  de  souffler  le  verre. et  jamais  il  n'aurait  souffert 
«  qu'un  roturier  travaillât  avec  lui  à  moins  que  pour  le 
«  servir.  Pour  lui,  l'exercice  de  l'art  de  la  verrerie  était 
((  même  une  preuve  de  noblesse. 

«  Ces  privilèges  que  les  rois  avaient  bien  voulu  ac- 
«  corder  pour  faire  subsister  la  pauvre  noblesse  ne 
«  souffrirent  d'altération  que  vers  le  milieu  du  xvni* 
«  siècle  »  (i\. 

En  effet,  l'histoire  montre  que  le  développement  pris 
à  cette  époque  par  l'industrie  verrière  détermina  de 
grands  abus  et  en  même  temps  une  réaction.  Les  droits, 
les  prétentions  des  verriers  furent  contestés.  Il  s'ensui- 
vit des  débats,  des  discussions,  des  procès  qui  abouti- 
rent à  faire  admettre  que  la  profession  de  verrier  ne 
supposait  pas  la  noblesse,  ne  la  conférait  pas,  mais 
n'y  dérogeait  pas  (3). 

Mécontents  de  cette  solution,  les  gentilshommes  ver- 
riers désertèrent  les  usines.  K'allons  pas  plus  loin  dans 
ces  questions  générales,  qui  nous  éloigneraient  trop  de 
notre  sujet,  et  revenons  à  nos  verreries  de  Champagne. 

Au  dire  d'un  auteur  assez  versé  dans  l'histoire  de  la 
Champagne,  certaines  verreries  des  bords  de  l'Aube 
remonteraient  à  l'époque  de  Philippe  IV,  dit  le  Bel  (4). 
Sans  pouvoir  confirmer  ce  fait,  nous  pouvons  dire  que 

(1)  Beaupré:  Recherches  sur  Tindustrie  et  les  privilèges  des  verriers, 
dans  l'ancienne  Lorraine. 

(2j  Diderot  :  Enc3clopédie  méthodique  ^Verrerie). 
(3)  Beaupré.  Ouvrage  cité  plus  haut. 
[k]  Finot  :  L'Aube  et  ses  bords. 


—  169  — 

sous  Philippe  le  Bel  le  commerce  se  développa  considé- 
rablement et  que,  pour  l'encourager,  ce  roi  donnait  vo- 
lontiers des  lettres  de  dispense  en  faveur  des  gentils- 
hommes pauvres  afin  de  leur  permettre  d'exercer  la 
profession  de  verrier  sans  déroger  (l). 

Pendant  plusieurs  siècles,  l'industrie  verrière  ne  dut 
pas  s'installer  à  demeure  dans  un  endroit  déterminé  et 
permanent.  Il  fallait  compter  avec  la  proximité  et  l'é- 
loignement  des  matières  premières,  avec  la  difficulté 
des  transports  et  l'écoulement  des  produits.  Les  verriers 
s'en  allaient  alors  camper  au  flanc  d'un  coteau  dans 
une  clairière  à  portée  du  combustible,  du  sable  et  de  la 
roche  et,  quand  après  quelque  temps  ils  avaient  épuisé 
le  bois  ou  le  sable,  ils  reconstruisaient  ailleurs  leur 
halle  et  leur  four.  Le  four  du  reste  ne  pouvant  se  con- 
server trop  longtemps,  son  changement  devenait  né- 
cessaire et  permettait  ainsi  à  un  etablissement.de  se 
transporter  sans  trop  de  frais  sur  différents  points  d'un 
territoire  même  assez  restreint  (2). 

Qui  sait  si  quelques  verreries  de  ce  genre  n'ont  point 


(1)  Dictioonaire  de  la  oonversaUon  :  «  Des  geotilshommes  de  Champa- 
gne demandèrent  à  Philippe  le  Bel  des  lettres  do  dispense  pour  exercer 
la  verrerie,  et  les  verriers  des  autres  provinces  en  obtinrent  des  sem- 
blables des  rois  ses  successeurs,  ce  qu'ils  n'auraient  pas  fait  si  cet  art 
eut  anobli  ou  s'il  eut  supposé  la  noblesse  ». 

(2)  Augustin  Cochin  :  Rtudes  sociales  et  économiques  «  On  ne  doit 
pas  oublier  que  les  verreries  ont  été  longtemps  des  dépendances  de 
l'eiploitation  forestière  comme  les  petites  forges.  Il  en  est  encore  ainsi 
en  Bohême.  Dans  ce  pajs,  une  verrerie  se  compose  de  deux  fours  sous 
un  misérable  hangar  en  bois  au  milieu  d'une  forêt.  On  la  transporte 
plus  loin  quand  le  bois  est  brâlé.  Dans  tous  les  pays  de  bois,  comme 
ie  Nivernais  et  la  Lorraine,  on  trouve  partout  le  nom  ou  la  trace  d'u- 
ne verrerie  et  des  familles  d'origine  allemande  dans  le  lieu  où  exis- 
taient ces  verreries.  Or,  les  forêts  appartenant  jadis  aux  gentilshommes, 
ils  ont  dû  de  bonne  heure  demander  la  permission  de  fonder  des  ver- 
reries sans  déroger  à  la  noblesse.  Puis,  la  faveur  une  fois  accordée,  le 
métier  est  devenu  la  ressource  des  gentilshommes  ruinés  et  ensuite  leur 
prétention.  Ce  qui  était  une  exception  à  la  noblesse  est  devenu  une 
prétention  à  la  noblesse.  » 


—  160  - 

existe  à  Rizaucourt  ou  dans  la  région,  et  si  leurs  feux, 
bien  qu'éteints,  n*ont  point  suggf^ré  à  d'autres  l'idée  de 
profiter  d'un  lieu  propice  et  lavorable  h  leur  art  ? 

Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  origines  supposées  des  verre- 
ries en  Champagne,  nous  ne  trouvons  nulle  part  les 
noms  des  maîtres  de  cristalleries.  On  le  comprend 
d'une  certaine  façon,  car  en  Champagne,  comme  ail- 
leurs, les  chroniqueurs  du  moyen- âge  appartenaient, 
pour  la  plupart,  au  clergé  et  surtout  aux  ordres  monas- 
tiques. Ces  chroniqueurs  n'avaient  guère  en  vue  que  de 
transmettre  à  la  postérité  l'histoire  de  leur  église  ou  de 
leur  couvent.  Le  reste  n'avait  pour  eux  aucun  intérêt, 
et  ce  n'est  que  par  hasard  qu'aux  noms  souvent 
répétés  du  fondateur,  de  l'évêque  ou  de  l'abbé 
viennent  de  temps  à  autre  se  mêler  dans  leurs  récits 
le  nom  du" souverain,  celui  de  quelque  illustre  chevalier 
ou  de  quelque  redoutable  seigneur  féodal  de  la  contrée. 

Ce  n'est  donc  pas  à  nos  chroniqueurs  champenois 
que  nous  devons  demander  des  documents  sur  l'art  de 
la  verrerie  dans  la  région  qui  nous  occupe.  Car  à  les 
lire  ils  n'ont  rien  vu,  rien  appris  qui  leur  ait  paru  digne 
de  mémoire.  Et  cependant  Rizaucourt  était  tout  proche 
du  village  de  Buchey,  dont  tout  le  territoire,  terres  et 
maisons,  appartenait  aux  religeux  de  Clairvaux. 

Ce  que  nous  savons,  c'est  que  le  roi  Louis  XIV  (1643- 
1715),  afin  de  faire  fleurir  l'art  de  la  verrerie  dans  son 
royaume,  fit  venir  en  France  des  ouvriers  vénitiens 
pour  les  établir,  nous  le  pensons,  dans  la  verrerie  créée 
par  la  veuve  de  François  de  Bourbon  Vendôme,  sous 
Louis  XII,  située  à  l'extrémité  du  faubourg  Saint-An- 
toine à  Paris,  aujourd'hui  la  caserne  de  Reuilly  (I). 

Cette  verrerie  était  alors  remarquable  par  ses  produc- 

(1)  [.arousse  :  Celle  verrerie  s'élablil  en  inanufaclure  en  1685  avec 
Abraham  Thévard  el  devint  inanufaclure  luyule  en  1692. 


—  161  — 

lions  aussi  abondantes  que  variées.  On  y  fabriquait 
<(  (les  glaces  à  miroir  de  mesmeset  diverses  grandeurs, 
netteté  et  perfection  que  celles  que  Ton  fait  et  fabrique 
à  Moreau  (Murano),  près  la  ville  de  Venise,  lozanges  ou 
carreaux  transparents  servans  aux  châssis  et  fenestres, 
vazes  de  toutes  façons,  verroteries  pour  les  Indes,  es- 
maux,  pièces  de  cheminées,  verres  de  cristal,  services 
entiers  de  table  de  toutes  façons,  figures,  manières  et 
grandeurs  tant  pour  servir  à  l'ornement  de  nos  mai- 
sons royales  que  pour  la  commodité  publique,  le  tout 
par  les  ouvriers  vénitiens  qui  y  ont  été  conduits  en  no- 
tre royaume  et  qui  pourront  s'y  rendre  cy  après,  à  cet 
effet  sans  que  pendant  le  temps  de  vingt  années  aucun 
puisse  faire  un  semblable  establissement  ». 

Alors  seulement  on  commença  à  connaître  le  nom 
des  artistes  verriers. 

A  côté  de  l'un  d'eux,  des  plus  renommés  de  celte 
époque,  l'inventeur  du  coulage  des  glaces,  le  fondateur 
futur  des  cristalleries  de  Saint-Gobain,  Abraham  Thé- 
vard  (I),  un  Vénitien,  mérite  d'être  cité  et  a  droit  à 
toute  notre  estime  et  à  notre  attention.  Son  nom  est 
J.-B.  Mazzolay,  maître  de  verrerie  à  Rizaucourt  et 
plus  tard  fondateur  de  la  verrerie  de  Bayel. 

J.-B.  Mazzolay,  ou  Mazzolai,  ou  de  Mazzolay,  ou 
Mazzola  (2),  écuyer  gentilhomme,  était  originaire  a  de 
la  ville  et  République  de  Venise  »  (3). 

La  date  de  sa  naissance  et  l'histoire  de  ses  premières 
années  nous  sont  inconnues. 

(1)  Turgon  :  Les  grandes  usines.  C'est  en  1676  qu'Abralioin  Thévard 
invente  le  roulage  dcn  glares. 

(2)  Registres  de  l'ancien  élat  civil  de  la  parnis^e  de  Ri/aucnnrt. 

Le  nom  de  Mnzzola  esi  le  nniu  d'une  famille  illustre  en  llalie.  Citons 
Mazzuoli  on  Mazzola,  dit  le  l'armo^i^an.  peintre  ilhisfre  né  à  l'arme  en 
i.S03,  mort  en  15i0  :  Mazzoln  Philippo,  peintre,  1530  i:>:)ll  ;  Mazzola 
Oiaseppe.  peintre.  1C48  1738.  J.-R.  Mazzolay  ne  serait  il  point  un  pa- 
rent de  ces  artistes  ? 

(3)  Arrêt  du  Conseil  d'Etat,  tl  août  1678. 


-  162  — 

C'est  vers  1663  qu'il  aurait  été  appelé  à  Paris,  «  par 
ordre  de  Sa  Majesté,  avec  plusieurs  autres  gen- 
tilshommes verriers  de  son  pays  (de  Venise  ou  Murano), 
pour  la  manufacture  et  fabrication  de  toutes  sortes 
d'ouvrages  de  cristal  »  (1). 

Mazzolay  et  ses  collaborateurs  repondirent  aux  espé- 
rances du  roi  et  de  son  ministre  Colbert.  La  preuve  en 
est  dans  une  requête  de  Mazzolay  lui-même  où  il  aflBrme 
que  «  Sa  Majesté  eut  un  jour  la  bonté  de  le  voir  tra- 
vailler et  de  luy  donner  publiquement  son  approba- 
tion »  (2)  en  la  cristallerie  du  faubourg  Saint-Antoine. 

Ces  sympathies  royales  nous  font  supposer  la  finesse 
du  travail  de  Mazzolay,  et,  peut-être  encore  différentes 
améliorations  qu'il  dut  introduire  dans  l'art  de  la  cris- 
tallerie française.  Aussi,  «  pour  avoir  lieu  de  s'attacher 
plus  fortement  au  service  de  Sa  Majesté  »  (3),  Mazzolay 
se  donna  entièrement  à  son  pays  d'adoption.  Ce  qui  lui 
valut  des  lettres  de  naturalisation  et  lui  permit  d'épouser 
Jeanne  Quesnot,  ou  Guenot,  ou  Tiennot  (4),  dont  nous 
ne  pouvons  fixer  le  heu  de  naissance  (5). 

Où  et  comment  Mazzolay  a-t-il  en  effet  pu  faire  con- 
naissance de  Jeanne  Quesnot  ?  Sa  sortie  d'Italie  vers 
1663,  l'appel  du  roi  de  France  fait  aux  Vénitiens,  l'exis- 
tence d'une  verrerie  à  Rizaucourt,  sous  J.  Lacan,  vers 
166i,  le  nom  de  Guenot  (transformation  de  Quesnot) 
existant  encore  aujourd'hui  dans  la  région,  plus  tard, 
la  demande  de  Mazzolay  de  venir  s'établir  en  Cham- 
pagne, nous  permettent  de  supposer  que  Rizaucourt 

(1)  Arrêt  da  Conseil  d'Etat,  27  août  1678. 

(2)  id.  id. 

(3)  id.  id. 

(4)  Registres  de  catholicité  de  la  paroisse  de  Rizaucoort  ;  égale- 
ment anciennes  minutes  des  notaires  de  Bar-sur-Aube. 

(5)  Aujourd'hui  encore,  à  Lavilleneuveaux-Fresnes,  entre  Rizau- 
coart  et  oayel,  il  y  a  des  familles  du  nom  de  Guenot. 


—  163  - 

ne  lui  était  pas  inconnu  et  que  peut-être  il  s'y  était 
arrêté,  y  avait  travaillé  en  la  verrerie  et  y  aurait  connu 
Jeanne  Quesnot. 

Toujours  est-il  que,  la  verrerie  du  faubourg  Saint- 
Antoine  ayant  dû  un  instant  fermer,  soit,  comme  le  dit 
Valsuzenet,  «  le  manque  de  bois  rendant  à  ce  qu'il 
paraît  les  dépenses  trop  considérables  »  (I),  soit  pour 
d'autres  motifs,  les  ouvriers  obtinrent  la  liberté  de 
travailler  à  leur  compte  personnel  là  où  il  leur  plairait. 
Mazzolay  obtint  du  roi  la  permission  de  se  transporter 
en  Champagne  et  de  s'y  établir.  De  ce  lait,  il  se  trou- 
vait au  centre  du  grand  commerce  et  à  proximité  des 
grandes  foires  dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 

Aucune  preuve  écrite  ne  nous  confirme  pourtant 
cette  permission  mentionnée  dajis  plusieurs  pièces,  et 
nous  avons  tout  lieu  de  croire  qu'elle  fut  probablement 
verbale.  On  lit  en  effet  dans  un  mémoire  que  «  le  feu 
roy,  dans  la  vue  de  faire  fleurir  les  arts,  ayant  permis 
au  sieur  de  Mazzolay,  gentilhomme  vénitien,  naturalisé 
français,  et  à  la  demoiselle  Quenot,  sa  femme,  d'établir 
une  manufacture  en  la  province  de  Champagne,  en  tel 
lieu  qu'ils  jugeraient  convenable  pour  y  fabriquer 
toutes  sortes  d'esmaux  de  cristal,  il  aurait,  en  consé- 
quence, choisi  le  lieu  de  Rizaucourt  pour  l'establisse- 
ment  et  l'exploitation  de  la  fabrique  des  cristaux  et 
verreries  »  (-2).  Or  qu'était  Rizaucourt  ? 


II 

Le  11  novembre  1659,  un  appelé  Jean  Lacan,  maître 
verrier,  originaire  de  Béziers,  en  Languedoc,  sollicita 

(1)  Brualé  de  Valsuzenrl.  Tableau  statistique  du  déparlement  de  TAuhe. 

(2)  Arrêt  du  Conseil  d'Etal  en  faveur  de  Jean  de  Villeprouvée. 


—  164  - 

et  obtint  <  du  Roy  le  privilège  pour  la  fonte  du  cristal 
de  roche  et  pratiqua  son  secret  en  divers  lieux  du 
royaume  de  France  »  (1). 

Cinq  années  plus  tard,  en  1664,  Lacan,  passant  à 
Bar-sur-Aube,  eut  une  entrevue  avec  le  receveur  des 
tailles,  le  sieur  Paillot  père,  qui  le  pria  «  d'aller  à  la 
terre  de  RisaucourI,  dont  il  était  fermier  judiciaire,  où 
ils  firent  construire  une  halle  avec  un  fourneau  pour  la 
fonte  et  fabrique  des  cristaux,  auxquels  il  travailla 
pendant  quelque  temps  »  (i). 

La  halle  et  le  four  furent  construits  dans  les  dépen- 
dances du  château,  au-delà  des  lossés,  à  40  mètres  en 
aval  sur  la  rive  droite;  de  la  Bierne,  et  s'appuyaient  au 
coteau,  dans  le  flanc  duquel  se  groupent  aujourd'hui 
quelques  maisons  du  village,  assises  sur  la  rue  du 
Chemin  neuf. 

S'il  faut  noter  que  cette  date  1664  est  indiscutable, 
on  pourrait  cependant  être  tenté  de  croire  qu'une  ver- 
rerie existait  déjà  auparavant,  dès  1630,  et  sur  le  même 
endroit,  par  conséquent  bien  avant  l'arrivée  de  Jean 
Lacan. 

Les  seules  hypothèses  capables  de  contredire  ce  fait 
seraient  que  :  ou  bien  Jean  Lacan  aurait  apporté  avec 
lui  des  verres  de  sa  fabrication  ou  plutôt  d'une  fabrica- 
tion étrangère  pour  servir  de  modèle,  et  ces  verres,  une 
fois  cassés,  n'auraient  pas  été  rejetés  dans  le  creuset  ; 
ou  bien,  pour  être  remis  au  four,  les  verriers  auraient 
acheté  où  ils  le  pouvaient  des  débris  de  verre  qui  n'ont 
pas  été  refondus.  Les  historiens  à  venir  nous  éclairci- 
ront  peut-être  ce  fait. 

(1)  ArnH  du  Conseil  d'Etat.  â7  aoiU  1678,  28  décembre  1700.  Doss  er 
J.  B.  Maxzolay  aux  Arcliives  nationales.  —  Mémoires  de  Pommereu 
aux  Archives  du  ministère  de  l'intérieur. 

(2)  Ibidem. 


-  168  - 

Toujours  est  il  que,  si  nous  nous  basons  sur  nos 
simples  découvertes,  nous  pensons  pouvoir  faire  re- 
monter l'existence  d'une  verrerie  à  Rizaucourt  vers 
1630.  Pnnni  les  nombreux  fragments  de  verre  et  cristal 
aux  couleurs  bleu,  vert,  blanc,  même  de  la  roche  à 
demi  calcinée,  découverts  dans  les  fouilles  que  nous 
fîmes  faire  en  l'emplacement  des  cristalleries,  nous 
avons  trouvé  entre  autres  une  partie  de  la  coupe  d'un 
petit  verre  à  pied  de  forme  hexagonale,  de  couleur  vert 
d'eau  très  claire,  dont  malheureusement  nous  n'avons 
que  deux  faces  contiguës  et  portant  sur  chacune  d'elles 
un  chiffre,  savoir  6  et  3.  Ces  deux  chiffres,  selon  nous, 
ne  peuvent  guère  que  faire  partie  d'une  date  de  fabri- 
cation remontant  de  l'année  1630  à  l'année  1639  inclu- 
sivement. 

Cette  précieuse  découverte,  ainsi  que  de  nombreux 
fragments  de  cristal  bleu- vert  et  même  de  la  roche  à 
demi  calcinée,  nous  les  avons  déposés  au  musée  de 
Saint-Dizier  (Haute-Marne),  où  tout  amateur  pourra  les 
voir;  chacun  conviendra  que,  par  la  limpidité  du 
cristal,  les  verreries  de  cette  époque  jouissaient  d'une 
renommée  bien  méritée. 

Jean  Lacan,  enorgueilli  sans  doute  par  son  privilège 
et  bien  vu  du  seigneur  de  Rizaucourt,  crut  pouvoir  se 
mêler  aux  choses  politiques  de  son  temps. 

Au  lieu  de  rester  un  habile  verrier,  il  conspira 
•  contre  la  sûreté  de  l'Estat  »  et  «  s'est  rendu  indigne 
«  de  la  grâce  que  Sa  Majesté  lui  a  faite,  pour  se  réfu- 
«  gier  avec  sa  famille  en  la  ville  de  Bruxelles,  où  il  est 
«  mort  parmy  les  ennemis  de TEstat  »  (1). 

Le  départ  de  Jean  Lacan  laissait  libre  la  cristallerie 
de  Rizaucourt.  Mazzolay,  obligé  de  quitter  Paris,  résolut 

(1)  Arrél  du  Cunseil  d  Elat,  tl  août  1678. 


alors  de  bénéficier  de  la  situation.  Il  savait  du  reste 
trouver  sur  les  lieux  «  le  bois,  les  lougères  et  toutes 
autres  herbes  propres  et  convenables  pour  le  fait  de 
son  métier  de  verrier  ».  Il  y  avait  de  plus,  pour  lui, 
l'avantage  d'un  établissement  déjà  créé  et  une  clientèle 
assurée  qu'il  put  exploiter,  en  vertu  d'un  privilège  per- 
sonnel, verbal  sans  doute,  récompense  de  l'habileté 
qu'il  avait  montrée  en  la  cristallerie  royale  du  faubourg 
Saint-Antoine. 

Une  fois  établi,  il  travailla  pendant  un  certain  temps 
a  sans  aucun  trouble  ni  empeschement  ))(1);  quand 
enfin  Marie  Lacan,  fille  et  héritière  de  Jean  Lacan,  sup- 
posant la  situation  de  Mazzolay  entachée  de  précarité, 
crut  pouvoir  se  réserver  à  elle  seule  tout  le  privilège  de 
la  fonte  du  cristal  en  la  dite  verrerie  et  disposer  à  son 
aise  de  l'établissement.  Pour  cela,  elle  commença  par 
demander  et  obtenir  du  Roi,  le  17  décembre  1672,  le 
renouvellement  du  privilège  accordé  à  son  père  ;  puis, 
le  18  septembre  1674,  elle  céda  les  cristalleries  avec  le 

brevet  à  un  gentilhomme  verrier,  le  sieur ,  de 

Borniolle  des  Blains  (:2),  qui,  deux  ans  après,  céda  à 
Jean.  Ory  (ou  Aury,  ou  Orry),  bourgeois  de  Rouen,  son 
bail  en  la  terre  de  Rizaucourt  et  son  droit  d'y  fabriquer 
les  cristaux  (3). 

Pendant  tout  ce  temps,  Mazzolay  n'avait  cessé  de  tra- 
vailler et,  acceptant  cette  nouvelle  situation,  il  consentit 

(1)  Arrêt  du  Conseil  d'Elat,  27  août  1678. 

i'i)  Nous  pensons  qu'il  s*agit  ici  de  Léonard  de  Borniolle,  sieur  des 
Belains  ou  Blains,  membre  d'une  illustre  famille. 

Son  nom,  nous  le  trouvons  à  Rizaucourt,  aux  registres  de  catho- 
licité, le  24  septembre  1679,  24  septembre  1680.  —  Nous  ne  connais- 
sons ni  le  lieu  ni  la  date  de  sa  mort. 

(3)  Le  mémoire  de  M.  de  Pommereu  semble  dire  que  ce  sont  les 
sieurs  Bleins  et  Aury  qui  ont  appelé  Mazzolay.  Ce  mémoire  date  de 
1700.  W  est  préférable  de  se  baser  sur  les  arrêts  en  rapport  avec  les 
années  où  eurent  lieu  les  difficultés,  tel  l'arrêt  du  Conseil  d'ËUt  1678. 


-  167  - 

encore  à  donner  son  concours  à  Jean  Ory,  en  qualité 
de  fabricant  et  fournisseur  de  pièces  de  cristal,  mais 
non  comme  associé.  Ce  fait  est  prouvé  par  Mazzolay 
lui-même  qui,  dans  sa  requête  adressée  au  Conseil 
d'Etat,  affirme  deux  points  principaux,  savoir  : 

1*»  Qu'avant  le  renouvellement  du  privilège  accordé  à 
Jean  Lacan,  lui,  Mazzolay  «  aurait,  pendant  plusieurs 
années,  travaillé  en  la  province  de  Champagne  en  la  ver- 
rerie de  Rizaucourt  sans  aucun  trouble  ni  empesche- 
ment  »; 

2*»  Qu'après  le  bail,  cédé  à  Jean  Ory,  Mazzolay  «  au- 
«  rait  continué  son  travail  pendant  quelques  mois  pour 
a  les  dits  Ory  et  consorts,  lesquels  aiant  dans  la  suite 
«  crus  de  pouvoir  se  passer  du  suppliant  pour  perfec- 
«  tionner  ses  ouvrages  »,  lui  cherchèrent  des  querelles, 
afin  de  l'obliger  à  quitter  Rizaucourt.  Mazzolay  lut  bien- 
veillant. II  ne  se  fâcha  pas,  il  attendit.  Cette  bienveil- 
lance et  ce  calme,  au  lieu  de  désarmer  ses  adversaires, 
produisirent  un  résultat  contraire.  Car  Ory  et  ses  amis, 
après  les  mena'^es,  en  vinrent  aux  actes. 

Mazzolay  articule  en  effet,  dans  sa  requête,  «  qu'Ory 
«  et  consorts  l'avaient  sy  maltraité  qu'il  fut  obligé  d'en 
«  porter  sa  plainte  en  justice  en  sorte  que,  par  deux 
«  sentances  confirmées  par  arrêt  contradictoire  du 
«  parlement  de  Paris,  il  en  aurait  obtenu  la  réparation 
«  aux  amandes,  despans,  dommages  et  intérêts...  »  (1) 
Cette  solution  calma  momentanément  les  esprits.  Jean 
Ory  et  ses  associés  quittèrent  Rizaucourt.  De  son  côté, 
Mazzolay  demeura  «  près  d'un  an  sans  rien  faire  m  (2). 
On  était  alors  à  la  fin  de  l'année  1677  ou  au  commence- 
ment de  1678. 

Après  réflexions,  la  nécessité  de  gagner  sa  vie  l'y 

(t)  Arrêt  du  Conseil  d'Etat.  H  août  1678. 
(2)  »  » 


poussant,  ou  plutôt,  la  souffrance  morale  de  ne  point 
travailler  à  un  art  qu'il  aimait,  Mazzolay  résolut  de  ré- 
tablir la  verrerie  a  non  pas  sur  le  privilège  de  Jean 
V  Lacan  ou  de  Marie  Lacan,  mais  bien  sur  celui  qu'il 

((  prétendait  avoir  de  son  chef La  réputation  de  son 

«  ouvrage  ot  le  prix  raisonnable  que  Mazzolay  en  lait 
«  au  public  lui  aiant  atiréTaprobation  générale  de  tous 
((  les  marchands  »  (I)  lui  procurèrent  bien  vite  une  ex- 
cellente clientèle. 

Mais  les  adversaires  veillaient.  Abusant  du  privilège 
de  Marie  Lacan  en  date  du  17  décembre  1674,  enregis- 
tré seulement  le  ^i  janvier  1678  par  arrêt  du  parlement 
de  Paris,  Jean  Ory  fit  saisir  le  9  août  1678  «  un  panier 
«  de  verres  et  carafîes  envoyées  par  le  coche  de  Chau- 
«  mont  ».  Les  1:2  et  13  du  môme  mois,  Ory  fit  saisir 
également  «  tous  les  ouvrages  qui  se  sont  trouvés  en  la 
((  verrerie  de  Rizaucourt  et  establir  des  gardiens  d'i- 
«  ceux,  prétendant  sous  prétexte  de  deffenses  exclusi- 
«  ves  contenues  au  dit  privilège,  de  ruiner  Testablisse- 
«  ment  de  Mazzolay  et  de  lui  empescher  de  travail- 
«  1er.  »  (2) 

En  présence  de  ces  agissements,  Mazzolay  présenta 
aussitôt  une  requête  au  Conseil  d'Ktat  pour  obtenir  la 
mainlevée  de  ces  saisies,  «  lesquelles,  dit-il,  sont  d'au- 
«  tant  plus  injustes  et  injurieuses  que  le  privilège  en 
«  vertu  duquel  elles  ont  été  faites,  ne  porte  point  de 
«  dcffances  de  faire  fabriquer  des  verres,  caraffes  et 
«  autres  ouvrages  servant  h  l'usage  journalier  du  pu- 
a  blic,  à  Texclusion  portée  par  iceluy,  n'estant  qu'à  l'é- 
((  gard  seulement  de  la  fonte  du  cristal  de  roche  que  la 
«  dite  Marie  Lacan  a  fait  cstendre  aux  cailloux,  et  le 
((  suppliant  ne  se  servant  ni  de  l'un  ni  de  l'autre  pour 

(1)  ArrcM  du  Conseil  d'IClal,  27  aoiU  1(i78. 

(2  »  h  » 


<(  la  labrication  de  son  ouvrage,  on  ne  peut  pas  dire 
«  qu'il  y  avait  aucune  entreprise  ou  contravention  de 
«  la  part  du  suppliant  en  la  matière  et  encore  moins 
«  en  la  forme  qui  est  entièrement  de  son  invention 
«  qu'il  a  apportée  de  son  pays  sans  avoir  jamais  rien 
«  imité  du  prétendu  secret  de  Lacan  »  (4). 

Mazzolay  allait  même  plus  loin.  Il  affirmait  que  le  pri- 
vilège obtenu  par  Lacan  avait  été  reconnu  *  sy  abusif, 
«  sy  contraire  à  la  liberté  publique,  au  bien  de  TRstat 
*  et  à  l'intention  que  Sa  Majesté  a  toiyours  eue  de  lavo- 
a  riser  toutes  sortes  de  manufactures  pour  atirer  Tabon- 
((  dance  dans  le  royaume  que  dans  toutes  les  occasions 
«  qui  se  sont  présentées,  Sa  Majesté  n'y  a  eu  aucun 
«  esgard  et  a  toujours  accordé  la  main  levée  des  saisies 
«  laites  en  vertu  d'iceluy  ainsi  qu'il  est  justifié  par  les 
«  arrêts  du  Conseil  des  52  novembre  1666  et  18  février 
«  1667  avec  pleine  liberté  aux  marchands  verriers  de 
(c  vandre  touttes  sortes  de  marchandises  de  leur  pro- 
((  fession  partout  où  Don  leur  semblera,  ce  qu'ils  ne  pour- 
«  raient  pourtant  pas  faire  sy  la  deftanse  portée  par  le 
(c  privilège  du  dit  Lacan  avait  lieu,  mais  quand  cela 
«  serait  ces  dites  défiances  ne  s'étendanl  point  aux 
«  verres  et  caraffes  et  autres  ouvrages  du  service  per- 
«  pétuel  et  journalier  et  le  suppliant  (Mazzolay)  ne  se 
«  servant  ny  de  la  matière,  ny  de  la  forme  portée  par 
«  iceluy,  l'entreprise  des  dits  Ory  et  Lacan  ne  peut  pas 
«  être  tolérée  en  justice  »  (â). 

Enfm,  Mazzolay  continue  en  demandant  au  Conseil 
d'Ktat  l'autorisation  «  de  continuer  son  travail  ordinaire 
e  en  la  dite  verrerie  de  Rizaucourt  ou  partout  ailleurs 
«  ou  bon  lui  semblera  »  (3). 

(t)  Arrêt  du  Conseil  d'Elat.  27  aoAl  1678. 

(2)  »  »  » 

(3)  »  »>  »      ' 

12 


-110- 

Le  résultat  fut  que,  par  arrêt  en  date  du  27  août  1678, 
rendu  sur  le  rapport  favorable  du  contrôleur  général 
des  finances  Colbert,  le  Conseil  d'Etat  donna  mainlevée 
des  saisies  pratiquées  sous  le  nom  de  Marie  Lacan  et  fit 
«  deffenses  à  la  dite  de  Lacan  et  à  tous  autres  de  don- 
a  ner  aucun  trouble  au  suppliant  en  la  fabrication  de 
«  ses  ouvrages  de  cristal  servant  à  l'ouvrage  journalier 
«  du  public  en  la  dite  verrerie  de  Rizaucourl  à  peine 
<  de  dix  mille  livres  d'amende  et  de  tous  dommages 
«  et  intérêts  »  (1). 

Le  procès  était  gagné.  Mazzolay  se  remit  à  l'œuvre  et 
continua  ses  travaux  en  la  verrerie  de  Rizaucourt.  Il 
lui  restait  au  cœur  cependant  le  souvenir  de  tous  les 
ennuis  au  milieu  desquels  il  avait  vécu  en  agissant 
toujours  de  bonne  loi.  Il  voulait  s'éloigner  d'un  pays 
que  la  méchanceté  des  hommes  lui  faisait  paraître  in- 
grat; et,  sans  quitter  la  Champagne,  sans  trop  cepen- 
dant s'éloigner  de  Rizaucourt,  il  résolut  d'établir  ail- 
leurs sa  verrerie. 

C'était  en  1679.  «  Ayant  cru  la  situation  de  Bayel 
«  plus  propice  à  cet  establissement,  il  y  fit  construire 
«  une  halle  et  un  four  »  (2).  C'est  à  cette  date  1679 
qu'il  nous  faut  laire  remonter  la  naissance  de  la  ver- 
rerie de  Bayel,  et  nous  avons  tout  lieu  de  croire  qu'elle 
lut  établie  sur  l'emplacement  des  verreries  actuelles, 
avec,  sans  doute,  l'autorisation  des  abbés  et  religieux 
de  Clairvaux,  seigneurs  temporels  de  Bayel,  auxquels 
appartenaient  les  bois  du  lieu. 

A  Bayel,  «  Mazzolay  travailla  dix-huit  à  vingt  mois 
«  seulement  pendant  lesquels  Rizaucourt  fut  aban- 

(1)  Arrêt  do  Conseil  dTAat,  27  aoi1t  1G78. 

(2)  Mémoires  du  Conseiller  d*Elat  de  Pommerea,  dossier  J.-B.  Maz- 
zolay, aux  Archives  nationales. 


-171- 

tt  donné  »  (1).  Ce  lait  nous  est  confirmé  par  diverses 
pièces  contemporaines.  L'une  nous  dit  en  effet  que 
«  le  dit  sieur  Mazzolay  a  travaillé  longtemps  à  la  fabri- 
«  cation  des  dits  cristaux  et  autres  verreries  dans  la 
«  terre  de  Rizaucourt  et  il  a  aussy  fait  de  pareils  ou- 
((  vrages  à  Bayel  »  (2).  D'autre  part,  en  l'église  de 
Bayel,  nous  voyons  figurer  «  damoiselle  Jeanne  Quenot, 
«  épouse  de  J.-B.  Mazzolay  de  ce  lieu  de  Bayel  »  (3). 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  séjour  à  Bayel  ne  fut  pas  de 
longue  durée,  et,  pour  des  motifs  que  nous  ignorons, 
Mazzolay  et  ses  compagnons  quittèrent  bientôt  Bayel 
pour  revenir  rallumer  les  feux  aux  fours  de  la  verrerie 
de  Rizaucourt. 

Alors  on  eût  pu  croire  que  la  verrerie  de  Rizaucourt 
devait  vivre  et  les  feux  ne  plus  s'éteindre  ;  jamais,  du 
reste,  elle  ne  fut  plus  prospère. 

En  effet,  rien  de  plus  intéressant  que  de  lire  et  relire 
les  actes  de  catholicité  de  Rizaucourt.  Malgré  quelques 
lacunes  regrettables,  nous  y  retrouvons  à  peu  près  la 
vie  intime  et  familiale  des  gentilshommes  verriers  de 
cette  époque,  car  leurs  noms  sont  consignés  dans  un 
grand  nombre  d'actes  de  baptêmes,  mariages  et  inhu- 
mations. Rizaucourt  fut  le  séjour  d'un  grand  nombre 
de  descendants  de  familles  dont  la  noblesse  remontait 
fort  loin  dans  l'histoire.  C'étaient  les  de  Borniolle,  les 
Roch  de  Maillet,  les  du  Bourg,  dont  le  nom  existe  en- 
core aujourd'hui,  les  Joseph  de  Fer  (4),  Dominique  des 

(1)  Mémoires  du  Conseiller  d'Eut  de  Pomroereu,  dossier  J.-B.  Max- 
zolay,  aux  Archives  nationales. 

(2)  Idem. 

(3)  Regislre  de  catholicité  de  Bayel, 

(4^  La  famille  de  Fer  a  foarni  plusieurs  gentilshommes  verriers. 
Le  2t  juin  1614  Gaspard  de  Fer  et  deux  autres  gentilshommes  verriers 
s'associent  par  contrat  devant  le  notaire  du  auché  de  Nevers,  pour 
fonder  une  nouvelle  verrerie.  Joseph  de  Fer,  ffentilhomme  verrier  à 
Rizaucourt,  mourut  à  l'âge  de  36  ans.  Son  acte  d'inhumation  est   ainsi 


—  172  — 

Riveltes,  gentilhomme  vénitien,  travaillant  ît  la  ver- 
rerie (1),  François  de  Colnet  (2)  et  d'autres  encore  que 
nous  ne  connaissons  pas. 

D'après  la  tradition,  le  maître  de  cristallerie  de  Ri- 
zaucourt  et  la  plupart  des  gentilshommes  résidaient 
sur  la  rive  gauche  du  ruisseau  la  Bierne,  les  liseurs  et 
apprêteurs  dans  tout  le  voisinage.  A  cette  époque,  on 
était  loin  déjà  de  Thabilation  vulgaire  primitive  connue 
sous  le  nom  de  «  houbette  ».  Toutefois,  aucun  luxe 
n'existait  dans  ces  locaux,  qui  ont  disparu.  Car  la  mo- 
dicité du  salaire  ne  le  permettait  pas. 

La  plupart  du  temps,  le  maître  de  cristallerie  souf- 
flait lui-même  le  verre.  Il  était,  du  reste,  généralement 
l'ouvrier  le  plus  expérimenté,  par  conséquent  le  meil- 
leur, le  plus  consciencieux  et  surtout  le  plus  intéressé. 
Parfois,  pour  se  rendre  compte  de  l'opinion  publique, 
autant  que  pour  s'attirer  de  la  clientèle,  il  ne  dédaignait 
point  de  quitter  son  four  pendant  quelques  jours  et 

conçu  :  «  L'an  1G98  le  16  du  mots  de  juillet,  a  été  inhumé  dans 
VKglise  de  Rismicourt,  par  moy,  soussigné  curé  du  dit  lieu,  le  corps 
de  défunt  Joseph  de  Fer,  vivant  gentilhomme,  travaillant  à  la  verrerie 
du  dit  lieu  après  avoir  vescu  chrestieiiuement  et  reçu  les  sacrements 
de  rF]glisc  avec  piété.  Est  décédé  à  l'Age  de  'M\  ans  :  au  convoi  duquel 
étaient  présents  Antoine  Jacob  ;  M.  Kdme  Sauvage,  procureur  fiscal  et 
plusieurs  autres  et  ont  les  dits  Jacob  et  Sauvage  signé.    Jeudy  ». 

(1)  Dominique  des  Riveltes,  gentilhomme  verrier,  travaillant  à  Ri- 
zaucourt,  était  époux  de  damoiselle  Marie  Richard  (ou  Tricard).  Il  eut 
une  fille,  Françoise,  baptisée  le  21  septembre  1694.  Au  baptême,  Jean 
François  de  Colnet,  gentilhomme  de  la  verrerie,  et  demoiselle  Jeanne 
Quesnot.  épouse  de  M.  de  Mazzolay,  furent  parrain  et  marraine  de 
l'enfant. 

(2)  Jean- François  Colnet.  écuyor,  seigneur  de  Longchamp  et  seigneur 
de  la  Joncherois,  en  partie,  n'est  pas  qualifié  gentilhomme  verrier, 
mais  il  est  permis  de  croire  que,  pour  divers  motifs,  il  fut  un  des 
ouvriers  de  Mazzolay,  ou  du  moins  un  de  ses  amis  intimes,  car  nous 
rencontrons  son  nom  à  Rizaucourt.  De  son  union  avec  demoiselle 
Marie  de  Legrel,  il  eut  un  fila.  Léonard -François.  Le  parrain  fut 
Léonard  de  HornioUe,  «  escuier,  sieur  des  Blains  et  la  marraine  Jeanne 
<Juenot  »  :  c'était  le  24  septembre  1()80.  Plus  tard,  deux  autres  enfants 
naquirent  encore  de  cette  union. 


—  173  — 

d'aller  au  loin.  Alors,  sur  les  épaules  une  «  rafle  ou 
harasse  »  (  I  )  remplie  de  verres,  il  partait,  acquittait 
partout  où  il  le  devait  les  droits  seigneuriaux  et  fis- 
caux (-2),  exposait  ses  produits  et  revenait  à  son  travail 
après  avoir  recueilli  bien  souvent  de  nombreuses  com- 
mandes. Son  absence  de  peu  de  durée  ne  faisait  point 
souffrir  rétablissement.  Nous  savons  en  effet  que  les 
gentilshommes  verriers  ne  pouvaient  que  très  diffici- 
lement quitter  leur  maître;  c'eût  été  pour  eux  s'exposer 
à  des  peines  très  dures.  Les  arrêts  du  Parlement,  en 
date  des  21  septembre  1745  et  22  janvier  1746,  confir- 
mant ceux  des  13  mai  1694,  12  août  1701  et  18  mars 
1713,  nous  diseht  en  effet  qu'il  est  défendu  à  tous  gen- 
tilshommes verriers,  tiseurs,  ouvriers,  serviteurs,  do- 
mestiques et  autres  employés  aux  dites  manufactures, 
sous  peine  d'amende,  même  de  punition  corporelle,  de 
quitter  le  service  des  maîtres  de  verrerie  pour  lesquels 
ils  travaillent  sans  un  congé  par  écrit,  lequel  ils  seront 
tenus  de  demander,  deux  ans  avant  leur  sortie  et  à 
tous  maîtres  de  verrerie  de  recevoir  à  leur  service,  sans 
un  congé  par  écrit,  les  dits  ouvriers  et  encore  qu'ils  les 
eussent  reçus  sans  les  connaître  ou  autrement  ils  seront 
tenus  de  les  rendre  à  peine  de  trois  mille  livres  d'amende. 

(1)  La  «  rafle  ou  harasse  »  est  une  hotte  dont  la  partie  supérieure 
déborde  en  avant,  recouvre  la  tète  du  porteur  et  permet  d'augmenter 
la  charge  à  porter.  Vn  vir-aire  de  la  paroisse  de  Charmes  (Vosges), 
chargé  par  son  curé  de  porter  des  verreries  de  Portieux  à  l'évèque  de 
Toul,  en  mars  1772,  demandait  pour  s'acquitter  de  cette  corvée  «  une 
rafle  qui  pourrait  en  même  temps  lui  servir  de  parapluie  ».  —  Four- 
nier.  La  verrerie  de  Portieux. 

ii)  Vu  la  proximité  des  lieux,  nous  ne  pouvons  ici  passer  sous  si- 
lence un  article  du  droit  de  péage  du  comté  de  Lesmont  (aujourd'hui 
canton  de  Brienne),  visant  les  verriers,  art.  18  :  <>  Tn  homme  chargé 
«  de  verres  et  pas.sant  son  chemin  et  avec  bouteilles  doit  deux  deniers  ; 
(«  et,  en  exposant  en  vente  dans  les  lieux  du  dit  comté,  doit  aussi  le 
««  second  verre  au  choix  du  sienr  comte  de  Lesmont,  en  donnant  le 
c  dit  sieur  comte  aux  marchands  du  vin  plein  le  dit  verre  »,  en  sorte 
qu'il  y  avait  compensation. 


—  174  - 

Ces  arrêts  rendaient  donc  quelque  peu  stables  les 
ouvriers  verriers,  et  c'est  grâce  à  leur  application  ri- 
goureuse que  les  cristalleries  de  Rizaucourt,  au  milieu 
des  entraves  qui  surgirent  à  chaque  instant,  durent  de 
se  maintenir  et  de  prospérer,  sous  la  conduite  de  Maz- 
zolay,  leur  maître. 

En  dehors  du  maître,  il  y  avait,  dans  une  verrerie, 
trois  catégories  d'ouvriers  :  le  tiseur  ou  attiseur,  Tap- 
prêteur  et  le  souffleur.  A  chacun,  il  faut  ajouter  un 
certain  nombre  d'apprentis,  d'aides  ou  domestiques. 

Le  garçon  tiseur  surveillait  la  fusion  du  verre,  ali- 
mentait la  matière  dans  les  creusets  et  soignait  la 
trempe  des  objets  manufacturés.  Il  avait  plusieurs 
compagnons,  dont  l'ofïîce  était  de  chauffer  le  four,  en- 
trer le  charbon,  vider  les  immondices  de  la  cave  et 
nettoyer  la  halle  de  celles  qui  s'y  sont  amassées  pen- 
dant la  fonte.  Cet  emploi  était  considéré  comme  ser- 
vile  et,  pour  la  bonne  disposition  du  travail,  il  ne  per- 
mettait pas  à  celui  qui  en  remplissait  les  fonctions  de 
pénétrer  les  secrets  de  l'art  du  verrier.  Cependant,  d'a- 
près un  article  des  statuts  des  cristalleries,  les  mem- 
bres des  familles  alliées  aux  gentilshommes  verriers 
pouvaient,  après  un  apprentissage  de  quatre  années 
comme  attiseur  ou  tiseur  et  quatre  autres  années 
comme  apprêteur,  devenir  maîtres  souffleurs  à  leur  tour. 

Les  apprêteurs  formaient  la  composition  du  verre, 
préparaient  les  fours  et  assignaient  le  poste  de  chaque 
maître  pour  le  travail.  Ils  servaient  aussi  d'aides  au 
maître  souffleur  (I). 

Le  souffleur  était  habituellement  le  chef  de  maîtrise. 
Son  emploi  consistait  à  faire  les  plus  grosses  pièces  de 

(1)  Citons  quelques  noms  d'ouvriers  des  cristalleries  de  Rizaucourt: 
Jean  Sauget,  Ëdme  Saufçet.  J.  Lalleman,  de  Cornet,  garçon  de  la  ver- 
rerie, Jacques  Frampart,  Dubourg  Philibert,  valet  servant  à  la  ver- 
rerie, etc. 


-  178  - 

verre  comme  les  fiasques,  les  dames-jeannes,  les  bou- 
teilles, etc.  Le  souffleur  était  habituellement  gentil- 
homme (I). 

Ainsi  nous  trouvons  six  gentilshommes  verriers  à  la 
cristallerie  de  Rizaucourt.  En  leur  attribuant  à  chacun 
deux  aides,  nous  aurions  une  vingtaine  d'ouvriers. 
Quelques  journaliers  en  plus  pour  la  manipulation, 
l'emballage  et  la  surveillance,  on  arrive  ainsi  à  vingt- 
cinq,  à  trente  personnes,  ce  qui,  d'après  le  fisc,  consti- 
tuait la  moyenne  du  personnel  d'une  cristallerie. 

Les  travaux  exécutés  à  Rizaucourt  ne  durent  être 
autres  que  ceux  autorisés  par  l'ordonnance  donnée 
pour  les  manufactures  royales  du  faubourg  Saint- An- 
toine, dont  nous  avons  parlé  plus  haut 


III 

Jean-Baptiste  Mazzolay  mourut,  nous  le  supposons, 
à  Rizaucourt.  Malgré  nos  recherches,  l'acte  d'inhuma- 
tion est  resté  introuvable  à  Rizaucourt  aussi  bien 
qu'aux  archives  départementales  (2).  La  dernière  men- 
tion au  sujet  de  Mazzolay,  relatée  sur  les  registres  de 
Rizaucourt,  consiste  en  sa  présence  comme  parrain  à 
un  baptême,  en  date  du  23  février  1695,  avec  son  titre 
de  maître  de  verrerie. 

Or,  comme  sa  veuve  convole  en  secondes  noces  le  8 
décembre  1695,  il  nous  faut  fixer  sa  mort  entre  le  23 
février  et  le  5  mars  1695. 

(li  Beaulillier.  —  La  verrerie  et  les  gentilshommes  verriers  de  Nevers. 

(i)  Les  registres  de  catholicité  de  Rizaacourt,  remontant  à  l'an  1678, 
nous  donnent  cinq  signatures  de  Jean-Baptiste  Mazzolay  :  iS  mai  1679, 
20  octobre  1683,  1"  mars  16aH,  10  mars  1691,  23  février  1695. 

Le  double  des  registres  de  Rizaucourt,  déposé  au  greffe  de  Chaumont 
(Haute-Marne  ,  ne  remonte  qu'en  l'an  16/9  et  il  y  manque  les  regis- 
tres de  1681  à  1713« 


—  176  — 

La  dépouille  mortelle  de  Jean  Baptiste  Mazzolay  re- 
pose, selon  toute  vraisemblance,  sous  les  dalles  de  la 
ne!  de  Téglise  de  Rizaucourt,  mais  aucune  mention 
matérielle  n'en  consacre  le  souvenir. 

La  mort  de  Mazzolay  n'arrêta  pas  l'essor  de  la  ver- 
rerie de  Rizaucourt.  L'article  10  de  l'ordonnance  de 
mars  1600,  signé  par  Henri  IV,  en  faveur  des  verreries 
et  ainsi  conçu  :  «  la  veuve  continuera  la  maison  de 
«  son  défunt  mary  a  moins  qu'elle  contracte  un  second 
«  mariage  hors  du  premier  »  donnait  le  droit  à  Jeanne 
Quesnot  de  gérer  la  manulacture  de  cristal.  Aussi  prit- 
elle  à  bail,  pour  trois  années,  la  halle  et  le  four  des 
cristalleries  avec  le  plus  grand  succès.  La  preuve  en 
est  dans  le  grand  hommage  qui  est  rendu  à  la  vigi- 
lance, à  l'habileté,  à  la  prudence  et  au  dévouement  de 
la  veuve  de  Mazzolay  par  le  juge-commissaire  de  Cham- 
pagne De  Pommereu.  «  La  veuve  de  Mazzolay,  dit-il,  y 
«  est  habile  en  l'art  de  la  verrerie  et  tient  son  secret 
9  d'un  étranger  attiré  dans  le  royaume  par  sa  capacité 
«  dans  cette  fabrication  ;  elle  a  contribué  à  y  retenir 
«  cet  ouvrier  en  quoy  elle  mérite  encore  quelques  con- 
«  sidérations;  elle  a  travaillé  longtemps  pour  lui  et 
«  depuis  son  déceds  avec  assez  de  succez  »  (1). 

La  renommée  de  Mazzolay,  la  réputation  de  ses  ou- 
vrages et  de  sa  manulacture  firent  que  bientôt  la  veuve 
Jeanne  Quenot  fut  invitée  à  convoler  en  secondes 
noces.  Le  mariage  eut  lieu  le  5  décembre  1695. 

Elle  épousa  noble  homme  Pierre  Simonnot 
d'Arrentières,     écuyer   (4),     seigneur    d'Arrentiè- 

(1    Rapport  du  Conseil  d'Etat  de  Pomereu. 

(2>  Pierre  Simonnot.  escuyer.  seigneur  du  dit  Arrentières.  recevra 
aussi  sur  le  dit  écu  étant  aux  droits  du  défunt,  Kduie  l^gas.  sieur  d'Aisé, 
en  qualité  de  seigneur  du  dit  Arrentières,  deux  sols  suivant  l'acqui- 
sition faite  de  ses  biens.  I Liasse  E.  H8.').  copie  collaiionnée  de  la  distri- 
bution des  droits  seigneuriaux  d'Arrentières  et  Kngente,  2i  février  1702. 
—  Archives  du  département  de  l'Aube  . 


—  Ml  — 

res  (1),  Engente  (i),  Fresnay  (3),  et  Aunay  (i),  premier 
lieutenant  de  la  grande  fauconnerie  du  roi  (5),  né  vers 
1650,  à  Saint-Maclou  de  Bar-sur-Aube. 

A  ce  mariage,  assiî^taient  en  qualité  de  témoins,  Jean- 
Baptiste  Perrotti,  avocat  au  parlement,  résidant  à  Paris; 
Louis  Vanicr,  notaire  à  Bar- sur-Aube;  Dominique 
des  Rivettes  et  Bernard  Borniolle,  genlilsliommes  ver- 
riers (6). 

Le  mariage  eut  lieu  dans  Téglise  de  Rizaucourt.  En 
voici  le  texte  même,  il  mérite  d'être  lu. 

((  L'an  mil  six  cent  quatre  vingt  quinze,  le  cinquième 
«  jour  du  mois  de  décembre  a  été  conjoint  par  le  sacre- 
ce  ment  de  mariage  par  moi  soussigné  curé  de  Rizau- 
«  court,  publiquement  Pierre  Simonnot  D'Arrentière, 
((  écuier,  seigneur  du  dit  Arrentière  Engente  Fresnay 
((  et  Aunay,  premier  lieutenant  de  la  grande  fauconne- 
((  rie  du  roy,  de  la  paroisse  St-Madou  de  Bar  sur  Aube 
((  avec  demoiselle  Jeanne  Quenot,  veuve  de  M'  de  Maz- 
«  zolay  de  ce  lieu  de  Rizaucourt  :  Il  y  a  eu  un  banc 
«  publié  dans  cette  église  et  dans  celle  de  SI  Maclou, 
a  comme  il  m'apparaît  par  le  certificat  de  M.  le  Cun»  de 

11)  Arrenlières.  —  Commune  du  canton  de  Bar-sur-Aube.  L'ancien 
fief  seigneurial,  au  sud  du  village,  appartient  aujourd'hui  aux  héritiers 
de  M.  le  comie  de  Lassus. 

12)  Engente.  —  Canton  de  Bar-sur-Aube  lAube). 

(3)  Kresnay.  —  Canton  de  Soulalnes  (Aube). 

(4)  Aunay  (très  probablement  Aulnay).  —  Canton  de  Chavanges 
(Aube),  autrefois  Aulnay-le-Châtel. 

(5)  Ce  titre  de  premier  lieutenant  de  fauconnerie  du  roi  intri 
guera  sans  doute  quelques  esprits  ;  à  notre  grand  regret,  nous  ne  pou- 
vons, malgré  nos  recnerches,  indiquer  en  quoi  consistaient  ses  lonc 
lions.  Tout  ce  que  nous  .savons,  c'est  que  le  grand  fauconnier  touchait 
4.00()  florins  de  pension  M  avait  sous  ses  ordres  cinquante  gentils- 
hommes. Les  grands  fauconniers  s'arrogeaient  le  droit  de  chasser  en 
tout  temps  et  en  tous  lieux  du  royaume. 

[jes  lieutenants  de  la  grande  fauconnerie  avaient  ils  un  pouvoir  au.ssi 
grand  ou  restreint  à  une  province?  Nous  n'osons  l'afrirnier.  Kn  Itw.'i. 
Nicolas  Dauvel,  comte  de  Slnrets.  pos.sesseur  du  chAteau  de  Saint-Phal 
(Aube),  était  grand  fauconnier  de  France. 

(6)  Registre  de  catholicité  de  Hizaucourt. 


—  178  - 

«  la  dite  paroisse,  et  on  a  obtenu  dispense  du  deux  et 
«  troisième  de  M.  Legrand  vicaire,  laquelle  dispense 
«  ra'a  été  communiquée,  dûment  scellée,  controllée  et 
«  insinuée  ;  ensuite  le  certificat  du  dit  sieur  vicaire 
«  général,  pour  procéder  au  dit  mariage,  supposé  qu'il 
«  n'y  ait  point  d'empeschement  canonique,  ensuite  dis- 
«  pense  pour  épouser  pendant  l'avent  signée  Amiot 
«  vie.  gén.  dûment  insinuée  le  deuxième  décembre 
«  au  dit  an  sans  aucune  opposition  ou  empeschement, 
«  les  fiancialles  aiant  été  le  jour  précédent  célébrées 
«  par  moi  dans  cette  église.  Laquelle  cérémonie  a  été 
«  faite  présence  de  M.  J.  B.  Perrot,  avocat  au  parlement 
«  demeurant  à  Paris,  de  Louis  Vanier  notaire  demeu- 
«  rant  à  Bar  sur  Aube,  M.  Dominique  des  Rivettes  gen- 
«  tilliomme,  M.  Bernard  BornioUe  aussi  gentilhomme 
a  travaillant  à  la  verrerie  qui  ont  signé  avec  nous 
«  comme  témoins  ». 

«  Ont  signé  :  Quenot,  Simonnot  d'Arrentières,  Per- 
«  rot.  De  Rivettes,  Vannier,  BornioUe,  Jeudy,  curé  du 
«  dit  lieu.  » 


Fac-similé  des  signatures  des  principaux  propriétaires  des    verreries 
de  Rizaucourt  (Extrait  des  actes  de  catholicité  de  Rizaucourt). 


-'  179  — 

Pierre  Simonnot  d'Arrentières  portait  pour  armes  : 
«  d'argent  à  trois  roses  de  gueules,  pointées  desinople, 
«  boutonnées  d*or  »  (1).  D'où  lui  venait  sa  noblesse  ? 
Descendait-il  ou  était-il  parent  de  messire  Pierre  d'Ar- 
rentières,  «  procureur  et  receveur  des  habitants  de 
Troyes  »,  accusé  sous  Charles  VII,  en  1429,  de  conspi- 
ration en  faveur  du  duc  de  Bourgogne  (i)  et  qui  subit 
la  peine  capitale  sur  la  place  publique  de  Troyes  avec 
plusieurs  de  ses  compatriotes  ?  Nous  ne  le  savons  pas. 
Peut-être  serait-il  préférable  de  croire  qu'il  appartenait 
plutôt  à  une  vieille  famille  bourgeoise  anoblie  en  sa 
personne  par  suite  de  ses  fonctions  de  premier  lieute- 
nant de  la  fauconnerie  du  roi. 

Quoi  qu'il  en  soit,  après  deux  ans  comme  maîtres  en 
la  verrerie  de  Rizaucourt,  Pierre  Simonnot  et  Jeanne 
Quesnot  crurent  agir  dans  leurs  intérêts  en  désirant 
quitter  Rizaucourt  pour  transporter  définitivement  leur 
établissement  à  Bayel,  et  alors  des  pourparlers  eurent 
lieu  entre  eux  et  messire  Paillot,  propriétaire  des  cris- 
talleries. Ces  pourparlers  durèrent  assez  longtemps, 
selon  la  façon  dont  chacun  envisageait  sa  situation  au 
point  de  vue  matériel  comme  au  point  de  vue  des  rela 
tions  de  familles  qui  semblaient  quelque  peu  tendues. 
D'autre  part,  messire  Paillot  désirait  se  retirer  à  Rizau- 
court, peut-être  avec  la  prétention  de  faire  continuer  la 
verrerie,  si  Simonnot  d'Arrentières  la  quittait.  Le  30 
décembre  1697,  il  écrivait  «  qu'il  n'a  jamais  combattu 

(1)  Raymond.  —  Histoire  de  Bar-sur-Aube  et  de  son  arrondissement. 

(2)  Ce  duc,  fâché  de  voir  la  ville  de  Troyes  enlevée  aux  Anglais  ses 
bienfaiteurs,  voulut  la  regagner  pour  eux  au  moins  par  surprise  et  il 
avait  engagé  Pierre  d'Aranlières  à  la  lui  livrer.  Mais  ces  intrigues  furent 
découvertes.  D'Arantières  fut  mis  à  mort  et  ses  biens  avec  ceux  de  ses 
complices  confisqués.  I^a  sentence  fui  rendue  par  Pierre  de  Tarties, 
licencié-e-loix,  iieuienant  général  de  Guillaume  Helier,  seigneur  de 
Courcelles,  maître  d'hôtel  du  roi  cl  son  bailly  de  Troyes.  ((lourtalon. 
—  Annales  troyennes.) 


—  180  — 

fl  les  raisons  que  le  dit  sieur  d'Arrenlières  a  pour  faire 
^  son  establissement  à  Bayel  et  qu'il  est  entièrement 
«  déterminé  d'aller  demeurer  à  Rizaucourt  et  même 
«  sans  y  avoir  de  verrerie  puisque  le  sieur  d'Arren- 
«  tières  ne  veut  plus  la  continuer  comme  par  le 
«  passé  ))(1).  C'était  en  quelque  sorte  accepter  le  dé- 
part de  Simonnot  d'Arrentièreset  son  abandon  du  titre 
de  maître  de  la  verrerie  ;  mais  ce  dernier  temporisa  en 
renouvelant,  le  27  août  1698,  par  traité  sous  seing 
privé  et  pour  3  ans  (â),  le  bail  des  cristalleries  de  Ri- 
zaucourt moyennant  -200  livres  de  rente  annuelle,  avec 
cette  clause  que  lui,  Simonnot  d'Arrentièrcs,«  ne  serait 
«  tenu  d'y  faire  d'autres  réparations  aux  cristalleries 
«  que  celles  que  bon  lui  semblerait  et  aurait  la  liberté 
«  d'y  faire  travailler  ou  non  »  (3). 

Paillot  accepta,  et,  c'est  en  vertu  de  cette  convention 
que  Simonnot  d'Arrentières  «  a  continué  le  travail  à 
«  Rizaucourt  »,  avec  sans  doute  l'intention  secrète  de 
quitter  aussitôt  qu'il  le  pourrait.  Aussi,  a-t-il  «  en  même 
«  temps  rétably  la  verrerie  de  Bayel  que  le  défunt  sieur 
((  Mazzolay  premier  mari  de  sa  femme  y  avait  fait 
«  construire  en  1679  (i). 

Les  deux  verreries  durent  alors,  sous  la  conduite  du 
même  maître,  pendant  quelque  temps,  marcher  de 
front  ;  voilà  pourquoi  quelques  gentilshommes  ver- 
riers, tout  dévoués  à  leur  chel,  restèrent  à  Rizaucourt 

(1)  Mémoire  du  Conseiller  d'Etat  de  Pommereu. 

(2i  ■  »  » 

(3)  »  »>  » 

i4)  Mémoire  du  Conseiller  d'Klal  de  Pommereu.  —  Jolibois,  dans  la 
Haute-Marne  ancienne  et  moderne,  affirme  formellement  qu'à  Rizau- 
court «  il  y  avait  une  cristallerie  importante  que  la  dame  du  dit  lieu 
fit  transporter  à  Bayel  dans  les  dernières  années  du  xvii«  siècle  ». 
Jeanne  Quesnot  ne  l'a  cerlalnemenl  fait  qu'avec  le  consentement  de 
son  mari,  si  toutefois  ce  ne  fut  pas  lui-même  qui  eut  l'initiative  de  ce 
transfert. 


—  181  — 

jusqu'en  1701.  Cette  même  année,'  on  trouve  le  nom  de 
messire  Joseph  Paillot,  écuyer,  sieur  de  Rizaucourt, 
major  au  régiment  de  la  Reine,  avec  damoiselle  Quesnot, 
épouse  de  M.  d'Arrentières,  comme  parrain  et  marraine 
au  baptême  de  la  fille  du  principal  verrier  de  Rizau- 
court. 

De  ce  iait,  on  peut  conclure  que,  malgré  bien  des 
difficultés  et  des  ditTérends,  les  relations  amicales  des 
maîtres  et  des  ouvriers  verriers  de  Rizaucourt  et  Rayel 
ne  se  ralentirent  pas  entre  eux,  pas  plus  qu'avec  les 
propriétaires  des  établissements.  Simonnot  d'Arren- 
tières  n'avait  qu'à  gagner,  du  reste,  en  entretenant  ces 
bons  rapports  plus  ou  moins  trompeurs.  Il  le  comprit 
si  bien  qu'avant  l'expiration  du  terme  du  traité  conclu 
en  1698,  bien  que  le  paiement  fût  effectué  à  l'avance  (I), 
la  verrerie  de  Rizaucourt,  sur  son  ordre,  cessa  ses  feux 
et  rétablissement  commença  à  tomber. 

Le  motif  fut  qu'en  dépit  de  l'axitorisation  donnée, 
tant  par  la  lettre  du  30  décembre  1697  que  par  le  bail 
pour  trois  années  du  27  septembre  1698,  le  sieur  de 
Rizaucourt  «  fit  donner  assignation  au  sieur  d'Arren- 
«  tières  au  baillage  de  Chaumont»  (-2)  pour  le  rétablis- 
sement du  four  de  la  halle  de  Rizaucourt  et  Toblention 
de  dommages-intéi'èls. 

Charles  Paillot  de  Rizaucourt  allait  même  plus  loin 
en  émettant  encore  la  prétention  de  faire  revivre  l'an- 
cien privilège  donné  à  Jean  Lacan  en  1639,  en  rétablis- 
sant les  cristalleries.  Il  ailirmail  même  que  son  père 
avait  obtenu,  en  l6oi,  un  privilège  indépendant  de 
celui  de  Jean  Lacan  poiu'  laire  travailler  dans  «  sa  terre 
de  Rizaucourt  une  manufacture  en  pièces  de  cristal  ». 
C'était  l'ancienne  querelle  qui  revenait  sur  le  lapis  et 

(1)  Mémoire  de  Pommereu. 

(2)  Id. 


dont  le  résultat  lut  la  ruine  de  la  verrerie  de  Rizau- 
court. 

Le  commissaire  enquêteur  de  Pommereu,  nanti  de 
l'arrêt  du  Conseil  d'Etat  du  27  août  1678,  comprit  très 
bien  que  le  sieur  Paillot  voulait  avant  tout  ses  intérêts 
personnels  au  détriment  du  maître  de  verrerie  Pierre 
Simonnot  d'Arrentières,  sur  la  loyauté  duquel  on  ne 
pouvait  avoir  de  doutes.  Aussi  estima-t-il  que  ce  der- 
nier avait  «  agi  dans  la  plénitude  de  son  droit  en  étei- 
«  gnant  les  feux  de  l'usine  de  Rizaucourt  et  en  rallu- 
«  mant  ceux  de  l'usine  de  Bayel  ». 

((  Le  privilège  étant  personnel,  écrivait-il,  il  est  sans 
((  diflBculté  qu'il  suit  le  maître  et  n'est  point  attaché  à 
«  la  verrerie  ;  il  a  esté  libre,  à  cette  veuve  de  Mazzolay 
«  et  à  son  mari,  de  le  faire  valoir  ou  bon  leur  a  semblé  ; 
«  ils  l'ont  estably  à  Bayel,  on  ne  voit  rien  en  cela  de 
«  contraire  au  droit  que  donnent  ces  sortes  de  privi- 
«  lèges  ». 

Enfin,  le  conseiller  de  Pommereu  conclut  au  rejet  de 
la  demande  de  Charles  Paillot  pour  les  raisons  ci-des- 
sus d'abord  et  ensuite  parce  que  «  à  ce  qu'il  nous  pa- 
«  raît,  le  sieur  de  Rizaucourt  n'a  jamais  ordonné  de 
«  son  chef  et  il  n'est  à  présumer  qu'il  n'a  acquis  aucune 
«  expérience  »  dans  la  partie  ;  «  il  s'est  contenté  de 
«  louer  son  four  et  sa  halle  sans  s'être  mêlé  d'entrer 
«  dans  la  composition  des  matières  ».  Tout  ce  qu'on 
pourrait  lui  accorder,  ajoutait-il,  serait  «  d'obliger  d'Ar- 
«  rentières  à  prendre  les  matières  servant  à  la  compo- 
«  sition  qui  sont  à  Rizaucourt  au  prix  coûtant  »  (I). 

Les  difficultés,  on  le  voit,  étaient  donc  questions  de 
personnes  et  surtout  questions  d'intérêts.  Ce  n'était  pas 
tout,  car  le  sieur  Paillot,  ne  voulant  pas  se  tenir  pour 

(1)  Mémoire  de  Pommereu. 


battu,  l'extinction  des  feux  de  la  verrerie  dont  il  était 
propriétaire  lui  causant  un  préjudice,  et  la  prospérité 
do  Simonnot  d'Arrentières,  à  Bayel,  lui  portant  om- 
brage, essaya  d*intéresser  à  sa  cause  les  habitants  de 
la  ville  de  Bar-sur-Aube. 

Ces  derniers  se  plaignirent  de  «  Testablissement  de 
a  la  verrerie  de  Bayel,  en  ce  qu'elle  renchérit  leur  bois 
«  de  chauffage  qui  se  prend  dans  tout  cet  endroit  ou 
«  cette  verrerie,  en  consommant  une  grande  partye,  le 
a  rend  plus  rare  dans  la  dite  ville  et  par  conséquent 
«  plus  cher,  ce  qui  leur  est  préjudiciable  et  fort  à 
«  charge  *  (I).  Mal  leur  en  prit,  car  le  conseiller  rap- 
porteur estima  que  la  requête  des  habitants  de  Bar- 
sur-Aube  était  puérile,  «  les  bois  n'étant  pas  plus  loin  à 
«  aller  cherchera  Rizaucourt  qu'à  Bayel  »,  et  il  conclut 
qu'il  est  tout  à  lait  indifférent  pour  la  communauté  de 
Bar-sur-Aube  que  la  verrerie  existât  soit  à  Rizaucourt, 
soit  à  Bayel. 

Sur  ces  rapports,  le  Conseil  d'Etat,  en  date  du  28  dé- 
cembre 1700,  rendait  un  arrêt  par  lequel  il  déboutait 
«  le  dit  sieur  de  Rizaucourt  et  les  dits  sieurs  habitants 
«  de  la  ville  de  Bar-sur-Aube  des  fins  de  leurs  requêtes 
«  et  a  ordonné  et  ordonna  que  conformément  au  dit 
«  arrest  du  Conseil  du  27  août  1678,  rendu  en  laveur 
«  de  Mazzolay,  la  demoiselle  d'Arrentières  ci-devant  sa 
«  veuve  et  le  dit  sieur  d'Arrentières  à  présent  son  mary, 
«  pourront  continuer  dans  la  dite  verrerie  de  Bayel  la 
«  fonte  et  fabrication  des  cristaux  et  autres  verreries. 
«  Fait  Sa  Majesté  deffenses  au  dit  sieur  de  Rizaucourt 
«  et  à  tous  autres  de  les  y  troubler  et  de  travailler  ou 
t  faire  travailler  aucun  ouvrage  de  cristal  ou  autres 
«  verreries  dans  la  terre  de  Rizaucourt,  sauf  au  dit 

(1)  De  Pommereu. 


«  sieur  de  Rizaucourt  à  remettre  au  dit  sieur  d'Arren- 
«  tières  les  matières  servant  à  la  composition  des  cris- 
«  taux  qui  se  trouveront  chez  luy,  lesquels  les  dits  sieur 
«  et  damoiselle  d'Arentières  seront  tenus  de  prendre 
((  et  de  payer  au  prix  coustant  »  (1). 

Cet  arrêt  ne  découragea  pas  le  sieur  Paillot,  qui,  à 
tout  prix,  voulait  voir  revivre  la  verrerie  dont  il  était 
propriétaire.  Aussi,  après  ces  précédentes  chicanes, 
nous  avons  tout  lieu  de  croire  qu'il  insinua  à  Nicolas 
Mazzolay,  sieur  de  La  Motte,  gentilhomme,  Tidée  de  se 
présenter  en  qualité  d'héritier  de  J.  B.  Mazzolay,  décédé 
sans  enlanls.  Celui-ci,  en  effet,  se  pri'senta  et  demanda 
d'entrer  en  possession  de  la  cristallerie  de  Rizaucourt, 
«  estant  gentilhomme  et  de  l'art  de  la  verrerie  ».  Mais 
un  arrêt  du  Conseil  d'Ktat,  en  date  du  14  octobre  1710, 
débouta  purement  et  simplement  Mazzolay  de  sa  de- 
mande (-2).  Paillot  comprit  qu'il  ne  (allait  plus  espérer 
voir  rallumer  les  feux  de  sa  crislallerie,  et  il  garda  le 
silence. 

Dès  lors,  Pierre  Simonnot  d'Arrentières  et  Jeanne 
Quesnot  sa  femme  administrèrent  paisiblement  les 
cristalleries  royales  de  Champagne,  à  Bayel,  non  sur  la 
permission  verbale  du  roi,  mais  d'après  les  arrêts  du 
Conseil  d'Etat  en  date  du  16  août  1678  et  du  28  décem- 
bre 1700. 

Ajoutons  que  la  plupart  des  gentilshommes  verriers 
do  Rizaucourt  suivirent  Pierre  Simonnot  d'Arrentières 
à  Bayel.  Citons  :  François  Ponte,  écuyer  gentilhomme; 
François  Ponte  fils,  écuyer,  «  gentilhomme  de  la  ver- 
rerie »  ;  J.-B.  Massart,  écuyer,  seigneur  de  Ville,  son 

(!)  De  Pominereii. 

{'À)  Arrdt  du  Conseil  d'Etat,  14  octobre  1710. 


fils  ;  et  le  plus  illustre  de  tous,  Bernard  de  BorniollQ, 
neveu  des  propriétaires  des  cristalleries  (I). 

Avec  Bernard  de  BornioUe,  on  eût  pu  un  instant 
espérer  voir  rallumer  les  leux  de  Tancienno  cristallerie 
de  Mazzolay.  Ses  succès  en  la  verrerie  de  Bayel,  où  il 
était  des  plus  estimés,  et  la  conscience  qu*il  avait  de 
son  savoir-faire  firent  qu'il  chercha  à  devenir  maître 
verrier  et  créer  un  établissement  dans  le  Bar-sur- 
Aubois.  Aussi  demandait-il  le  privilège  de  s*installor 
soit  à  Rizaucourt,  soit  à  Thors,  Beurville  ou  Bligny, 
avec  «  deffenses  à  toutes  personnes  de  Vy  troubler  ni 
«  inquiéter  à  peine  de  3.000  livres  d'amende,  préten- 
«  danl  que  de  père  en  (ils  il  a  exercé  en  France  et  dans 
«  les  pays  étrangers  la  profession  de  la  verrerie,  que 
«  même  il  y  a  acquis  une  expérience  particulière  pour 
«  les  ouvrages  de  cryslal  de  verres  fins  en  pièces  ». 

Simonnot  d'Arrcntières-  se  voyant  lésé  dans  ses  inté- 
rêts, protesta  énergiquement  contre  cette  prétention, 
en  soutenant  entre  autres  choses  que  «  les  villages  de 
«  Thors,  Beurville  et  Bligny  sont  proprement  les  con- 
«  tours  de  Rizaucourt  dont  Bayé  est  ie  centre,  que  si 
«  restablissemcnt  proposé  par  le  sieur  de  Borniolle 
((  était  autorisé  par  le  Conseil,  la  manufacture  de  luy, 
«  sieur  d'Arrentière?,  entreprise  et  soutenue  à  grands 


(I)  Né  à  Nevers,  il  fut  appelé,  dès  son  enfance,  à  Riiaucourt  par  ses 
parenls,  oncles  ou  cousins  :  Biaise  de  Borniolle,  Léonard  de  Borniolle, 
sieur  des  Blains,  el  Michel  de  Borniolle,  sieur  du  Rocher,  gentilshon>- 
mes  verriers  :  Bernard  s'attacha  à  l'art  de  la  verrerie  et  à  la  maison 
d'Arrentières.  Dans  les  actes  de  catholicité  de  Rizaucourt,  nous  le 
voyons  figurer  dès  le  mois  de  septembre  |69ii.  i.oâi  juin  IGDB,  il  épouse 
noble  damoiselle  Jeanne  Feloix,  d'une  vieille  famille  troyenne  de  no- 
blesse de  robe  et,  par  cette  union,  devient  le  neveu  des  maîtres  des 
cristalleries.  Le  mariage  eut* lieu  à  Rizaucourt. 

Ajoutons  que  Antoine  Feloix,  bourgeois  de  Paris,  beau -père  de  Ber- 
nard de  Borniolles,  était  époux  de  Marguerite  Quenot,  sœur  de  Jeanne 
Quenot,  épouse  de  Pierre  Simonnot  d'Arrentières. 

Bontiot.  —  Histoire  de  la  ville  de  Troyes. 

13 


-  186- 

<(  frais,  tomberait  en  fort  peu  de  temps  ce  qui  oblige- 
«  rait  les  ouvriers  à  quitter  le  royaume  et  à  passer  en 
a  Lorraine  où  on  aurait  grand  soin  de  les  retenir  »  (I). 

Le  Conseil  d*Etat  ne  tarda  pas  à  prononcer  son  arrêt, 
et  le  23  septembre  1716  il  enjoignit  à  Bernard  de  Bor- 
niolle  l'ordre  de  cesser  toute  revendication  à  Rizau- 
court  comme  aux  autres  lieux  cités.  Il  lui  fit  même 
«  deffenses  de  troubler  le  dit  d'Arrentières  et  sa  femme 
«  dans  leur  verrerie  de  Baye,  même  de  travailler  ou 
«  faire  travailler  aucuns  ouvrages  de  crystal  dans  la 
«  province  de  Champagne  à  peine  de  trois  mille  livres 
«  d'amendes  et  de  tout  dépens,  dommages  et  inté- 
«  rets  »  (2). 

Déçu  dans  ses  espérances,  Bernard  de  Borniolle 
quitta  la  province  de  Champagne  et  retourna  à  Nevers, 
où  il  mourut  le  23  octobre  1745,  laissant  cinq  enfants 
nés  d'un  second  mariage  avec  Catherine  Lévêque. 
Anne-Jeanne  Feloix,  sa  première  lemme,  était  morte  à 
Nevers  (3). 

C'en  était  fait  des  cristalleries  de  Rizaucourl  et  déjà 
elles  n'étaient  plus  qu'à  l'état  de  souvenir,  quand  la 
mort  vint  frapper  ses  anciens  maîtres  et  fondateurs. 

Jeanne  Quenot,  veuve  en  premières  noces  de  J.-B. 
Mazzolay  et  épouse  en  secondes  noces  de  Pierre  d'Ar- 
rentières, mourut  le  4  novembre  1720  et  son  corps  fut 
inhumé  dans  l'église  de  Bayel.  Son  mari  ne  hii  survé- 
cut que  quelques  mois  et  la  rejoignit  dans  le  tombeau 
le  10  février  1721,  à  Tàge  de  71  ans. 

Deux  plaques  de  cuivre  conservées  à  la  sacristie  de 
l'éghse  de  Bayel  nous  rappellent  leur  mémoire  et  leurs 
importantes  donations  faites  en  laveur  de  la  cure  et  de 

(1)  Arrêt  du  Conseil  d'Eut,  23  septembre  1716. 

(2)  »  »       , 

(3)  BotttiUier.  —  La  verrerie  et  les  gentilshommes  verriers  à  Nevers. 


Téglise  de  Bayel,  tant  par  eux-mêmes  que  par  le  re- 
gretté J.-B.  Mazzolay. 

De  ia  verrerie  de  Rizaucourt  il  ne  restait  plus  rien  au 
milieu  du  xvin*  siècle.  L'emplacement  conserva  toute- 
fois longtemps  encore  le  nom  de  «  place  de  la  Verre- 
rie ».  Un  acte  nous  dit  que,  le  7  novembre  1752,  une 
pièce  de  terre  d'un  demi  arpent,  au  lieu  dit  la  «  place  de 
la  Verrerie  »,  fut  vendue  par  «  Messire  Armand  François 
«  de  Neuilly,  chevalier  de  St-Lazare,  seigneur  de  Neuil- 
«  ly-surSuize  et  de  Rizaucourt,  à  Nicolas  Lagneau,  la- 
ce boureur,  moyennant  3  livres  de  rente  foncière  et 
«  censive  annuelle  et  perpétuelle  »  (I). 

Depuis,  cette  «  place  de  la  Verrerie  »,  située  à  l'inté- 
rieur de  l'angle  formé  p^r  la  rue  du  Centre  avec  la  rue 
neuve,  vit  s'élever,  sur  les  vieux  débris  de  roche  calci- 
née et  de  cristal  à  demi  fondu,  un  groupe  de  maisons 
avec  jardins  appartenant,  à  l'heure  où  nous  écrivons, 
aux  familles  Sauvage-Lebel,  Gilbert  Voguet,  Berthel- 
mot-Robin,  Laujorrois- Voguet,  Jeudy-Buchey.  C'est 
dans  les  jardins  des  maisons  Sauvage-Lebel  et  Gilbert 
Voguet  qu'avaient  été  construits  les  fours. 

C'est  le  cas  de  conclure  avec  le  poète  que  : 

Tout  change,  tout  vieiUit,  tout  pérU,  tout  s'oublie.  (2) 


(1)  Papiers  de  famille  Sauvage-Lebel. 

(2)  Guingneoé,  Le  Vieux  Rossignol. 


—  188  - 


CHAPITRE    V 


Notes  sur  quelques  localités,  disparues 

ou  encore  existantes,  à  proximité  de  Rizauoourt  : 

Geifonds  —  Blinfey  —  Buchey 

Si  le  site  du  village  de  Rizauoourt  est  pittoresque, 
ses  alentours  ne  manquent  pas  de  charmes,  surtout  les 
forêts  qui  s'étendent  au  nord  et  au  nord-est.  Ce  ne 
sont  que  vallons  sur  vallons,  tous  creusés  en  pointe  et 
au  fond  desquels  un  semblant  de  chemin  ou  une  tran- 
che forestière,  partant  du  sommet  du  plateau,  s'enfon- 
cent profondément  jusqu'à  un  vallon  commun,  un  peu 
plus  évasé,  mais  d'un  aspect  solilah'e  et  sauvage.  De  tous 
les  côtés,  que  de  choses  prêtent  à  la  rêverie,  comme  aux 
pensées  riantes  ou  tristes,  selon  les  saisons,  selon  aussi 
le  goût  de  chacun  !  L'un  de  ces  vallons  mérite  d'être 
cité  :  c'est  celui  du  Ceffondet. 


I 

Située  à  environ  2  kilomètres  500  de  Rizauoourt,  la 
source  du  Ceffondet,  sans  jamais  tarir,  projette  un 
mince  filet  d'eau.  Pendant  l'hiver,  le  trop  plein  s'écoule 
en  zigzags  au  milieu  d'un  ruban  tortueux  de  prés  qui 
ne  voient  guère  le  soleil  qu'aux  grands  jours  d'été,  tant 
ils  sont  enfoncés  et  ombrés  par  les  forêts  des  coteaux 
à  droite  et  à  gauche.  On  se  croirait  au  milieu  de  ces 


-  189  - 

endroits  légendaires  où  des  fées  apparaissaient  le  soir 
au  voyageur  attardé  et  signalaient  leur  présence  par  un 
feu  follet,  une  étoile  filante  ou  le  cri  des  hiboux.  Et  ce- 
pendant cette  source,  ce  petit  coin  de  terre  si  impres- 
sionnant pour  les  timides,  eut  comme  beaucoup  d'au- 
Ires  ses  jours  de  vie  et  de  gaieté. 

Autrefois,  un  groupe  de  maisons  y  formaient  un  vil- 
lage ayant  un  territoire  déterminé  comme  les  villages 
voisins  :  Rizaucourt,  Buchey,  Beurville. 

Différentes  découvertes  faites  il  y  a  plus  d'un  demi- 
siècle,  quand  furent  creusés  les  fossés  qui  séparent  la 
forêt  des  champs  voisins,  et  en  1888-1889,  quand  Tad- 
ministralion  forestière  construisit  une  route  contour- 
nant les  bois  de  l'Etat  et  suivant  le  fond  des  principales 
vallées,  nous  laissent  croire  que  ce  village  remontait  à 
répoquc  gallo-romaine.  Des  pièces  de  monnaie,  une 
entre  autres  attribuée  à  Claude  !•"  (4 1-54),  des  ciels,  des 
armes,  un  bénitier  et  d'autres  souvenirs  que  Ton  peut 
voir  au  musée  de  I)oulevant-le-Châleau,  nous  prouvent 
que  ce  village  n'était  pas  sans  importance.  Il  eut  son 
seigneur  (  I  ), comme  il  eut  son  église.Les  nombreux  osse- 
ments recueillis  dans  un  même  endroit,  en  1888,  nous 
indiquent  où  était  le  cimetière  (à).  Alors  on  mit  à  dii- 
couvert  plusieurs  murs  de  fondations,  dont  la  pierre 
servit  à  construire  les  aqueducs  que  l'on  voit  au- 
jourd'hui. 

Le  village  portait  le  nom  de  Ceffonds  (Sexfunt,  Se- 
funt,  Seffonê,  Se/uns,  Ceffons),  Le  plus  ancien  docu- 
ment écrit  que  nous  ayons  sur  son  existence  est  de 
Tan  1196. 

(1)  Citons,  ters  1200,  Martin  de  Ceffonds;  122o,  Aubert  de  Rtge- 
oourt,  chevalier  ;  1294,  Jean  Booquin,  escuyer. 

(2)  l>es  ossemenls  ont  été  enterrés  pèle-raêle  au  pied  d'un  arbre,  à 
environ  40  à  50  mitres  en  aval  de  la  source,  tout  près  de  la  route. 


—  190  — 

A  cette  date,  Garnier  de  Trainel  contirme  une  vente 
faite  par  Tabbaye  de  Beaulieu  (  1  )  à  la  maison  de  Clair- 
vaux  de  tout  ce  qu'elle  possédait  sur  les  villages  et  ter- 
ritoires de  Beurville,  de  Danet,  de  Boulevaux,  de  Cef- 
fonds,  de  Rizaucourt  et  de  Daillancourt  (à). ^Depuis 
cette  époque,  petit  à  petit,  le  village  passe  aux  mains 
des  religieux  de  Clairvaux. 

En  1225,  au  mois  de  mars,  Aubert  de  Ragecourt, 
chevalier,  du  consentement  de  sa  femme  Helvède, 
vend  aux  dits  religieux  la  48*  partie  de  tout  ce  qu'il 
possède  en  toutes  choses  au  village  et  au-dessous  des 
Croix  de  Cetfonds,  et  la  24'  partie  de  ce  qu'il  possède 
en  toutes  choses  hors  des  dites  Croix,  dans  le  finage 
du  dit  village,  situé  près  de  la  grange  de  Blinley,  ap- 
partenant à  Clairvaux,  et  de  plus,  en  général,  tout  ce 
qu'il  avait  et  pouvait  avoir  dans  le  dit  village  et  le  dit 
finage  de  Ceffonds  (3). 

Eni29i,  Jean  Bouquin,  cscuyer,  vend  à  Clairvaux 
tout  ce  qu'il  a  en  la  ville  de  Ceffonds,  en  toute  justice 
grande  et  petite,  pour  200  livres  tournois  (4). 

En  1297,  Jacquin,  fils  de  feu  Thierri  de  Ceffonds, 
donne  aux  religieux  de  Clairvaux  une  maison  avec  la 
mansarde  et  les  dépendances  et  7  journaux  de  terre  (5). 

En  1305,  une  discussion  s'élève  entre  les  rehgieux  de 
Clairvaux  et  ceux  de  Montiéramey,  touchant  la  justice 
haute  et  basse  de  la  ville  et  finage  de  Ceffonds,  dehors 

(i)  L'abbaye  de  Beaulieu  étail  siluée  sur  le  territoire  de  Trannes  (Aube). 

(2)  Lettre  de  confirmalion  de  Garnier  de  Trainel,  1196.  Cartulaire  de 
GlairTaux.  Archives  du  département  de  l'Aube. 

(3)  Acte  de  vente  en  1225.  Cartulaire  de  Clairvaux.  Arch.  du  départ, 
de  l'Aube.  —  E.  Royer.  Noies  sur  la  fontaine  de  GefFonds. 

(4)  Bibliothèque  de  la  ville  de  Troses.  Fonds  de  Clairvaux,  manu- 
scrit 731. 

(5)  Bibliothèque  de  la  ville  de  Troyes.  Manuscrit  731. 


-—  191  — 

les  Croix  appartenant  à-  Téglise  de  Glairvaux  et  la  moi- 
tié de  dedans  les  Croix  (1). 

En  1315,  un  accord  est  conclu  entre  les  deux  monastè- 
res au  sujet  de  la  justice,  tailles,  hommes,  femmes, 
mainmorte  de  la  ville.  Ce  qui  cependant  n'empêcha 
pas  différentes  autres  compositions  qui  eurent  lieu  en 
1328  (2). 

En  1339,  Jean,  fils  de  Payens  d'Argentolles,  devient 
homme  de  Clairvaux,  à  la  condition  de  ceux  de  Buchey, 
en  eschange  de  Collette,  fille  de  Champagne,  de  Cef- 
fonds,  laquelle  était  femme  de  Clairvaux  (3). 

En  1342,  les  terrages  et  cornages  de  Beurville,  appar- 
tenant à  Tabbaye  de  Clairvaux,  sont  laissés  par  adjudi- 
cation à  Perrinel  de  Ceffonds  (4).  Ce  serait  vers  1393 
que  tout  le  village  passa  complètement  aux  mains  des 
religieux  de  Clairvaux  (5). 

Comment  depuis  celte  époque  et  à  quelle  date  a-t-il 
disparu?  Nous  rignorons.  Fut-il  victime  d'un  incendie 
ou  d'une  soldatesque  furieuse  courant  les  campagnes  ? 
Fut-il  volontairement  abandonné  par  les  religieux  qui, 
en  possession  de  la  ferme  de  Blinfey,  transportèrent 
dans  cette  dernière  leur  droit  de  justice  ?  L'histoire 
nous  le  dira  peut-être  un  jour. 

Les  ruines  ne  disparurent  pas  toutefois  complètement 
dès  l'an  1400.  Il  fallut  encore  des  siècles  avant  que  les 
ronces,  les  épines  et  les  arbres  eussent  effacé  leur  sou- 
venir. Vers  1700,  il  y  avait  encore  quelque  vieille  man- 
sarde sans  doute  abandonnée,  mais  qu'un  receveur  du 

(1)  Bibliothèque  de  la  ville  de  Troyes.  Manascrit  731. 

(2)  Idem. 

(3)  Idem. 

(4)  Carlolaire  de  Clairvaux.  Archives  du  département  de  l'Aube.  — 
E.  Royer.  Notes  sur  la  fonlaioe  de  Ceffonds. 

(5)  Bibliothèque  de  la  ville  de  Troyes.  Manuscrit  731. 


—  192  — 

Domaine  réclamait  pour  servir  de  «  gîste  de  chiens  », 
auquel  il  avait  soi-disant  droit  sur  la  terre  de  Ceffonds. 
Les  religieux  gagnèrent  le  procès  et  le  receveur  fut 
condamné  aux  dépens.  ï/arrêt  est  du  29  juillet  i707  (I). 
Depuis  cette  date,  il  n'est  plus  question  du  village  de 
GefTonds.  Aujourd'hui,  la  source  coule  limpide  et  si- 
lencieuse dans  ce  vallon  désert,  qui  a  vu  passer  tant 
de  gc'nérdtions. 

II 

Blinley  {Belymfay,  Bellyfay,  BUfay,  Blifayl,  Blin- 
fey,  BUnfeix)  n'est  qu'à  quelques  pas  de  la  source  du 
CeflTondet,  sur  le  sommet  du  coteau  au  nord,  au  centre 
de  la  forêt  domaniale  du  même  nom. 

La  lerme  et  ses  dépendances  passèrent,  comme  le 
village  de  Ceffonds,  en  1 196,  des  mains  des  religieux 
de  Beaulieu  à  l'abbaye  de  Glairvaux  (2). 

Pendant  longtemps,  Blinfey  ne  fut  qu'une  gi'ange 
monastique  (grangiam),  exploitée  par  des  frères  con- 
vcrs  tirés  de  l'abbaye  en  nombre  proportionné  à  l'im- 
portance de  l'exploitation.  Cette  grange  faisait  partie  du 
village  de  Ceffonds  ;  c'est  dans  l'église  de  Ceffonds  que 
les  religieux,  selon  les  règles  monastiques,  assistaient 
à  la  messe  et  recevaient  la  sainte  communion  ;  c'est 
également  dans  son  cimetière  qu'ils  étaient  enterrés. 

Dans  le  courant  du  xv  siècle,  quand  le  village  de 
Ceffonds  commença  à  tomber  en  ruines,  l'abbaye  de 
Glairvaux  établit  à  Blinfey  son  droit  de  haute,  moyenne 
et  basse  justice.  Elle  y  eut,  de  ce  fait,  son  juge,  devant 
lequel  se  portaient  les  délits  qui  se  commettaient  dans 

(1  Bibliothèque  de  U  ville  de  Troyes.  Mtnutcrit  731. 

(2)  LeUre  de  Garnier  de  Trafnel,  1196.  Cartoiaire  de  Glairvaux.  Ar- 
chives da  départ,  de  l'Aube.  Bibliothèque  de  Troyes   Manuscrit  731^ 


—  193  - 

ses  possessions.  De  nombreux  actes  de  cette  justice 
existent  dans  les  archives  du  déparlement  de  l'Aube. 
Citons  Tun  d'entre  eux  : 

En  1621,  Jean  Faitout  et  Charles  Aubry  sont  con- 
damnés à  être  rompus  tout  vifs  à  la  porte  de  Blinfey 
pour  avoir  assassine  frère  Nicolas  Rigollot,  religieux  de 
Clairvaux  et  garde  des  bois  de  Blinfey.  Ils  sont  exécu- 
tés le  âO  janvier  16il  (1). 

Vers  le  milieu  du  XVIII'  siècle,  les  religieux  de  Clair- 
vaux  avaient  cessé  d'exploiter  la  ferme  par  eux-mêmes. 

Nicolas-Joseph  Malherbes  s'engage,  comme  fermier 
des  dits  religieux,  en  la  métairie  deBhnfey,  moyennant 
une  redevance  de  1221  livres  15  sols  en  argent,  un 
septier  d'orge,  2  septiers  de  navette,  12  boisseaux  de 
pois,  12  boisseaux  de  lèves,  6  milliers  de  paille  et  12 
chapons.  Le  bail  fut  passé  pour  9  années,  devant  Chc- 
villot,  notaire  royal  à  Clairvaux,  le  8  avril  1767.  (2) 

Le  S  janvier  1774,  Nicolas-Joseph  Malherbes  renou- 
velle son  bail  pour  9  années,  commençant  le  !•' janvier 
1775,  moyennant  «  2021  livres  15  sols  en  argent  (soit 
«  une  augmentation  de  800  livres),  1  septier  d'orge, 
«  2  septiers  de  navette  noire,  28  boisseaux  de  pois, 
«  12  boisseaux  de  fèves,  12  chapons,  400  bottes  de 
«  froment,  la  botte  pesant  15  livres,  et  un  cochon  ». 

Le  premier  paiement  ou  premier  versement  eut  lieu 
le  M  novembre  1775  et  le  bail  lut  passé  pardevant 
Chevillot,  notaire  royal  à  Clairvaux. 

Ce  bail  eut  son  eflfet  pendant  7  années  et  demie  quand 
mourut  Nicolas  Malherbes.  Son  fils,  Joseph  Malherbes, 
fut  contraint  de  le  continuer  et  payer  les  arrérages  ; 


(1)  Blbliolhëque  de   Troyes,  roanascril    731.    Le  delà  il  du  procès  esl 
aux  archives  de  rAube. 

(2)  Carton  de  l'abbaye  de  Clalrvaox.  Archives  du  déparlement  de  la 
Haute-Marne. 


—  194  — 

mais,  s'y  étant  refusé,  tout  ce  qu'il  possédait  fut  vendu 
le  8  mai  178-2  pour  6.73i  fr.  19  (1). 

Quelques  années  plus  tard,  Blinley  et  ses  dépendan- 
ces étaient  inscrits  parmi  les  biens  nationaux.  La  forêt 
passa  et  resta  à  l'Etat,  la  ferme  et  ses  terres  laboura- 
bles furent  vendues.  Elles  sont  aujourd'hui  exploitées 
par  deux  fermiers  qui  habitent  là  où  habitaient  autre- 
fois les  religieux. 

En  elle  même,  la  ferme  de  Blinfey  est  sans  intérêt  au 

point  de  vue  artistique  et  comme  souvenir  des  moines. 

Une  seule  chose  pique  la  curiosité.  C'est,  au  milieu  de 

la  cour  de  la  ferme,  l'entrée  d'un  souterrain  dont  ori 

ignore  l'issue.  Pour  les  uns,  ce  souterrain  conduisait  à 

la  forêt  voisine,  afin  de  permettre  une  fuite  cachée  en 

cas  d'invasion.  Pour  d'autres,  il  mettait  en  relation 

secrète  les  religieux  du  village  de  Ceffonds  avec  ceux 

de  la  Grange.  Ne  serait  il  pas  plutôt  un  couloir  passant 

sous  la  cour  et  unissant  les  différentes  ailes  du  bàti- 

I  ment  des  religieux  (â),  ou  bien  un  couloir  conduisant  à 

I  une  chambre  souterraine  et  secrète  dans  laquelle,  en 

cas  de  nécessité,  les  religieux  auraient  pu  cacher  ce 

I  qu'ils  avaient  de  plus  précieux  ? 

Jusqu'à  ce  jour,  aucune  louille,  autant  que  nous  le 
sachions,  n'a  été  faite.  Des  sondages  de  distance  en 
distance  auraient  vite  résolu  le  problème,  en  ménageant 
des  surprises  et  peut-être  de  riches  trouvailles. 

Nous  nous  sommes  attardés  à  Ceffonds  et  à  Blinley 
parce  que  ce  sont  les  deux  buts  favoris  des  promenades 
des  habitants  de  Rizaucourt  et  des  villages  voisins. 

(1)  Archives  du  département  de  l'Aube,  3  H  69.  —  Archives  du 
département  de  la  Haute-Marne.  Abbaye  de  Clairvaaz. 

(2)  Les  granges  monastiques  étaient  ordinairement  construites  en 
la  forme  d'un  parallélogramme. 


-  198  — 

L'intéressante  étude  de  M.  E.  Royer  (1)  avait  déjà  lait 
passer  ces  deux  sites  au  rang  de  l'histoire.  Ce  que  nous 
venons  de  dire  n'est  que  pour  ajouter  à  ce  qui  a  été 
écrit  ;  d'autres  approfondiront  et  diront  ce  que  nous  ne 
pouvons  pour  ne  pas  trop  nous  éloigner  de  notre  sujet. 

III 

Buchey,  au  point  de  vue  civil,  a  toujours  été  indé- 
pendant de  Rizaucourt.  Il  n'en  est  pas  de  même  au 
point  de  vue  ecclésiastique.  Car  l'église  de  Buchey  n'eut 
jamais  d'autre  curé  que  le  curé  de  Rizaucourt.  Buchey 
{Buêcher,  Buehier,  Bucherium,  Buischer,  Bûcher, 
Busckeum,  Buchié,  Buchey,  Busché)  n'est  qu'à  1  kilo- 
mètre au  sud  de  Rizaucourt. 

L'acte  le  plus  ancien  qui  nous  parle  de  ce  village  est 
de  l'an  1200.  Depuis  cette  date  jusqu'à  la  Révolution, 
l'histoire  de  Buchey  n'est  qu'une  page  d'histoire  de 
l'abbaye  de  Clairvaux;  c'est  une  suite  de  donations, 
acquisitions,  échanges,  procès  à  l'avantage  des  reli- 
gieux. Résumons,  autant  que  faire  se  peut,  ce  que  nous 
savons  de  plus  intéressant. 

En  1200,  c'est  une  donation  faite  à  l'église  de  Clair- 
vaux  par  Hugo  de  La  Ferté,  fils  de  Simon  le  Bègue 
(Balbi),  de  tout  ce  qu'il  avait  au  finage  de  Bûcher  en 
terres,  en  prés,  en  bois,  en  cens  et  en  toutes  autres 
utilités  (2).  Cette  donation  amena  quelques  discussions 
entre  les  religieux  et  Josbert,  chevalier  seigneur  de 
Buchey.  En  1206,  tous  étaient  d'accord  (3). 

(1)  Mémoires  de  la  Société  des  Lettres,  des  Sciences  el  Arts  de 
Saint-Dizier,  années  1882  et  1883. 

(2    Bibliothèque  de  la  ville  de  Troycs.  Manuscrit  731. 

(3)  Bibliothèque  de  la  ville  de  Troyes.  Voir  aussi  Roussel  et  Car- 
nandet.  —  En  1202,  différentes  donations  sont  faites  à  l'abbaye  de 
Qalrvaax,  comme  l'atteste  Hilvuin,  évèque  de  Langres. 


—  196  — 

Entre  temps,  ces  difficultés  n'avaient  pas  indispose 
le  chevalier  Josbert  à  l'égard  des  religieux,  car  en  1203, 
avec  le  consentement  de  son  épouse  et  de  ses  enfants, 
il  leur  abandonne  la  dixième  partie  de  ses  terres, 
«r  Moi  Bernard,  doyen  de  Bar,  je  fais  savoir  aux  prc- 
«  sents  et  aux  futurs  que  Josbert  de  Buchey,  chevalier, 
((  donna  à  Dieu  et  à  la  Bienlieureuse  Vierge  Marie  et 
((  aux  Frères  de  Clairvaux,  en  aumône,  la  dime  de 
((  toutes  les  terres  que  lui-même  dans  le  finage  de 
«  Bucbier,  par  ses  mains  ou  par  celles  des  siens  peut 
«  cultiver;  et  ce  qu'il  avait  près  de  Saucy  et  dans  son 
«  finage,  en  terre  et  en  bois  et  en  cens  et  en  toutes 
((  autres  utilités  et  avantages  ;  et  ce  que  les  héritiers 
«  de  Rouvres  tenaient  de  lui,  de  quelque  façon  qu'ils 
((  le  tiennent,  en  terres,  en  prés  et  bois  et  en  toutes 
((  autres  utilités.  Les  témoins  sont  Hugo  de  Bologne 
«  chevalier  et  Humberl  prêtre  de  Buchey.  w 

«  Le  même  Josbert  échangea  aux  mêmes  frères  la 
«  côte  de  Marcemoni  (Machaumont)  à  Tusagc  de  Cor- 
«  nay,  pour  laquelle  il  eut  en  échange  un  champ  sous 
«  le  chemin  de  Colombey  derrière  le  village  et  une 
«  pièce  de  terre  à  Matum  Roë  et  trois  parts  que  les 
«  frères  tenaient  dans  le  Val  Raerû  et  une  pièce  qui 
«  était  à  Mazum  Dosielant.  » 

((  Il  leur  donnS,  en  outre,  ses  pâturages  sur  tout  le 
9  finage  de  Buchey,  de  Cepoy,  de  Couvignon  de  telle 
«  sorte  que  si  les  frères  ou  les  serviteurs  ou  leurs  ani- 
«  maux  portent  dommage  à  qui  que  ce  soit,  ils  paieront 
«  ce  dommage  sans  réclamation.  De  toutes  ces  choses 
«  il  fut  loué  par  Ysabel  son  épouse,  et  Piçrre  et  Villa 
«  ses  enfants.  » 

«  Ces  choses  furent  faites  par  la  main  de  Humbert, 
«  prêtre  de  Buchey,  qui  en  est  témoin,  et  Durand 
«  Bodere.  Et  pour  que  ces  choses  demeurent  ratifiées, 


-  191  - 

«  je  les  ai  fait  confirmer  par  mon  propre  sceau  l'an  de 
«  grâce  mil  douze  cent  trois  (1). 

En  1â08,  un;  autre  différent  surgit  entre  une  veuve 
et  les  religieux.  A  la  veille  de  sa  mort,  Durand  de 
Buchey,  dont  nous  venons  de  citer  le  nom,  avait  donné 
en  aumône  aux  religieux  de  Clairvaux  par  volonté  der- 
nière, une  partie  de  ce  qu'il  possédait,  exception  faite 
de  ce  qui  revenait  à  Lambert,  fils  de  sa  fille.  De  leur 
côté,  les  religieux  devaient  annuellement  livrer  à 
Pulcelle,  veuve  de  Durand,  six  septiers  de  blé.  Mécon- 
tente, Pulcelle  réclama  mais  perdit  son  procès.  Il  fut 
déclaré  qu'annuellement  elle  n'aurait  plus  que  2  sep- 
tiers de  blé  et  1  d'orge  ;  de  plus,  ce  qui  était  de  Durand 
de  Bucliey,  ce  qui  est  à  son  fils  Lambert  au  cas  ou  il 
mourût  sans  héritier  légitime,  ce  qui  est  à  elle-même, 
à  sa  mort,  reviendrait  à  la  maison  de  Clairvaux.  De 
plus,  Pulcelle  paiera  annuellement  aux  religieux  un 
modius  de  vin  (2)  pour  la  jouissance  de  ce  qui  lui  est 
laissé.  Les  témoins  furent  Gauthier,  célerier,  Evrard, 
sous-célerier.  Chrétien,  grangier,  Mannerins,  moine  de 
Clairvaux,  Everard,  prêtre  de  Longchamp,  Guibert  de 
Bar,  etc.,  etc.  (3). 

Au  mois  d'avril  1228,  Simon,  filsde  Joblin  et  d'Emen- 
garde  son  épouse,  vend  à  Clairvaux  sa  maison  avec  la 
mansarde  derrière  Buchcy,  près  de  la  maison  de  Mali- 
gnette,  la  meunière,  et  près  de  la  cour  de  Martin,  meu- 
nier, et  Chrélien,dit  Pelit,de  Bouzancourt,  son  frère  (4). 

Les  dons  en  laveur  des  moines  continuent,  et 
Josberl,  chevalier,  seigneur  de  Buchey,  prêche  d'exem- 
ple en  abandonnant  aux  religieux,  en  1230,  le  jeudi 

(1)  ArchivesdttdéparlemenlderAube,  3H,  153.  Pièce  justificaUve  H. 

(2)  Le  modias  est  une  mesure  ancienne  valanl  8  litres  80. 

(3)  Arch.  du  déparlement  de  TAube,  3  H,  153.  Pièce  justificative  UI. 

(4)  Bibliothèque  de  la  ville  de  Troyes,  manoscrit  731. 


avant  la  fête  de  St-Barthélemy,  différentes  dîmes  en 
tout  ou  en  partie,auxquelles  il  a  droit  sur  les  territoires 
de  Buchey  et  de  Rizaucourt  (t).  Cet  abandon  ne  l'em- 
pêche pas,à  son  tour,de  recevoir  de  la  part  des  religieux 
la  dime  de  leurs  revenus  en  sa  châtellenie.  Ceci  le 
prouve  : 

«  Moi,  maître  André  de  l^eccy,  officiai  du  diocèse  de 
«  Langres,  et  moi,  Bernard,  doyen  de  la  chrétienté  de 
«  Bar-sur-Aube,  nous  faisons  savoir  à  tous  ceux  qui 
((  verront  les  présentes  lettres,  que  le  seigneur  Josbert, 
«  chevalier  de  Buchey,  et  dame  Galtère  son  épouse, 
t  devant  nous  présents,  reconnurent  que  les  Frères  de 
«  Clairvaux  leur  payèrent  deux  cent  soixante  livres  de 
«  bonne  monnaie  de  Provins,  pour  les  dîmes  sur 
«  Bûcher  et  Risocort.  Acte  en  Tan  de  grâce  mil  deux 
«  cent  trente  et  un,  au  mois  de  juillet  ».  L'acte  est 
scellé  de  2  cachets  en  cire,  l'un  du  doyen  de  Bar,  l'autre 
de  la  maison  de  Clairvaux  (i). 

Quelques  années  plus  tard,  le  fief  de  Buchey  passait 
à  Thomassin,  damoiseau  seigneur  de  Buchey,  lequel, 
au  mois  d'avril  1265,  reconnaît  avoir  concédé  entre  vifs, 
en  pure  et  perpétuelle  aumône,  pour  le  salut  de  son 
âme  et  celles  de  ses  ancêtres,  pro  anima  suâ  et  ante- 
cessorum  auorum  remedio  et  saluie^  aux  religieux  de 
Clairvaux,  la  tierce  partie  d'un  pré  au-dessous  de  Rizau- 
court, moyennant  330  livres  de  Provins  forts  qu'il  cer- 
tifie avoir  reçues,  et  il  ajoute  qu'il  se  rend  garant  contre 
tous  du  dit  contrat  (3). 

Cinq  mois  après,  cette  même  année  1265,  le  cinq 
novembre,  ce  même  Thomassin  vend  tout  son  fief  aux 

(1)  Archives  da  dépiriement  de  TAube,  3  H,  153.  Pièce  jasiiGcalive  IV. 

(2)  Archives  du  département  de  l'Aube,  3  H  153,  pièce  justi6ca- 
live  V. 

(3)  Archives    du    département   de   l'Aube,  3  H  153. 


religieux  de  Clairvaux,  moyennant  1.262  livres  de  Pro- 
vins forts,  sans  compter  le  denier  quint  dû  au  roi  de 
Navarre  et  les  autres  Irais  et  dépenses.  Voici  l'acte  : 

0  Nous,  maître  André,  doyen  de  la  chrétienté  de  Bar- 
«  sur-Aube,  et  Jean,  prévôt  du  dit  Bar,  faisons  savoir  à 
«  tous  ceux  qui  verront  les  présentes  lettres,  que  de- 
ce  vaut  nous  à  ce  délégués,  a  comparu,  en  personne, 
a  Thomassin,  de  Buchey,  damoiseau,  et  a  reconnu 
«  avoir  vendu  par  vente  pure,  perpétuelle  et  irrévo- 
c  cable,  en  Tannée  de  N.-S.  1263,  en  la  fête  des  onze 
«  mille  Vierges,  aux  religieux,  abbé  et  monastère  de 
«  Clairvaux  de  l'ordre  de  Citeaux,  le  village  de  Buchey, 
c  avec  hommes»  femmes  et  justice  de  toute  sorte,  en 
((  ce  village,  avec  aussi  les  censives,  les  impôts,  les 
«  revenus,  les  produits,  les  terres  labourables,  à  savoir 
«  deux  charrues  ou  environ,  les  vignes,  les  maisons, 
c  les  places  et  tous  les  fossés,  les  routoirs,  ainsi  que 
<  les  bois  et  toutes  autres  choses  qu'il  possédait  ou 
«  pourrait  posséder,  de  quelque  manière  que  ce  fût  et 
a  pour  quelques  raisons  que  ce  fût,  tant  dans  le  village 
(C  que  dans  son  finage.  De  plus,  la  moitié  de  la  vente 
«  de  Vignory,  le  tout  pour  mille  deux  cent  soixante 
«  deux  livres  de  Provins  forts,  sans  compter  dans  ce 
«  chiffre  le  denier  quint  dû  au  roi  de  Navarre,  et  les 
a  autres  frais  et  dépenses.  » 

a  De  toutes  et  de  chacune  de  ces  choses  ci-dessus 
«  désignées,  le  dit  Thomassin  s'est  dessaisi  en  notre 
«  présence,  pour  en  donner  aux  dits  abbé  et  monastère 
«  de  Claivaux  vrai  domaine  et  possession  effective,  ne 
«  se  réservant  rien  sur  toutes  ces  choses,  ni  à  lui  ni  à 
a  ses  héritiers.  » 

((  De  plus,  le  dit  Thomassin  a  promis  et  s'est  engagé, 
«  envers  les  dits  religieux,  au  sujet  de  toutes  et  de 
c  chacune  de  ces  choses  susdites,  de  les  garantir  et  de 


tt  les  détendre  perpétuellement  contre  tous,  de  ne  rien 
«  laire  contre  la  présente  vente  et  le  présent  écrit,  et 
((  ne  le  permettre  à  personne  à  l'avenir  ;  de  plus,  à  la 
«  laire  approuver  par  son  épouse  Elisande,  et  lui  faire 
«  concéder  et  donner  à  perpétuité  aux  dits  religieux, 
«  tout  ce  qu'elle  a  et  peut  avoir  dans  les  choses  pré- 
«  citées,  soit  comme  dot  ou  don  à  cause  de  son  mariage 
«  ou  pour  toute  autre  raison.  Kl,  pour  l'observance  et 
*  le  plein  accomplissement  de  toutes  et  de  chacune  de 
«  ces  choses  susdites,  le  même  Thomassin  remit  au 
«  pouvoir  des  dits  religieux,  et  s'oblige  expressément  à 
«  leur  remettre  tous  ses  biens  meubles  et  immeubles 
«  présents  et  futurs,  en  quelque  lieu  qu'ils  se  trouvent, 
«  renonçant  aux  exceptions  de  dol,  de  mineur  de  trom- 
«  perie,  au-delà  de  moitié  du  juste  prix,  à  toute  aide 
«  du  droit  canonique  et  civil  de  la  coutume  et  délai  et 
«  à  tout  ce  qui  pourrait  être  objecté  contre  le  présent 
«  écrit  et  acte.  En  foi  de  quoi  nous  avons  décidé,  à  la 
«  demande  du  dit  Thomassin,  d'apposer  notre  sceau 
«  aux  présentes  lettres,  en  témoignage  d'authenticité. 
«  Fait  Tan  du  Seigneur  mil  deux  cent  soixante-cinq, 
«  au  mois  de  novembre.  »  0) 

Aussitôt  la  vente,  le  damoiseau  Thomassin  reçut  un 
acompte  de  200  livres  tournois.  Et,  comme  le  fief  de 
Buchcy  était  du  ressort  du  roi  de  Navarre,  les  religieux 
exigèrent  que  l'acte  fût  ratifié  et  approuvé  par  le  roi. 
Thomassin  promit  que  lui-même,  autant  qu'il  serait 
en  son  pouvoir  et  aussi  vile  que  possible,  procurera 
que  Mcmscigneur  le  roi  de  Navarre  ratifie  cette  dite 
vente  et  confirme  pour  toujours,  appartenir  aux  dits 
abbé  et  couvent,  les  susdites  villes  et  ses  drpendanccs. 
Que  si  cet  assentiment  fait  défaut  ou  que  le  dit  Monsci- 

(1)  Archives  da  défuirt.  de  l'Aube,  3  H  153.  Pièce  justificat.  VI. 


gneur  le  roi,  quod  abait,  ne  veuille  pas  le  confirmer,  le 
dit  Thomassin  promet  et,  sur  sa  foi,  s'engage  à  rendre 
aux  dits  abbé  et  couvent,  ou  à  leur  délégué,  la  susdite 
somme.  De  plus,  il  sera  tenu  aux  dommages  qui  pour- 
ront s'en  suivre  (I). 

l/approbation  du  roi  donnée,  il  fallut  celle  d'Elysando, 
damoiselle,  épouse  de  Thomassin.  Elle  ne  la  relusa  pas. 
L'acte  fut  passé  en  avril  1266,  pardevant  maître  André, 
doyen  de  la  cbrélienté  de  Bar-sur-Aube,  et  Jean,  maire 
de  la  commune  de  Laferté- sur-Aube.  Par  cet  acte, 
Heljsande  abandonne  tout  aux  religieux,  sans  rien 
retenir,  et  elle  promet  que  cfans  la  ville  de  Buchey,  soit 
comme  dot  ou  donations,  à  cause  de  ses  noces,  ou  pour 
quelque  autre  raison,  elle  ne  réclamera  rien  et  ne  lera 
rien  réclamer  par  un  autre.  Que  si  quelqu'un  veut  plus 
tard  réclamer  ou  prolester  contre  cette  ventc^  elle  auto- 
rise le  doyen  de  Bar  comme  le  prévôt  de  Laferté  de  le 
Irapper  d'excommunication  et  lui  prendre  ce  qu'il  pos~ 
sède  (i). 

A  son  tour,  Henri,  frère  dudit  Thomassin,  dut  confir- 
mer cette  même  vente  sans  recours  possible  d'aucun 
droit  en  succession.  L'acte  lut  lait  en  mars  1-266,  avant 
celui  d'Helysande  (3). 

Des  lors  les  religieux  de  Clairvaux  étaient  en  posses- 
sion complète  du  village  de  Buchey,  et  les  habitants 
furent  soumis  à  différentes  charges,  entre  autres  les 
tailles,  servitudes,  mainmorte  et  pitances  (4). 

(1)  Archives  du  départ,  de  l'Aube,  3  M  153.  IMèce  jusliGcal.  VII. 

(2)  Archives  du  départ,  de  l'Aube,  3  il  153.  Pièce   justifîcat.    VIII. 

(3)  Archives  du  départ,  de  l'Aube,  3  M  lo3. 

(4)  On  donnait  le  nom  de  pilance  aux  roels  snpplénientntres  qui  à 
certains  jours  étaient  ajouté^,  chez  les  religieux,  aux  portons  fixées 
par  la  règle  et  appelées  pulmenti  regularia.  INîmilivement  les  moines 
ne  demandaient  pas  ce  superflu.  On  le  leur  offrit  par  pitié  et  comme 
adoucissement  passager  à  leur  régime  très  rigoureux. 


—  202  - 

«  Philippe,  abbé  de  Clairvaux,  assigne  un  revenu  de 
«  45  livres  tournois  à  percevoir  chaque  année  sur  le 
«  revenu  de  Buchey  par  le  couvent  de  Clairvaux  pour 
«  laire  la  pitance  générale  à  tout  le  couvent,  par  sou- 
«  venir'  et  pour  le  salut  de  Tâme  de  Maître  Lambert  de 
«  récole  de  TEglise  de  Bordeaux,  lequel  donna  à  l'Abbé 
«  et  au  couvent  de  Clairvaux,  pour  acheter  le  dit  revenu, 
0  deux  cents  livres  tournois  afin  de  procurer  la  dite 
«  pitance.  » 

En  souvenir  de  ce  don,  le  monastère  avait  une  charge 
à  remplir  chaque  année.  C'était  «  en  la  fête  de  la  Bien- 
«  heureuse  Vierge  Lucie,  une  messe  conventuelle,  les 
«  prêtres  à  la  messe  privée  diront  la  collecte,  les  plus 
((  jeunes  des  prêtres  réciteront  les  sept  psaumes  dp  la 
«  pénitence  et  les  frères  convers  sept  Miserere  met 
«  Deuê.  »  Ce  lut  fait  en  1266,  au  lendemain  du  Bien- 
heureux Thomas,  martyr  (1). 

Quelle  était  la  situation  des  manants  de  Buchey  à 
cette  époque  ?  Différents  actes  nous  laissent  croire  que, 
sous  les  religieux,  la  servitude  était  plus  douce  que 
celle  des  serfs  des  seigneurs,  car  plus  d'un  d'entre  eux 
dans  la  région  demanda  à  devenir  homme  de  Clair- 
vaux, à  la  condition  de  Buchey  (2). 

Un  écrivain  de  ce  temps  nous  dit  :  «  Tout  le  monde 
«  sait  de  quelle  manière  les  maîtres  séculiers  traitent 
«  leurs  serfs  et  leurs  serviteurs.  Ils  ne  se  contentent 
«  pas  du  service  usuel  qui  leur  est  dû,  mais  ils  reven- 
«  diquent  sans  miséricorde  les  biens  et  les  personnes. 

(1)  Bibliothëqae  de  la  ville  de  Troyes,  manuscrit  731. 

(2)  Voir  le  manuscrit  731,  bibliothèque  de  la  ville  de  Tioyes.  Citons 
seulement  en  1402  Jean  de  Susenecourt  et  Jeannette  Marolle,  sa  femme, 
demeurant  à  Sommevoire,  se  reconnaissent  homme  et  femme  des  reli- 
gieux de  Clairvaui  à  la  condition  de  Buchey. 

En  1429,  Oudotte,  femme  de  Gillot-Oudin,  de  Buchey,  fille  de  feu 
Thevenin,  Je  Villers,  se  met  eous  la  juridiction  temporelle  des  reli- 
gieux (5  novembre),  etc.,  etc. 


—  îoà  — 

«  De  là,  outre  les  cens  accoutumés,  ils  les  accablent  de 
«  services  innombrables,  de  charges  intolérables,  trois 
a  ou  quatre  fois  Tan  et  toutes  les  fois  qu'ils  le  veulent. 
«  Aussi -voit-on  les  gens  de  la  campagne  abandonner  le 
«  sol  et  fuir  en  d'autres  lieux.  Mais,  chose  plus  affreuse, 
«  ne  vontil  pas  jusqu'à  vendre  pour  de  l'argent,  pour 
«  un  vil  métal,  les  hommes  que  Dieu  a  rachetés  au  prix 
0  de  son  sang!  Les  moines,  au  contraire,  quand  ils 
«  ont  des  possessions,  agissent  bien  d'autre  sorte.  Ils 
«  n'exigent  des  colons  que  les  choses  dues  et  légitimes; 
«  ils  ne  réclament  leurs  services  que  pour  les  néces- 
((  sites  de  leur  existence;  ils  ne  les  tourmentent 
«  d'aucune  exaction  ;  ils  ne  leur  imposent  rien  d'insup- 
«  portable  ;  s'ils  les  voient  nécessiteux,  ils  les  nourris- 
«  sent  de  leur  propre  substance  ;  ils  ne  les  traitent  pas 
«  en  esclaves  ni  en  serviteurs,  mais  en  frères  ))(!). 

Il  en  fut  ainsi  jusqu'en  1509,  quand  le  11  juin  <(  les 
(c  habitants  de  Buchey  sont  maintenus  et  affranchis  de 
t  toutes  tailles,  servitudes  et  main  morte,  en  payant 
«  pour  le  cheval  deux  moitons  de  graine  par  moitié 
«  froment  et  avoine  ;  pour  le  bœuf  ou  la  vache  un  moi- 
«  ton  ;  et  ceux  qui  n'auront  point  de  bêtes  un  moiton 
«  comme  dessus.  Le  mariage  10  livres  etunegéline; 
<  et  tous  forains  tenant  héritages  en  la  dite  ville  et  de- 
a  meurant  hors  d'icelle  \i  livres  tournois  pour  la  re- 
«  connaissance  de  la  dite  manumission  avec  autres  mo- 
«  difications  en  deux  chartes  spécifiées  toutes  sembla- 
((  blés.  Il  juin  1809  »  (i). 

Après  raffranchissement,  les  religieux  ne  conservè- 
rent que  leur  grange  et  leur  moulin  et  les  amodièrent 
à  des  censitaires  libres  appelés  admodiateurs  ou  amo- 

(1)  Lettre  de  Pierre  le  Vénér.  dans  V Histoire  de  l' Abbaye  de  Cluuy, 
par  Lorain. 

(2)  Bibliothèque  de  la  ville  de  Troyes,  manuscrit  731. 


—  204  - 

diateurs,  se  glorifiant  quelquefois  du  titre  de  bourgeois, 
mais  n'ayant  d'autre  noblesse  que  celle  de  cultiver  et 
faire  cultiver  des  terres  franches,  avec  charge  d'en 
payer  l'impôt. 

Ainsi  fut  amodié  le  moulin  à  vent,  et  en  1767,  le  1 1 
mare,  Jean-Baptiste  Chantrenne  le  prenait  à  bail  pour 
neuf  années,  moyennant  230  livres  et  6  chapons  (  I  ). 

Ainsi  fut  également  amodié  le  domaine  de  la  sei- 
gneurie (les  granges)  à  Félix  Euvrard,  désigné  dès  173i 
dans  les  actes  de  catholicité  du  titre  d'admodialeur  (i), 
A  sa  mort,  son  fils,  Pierre  Euvrard,  lui  succéda  dans 
les  mêmes  fonctions,  mais,  à  son  titre  d'admodiateur, 
il  ajouta  celui  de  bourgeois  (3),  et  le  26  décembre  1765, 
il  renouvelait  son  bail  pour  neuf  années  par  devant 
maître  Chevillot,  notaire  royal  à  Clairvaux,  moyennant 
600  livres  plus  dix  septiers  et  demy  de  froment  et  pa- 
reille quantité  d'avoine. 

En  1777,  Pierre  Euvrard  payait  aux  religieux  1.000 
livres  d'argent,  13  septiers  et  demi  de  froment,  autant 
d'avoine  et  12  chapons  (4). 

La  Révolution  arriva  et  il  n'y  eut  plus  ni  seigneurs, 
ni  religieux,  ni  amodiateurs.  Les  biens  de  la  maison  de 
Clairvaux  comme  les  revenus  de  la  fabrique  furent 
vendus,  ces  derniers  8.000  fr.,  et  le  moulin  à  vent,  au- 
jourd'hui disparu,  4.500  (r.  (5). 

(1)  Carton  Clairvaux.  Arcbives  de  Cliaumont. 

(2)  Actes  de  catholicité  de  la  mairie  de  Buchey. 

(3)  Actes  de  catholicité  de  la  mairie  de  Bachey  et  archives  du  dé- 
partement de  la  llaule-Marne.  Fonds  de  Clairvaux. 

(4)  Archives  du  département  de  la   Haute-Marne,    carton    Clairvaux. 
Félix  Euvrard.  1675-1758,  époux  de  Germaine  Clément,  1685-1735.  Son 

fils  aine  est  Pierre  Euvrard,  1709-1796,  admodialeur  bourgeois.  D'un  dou- 
ble mariage,  il  eut  9  enfants,  dont  J.B.  Euvrard,  1738  1814,  époux  d'Eli- 
sabeth Burot.  Ils  eurent  9  enfants,  dont  J.-B.  Euvrard,  1781-1852, 
époux  de  Marie  Lirol,  père  de  J.-B  Euvrard,  1808  1882,  époux  de 
Marguerite  Parisot,  père  de  Ernest  Euvrard.  1838,  époux  de  Rose 
Marchand,  père  de  Paul  Euvrard,  curé  de  Rizaucourt  en  1893. 

(5)  Roussel.  —  Le  diocèse  de  Lan  grès. 


—  205  — 

Quand  le  M  novembre  1789,  l'Assemblée  nationale 
décréta  la  division  de  la  France  en  départements,  le 
département  de  la  Haute-Marne,  par  décret  du  28  jan- 
vier 1790,  fut  partagé  en  six  districts  et  ces  districts  en 
cantons,  par  arrêté  du  4  mars  1790.  Buchey  et  Rizau- 
court  furent  placés  dans  le  district  de  Chaumont  et 
dans  le  canton  de  Biaise,  qui  comptait  15  municipa- 
lités. 

En  1795  commença  le  remaniement  des  départements 
en  réduisant  le  nombre  des  cantons,  dont  la  multipli- 
cité entravait  l'expédition  rapide  des  affaires  adminis- 
tratives. Le  canton  de  Biaise  fut  supprimé  et  Rizaucourt 
et  Buchey  rattachés  au  canton  de  Juzennecourt,  comme 
ils  le  sont  aujourd'hui. 

Buchey  ne  possède  que  80  habitants  et  son  église  est 
dédiée  à  sainte  Colombe.  Puissent  ces  quelques  notes 
sur  Buchey  intéresser  le  lecteur  !  Nous  ne  regretterons 
pas  ainsi  les  peines  de  nos  recherches. 


—  207  - 


PIÈGES   JUSTIFICATIVES 


I 

Arrêt  du  Conseil  d'Etat,  27  août  1678.  —  Ar- 
ohives  nationales,  Registre  E,  513  A. 

Sur  la  requeste,  présentée  au  Roy  en  son  Conseil  par 
Jean  Baptiste  de  Mazzolay,  gentilhomme  natif  originaire 
de  la  ville  et  république  de  Venise,  naturalisé  Français, 
contenant  que  s'estant,  depuis  plus  de  quinse  ans,  retiré 
en  France,  par  ordre  de  Sa  Majesté,  avec  plusieurs  autres 
gentilshommes  verriers  du  dit  pays  pour  la  manufacture 
et  fabrication  de  toutes  sortes  d'ouvrages  de  cristal,  le 
suplian  y  aurait  sy  heureusement  réussy  que  dans  le 
temps  qu'il  travaillait  en  la  verrerie  pour  lors  establie 
au  faux  bourg  Saint-Antoine,  Sa  Majesté  eut  un  jour  la 
bouté  de  le  voir  travailler  et  de  luy  donner  son  appro- 
bation publiquement  et  pour  avoir  lieu  de  s'atacher  en- 
core plus  fortement  au  service  de  Sa  Majesté,  il  s'est 
marié  et  fait  naturaliser  Français,  mais  depuis,  la  dite 
verrerie  du  faubourg  Saint-Antoine  aiant  cessé,  le  su- 
plian aurait  pendant  plusieurs  années  travaillé  en  la 
province  de  Champagne  en  la  verrerie  de  Risaucourt, 
sans  aucun  trouble  ni  empeschement,  et  dans  la  suite  les 
nommés  Ory  et  quelques  autres  marchands  de  Rouen 
s'estant  establi  en  la  dite  verrerie  de  Rizaucourt,  en  vertu 
dp  certains  privilèges  surpris  en  l'année  1659  par  feu 
Jean  Lacan  pour  la  fonte  du  cristal  de  roche,  duquel 
Marie  Lacan,  sa  fille,  a  depuis  obtenu  lettres  de  confir- 
mation du  17  décembre  167â,  dans  lesquelles  elle  a  su- 
breticement  fait  comprendre  la  fonte  des  cailloux,  le 


\ 


—  208  — 

suplian  aurait  continué  son  travail  pendant  quelques 
mois  pour  les  dits  Ory  et  consorts  lesquels  aiant  dans  la 
suite  crues  de  se  pouvoir  passer  du  supplian  pour  perfec- 
tionner  ses  ouvrages  l'avaient  sy  maltraité  qu'il  fut  obligé 
d'en  porter  sa  plainte  en  justice  en  sort  que,  par  deux 
sentances  confirmées  par  arrêt  contradictoire  du  Parle- 
ment de  Paris,  il  en  aurait  obtenu  la  réparation  aux 
amende,  dépens,  dommages  et  intérêts,  depuis  lequel 
temps  le  suplian,  qui  a  demeuré  près  d'un  an  sans  rien 
faire,  voiant  que  les  dils  Ory  et  consorts  avaient  aban- 
donné la  ditte  verrerie  de  Risaucourt,  il  s'y  est  installé 
depuis  le  mois  de  mai  dernier  ou  la  réputation  de  son 
ouvrage  et  le  prix  raisonnable  qu'il  en  fait  au  public  luy 
aiant  aliré  l'aprobation  générale  de  tous  les  marchands, 
ont  eu  débit  considérable. 

Les  dits  Ory  et  consorts  ont  témoigné  tant  de  jallousie 
et  de  ressentiment  que,  sous  le  nom  de  la  ditte  Marie 
Lacan  et  usant  de  son  dit  privilège,  ont  eu  la  témérité  de 
faire  saisir,  le  9  août  dernier,  un  panier  de  verres  et  car- 
raffes  envoyées  du  supplian  de  la  ditte  verrerie  de  Rizau- 
court  par  le  coche  de  Chaumont,  lesquelles  saisies  ils 
ont  continué  les  douze  et  treize  du  dit  mois,  de  tous  les 
ouvrages  qui  s'y  sont  trouvés  et  estably  des  gardiens 
d'iceux  eo  vertu  desdittes  lèlres  de  privilège  sans  aucune 
signification,  précédant  et  prétendant  sous  prétexte  des 
deffanses  exclusives  contenues  audit  privilège  de  ruyner 
l'establissement  du  supplian  et  de  lui  empescher  de  tra- 
vailler, lesquelles  saisies  sont  d'autant  plus  injustes  et 
injurieuses  que  le  privilège  en  vertu  duquel  elles  ont  été 
faites,  ne  porte  point  de  deffanses  de  faire  et  fabriquer 
des  verres,  carraffes  et  autres  ouvrages  servant  à  l'usage 
journalier  du  public  à  l'exclusion  portée  par  iceluy  n'es- 
tant qu'à  l'égard  seulement  de  la  fonte  de  cristal  de  roche 
que  la  ditte  Marie  Lacan  a  fait  eslendre  aux  cailloux  et 
le  supplian  ne  se  servant  ni  de  l'un  ni  de  l'autre  pour  la 
fabrication  de  son  ouvrage,  on  ne  peut  pas  dire  qu'il  y 
ait  aucune  entreprise  ou  contravention  de  la  part  du  sup- 


—  209  — 

pliah  en  la  matière  et  encore  moins  en  la  forme  qui  est 
entièrement  de  son  invention  qu'il  a  aportée  de  son  pays 
sans  avoir  jamais  rien  imité  du  prétendu  secret  de  Lacan 
qui  dailieurs  s'est  rendu  indigne  de  la  grâce  que  sa  ma- 
jesté lui  a  faite  pour  se  reffugié  avec  sa  famille  en  la 
ville  de  Bruxelles  ou  il  est  mort  parmy  les  ennemis  de 
TEstat.  Joint  que  le  dit  privilège  aiant  esté  obtenu  en 
1659,  avant  le  mariage  de  Sa  Majesté  et  la  conclusion  de 
la  paix  généralle  il  a  été  reconnu  sy  abbusif,  sy  contraire 
à  la  liberté  publique,  au  bien  de  TEtat  et  a  Tintention 
que  Sa  Majesté  a  toujours  eu  de  favoriser  touttes  sortes 
de  manufactures  pour  atirer  l'abondance  dans  le  royaume; 
que  dans  toutes  les  occasions  qui  s'y  sont  présentées  Sa 
Majesté  n*y  a  eu  aucun  esgard  et  a  toujours  accordé  la 
main  levée  des  saisies  faites  en  vertu  d'iceluy  ainsi  qu'il 
est  justifié  par  les  arrêts  du  Conseil  des  Iti  novembre  1666 
et  18  février  1667  avec  plaine  liberté  aux  marchands  ver- 
riers  de  vendre  toutes  sortes  de  marchandises  de  leur 
proffession  partout  ou  bon  leur  semblera  ce  quils  ne 
pourraient  pourtant  pas  faire  sy  la  deffanse  portée  par 
le  privilège  du  dit  Lacan  avait  lieu  ;  mais  quand  cela 
serait  ces  dittes  deffanses  ne  s'estendant  point  aux  verres 
et  carraffes  et  autres  ouvrages  du  service  perpétuel  et 
journalier  ;  et  le  suppliant,  ne  se  servant  ny  de  la  ma- 
tière ny  de  la  forme  portée  par  Iceluy  Tantreprise  des 
dits  Ory  et  Lacan  ne  peut  pas  être  tolérée  en  justice. 

Requérant  à  sa  cause,  le  supplian  qu'il  plut  à  Sa  Ma- 
jesté sans  s'arrester  aux  saisies  et  arrestement  de  la  ditte 
Lacan  des  dits  jours  neuf,  douze  et  treize  août  dernier  et 
austres  qui  pourraient  estre  faites  ny  a  tout  ce  qui  peut 
s'en  estre  ensuivy,  faire  pleine  et  entière  main  levée 
d*icelles  au  supplian  ;  ordonner  que  les  ouvrages  saisis 
luy  seront  rendus  ;  à  ce  faire  tous  gardiens  et  dépositaires 
par  toutes  voies  quoy  faisant,  ils  demeureront  bien  vala 
blement  déchargés  ;  permettre  en  tant  que  de  besoin  au 
supplian  de  continuer  son  travail  ordinaire  en  la  ditte 
verrerie  de  Rizaucourt  ou   partout  ailleurs  ou  bon  luy 


—  210  — 

semblera  noDobstant  le  dît  privilège  et  deffanses  portées 
par  iceluy  ;  faire  deffanses  au  dit  Ory  Lacan  et  à  tous 
autres  de  lui  donner  aucun  trouble  ny  empeschement,  4 
peine  de  trois  mille  livres  d'amende,  dépaas,  dommages, 
et  intérêts. 

Veu  la  dite  requête  signée  Donat  advocat  au  Conseil, 
le  dit  privilège  du  sept  novembre  1639,  arrest  du  Conseil 
du  26  novembre  1666  et  18  février  1667  portant  main- 
levée des  saisies  lettres  de  confirmation  du  dit  privilège 
du  17  septembre  1678,  certification  des  marchands  ver- 
riers de  Paris  en  faveur  du  supplian  et  de  ses  ouvrages, 
du  26  octobre  1677,  les  dites  saisies  et  arrêts  des  dits 
jours,  neuf,  douze  et  treize  août  dernier  et  autres  pièces 
attachées  à  la  ditte  requeste,  ouy  le  rapport  du  sieur 
Colbert,  conseiller  du  Roy  en  ses  conseils,  contrôleur 
général  des  finances,  commissaire  à  ce  député  et  tout 
considéré. 

Le  Roy  en  son  Conseil, ayant  esgard  à  la  ditte  requeste 
a  fait  pleine  et  entière  main  levée  au  suppliant  des  sai- 
sies et  enlevemans  faits  de  ses  ouvrages  de  cristal  à  la 
requeste  de  la  ditte  dame  Lacan  les  neuf,  douze  et  treize 
aoust  dernier  en  vertu  des  dittes  lettres  pattenles  du  17 
septembre  Mli;  ordonne  Sa  Majesté  que  les  gardiens 
séquestres  et  dépositaires  en  videront  leurs  mains  entre 
celles  du  supplian,  à  ce  faire  contraints  par  toutes  voies 
dues  et  raisonnables  moyennant  quoy  ils  en  demeureront 
bien  et  valablement  déchargés  ;  fait  Sa  Majesté  deffanse 
à  la  ditte  de  Lacan  et  à  tous  aultres  de  donner  aucun 
trouble  uu  supplian  en  la  fabrication  de  ses  ouvrages  de 
cristal  servant  à  l'ouvrage  journalier  du  public  en  la  ditte 
verrerie  de  Rizaucourt  à  peine  de  dix  mille  livres  d'a- 
mende et  de  tous  dépens  dommages  et  intérêts. 

Signé  :  Letellier,  Villeroy,  Colbert,  Poncet. 

A  Fontainebleau,  le  27  août  1678. 

Arrest  pour  Jean  Bapiiête  Mazxolay. 


—  2H  — 


II 


1208*  —  Donation  faite  par  Josbert  de  Buchey 
aux  religieux  de  Clairraux  en  1208. 

(Inédit) 

Ego  Bernardus,  decanus  Barri,  nolum  facio  presentibus 
et  futuris  quod  Josbertus  de  Buchier,  miles,  dédit  Deo  et 
Bt£B  Maria)  et  Fratibus  Clarevallts  in  elemosinam  decimam 
omnium  terrarum  quas  ipse  in  linagio  de  Buchier  suis  aut 
suorum  manibus  possent  excoiere  et  quidquid  habebat 
apud  Saucy  et  in  finagio  ejus  in  terris  et  in  nemoribus 
et  in  censibus  et  in  omnibus  aliisutilitatibus  etcommodis 
et  quidquid  hœredes  de  Kovra  tenebaut  de  eo  quocumque 
modo  tenerent  terrarum,  pratorum,  nemorum  et  omnium 
aliarum  utilitatum.  Testes  fuit  Hugo  de  Belonia  miles  et 
Hnmbertus  presbyter  de  Buchier.  Idem  Josbertus  excam- 
bivit  eisdem  fratribus  costam  de  Marcemont  usus  Cornay 
pro  qua  habuit  in  excambium  campum  sub  chimino  de 
Colombeio  rétro  villam  et  unam  petiam  terrte  ad  Matum 
Roê  et  très  partes  quas  tenebant  fratres  in  vallo  Raerii  et 
unam  petiam*  quœ  erat  a  Mazum  Dostelant.  Dédit  et  pas 
turas  suas  per  totum  finagium  de  Buchier  et  Cepoy  et  de 
Covignon  ita  quod  si  fratres  vel  servientes  aut  eorum 
animalia  cuiquam  damnum  ibidem,  damnuni  sine  emenda 
reddent.  Hœc  omnia  laudaverunt  Ysabel  uxor  ejus  et 
Petrus  et  Villa  liberi  eorum.  Hœc  facla  sunt  per  manum 
Humbèrti  presbyteri  de  Buchier  qui  testes  est  omnium 
istorum  et  Durandus  Bodere  et  ut  hœc  rata  permaneant 
feci  ea  sigillo  proprio  confirmari  anno  gratiœ  1:203. 

Arch.  du  départ,  de  l'Aube,  3  H,  Îô3. 


—  -212  -T 

m 

1208.  —  Discussion  entre  les  religieux  de  Clair- 
vaux  et  Puloelle,  épouse  de  Durand,  qui  leur 
avait  abandonné  ses  biens  par  testament. 

(Inédit) 

Ego  Bernardus  decaiius  Barri  super  albain  notum  facio 
presentibus  et  futuris  quod  Durandus  de  Bucherio  lesta- 
mentum  de  rébus  suis  ultima  voluntate  dispoiiens  dédit 
domni  Clarevaliis  in  eleinosinam  duas  partes  omnium 
qu»B  habebat  exceptis  illis  qusD  reliquit  Lamberlo  filio 
filia)  suîB.  Post  mortem  vero  ejusdem  Duraiidi  orta  est 
controversia  de  eadem  elemosina  inter  fiatres  clarevaliis 
et  uxorem  pracdicti  Durandi,  Pulcellam  nomine,  quîequi- 
dem  controversia  tandem  mediantibus  viris  prudentîbus 
de  assensu  partium  pacilicata  est  in  hune  modum.  Scien- 
dum  est  itaque  quod  medietas  omnium  de  quibus  idem 
Durandus  dum  viveret  vestitus  fuit  et  tenens  intègre  re- 
mansit  domui  Clarevaliis  in  terris,  pratis,  vineis,  domibus 
et  cœteris  utilitatibus  universis  exceptis  illis  quie  prœ- 
dictus  Durandus  reliquerat  prœdicto  Lamberto  videlicet 
campum  de  Plateis  et  vallem  de  Tinlefonlanes  et  cam- 
pum  in  exitum  de  Rizocurl  et  Varennam  ex  altéra  parte 
de  Roillets  et  totam  domum  cum  appenditiis  hujus  et 
vêtus  folatum  Ranceres  et  medietatem  vineœ  de  Ran- 
ceres  ;  Ita  quod,  idem  Lambertus  non  possit  vendere  nec 
invadiare  nisi  fratibus  Clarevaliis,  si  tamen  dicti  fratres 
voluerunt  eidem  facere  quantum  cuivis  alius  faceret  juxtà 
prudentiam  et  estimationem  quatuor  burgentium  Barri 
super  Albani  qui  fuerint  boni  opinionis  et  fam^p..  Si  vero 
idem  Lambertus  sine  legitimo  herede  obierit,  prscdicta 
ejus  hereditas  intègre  remanebit  domui  Clarevaliis.  AI- 
teram  vero  medietatem  supradicta;  vineœ  de  Ranceres 
tenebit  prœdicla  Pulcella  quoad  vixerit  modium  vini  red* 


-m- 

dens  annuatim  pro  recognitione  domui  Clarevallis.  Quae 
quidem  medietas  vineœ  post  ejusdem  mulieris  obitum 
cum  terris  pratis  et  rébus  aiiîs  omnibus  quœ  per  hanc 
formam  pacis  in  partem  in  îpsius  mulieris  venerunt  intè- 
gre ad  domum  Clarevallis  et  libère  revertentur.  De  sex 
sectariis  bladi  quœ  domus  Clarevallis  debebat  annuatim 
mulieri  prefatas  tria  quitata  sunt  in  bac  forma  pacis,  ita 
quod  domus  Clarevallis  reddet  annuatim  eidem  mulieri 
pantum  duo  sextaria  frumenli  et  unum  ordei.  Post  cujus 
obitum  hîL'c  ipsa  quoque  quidita  remanebunt  domui  Cla 
revallis.  Hanc  compositionem  laudavit  Falconius  et  prœ- 
dictus  Lambertus  filius  ejus.  Aclum  anno  ab  Incarnatioue 
Domini  millesimo  ducentesimo  octavo  présente  et  hoc 
ipsum  testificahte  Domino  Jacobo  priore  Clarevallis  pre- 
sentibqs  item  et  testificantibus  Gallerio  celerario.  Eve- 
rardo  subcelerario,  Christiano  grangerio,  Manerio  monaco 
Clarevallis  et  1)<>  Everardo  presbytero  Longicampi,  Gui- 
berto  de  Barro,  Brardo  de  Porta,  Jacobo  preposito,  Mar- 
tino  Cochet  et  Wichardo  Belino  de  Barro. 

Arehioes  du  département  de  l'Aube,  3  H,  153. 


IV 

1230.  —  Donation  de  différentes  dîmes  ou  par- 
ties de  dîmes  aux  religieur.  de  Clairvaux  par 
Josberty  chevalier  seigneur  de  Buchey  (1280). 

(Inédit) 

Ego  Bernardus  decanus  Barri  super  Albam  notum  facio 
universibus  présentes  litleras  inspecturis  quod  Dominus 
Josbertus  de  Bucherio  miles  dédit  in  perpetuam  elemosi- 
nam  fratribus  Ecclesia*  Clarevallis  donatione  facta  inter 
vivos  duas  parles  quas  habebat  in  decimis  bladi  de  Bu- 
cherio  et  de  Risocort  et  in  finagiis  earumdem  villarum 


et  etiam  totam  decimam  vint  quam  habebatin  dîctis  villis 
«àiafinagiia  earum  et  si  quid  amplius  habebat  vel  habere 
debebat  in  grossis  «i  Bdiuili&  decimis  dictarum  villarum 
videlicet  de  Bucherio  et  Risocort  et  iasginrum  earumdem 
totum  contulit  EcclesisB  supradicla*.  Dedil  etfam  m  per- 
petuum  dictis  fratribus  ad  usus  porlse  Clarevallis  quinque 
moyteones  et  dimidium  biadi  quosipsepercipiebatannua 
tim  in  illa  quarta  parte  deciiuie  quam  portarius  clare- 
vallis tenet  apud  Villarium  siccum.  In  cujus  rei  testimo- 
nium  ego  ad  înstantiam  dicti  Josberty  présentes  litteras 
sigilli  mei  munimine  roboravi.  Actum  anno  gratiœ  mille- 
simo  ducentesimo  tricesimo  mense  Âugusto  die  jovis  ante 
festum  Barthomei. 

Archioes  du  département  de  l'Aube,  3  H,  ÎÔ3. 


1281.  —  Dîmes  payées  par  les  religieux  de 
Clairvaux  à  Josbert,  chevalier  .seigneur  de 
Buohey  (1281). 

(Inédit) 

Ego  magister  Andréas  de  Lesseio  officialis  lingonensis 
et  ego  Bernardus  decanus  chrislianitatis  Barri  super 
Albam  notum  facimus  universis  présentes  litteras  inspec 
turis  quod  dominus  Josbertus  miles  de  Bucherio  et  do- 
mina Galtera  uxor  ejus  in  preseutia  nostra  constituti 
recognoverunt  quod  fratres  Clarevallis  solverunt  eis  du- 
centas  et  sexaginita  libras  pruvenientium  fortium  pro 
decimis  de  Bucherio  et  de  Risocort.  Actum  anno  gratiie 
millesimo  ducentesimo  tricesimo  primo  niense  Julio. 
(L'acte  est  scellé  des  cachets  en  cire  du  Doyen  de  Bar  et 
de  la  maison  de  Clairvaux.) 

Archivée  du  département  de  l'Aube,  3  H.  163. 


-  m  - 


VI 


1265.  —  Vente  du  village  de  Buohey  aux  reli- 
gieux de  Clairvaux  par  Thomassin,  seigneur 
de  Buchey,  en  novembre  1265. 

(Inédit) 

Nos  Magister  Andréas  decanus  christianitatis  Barri 
super  Albam  et  Johanneschristianiprœposîtus  dicti  Barri, 
Dotum  facimus  universis  présentes  litteras  inspecturis 
quod  in  nostra  propter  hoc  potestate  personaliter  consti- 
tutus  Thomassinus  de  Bucherio  domicellus  recognovit  se 
vendidisse  pura  et  perpétua  et  irrevocabili  venditione 
facta  anno  Domini  millesimo  dùcentesimo  sexagesimo 
quinto  in  festo  undecim  millium  virginum  viris  religtosis 
Abbati  et  Conventui  ClarevallisCisteriensisordinisvillam 
de  Buchier  cum  hominibus  et  mulieribus  et  omnimoda 
jnstitia  ejusdem  necnon  omnes  census  costumas,  reditus, 
proventus,  exitus,  terras  arabiles  scilicet  duo  carrucagia 
vel  circiter,vineas,  domos,  plateas  et  omniafossata,rataet 
nemora  cœteraque  aiia  universa  quie  tam  in  villa  quani 
in  finagiis  ejusdem  habebat  vel  habere  poterat  quibus- 
cumque  modis  et  quacumque  ratione  et  medietatem  vente 
Vangionis  Rivi  pro  mille  et  ducentis  et  sexaginta  duabus 
libris  pruveniensium  non  computatis  in  eisdem  quinto 
denario  Domini  régis  Navarr<i;  et  aliis  missionibus  et 
expeusis.  De  quibus  omnibus  et  singulis  supra  diclis  se 
devestivit  coram  nobis  dictus  Thomassinus  et  dictos  Ab- 
batem  et  Conventum  investivit  et  in  verum  dominium  et 
possessionem  corporalem  induxil  nichil  sibi  vel  hœredi 
bus  suis  in  eisdem  retinendo.  Promisit  insuper  et  tenetur 
idem  Thomassinus  omnia  et  singula  supradicta  dictis 
reliogis  garantire  et  deffendere  perpetuo  contra  omnes  et 
quod  contra  predictam  venditionem  sive  contra  proesens 
înstrumentum  non  veniet  nec  aliquem  venire  permittet  in 


-  m  - 

futurum  et  quod  eamdem  ab  Eiisandi  uxore  sua  laudari 
faciet  et  concedi  et  dictis  religiosis  in  perpetuum  quietari 
quidquid  in  praBdiclis  habet  et  habere  potest  et  débet 
dotis  causa  vel  donationis  propler  nuptias  seu  alia  qua 
cumque  ratione.  Et  pro  omnibus  et  siugulis  supra  dictis 
observandis  et  melius  adiinplendis,  idem  Thomassinus 
posuit  in  manu  dictorum  religiosorum  et  eisdem  obligavit 
expresse  omnia  bona  sua  mobilia  et  imroobiiia  prœsenlîa 
et  futura  ubicumque  poterunt  inveniri  renuntians  in  hoc 
facto  exceptioni  doli,  minoris  et  deceptionis  ultra  dimi- 
diam  jusli  pretii  omnique  juris  canonici  et  civilis  auxilio 
consuetudinis  et  statuti  et  omnibus  quie  possunt  obici 
contra  pra^sens  instrumentum  seu  factum  in  quorum  me 
moriam  et  munimem  prœsentibus  litleris  sigilia  nostra  ad 
petitionem  Thomassini  duximus  apponenda  in  testimo- 
nium  veritatis. 

Actum  Ânno  Domini  millesimo  ducentesimo  sexage- 
simo  quinto  mense  novembri.  (Deux  sceaux  en  cire  dont 
Tun  est  de  St  Maclou). 

Archloea  du  département  de  l'Aube,  3  H,  153. 


VII 

1265.  —  Promesse  par  Thomassin  de  faire  les 
dÂmarches  nécessaires  près  du  roi  de  Navarre 
pour  obtenir  son  assentiment  à  la  vente  du 
village  de  Buchey. 

(Inédit) 

Nos  magister  Andréas  decanus  Christianitis  Barri  super 
albam  et  Frater  Hugo  prior  de  Firmitate  super  Albam 
notum  facimus  omnibus  pra^sentes  iitleras  inspecturis 
quod  cum  Thomassinus  de  Buchié  doniicellus  vendidit 
viris  religiosis  Abbati  et  conventui  clarevallis  villam  de 


Buchie  cum  pertinent  lis  ejusdem  et  dictœ  venditionis 
pretio  ducentas  et  vigînli  libras  taronences  jam  recepit  a 
supradictis  abbati  et  convenlui  prout  coram  nobis  spon- 
tanée recognovit,  Domini  régis  Navarrœ  de  cujus  feodo 
predictee  villa  et  pertinentiœ  movere  dicuntur  super  die-, 
tam  venditionem  nondum  habito  consensu,  idem  Thomas - 
sinus  voluit  et  per  fidem  suaift  in  manibus  nostris  corpo- 
raliter  prœstitam  promisit  quod  ipse  pro  posse  suo  quam 
citius  expertœ  dictorum  abbatis  et  conventus  super  hoc 
fuerit  requisitus,  laborabit  et  procurabit  quod  Dominas 
Rex  supradictus  dictam  venditionem  ratam  habeat  et  pr»- 
dictas  villam  et  pertinentias  dictis  Abbati  et  couventui  in 
perpetuum  confirmet.  Quod  si  hoc  defecerit  vel  dictus 
Domiuus  rex  supradicta,  quod  absit,  confirmBre  noluerit, 
idem  Thomassinus  promisit  et  per  dictam  fidem  suam 
tenetur  supra  dictam  pecuuiam  dictis  Abbati  et  conventui 
vel  eorum  mandalo  reddere  infia  quindemnam  postquam 
super  hoc  fuerit  requisitus  cum  damnis  et  de  perditis  quo) 
propter  hoc  incurrerint.  De  quibus  creditur  Cellario  ut 
medio  Cellerario  clarevalleusis  per  suum  simplex  verbum 
sine  alterius  onere  probationis,  pro  quibus  omnibus  et 
siogulis  supradictis  melius  adimplendis  nec  non  de  dicta 
pecunia  pervinctus  quoudam  pra^positusCaslinivallani  pro 
Dominico  Thomassino  et  ad  ipsius  requisilionem  se  cou- 
stituit  (ide  jussorem  et  principalem  in  solidum  pagatorem 
et  redditorem,  et  ad  majoretn  securitatem  idem  Thomas- 
sinus  posuit  in  manu  dictorum  abbatis  et  conventus  et 
eisdem  expresse  titulo  piguoris  obligavit  quadragentos 
bichetos  bladi  per  médium  frumenti  et  avensB  ad  messu- 
ram  Barri  supra  dicti  qui  sibi  debenlur  apud  Buchié  ut 
dicebat  de  reditibus  et  proventibus  ejusdem,  et  ducentos 
simililer  per  médium  frumenti  et  avenœ  qui  sibi  debenlur 
ut  dicebat  apud  alteram  Viiiam  de  reditibus  et  proven- 
tibus ejusdem,  promittens  quod  de  illis  nichil  capiel  nec 
ab  aliquo  capi  faciet  vel  consentiel  donec  de  pra^dictis 
pecunia  damnis  et  de  perdilis  dictis  abbati  et  conventui 
ad  plénum  fuerit  satisfactum.  In  cujus  rei  testimonium 

15 


—  218  — 

prsesentes  litteras  ad  petitionem  supra  dicti  Thomassini 
sigillis  nostris  dedimus  sigillatas.  Actum  anno  Domîni 
1268  mense  februarii. 

Archives  du  département  de  l'Aube,  3  H,  153. 


VIII 

1266*  —  Consentement  donné  par  Helysande  à 
la  vente  du  village  de  Buchey  faite  par  son 
mari  Thomassin  en  faveur  des  religieux. 

(Inédit) 

Nos  magister  Andréas  decanus  X^^  Barri  super  Albam, 
Viardus  prœpositus  Firmitatis  super  albam  et  Joannes 
major  communia)  ejusdem  Firmitatis  notum  facimus 
prsBsentibus  et  futuris  quod  cum  Thomassinus  dictus  de 
Buchier  domicelius  vendidit  viris  religiosis  abbati  et 
conventui  clarevallensis  cisterciensis  ordinis  villam  de 
Buchier  cum  hominibus  et  mulieribus  et  omnimoda  jus- 
ticia  ejusdem  necnon  omues  census,  costumas,  redditus, 
provenlus,  exitus,  terras  arabiles  scilicet  duo  carrucagia, 
vel  circiter,  vineas,  domos,  plateas,fossata,prata,  nemora, 
cœleraque  alla  universa  qusn  tam  in  dicta  villa  quam  in 
fiuagiis  ejusdem  habebat  et  habere  poterat  quibuscumque 
modis  et  quacumque  ratione  et  medietateni  vente  Van 
gionis  Rivi,  domicella  Helysandis  uxor  dicti  Thomassini 
in  noslra  pnrsentia  propter  hoc  personnaliter  constituta 
dictam  venditionem  ratum  habens  et  gratani  datis  reli- 
giosis bénigne  quitavit  et  libère  in  perpetuum  tenenda 
concessit  dictam  villam  et  omnia  alia  prout  superius  fuit 
expressa,  nichil  sibi  hujus  juris  possessionis  aut  proprie- 
tatis  retinens  in  eisdem,  promittens  per  fidem  suam  in 
manibus  nostris  corporaliter  praestitam  quod  in  dictis 
villa  et  finagiis  et  aliis  omnibus  et  singulis  supradictis 


—  219  — 

nichil  de  cœtera  caasa  dotis  vel  dotalitii  seu  donationis 
propter  nuptias  seu  quacumque  ratioue  alia  reclamabit 
nec  ab  aliquo  faciet  reclaraari,  renuntiavit  autem  dicta 
Helysandis  per  dictam  fidem  suam  exceptioni  doli  et  mino- 
ris  omnique  juris  canonici  et  civilis  auxilio  consuetudinîs 
et  statuti.  Voluit  însuper  et  concessit  eadem  Helisandis 
quod  si  contra  prœdictas  venditionem  et  quitationem  aii- 
quando,  quod  absit,  venerit  quod  nos  dictus  decanus  vel 
qui  pro  tempore  decanus  fuerit  dicti  Barri  per  excommu- 
nicationis  sententiam  et  nos  dictus  prepositus  vel  qui 
pro  tempore  fuerit  prepositus  dicta)  Firmitatis  per  cap- 
tionem  rerum  suarum  ipsarum  possimus  et  debeamus 
compellere.  Ad  hoc  quod  dictas  venditionem  et  quitatio- 
nem ratas  habeat  et  gratas  et  ne  contra  veniat  in  futurum 
quotiescumque  a  predictis  religiosis  vel  eorum  mandato 
fuerimus  requisiti  et  quantum  ad  hoc  juridictioni  nostra) 
dicti  decani  se  supposuit  ubique  se  transférât  ut  moretur, 
in  cujus  rei  testimonium  ad  requisitionem  diclic  Helisan- 
dis presenlibus  litteris  sigilla  nostra  duximus  apponenda. 
Actum  anno  D^  l^GCtnense  Aprilis. 

Archioea  du  déparlement  de  l'Aube,  3  H,  153. 


ERRATA 


—  Page  106,  23«  ligne,  1883,  lisez  1835. 

—  Dans  les  notes,  où  il  est  dit  :  Bibliothèque  du  dépar 
tement  de  TAube,  comprenez  :  Bibliothèque  de  la  ville 
de  Troyes. 

—  Page  129,  supprimer  la  24«  ligne  :  «  Nous  donnons 
le  croquis  d'une  partie.  ». 


TABLE    DES    MATIÈRES 


CiiAP.  I®'.  —  Situation  géographique.  —  Climat.  — 
Flore  et  faune 91 

CiiAP.  II.    —  Disposition  du  village  et  population. 
—  Revenus  et  impôts.  —  Ecoles.  —  Fontaines.   .      102 

Chap.  III.  —  L'église  et  les  curés.  —  Le  chftteau 
et  les  seigneurs.  —  Les  syndics 115 

Chap.  IV.  —  Les  verreries  en  général.  —  La  ver- 
rerie de  Rizaucourt 1 49 

Chap.  V.    —  Notes  sur  les  environs  de  Rizaucourt. 
Ceffonds.  —  Blinfey.  —  Ruchey 188 

Pièces  justificatives.  —  Chartes  et  documents  .    .    .     ^07 


SOCIÉTÉS 

I  avec  lesqwlles  nom  échangeons  nos  publications 


Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts,  à  Bar-le-Duc. 

Société  académique  de  l'Aube,  à  Troyes. 

Académie  de  Dijon. 

Académie  de  Stanislas,  à  Nancy. 

Société  des  Sciences  et  Arts,  à  Vitry-le-François. 

Société  d'Agriculture,  Commerce,  Sciences  et  Arts  de 
la  Marne,  à  Châlons-sur-Marne. 

Société  d'Emulation  des  Vosges,  à  Epinal. 

Société  Historique  et  Archéologique,  à  Langres. 

Société  Éduenne,  à  Autun. 

Société  Belfortaine  d'Émulation,  à  Belfort. 

Société  d'Histoire,  d'Archéologie  et  des  Beaux -Arts, 
à  Chaumont. 

Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  à  Poitiers. 

Société  d'Histoire  Naturelle,  à  Mâcon. 

Société  Historique  et  Archéologique  de  St-Malo. 


TABLE    GÉNÉRALE 


LE   CHATEAU    DU   GRAND  JARDIN,    loi6,   par 
M.  Emile  Humblol I 

ÉPITAPHES,   par  M.   Charmeteau 73 

UNE     VERRERIE     CHAMPENOISE,     1630-1700,  i 

RIZAUCOURT,   par  M.  Paul   Euvrard.     ...     89 


Sainl-Dizitr.  —  Typ.  cl  Lith.  O.  Godaid  et  A.  BtULiufto. 


SOCIÉTÉ 


DRS   f.KTTHKS,    DRS    SCIRNCES,    DES    ARTS,   DR  1/ AGRICULTURE 
ET  DE  l/iNDUSTRIR 

DE    SAINT -DIZIER 


MÉMOIRES 


DK    LA 


SOCIÉTÉ  DES  LETTRES 

des  Sciences, 
des  Arts,  de  l'Agriculture   et  de  J 'Industrie 

DE    SAINT -DIZIER 


TOME     X 

(  Deuxième     F^aaclcule  ) 


SAINT-DIZIER 

TYP.    ET    LITH.    O.    GODARD    ET   A.    BRULLIARD 
1906 


MÉMOIRES   DE  LA   SOCIETE 


On  peut  se  procurer  ces  volumes  au  prùr  de  Sî  fr.  l'un  {i.50  par  lu 
poste)  ehes  M.  Boudard,  conservateur  du  Musée,  r.  de  Bar,  à  St-Disier. 


TOME  I.         —  Charte  d'atTranchissement  de  Saint-Dizier. 

Notice  sur  Rclaron,  par  M.  le  V"  de  Hédouville. 
Les  Oiseaux   de    la    vallée   de    la    Marne,    par 

M.  F.  Lescuyer. 
Notice  sur  un  ancien    cours   d'eau  à  St-I)izier, 

par  M.  Cornuel. 
Analyse  des  minerais  de  fer,  par  M.  Barollet. 

TOME  II.        —  Plantation  des    Conifères,    par   M.    le    V"    de 

Hédouville. 
Une  visite  au  musée  de  Baye,  par  M.  le  V'*"  de 

Hédouville. 
Utilité  de  l'oiseau,  par  M.  F.  Lescuyer. 
La  garde   nationale  mobilisée   de   Saint- Dizier, 

par  M.  \\  Lescuyer. 
Camps  et  enceintes  fortifiés  antiques,  par  MM. 

E.  et  H.  Royer. 
Manomètre    à    air    libre   pour   la    mesure    des 

faibles  pressions,  par  M.  Adnet. 
Chêne  enfoui  dans  les  alluvions  de  la  Biaise, 

par  M.  Paulin. 
Battage  des  pieux  à  l'écluse  d'Allichamps,  par 

M.  Lagout. 
Heurville,  Blinfey  et  fontaine  de  Ceffonds  aux 

XII*  et  XIII*  siècles,  par  M.  E.  Boyer. 
Terrain  crétacé  inférieur  du  nord  de  la  Haute- 
Marne,  par  M.  Cornuel. 

TOME  III.      —  FloredelaH"Marne,parMM.Aubiiotetl)aguin. 

TOME  IV.      —  Epuisé. 

TOME  V.        —  Histoire  du  village  de  Mussey,  par  M.  Mallet. 

TOME  VI.      —  Les  origines  de  St-Oizier,  par  M.  l'abbé  Fourot. 
Saint- Dizier  d'après  les  registres  de  l'échevi- 
nage,  par  M.  P.  Guillemin. 

TOME  VII.     —  AntiquitésrecueilliesenTunisie.parM.Houdard. 
Clrey-leChàteau,  par  M.  l'abbé  Piot. 

TOMK  VII.     —  La  Marquise  du  ChAtelet   et   Voltaire,  par   M. 
l'abbé  Piot. 


—    VIIl    — 


anneaux  étant  nulles)  —  b)  érucifoime  (pattes  thoraciques  et 
abdominales  développées)  —  c)  apode  (pattes  nulles). 

La  jeune  larve,  avec  son  appareil  buccal  broyeur,  est  encore 
bien  éloignée  de  la  forme  adulte,  dont  les  pièces  de  la  bouche 
sont  le  plus  souvent  destinées  à  sucer.  Elle  s'en  rapprochera 
insensiblement  par  une  série  de  mues,  accompagnées  ou  non 
de  métamorphoses  ;  et,  à  ce  point  de  vue,  les  insectes  pourront 
être  partagés  en  trois  groupes  : 

a)  Les  Amélaboliens.  —  L'embryon  sort  complet  de  l'œuf  ;  la 
larve  devient  adulte  par  simple  développement  des  organes  gé- 
nitaux ;  il  n'y  a  pas  de  métamorphose  (Thysanoures). 

b)  Les  Hémimétaboliens.  —  Les  ailes,  nulles  chez  l'embryon, 
se  développent  sous  la  cuticule  et  les  pièces  buccales  se  modi- 
lient  ;  il  y  a  demi-mélamorphose  ou  métamorphose  incomplète 
(Orthoptères,  Hémiptères). 

c)  Les  Ilolometaboiiens.  —  Tout  l'organisme  se  transforme 
profondément  ;  il  y  a  mélaniorphose  complète  (Lépidoptères). 

Pendant  la  phase  nymphe  (I  ),  les  organes  internes,  sauf  les 
organes  génitaux,  sont  détruits  par  dégénérescence  graisseuse 
(histolyse)  et  phagocytose,  en  même  temps  que  ceux  de  l'adulte 
sont  reconstitués  par  histogenèse.  Toute  la  durée  de  la  méta- 
morphose n'est  donc  qu'un  développement  post  embryonnaire, 
le  corps  de  la  larve  et  celui  de  la  nymphe  surtout  pouvant  être 
assimilés  à  un  œuf  véritable,  dans  lequel  les  tissus,  se  rema- 
niant sans  cesse,  jouent  le  rôle  d'un  second  vitellus  qui  nour- 
rira les  histoblastes  et  les  disqiues  imaginaux. 

Les  Lépidoptères  sont  des  insectes  holométaboles  à  larves 
éruciformes.  Leur  vie  évolutive  comprendra  donc  trois  stades 
bien  distincts,  qui  vont  être  brièvement  passés  en  revue  et,  afin 
de  ne  pas  sortir  du  cadre  que  nous  nous  sommes  tracé,  nous 
laisserons  de  côté  ce  qui  a  rapport  à  l'imago,  renvoyant  le  lec- 
teur désireux  de  plus  amples  renseignements  aux  nombreux 
ouvrages  parus  sur  ce  sujet. 


(1)  Chez  les  Lépidoptères,  les  stades  larve,  nymphe,  insecte  parfait  ou   imago 
sont  désignés  sous  les  noms  de  chenille,  chrysaldc  et  papillon. 


—  IX  — 


1'^  stade  :   ŒUF 


Après  raccouplement,  lu  femelle  choisit  un  végétal  approprié 
sur  lequel  elle  déposera  ses  œufs.  Ceux  ci  sont  pondus  sur  la 
tige,  à  la  surface  ou  dans  les  fentes  de  Técorce,  sur  le  limbe 
des  feuilles  ou  le  périanthe  des  fleurs.  Placés  isolément,  par 
paires  ou  par  groupes,  ceux  qui  doivent  hiverner  sont  recou- 
verts d'une  matière  visqueuse  ou  d'une  bourre  soyeuse,  le  plus 
souvent  enveloppée  elle-môme  d'une  couche  de  poils  imbriqués. 

A  l'œil  nu,  ils  paraissent  tous  à  peu  près  semblables,  mais, 
vus  à  un  assez  fort  grossissement,  leur  aspect  est  des  plus  va- 
riés. La  substance  vitelline  qui  constitue  chacun  d'eux  est  limi- 
tée extérieurement  par  une  enveloppe  résistante  ou  chorion, 
généralement  marquée  d'ornements  délicats,  consistant  surtout 
en  stries  longitudinales,  méridiens,  côtes,  cannelures,  al 
véoles,  etc.  (I).  Le  sommet  ou  apex  porte  le  micropyle,  asse(n- 
blagc  de  cellules  minuscules  qui  forment  rosette  et  entourent 
des  petits  canaux  dirigés  vers  l'intérieur  et  par  lesquels  pénè 
trent  les  spermatozoïdes  (i).  D'après  les  observations  et  les 
expériences  de  plusieurs  naturalistes,  notamment  de  Sheldon 
sur  Deilephila  (jalii,  et  de  Barker  sur  Smerhithus  populi  (H), 
l'oviscaple  seul  est  fécondé.  Si,  en  effet,  on  y  dépose  un  œuf 
stérile,  après  avoir  au  préalable  brisé  l'abdomen,  cet  œuf  donne 
une  chenille. 

Quant  à  la  couleur,  elle  diffère,  elle  aussi,  avec  les  genres  et 
les  espèces.  Verte  chez  les  Sphinx  cl  les  Smerinlhus,  jaune 
pâle  chez  les  Zygœna,  brune  chez  les  Sesia,  elle  est  blanche  ou 
jaune  verdâlre  chez  un  grand  nombre  de  Rhopalocera.  De  façon 
générale,  elle  change  avec  l'Age,  se  modifiant  profondément  et 
virant  surtout  au  foncé,  à  mesure  que  la  larve  se  développe. 

La  résistance  que  les  œufs  opposent  au  chaud  ou  au  froid 
est  vraiment  remarquable,  et  certaines  espèces  ont  pu  être  sou- 

(i|  Nous  ne  donnons  ici  que  les  généralités.  Quant  aux  faits  particuliers,  on 
les  trouvera  à  la  description  de  chaque  espèce. 

{i)  I/accou  pie  ment  se  fait  parfois  entre  deux  espèces  voisines  et  môme  deux 
genres  différents,  mais  les  œufs  qui  proviennent  de  cette  union  anormole  sont 
souvent  inféconds. 

(3)  The  Young  Nat.  1888,  p.  220. 


—  X  — 

mises  pendant  quelques  minutes  à  des  températures  de  80^  au* 
dessus  ou  au  dessous  de  0,  sans  que  leur  vitalité  ait  eu  à  en 
souffrir. 

1/éclosion  se  fait  sous  l'influence  de  la  chaleur  atmosphé- 
rique. A  l'exception  de  ceux  qui  passent  lamauraise  saison,  elle 
a  lieu  au  bout  de  4  30  jours.  La  limite  est  variable,  sans  doute, 
mais,  à  conditions  climatériques  égales,  elle  semble  dépendre 
de  deux  facteurs  principaux,  la  sculpture  de  la  coque  et  surtout 
son  poli  (1).  L'œuf  brillant  absorbe  moins  de  rayons  calorifi- 
ques que  celui  qui  est  mat  ;  aussi,  bien  qu'en  réalité  son  enve- 
loppe soit  plus  mince,  il  éclora  plus  lentement.  Voilà  pourquoi 
ceux  qui  sont  pondus  sur  les  feuilles  ont  le  plus  souvent  un 
chorion  luisant,  tandis  que  ceux  qui  sont  déposés  à  terre, 
n'ayant  guère  que  l'humidité  à  craindre,  sont  plutôt  ternes  ;  tel 
est  le  cas  surtout  des  œufs  hivernants,  et,  si  parfois  ces  derniers 
ont  la  coque  luisante,  ils  sont  généralement  recouverts  d'une 
tente  protectrice. 

Lorsque  la  jeune  larve  est  formée  (2),  c'est  à  dire  lorsque  les 
anneaux,  les  pièces  buccales  et  les  pattes  Ihoraciques  commen- 
cent à  être  visibles,  elle  est  courbée  en  demi  cercle,  le  ventre 
tourné  vers  la  périphérie.  Peu  à  peu,  elle  change  de  position, 
elle  se  replie  deux  fois,  en  forme  d'S,  se  renverse  complète- 
ment et  revient  à  la  forme  primitive,  mais  cette  fois  avec  le 
ventre  tourné  vers  le  centre  de  l'œuf.  Les  yeux,  le  vaisseau 
dorsal,  le  tube  digestif,  etc.,  apparaissent  alors  et,  quand  le 
développement  est  complet,  elle  brise  la  coque  qui,  très  sou- 
vent, lui  sert  de  première  nourriture.  Dans  certains  cas  cepen- 
dant, l'éclosion  est  retardée  et  la  jeune  chenille  attend  plus  ou 
moins  longtemps  avant  de  rompre  son  enveloppe.  C'est  ainsi 
que  plusieurs  espèces  passent  la  mauvaise  saison. 

Les  œufs  sont  parfois  détruits  par  des  parasites,  et  il  n'est 
pas  rare  de  voir  ceux  de  IHeris  bvassicœ  ou  de  Lasiocampa  tri 
/b/îi  habités,  les  premiers  par  Cosmocoma  orw/orum  /ia/.,  les 
seconds  par  Telemonus  punctulatus  Ratz, 

(1)  Goossens.  Les  œufs  des  Lépidoptères,  dans  Ann.  Soc.  eut  France,  188i, 
p.  129  et  suiv. 

(2)  Voir  à  ce  sujet  :  Tutt,  À  natural  hisfory  of  the  british  Lepidoptera,  et 
la  remarquable  étude  do  M.  Goossens,  sur  P.  Machaon.  L.  parues  dans  An. 
Soc.  Fr„  1885,  p.  CLXXXI  et  suiy. 


—    XI 


2«  Stade   :   CHENILLE 


§    1".    —    CARACTÈRES     GÉNÉRAUX 
A.  —  Fonctions  de  relation. 

I.  —  ExosQUELETTE.  —  a)  Ensemble  du  corps,  —  Les  chenilles 
se  présentent  à  nos  yeux  sous  des  aspects  bien  divers. 
Les  unes  sont  ramassées  en  limace  (Charaxes)  ou 
élargies  à  la  manière  d'un  écusson,  d'un  cloporte  (Ly- 
cœna)  ;  les  autres,  et  c'est  le  plus  grand  nombre,  sont 
cylindriques  et  allongées,  avec  les  extrémités  plus  ou 
moins  atténuées.  Parfois  les  côtés  portent  une  saillie 
en  bourrelet  sur  lequel  sont  placés  les  orifices  des 
voies  respiratoires.  Mais,  quelle  que  soit  la  forme,  le 
corps  comprend  toujours  12  segments  ou  anneaux  (1) 
séparés  par  les  incisions,  les  trois  premiers  constituant 
le  thorax,  les  neuf  autres  l'abdomen. 

b)  Tête.  —  Généralement  arrondie,  elle  est  partagée  en 
deux  lobes  subelliptiques  séparés  par  une  pièce  trian- 
gulaire, le  A,  dont  Tangle  au  sommet  atteint  le  milieu 
de  la  face  ou  se  prolonge  jusque  sur  le  vertex.  La 
bouche  est  armée  de  fortes  mandibules  et  comprend, 
en  outre,  deux  mâchoires  et  une  lèvre  qui  est  terminée 
en  cône  un  peu  arrondi  à  l'extrémité  et  percé  d'un 
orifice  formant  filière  ;  c'est  par  là  que  sort  le  fil  dont  la 
matière  visqueuse  constituante  a  été  élaborée  par  deux 
glandes  internes  placées  sur  les  côtés  du  tube  digestif. 
Sur  les  côtés  de  la  tête  se  trouvent  les  ocelles,  généra- 
lement au  nombre  de  6,  placés  le  plus  souvent  en 
demi-cercles  (2),  et  à  l'angle   inféro-antérieur  les  an- 

(1)  En  réalité  et  niorpiiologiquement  parlant,  il  y  en  a  13  ;  mais  celui  qui 
forme  la  tôte  est  tellement  différencié  en  vue  de  l'exploration  du  milieu,  de 
la  préhension  cl  de  la  mastication  des  aliments  fournis  par  ce  milieu  que 
nous  lui  donnons  dans  les  diagnoses  et  les  descriptions  une  valeur  à  part. 

(2)  Le  nombre  des  ocelles  permet  do  distin^çucr  h  première  vue  les  larves 
de  papillons  de  certaines  larves  de  Tenthredinida;  ou  fausses  clienilles  qui 
leur  ressemblent  d'une  manière  frappante.  Ces  dernières,  en  effet,  n'ont  qu'un 
seul  œil  chaque  côté  de  la  tête, 


—   XII    — 


tennes  toujours  rudimeotaires,  parfois  même  invisi- 
bles. Chez  quelques  Satyrides  on  distingue  nettement 
'  à  Tangle  du  A  deux  petits  prolongements  charnus  ;  ce 
sont  ceux  là  que,  dans  les  descriptions,  nous- appelons 
prolongements  antennaires. 

c)  Thorax.  —  Il  comprend  trois  anneaux  que  l'on  nomme, 

en  allant  du  premier  au  troisième,  prothorax,  méso- 
thorax  et  métathorax.  Le  prothorax  est  parfois  séparé 
de  la  tête  par  un  étranglement  en  forme  de  cou  (flespe- 
riidœ)  ou  porte  sur  le  dos  un  écusson  ou  plaque  cornée 
(A gratis),  celle-ci  pouvant  aussi  s'étendre,  chez  les 
Psychidœ,  sur  les  deux  anneaux  suivants. 

d)  Abdomen.  —  Il  est  fait  de  neuf  segments  et  terminé 

par  une  plaque  cornée  (clapet),  lisse  ou  granuleuse, 
qui  dans  certaines  espèces  s'allonge  en  visière  ou  est 
accompagnée  de  deux  pointes  caudales.  Sur  ses  côtés 
se  trouvent  les  stigmates  (I)  dont  la  forme  est  circu- 
laire ou  elliptique  et  la  couleur  bien  tranchée  ;  ils  sont 
généralement  cerclés  d'une  autre  teinte  et  fournissent 
de  bons  caractères  pour. la  classification. 

e)  Appendices,  —  Ils  sont  de  deux  sortes  :  les  pattes  écail- 

Icuses,  vraies  ou  thoraciques,  et  les  pattes  membra- 
neuses, fausses  pattes  ou  pattes  abdominales.  Les  pre- 
mières, faites  de  i  articles  qui  décroissent  successive- 
ment de  longueur,  sont,  à  de  très  rares  exceptions 
près  (Slauropus),  égales  entre  elles  ;  de  plus,  elles 
sont  constantes  et  c'est  à  peine  si  l'on  pourrait  citer 
comme  exception  apparente  le  genre  CochlUiion.  Elles 
servent  à  la  marche  et  surtout  à  la  préhension  des  ali- 
ments. Quant  aux  pattes  membraneuses  (ventrales  et 
anales),  elles  sont  terminées  par  un  disque  en  ven- 
touse, avec  le  pourtour  garni  de  petits  crochets  chiti- 
neux.  Elles  servent  à  la  marche  et  à  la  fixation,  et  leur 
nombre  peut  varier.  On  en  trouve  i  chez  les  arpen- 
tev^es,  6  chez  les  demi-arpenleuses,  8  ou  10  chez  les 
chenilles  complètes,  les  premières  paires  formant  les 

(i)  Il  y  en  a  également  un  sur  les  c6tés  du  prothorax. 


—  Xîii  — 

pattes  ventrales  proprement  dites,  la  dernière  paire 
donnant  les  pattes  anales,  celles  ci  quelquefois  rem- 
placées par  des  filets  (Cerura). 

Lorsque  la  larve  a  16  pattes,  les  membraneuses  sont 
placées  aux  anneaux  6,  7,  8,  9,  1^. 

Lorsque  la  larve  a  I  i  pattes,  les  membraneuses  sont 
placées  aux  anneaux  6,  7,  8,  9  ou  7,  8,  9,  1:2. 

Lorsque  la  larve  a  là  pattes,  les  membraneuses  sont 
placées  aux  anneaux  8,  9,  1:2. 

Lorsque  la  larve  a  10  pattes,  les  membraneuses  sont 
placées  aux  anneaux  9,  1:2. 

Les  pattes  membraneuses  ne  sont  pas  toujours  d'é- 
gale longueur.  Chez  les  Catocalidœ,  la  première  paire 
est  plus  courte,  tandis  que  chez  Pygœra  ce  sont  les 
pattes  anales  qui  tendent  à  s'amoindrir.  Celles-ci  dis- 
paraissent même  totalement  dans  certaines  espèces, 
où  elles  sont  remplacées  par  1^  filets,  comme  il  ar- 
rive chez  Ilarptjia,  ou  par  une  pointe  aiguë,  comme  on 
le  constate  dans  Hybocampa  (I). 

.  —  Systkmr  nerveux.  —  Les  chenilles  ont  un  système  ner- 
veux double,  Tun  présidant  à  la  vie  animale  (at/stème 
principal),  l'autre  à  la  vie  organique  (système  synipa- 
ihique). 

a)  Système  principal  —  11  est  placé  dans  la  région  ventrale 
et  comprend  une  série  de  ganglions  soudés  en  une 
chaîne  longitudinale.  Seuls,  ceux  de  la  partie  supé 
rieure  de  la  tête  (ganglions  cérébroîdes)  sont  libres  et 
réunis  par  une  commissure.  Ils  se  rattachent  au  sui 
vaut  (ganglion  sous  œsophagien)  par  deux  conneclifs, 
formant  ainsi  une  sorte  de  collier  autour  du  tube  di- 
gestif. 

Système  cèphalique.  —  Les  ganglions  cérébroîdes  ou  su 
pra-œsophagiens  émettent  chacun  deux  filets  :  Tun  qui 
innerve  les  antennes,  Taulre  qui  se  rend  aux  ocelles. 
Le  ganglion  sous  œsophagien  donne  naissance  à  trois 
rameaux  :  le  mandibulaire,  le  maxillaire  et  le  pharyn- 

(1)  Voir  Goossens,  Les  pattes  des  chenilles,  dans  An.  Soc.  Fr.  1887,  p.  38.*)-404. 


gîen,  une  partie  de  ce  dernier  allant  aussi  k  la  lèvre 
inférieure. 

Systè^ne  thoracique,  —  Chacun  des  ganglions  soudés 
donne  une  paire  de  nerfs,  la  première  pour  les  pattes 
écailleuses,  la  seconde  pour  les  muscles  et  le  tissu 
adipeux  de  la  région  ventrale.  De  plus,  de  chacun  des 
connectifspartun  rameau  qui  se rendauxmusclesdu dos. 

Système  tenlraL  —  Les  ganglions,  réunis  deux  à  deux  à 
chaque  segment,  émettent  une  paire  de  nerfs  qui 
gagnent,  la  première  la  région  ventrale,  la  deuxième 
la  région  dorsale.  Seul,  le  dernier  est  terminé  par  une 
touffe,  sorte  de  queue  de  cheval  dont  quelques  bran- 
ches semblent  se  rendre  dans  le  voisinage  des  organes 
génitaux  rudimentaires. 

b)  Système  sijmpathique.  —  C'est  une  sorte  de  corde  dila- 
tée par  intervalles  et  placée  au-dessus  du  tube  digestif. 
Les  filets  qu'elle  émet  se  ramifient  et  s'anastomosent  ; 
ils  entourent  le  tube  digestif,  le  vaisseau  dorsal,  etc., 
assurant  une  circulation  et  une  respiration  régulières 
et  présidant  à  toutes  les  fonctions  de  la  vie  organique. 

3.  —  Système  musculaire.  —  Les  muscles  présentent  un  ven- 
tre et  deux  tendons  les  rattachant  aux  pattes  et  aux 
anneaux,  ou  sur  les  bourrelets  qui  joignent  les  épi- 
mères  aux  épisternums.  Ils  sont  à  fibres  lisses  ou 
striées,  suivant  qu'ils  se  rencontrent  dans  les  organes 
dépendant  du  sympathique  ou  du  système  nerveux 
principal. 

B.  —  Fonctions  de  nutrition, 

1.  —  Appareil  digestif.  —  Il  comprend  la  bouche,  l'œso- 
phage, l'estomac  et  l'intestin. 

a)  Bouche,  —  Comme  on  l'a  vu  plus  haut,  la  bouche  de  la 
larve  est  celle  d'un  broyeur.  Elle  comprend  :  une  lèvre 
supérieure  (labre)  surmontée  elle-même  d'une  pièce 
transversale,  l'épistome  ;  une  paire  de  mandibules  ; 
une  paire  de  mâchoires,  généralement  formées  de  trois 


—  XV  — 

articles  emboîtés  les  uns  dans  les  autres  ;  enfin  une 
lèvre  inférieure  avec  deux  petits  palpes  labiaux  et  la 
filière. 

b)  Œsophage,  —  C'est  un   tube   rectiligne   sur   les  côtés 

duquel  s'ouvrent  les  canaux  principaux  de  deux  glan- 
des salivaires  formées  de  grappes  d'acini  plus  ou 
moins  développées.  11  est  un  peu  élargi  à  sa  partie 
postérieure  en  un  jabot  qui  retient  les  aliments  avant 
la  digestion. 

c)  Estomac  ou  teniticule  chylifique,  —   C'est   une   poche 

volumineuse  où  les  matières  nutritives  subissent  les 
modifications  qui  doivent  les  rendre  solubles  et  assi- 
milables. 

d)  Intestin.  —  Court  et  droit,  il  communique  chaque  côté 

avec  une  sorte  d'ampoule  prolongée  par  trois  tubes 
(tubes  de  lUalpighi),  qui  jouent  le  rôle  de  canaux  uri- 
naires  ;  il  se  termine  par  le  rectum  et  l'anus,  celui  ci 
limité  chaque  côté  par  les  pattes  anales  et  fermé  à  la 
partie  supérieure  par  une  plaque  résistante,  le  clapet. 

2.  —  Appareil  respiratoire. 

Il  comprend  une  série  de  trachées  qui  émanent  des 
stigmates.  Ceux-ci,  qu  nombre  de  neuf  placés  sur 
les  anneaux  I,  4  If,  sont  entourés  chacun  d'un  cadre 
rigide,  elliptique  ou  arrondi  et  leur  intérieur  est  le 
plus  souvent  déchiqueté  ou  barbelé.  Les  trachées, 
maintenues  béantes  par  un  filament  chitineux  enroulé 
en  spirale  autour  d'elles,  se  partagent  en  deux  troncs 
principaux  qui  se  dirigent  vers  la  région  dorsale  et  la 
région  ventrale  et  se  ramifient  à  leur  tour  en  touffes  ar- 
borescentes dont  les  parties  sont  réunies  par  des  ana- 
stomoses. Grâce  à  ces  nombreux  canaux,  Tair  peut  aller 
chercher  le  sang  à  travers  tout  l'organisme  et  lui  four- 
nir l'oxygène  nécessaire  à  l'entretien  de  la  vie. 

3.  —  Appareil  circulatoire. 

11  est  constitué  par  un  vaisseau  dorsal,  sorte  de 
muscle  creux  ouvert  à  ses  deux  extrémités  et  partagé 


—   XVI   — 

en  plusieurs  chambres  ou  ventriculites  (au  nombre  <le 
huit  environ).  Chacune  de  ces  loges  correspond  avec 
lu  précédente  par  un  étranglement  qui,  se  prolongeant 
un  peu  à  son  intérieur,  donne  un  repli  formant  cloison 
au  moment  de  la  systole.  Leur  partie  postérieure  est 
percée  de  deux  orifices  qui  communiquent  avec  la 
cavité  générale  et  par  lesquels  revient  le  sang  lorsqu'il 
a  baigné  les  organes. 

Le  sang,  espèce  de  chyle  purifié,  progresse  d'arrière 
en  avant,  grâce  aux  contractions  de  muscles  triangu- 
laires pairs  (muscles  ait  formes)  qui  constituent  un 
péricarde  incomplet. 

Le  nonibre  des  pulsations,  facile  à  évaluer  chez  les 
chenilles  à  téguments  peu  épais  et  chez  bon  nombre  de 
celles  qui  vont  se  transformer  en  chrysalide, est  loin 
d'être  constant  et  varie,  non  seulement  avec  les  espè  :es, 
mais  encore  avec  l'état  pathologique  de  l'animal.  D'a- 
près Tutt,  ce  nombre  est  de  48  à  M  chez  Acromjcia  psi, 
ii  chez  Broiolomia  meticulosa,  et  il  peut  atteindre 
10(1-140  chez  quelques  Micros.  Nous  en  avons  compté 
i2  chez  Mamestra  trifolii,  iO  chez  Triphama  pronuba, 
et  le  1)"^  Siepi  en  a  trouvé  5i  chez  CharaTes  jasius 
avant  la  métamorphose. 

-i.   —  Skcrktio.ns  (I). 

a)  Glandes  saliraùps.  —  Comme  on  a  pu  le  voir  dans  l'étude 

de  l'appareil  digestif,  lorsqu'elles  existent,  elles  sont 
réduites  à  deux  petites  grappes  formées  d'acini  plus  ou 
moins  développés. 

b)  Sécrétion  nr inaire.  —  Elle  est  assurée  par  les  tubes  de 

Mulpighi.  (^es  tubes,  au  nombre  de  trois  chaque  côté, 
sortent  d'une  ampoule  ])lacée  sur  les  parois  latérales 
de  l'inlcslin,  remontent  le  long  du  ventricule  chylifi 
que,   puis  redescendent  en  formant  des  sinuosités  et 
aboutissent  enfin,  en  se  pelotonnant,  dans  le  cœcum. 

(i)  On  pourrait  placer  ici  les  produits  d'excrélion  qui  jaillissent  des  lenincules 
rétracliles  (Papille  inacliaon)  ou  des  vésicules  de  certains  Burabycides  Nous  en 
parlerons  lorsque  nous  traiterons  la  question  du  mimétisme  et  des  organes  de 
défense. 


—  xvn  — - 

c)  Glandes  séricigènes.  —  Elles  consistent  en  deux  longs 
corps  qui,  partant  d'un  point  situé  en  avant  des  am- 
poules de  Malpighi,  longent  parallèlement  le  tube  di- 
gestif et  se  réunissent  pour  déboucher  en  un  pore 
unique  qui  constitue  la  filière. 

C.  —  Fonctions  de  reproduction. 

Ce  rôle  n'est  pas  directement  dévolu  à  la  chenille. 
Sans  doute,  certaines  larves  (Miastor)  peuvent  eugen 
drer  d'autres  larves.  Ce  phénomène,  connu  sous  le  nom 
de  pœdogénèse,  n'est  que  «  l'exagération  de  la  progé- 
nèse  ou  l'accélération  embryogénique  compliquée  de 
parthénogenèse  »  (I)  ;  il  est  très  rare,  et  on  ne  Ta  pas 
encore  signalé  chez  les  Macrolépidoptères. 

La  chenille  ne  possède  donc  pas  d'organes  génitaux 
bien  développés.  Les  quelques  rudiments  que  l'on  peut 
remarquer  se  réduisent  à  deux  capsules  jaunâtres  chez 
le  mâle,  plutôt  blanchâtres  et  moins  visibles  chez  la 
femelle.  Elles  sont  placées  â  peu  près  au  niveau  du 
huitième  segment,  sur  les  côtés  du  vaisseau  dorsal 
auquel  elles  sont  rattachées  par  un  tissu  fibro-conjonc- 
tif,  et  chacune  d'elles  émet  quelques  expansions  d'où 
partent  deux  canaux  qui  viennent  aboutir  à  la  partie 
postérieure  du  rectum. 


§    2.    -    VIE      ÉVOLUTIVE 

I .  —  Nourriture,  Mûicurs  et  Habitat. 

Nous  traiterons  ces  trois  choses  séparément  en  don- 
nant la  description  de  chaque  espèce.  Nous  nous  con- 
tenterons de  dire  ici  que,  si  une  certaine  quantité  de 
chenilles  ne  se  nourrissent  que  d'une  seule  sorte  de 
plante  ou  d'une  série  restreinte  de  plantes,  il  en  est 
d'autres  qui  sont  polyphages  ;  celles  ci  semblent 
s'accommoder  de  tous  les  végétaux  et,  pour  employer 

(1)  R.  Aubert  :  Reproduction  ches  les  Animaux,  p.  38. 


—  XVIII   — 

l'expression  heureuse  d'un  lépidoptérologisle  distin- 
gué, «  elles  mangeraient  du  pain  )).  Bon  nombre  de 
celles  qui  passent  l'hiver  dans  un  état  d'engourdisse- 
ment plus  ou  moins  prononcé  prennent  d'ordinaire,  à 
leur  réveil  au  printemps,  la  première  verdure  qu'elles 
rencontrent  et  y  restent  généralement  fidèles.  La  plu- 
part des  Satyrides,  par  exemple,  peuvent  ainsi  vivre 
indiiïéremment  sur  telle  ou  telle  graminée.  Ce  fait, 
constaté  à  l'état  de  liberté  aussi  bien  que  dans  les 
éducations,  est  encore  vrai  lorsqu'il  s'agit  d'espèces 
qui  paraissent  plus  difficiles,  et  les  Argynnis,  dont  les 
premiers  états  sont  bien  connus  (  Brenthis  selene, 
euphrosine^  etc.),  s'accommodent  tout  aussi  bien  dans 
la  nature  de  l'airelle  que  de  la  violette,  qui,  pour  cer- 
tains auteurs,  semblait  jusqu'à  ces  derniers  temps 
composer  leur  nourriture  à  peu  près  exclusive. 

2.  —  Ennemis  et  moyens  de  défense.  ^ 

Certaines  chenilles,  surtout  parmi  celles  qui  vivent 
en  société,  sont  nuisibles  et  peuvent  causer  de  grands 
dégâts  dans  les  jardins,  les  champs  ou  les  plantations 
de  diverses  natures.  Citons  en  rapidement,  quelques- 
unes  : 
a)  Jardins  et  potagers.  —  Pieris  brassicœ  et  rapa\  Mames- 
tra  brassic»'  et  oleracea,  Amphipyra  tragopogônis, 
Catocala  sponsa,  Melanlhia  fluctuata,  etc. 
h)  AgiicuUure  :  +  Céréales,  —  Agrolis  segetuni,  etc. 

-\-  rourrayes.  —  Hypogymna  inorio,  Cha 
rîL'as  graminis,  Agrotis,  Euclidia  gly 
phica,    Strenia    clathrata,      Euboiiu 
bipunclaria,  etc. 
4-  Plantes  industrielles,  —  Mepialus  hu- 
muli    (houblon),    Agrotis    peltigera 
(tabac),  etc. 

Cl  Arbres  fruitiers,  forestiers  et  plantations.  —  Aporia  cra- 
tœgi,  Vanessa  polychloros  (orme),  Cossus  cossus,  Sesia 
apiformis,  Dasychira  pudibunda,  Leucoma  salicis,  les 
Lasiocampa,  Porthesia  et  Thaumatopœa,  Panolis  griseo 


variegata,  Cheimalobia  brumata,  Fidonia  piuiaria,  etc. 

A  celte  trop  courte  liste,  on  pourrait  ajouter  d'autres 
noms  ;  mais  la  plupart  des  chenilles  ne  sont  pas  à 
redouter.  Cependant,  en  raison  de  la  grande  facilité 
de  reproduction  et  de  l'abondance  des  œufs  pondus  par 
les  papillons,  le  nombre  des  larves  nuisibles  ou  indif- 
férentes pourrait,  au  bout  d'un  certain  temps,  devenir 
encombrant.  Heureusement  la  multiplication  est  réduite 
par  des  agents  destructeurs,  parmi  lesquels  on  peut 
compter  les  rigueurs  de  la  mauvaise  saison,  la  conti- 
nuité des  pluies  provoquant  des  inondations,  les  mala- 
dies épidémiques  et  surtout  les  attaques  de  certains 
animaux.  Les  oiseaux  (rossignol,  fauvette,  mésange, 
grimpereau,  pinson,  bergeronnette,  moineau  ('),etc.), 
les  lézards,  les  grenouilles  en  font  une  grande  consom- 
mation pour  eux  et  leurs  petits,  et  Dabi  a  compté  dans 
une  tanière  de  taupe  jusqu'à  67  chenilles  d'Hepialus 
lupulinus  (Zool.  Anz.  1891,  p.  10).  Mais  ce  sont  les 
insectes  qui  en  sont  particulièrement  friands,  les 
Coléoptères,  comme  le  Catosoine  sycophante,  les 
Hémiptères,  tels  que  la  Punaise  des  bois,  et  surtout 
les  Hyménoptères  (Sphex,  Ammophila,  Ichneumon, 
Cynips,  etc.)  et  les  Diptères. 

Est-ce  à  dire  que  la  destruction  va  être  complète  ? 
Nullement  ;  et,  s'il  est  vrai  que  quelques  espèces  ten- 
dent à  disparaître  ou  môme  ne  se  rencontrent  plus 
dans  certaines  régions,  nous  verrons  plus  loin  que 
cela  tient  surtout  à  des  causes  d'un  ordre  bien  diffé- 
rent. Comment  l'équilibre  sera  t  il  donc  maintenu  ? 
Sans  doute,  les  hyper  parasites  (î),  en  s'attaquant  à 
l'ennemi,  empêcheront  bien  à  leur  tour  la  trop  grande 


(1)  ncichcrl  cile  aussi  le  coucou  comme  ayanl  mangé  une  clieiiilie  do  Dei- 
iephiln  cu|)liorb!;p  (llluslr.  Wochensclir.  f.  Knt.  1897,  p.  159). 

(2)  L.es  liyper-parasiles  sont  des  insectes  vivant  sur  des  espèces  déjà  para- 
sites. Ijes  principaux  sont  :  llemileles  fulvipcs  et  Mesocborus  aciculalus  sur 
Micrugasier  glomeralus  ;  Mesocborus  gracilcntus  sur  Limneria  vulgaris  ;  Meso- 
cborus confusus  sur  Limneria  sordida  ;  Mesocborus  sylvarum  sur  Microgasier 
subcomplelus  ;  llemimaclnis  instubilis  et  Pezomacbus  analis  sur  Apanteles 
Zygu'narum.  Quant  à  IlemiteUs  melanarius,  il  est  tantôt  hyper-paras'te,  tantôt 
parasite  direct. 


—    XX    — 

multiplication  de  celui-ci,  mais  cette  lutte  serait  insuf- 
fisaute  et  il  faut  faire  intervenir  ici  un  facteur  plus 
puissant.  La  chenille  va  être  à  elle-même  son  propre 
défenseur,  et  ce  but  sera  atteint  grâce  à  certaines  par- 
ticularités de  son  organisme  et  à  une  adaptation  spé- 
ciale de  la  couleur  de  ses  téguments. 

Le  Mimétisme  (  i  ),  dont  nous  voulons  parler,  a  déjà 
fait  l'objet  des  travaux  de  bon  nombre  d'auteurs.  D'a- 
près Gillo  of  Bath  (â),  appliqué  aux  insectes  surtout, 
il  peut  être  représenté  de  huit  manières  différentes, 
un  même  individu  pouvant  à  lui  seul  en  reproduire 
plusieurs. 

a)  Couleur  protectrice,  en  harmonie  avec  le  milieu  envi- 

ronnant. La  chenille  de  P.  Machaon,  vivant  sur  les 
feuilles  vert  foncé  de  la  carotte,  a  une  teinte  verte 
avec  des  bandes  qui  la  cachent  d'autant  mieux  qu'elles 
sont  plus  noires.  Celles  des  Noctuelles,  vivant  sur  le 
sol,  auront  plutôt  une  couleur  sombre,  terne  et  ter 
reuse. 

b)  Variation  de  coloration,  —  Une  .même  espèce  change 

souvent  de  couleur,  suivant  les  divers  milieux  où  on 
la  rencontre.  Àmphidasys  betularia  L.,  par  exemple, 
est  ordinairement  jaune  ocreux  sur  le  bouleau,  vert 
jaunâtre  avec  une  dorsale  rouille  sur  le  peuplier  et 
les  saules,  jaune  brun  sur  Torme,  gris  cendré  sur  le 
chêne,  brun  rougeâtre  sur  le  tilleul. 

c)  AppendiceSy  notamment  chez  certaines  espèces  à  couleur 

voyante,  poils,  épines,  tentacules,  etc. 

d)  Mimétisme  proprement  dit  ou  imitation.  —  Les  insectes 

ressemblent  aux  supports  sur  lesquels  ils  sont  générale- 
ment appliqués.  Une  grande  quantité  d'Hétérocères  se 

(1)  Nous  nous  étendrons  davantage  sur  ceUe  question  et  nous  y  ferons  ren- 
trer certains  caractères  qui,  à  première  vue,  sembleraient  peut-être  servir  a 
autre  ciiose  qu'à  la  défense,  cela  afin  de  faciliter  l'intelligence  des  diagnoses, 
tout  en  conservant  une  certaine  unité.  Notre  but,  en  écrivant  celle  petite  in- 
troduction, est  moins  de  donner  des  notions  développées  que  de  facililer  la 
lecture  des  descriptions.  Aussi  tenons-nous  avant  tout  à  laisser  de  côté  ce  qui 
serait  superflu  en  pareil  cas  et  à  éviter  les  doubles  emplois. 

(2)  Gillo  of  Bath  :  British  natur.,  1891,  p.  29. 


—  XXI   — 

confondent  avec  les  écorces  ;  les  chenilles  de  Phalènes, 
dans  leur  forme  et  leur  attitude,  imitent  une  branche 
d'arbre  ou  un  pédoncule  de  feuille,  etc. 

e)  Mimétisme  attrayant.  —  Certains  animaux  attirent  leur 

proie  en  imitant  les  objets  que  celle-ci  recherche  de 
préférence. 

f)  Mimétisme  agressif.  —  Bon  nombre  d'insectes  revêtent 

la  livrée  de  ceux  aux  dépens  desquels  ils  vivent.  Parmi 
les  Hyménoptères,  certains  Psithyrus  en  fournissent 
des  exemples  frappants,  et  un  Diptère  commun,  Volu- 
cella  bombylans,  imite  le  Bourdon  pour  s'introduire 
dans  son  nid. 

g)  Marques  distinctites,  —  La  plupart  des  animaux  qui  vi- 

vent en  colonies  portent  quelques  signes  communs  à 
Taide  desquels  ils  se  reconnaissent. 

/*)  Sélection  sexuelle.  —  Les  femelles  de  certaines  espèces, 
par  exemple,  recherchent  de  préférence  les  mâles  les 
plus  brillamment  colorés. 

Les  phénomènes  précités  se  rencontrent  à  des  de- 
grés plus  ou  moins  prononcés  chez  les  chenilles,  et, 
limités  à  elles  seules,  la  plupart  de  ces  moyens  de 
défense  peuvent,  ce  semble,  être  ramenés  à  deux  grou- 
pes :  ceux  qui  font  partie  intégrante  de  l'anatomie  de 
l'animal,  tout  en  n'étant  pas  indispensables,  tels  les 
appendices,  les  poils,  les  épines,  etc.,  et  ceux  qui 
consistent  en  une  simple  ornementation  superficielle 
occasionnée  par  la  répartition  des  couleurs,  comme 
les  points,  les  lignes,'  les  chevrons,  etc.  Les  premiers 
sont  en  quelque  sorte  des  organes  accessoires,  les  se- 
conds de  purs  dessins. 

A.  —  Organes  accessoires. 

Ils  consistent  en  verrues,  tubercules,  poils,  épines, 
tentacules,  etc. 

a)  Verrues  et  tubercules.  —  Ce  sont  de  très  petites  saillies, 
souvent  surmontées  de  poils.  Elles  peuvent  être  dissé- 
minées  sans   ordre,   en  donnant  aux    téguments   un 


—   XXII    — 

aspect  granulé,  ou  placées  avec  une  certaine  régula- 
rité. Dans  ce  cas,  elles  affectent  surtout  la  forme  d*un 
trapèze  ou  d'un  carré,  et  on  les  appelle  points  venu- 
qneux,  points  trapézoïdaux,  ou  simplement  trapézoï 
daux.  On  les  rencontre  surtout  chez  les  Noctuelles,  et 
elles  sont  le  plus  souvent  disposées  sur  le  corps  dans 
Tordre  suivant  : 

+  Hégion  dorsale  :  ^  en  ligne  transversale  aux  anneaux 
^,  3  ;  4  en  trapèze,  la  base  en  arrière,  à  chacun  des 
anneaux  4-10  ;  4  en  carré  sur  le  II®. 

+  Ué(jion  latérale  :  I  aux  anneaux  2,  3  ;  2  à  chacun  des 
suivants,  dont  un  au-dessus  du  stigmate  et  Tautre  en 
arrière. 

H-  Hégion  sous-stigmatale  :  2  à  chacun  des  anneaux  4  11. 
Les  verrues,  généralement  mieux  développées  sur  le 
dos,  sont  souvent  très  réduites,  parfois  même  presque 
totalement  effacées,  au  moins  sur  certains  segments. 
Si,  au  contraire,  elles  sont  très  grandes,  arrondies 
ou  subarrondies  au  sommet,  elles  forment  ce  qu'on 
appelle  des  tubercules. 

b)  Bosses,  pyramides  et  prolongements  charnus.  —  Chez  cer- 

taines espèces,  le  corps  présente  des  saillies  et  n'est 
plus  rigoureusement  cylindrique.  Parfois  même  ces 
bosses  sont  tellement  exagérées  que  l'animal  semble 
porter  de  véritables  petites  pyramides,  souvent  agré- 
mentées elles-mêmes  de  poils  ou  de  courtes  épines. 

c)  Poils  et  épines,  —  Les  poils  sont  courts  ou  longs,  sétacés 

ou  en  massues,  simples  ou  plumeux,  implantés  direc- 
tement sur  le  corps  ou  placés  sur  des  tubercules,  jetés 
sans  ordre  ou  disposés  régulièrement.  Dans  ce  dernier 
cas,  ils  forment  des  rayons,  des  verticillcs  étoiles,  des 
aigrettes,  des  pinceaux,  des  brosses  ou  des  faisceaux. 
Lorsqu'ils  sont   épars,  la   chenille   est   subglabre  (i) 

(1)  Dons  le  cours  de  ce  Iravail.  nous  appelons  clienille  glabre  non  seule- 
ment celle  qui  esl  tolalemenl  dépourvue  de  poils,  mais  encore  celle  qui  n'a 
que  les  poils  des  trapézoïdaux.  Ceux-ci,  en  effet,  sont  en  général  si  petits  et  si 
fugaces  que,  dans  un  grand  nombre  de  cas,  ils  passent  pour  ain^i  dire  inaper- 
çus, même  après  un  examen  assez  sérieux. 


—   XXIII   — 


(poils  en  très  faible  quantité  et  petits),  pubescente 
(poils  nombreux,  serrés,  mais  courts,  quoique  visibles 
à  l'œil  nu),  veloutée  (poils  nombreux,  extrêmement 
faibl.es,  bien  distincts  seulement  à  la  loupe)  ou  drapée 
(poils  nombreux,  longs,  mais  la  plupart  couchés  trans- 
versalement sur  les  anneaux). 

Quant  aux  épines,  elles  peuvent  être  simples  ou 
rameuses,  glabres  ou  pubescentes,  implantées  directe- 
ment sur  la  peau  ou  fixées  sur  des  mamelons  et  prolon- 
gements charnus. 

d)  Prolongements  divers.  —  Ce  sont  les  cornes  simples  ou  ra- 

mifiées, lisses,  granulées  ou  rocailleuses  que  Ton  voit 
sur  la  tête  et  plus  souvent  sur  le  1 1<^  anneau  ;  les  pointes 
qui  terminent  l'abdomen  de  quelques  espèces,  etc. 

e)  Organes  à  sécrétions  spéciales,  —  Nous  rangeons  sous  ce 

titre  les  tentacules  des  Papilionida%  les  glandes  pro- 
thoraciques  des  Cerura,  les  vésicules  dorsales  et  les 
bosses  de  certains  Bombijcides. 

Les  Papilionidœ  portent  derrière  la  tête  un  prolon- 
gement fourchu,  visible  seulement  quand  Tanimal  est 
inquiété.  Cet  appareil  de  défense  sécrète  un  liquide 
acre,  rougissant  fortement  le  papier  de  tournesol,  qui, 
injecté  dans  les  yeux,  occasionne  une  cuisson  très 
vive.  La  composition  de  ce  produit  est  assez  complexe, 
mais  chez  P.  Machaon  Tacide  butyrique  semble  y 
dominer,  comme  Tatlesterait  l'odeur  et  la  formation 
de  butyrate  d'éthyle  sous  l'influence  de  l'alcool  et  de 
l'acide  sulfurique.  On  sait  d'ailleurs  que  cet  acide  peut 
se  produire  dans  la  fermentation  des  glucoses  et  la 
saponification  de  l'essence  de  certaines  ombellifères. 

Les  Centra  ont  l'abdomen  terminé  par  deux  longs 
appendices  en  forme  de  fouets  et  destinés  à  chasser  les 
Ichneumons  et  autres  parasites  qui  pourraient  venir 
déposer  leurs  œufs  sous  la  peau  de  l'animal.  Outre  cet 
appareil  de  protection  mécanique,  il  eh  est  un  autre 
de  nature  chimique  qui  est  placé  dans  la  région  tho- 
racique.  Il  consiste  en  une  glande  qui  peut  atteindre 
8  millim.  de  long  et  5  millim.  de  large  chez  Cerura 


—    XXIV    — 

vinulu  adulte.  Le  canal  excréteur  se  termine  entre  la 
bouche  et  la  première  paire  de  pattes  écailleuses  ;  c'est 
par  là  que  l'animal  seringue  avec  force  un  liquide 
caustique  qui,  d'après  Latter,  n'est  autre  que  l'acide 
formique  (Latter,  Journ.  micv.  Lond,  1897,  p.  377). 

Quelques  Bombycides  portent  sur  chacun  des  anneaux 
9  et  10  une  vésicule  rouge  (Porthesia,  etc.)  ou  quelques 
bosses  dorsales  plus  ou  moins  molles  (Thaumatopœa) . 
Ces  vésicules  et  ces  bosses  produisent  un  exsudât  qui, 
en  se  desséchant,  forme  une  sorte  de  poussière  blanche 
très  ténue  et  fortement  corrosive.  Celle-ci,  introduite 
sous  la  peau,  y  provoque  des  urtications  violentes.  La 
cause  d'un  accident  connu  depuis  longtemps  n'a  été 
réellement  biea  expliquée  que  grâce  aux  expériences 
de  M.  Goossens.  Jusqu'alors,  on  attribuait  la  douleur 
k  la  piqûre  occasionnée  par  les  poils  desséchés,  mais 
bon  nombre  d'autres  chenilles  très  velues,  Arctia^  par 
exemple,  peuvent  être  saisies  presque  impunément  ; 
si  parfois  une  démangeaison  se  produit,  elle  est  peu 
violente  et  de  courte  durée.  Ou  a  objecté  que  l'adulte 
de  Thaumatopœa  possédait  la  même  propriété  ;  le  fait 
est  vrai,  mais  à  condition  qu'il  soit  nouvellement  éclos, 
c'est  à-dire  qu'il  vienne  de  traverser  les  parois  de  la 
tente  soyeuse  imprégnée  de  poussière  ;  quelques  heures 
de  vol  suffisent  pour  le  rendre  complètement  inoffensif. 

B,  —  Dessins. 

Ils  consistent  en  stries,  marbrures,  taches  ou  points, 
à  bords  nets  ou  fondus,  avec  ou  sans  bordures.  Les 
uns,  tels  que  les  triangles,  les  losanges  (I),  etc.,  sont 
réguliers  ;  d'autres,  au  contraire,  ne  peuvent  être 
ramenés  à  aucune  figure  géométrique  (dessins  hiéro- 
glyphiques). 

Certaines  taches  sont  ocellées  ou  s'allongent  trans- 
versalement, soit  sur  le  premier  anneau  (collier),  soit 
aux  incisions  de  certains  segments  (miroirs). 

(1)  Chez  les  Ccnira,  le  dos  porle   une   immense   tache  en    losange  que  l'on 
nomme  manteau. 


—  XXV   — 

Les  traits  obliques  constituent  les  chevrons  et  ceux- 
ci  sont  ouverts  en  avant,  du  côté  de  la  tête  ou  en 
arrière,  du  côté  du  clapet  anal. 

Mais  les  dessins  de  beaucoup  les  plus  importants 
sont  ceux  que  Ton  désigne  communément  sous  le  nom 
de  lignes  ordinaires.  Ces  lignes,  dirigées  dans  le  sens 
de  la  longueur  du  corps,  forment  des  bandes  ou  des 
iilets,  suivant  leur  largeur.  Continues  ou  interrompues 
aux  incisions,  pleines  ou  évidées  dans  leur  milieu, 
elles  prennent  difTérents  noms  suivant  la  région 
qu'elles  occupent:  rasculaire  ou  dorsale  (milieu  du 
dos)  ;  sous-dorsale  (chaque  côté  du  dos,  mais  un  peu 
au  dessous)  ;  stvjmatale  (dans  la  région  des  stigmates); 
sovs-stifjmatale  (entre  la  stigmatale  et  la  base  des 
pattes)  ;  ventrale  (entre  les  pattes). 

Quelques  uns  de  ces  dessins  sont  parfois  un  peu 
déplacés,  et  il  peut  se  faire  que  la  sous-dorsale  et  la 
stigmatale,  s'avançant  en  quelque  sorte  à  la  rencontre 
l'une  de  l'autre,  n'en  forment  plus  qu'une  que  l'on 
nomme  simplement  latérale.  Souvent  aussi  tous  ces 
dessins  existent  ensemble  et  forment  des  bandes  d'é- 
gale largeur,  en  sorte  qu'il  devient  assez  difficile  de 
préciser  quelle  teinte  est  celle  du  fond  (I)  ou  celle  des 
lignes  ordinaires;  la  chenille  est  alors  rayée  (Hames- 
trapisi,  Apopestes  spectrum). 

Les  couleurs  sont  très  variées  et  il  est  souvent  diffi- 
cile de  préciser  à  quel  groupe  elles  appartiennent.  De 
façon  générale,  une  teinte  pâle  est  celle  qui  se  rap- 
proche du  blanc  ou  du  jaune,  et  une  teinte  sombre 
celle  qui  tire  sur  le  gris,  le  bruu,  le  noir  ou  toute 
autre  nuance  très  foncée. 

3.  —  Mues  et  MÉTAMonpiiosE. 

Les  téguments  chitineux  se  prêtent  difficilement  à 
l'accroissement    des   organes   internes  et  la  chenille 

(1)  En  réalilé,  la  loinle  du  fond  est  alors  celle  qui  accompagne  la  dorsale, 
soit  immédiatement  si  cette  ligne  n'est  ni  bordée  ni  liserée,  soit  médiatemcnt 
dans  le  cas  contraire. 


—   XXVI   — 

doit  de  temps  à  autre  subir  des  mues.  Ces  chan- 
gements de  peau,  généralement  au  nombre  de  qua- 
tre, sont  complets  et  s'étendent  à  toutes  les  parties 
du  corps.  Ils  sont  annoncés  par  une  sorte  de  dé 
pression  physique  et,  pendant  un  ou  plusieurs  jours, 
la  larve,  devenue  peu  active,  cesse  de  manger.  Si 
elle  exécute  quelques  mouvements,  c'est  ordinaire- 
ment sur  place,  relevant  le  dos,  faisant  osciller  son 
corps,  lentement  de  haut  en  bas  ou  rapidement  de 
droite  à  gauche.  La  peau  tombe  bientôt,  pour  être 
remplacée  par  une  nouvelle  à  teintes  plus  fraîches  ; 
souvent  même  celle  ci  diffère  complètement  de  la  pré- 
cédente par  perte  d'organes  accessoires,  mamelons 
charnus  (Papilio  machaon),  épines  (Aglia  tau),  ou 
prolongements  auriculaires  (l)icrannva  vinula).  Les 
espèces  pubescentcs  ont  les  poils  libres  et  non  placés 
comme  dans  des  fourreaux  à  Tintérieur  des  anciens. 

Après  chaque  mue,  la  diète  dure  encore  un  jour  ou 
deux,  aiin  de  permettre  aux  organes  de  se  raffermir, 
et  la  larve  continue  à  accumuler  des  substances  nutri- 
tives, sorte  de  pulpe  blanchâtre  avec  de  nombreuses 
lacunes,  destinées  à  l'élaboration  des  tissus  de 
Tadulte. 

La  durée  de  la  croissance  varie  beaucoup  avec  les 
espèces.  Il  en  est  qui  parcourent  tout  le  cycle  larvaire 
en  un  ou  deux  nïois  ;  d'autres,  au  contraire,  mettent 
un  temps  plus  long  ;  il  en  est  même  quelques-unes 
qui  n'atteignent  leur  complet  développement  qu'au 
bout  de  deux  ans. 

Leur  vitalité  est  généralement  grande.  Les  chenilles 
hibernantes,  en  particulier,  résistent  à  des  tempéra- 
tures très  basses,  et  nous  avons  vu  des  Cossus  cossvs, 
complètement  raidis  par  la  gelée,  reprendre  leurs 
înouvements  après  avoir  été  exposés  à  la  chaleur. 

Quelque  temps  avant  la  métamorphose,  les  teintes 
s'affaiblissent,  les  dessins  se  ternissent  et  s'effacent. 
La  matière  verte  contenue  dans  l'intestin  n'étant 
plus   évacuée,   celui-ci   se   remplit  de  déchets  azotés 


XXVII    

qui  passent  en  partie  dans  le  corps,  en  lui  communi- 
quant une  couleur  lie  de  vin  (I). 

La  larve  cherche  alors  un  endroit  favorable  et  la  trans 
formation  commence  presque  aussitôt.  Parfois  cepen- 
dant, notamment  chez  les  espèces  qui  filent  un  tissu  ou 
se  confeclionnent  une  coque,  elle  peut  être  retardée  de 
quelques  jours  par  suite  de  l'intervention  d'agents 
extérieurs,  tels  qu'un  brusque  changement  dans  l'état 
hygrométrique.  Une  atmosphère  surchargée  d'humi- 
dilé  contrarie,  en  effet,  la  sécrétion  de  la  soie  ou  tout 
au  moins  empêche  celle-ci  de  prendre  assez  de  consis- 
tance à  sa  sortie  de  la  iilière,  et  les  cocons  que  l'on 
trouve  dans  le  sol  sont  généralement  beaucoup  plus 
agglutinés  que  ceux  que  l'on  rencontre  en  plein  air. 

Quelques  espèces  aussi  (  Cochiidion,  Euprepia,  Cir- 
rhœdia)  ne  se  chrysalident  qu'après  un  ou  plusieurs 
mois  ;  ce  sont  surtout  les  espèces  hivernantes,  dont  la 
coque,  confectionnée  en  automne,  forme  abri  pendant 
la  mauvaise  saison.  Il  en  est  même  qui  sont  mixtes, 
et  la  chenille  de  Cossus  cossus,  qui  s'est  métamor- 
phosée en  mai  ou  juin,  donne  le  papillon  en  moins 
d'un  mois,  tandis  que  celle  qui  s'engourdit  en  au- 
tomne ne  se  transforme  qu'en  juin  suivant.  Ce  sont  là 
des  exceptions  qui  reconnaissent  évidemment  une 
toute  autre  cause  que  celle  invoquée  plus  haut. 

Quand  le  moment  est  venu,  le  corps  exécute  des 
mouvements  presque  invisibles  ;  une  partie  des 
anneaux  se  gonde  tandis  que  les  autres  se  contractent. 
La  peau  se  dessèche  et  il  se  produit  sur  le  dos  du 
deuxième  ou  du  troisième  segment  une  fente  qui  va  en 
s'accentuant  sous  Tinfluence  des  gonflements  et  des 
contractions.  Lorsque  l'orifice  est  assez  grand,  la  che- 
nille y  engage  la  tête  par  un  mouvement  de  recul,  peu 
à  peu  la  peau  se  détache,  tombant  à  terre  ou  restant 
accrochée  à  l'extrémitô  de  l'abdomen  et  la  larve  est 
devenue  une  momie  (Latreille),  une  nymphe  cmmail- 
lottée  (Linné),  une  chrysalide. 

(Il  I^'aulrc   partie  de  ces  déchels,  de    beaucoup    la   plus   considérable,  ^ela 
rejelée  par  le  papillon  au  moment  de  l'éclosion. 


^ 


—   XXVIU   — 


3^^  Stade    :    CHRYSALIDE 


Lorsque  le  second  slade  de  la  vie  post-embryonnaire 
est  achevé,  l'animal  ne  possède  plus  ces  organes  qui 
le  mettaient  en  relation  avec  le  monde  extérieur.  Il 
n'est  guère  qu'une  masse  presque  inerte,  constituée  en 
apparence  par  un  fluide  laiteux  et  informe  enveloppé 
dans  une  peau  mince  et  tendre.  Celle  ci,  prenant  au 
bout  de  quelques  heures  une  certaine  consistance 
grâce  à  la  dessiccation  du  fluide  visqueux  qui  la  mouille, 
pourra  résister  plus  facilement  à  l'action  des  agents 
destructeurs.  Si  on  la  considère  alors,  on  aperçoit  les 
fourreaux  des  antennes,  des  ailes  et  des  pattes,  et  Ton 
serait  tenté  de  conclure  que  ces  organes  sont  déjà 
formés.  Il  n'en  est  rien  et  il  faudra  toute  la  durée  de 
l'état  léthargique  pour  accomplir  ce  travail. 

/.  —  Morphologie. 

Toute  chrysalide,  considérée  dans  son  ensemble, 
présente  trois  parties  ou,  pour  parler  plus  exactement, 
trois  sortes  d'étuis  : 

I.  —  Etui    de   la    têtk   (Cephalo-theca).   —  Il    comprend    les 

antennes  (cera-theca),  la  trompe  (tjlosso-iheca)  et  les 
yeux  (ophthalmo  theca),  ceux  ci  entourés  au  côté  interne 
d'un  croissant  lisse,  très  probablement  destiné  à  lais- 
ser filtrer  la  lumière. 

II.  —  Etui  du  tronc  (Cytho-theca).  —  La  partie  supérieure  ou 

thorax  est  formée  d'un  prothorax,  d'un  mésothorax  et 
d'un  métathorax  soudés  entre  eux,  tandis  que  la  partie 
inférieure,  poitrine  ou  peotus,  supporte  les  ailes 
(ptero-theca,  plérothèques)  et  les  pattes  (podo  theca),  les 
premiers  recouvrant  les  trois  premiers  segments  abdo- 
minaux. 

*\.  —  Etui  de  l'abdomen  (Gastro-theca),  —  Les  anneaux,  au 
nombre  de  neuf,  dont  six  seulement  visibles  dans  la 
région  ventrale,  sont  généralement  bien  séparés.  Tan- 


—  XXIX   — 

tôt  leur  mobilité  est  très  grande  et  Taniinal  les  agite 
simplement  au  toucher  ;  tantôt  elle  est  moyenne  et  il 
faut  le  va  et  vient  du  doigt  pour  les  faire  remuer  ;  par 
fois  môme  elle  est  nulle  et  Tabdomen  demeure  rigide, 
même  sous  la  pression. 

La  sculpture  des  téguments  est  peu  variée.  La  tête 
est  généralement  lisse  ou  striée,  les  ptérothèques 
rugueux  ou  chagrinés  et  les  anneaux  ponctués,  surtout 
à  la  partie  antérieure  et  médiane.  L'extrémité  anale, 
souvent  terminée  par  un  crémaster  ou  une  pointe  par 
laquelle  l'animal  se  fixe,  est  glabre  (Sphinx)  ou  héris- 
sée de  crins  droits  ou  recourbés,  dont  le  nombre  et  la 
position  sont  très  variables.  Sous  la  pointe  anale  on 
aperçoit  très  souvent  une  sorte  de  fente  bordée  par 
deux  bourrelets  réniformes  plus  ou  moins  nets  formant 
tubercules  génitaux. 

Quant  à  la  forme,  elle  peut  être  ramenée  à  deux 
types  principaux  : 

1.  —  ÏYi»E  ANtiULKux.   —  Cc  type,  que  Ton  rencontre  chez  la 

plupart  des  Rhopalocères,  présente  quelques  particu- 
larités intéressantes  dans  chacune  des  trois  régions 
principales  : 

a)  Tête,  —  Elle  est  généralement  prolongée  en  avant  ou 
armée  de  deux  pointes  coniques  droites  ou  courbes, 
parallèles  ou  divergentes. 

h)  Thorax.  —  Il  présente  souvent  une  projection  médiane 
en  nez  ou  en  hache,  sous  laquelle  se  trouve  une  dé- 
pression (Anjynjiis  paphia)  accompagnée  d'autres 
petites  élévations  angulaires.  Chez  Pieris  rapœ  et 
quelques  autres  espèces,  on  aperçoit  aussi  un  prolon- 
gement latéral  dont  la  base  est  fortement  élargie. 

c)  Abdomen.  —  Il  porte  généralement  des  saillies  plus  ou 
moins  fortes  et  placées  sur  deux  ou  plusieurs  rangs 
longitudinaux. 

2.  —  Type  cylindrico  coniqi:k.  —  Bien  qu'on  le  rencontre  chez 

un  certain  nombre  de  Rhopalocères  (Salyridœ,  espe- 
riidœ)^  ce   type  est  surtout  caractéristique  des  Hété- 


—    XXX   — 

rocères  et  des  Geomelrm.  La  transition  entre  cette 
forme  et  la  précédente  semble  être  réalisée  par  les  ' 
chrysalides  du  type  d*Euchloë  rardamines,  les  deux 
extrémités,  étirées  en  pointe  allongée,  donnant  au 
corps  un  aspect  naviculaire  ou  fusiforme.  On  pourrait 
encore  comparer  Cossus  cossus,  avec  sa  tète  munie  de 
deux  protubérances  ou  Thaumalopiva  pitijocampa  avec 
sa  partie  antérieure  aiguë  et  son  extrémité  abdominale 
obtuse. 

Quelques  chenilles,  notamment  celles  qui  sont  en- 
dophytes,  portent  au  bord  des  anneaux,  à  l'exception 
du  premier  et  des  deux  derniers,  des  crins  qui  for- 
ment angle  aigu  avec  le  corps.  Ces  crins,  générale- 
ment placés  sur  deux  rangs  et  remplacés  sur  Tavant- 
dernier  segment  par  une  élévation  ventrale  très  den- 
tée, permettent  à  Tanimal  de  progresser  dans  sa 
galerie,  en  lui  fournissant  une  plus  grande  résistance. 

Les  espèces  chez  lesquelles  la  glosso  theca  est  for 
tement  développée  et  par  conséquent  ne  peut  être 
appliquée  tout  le  long  du  corps  présentent  parfois 
des  particularités  très  intéressantes.  La  trompe  de 
h'Otoparce  conrolruli  et  de  Sphinx  lifjustri  est  sail- 
lante, avec  l'extrémité  recourbée  vers  l'intérieur  ;  celle 
de  Plusia  tjamvia  et  des  CuculUa  est  légèrement  déta- 
chée au  bout,  tandis  que  celle  de  Cleophana  Vniariœ 
se  trouve  un  peu  jetée  de  côté. 


II.  —  Couleur. 


Chiiysamoks  ANT.rLKi'SKs.  —  Lcs  chrysalides  des  llhopa- 
loches  présentent  des  couleurs  assez  nombreuses  et 
assez  variées.  Pieris  hvassic(v  est  d'un  vert  jaunâtre 
avec  des  taches  noires.  Enchloê  cardamines  et  Apatuva 
iris  d'un  vert  tendre  uniforme,  Grapta  c.  album  d'un 
gris  cendré  ou  d'un  brun  rouge  avec  des  ombres 
noires  chaque  côté  de  l'abdomen. 

La  plupart  des  Nymphalidu'  sont,  en  outre,  ornées 
de  taches  dorées  ou  argentées,  qui  parfois  s'étendent 
par  bandes  ou  envahissent  tout  le  corps,  communi- 
quant à  la  nymphe  cet  éclat  qui  précisément  lui  a  valu 


—  XXXI  — 

le  nom  de  Chrysalide  ou  Aurélia.  D'après  Réaumur, 
celte  particularilé  est  due  à  une  membrane  très  fine 
de  couleur  blanche  ou  jaune,  qui  se  trouve  sous  la 
peau  et  qui  devient  métallique  lorsqu'elle  est  humi- 
difiée, ce  qui  se  réalise  quand  l'animal  est  vivant. 

2.  —  Chrysalides  cylindrico  coniques.  —  Elles  sont  presque 
toujours  de  couleur  brun  rouge  ou  marron  foncé,  vi- 
rant au  noir,  avec  les  ptérothèques  souvent  discolores. 
Les  exceptions  sont  peu  nombreuses  et,  en  dehors  de 
Catocala  sponsa,  qui  est  lilas,  et  de  quelques  autres 
Noctuelles,  on  les  rencontre  plutôt  chez  les  Phalènes, 
dont  certaines  espèces  présentent  une  nuance  verte  ou 
jaune. 

Et  maintenant  quelles  peuvent  bien  être  les  causes 
qui  amènent  chez  deux  espèces  différentes  et  surtout 
chez  le  même  individu  les  variations  de  teinte  que 
nous  venons  de  signaler?  Cette  question,  d'un  intérêt 
tout  particulier  lorsqu'il  s'agit  des  Hhopalocères  sur- 
tout, a  tenté  bon  nombre  de  naturalistes.  On  sait,  par 
exemple,  que  les  chrysalides  de  Papilio  machaon  sont 
vertes  ou  grises  (I).  D'après  Ebrard  (F.  d.  J.  N.  1877, 
p.  t  i),  celte  différence  de  couleur  proviendrait  proba 
blement  de  la  nature  des  objets  sur  lesquels  s'attache 
la  chenille, au  moment  de  la  nymphose.  Serait-ce 
alors  l'effet  d'une  sensation  résultant  d'une  excitation 
produite  sur  les  yeux  de  la  larve  ou  simplement  l'ac- 
tion des  rayons  réfléchis  sur  la  nouvelle  chrysalide  ? 
La  première  opinion  ne  semble  guère  admissible,  et 
la  seconde  est  souvent  contredite  par  les  faits  ordi- 
naires et  par  l'expérience.  En  exposant  dans  les  mêmes 
conditions  de  lumière  et  de  milieu  des  chenilles  de 
machaon,  on  obtient  tout  aussi  bien  l'une  et  Taulre 
forme.  Les  choses  n'auraient  donc  pas  toujours  lieu 
pour  la  nymphe  comme  elles  ont  lieu  souvent  pour  le 
cocon.  On  sait,  en  effet,  que  la  teinte  de  celui  ci  peut 
être  modifiée  par  les  milieux  environnants.   D'après 

(1)  Voir  aussi  à  ce  sujel    Veber  den  Farbenunterschied  dev  Machaon-Pup- 
pen,  dans  Futomoi  Sachnchtf  XVH*  année,  p.  6  8. 


—  xxxit  — 

les  expériences  de  Poulton  et  de  Baleson  (I),  le  cocon 
de  Saturnia  patonia  est  d'un  brun  foncé  quand  la 
nymphose  a  lieu  dans  une  gaze  noire  (Poullon)  ou 
sur  la  bruyère  (Batcson)  ;  il  est  au  contraire  d'un 
blanc  presque  pur  quand  il  se  fait  à  Tair  libre  ou  dans 
une  gaze  blanche  (Poulton,  Young  Nat.  1887,  p.  !23i). 
D'après  Newraann  (Young  Nat.,  ibid.),  la  coque  d'Ë- 
riofiaster  laneslris  est  d'un  brun  noir  lorsqu'elle  se 
rencontre  dans  un  endroit  sombre,  par  exemple  entre 
les  feuilles,  et  elle  est  d'un  blanc  crème  quand  le  voi- 
sinage offre  cette  dernière  teinte. 

Est-ce  à  dire  que  la  lumière  ne  joue  aucun  rôle 
dans  cette  modification  des  teintes  ?  Nullement.  Sans 
doute,  la  chrysalide  semble  impénétrable  au  bleu  et 
au  violet,  et,  comme  nous  l'avons  constaté  nous-méme 
à  maintes  reprises,  les  élevages  en  lumière  monochro 
mutique  ne  sont  pas  très  probants.  D'après  les  re 
cherches  de  Poulton  (2),  de  Bordage  (3),  etc.,  la  lu- 
mière agirait  plutôt  par  son  intensité  et,  comme  chez 
le  papillon,  développerait  surtout  les  couleurs  opti- 
ques. En  traitant  différemment  .4 /e//a  p//a/an(0,  EupUva 
gondotii,  Danais  chnjsippus,  Vupdio  demolœus  et  dU- 
parilis,  Bordage  (i)  est  arrivé  aux  conclusions  sui- 
vantes : 

a)  Les  surfaces  à  reflets  métalliques  (dorés   ou  argentés) 

ne  donnent  que  la  forme  brillante,  le  plus  grand  nom- 
bre des  chrysalides  présentant  un  éclat  inusité  qui  les 
fait  ressembler  à  de  splendides  bijoux. 

b)  Les  surfaces  à  coloration  claire  et  surtout  les  surfaces 

blanches  donnent  déjà  un  assez  grand  nombre  de 
chrysalides  à  reflets  brillants. 


(1)  Dnleson  :  Ou  variation  in  the  colnur  of  Cocnnus  uf  Eringaster  laucs- 
tns  and  Saturnia  caiyiui,  dans  Transact.  Soc  l.ondou,  i89i,  p.  4;). 

(2)  E.-B.  Poullon  :  An  Enquiry  in  ta  the  Cause  and  Eitent  of  a  spécial 
Colour-Relalion  beticeen  certain  exposed  l.epidoj. ferons  Pupa-  aud  the  surfaces 
tcich  immedidtely  siirround  them.  dans  PhiL  Traus  Roy.  Soc  .  1887. 

(3)  Bordage  :  Expériences  sur  la  relation  qui  cxisle  entre  la  couleur  du  mi- 
lieu et  la  couleur  des  chrysalides  de  certains  Lépidoptères,  dans  Proceedings 
of  the  fourth  international  Congress  of  Zoology.  Cambridge,  1898,  p.  235. 

(4)  Ibid.,  p.  236. 


—  Xxxiii  — * 

c)  Les  surfaces  à  coloration  foncée,  quelle  que  soit  d'ail- 

leurs leur  couleur,  ne  donnent  que  des  chrysalides 
vertes  à  tubercules  et  à  pointes  plus  brillants. 

d)  Les  surfaces  noires  très  faiblement  éclairées,  et  surtout 

les  ténèbres  complètes,  donnent  des  chrysalides  pres- 
que entièrement  noires,  comme  il  n'en  existe  pas  dans 
les  conditions  normales.  Sur  ces  chrysalides,  les 
pointes  ornementales  ont  presque  complètement  perdu 
leur  éclat. 

On  a  essayé  d'alléguer  d'autres  raisons  pour  expli- 
quer ces  diverses  variétés  de  nuances.  Peut  élre,  dit 
Royer  (  1  ),  à  propos  de  P.  Machaon,  la  chenille  dévore- 
t-elle  quelques  parcelles  de  la  matière  sur  laquelle 
elle  se  trouve.  Les  constatations  que  nous  avons  faites 
maintes  fois  sur  ce  point  ne  nous  ont  pas  paru  favo- 
rables. D'après  Honnorat  (i),  la  diversité  des  couleurs 
proviendrait  de  réactions  chimiques. 

Cette  opinion,  qui  semble  probante  dans  bien  des 
cas,  ne  doit  cependant  pas  être  considérée  comme 
exclusive.  Sans  vouloir  trop  affirmer,  nous  croyons, 
au  contraire,  que  plusieurs  facteurs  sont  la  plupart  du 
temps  nécessaires  pour  l'explication  d'un  phénomène 
aussi  complexe  :  les  uns  externes,  dépendant  par 
exemple  de  la  lumière,  de  la  température,  du  milieu, 
de  l'état  atmosphérique,  etc.,  les  autres  provenant 
surtout  de  la  vitalité  de  la  chenille  et  par  conséquent 
de  la  plus  ou  moins  grande  somme  d'énergie  accumu- 
lée au  moment  de  la  nymphose,  ainsi  que  des  réac- 
tions accompagnant  les  phénomènes  d'histolyse  et 
d'histogenèse,  phénomènes  qui  se  manifestent  de 
suite  par  la  formation  du  système  nerveux  de  l'adulte. 

Les  recherches  sur  cet  intéressant  sujet,  on  le  voit, 
sont  bien  loin  d'être  closes,  et  il  faudra  de  nombreuses 
expériences  encore  pour  arriver  à  une  conclusion  à 
peu  près  certaine.  Quoi  qu'il  en  soil,  le  court  résumé 
que  nous  venons  de  donner  peut  suffire  pour  indiquer 
l'intérêt  et  la  fécondité  d'une  telle  étude. 


(1.  F.  d.  J.  M.  1877,  p.  141. 
(2)  F.  d.  J.  II.  1878,  p  6d. 


—   XXXIV    — 

III.  —  Durée  de  Fétat  léthargique. 

La  durée  de  l'état  léthargique  est  variable.  Certaines 
espèces  peuvent  éclore  deux  ou  plusieurs  années  après 
la  métamorphose,  tandis  que  d'autres  s'éveillent  au 
bout  de  quelques  jours.  Rœsel  cite  même  une  Plusia 
gamma  qui  aurait  livré  son  papillon  le  lendemain  de 
la  chrysalidation.  Mais  tous  ces  faits  forment  l'excep- 
tion, et  les  espèces  qui  paraissent  deux  fois  ont  un 
sommeil  court  en  été,  plus  long  en  hiver. 

En  général,  la  durée  de  Tétat  léthargique  semble 
dépendre  surtout  de  la  taille  de  la  nymphe  et  de  la 
température  ambiante.  Elle  sera  plus  grande,  par 
exemple,  chez  les  Sphinx  que  chez  les  petites  Noc- 
tuelles, et,  en  traitant  convenablement  les  chrysalides, 
on  pourra  avancer  ou  retarder  les  dates  d'éclosion  (I). 
Réaumur  maintenait  certaines  espèces  à  une  chaleur 
suffisante  et  il  récoltait  ainsi  en  janvier  des  papillons 
de  mai  ;  d'autres  étaient  placées  dans  une  glacière,  et 
les  adultes  ne  sortaient  que  l'année  suivante.  Les 
Piérides,  en  particulier,  se  prêtent  facilement  à  ces 
sortes  d'expériences;  mais.il  ne  faut  pas  oublier,  si 
l'on  veut  aboutir  à  des  résultats  certains,  que  l'humi- 
dité doit  aussi  intervenir  de  temps  à  autre  ;  cela  est 
particulièrement  vrai,  surtout  pour  les  espèces  qui  se 
métamorphosent  dans  la  terre. 

Quant  au  mode  de  suspension  chez  les  niiopalocèrex, 
il  ne  paraît  pas  jouer  un  rôle  bien  considérable, 
comme  on  pourrait  le  croire  de  prime  abord,  et  des 
chrysalides  d'une  niôine  espèce,  attachées  ou  non, 
éclosent  presque  au  môme  moment  lorsqu'elles  sont 
placées  dans  les  mêmes  conditions  de  température  et 
de  milieu.  Les  nombreuses  expériences  auxquelles 
nous  nous  sommes  livré  à  ce  sujet,  notamment  sur 
des  \anessa  et  des  Arfiynuis,  ne  nous  ont  guère  fourni 
qu'un  écart  insignifiant,  et  les  chrysalides  détachées 
aussitôt   après   leur  formation  donnaient  le  papillon 

(Ij  Mcrrifield  :  The  Effects  of  Temj.crature  in  the  pupal  stage  on  the  colon- 
ring  ofP.  uupi,  V.  alaUnita,  etc.,  dans  Trans.  ent.  Soc  London,  1892,  p.  33, 
55  et  XXXVI. 


à  peu  près  en  même  temps  que  leurs  congénères  qui 
étaient  restées  suspendues.  L'écart  n'a  guère  dépassé 
un  jour. 

Pendant  le  sommeil  léthargique,  la  nymphe  peut 
exécuter  des  mouvements  de  deux  sortes.  Les  uns 
consistent  en  un  tournoiement  de  l'abdomen  ;  ils  ne 
se  produisent  que  lorsque  l'animal  est  inquiété  et  seu- 
lement chez  les  espèces  à  anneaux  mobiles.  Les  au- 
tres, vrais  mouvements  de  locomotion,  permettent  à 
l'animal  de  progresser  dans  sa  galerie.  Ils  ne  se  ren- 
contrent que  chez  quelques  espèces  endophytes,  telles 
que  Cossux  cossus,  Trochilium,  etc.  La  chrysalide  d'//e- 
piahis  humuii  peut  se  mouvoir  à  l'intérieur  de  son 
cocon,  celui-ci  étant  deux  fois  plus  long  qu'elle. 

II  est  assez  difficile  de  prévoir  quand  la  sortie  de 
l'adulte  va  avoir  lieu.  Les  chrysalides  de  la  plupart 
des  lihopalocères  permettent  cependant  de  donner  une 
approximation  de  quelques  jours,  car  elles  perdent 
leur  couleur.  Chez  certaines  Vanesses  et  les  Satyrides, 
dont  les  ailes  portent  du  blanc  à  l'extrémité,  on  voit 
le  papillon  à  travers  l'enveloppe.  Quant  aux  IlétérO' 
cères,  l'époque  n'est  indiquée  par  aucun  signe. 

A  quel  moment  de  la  journée  le  papillon  brise-t  il 
la  membrane  qui  l'enveloppe  et  commence-t-il  à  vol- 
tiger ?  Plerogon  œnetherœ  se  montre  au  lever  du  soleil, 
les  Ihydie  dans  la  matinée,  Acherontia  atropos  vers  le 
soir,  Ortholitha  cercinaria  pendant  la  nuit,  mais  le 
plus  grand  nombre  paraît  à  n'importe  quelle  heure  de 
la  journée. 

Lorsque  la  chrysalide  est  libre,  les  téguments  se 
rompent  dans  la  région  thoracique  en  produisant  une 
fente  longitudinale  par  laquelle  le  papillon  dégagera 
un  à  un  tous  ses  appendices.  Quand  la  nymphe  est 
enfermée,  l'enveloppe  doit  aussi  être  perforée  pour 
que  l'insecte  puisse  prendre  son  vol.  (^e  résultat  est 
facilement  obtenu  quand  la  coque  est  plus  mince  à 
une  extrémité.  Mais,  quand  les  deux  bouts  sont  aussi 
épais  l'un  que  l'autre  et  également  résistants,  l'inter- 
vention d'un  autre  agent  est  nécessaire.  L'insecte  se- 


—   XXXVI    — 

crête  uu  liquide  qui  ramollit  l'enveloppe  (Dicranura 
vinula).  Parfois  c'est  la  chrysalide  elle  même  qui,  à 
l'aide  de  deux  pointes  placées  sur  la  tête,  perfore  la 
membrane  qui  l'emprisonne,  tandis  que  certaines  es 
pèces  ont  soin,  avant  la  nymphose,  de  se  ménager  un 
orifice  (Salurnia  patonia)  ;  celui-ci  généralement  est 
en  forme  de  nasse  pour  que  les  insectes  ennemis  ne 
puissent  le  franchir. 


RÉPARTITION     DES     LÉPIDOPTÈRES 
dans  le  Temps  et  dans  l'Iilspaee  —  Migralions 


1.  —  Dans  le  Temps. 


A  quelle  époque  le  papillon  a  t  il  paru  pour  la  pre- 
mière fois  sur  la  terre  ?  il  est  bien  difficile,  dans  l'état 
actuel  de  la  science,  de  fournir  quelque  donnée  sé- 
rieuse sur  ce  sujet.  On  serait  tenté  tout  d'abord  de 
remouler  jusqu'aux  premiers  âges  de  la  vie  animale, 
surtout  à  l'époque  carbonifère,  où  l'on  rencontre  déjà 
les  Nétrorthoplères  à  métamorphoses  incomplètes. 
Sans  doute,  les  nombreuses  forêts  de  cryptogames 
acrogènes  et  de  gymnospermes  auraient  pu  nourrir 
certaines  espèces  de  chenilles  ;  mais  alors  que  serait 
il  advenu  du  papillon,  lui  qui  vit  le  pins  souvent  du 
suc  des  fleurs,  de  la  sève  des  plantes  ou  de  la  pulpe 
des  fruits?  11  semble  plus  logique  de  reporter  les  pre 
miers  jours  de  son  existence  à  Tépoque  crétacée,  alors 
qu'apparaissent  les  arbres  à  feuilles  caduques. 

Un  des  spécimens  les  plus  anciens  qui  aient  été 
trouvés  jusqu'à  ce  jour,  CijUo  sepuUa,  appartient  vrai- 
semblablement aux  marnes  argileuses  d'Aix,  c'est-à- 
dire  aux  premiers  étages  de  TEocène.  A  cette  époque, 
la  flore  est  variée,  et  les  Angiospermes  se  développent 
partout.   Si  l'on  admet  que  cet   insecte  ait  déjà   eu 


—   XXXVII 


lui-même  des  ancêtres,  on  peut  en  conclure  que  ceux- 
ci  étaient  contemporains  des  oiseaux  à  dents  et  des 
grands  reptiles.  C'est  du  reste  vers  les  débuts  de  l'ère 
tertiaire  que  se  placent  les  premiers  Lépidoptères 
vraiment  bien  connus,  tels  que  ceux  qui  ont  été  dé- 
couverts au  lac  de  Florissant,  dans  le  Colorado.  On  en 
a  trouvé  d'autres  depuis,  mais  tous  appartiennent  au 
Ligurien,  à  VAquitanien  et  au  Tortonien. 

2.  —  Dans  l'Espace. 

Les  causes  qui  influent  sur  la  répartition  géogra- 
phique des  espèces  sont  tellement  complexes  qu'il  est 
très  difficile  d'établir  des  provinces  zoologiques  vrai- 
ment sérieuses.  Si  l'on  n'envisageait  qu'une  contrée 
assez  restreinte  et  parfaitement  limitée,  la  France,  par 
exemple,  on  pourrait  à  la  rigueur,  comme  le  suggérait 
Guenée  (I),  aboutir  à  des  résultats  assez  heureux,  en 
la  divisant  en  quatre  ou  cinq  régions  seulement  que 
détermineraient  la  latitude,  la  nature  du  sol,  la  pré- 
sence de  la  mer  et  des  grands  cours  d'eau,  l'existence, 
la  direction  et  la  hauteur  des  chaînes  de  montagnes. 
Mais  Ton  conçoit  sans  peine  que  l'application  de  cette 
méthode  à  la  totalité  des  continents  ne  soit  pas  sans 
difficultés. 

On  admet  généralement  aujourd'hui  huit  provinces 
zoologiques  : 

a)  La  région  arctique,  qui  embrasse  le  Nord  de  l'Amérique, 

de  la  Russie  et  la  Sibérie. 

b)  La  région  paléarctique,  qui  comprend  l'Kurope,  le  Nord 

de  l'Afrique  jusqu'au  Sahara,  une  partie  de  l'Asie  et 
le  nord  de  la  Chine. 

c)  La  région  néarctique,  formée  par  celte  partie  de  l'Amé- 

rique du  Nord  comprise  entre  le  Mexique  et  la  zone 
polaire. 

d)  La  région  éthiopienne,  qui  s'étend  sur  toute  l'Afrique  au 

sud  du  Sahara,  sur  l'Ethiopie  et  l'Arabie. 

(I)  Statistique  sâentif.,  p.  2, 


e)  La  région  indo-malaise,  compreDant  THindoustan,  l'Iiido- 

Chioe  et  les  îles  de  rarchipel  Malais. 

f)  La  région  néo- tropicale,  formée  par  TAmérique  du  Sud. 

g)  La  région  australienne^  s'élendant  sur  TAustralie  et  la 

Nouvelle-Guinée. 

h)  La  région  antarctique,  qui  comprend  le  sud  de  la  Pata- 
goni&,  la  terre  de  Feu,  les  Malouines  et  la  zone  po 
laire  antarctique. 

3.  —  Migrations. 

Les  chenilles,  par  suite  de  l'insuffisance  de  leurs 
membres,  sont  généralement  stationnaires.  On  cite 
bien  çà  et  là  quelques  déplacements  (  I  )  analogues  à 
celui  qui  a  été  constaté  en  1854  entre  Briinn  et  Pra- 
gue (i),  où,  par  suite  du  manque  de  nourriture,  Thau- 
matopœa  pilyocampa  a  dû  se  retirer  ailleurs.  Mais,  si 
ces  déplacements  ne  se  produisent  que  rarement  chez 
la  larve,  il  n'en  va  pas  toujours  de  même  chez  l'adulte. 

Sans  doute,  les  excursions  des  invertébrés  ont  en 
général  peu  d'étendue  ;  de  plus,  elles  ne  se  succèdent 
pas  avec  la  fixité  et  la  régularité  qui  caractérise  cer- 
tains animaux  supérieurs,  mais  elles  se  rapprochent 
plutôt  des  passages  accidentels  des  oiseaux.  Les  pa- 
pillons ne  sont  pas  cosmopolites  ;  ils  ne  voyagent  pas 
continuellement,  habitant  tour  à  tour  les  diverses  con- 
trées du  globe.  Cependant  certains  d'entre  eux  sont 
erratiques  et  leur  présence  ne  coïncide  pas  toujours 
avec  des  circonstances  atmosphériques  particulières. 
Les  espèces  qui  se  déplaceront  le  plus  souvent  et  iront 
le  plus  loin  se  rencontreront  parmi  les  mieux  ailées 
(Hhopalocera  et  Sphingides)  et  parmi  celles  qui  vo- 
lent aussi  bien  la  nuit  que  le  jour  (Pyrameis  Caidui). 
C'est  ce  qui  explique  pourquoi  Ton  rencontre  parfois 
accidentellement  dans   notre  pays  des  espèces  exoti- 

(1)  Ânker  :    Migration  de    la  clienille    de  P.  Cardai,    dans   Rovart-Lapok, 
1884,  p.  247. 

(2)  Brehm  :  Lcpid.  257. 


XXXIX   — 

ques.  Papilio  ajax  d'Amérique  a  été  capturé  à  Mont- 
pellier, et  Danais  chrysippus  de  l'Inde  est  déjà  re- 
monté jusqu'en  Vendée.  Chœrocampa  celerio,  Daphnîs 
nerii,  Hyloicus  pinastri  se  sont  implantés  dans  le  Midi, 
venant  soit  de  Sicile,  soit  d'Espagne.  Lithosia  pulchra 
a  été  très  commune  dans  l'Hérault  en  18i0,  alors  que 
pendant  dix  ans  on  l'avait  peu  ou  pas  rencontrée.  He- 
tiothis  pelliger  d'Europe  s'est  installé  jusqu'au  Cap  de 
Bonne-Espérance,  tandis  qu'en  1835  Ptusia  daubei  ve- 
nait se  fixer  en  Provence. 

Les  causes  de  ces  migrations  sont  nombreuses  ; 
mais  on  peut,  ce  semble,  les  ramener  à  quatre  prin- 
cipales: 

1.  —  Défaut  d'aliments.  —  L'activité  humaine  modifie  parfois 

totalement  les  régions  naturelles  d'une  contrée,  et  si, 
par  exemple,  les  forêts  tombent,  les  espèces  sylvati- 
ques  périssent  ou  se  transportent  ailleurs.  C'est  ainsi 
que  Lycœna  io/a*  aurait  disparu  des  environs  d'Aix  (I). 

2.  —  Plantations.  —  L'introduction  de  nouvelles  cultures  et 

le  reboisement  pourront  avoir  un  contre  coup  heureux 
pour  l'entomologie,  et  des  espèces  jusqu'alors  étran- 
gères à  certaines  régions  viendront  s'y  établir.  Il  y  a 
quelques  années,  Fidonia  piniaria  était  inconnue  à 
Prauthoy  (Haute-Marne),  mais,  depuis  les  nouvelles 
plantations  de  conifères,  elle  s'y  est  acclimatée,  et  au- 
jourd'hui elle  y  est  fort  commune. 

3.  —  Variations  de  la  TE.viPÉnATrRE.  —  Elle  exerce  aussi  une 

très  grande  influence  sur  l'apparition  de  certains  pa- 
pillons, et  les  excursions  de  quelques  Sphingides, 
Daphnis  nerii,  Chœrocampa  celerio,  Deilephila  lineata, 
coïncident  généralement  avec  les  étés  très  chauds.  La 
chenille  de  Daphnis  nerii  a  été  fort  commune  à  la  fin 
.  d'août  i83o  dans  le  nord  de  la  France  et  en  Allema- 
gne ;  on  en  a  capturé  3oà  Gisors  (Eure),  :2()0  à  Evreux, 
60  à  Amiens  et  à  Epernay,  !26  à  Saint-Germain-en- 

(1)  G.  Foulquier  :  Catal.  Lép.  Bouehcs-du- Rhône,  p.  10. 


XL    

Laye,  ^0  à  Vincennes,  plus  de  100  dans  la  Loire  et  10 
en  Belgique. 

4.  —  Causes  mécaniques.  —  Parmi  celles-ci,  l'action  des  vents 
et  les  relations  maritimes  semblent  les  mieux  définies. 
C'est  à  la  première  que  1  on  doit  attribuer  les  appari- 
tions de  Chœrocampa  celerio,  qui  vient  tantôt  de  la  Si- 
cile, tantôt  de  TEspagne,  et  c'est  aux  secondes  qu'il  faut 
rapporter  l'introduction  en  France  de  Papilio  ajax  et 
Danois  archippus. 


Explication  de  la  Planche  I. 


Fig.  1-^.  —  Œufs  de  Lépidoptères  grossis.  —  1)  Phragmatobia  fuliginosa  T.. 
—  z)  Melitœa  maturna  L.  —  3;  Aporia  craiœgi  L.  — 
4)  Colias  hyaU  L.  —  5)  Diloba  cœruleocephaia  L.  — 
6j  Caradrina  erigua  Hb. 

7.  —  Chenille  à  16  pailes.  cylindrique,  glabre,  avec   lenlacules    rélrac- 

tiles    derrière    la   téle,    bandes   transversales  et  incisions 
discolores  {Papilio  machaon  L.]. 

8.  —        »        avec    corne  sur  le   11'    anneau    et  lignes  obliques  (che- 

vrons) sur  les  côlés  (Sphinx  ligustri  L.). 

9.  —        »        à  16  pattes,  les  deux  premières  paires  de   membraneuses 

peu  développées  {Brephos  parthenias  L.) . 

10.  —        »        à  16  pattes,  la  première  paire  de  membraneuses  atrophiée 

et  les  anneaux  bien  incisés  (Bomolocha  fontis  Thnb.) 

11.  —        »        à  14  pattes,  les   anales   remplacées    par  des  filets,  le  dos 

orné  d'un  dessin  en  manteau  (Dicranura  vinula  L.). 

ii.  —        »        à   14  pattes,  la  1"  paire  de  membraneuses  plus  courte, 
sans  mets  à  l'extrémité  anale  (Euclidia  glyphica  L.). 

13.  —         »        à  12  pâlies,  atténuée  antérieurement  fplusia  gamma  L.}. 

14.  —        »        à  10  patles,  avec  des  éuiinences  sur  le  corps  [Urapteryx 

sambucaria  L.). 

lii.  —        «à  10  pattes  (Biston  sonarins  Schiff.). 

16-18.  —  Têtes  grossies  deux  fois  et  vues  de  face.  —  16)  Tète  cornue  'Cha- 
raxes  jasius  L.).  —  17)  Tète  triangulaire  (Dilinn  tiliœ 
L.).  —  18)  Téle  carrée,  à  verlex  fortement  déprimé, 
avec  pubescence  et  épines  obtuses  Van^ssa  polychloros  L.  ). 

19.  —  Chenille  globuleuse  (Nemeobius  lucina  L.). 

20-21.  —  Chenilles  fortement  raccourcies,  en  cloporte  ou  écusson,  —  20) 
Région  dorsale  de  /ephyrus  quercus  L.  —  21)  Région 
latérale  de  Lycœna  corydon  Poda. 

22.  —        »        raccourcies  {Lynena  louicerœ  E»p.) 

2^r  —  Chenille  limaciforme  à  (été  cornue  (Apatura  ins  Schi(T.\ 

24.  —         »        pisciforme,  >  fortement   atténuée    à   la   partie  postérieure 
[Satyrus  briseis  L.). 

25-26.  —  Chenilles  de  formes  bizarres.  —  2o)  {SUiuropus  fagi  L.)  —  26) 
Hoplitis  milhauseri  Fab.). 


Planchai 


C.  Frionnet    dd . 


Explication  de  la  Planche  II. 


Fig.  1.  —  Chenille  de   forme  bizarre,  avec    saillies  pyramidales  sur  quelques 
anneaux  (Notodartta  ziczac  L.). 

t.  —        »        avec  saillie  sur  le  i\*  anneau  [Lophopleryx  cueulla  Esp.). 

3.  —        »        dans  un  fourreau  {Psyché  vicieUa  Schiif.). 

4.  —         »        avec    prolongements    filiformes   charnus  (franges   sur  les 

côtés  du  ventre  (Catocala  promissa  Mb.). 

5.  —        »        très   atténuée   antérieurement,    le   11*    anneau  en  brosse 

{Abrostola  triplasia  L.). 

0.   —        »        très  atténuée  antérieurement,  avec    taches  ocellées  sur  le 
3*  segment  (Daphnis  nerii  L.). 

7.  —        »        à  11*  anneau  surmonté  d'une  corne  rocailleuse  et  deux  fois 

recourbée  {Àcherontia  atropos  L.}. 

8.  —        »  M  relevé  en  bosse  {Brachionycha  sphinx  Hufn.)< 

9.  —        »  »  surmonté  d'une  pyramide  (Àmphipyra  pyra- 

midea  L.). 

10.  —        »  »  muni  d'une  saillie  bifide  {Endromis  versko- 

lora  L  ). 

11.  —        »  »  avec  une  pyramide  aiguë  (Phé05tatremu/a  Cl.}' 

12.  —        »  »  avec   une  petite  saillie  en  bouton  {Pterogon 

proserpina  Pal.). 

13.  —        »        4*  anneau  surmonté  d'un  prolongement  pyramidal  charnu 

(Àcronycta  psi  L.). 

14.  —        »        couverte  d'épines  (Àrgymiis  aglaia  L.). 

15.  —  Epines.  —  a)  simple  ;  b)  ramifiée. 

16.  —  Poils  détachés.  —  a)  séliforme  de   Cheloiiia  caja  L.  —   b)  légère- 

ment plumeux  de  Thaumatopœa  processionea  L.  —  c)  en 
massue  de  Saturnia  pyri  L.  —  a)  poil  antennaire,  forte- 
ment plumeux  d'Orgyia  antiqua  L. 

17.  —        »  courts,  en  étoiles  (Saturnia  pavouia  L.). 

18.  —        »  en  verlicllles  {Stilpnotia  salicis  L.). 

19.  —        »  en  brosses  et  en  aigrettes  (Orgyia  gonostigma  Fab.). 

20.  —  Corps  fortement  velu  {Aporia  eraiœgi  L.'. 

21.  —        »  d'aspect  drapé  {Lasiocampa  quercus  L.). 

22.  —        »  à  pubescence  épaisse,  mais  courte  {Libythea  celtis  L.). 

23.  —  Poils  longs,  isolés,  en  massue  (Àcronycta  alni  L.) 

24.  —        »  isolés  {Hipocrita  jacobeœ  L.), 

25.  —         »        très  courts,    nombreux,    donnant  au    corps  un  aspect  ve- 

louté {Colias  phicomone  Esp.). 


Planche  If. 


C.Friottnel  dei. 


P.  Ociiv  inh. 


OF 


Explication  de  la  Planche  III. 


Fig.  I.  —  Chenille  d'Àgrotis  avec  écosson  corné   sur  le  1*'  anneau  et  trapé- 
zoïdaux verruqueux  sur  les  autres  segments. 

2.  —  »        rayée  longitudinalement  (Mamestra  pisi  L.)* 

3.  —  Chrysalide  suspendue  par  la  queue  et  par  un  lien  transversal   {Pa 

pilio  machaon  L.). 

4.  —  *)        naviculaire  {Euchloe  eardamines  L.). 

i).   —  »        arrondie,    suspendue    par    un    tien  transversal   [Lampides 

bœticus  L.). 

6.  —  »        suspendue  par  la  queue  (Charaxes  jasius  L.). 

7.  —  »        fortement  anguleuse  {Àrgynnis  paphia  L.). 

8.  —  »        à  trompe  développée  et   à  pointe  anale  forte  {Protoporce 

convolvuli  L.  —    5,  trompe.  —    pt,   plérolhèques.  —   p, 
pointe  anale.  —  st,  stigmates. 

9.  —  »        d^Hétérocère  [Cossus  cossus  L). 
tO.  —  »        de  Calocampa  exoleta  L. 

11.  —  »        de  Cucullia  vevbasci  L. 

12.  —  Système  nerveux  d'une  chenille.  —    gc,    ganglions  réréhroîdes.  — 

gso,  ganglion  sou-s-œsophagien.  —  n/>,  nerfs  des  pattes. — 
ne,  nerf  considérable. 

13.  —  Appareil  digestif.  —  /,  labre.  —  5,  glandes  salivaires  ~  e.  estomac. 

—  I,  intestin.  —  cl,  clapet   anal.    —  tm,  tubes  de  Mal- 
pigbi.  —  gs,  glandes  séricigènes. 


PlaneàvIII 


C.  Frionnef    del. 


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(1)  Ce  travail  se  trouve  dans  les  An.  Soc.  enl.  Fr.,  i884,  p.  129-146,  pi.  V. 

(2)  Celle  œuvre  poslhume  est  en  cours  de  publication  dans  Ann.  Association 
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—    XLVI    — 

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—   XLVII    — 

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nombreuses  pi.  coloriées.  * 

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Pabst.  —  Die  Nolodontidœ  B.  der  Umgegend  von  (cheninitz 
und  ihre  Entwicklungsgeschichte,  dans  Eut.  Jahrb.  Krancher, 

1896,  p.  Ii7-168. 


—    XLVIII    — 

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l^ill  pour  les  Macros. 

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1876,  in-4,  avec  36  pi.  color.,  dont  2->  pour  les  Macros. 

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Rœssler.  —  Verzeichnisz  der  Schmelterl.  des  llerzoglhums, 
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Rœssler.  —  Die  Schuppenfliïgler  der  Uegbz.  Wiesbaden  und 
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Rûhl,  Heyne  und  BarteL  —  Die  pahrarUt.  (]rosz  Schnietter- 
linge  und  ihre  Xaturgeschichle,  Leipzig,  189*)- 1901',  t;\  livrai- 

(1)  Ce  liav.iJl  fail  parlie  de  roiivrngc  «  Kaiina  inscclonim  Ocroianic»*  ini- 
tia s,  qui  a  élé  oommencé  pnr  Panzer  el  conlinué  siicressivemenl  par  lie>er, 
llerri(*li-ScliœfTer  et  Kucii.  Nurnberg  und  Regensburg,  171)3  18ii,  190  livr. 
in -12,  avec  4.572  pi.  color.  par  Sturm. 


—  XLIX   — 

sons  iii-8,  savoir  :  Livr.  I  XVI  (Tagf aller),  888  p.  ;  livr.  XVII- 
XXIII  (Nachlfalter,  forlges.  von  Bartels),  338  p. 

Schiffermûlier  und  Denis.  —  Systematisches  .Verzeichnisz 
der  Schmetterlinge  der  Wiener  Gegend,  Wien,  llTd. 

Schmid.  —  Raupenkalender,  herausgeg.  von  Naturwissensch. 
Verein  in  Regensburg,  Regensburg,  1899,  in-8,  i8l  p. 

Schmid.  —  Nolizen  ûber  die  Lebensweise  eiu.  schles.  Se- 
siidenraupen,  dans  Soc.  Entomoiogica,  1889. 

Schmidt.  —  Uebersicht  der  in  Mecklenburg  beobacb.  Macro- 
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Schott.  —  Scbmetterlings  und  Raupenkalender,  Frankfurt, 
1830,  in-8,  13  pi.  color. 

Schreiber.  —  Raupen  Kalender,  nach  den  Futterpflanzen 
geordnct  fi'ir  d.  Mittel  Ëurop.  Faunengebiet,  Dresden,  1901, 
in  8,  114  p. 

Schûtze.  —  Die  Grosz  Scbmelterlinge  der  Sachsischen  Ober- 
lausitz,  Dresden,  1893-1898,  in  8,  101  p. 

Sepp.  —  Nederlandsche  Insckten  (Lepidoptera),  Amsterdam, 
176M8G0,  8  vol.  in  i  et  iOO  pi.  color. 

Sepp.  —  Nederlandsche  Insekten  mit  Forlsetzung  :  Snellen 
von  Vollenhoven,  Amsterdam,  1850-1900,  4  vol.  in  4  et  400 
pi.  color. 

Speiser.  —  Die  Schmellerlingsfauna  der  Prov.  Ost-und  West- 
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Spuler  (D**  A.).  —  Die  Raupen  der  Schmetterl.  Europas, 
4«  édit.  d'IIofmann,  Stuttgart,  1903-1905,  in-4,  00  pi.  color. 
représentant  plus  de  1.400  chenilles  de  Macros  et  une  cen- 
taine de  Micros. 

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Stainton.  —  A  Manual  of  British  Butterflies  and  Moths,  Lon- 
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avec  fig. 


L   — 


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in-8,  304  p.  et  16  pi.  color. 

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fur  Forscher  und  Sammler,  léiia,  1896,  in-8,  *S9i  p.  et  8  pi. 
coloriées. 

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Staudinger.  —  De  Sesiis  agri  berolinensis  dissertatio  inaugu- 
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Staudinger  und  Rebel.  —  Catal.  der  Lepidopt.  des  palœarc- 
tischen  Faunengebiels,  Berlin,  1901,  in  H,  81o  p. 

Steianelli.  —  Catalogo  illustrativo  di  Lepidotteri  toscani,  Fi- 
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Steinert.  —  Die  Macrolepidopt.  d.  Dresdener  Gegend,  Dres- 
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Stephens.  —  Illustrations  of  british  Enlomology,  London, 
18-27-1846,  4  vol.  in-8  et  pi.  color. 

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348  p.  et  3-2  pi.  color. 

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Wilde.  —  Lcpidopterol.  Botanik.  System.  Beschreibung  der 
Pflanzen  Deutschiands  und  ihrer  Raupen,  Berlin,  1 860- 1 861, 
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Ll  — 


II.  —  Revues  et  périodiques  (l) 

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Annalen  der  Kais-Kon.  naturhistorischeii  Hofmuseums,  von 
Franz  Riller  von  Hauer,Wien,  1886,  in-8. 

Annales  de  la  Société  entomolog.  de  France,  Paris,  183:2,  in-8. 

—  linnéenne  de  Lyon,  Lyon,  1853,  in-8. 

Annales  de  l'Associât,  des  Naturalistes  de  Levallois-Perret, 
Levallois-Perret,  1895,  in  8. 

Atti  délia  Societa  Toscana  di  Scienze  naturali,  Pise,  1878,  in-8. 

Berliner  entomologische  Zeitschrift,  Berlin,  1875,  in-8. 

Britisb  Naturalist  (The).  London,  1891,  in-8,  continuation  de 
Young  Naturalist.  Vd.  ce  mot. 

Bulletin  de  la  Soc.  d'Hist.  nat.  de  Colniar,   Colmar,  1859,  in-8. 

Bulletino  délia  Societa  entomolog.  italiana,  Firenze,  1868,  in-8. 

Deutsche  entomolog.  Zeitschrift,  Berlin,  1880,  continuation  de 
Entomolog.  Zeitschrift. 

Entomological  Magazine,  edit.  by  Nevvmann,  llaliday,  Walker, 
etc.,  London,  1833. 

Entomologische  Monats  Blatter,  herausgeg.  von  Kraatz,  Berlin, 
1876. 

Entomologische  Nachrichten,  herausgeg.  von  Katler  und 
Karsch,  1875. 

Entomologische  Zeitschrift,  Berlin,  1857-1874;  continuée  sous 
le  titre  de  Berliner  ent.  Zeit.,  de  1875-1880,  puis  sous  celui 
de  Deutsche  ent.  Zeit. 

Entomologische  Zeitschrift,  rcdig.  von  Euchler,  Redlich,  etc., 
Guben,  1888,  in-L 

Entomologisches  Jahrbuch,  herausgeg.  von  Krancher,  1892, 
in-8,  avec  pi. 

Entomologisk  Tidskrifl.  Journal  Soc.  eut.  Stockholm,  rédigé 
par  Ch.  Aurivillius,  Stockholm,  1880,  in-8,  nombr.  pi.  color. 
et  noires. 

Entomologist  (The),  edit.  by  Newman,  Carrington  and  South, 
London,  1810,  in  8. 

Entomologistes  monthly  Magazine,  conduct.  by  Barrett,  Saun- 
ders,  etc.,  London,  1864,  in  8. 

(i)  f.a  plupart  de  ces  Revues  el  P.ériodiques  paraissant  encore  ncluellemcor, 
nous  ne  donnons  qu'une  date,  celle  de  la  fondalion. 


—  LU  — 

Entomologisf  s  Record  and  Journal  of  Variation  (The).  EdiL  by 
Tutl,  London,  1890. 

Feuille  des  Jeunes   Naturalistes  (La),  fondée  à  Mulhouse  en 
1870,  Paris,  in  8. 

Horse    societatis    entomologicse    Rossicae,    Saint-Pétersbourg, 
1863,  in  8. 

Iris  oder  deutsche  entomolog.  Zeitschrift  Lepidopterol.,  Dres- 
den,  188i,  avec  noinbr.  pi.  color.  et  noires. 

Isis  (Oken)  oder  encyclopœd.  Zeitschrift  fur  Naturgeschichte, 
von  Oken,  Leipzig,  1817-1848,  in  i,  avec  nombr.  pi. 

Jahrbûcher  des   Nassauîschen   Vereins  fiir   Naturkunde,    he- 
rausgeg.  von  Pagenstecher,  Wiesbaden,  in-8,  1847. 

Jahresbericht  der  Wiener  entomologischen  (Lepidopt.),  Wien, 
1891,  in-8,  avec  pi,  color. 

Mémoires  de   la   Soc.    des   Sciences  nat.  de  Cannes,  Cannes, 
1870,  in-8. 

Miscellanea  entoniologica,  publié  par  Barthe,  Narbonne,  1890, 

in-8. 
Mittheilungen  der  Mûnchener  entomol.  Vereins,  Munich,  1877. 

Mittheilungeu   der  schwei/.erischen    entomologischen    Gesell- 
schaft,  Schaffhausen,  186o. 

Naturalista  siciliano  (II),  Palerme,  1881,  in  4. 

Naturaliste  (Le),  Paris,  1878,  in-4. 

Science -An  illustrât.  Journal,  Cambridge,  1883,  in  8,  avec  pi. 

Neubrandenburg-Archiv.  des  Vereins  der  Freunde  d.   Naturge- 
schichte in  Mecklenburg,  Neubr.  1847,  in  8. 

Rovartani  Lapok  (I)  Ungar.  Entomolog.  Zeitschrift,  herausgeg. 
von  Horvath,  Budapesth,  188i,  in  8,  avec  pi. 

Societas  entomologica,  gegrfindet  von  Fritz  Rûhl,  Zurich-Hot- 
lingen,  1886,  in  4. 

Société  entomologique  de  Belgique,  Bruxelles,  1868,  in-8. 

Stettiner  entomologische  Zeitung,  Stettin,  18iO. 

Tijdschrift  voor  Entomologie.   Soc.  ent.   des  Pays  Bas,  Haag., 
1858,  in-8,  nombr.  pi.  color.  et  noires. 

Transactions  of  the  enlomological  society  of  London,   London, 
183i,  in  8,  nombr.  pi.  color.  et  noires. 

Verhandlungen  der  Kais.  Kon.  Zoologisch-Bolanischen  Gesell- 
schaft  in  Wien,  Wien,  1851,  in-8. 

(1)  Celte  Revue  n'a  pas  paru  de  1887  1896. 


—    LUI    — 

Vortrage  des  Vereins  zur  Verbreitung  nalurwissenschaftlicher 
Kenntnisse  iii  Wien,  Wien,  1860,  in-8. 

Wiener  entomologische  Monatschrift,  redig.  von  Lederer  und 
Miller,  Wien,  1837,  8  vol.  in  8,  6â  pi. 

Wiener  entomologische  Zeitung,  herausg.  von  Reitter,  WachtI, 
etc.,  Wien,  1883J,  in-8. 

Young  Naturalist  (The),  direct.  J.-T.  Robson,  London,  1879, 
in  8,  devenu  depuis  1891  le  «  The  British  Naturalist.  » 

Zeitschrift  fur  Entomologie  (Illustrierte),  herausgeg.  von  Ve- 
rein  fiir  schlesische  Insektenkunde  zu  Breslau,  Breslau, 
1847,  in-8. 

Zoologischer  Anzeiger,  herausgeg.  von  Prof.  J.  V.  Carus, 
Leipzig,  1877,  in  8. 


III.  —  Catalogues  locaux  se  rapportant  à  la  France 
et  rangés  par  noms  d'auteurs 

André  (E.).  —  Catalogue  analyt.  et  raisonné  des  Lépidoptères 
de  Saône  et-Loire,  Autun  :  Rhopalocères,  1902,  in  8,  8'2  p. 
et  7  pi.  n.  ;  Sphinges  et  Bombyces,  1905,  in  8,  90  p.  et  5  pi.  n. 

Aubuisson  (D^;.  —  Catal.  des  Lépidopt.  de  la  Haute-Garonne, 
dans  Bul.  Soc.  Hist.  Nat.  Toulouse,  -i®  année,  II,  p.  1205-216. 

Aubuisson  (D').  —  Suppl.  au  Catal.  des  Lépid.  de  la  Haute- 
Garonne  (eodem  loco),  1885,  1 1  p. 

Bellier  de  la  Ghavignerie.  —  Liste  des  Lépid.  capturés  dans 
les  Pyrénées-Orientales,  dans  Bul.  Soc.  ent.  France,  1857. 

Bézier  (T.)  —  Catal.  raisonné  des  Lépid.  observés  en  Bretagne 
jusqu'en  1881  Vd.  GrifBth. 

Bonjour  (D'  Sam.)  —  Faune  lépidoptérol.  de  la  Loire-Infé- 
rieure, dans  Bul.  Soc.  se.  nat.  Ouest,  Nantes,  1897,  VII, 
p.  161-263. 

Bruand.  —  Catal.  systém.  et  synon.  des  Lépid.  du  Doubs,  Be- 
sançon, 18i5,  in- 4. 

Buckmaster.  —  Spring  Lepidoptera  at  Hyères  in  1897,  dans 
Ent.  Record,  1897,  p.  303-304. 

Cantener.  —  Catal.  des  Lépid.  du  dép.  du  Var,  Paris,  1833, 
in-8,  -28  p. 

Cantener.  —  Hist.  nat.  des  Rhopalocères  du  Haut  et  Bas-Rhin, 
Moselle,  Meurthe  et  Vosges,  Paris,  1834,  in  8,  166  p.  et  38 
pi.  color. 


—  uv  — 

Caradja.  —  Beitrag  zur  Kenntn.  der  Grosz-Schinetterl.  des 
dép.  Haute-Garonne,  dans  Deutsche  Ent.  Zeit.  1893,  85  p. 

Garpentier.  —  Contributions  à  la  faune  locale  (Amiens),  Lé- 
pidoptères, dans  Bul.  Soc.  linnéenne  du  nord  de  la  France, 
Amiens,  1892,  no  -238,  p.  54  60. 

Cheux  (A.).  —  Liste  des  Lépid.  RbopaL  de  Maine-et-Loire, 
dans  Bul.  Soc.  se.  nat.  Ouest,  Nantes,  1895,  p.  4l3-il5. 

Chevillon.  —  Liste  des  Lépid.  récoltés  aux  environs  de  Blois, 
dans  Bul.  Soc.  hist.  nat.  Loir  et-Cher,  188i,  p.  '24-35  et  1885, 
p.  54-64. 

Chopard.  —  Capture  de  Lépid.  aux  environs  de  Paris,  dans 
An.  Levallois,  1903,  p.  io-i^. 

Cnookaert.  —  Catal.  des  Lépid.  du  xMans  et  des  environs 
(Rhopalocères\  dans  Bul.  Soc.  agricult.,  se.  et  arts  Sarthe, 
1885,  p.  85-108. 

Constant.  —  Catal.  des  Lépid.  du  dép.  de  Saône  et-Loire, 
Autun,  1866,  in  8,  368  p.,  dont  i\H  pour  les  Macros. 

Dehermann-Roy.  —  Calai,  raisonné  des  Lépid.  du  départe- 
ment de  la  Loire-inférieure,  Nantes,  1887,  in  8,  95  p. 

Dujardin.  —  Catal.  des  Lépid.  des  environs  d'Amiens,  dans 
Soc.  linnéenne  Nord  France,  Abbeville,  1840,  p.  85-106. 

Dupont  (L.).  —  Catal.  des  Lépid.  des  environs  de  Pont-de- 
l'Arche  (Eure),  Rouen,  1903,  in-8,  1^7  p.  dont  99  pour  les 
Macros. 

El'wes.  —  Butterflies  of  the  french  Pyrénées,  dans  Trans- 
actions of  the  entomological  Society  of  London,  1887. 

FauyeL  —  Les  Lépid.  du  Calvados,  Paris,  1863,  in  4. 

Foucart  (Alf.).  —  Catal.  uiéthod.  et  raison,  des  Lépid.  des 
environs  de  Douai,  dans  Mém.  Soc.  agricult.  se.  et  arts 
Douai,  1875,  p.  499-567. 

Foulquier  (G.).  —  Catal.  raisonné  des  Lépid.  (Rbopalocères) 
des  Bouches-du  Rhône,  Marseille,  1899,  in- 1:2,  16  p. 

Frionnet  (C).  —  Chenilles  de  Macrolépid.  de  la  Haute  Marne, 
dans  F.  d.  J.  N.,  1901- 190-2,  47  p. 

Graslin  (de).  —  Lépid.  des  Pyrénées  Orientales,  dans  An, 
Soc.  ent.  France,  1863,  p.  :297-364. 

GrifiBlth  (W.).  —  Catal.  raisonné  des  Lépid.  observés  en  Bre- 
tagne jusqu'en  1882,  Rennes,  1902,  in-8. 

Guenée  (Ach.).  —  Statistique  scientifique  d'Eure-et-Loir 
(Lénidoptères),  Chartres,  1867,  in-8,  !298  p.  dont  245  pour 
les  Macros. 


Guillemot.  —  Catal.  des  Lépid.  du  dép.  du  Puy-de-Dôme, 
Clermoiit-Ferrand,  I85i,  iii-8. 

Guillemot.  —  Viugt-ciiiq  jours  déchusse  aux  Lépid.  à  Bar- 
celonnette  et  à  Larche,  Clermont  Ferrand,  1856,  in-8,  44  p. 

Harcourt-Bath.  —  Among  the  spriiig  Bulterflies  in  the 
Ardennes,  dans  the  Enlomoi.,  1896,  p.  !2-26-:2-29.  ; 

Hette.  —  Observations  sur  le  Catalogue  des  Lép.  du  dép.  du 
Nord,  dans  Bul.  scient,  hist.  et  lit.  du  dép.  du  Nord,  Lille, 
1873,  p.  1-27-133. 

Hinclhiff  (Miss  K.  M.).  —  Springcollecting  at  Biarritz,  dans 
TheBrit.  Natur.,  1882,  p.  188-192. 

Jourdheuille  (C.  ).—  Catal.  des  Lépid.  du  dép.  de  l'Aube,  Troyes, 
1883,  in-8,  !228  p.,  dont  124  pour  les  Macros. 

Jourdheuille  (C).  —  Suppl.  au  calai,  des  Lépid.  de  l'Aube, 
Troyes,  1889,  in  8,  61  p. 

Larralde  (Martin).  —  Catal.  des  Lépid.  des  Basses-Pyrénées, 
Bayonne,  1895,  in-8. 

Lauzanne  (H.  de).  —  Catal.  des  Lépid.  des  environs  de 
Morlaix,  dans  Bul.  soc.  él.  scient.  Finistère,  Morlaix,  1885, 
p.  62  66. 

Lhotte.  —  Addenda  à  la  faune  des  Lép.  de  la  Seine  Inférieure, 
dans  Bul.  Soc.  des  Amis  des  Se.  nat.  de  Rouen,  Rouen  1877, 
p.  107-133. 

Lhotte.  —  1«r  Supplément,  ibid.  1879,  p.  117-132. 

—  2«  Supplément,  ibid.  1881,  p.  17-24. 

—  6^  Supplément,  ibid,  1890,  p.  63  70. 

—  Lépid.  nouveaux  pour  la  faune  de  la  Seine  Infé- 

rieure, ibid,  1883,  p.  2i7-250  et  1886,  p.  137-138. 

Mabille.  —  Lépid.  de  la  Corse,  Paris,  1866-1869,  in-8,  72  p. 
et  2  pi.  color. 

Macker  et  Fettig.  —  Suppl.  au  Catal.  des  Lépid.  d'Alsace, 
dans  Bul.  Soc.  H.  nat.  Colmar  :  1^^'  Suppl.,  1883-1885;  2« 
Suppl.,  1889-1890;  3«  Suppl.,  1891-1894  ;  4«  Suppl.,  1901- 
1902. 

Mann  (Jos.).  —  Die  Lepidopteren  gesammelt...  in  Corsika 
im  Jahre  1855,  Wien  1858,  in-8, 42  p.  dont  18  pour  les  Macros. 

Martin  (Ern.).  —  Catal.  des  Lépid.  trouvés  dans  les  Pyré- 
nées-Orientales par  les  membres  faisant  partie  de  l'excursion 
de  1862,  dans  Bul.  soc.  ent.  France,  1862. 

Martin  (R.).  —  Les  Lépidoptères  du  dép.  de  l'Indre,  dans 
Revue  d'Entomol.,  1888,  p.  26-56. 


—    LVl    — 

BliUière  (P.).  —  Calai,  raison,  des  Lépid.  des  Alpes  Maritimes, 
3  part.,  Paris,  1871  1875,  in-8,  415  p.  et  :2  pi.  color. 

Moutier  (Fr.).  —  Contribution  à  l'étude  des  Lépid.  du  Cal- 
vados, dans  Bul.  soc.  lin.  Normandie,  1902,  5®  série,  tome  YI, 
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Neuschild.  —  Fri'ihlingsfalter  des  Provence,  Leipzig,  1900, 
in-8. 

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dans  Mém.  Soc.  nationale  de  Se.  naturelles  et  mathém.  de 
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Norguet  (A.  de).  —  Catal.  méthod.  et  raisonné  des  Lép.  des 
environs  de  Douai  par  M.  Foucart,  dans  Bul.  scient.,  hist.  et 
lit.  du  dép.  du  Nord,  Lille,  1875,  p.  :23o-238. 

Oberthûr  (Ch.).  —  Catal.  des  Lépid.  du  dép.  d'IUe-et- 
Vilaine  (1^®  p.  Diurnes),  dans  Mém.  se.  phys.  et  nat.,  llle-et- 
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Oberthûr  (Ch.).  —  Résultat  des  chasses  dans  les  Pyrénées- 
Orientales,  dans  Bul.  Soc.  ent.  fr.,  1882,  p.  CL  et  suiv. 

Oberthûr  (Ch.).  —  Résultat  des  chasses  d'été  dans  les  Pyré- 
nées-Orientales et  les  Hautes  Pyrénées  (loco  cit.),  1890,  page 
CLXXXVI  et  suiv. 

Paux  (P.)  —  Les  Lépid.  du  dép.  du  Nord,  dans  Bul.  scient. 
Fr.  et  Belg.,  1001,  in-8,  -263  p.  dont  170  pour  les  Macros. 

Peyerimhoff  (de).  —  Catal.  des  Lépid.  d'Alsace,  il^  édit., 
revue  et  coordonnée  par  le  D^  Mackcr,  tome  1  (Macros),  Col- 
mar  1880,  in-8,  168  p. 

Pierret.  —  Observations  faites  pendant  les  mois  de  Juillet  et 
Août  I8i8  sur  les  Lépid.  qui  se  trouvent  aux  environs  de 
Gavarnie,  dans  Bul.  Soc.  eut.  Fr.,  18i8. 

Pinard  (l).  —  Les  papillons  de  l'Oise,  Beauvais  I8i7,  in-i. 

Rambur.  —  Catal.  des  Lépid.  de  Corse,  "1  part.,  Paris,  1835, 
in  8,  106  p.  et  5  pi.  color. 

Régnier.  —  Catal.  des  Lépid.  de  Provence,  Aix,  1899,  in  12, 
77  p.,  dont  41  pour  les  Macros. 

(i).  —  Un  certain  nombre  d'espèces  nommées  dans  ce  calalogue  sonl  accom- 
pagnées d'un  ?  ;  ce  sonl  celles  que  l'inard  n'a  pas  rencontrées  dans  l'Oise, 
mais  dont  il  y  soupçonnait  l'existence.  Nous  ne  les  avons  pas  mentionnées 
dans  notre  travail. 


—    LVII    — 

Roger.  —  Lépid.  des  environs  de  Bordeaux,  dans  Actes  Soc. 
lin.  Bordeaux,  1838,  p.  -223-238. 

Roi  (Le).  —  Calai,  des  Lépid.  dudép.  du  Nord,  Lille,'  187 i,  in-8. 

Rondou  (P.).  —  Catal.  des  Lépid.  des  Pyrénées,  dans  Actes 
Soc.  lin.  Bordeaux,  1902,  in-8. 

Ro'wland-Bro'wn.  —  A  trip  lo  Corsica  and  Ihe  Alpes  Mari- 
limes,  dans  Ent.  Record,  1903,  p.  277. 

Sand  (M.).  —  Catal.  raison,  des  Lépid.  du  Berry  et  de  l'Au- 
vergne, Paris,  1879,  in-8,  207  p.,  dont  1 15  pour  les  Macros. 

Selys-Longchamps  (de).  —  Liste  des  Lépid.  capturés  dans 
les  Pyrénées  en  1857,  dans  Bul.  Soc.  ent.  France,  1858. 

Sheldon.  —  Lepidoptera  al  Pont  du-Gard  and  Digne,  dans 
Ent.  Record,  1903,  p.  193-196. 

Siepi  (Dr  P.).  —  Catal.  raisonné  des  Lépid.  du  dép.  des  Bou- 
ches-du  Rhône,  Marseille,  1905,  in-i,  136  p. 

Struve  (Oscar).  —  Drei  Sommer  in  den  Pyrenœen,  dans  Stel. 
Ent.  Zeit.,  Stettin,  1882,  p.  393  et  410. 

Trimoulet.  —  Catal.  des  Lépid.  du  dép.  de  la  Gironde,  dans 
Soc.  lin.  Bordeaux,  1858,  XXII,  p.  15-71. 

Tutt  (J.-W.).  — A  Day's  Entomologizing  in  the  Paris  Envi- 
rons (Bagneux),  dans  Ent.  Record,  1893,  p.  238-2 tO. 

Tutt  (J.-W.).  —  Above  Lake  Bourget,  ibid.,  1895,  p.  169- 
172. 

Tutt  (J.-W.).  —  Contributions  to  the  Fauna  of  the  Dauphiné 
Alps,  ibid.,  1896,  p.  253  et  suiv. 

Tutt  (J.-W.).  —  The  Rhopalocera  found  in  the  Basses-Alpes 
(Digne),  in  April,  ibid.,  1897,  p.  221-226. 

Tutt  (J.-W.).  —  Lepidoptera  in  Haute  Savoie,  ibid.,  1902, 
p.  226-229  (Annecy,  Chavoire),  et  p.  253-257  (Mégève). 

Tutt  (J.-W.).  Lepidoptera  of  Provence,  ibid.,  1903,  p.  139  142 
(Hyères),  et  p.  205-210  (Grasse,  Morrans  Sartoux,  Pegomas, 
Auribeau).  . 

Tutt  (J.-W.).  —  The  Lepidoptera  of  Chamonix  Lavaucher, 
Monlauvert,  moraines  of  the  Mer  de  Glace,  ibid.,  1904, 
p.  34-37. 

Viret  (G.).  —  Les  Lépid.  du  dép.  de  la  Seine-Inférieure,  dans 
Soc.  Amis  se.  nat.  Rouen,  1874,  p.  3l-6i,  et  1876,  p.  35-124. 


—  Lvrii  — 


CATALOGUES    CLASSÉS    PAR    DÉPARTEMENTS 


Allier De  Peyerlmhoff.   ^ 

Alpes(H.etB.)  (iulllemot,  Tutt. 

Alpes-Marlt..  MUlière. 

Alsace De  Peyerimboff,Mac- 

ker  el  Fellig. 

Ardennes  . . .  Harcourt-Ralh. 

Aube lourdheulile. 

Auvergne  . . .  Sand. 

Bouches  du-El.  Foulquier. 

Bretagne  ....  Ghftiih,  Bêzier,  Qberthar. 

Calvados ....  Fauvel,  Moulier. 

Cantal Sand. 

Cher Sand. 

Corse Rambur,    Mabille,    Mann, 

Rowland-Brown. 

Creuse Sand. 

Doubs Bruand. 

Kure Dupont. 

Eure  et- Loir.  Guenée. 

Finistère ....  Lausanne . 

Garonne  (H'")  D'Aubuisson,  Caradja 

Gironde Hoger,  Trimoulet. 

llle-et-Vil. .  .  Griffiih.Oberthûr.Breigna. 

Indre Sand,  II.  Martin. 

Isère Tutt. 

Loire-Infé"..  Dehfrmanu-Roy,  Bonjour. 

Loir-et-Cher  Chevillon. 


Loi Tarel. 

Maine-el-L.  .     Cheux. 

Manche Nicollet. 

Marne  (H'°)..      Frionnet. 

Mcurlhe Cantener. 

Morbihan  ...     Griffith. 

Moselle Cantener. 

Nord Ilelle.  Norguel,     Le 

Roi,Foucarl,I^BUx. 

Oise Pinard. 

Provence Régnier,   Guillemot, 

Neuschiid. 

Puy-de-Dôme     Guillemot,  Sand. 

Pyrénées  (H'*'  el  B*"  el  Pyr.-Or.î: 
Bellier  de  la  Chavignerle,  de 
Grasiin,  Obertliûr,  Selys-Long- 
champs,  K.  Marlin,  Pierret, 
|{ondou,  Slruve,  Flwes,  Hln- 
clhlff. 

Saône-et-Ii.  .     Constant,    André. 

Sarllie Knockaert . 

Savoie Tutt. 

Seine Chopard,  Tutt. 

Seine- Infér".     Viret,  Lhotle. 

Somme Carpenlier,  Dujnrdin 

Var Canlener.Buckmasler.TuU. 

Vosges Canlener. 


—   LIX 


ABRÉVIATIONS    DES    NOMS    D'AUTEURS 


Acerb. 
Alb.  .. 
Alpli.. 
And  .. 
Assm  . 
Asz... . 
Aud. . . 
Auriv. 
Aust  . . 

|{ 

Bar.... 
Barl. . . 
Bdv... 
Bell... 
Ber.... 
Berg... 
Berl... 
Bgslr.  . 
B.  H.  . 
UWh  . . 

Bkh... 
Blancli 
Boh... 
Bon... 
Bonel  . 
Bork.  . 
Bot  . . . 
Br  . . . . 
Brd... 
Brahm. 
Branls. 
Brebm. 
Brem.  . 
Brgslr . 
Broni  . 
BQck.. 
Butl... 
Calb  . . 
Cap . . . 
Chrét  . 
Chr... 
Christ. 
Clk.  .. 
Const. 
C()s .  . . 
Cosm  . 
Cr  . . . . 
Curo . . 
Curt.  . 


Acerbi. 

Albin. 

Alplierakl. 

André. 

Assmann. 

AszniusK. 

Audrain. 

.Aurivillius. 

Auslant. 

Boisduval. 

Barrelt. 

Bartel. 

lioisduval. 

Iteiliei'de  la  Ciiavigiiciie. 

Berce. 

Bergstrœsser. 

Berliey. 

Bergstrœsser. 

Berge  et  ileinemann. 

Bleberstein. 

Bignell. 

Borkbausen. 

Blanchard. 

Bohemann. 

Ch.  Bonaparle. 

Bonelli. 

Borkhausen. 

Bottin-Desilles. 

Bremer. 

Jîruand. 

Brahm. 

Brants. 

Brehm. 

Bremer . 

Bergstrœsser. 

Bromilow. 

Bûckler. 

Butler. 

Calberla. 

Ca  pieux. 

Chrétien. 

Christoph. 

Christoph. 

Clerck . 

Constant . 

Costa . 

Cosmovici. 

Cramer. 

Curo. 

Curtis. 


Cyr... 
Daim.  . 
Oan... 
Dard.  . 
Daub.. 
Dbd... 
Depr. . 
Dev.  . . 

Dgl.  .. 
Don... 
Donz . . 
Dorf .  . 
Dr  . . . 
Drap.  . 
Dum.  . 
Dup. . . 
Kdw. . . 
Kib.  .. 
Engr.  . 
Ksp .  . . 
Kv . . . . 
Fab... 
Fal  . . . 
Feislh. 
Fisoh.. 
Fleisch 
Flet.  . . 
Forst.  . 
Fr.  ... 
F.  R.. 
Frey  . . 

Fri 

Frlsch . 
Frlw.  . 
Frr.  .. 
Frœl . . 
Fucbs. 
Fues.  . 
F.  W. 

G 

Gart... 
Gauck. 
Ge.  ... 
(îeof.  . 
Germ. . 
Gern. . 
Gernig, 
Gii.  ... 
G  for  .. 
Gleisz. 


Cyrille. 

Dalmann. 

Dannhel. 

Dardouin. 

Daub. 

Doubleday. 

Deprunner. 

Devilliers. 

Douglas. 

DoQovan. 

Donzel . 

Dorfmeistcr. 

Drury. 

Draparnaud. 

Dujnéril. 

Duponchel. 

Fdwards. 

Kibisch . 

Kngramelle. 

Fsper. 

Eversmann. 

Fabricius. 

Faliou . 

Feisthamel. 

Fischer. 

I^'leischmann. 

Fletcher. 

Forstero. 

Frey. 

Fischer  de  Bœslerstam 

Freyer. 

F  r  ion  ne  t. 

Frisch . 

Friwaldszky. 

Freyer . 

Frœllch. 

Fuchs. 

Fuessly. 

Fischer  de  Waldheim. 

G  ras  lin. 

Gartner. 

(iauckler. 

Gêné. 

Geoffroy. 

(jîermar. 

Gerner. 

Gernig. 

(ullmer. 

(ilorna. 

Gleiszner. 


—    LX   — 


Gn 

Guenée. 

Kollm . . . 

God 

Godard. 

Kret 

Gœze 

Gœze. 

Krod.... 

Goos.  . . . 

Goossens. 

Kùhl .... 

Goss  .... 

Goss. 

L 

Gra 

Graells. 

Lah 

Grasl.... 

Grasiin  (de). 

I.ambil .  . 

Grieb  ... 

Griebel. 

I.ang 

Grif 

Grlfiilh. 

l.asp 

Grosz  . . . 

Grosz-Sleyr. 

Lat...... 

Grusz  . . . 

Grusz. 

Ld 

Gss 

Goossens. 

Led 

Gue 

Guenée. 

Lef 

Haase 

Haase. 

Lepecli . . 

Hab 

Habich. 

Lcw 

Har 

Harrls. 

Lleb  .... 

Hatcli.  .. 

Halchett. 

Lj 

Haw 

Haworth. 

Luc 

Hawes. .. 

Hawes. 

Mab 

Hb 

Hûbner. 

Mail 

Hbsl.  ... 

Herbst. 

Marsh... 

Heeg.  ... 

Heeger. 

Mari.  ... 

Hein 

Heinemann. 

M.-D.... 

Hel 

Hellins. 

Meig.  ... 

Her 

Herlng. 

Mieg.... 

Herbst. . . 

Herbst. 

Mén 

Hey 

Heyne. 

Mer 

Heyd.... 

Heyden. 

Meiz.  ... 

Hew 

Hewilson. 

MU 

H.G.... 

Hûbner  et  Gcyer. 

Mn 

Himmtg  . 

Himmighofen. 

Morr 

Hof 

Hofner. 

Mory 

Hofm.  .. 

Hofmann. 

Mail 

Hofmsff. . 

Hoiîmanseg. 

Mfis 

Hoh 

Ilohenwartli. 

Nat 

Holm.... 

Holmgren. 

New 

Horm 

Hormuzakl. 

Nick 

Horn 

Hornig. 

Noick.... 

H.S.... 

Herricli-Schœffer. 

Nord.... 

Hufn.,.. 

Hufnagci. 

Now 

Hum. . . . 

Hummel. 

0 

Humph. . 

Humphrey. 

Ob 

Hw.    ... 

Haworth. 

Ochs 

Il 

llllger. 

Osb 

Jet 

.letter. 

Pabst.... 

Joan.  .. . 

.loannis  (de). 

Pack 

K 

Kirby. 

Pal 

Kef 

Keferslcln. 

Panz .... 

Kind 

Kindermann. 

Par 

Kir 

Kirby. 

Pas 

Klee 

Kleemann. 

Payk.... 

KI,.K.... 

Klug. 

Pet 

Kn 

Knoch. 

Peyer 

Kol 

Kollar. 

Pler 

KoIImorgeD. 

Krelschmar. 

Krodel. 

Kûhlweln. 

Linné. 

Laharpe. 

Lamblllion. 

Lang. 

Laspeyres. 

Latreltle. 

Lederer. 

Lederer . 

Lefebvre. 

Lepechin. 

Lewln . 

Llebmann. 

Ljung. 

Lucas. 

Mabllle. 

Maillard. 

Marsbam. 

Martorell. 

Meyer-Dûrr. 

Meïgen. 

M  léger. 

Ménetrles. 

Merrin. 

Melzner. 

Minière. 

Mann. 

Morrlsson. 

Mory. 

Mûller. 

MûssehI. 

Naturfescher. 

Newmann. 

Nlckerl. 

Noicken . 

Nordmann. 

Nowickl. 

Oohsenhelmer. 

Oberlhûr. 

Ochsenhelmer. 

Osbeck. 

Pabst. 

Packard. 

Pallas. 

Panzer. 

Parreyss . 

Passerlnl. 

Paykul. 

Petagna. 

Peyerlmhoff  (De) 

Plerrct. 


—    LXl    — 


Pli.... 
Poda . . 
Por.  .. 
Pouj.  . 
Poul . 
Praun  , 
Ppilt  . 

PPUD  .  .  . 

Pûng.. 
Quœd. . 
Qiiens. 

W 

Hag... 
liainb . 
Hatz. . . 
Rbp... 
Iteb... 
Relz. . . 
Heul.  . 
H. -H.. 
Hœs . . . 
Rœssl  . 
Hos.  .. 
HoU... 
Koug. . 
Rst.... 
Sand.  . 
Scli .  . . 
Schiff.. 
Schl... 
Schhim. 
Schmtd . 
Sclin  . . 
Schœf . 
Sclîoy . 
Schrk . 
Schw. 
Scop  . . 
Sorib. 
Sciid . 
Seeb. 
Sel... 
Sél. . . 
Sepp . 
Sich.. 
«leg  . 
Siep. . 
Sig. . . 
Silb.. 


Piller. 

SIev 

Poda. 

Sod 

Ponltt. 

Som 

Pou jade. 

Sp 

Poutton . 

Spang.  .. 

Praun. 

Spey.... 

PrlUwUz. 

Staud.  .  . 

Prunner. 

Sldgr 

Pûngeler. 

Stdfsz . . . 

Quœdvlleg. 

Slef 

Quensel. 

Sleph .  .  . 

Hambur. 

Sleud .  .  . 

Ragonot . 

Stgr 

Hambur. 

Slrœm  . . 

Ratzeburg. 

Sulz..... 

Hambur. 

S.  V.... 

Rebel. 

Relzlus. 

Sw 

Reuli. 

Tausch.  . 

Ruhl-Heyne. 

Tengsl. . . 

Rœsel. 

Tgsl 

Rœssler. 

Thnb.... 

Rossi. 

Thur.... 

Rottemburg. 

Tr 

Hougcmonl . 

ïrlm  .... 

Houasl. 

Urb 

Sandberg. 

View.... 

Schilde. 

VU 

Schiffermûller. 

Vog 

Schlœgep. 

Voll 

Schl  u  m  berger. 

W 

Schmid. 

Wag.  ... 

Schneider. 

Wal 

Schœffer. 

Walck . . . 

Schoyen. 

Wag.  ... 

Schrank. 

Wck.  ... 

Schwartz. 

Wrrn .  . . 

Scopoli. 

Wernb  . . 

Scriba. 

West.... 

Scudder. 

Wild.  ... 

Seebold . 

Wilk.... 

Sellon. 

VV.-V.  .. 

Sélys  (de) 

Sepp. 

Zck 

Sichel. 

Zel 

Siegel. 

Zet 

Siepl. 

Zlm 

Slgmnnd. 

Zinck.... 

Siibcrmann. 

Zn 

SIevogl. 

Sodof. 

Sommer. 

Spuler. 

Spangberg. 

Speyer. 

Slaudinger. 

Slaudinger. 

Slandfusz. 

Slefanelli. 

Stephens. 

Steudel. 

Slaudinger. 

Strœm . 

Sulzer. 

Syslemalisches  Verzeich- 
nisz  (Schiiïerinûller). 

Swinton. 

Tauscher. 

Tengstrœm . 

Tengstrœm . 

Thunberg. 

Thurau. 

Treilschke. 

ïrimen. 

Urban  (d'). 

Vieweg . 

Villers. 

Vogel. 

Voll. 

Wilde. 

Wagner. 

Wallengreen. 

Walckenaer. 

Wagner. 

Wocke. 

Werner. 

Wernb. 

Weslwood . 

Wilde. 

Wilkinson . 

Wiener  Yeizeichnisz  (Schiffer- 
mûller et  Denis). 

Zincken. 

Zeller. 

Zellerstedt. 

Zimmermann. 

Zincken . 

Zincken. 


LX!I   — 


ABRÉVIATIONS    ET    SIGNES    CONVENTIONNELS 


Ab Aberration. 

Acci.iJ Accidentel. 

An Année. 

A  ut Automnal. 

Bibl Bibliographie. 

Col.  ou  color.  Colorié. 

Ëc Ëcailleuse  (patle\ 

Est Estival. 

l'^x Exemplaire . 

Fig Figure. 

Il Haute. 

ibid Ibidem   (au   même 

endroit,  dans  le  même   ouvrage 

ou  la  même  revue). 

Invis Invisible  à  l'œil  nu. 

AC Assez  commun. 

C <'ommun. 

TC Très  commun . 

r: Est. 

N Nord. 

W Ouest. 

S Sud. 


Loc.  cit Loco  citato  k  l'en- 
droit cité  plus  haat  dans  la  description 
ou  plus  bas  dans  la  Bibiiograpbie 

Membr Membraneuse.  Paue. 

N Noir. 

CËst Estival. 

I*.  et  p Page. 

Par Parasite. 

V\ Planche. 

P.  p Pro  parle  («n  partie). 

Sup Supplément. 

ï Tome. 

Var Variété. 

Vd Voyez. 

Ver Vernal. 

Vol Volume. 

AR Assez  rare. 

Il Bare. 

TH Très  rare. 

! Très  probable. 

V Très  douteux  ou  inconau. 

* Visible  k  la  loupe  (D 

— è. 


Nota.    —    Les  dimensions   (longueur   et   largeur)   sont  évaluées  en 
centimètres. 


(1)  Dans  les  diagnnscs  et  la  description  dc.H  espèces,  nous  avons  écarté  k 
dessein  le&  instruments  donnant  un  trop  fort  grossissement.  On  se  contentera 
donc,  lorsqu'il  en  sera  besoin,  d'une  loupe  ordinaire  ou  d'un  simple  compte-fils 


TABLEAU   GÉNÉRAL 


NOTA.  —  Certaines  larves  de  Tenthredinidœ  ou  fausses  chenilles 
(Hyménoptères)  ressemblent  à  s'y  méprendre  à  celles  des  Lépidoptères. 
On  les  reconnaîtra  par  les  caractères  suivants  :  la  léte  de  ces  larves  ne 
porte  qu'un  œil  chaque  côté  et  les  pattes  membraneuses,  qui  peuvent 
être  au  nombre  de  0,  2,  12,  14  ou  16,  ne  sont  jamais  terminées  à  leur 
extrémité  par  une  couronne  de  crochets. 


4.  —  Chenille  à  16  pattes i 

—  Chenille  à  14  pattes  —  Bomhyces  ;  Nocluœ  ;  i  Geometrœ 

(Rumia).  XVIll®  Groupe  —  Cuspidatœ. 

—  Chenille  à  12  pattes  —  Nocluœ  ;  lieomeirœ  (Metrocampa 

et  Ellopia).  XX«  Groupe  —  Minores. 

—  Chenille  à  10  pattes  (I)  —  Geomelrœ. 

XX«  Groupe  —  Minores. 

2.  —  Pattes  membraneuses  également  développées .    .   *    .     3 

—  Pattes  membraneuses  inégalement  développées,  mais 

une  ou  plusieurs  paires  visiblement  plus  petites.    .    16 

3.  —  Chenille  à  corps  allongé,  cylindrique  (comme  on  se  la 

figure  d'ordinaire) 4 

—  Chenille  très  raccourcie  ou  allongée,  mais  dans  ce  cas 

de  forme  assez  singulière 14 


(1)  On  serait  leiilé,  &  première  vue,  de  mettre  dans  ce  groupe  une  Noc- 
tuelle, Thalpochares  sciluia  R.,  qui  a  les  pâlies  annles  réduites  à  leur  couronne  ; 
mais,  en  réalité,  elle  fait  partie  des  espèces  à  12  pattes.  Du  reste,  voici,  à 
l'usage  des  débutants  qui  pourraient  parfois  s'en  rapporter  seulement  aux  appa- 
rences, un  petit  tableau  capable  de  lever  toute  inceriitude  : 

i.   —  Chenille  n'ayant    que  6  pattes  bien  apparentes,  les  membraneuses  étant 
fort  peu  développées 2 

—  Chenille    sans  pattes    bien  apparentes,  ramassées  en  cloportes.  —  Yd. 

V"  Groupe  :  Onîsci formes- Bombyces  (Cochlidion  et  ileterogenea). 

2.  —  Chenille  dans  un  fourreau. —  Vd.  XV*  Groupe:  Saccophorœ. 

—  Chenille   libre,    ramassée    en    cloporte.  Yd.    V*  Groupe  :    Onisciforroes- 

Bombyccs  (Cochlidion  et  Heterogenea). 


-^  2  — 

4.  —  Corps  ni  vermifornie  ni  décoloré K 

—  Corps  vermiforme,  décoloré,  presque  toujours  avec  un 

écusson  sur  le  premier  anneau  et  des  trapézoïdaux  bien 
visibles.  Chenilles  vivant  le  plus  souvent  à  Tintérieur 
des  tiges  ou  dans  les  racines  —  Sphinges  ;  rares  Bom- 
byces  ;  Nocluœ.  Xll^  Groupe  —  Ver mif ormes. 

5.  —  Des  tentacules  rétractiles  derrière  la  tête  (i)  ou  une 

corne  sur  le  1  h  anneau  (i)  , 6 

—  Ni  tentacules  derrière  la  tète, ni  corne  sur  le  1 1^  anneau  7 


6.  —  Des  tentacules  rétractiles  derrière  la  tète  —  Rhopalocera, 

i^r  (înouPE  —  Tentaculatse. 

—  Une  corne  sur  le  1 1®  anneau  —  Sphinges. 

XU  Groupe  —  Caninculatae. 

7.  —  Corps  avec  un  ou  plusieurs  prolongements  charnus,  pyra 

m  ides,  bosses,  saillies  ou  boutons  —  Wiopalocera  ; 
Sphinges  (Chœrocampa  porcellus  et  Pterogon  proser- 
pina);  Bombyces;  Nociuœ,     XVl^'  Groupe  —  Erectae. 

—  Corps  sans  prolongements  ni  saillies  quelconques    .     8 

8.  —  Corps  couvert  d'épines  ou  de  poils,  mais  ceux  ci  géné- 

ralement épais  et  longs,  groupés  régulièrement  en 
étoiles,  verticilles,  etc.,  ou  non 9 

—  Corps  simplement  pubescent  (c'est  à  dire  à  nombreux 

poils  très  courts,  ou  à  poils  assez  longs,  mais  isolés, 
généralement  sur  des  points  verruqueux)  ou  glabre   1 1 

9.  —  Des  épines  qui  sont  directement  implantées  sur  la  peau, 

presque  toujours  rameuses  —  Wiopalocera,  i  Bombyces 

(Aglia  tau,  jeune);  /  Noctuœ  (CuculliaartemisiaiHufn.). 

V11I«  Groupe  —  Spinosœ. 

—  Pas  d'épines,  mais  simplement  des  poils 10 

10.  -  Poils  groupés  régulièrement  en  verticilles  (Verticillalœ) 
ou  en  étoiles  (SteUalœ)  —  Rares  Sp/iingides;  Bombyces; 
Noctuœ.  XVl«  Groupe  —  Verticillatœ 


(1)  Ce  caractère  n'est  généralement  visible  que  lorsque  l'animal  est  inquiété. 

(2)  Il  ne  faut  pas  confondre  la  corne  avec  une  pyramide  très  pointue  ou  avec 
une  épine. 


—  8  — 

—  PoiJs  groupés  irrégulièreraenl,  doDiiant  généralement 

au  corps  un  aspect  drapé  (parfois,  comme  chez  Acro- 
nycta  aceris,  ils  sont  placés  sur  des  verrues  et  sem- 
blent à  première  vue  verticillés)  —  i  Ithopaloceia 
(Aporia  cratœgi  L.)  ;  Bombi/ces  ;  rares  Noctuœ, 

II«  Groupe  —  Pannosao. 

11.  —  Corps  visiblement  pubescent,  à  poils  nombreux,  mais 

courts  —  Rhopalocera;  2  Bombyces  (Bryophila  mura- 
lis  et  Endrosa  aurita)  ;  1  Noctuœ  (Cucullia  santoli- 
me  R.).  111^  Groupe  —  Granulossa. 

—  Corps  non  visiblement  pubescent  ou  avec  des  poils, 

mais  ceux-ci  isolés  sur  les  points  trapézoïdaux  et 
généralement  courts i  â 

12.  —  Un  écusson  corné  sur  le  1®^  anneau  ou  des  points 

trapézoïdaux  sur  le  corps,  généralement  les  deux 
à  la  fois 13 

—  Ni  écusson,  ni  trapézoïdaux  bien  visibles. 

IVo  Groupe  —  Nudœ. 

13.  —  Un  écusson  corné  sur  le  I<^' anneau  (I).  Sphinges ;  quel- 

ques Bombyces;  iSociuœ,     Xni®  Groupe  —  ScutatfiB. 

—  Ecusson    nul  ou  très  effacé,    mais   trapézoïdaux   bien 

visibles  —  Rares  Sp^nnaes  ;  quelques  lionibyces  ; 
?i()ctnœ,  XIV®  Groupe  —  VerrucosSB. 

14.  —  Corps  en  forme  de  limace  ou  de  poisson,  c'est-à- 

dire  fortement  atténué  à  la  partie  postérieure,  le 
plus  souvent  avec  deux  pointes  caudales 15 

—  Corps  fortement  raccourci  et  aplati  en  forme  de  cloporte 

ou  décusson  —  Bhopaloceva  ;  Bombyces  (Cochlidion 
et  llelerogenea).  \^  Groupe  —  Onisciformes. 

—  Corps  renflé  au  milieu,  en  forme  de  fuseau,  générale- 

ment à  premier  anneau  étranglé  en  forme   de  cou 

—  Bhopalorera  ;  liombyces  (Lilhosia  et  Lophopleryx). 

X^'  Groupe  —  Tortriciformes. 

—  Corps  raccourci,  ordinairement  atténué  aux  deux  extré 

mités,  mais  cylindrique  et  non  aplati  en  cloporte  — 
/  Hhopalocem  (Nemeobius  lucina  L.)  ;  Sphinyex. 

Vl"  Groupe  —  Globulosaa. 


(I)  l^our    les    es{)èces  à  corps  vcrmirorme    et   décoloré.    V'd.    XII*  Groupe 
Vermiformes. 


—  Corps  très  singulier,   ne  pouvant  rentrer  dans  aucun 

de  ces  quatre  groupes  —  Quelques  Bombgcn. 

IXe  Groupe  ^  Furoulaa. 

15.  —  Tête  surmontée  de  :2-t  grandes  cornes  d'au  moins 
8  "V""  de  longueur  —  llhopalocera. 

VII®  Groupe  —  CornutaB. 

—  Tête  sans  cornes.  1X«  Groupe  —  Furculao. 

16*  —  Chenille  vivant  dans  un  fourreau.  Presque  toujours  un 
écusson  corné  bien  visible  sur  chacun  des  anneaux 
1-8.  Taille  petite,  atteignant  rarement  i  centimètres. 
—  Psi/chidœ.  XV«  Groupe  —  Saccophor». 

—  Chenille  libre,  sans  fourreau.  Très  souvent  des  prolon- 

gements  filamenteux  chaque  côté  du  ventre.  Taille 
épassant  4  cent.  —  Bombyces  (I)  (Exœreta  ulmi)  ; 
Noctuœ.  XIXo  Groupe  —  Fimbriatao. 


(I)  Les    chenilles    de    Bombyces,    que    l'on  pourrait    faire    rentrer  dans  ce 
groupe,  ayant  généralement  des  formes  bizarres,  Vd.  IX'  Groupe  :  FurculaB. 


RHOPALOGERA 


(1) 


TABLEAU    DES    G  HOU  l 'ES 

1.  —  Chenille  régulièrement  cylindrique  et  allongée,  comme 

ou  se  la  ligure  d'ordinaire i 

—  Chenille  très  raccourcie  ou  de  forme  assez  bizarre,  en 

poisson,  limace,  fuseau,  cloporte  ou  écusson.   ...  G 

2.  —  Des  tentacules  rétractiles  derrière  la  tête  ("2). 

1^^  Groupe  —  Tentaculatao 

—  Pas  de  tentacules  rétractiles  derrière  la  tête 3 

3.  —  Corps  avec  des  prolongements  tubuleux,  saillies  ou  bos- 

ses, le  plus  souvent  couverts  d'épines. 

Vlir^  Groupe  —  Spinosaa 

—  (^orps  sans  prolongements  tubuleux,  mais  parfois  sim- 

plement avec  des  épines  plus  ou  moins  rameuses.   .    i 

4.  —  Corps  couvert  d'épines  plus  ou  moins  rameuses,  ou  de 

poils  assez  longs  et  épais ;> 

—  Corps  simplement  pubescent,  c'est  à-dire  à  poils  courts, 

mais  visibles.  111'^  Groupe  —  Granulosaa 

—  Corps  glabre  ou  simplement  velouté,  rayé  longitudina- 

lenienl  ou  non.  iV«  Groupe  —  NudSB 

5.  —  \jQ  corps  est  couvert  d'épines  nombreuses  et  fortes,  di- 

rectement implantées  sur  la  peau. 

Vlll«  Groupe  —  Spinosao 

(1)  Toutes  les  chenilles  de  Rhopaiocères  ont  16  pâlies  bien  développées. 

(2;  Ce  cnraclpro  est  parfois  ]}cu  visible  à  première  vue  cbez  les  Tkaïs.  car 
il  peut  f^lre  masqué  pir  les  prulongements  l'bariiuiii  qui  couvrent  le  corps  des 
espèces  de  ce  genre. 


-  6  - 

—  Le  corps  porte  des  poils  nombreux,  de   diverses   lon- 

gueurs et  irrégulièrement  groupés,  ce  qui  lui  donne 
un  aspect  un  peu  drapé.  il®  Groupe  —  Pannosœ 

6.  —  Corps  pisciforme  ou  limaciforme,    c'est  à  dire  forte- 

ment atténué  à  la  partie  postérieure  (I) 7 

—  Corps  fusiforme,  c'est  à  dire  renflé  au   milieu,  avec  le 

1*'  anneau  étranglé  en  forme  de  cou  (excepté  Heterop- 
terus  morpheus)  et  presque  toujours  discolore  ou  ma- 
culé. X«  Groupe  —  Tortriciformes 

—  Corps  très  court,  atténué  aux  deux  extrémités,  le  plus 

souvent  en  cloporte  ou  en  écusson 9 

7.  —  Le  corps  est  terminé  par  deux  pointes  caudales  (i). 

Pas  de  tentacules  rétractiles  derrière  la  tête.    ...   8 

—  Le  corps  n'est  pas  terminé  par  deux  pointes  caudales. 

Des  tentacules  rétractiles  derrière  la  tête. 

l*=r  Groupe  —  Tentaculatœ 

8.  —  Tête  surmontée  de  ^  à  i  grandes  cornes. 

VIK  Groupe  —  Gornutae 

—  Tête  non  cornue.  IX®  Groupe  —  Furculae 

9.  —  Corps  en  cloporte  ou  en  écusson,    c'est-à-dire   aplati, 

très  court  et  très  large,  à  dos  anguleux  ou  convexe. 

V«  (moupE  —  Onisciformes 

—  Corps  court,  mais  cylindrique. 

Vl^'  Groupe  —  Globulosas 


(i-  Chez.  Cœuouymphn  tiphon  Rotl.,  le  corps  ressemble  plutôt  h  une  larve 
(le  Tenthrèâe. 

(2)  Chez  certaines  espèces*  ces  (mirites  sont  parfois  1res  rélrériea,  mais  le 
corps  n'alleinl  pus  7  iiiillimèlres  de  larfseiir  au  niveau  du  7*  anneau.  Au  con- 
traire, P.  podalirius,  qui  appartient  à  la  diagnose  suivante,  mesure  dans  celte 
région  au  moins  9  millim.  lorsqu'elle  a  atteint  toute  sa  taille. 


TABLEAU  HKS  GENRES,  ESPÈtlES  ET  VARIÉTÉS 


1er  Groupk    —    TENTACULAT>e 

1.  —  Corps  sans  émiiiences  ni  prolongements  charnus  (I)     :2 

—  Corps  avec  des  saillies,  éminenres  ou  prolongements 

tubuleux  p!us  ou  moins  poilus  ou  épineux  ('!).,     6 

2.  —  Corps  fortement  atténué  postérieurement,  limaciforme, 

finement  pubescent,  les  côtés  généralement  marqués 
de  lignes  obliques.  I .  —  Papilio  podalirius  L. 

—  Corps  allongé,  peu  ou  pas  atténué  postérieurement, 

toujours  sans  lignes  latérales  obliques 3 

3.  —  Corps  glabre,  de  teinte  verte  ou  jaune  verdâtre,  por- 

tant sur  chaque  anneau  une  bande  transversale 
noire  marquée  de  taches  rouges  ou  orangées.    .    .     4 

—  Corps  finement  pubescent,  au  moins  sur  les  côtés, 

d  un  beau  noir  ;  des  taches  latérales  orangées  pla 
cées  en  lignes  longitudinales o 

4.  —  Tête  verte,  à  4  traits  noirs  ;  :2®  anneau  généralement  à 

()  taches  orangées,  dont  i  sur  la  bande  noire,  les  deux 
autres  en  dehors  et  contiguës  ou  non  à  une  tache 
noire.  3.  —  l^apilio  machaon  L. 

—  Tête  noire  avec  le  A  vert  ou  jaune  et  une  tache  ou  un 

trait  jaune  sur  chaque  lobe  ;  t^  anneau  n'ayant  géné- 
ralement que  4  taches  orangées. 

il.  —  Papilio  alexanor  Esp. 

(1)  P.  hospiton  porte  des  saillies  Jaunes  aiguës,  mas  peu  nettes,  au  moins 
avant  la  3*  mue  ;  cependant  celles  qui  sont  sur  le  dos  des  anneaux  2  et  sur- 
tout 1 1  sont  plus  distinctes. 

(2)  La  chenille  de  P.  machaon,  lorsqu'elle  est  jeune,  possède  des  tubercules, 
mais  elle  est  no're  avec  des  épines  rouges  et  une  l»irge  fâche  pâle  sur  les  an- 
neaux 0  et  7  ou  cendré  bleudtre  avec  des  banJes  trunsverses  noires  marquées 
de  points  rouges. 


-  8  - 

5.  —  Anneaux  Bail  marqués  chaque  côté  de  3  taches  oran- 

ge placées  loDgitudiualeinent,  celle  du  milieu  plus 
petite;  anneaux  I  et  1^  n'ayant  ordinairement  que  i 
taches  chaque  côté.  8.  —  Parnassius  delius  Esp. 

—  Anneaux  Hall  marqués  seulement  de  i  taches,  le  1^' 

n'en  portant  qu'une.     9.  —  l'arncLssius  mnemosyne  L. 

6.  —  Le  corps  porte  des  prolongements  tubuleux  poilus. 

Robe  jaunâtre,  rougeâtre  ou  incarnat  paie.    ...     7 

—  Le  corps  ne  porte  pas  de  prolongements  tubuleux, 

mais,  seulement  des  saillies  arrondies  ou  aiguës  .    10 

7.  —  Dorsale  faite  d*une  bande  jaune  ou  de  i  rangs  de 

traits  noirs  longitudinaux.  Prolongements  jaunes 
ou  jaune  rougeàtre  à  poils  noirs 8 

—  Dorsale  nulle  ou  faite  d'une  bande  brune.  Prolonge- 

ments ordinairement  noirs,  au  moins  au  bout,  rare- 
ment en  entier  rougeàtres 0 

8.  —   Le  dos  porte  une  large  bande  jaune  bordée  chaque  côté 

par  un  rang  de  traits  longitudinaux  noirs.  Tète  jaune 
marquée  de  noir.  6.  —  TImîs  rumina  L. 

—  Le  dos  ne  porte  pas  de  large  bande  jaune  bordée  par 

des  traits  noirs.  Tête  noire  et  gris  verdâtre. 

0.  —  Thaïs  tar.  medesicastes  II. 

9.  —  Prolongements  tubuleux  à  poils  jaunâtres.  Lignes  ordi 

naires  nulles.  o.  —  TkaU  pohjxena  Ochs. 

—  Prolongements  tubuleux  ù  poils  noirs.  l<ne  bande  dor- 

sale brune  cl  un  lang  latéral  de  tuclies  noires; 

n.  —  Thau  car.  vassandrn  Hb. 

10.  —  Uobe  noir  velours,  à  saillies  bleu  d'acier.   Des  taches 
jaune  rouge  disposées  en  lignes  longitudinales. 

7.  —  Parnassius  apoUo  L. 

—  Robe  vert  cLiir  ù  lignes  noires    interrompues,  à  très 

petites  saillies  jaunâtres.  Dos  taches  jaune  orange  ou 
rouges  disposées  sur  un  rang  sous  dorsal  et  sur  un 
stigmatal.  4.  —  PapHio  liospiton  Gêné. 


Ile  Groupe     —     PANNOS>E 
Une  seule  espèce  :  Àporia  craUegi  L.  —  Vd.  HP  Gholpe  —  Granulosaa 


-  9  — 


III«  JGnovPE    —    GRANULOS>E 

1.  —  Corps  ramassé,  assez  court,  à  un  rang  sous-dorsal  de 

verrues  jaune  rouge  et  un  rang  de  traits  dorsaux  noirs  ; 
poils  bien  visibles.  8t).  —  Nemeohius  lucina  L. 

—  Corps   allongé,   sans   rang   sous  dorsal   de   verrues 

jaune  rouge,  mais  parfois  è  une  bande  sous  dorsale 
lauve i 

2.  T-  Corps  fortement  poilu,  comme  drapé,  à  une  large  bande 

sous-dorsale  fauve.  10.  —  Aporia  cratœgi  L. 

—  Corps  simplement  pu|)escent,  velouté  ou  subglabre, 

de  couleur  pâle,  sans  large   bande  sous-dorsale 
fauve 3 

8.  —  Corps  n'ayant  comme  ligne  que  la  stigmatale  (I)  qui 
est,  dans  quelques  espèces,  surélevée,  et  il  est  en 
général  très  finement  granulé,  chagriné  ou  atome 
de  noir 4 

—  Corps  ayant  dorsale  ou  sous  dorsale  (ou  les  deux  à 

la  fois),  avec  ou  sans  stigmatale,  et  presque  tou- 
jours à  taches  noires  bien  visibles .13 

4.  —   Stigmatale  surmontée  d'une  ligne  rouge  vif  ou  bor- 

dée inférieuremenl  de  noir 5 

—  Stigmatale  sans  ces  caractères 6 

5.  —  Stigmatale  surmontée  d'une  ligne  rouge  vif. 

itiK  —  Euchloe  tagU  Hb. 

—  Stigmatale  nettement  bordée  de  noir  à  la  partie  infé 

rieure.  !J3.  —  Collas  palœno  L. 

6.  —  Stigmatale  continue,  ou  à  peine  interrompue  aux 

incisions 7 

—  Stigmatale  faite  d'une  tache  jaune  sur  chaque  anneau. 

(^orps  vert  bleu  mat,  à  stigmates  brun  clair  bordés 
de  noir.  13.  —  Pieris  ergane  H.-G, 

7.  —  Stigmatale  jaune 8 

—  Stigmatale  blanche  ou  vert  très  pftle 9 

(1)  Parfoii  elle  n'est  faiie  que  de  taches  ou  fortement  interrompue. 


—  10  — 

8.  —  Corps  granulé  de  blanc  et  atome  de  noir,  à  incisions  eu 

général  bien  nettes.  li.. —  PievU  napi  L. 

—  Cotps  très  peu  ou  pas  granulé  de  blanc,  mais  simple- 

ment atome  de  noir.  30.  —  Leptidia  sinapis  L. 

9.  —  Corps  visiblement  pubescent,  très  finement  pointillé 

de  noir  (peu  parfois  chez  pA/comon<') 10 

—  Corps  peu  visiblement  pubescent,  très  finement  cha- 

griné de  noir.  Stigmates  vert  sombre 1:2 

10.  —  Corps  ayant  au  moins  o  mil.  de  largeur Il 

—  Corps  n'ayant  guère  au  plus  que  4  mil.  o  de  largeur. 

Stigmatale  continue,  blanche,  fondue  à  la  partie  su- 
périeure. 21.  —  ËuchJoe  cardamines  L. 

11.  —  Stigmates  noirs  placés  sur  une  tache  jaune. 

:24.  —  Colids  phicomone  Es  p. 

—  Stigmates  blancs,  finement  cerclés  de  noir. 

il.  —  dolias  myrmidone  Esp. 

12.  —  Sommet  de  la  tête  avec  un  amas  de  granulations.  Stig- 

matale blanche,  ordinairement  bien  nette.  Corps  vert, 
plutôt  bleuâtre  sur  le  dos. 

±\},  —  Gonepienjx  cleopatra  L. 

—  Sommet  de  la  tète  sans  amas  de  granulations.  Stigma- 

tale blanche  ou  vert  très  pâle,  au  moins  antérieure- 
ment. (]orps  simplement  vert. 

i8.  —  Gonepierycc  rhamni  L. 

13.  —  Au  moins  une  dorsale li 

—  Dorsale  nulle itî 

14.  —  Dorsale  blanche  ou  jaune lo 

—  Dorsale  vert  sombre.  Corps  alonié  de  noir it\ 

—  Dorsale  rouge,  bleue  ou   violette.   Stigmatale  blauche 

ou  rouge,  souvent  bleue  à  lu  partie  supérieure. 

J8.  —  Èitchloe  beliaCr, 

15.  —  Corps  avec  de  grosses  taches  noires,  au  moins  dans 

une  des  régions  dorsale  ou  sous-dorsale 16 

—  Corps  simplement  atome    de  noir,    rarement   avec 

quelques  atomes  un  peu  grands 19 


16.  —  Stigmates  blancs  ou  blanc  bleuâtre.  Taches  noires, 

généralement  de  grosseur  différente  et  placées 
plus  ou  moins  irrégulièrement,  non  réparties  sur 
un  rang  sous  dorsal 17 

—  Stigmates  noirs  ou  bruns.  Taches  noires   régulières  et 

placées  i  par  anneau  en  formant  sous-dorsale. 

87.  —  Libythea  ceUis  Fab. 

17.  —  Dorsale  unique,  jaune.   Tête  verdâtre  ou  bleuâtre, 

pointillée  ou  granulée  de  noir 18 

^—  Dorsale  double,  blanche,  parfois  tachée  de  jaune.  Tête 
gris  bleuâtre  bordée  de  jaune  ou  à  une  tache  jaune 
sur  les  côtés.  IS.  —  Pieris  cailidice  Esp. 

18.  —  Dorsale  large,  occupant  toute  la  région  du  dos.  Stigma- 

tale  faite  de  i  tacnes  noires  par  anneau,  ces  taches 
quelquefois  confluentes.  Tête  assez  luisante.  Taille 
2-6.  -iâ.  —  Euchloe  euphenoidcs  Stdgr. 

—  Dorsale  assez  étroite.  Stigmatale  jaune,  continue.  Tête 

généralement  mate.  Taille  3-4,  o. 

11.  —  PierU  brassicœ  L. 

19.  —  Dorsale  continue,  assez  fine,  jaune  ou  blanc  jaunâtre.  20 

—  Dorsale  ordinairement  nette  seulement  sur  les  4  ou  o 

premiers  anneaux,  blanche.  Stigmatale  continue, 
fondue  au  bord  supérieur. 

41.  —  Euchloe  cardamines  L. 

20.  -   Stigmates  blancs  cerclés  de  noir.   Stigmatale  plus  ou 

moins  continue  ou  faite  de  taches.  Long.  "l-S, 

14.  —  Vieris  rapœ  L. 

—  Stigmates  jaune    rouge.    Stigmatale  coupée   de  points 

rouges  ou  ponctuée  de  bleuâtre.  Lone.  3,  5-4. 

26.  —  Lolias  edusa  Fab. 

21.  —  Sligmatale  jaune,   le  plus  souvent  marquée  d'une  tache 

rougeâtre  sur  chaque  anneau. 

30.  —  Leptidia  sinapis  L. 

—  Stigmatale  blanche^  27.  —  Colias  myrmidone  Esp. 

22.  —  Sous-dorsale  blanche  surmontée  d'une  ligne  bleue 

ou  rouge  vif .  23 

—  Sous-dorsale  non  surmontée  d'une  ligne  bleue  ou 

rouge 24 


1 


—  12  — 

23.  —  Stigmatale  jaune,  sous-dorsale  surmontée  d*une  ligne 

bleue.  Entre  les  deux  lignes  se  trouve  un  rang  de 
points  noirs.  !2i.  —  Euchloe  euphenoides  L. 

—  Stigmatale  nulle.   Sous  dorsale  surmontée  d'une  ligne 

rouge  vif.  iU.  — -  Euchloe  tagU  Hb. 

24.  —  Tête  largement  marquée  de  jaune 23 

—  Tête  vert  sombre,  non  marquée  de  jaune,  mais  simple- 

ment granulée  ou  atomée  de  noir. 

ily,  —  Co/i(w  hyale  L. 

25.  —  Stigmates  blanc  bleuâtre.   Tête  gris  bleuâtre  entourée 

de  jaune  ou  à4ine  tache  latérale  jaune.  Sous  dorsale 
ordinairement  blanche,  parfois  marquée  de  jaune 
antérieurement.  15.  —  Pieris  cailidice  Esp. 

—  Stigmates  noirs.  Tète  vert  clair,  avec  l-û  traits  jaunes 

sur  les  côtés.  Sous-dorsale  jaune. 

IG.  — ■  IHeris  daplidice  L. 


I\>  Ghoipe.     -     NUD>E 

1.  —  Le  corps  ne  porte   comme  ligne  que  la  stigmatale, 

qui  est  parfois  surélevée 2 

—  Le  corps  porte  une  dorsale  ou  une  sous  dorsale,  sou- 

vent les  deux  à  la  fois,  avec  ou  sans  stigmatale, 
celte  dernière  ordinairement  marquée  de  taches 
ou  points  aurore 7 

2.  —  Stigmatale  non  bordée  de  noir  à  la  partie  inférieure.     3 

—  Stigmatale  bordée  de  noir  à  la  partie  inférieure. 

û*^,  —  CoUas  palœno  L. 

3.  —  Stigmatale  jaune,  continue 4 

—  Stigmatale  blanche  ou  vert  pâle 5 

4.  —  Corps  granulé  de  blanc  et  atome  de   noir,  à  incisions 

ordinairement  bien  nettes.  14.  —  Pieris  napi  L. 

—  Corps  peu  ou  pas  granulé  de  blanc,  simplement  atome 

de  noir.  H(L  —  Leptidia  sinapis  L. 

5.  —  Stigmates   noirs,   placés   sur  une  tache  jaune.    Corps 

très  fiiiement  pointillé  de  noir. 

2i.  —  Colias  phicomone  Esp. 


-  43  - 

—  Stigmates  vert  sombre.  Corps  finement  chagriné  de 

noirâtre 6 

6.  —  Sommet  de  la  tête  avec  un  amas  de  granulations. 

HiK  —  Gonepteryx  cleopalra  L. 

—  Sommet  de  la  tète  sans  amas  de  granulations. 

:2S.  —  Gonepteryx  rhamni  L. 

7.  —  Dorsale  vert  sombre.  80.  —  Leplidia  sinapis  L. 

—  Dorsale  pâle,  le  plus  souvent  jaune. 

05,  —  Collas  edusa  Fab. 


V  Groupe    —    ONISCIFORMES 

1.  —  Côtés  du  corps,  surtout  région  sous-dorsale,  marqués 

de  lignes  obliques "1 

—  Côtés  du  corps  sans  lignes  obliques 34 

2.  —  La  couleur  dominante  du  corps  est  le  vert  ou  un  de 

ses  tons  rompus 3 

—  La  couleur  du  corps  est  tout  autre,  jaune,   blanc 

jaune,  rouge  fauve,  etc.  (  I  ) ..*...   :23 

3.  —  Dorsale,  unique  ou  non,  mais  continue  ou  à  peine 

interrompue  aux  incisions 4 

—  Dorsale    fortement    interrompue,    faite    de    taches 

on  nure 19 

4.  —   Les  anneaux  o  a  8  ne  sont  pas  marqués  chaque  côté 

de  la  dorsale  de  taches  rouge  plus  ou  moins  sombre     «S 

—  Chacun  des  anneaux  ;»  à  8  porte  chaque  côté  de  la  dor- 

sale une  tache  rouge.  Tête  jaune  à  deux  points  noirs. 

Ht).  —  Thecla  pruni  L. 

5.  —  (^orps  à  pubescence  bien  nette 0 

—  Corps  d'aspect  plutôt  velouté 17 

6.  —  Dorsale  double,  jaune 7 

—  Dorsale  unique,  jamais  jaune 8 

(1;  Parfois,  inuis  très  rarement,  li  y    a    un   peu  de  vrrt.    mais   celle   teinte 
n'est  répartie  que  sur  de  petits  espaces  plus  ou  moins  isolés. 


-  14  — 

7.  —  Dorsales  élevées,  saillantes,  faisant  une  tache  triangu- 

laire sur  le  premier  anneau.  Stigmatale  nulle,  parfois 
remplacée  par  des  lignes  obliques. 

39.  —  Zephyrus  belulœ  L. 

—  Dorsales  ordinairement  non  saillantes,  très  écartées,  ne 

faisant    pas    de   tache    triangulaire    sur   le    premier 
anneau.  3o.  —  Tliecla  acacicB  Fab. 

8.  —  Dorsale  rouge  vineux  ou  brun  pourpre 9 

—  Dorsale  d'autre  couleur,  verte  ou  brune,  ces  teintes 

souvent  très  obscures,  noires II 

9.  —  Sligmatale   rouge   pourpre,    continue,    faisant   souvent 

tout  le  tour  du  corps.  Dorsale  brun  pourpre,   le  plus 
souvent  marquée  de  taches  noires. 

6t).  —  Lycœna  aslratche  Brgstr. 

—  Sligmatale  nulle  ou   rouge  vineux,   brun  rouge  ou 

jaune,   mais  alors   ne  faisant  jamais  tout  le  tour 
du  corps 10 

10.  —    Chevrons    sombres,    vert    foncé  ou  brun  noir.    Corps 

crête  sur  le  dos.       48.  —  Chrysophanus  dorilis  Hufn. 

—  Chevrons   clairs,  blanchâtres  ou  vert  jaunâtre.    Corps 

ordinairement  arrondi. 

ly^.  —  Lycœna  aryyroynomon  Brgstr. 

11.  —  Sligmatale  blanche  ou  jaune,  continue 12 

—  Sligmatale  rouge  vineux,  brun  rouge  ou  nulle  .    .    .16 

12.  —  Un   point  rosé  au    milieu  de   chaque  anneau   (parfois 

effacé).  Dorsale  vert  brun,   bordée   de  blanchâtre,  la 
sligmatale  bordée  de  rosé  à  la  partie  supérieure. 

o8.  —  Lycœna  orbilulus  Prun. 

—  Pas  de  point  rosé  au  milieu  de  chaque  anneau  .    .    .13 

13.  —  Dorsale  ne  coupant  pas  de  taches  triangulaires  jau- 

nes ou  claires 14 

—  Dorsale  vert  foncé,    coupant   des   taches   triangulaires 

jaunâtres.  Sligmatale  jaunâtre. 

43.  —  Chrysophanns  thevsamon  Esp. 

14.  —  Chevrons  plus  pâles  que  le  fond,  blancs  ou  verdâlres. 

Dorsale  vert  sombre  bordée  de  clair. 

64.  —  Lycœna  icarus  Rott. 


-  18  -^ 

—  Chevrons  plus  sombres  aue  le  fond,  brun,  gris  ou 

vert  obscur.  Dorsale  orainairenient  non  bordée.    .    io 

15.  —  Sous-dorsale   fine   continue,    verte.    Stigmatale    large, 

continue,  blanche.  80.  —  Lyccena  metanops  B. 

—  Sous-dorsale  nulle.  Stigmatale  jaune. 

48.  —  Chrysophanus  donlis  Hufn. 

16.  —  Stigmatale  rouge  vineux  ou  nulle. 

48.  -—  Chrysophanus  donlis  Hufn. 

—  Stigmatale  brun   rouge,   continue.    Dorsale   brun    noir 

coupant  des  taches  triangulaires. 

5/».  —  Lycœna  argyrognomon  Brgstr. 

17.  —  Dorsale  jaune  ou  vert  jaunâtre 18 

—  Dorsale  vert  sombre  ou  brun  rouge,  fine.  Un  rangsous- 

dorsai  de  taches  rouges.     77.  —  Lycœna  minima  Fues. 

18.  —  Stigmatale   jaune   blanchâtre,    continue.    Sous-dorsale 

jaune,   séparée   de  la  dorsale   par  des  trapézoïdaux 
jaunâtres  ou  rougeâtres.      i\û,  —  Thecla  spini  Schiff. 

—  Stigmatale  vert  clair.  Sous-dorsale  nulle  ;  pas  de  trapé- 

zoïdaux jaunes  ou  rougeâtres. 

49.  —  Lampides  bœlicus  L. 

19.  —  Dos  sans  rangées  de  fines  saillies  blanches   ....   iO 

—  Dos  avec  deux  rangs  de  fines  saillies  blanches. 

33.  —  Thecla  W.  album  Knoch. 

20.  —  Stigmatale  continue  ou  faite  de  taches 21 

—  Stigmatale  faite  d'un   rang  de  lignes  obliques,  très 

effacée  ou  nulle ^2 

21.  —  Corps  à  nubescence  bien  visible,   le  dos  marqué  d'un 

rang  ae   taches   triangulaires.   Stigmatale  continue, 
fine,  vert  sombre.  79.  —  Lycœna  cyllarus  Rott. 

—  Corps  à  pubescence  très  courte,  peu  ou  pas  visible.  Ordi- 

nairement pas  de  taches  triangulaires  sur  le  dos.  Stig- 
matale interrompue,  large.     74.  —  lycœna  iolas  Ochs, 

22.  —  Dorsale  rouge  violacé  ou  noire,  coupant  des  taches  trian 

gulaires. Corps  à  pubescence  bien  visible. Deux  boutons 
jaunes  sur  le  \\^  anneau.         52.  —  Lycœna  argus  L. 


-  16  - 

—  Dorsale  faite  d'un  rang  de  taches  jaunes  ou  vertes,  ou 

nulle.  Corps  à  pubescence  très  courte,  ordinairement 
peu  visible.  3i.  —  Thecla  ilicis  Esp. 

28.  —  Dorsale  continue  ou  subcontinue  (parfois  aussi  chez 

une  var.  de  ci/llarus) ii 

—  Dorsale  interrompue  ou  faite  de  taches,  très  rare- 

ment nulle M 

24.  —  Pubescence  généralement  bien  visible  (1) 1}\ 

-— 7  Pubescence  extrêmement  courte,  donnant  au  corps 
un  aspect  plutôt  velouté 31 

25.  —  Dorsale  bleuâtre  bordée  de  rose  chaque  côté,  puis  sui- 

vie de  brun  rouge  ou  de  violet  pourî)re. 

il.  —  Timior  ballus  F'àh, 

—  Dorsale  sans  ces  caractères :2G 

26.  —  Robe  rouge  pourpre,  carné,  fauve,  rouge  brun  ou 

violacé 27 

—  Robe  gris  sale  ou  gris  bleuâtre :29 

27.  —  Dorsale  noire  coupant  des  taches  en  triangle,  la  tache 

du  premier  anneau  blanc  jaunâtre.  (Chevrons  noirs  ou 
roux  sombre.  :)8.  —  Zepht/rus  quercus  \j, 

—  Dorsale  rouge  vineux  ;  dos  sans  taches  triangulaires.   58 

28.  —  Robe  rouge  pourpre  ou  jaune  rouge,  à  dorsale  et  stig- 

mntale  concolores,  mais  tranchant  généralement  peu 
sur  le  fond.  oO.  —  fMinpides  lelicanus  Lang. 

—  Robe  rouge  brun  ou  violacé,  la  dorsale  au  moins  bien 

nette.  48.  —  Chrysophanus  dorilis  Hufn. 

29.  —  Des  taches  triangulaires  pâles  coupées  par  une  dorsale 

brun  noir  ou  rouge  vineux.  Sligmatale  continue  brun 
rouge.  îiH.  —  Lycœna  anjyroynomon  Rrgstr. 

—  Pas  de  taches  triangulaires  blanchâtres  sur  le  dos.   3l> 

30.  —  Dorsale  rouge  vineux  plus  ou  moins  sombre.  Stigmalale 

rouge  vineux,  jaune  ou  nulle. 

48.  —  ChrysopJiajius  dorilis  Hufn. 

(1)  Ce  caract^^ro,  quoique    assez    consiant,    n'est    pas    luujours    salisfaisant  ; 
dans  le  doute,  on  essaiera  la  coupe  suivante. 


^  17  — 

—  Dorsale  verte,  assez  large.  Stigmatale  large,  continue, 

blanche.  80.  —  Lycœna  melanops  B. 

81.  —  Dorsale  large,  rouge.  Stigmatale  gris  brun,  cette  teinte 
souvent  violacée  ou  rougeâtre. 

49.  —  Lampides  bœticus  L. 

—  Dorsale  fine,  brun  rouge  sombre,   stigmatale  sombre, 

bordée  de  blanc.  77.  —  Lycœna  minima  Fues. 

32.  —  Pubescence  bien  visible.   Dorsale  presque  toujours 

rougeâtre  ou  violacée 33 

—  Pubescence  très  courte  ;  corps  d'aspect  velouté.  Dorsale 

noire.  7i.   —  Lycœna  iolas  Ochs, 

33.  —  Stigmatale  continue.  Chevrons  jaunâtres,  en   général 

bien  nets.  Dorsale  fine,  rougeâtre. 

79.  —  Lycœna  cyllarus  Rott.  Var, 

—  Stigmulale  nulle.  Chevrons  ordinairement  très  effacés 

ou  subnuls.  Dorsale  faite  de  taches  en  triangle.  Deux 
boutons  jaunes  sur  le  1 1®  anneau. 

5:2.  —  Ijycœna  aryus  L. 

34.  —  Corps  à  teinte  dominante  verte.       3o 

—  Corps  sans  teinte  verte,  le  plus  souvent  incarnat, 

brun  rouge  ou  jaune  brun 6^ 

35.  —  Corps  avec  deux  rangs  dorsaux  de  gros  bourgeons 

jaunes,  ou  marqué  de  nombreuses  taches  blanches.  36 

—  Corps  sans  ces  caractères 37 

36.  —  Deux  rangs  dorsaux  de  gros  bourgeons  jaunes. 

iû.  —  Chrysophfimis  tiryaureœ  L. 

—  De  nombreuses  taches  blanches  sur  fond  vert  brillant. 

4i.  —  Chrysophanus  dispar.  Ha^^^ 

37.  —  Un  rang  sous  dorsal  de  belles  taches  jaunes.    ...   38 

—  Pas  de  rang  sous-dorsal  de  belles  taches  jaunes.    .  39 

38.  —  Corps  vert  sombre  plus  ou  moins  môle  de. brun,  à  dor- 

sale gris  noir  et  stigmatale  blanche  ou  jaune. 

G6.  —  Lycœna  hylas  Esp. 

—  Corps  vert  à  dorsale  vert  sombre  ou  nulle  et  stigmatale 

continue,  jaune.  70.  —  Lycœna  corydon  Poda. 


—  18  - 

09.  —  Dorsale  continue  ou  subconttnue iO 

—  Dorsale  très  interrompue,  faite  de  taches  ou  nulle.   o7 

40.  —  Deux  dorsales 41 

—  Une  seule  dorsale 42 

41.  —  Les  deux  dorsales  sont  jaunes,  très   écartées.    Sous- 

dorsale  nulle.  Stigmatale  jaune. 

3o.  —  Thecla  acaciœ  Fab. 

—  Les  deux  dorsales  sont  brunes   ou   vert  foncé.   Sous- 

dorsale  et  stigmatale  brunes  ou  vert  sombre. 

46.   —    Chrysophanus  alciphron  Rott. 

42.  —  Corps  à  pubescence  assez  longue,  bien  visible  (par 

fois  veloutée  par  aberration) 43 

—  Corps  à  pubescence  très  courte,  d'aspect  velouté  .    .   53 

43.  —  Stigmatale  nulle 4i 

—  Stigmatale  non  nulle 4o 

44.  —  Dorsale  et  sous-dorsale  vert  souvent  sombre. 

51.  -—  Lycœna  avgiades  Pal. 

—  Dorsale  rouille.  Sous-dorsale  nulle. 

83.  —  Lycœna  avion  L. 

45.  —  Région  sous-dorsale  avec  des  dessins  (lignes,  taches 

on  points),  parfois  seulement  plus  pâle  que  le  reste 
du  corps,  mais  ce  pâle  bien  tranché  (qlielquefois 
aussi  chez  damon  et  arcas) 46 

—  Région  sous-dorsale  absolument  sans  dessins    ...   49 

46.  —  Dorsale  d'un  vert  plus  ou  moins  sombre 47 

—  Dorsale  de  toute  autre  couleur,  rouge,  brun  rouge, 

jaune,  etc.  Stigmates  blancs  ou  jaunâtres  ....    48 

47.  —  L^n  rang  sous  dorsal  de  taches  triangulaires  jaune  rouge. 

Dorsale  étroite.    Stigmatale  jaune,    bordée   de   noir 
inférieurement.  69.  —  Lyapna  beilargus  Rott. 

—  Pas  de  rang  sous-dorsal  de  taches  jaune  rouge,  mais  seu- 

lement la  région  plus  pâle  (rarement  une  sous-dorsale 
continue,  vert  sombre).  Dorsale  large  (I). 

73.  —  Lycœna  damon  Schiff.  et  8i,  arcas  Rott. 

(1)  La  murphologie  de  ces  deux  espèces  est  liés  uniforme  e(  il  n'existe  guère 
de  caraclère  assez  constant  qui  per nielle  de  les  difTérencier  facileiueni. 


-  1Ô  - 

48.  —  Dorsale  bordée  de  sombre.  Des  points  sous-dorsaux  rou- 

ges ou  des  taches  en  triangle  blanches  ou  vert  clair. 

37.  —  Callophrys  rubi  L. 

—  Dorsale  bordée  de  blanc.  Sous-dorsale  plus  ou  moins 

effacée,  brun  rouge         65.  —  Lycœna  amanda  Schr. 

49.  —  Dorsale  rouge^  brun  rouge  ou  jaune 50 

—  Dorsale  vert  plus  ou  moins  foncé,  brune  ou  noire    .   51 

50.  —  Stigmatale  rouge  ou  jaune. 

47.  —  Chiysophanu,^  phlœas  h . 

—  Stigmatale  blanchâtre.  Dorsale  bordée  de  blanc. 

65.  —  L}  cœna  amanda  Schr. 

51.  —  Stigmatale  blanche  ou  jaune oi 

—  Stigmatale  sombre,  les  stigmates  brun  noir. 

78.  —  Lfjcœna  semi  argus  Rotl. 

52.  —  Le.  dos  porte  des  taches  triangulaires  jaunes,  ces  taches 

coupées  par  la  dorsale.  Ordinairement  des  bourgeons 
jaunâtres.  4S.  —  Chvj/sophanus  tkersamon  Esp. 

—  Le  dos  ne  porte  pas  de  taches  triangulaires  jaunes. 

Corps  à  incisions  blanchâtres. 

45.  —  Chryxophafius  hippothoe  L. 

53.  —  Des  taches  dorsales  triangulaires  coupées  par  la  dor- 

sale, celle-ci  rouge,  violet  ou  carmin 54 

—  Pas  de  taches  dorsales  triangulaires  coupées  par  la 

dorsale,  qui  est  vert  sombre  ou  noirâtre 56 

54.  -    Les  taches  dorsales  triangulaires  sont  rouges    ...   55 

—  Les  taches  dorsiles  triangulaires  sont  blanches.  Stigma- 

tale blanche,  liserée  de  vert  en  haut  et  de  noir  en  bas. 
85.  —  Cyaniris  argiolus  L.  tar. 

55.  —  Sous-dorsale  faite  d'un  rang  de  taches  rouge  pourpre. 

Stigmates  noirs.  Stigmatale  rouge  pourpre,  continue. 

57.  —  Lycœna  orion  Pal. 

—  Sous  dorsale  nulle.  Stigmates  blancs.  Stigmatale  blan 

che  ou  brun  rouge,  bordée  de  vert,  interrompue. 

56.  —  Lyania  bâton  rar.  panoptes  Hb. 

e 


—  20  -- 

56.  —  Un  rang  sous-dorsal  de  taches  triangulaires. 

69.  —  Lycœna  bellargus  Roll. 

—  Un  rang  sous-dorsal  de  taches  plutôt  arrondies. 

70.  —  Lycœna  cot^don  Poda. 

57.  —  Dorsale   non   nulle,    très   interrompue  ou  faite  de 

taches 58 

—  Dorsale  nulle.  Stigmates  blancs 60 

58.  —  Dorsale  carmin,  rouge  violacé  ou  noirâtre 59 

—  Dorsale  vert  foncé.   Stigmatale  blanchâtre,  bordée  de 

noir  en  haut.  Stigmates  blancs. 

54.  —  Lycœna  optilete  Knoch. 

59.  —  Pubescence  longue.    Stigmatale   nulle.    Deux  boutons 

jaunes  sur  le  1 1®  anneau.         5â.  —  Lycœna  argus L. 

—  Pubescence  courte.  Stigmatale  blanche  ou  bruô  rouge, 

bordée  de  vert.    56.  —  Lycœna  bâton  var,  panopUs  Hb. 

60.  —  Sous-dorsale  non  nulle,  continue,  interrompue  ou 

faite  de  taches 61 

—  Sous  dorsale  nulle.  Stigmatale  continue,  blanchâtre,  bor- 

dée de  noir  en  haut.      5i.  —  Lycœna  optilete  Knoch. 

61.  —  Pubescence  assez  longue.  Sous-dorsale  continue. 

44.  —  Chrysophanus  dispar  var,  rutilus  Wernb. 

—  Pubescence  subnulle.   Sous-dorsale  faite  d*un  rang  de 

taches  jaunes  plus  ou  moins  contiguês. 

70.  —  Lycœna  corydon  Poda. 

62.  —  Dos  du  \^^  anneau  muni  d'un  organe  glanduleux.  Corps 

brun  pourpre  à  trapézoïdaux  visibles. 

Si.  —  Lycœna  euphemus  Hb. 

—  Dos  du  1^' anneau  sans  organe  glanduleux  ....  63 

68.  —  Un   rang  sous-dorsal  de  belles   taches  jaunes  ou 

jaune  rouge 64 

—  Pas  de  rang  sous-dorsal  de  belles  taches  jaunes  ou 

jaune  rouge 65 

64.  —  Taches  sous  dorsales  d'un  beau  jaune.  Dorsale  gris  plus 
ou  moins  foncé.  66.  —  Lycœna  hyias  Esp. 

—  Taches  sous-dorsales  jaune  rouge.  Dorsale  vert  sombre. 

69 .  —  Lycœna  bellargus  Rott. 


65.  —  Un  rang  dorsal  de  taches  en  triangle,  ces  taches  bieit 

nettes  et  ordinairement  coupées  par  une  fine  dor- 
sale     66 

-—  Pas  de  rang  dorsal  de  taches  en  triangle 67 

66.  —  Stigmatale  continue,  blanche,  liserée  de  noir  en  haut. 

85.  —  Cyanirii  argiolus  L. 

—  Stigmatale  nulle.   Deux  boutons  jaunes  sur  le  1 1®  an- 

neau. 5i.  Lycœna  argus  L. 

67.  —  Dorsale  rouille,  continue,  rarement  un  peu  interrom- 

pue. Corps  brun  rouge.  83.  —  Lycœna  arion  L. 

—  Dorsale  noire,  interrompue.  Corps  jaune  brun. 

40.  —  LeosopU  roboris  Esp. 


VI«  Groupe    -     GLOBULOSVE 

Une  seule  espèce  :  Nrmtobius  Uuina  L.  -  \d.  111*  Groupe-  Grannlosa 

VII«  Groupk    —    CORNUTVE 

1.  —  Au  moins  4  cornes  sur  la  tête,  les  ^'médianes  plus 

longues,  â  taches  dorsales  ocellées.  Tune  sur  le  6^ 
anneau,  Tautre  sur  le  b^.  Corps  sans  lignes  obliques 
sur  les  côtés.  88.  —  Charaxes  Jasiits  L. 

—  3  cornes  seulement.  Pas  de  taches  ocellées.  Généra- 

lement des  lignes  obliques  sur  les  côtés â 

2.  —  4  à  6  points  bleus  sur  le  T^anneau.  Cornesde  3à  imill. 

de  longueur  (I),  à  extrémité  obtuse.  Tête  plutôt 
bleuâtre.  89.  —  Apatura  iris  L. 

—  Pas  de  points  bleus  sur  le  7^  anneau.  Cornes  de  5  à  8 

niili. ,  à  extrémité  bifide  (au  moins  chez  ilia).  Tête  verte. 
9(1.  —  Apatura  ilia  Schiff.  et  91,  Apatura  métis  Frr. 


(1  La  morphologie  de  ce»  deux  espèces  esl  assez  uniforme.  I^s  différences 
dans  la  longueur  et  la  forme  des  cornes  ne  sont  pas  toujours  concluantes  ; 
le  caractère  tiré  de  la  présence  ou  de  l'absence  des  taches  bleues,  quoique 
d'ordre  inférieur,  est  plus  constant. 


2i  - 


V1II«  Groupe    —     SPINOS>E 

1.  —  Corps  avec  de  fortes  épines  directement  implantées 

sur  la  peau,  mais  sans  mamelons  ou  prolonge- 
ments tubuleux  (I) i 

—  Corps  avec  des  mamelons  ou  prolongements  tubu- 

leux, le  plus  souvent  garnis  aépines ^6 

2.  —  1^^  anneau  sans  épines,  quoique  plus  ou  moins  poilu    3 

—  h'  anneau  avec  des  épines  ou  de  forts  tubercules 

épineux 13 

3.  —  Tète  surmontée  de  deux  longues  épines  ou   i  forts 

tubercules  épineux 4 

-^  Tète  sans  épines  ou  forts  tubercules  épineux,  mais 
souvent  à  granulations  surmontées  ou  non  d'un 
poil  raide "  .    .    .     6 

4.  —  Epines  de  la  tête  fort  longues,    rameuses,    celles   du 

corps  noires  ou  rousses  à  bout  noir,  avec  des  poils 
blancs.  Corps  généralement  noir  velours  pointillé  de 
blanc,  sans  dessins. 

100.  —  Arachnia  letana  L. 

—  Tète  sans  longues  épines  rameuses,  mais  simplement 

à  forts  tubercules  épineux.  Corps  avec  des  dessins     o 

5.  —  Une  large  bande  dorsale  blanche;  à  partir  du  G®  anneau 

elle  porte  des  épines  blanches,  les  autres  étant  jaune 
ferrugineux.  Corps  rougeâtre,  brun  ou  chair. 

\()i.  —  Polygonia  C.  album  L. 

—  Les  anneaux  6  à  1^  sans  large  bande  dorsale  blanche. 

Toutes  les  épines  jaunâtres  à  bout  noir.  Corps  gris 
bleu  ou  noir  mat.  1011  —  Volygonia  egea  Cr. 

6.  —  Epines  entièrement  noires   (quelquefois  aussi  par 

aberration  chez  urticœ  et  cardui) 7 

—  Epines,  au  moins  en  partie,  pâles 10 

(1)  Chez  quelques  Melitwa,  Limenitis  sibylla  el  .Vp/ f/.«  aceris,  les  mnmelons 
sont  parfois  tellement  réirécis  de  la  base  au  soininet  qu'ils  re^serobleiil  pluiât 
à  des  épines,  mais,  pour  les  deux  derniers,  la  léle  cordiforme  ou  arrondie,  à 
verlex  très  fortement  incisé,  et  surtout  la  présence  de  deux  épines  seulement 
sur  chaque  anneau  permettront  de  lever  l'incertitude. 


—  23  — 

7.  —  Corps  noir  velours,  sans  dessins,  mais  simplement  à  gra- 

nulations blanches  placées  en  lignes  transversales 
plus  ou  moins  régulières.  Tète  noir  luisant  k  poils 
noirs.  98.  —  Vanessa  io  L. 

—  Corps  avec  des  dessins 8 

8.  —  Une  tache  dorsale  rouge  sombre  par  anneau.  Sous-dor- 

sale et  stigmatale  nulles-  Corps^noir  à  pubescence 
blanche  ou  grisâtre  bien  visible. 

97.  —   Vanessa  antiopa  L. 

—  Pas  de  tache  dorsale  rouge 9 

9.  —  Dorsale  double,  jaune  blanchâtre.  Corps  noir  ou  bleuâ- 

tre, pointillé  de  jaune  blanchâtre. 

101.  —  Vanessa  xanlhomelns  Esp. 

—  Dorsale   nulle.    Stigmatale   faite   de  taches  jaunes  en 

croissant.  lOi.   —  Pyrameis  atalanta  L, 

10.  —  Dorsale  double  (partagée  par   I   ligne  noire)  jaune 

ou  fauve,  quelquefois  tirant  sur  le  verdâtre    ...    1 1 

—  Dorsale  nulle.  Epines  jaunes  ou  jaune  et  noir.  Corps 

noir  mat,  brun  rouge  ou  vert  jaunâtre,  granulé  de 
blanc.  loi.  —  Vyrameis  afalanta  L. 

11.  —  Dorsales  jaunes.  Corps  jaune  ou  noir  varié  de  jaune.    1:2 

—  Dorsales  fauves,  (^orps  noir,  bleu  noir,  gris  brun  ou 

brun  roux.  Epines  jaune  testacé  à  bout  noir. 

100.  —    Vanessa  polychloros  L, 

12.  —  Epines  jaunâtres  ou  blanc  jaune,  à  bout  souvent  noir. 

99.  —   Vanessa  urticœ  L. 

—  Epines  le  plus  souvent  tricolores  (rose,  blanc  et  noir), 

quelquefois  jaunâtres  ou  noirâtres. 

105.  —  Py rame is  car dui  L. 

13.  —  Cou  (derrière  de  la  tôte)  muni  de  i  épines  beaucoup 

plus  grandes  que  celles  des  autres  anneaux  ...    1 4 

—  Cou  à  épines  normales  (quelquefois  cependant  un 

peu  plus  grandes  chez  ff<p/tro.tvnf  et /ar/ionm)  .   .    18 

14.  —  THe  brun  jaune.  Dorsnle  blanche,  continue,  bordée  de 

noir,  I  tache  triangulaire  blanche  sur  les  côtés. 

Pi8.  —   Argynnis  niobe  L. 

—  Tête  noire  ou  brun  noir,  au  moins  en  majeure  partie.  15 


-  24  — 

15.  —  Dorsale  jaune,  blanche  ou  brunâtre,  partagée  en  ^ 

dans  le  sens  de  la  longueur,  par  une  fine  ligne 
noire,  ce  qui  la  fait  paraître  double  (I).  Pattes 
écailleuses  noir  luisant 16 

—  Dorsale  simple,  blanche  ou  noire 17 

16.  —  Les  2  lignes  dorsales  sont  jaunes.  Epines  jaune  sombre 

ou  jaune  fauve,  non  placées  sur  I  tache  blanche. 

131.  —  Argynniê  paphiaL, 

—  Les  2  lignes  dorsales  sont  blanches  ou  brunâtres.  Epines 

brun   clair  ou  jaune  ocreux  à  bout  noir,  placées  sur 
des  taches  blanches.      119.  —  Brenthis  selene  SchiS, 

17.  —  Dorsale  noire,  interrompue.  Epines  jaunâtres  ou  jaune 

rougeâtre.  I  Td.  —  nrenthis  amathvsia  Esp. 

—  Dorsale  blanche.  Epines  brun  rouge  ou  rouge  brun. 

149.  —  Ar gy finis  adippe  L. 

18.  —  Un  rang  stigmatal  de  grosses  taches  rouges,  à  partir 

du  i®  anneau,  ou  stigmatale  rouille,  double  ...    19 

—  Pas  de  taches  rouges.  Stigmatale  nulle  ou  non  cou- 

leur rouille 20 

19.  —  Une  grosse  tache  stigmatale  rouge  sur  chacun  des  an- 

neaux, à  partir  du  4^.  Epines  noires.  Dorsale  blanche, 
jaunâtre  ou  rouge  fauve.     130.  —  Aigynnis  aglaia  L. 

—  Stigmatale  rouille,  double.  Epines  jaunes  à  bout  blau- 

châlre.  \ttû,    -   Brenthis  diaL. 

20.  —  Tête  d'un  noir  brillant i\ 

—  Tète  de  toute  autre  couleur,  brune,  jaunâtre  ou  rou 


geàtre 


^.) 


21.  —  Le  dos  de  chaque  anneau  porte  I  tache  noir  velouté 
qui  est  marquée  de  i  traits  clairs  formant  dorsale 
double  et  ininterrompue.  Corps  brun  pourpre  à  épi- 
nes jaune  gris.  \M,  —  Anjynnis  pandora  Schiff. 

—  Le  dos  porle  des  points  blanc  bleuâtre.  Corps  brun  noir 
à  épines  de  deux  couleurs,  les  dorsales  jaune  soufre, 
les  autres  noires.  120.  —  Brenthis  euphrosyne  L. 

(1)  Ce  caractère  se  trouve  parfois  aussi  chez  adippe,  mais  la  dorsale  de  cette 
espèce  est  généralement  interrompue,  et  les  côtés  portent  des  Irails  obliques 
Boirs. 


—  25  — 

22.  —  Tête  cordiforme,  brune  à  2  taches  noires  bien  nettes. 
Corps  jaune  blanc  ou  gris  jaune  à  épines  jaunâtres  et 
2  dorsales  jaune  blanc.        \to,  —  Argynnis  ino  Rott. 

—  Tête  ordinairement  non  cordiforme,  sans  taches  noi 

res  bien  nettes  (  car  elle  peut  parfois  être  plus  ou 
moins  lavée  de  sombre) . 23 

28.  —  Dorsale  visible  (quelquefois  pourtant  assez  effacée 

chez  pales) 24 

—  Dorsale  nulle.  Corps  pointillé  de  blanc,  à  épines  blan- 

châtres ou  couleur  chair. 

118.  —  Brenthù  aphirape  Hb. 

24.  —  Dorsale  blanche  ou  blanc  jaune,  généralement  par- 

tagée par  une  fine  ligne  noire.  Tête  brun  jaune.   .   2o 

—  Dorsale  brune,   bordée   chaque   côté   de   taches  jaune 

blanc  sur   lesquelles   sont    implantées    les    épines, 
celles-ci  jaune  chair.  Tête  brun  noir. 

1^1.  —  Ihenthis  pales  Sch'iiï. 

25.  —  Epines  jaune   sombre.   Stigmatale   large,   blanche   ou 

jaune.    Robe  brun   noir   rayée  de  jaune  et  de  blan- 
châtre. 124.  —  Argynnis  daphne  Schiff. 

—  Epines  rouge  testacé.   Stigmatale  double,  jaune  brun. 

Robe  gris  noir.  127.  —  Argynnis  lathonia  L. 

28.  —  Les  prolongements  épineux  sont  sur  2  rangs  longi- 
tudinaux (soit  2  prolongements  transversaux  sur 
chaque  anneau) 27 

—  Plus   de   2   rangs   longitudinaux  de  prolongements 

tubuleux 31 

27.  —  Des  prolongements  sur  le  10*  anneau.  Corps  vert  ou 

vert  jaunâtre 28 

—  Pas  de  prolongements  sur  le  10^  anneau.  Corps  rouge 

brun  ou  brun  jaune 30 

28.  —  Prolongements  plutôt  épineux,  brun  rouge  ou  pourpré, 

sur  tous  les  anneaux,  de  2  à  11.  Stigmatale  jaune. 

94.  —  Limenitis  sybilla  L. 

—  Prolongements  nettement  charnus  et  généralement 

pas  sur  tous  les  anneaux,  ou  alors  ceux  de  6  à  9 
très  petits 29 


—  26  - 

29.  —  Prolongements  du  i^  anneau  beaucoup  plus  grands. 

93.  —  Limenitis  populi  L. 

—  Prolongements  du  i^  anneau  pas  plus  erands  que  les 

autres.  9i.  —  Lvnenitis  Camilla  Schiff. 

80.  —  Des  chevrons  latéraux,  ouverts  en  avant.  Prolongements 
à  bouts  ordinairement  obtus  ou  arrondis.  Dorsale 
nulle  ou  rouge  brun.  9o.  —  Nepiis  luciUa  Fab. 

—  Pas  de  chevrons.  Prolongements  plutAl  aigus,  souvent 

en  épines  rameuses.  Dorsale  blanchâtre. 

96.  —  Nepiis  aceris  Lepech. 

31.  —  Tête  noire  (brun  clair  chez  didyma  jeune),  parfois 

avec  des  taches  ou  un  pointillé  blanc  ou  légère- 
ment bleuâtre 33 

—  Tète  au  moins  en  majeure  partie  colorée  (carmin, 

rouille,  orange,  brun  rouge  ou  jaune  brunâtre).    .  3â 

32.  —  Tète  et  pattes  membraneuses  carmin   ou   rouge   sang 

(virant  au  brun  rouge  sombre  avant  la  nymphose). 
Corps  noir  mat,  sans  dessin,  sinon  un  pointillé  blan- 
châtre. Prolongements  tubuleux  gris  cendré  à  peine 
jaunâtre.  1 10.  —  Melitœa  cinxia  L. 

—  Tête  orange,   rouille,   brun    roux   ou   jaune  brunâtre. 

Corps  pâle,  grisâtre  ou  gris  bleuâtre  clair.  Prolonge- 
ments sous-dorsaux  et  parfois  une  tache  à  la  base  des 
stigmataux,  rouille  ;  les  autres  blancs  ou  blanc  jau- 
nâtre. \\i.  —Melitœa  didyma  Ochs. 

33.  —  Prolongements  tubuleux,  au  moins  en  majeure  par 

tle,  noirs 3i 

—  Prolongements  pAles  (blanr,  jaune,   rouf^e  ou  rouge 

brun) 38 

34.  —  Corps  noir  à  incisions  jaunes  ou  largement  maculées 

de  jaune,  parfois  plus  ou  moins  fauves  dans   la 
réf^ion  dorsale 35 

—  Corps  à  incisions  jamais  jaunes  ;  dos  non  maculé  de 

taches  jaunes 36 

85.  —  Incisions  jaunes,  accompagnées  devant  d'un  rang  uni- 
que de  pointillé  jaune  ou  blanc.  Stigmates  noirs. 

108.  —  Melitœa  cynthia  Hb. 


-  27  — 

—  Dos  largement  maculé   de  jaune  soufre,  ces  macules 

faites  aux  dépens  d'une  large  bande  qui  est  partagée 
longitudinalement  par  une  dorsale  noire  et  transver- 
salement par  2  à  3  traits  noirs  sur  chaque  anneau. 
Stigmates  noirs,  ordinairement  non  cerclés. 

107.  —  Melitœa  malurna  L. 

86.  —  Un  rang  sous  dorsal  de  taches  pâles.  Tète  souvent  à 
:2  taches  blanches.  Mo.  —  Melitœa  aurelia  Nick. 

—  Pas  de  rang  sous-dorsal  de  taches  jaunâtres.  Tète 

sans  taches  blanches,   à   chaperon  généralement 
blanchâtre 37 

37.  —  Chaque  anneau  est  fortement  pointillé  de  blanc,  surtout 
sur  le  dos  et  vers  les  stigmates,  ce  qui  forme  dans 
ces  deux  régions  une  large  bande  longitudinale  bien 
nette.  109.  —  Melitœa  aurinia  Rott. 

—  Les  anqeaux  sont  généralement  très  peu  pointillés  ou 

ne  le  sont  qu'aux  incisions,  en'' sorte  qu'il  n'y  a  pas 
de  bande  dorsale  et  stigmatale  bien  distincte. 

109.  —  Melitœa  aurinia  var,  proiincialis  B. 

88.  —  Tète  noire,  à  î  taches  blanches  ou  blanc  bleuâtre, 

ou  pointillée  de  blanc.  Stigmatale  nulle    ....  39 

—  Tète  noire  en  entier  (parfois  aussi  chez  dictynna, 

mais  la  stigmatale  est  nulle),  à  peine  parfois  poin 
tillée  d'un  peu  plus  pâle  à  la  base  des  poils.  Stig- 
matale faite  d'une  ligne,  parfois  de  pointillé  serré, 
nulle  rependant  chez  a//ia//a 4i 

89.  —  Dorsale  et  sous  dorsale  noires.   Prolongements  rouille 

ou  jaune  soufre.  117.  —  Melitœa  dictynna  Esp. 

—  Dorsale  et  sous  dorsale  ordinairement  d'autre  cou- 

leur ou  nulles 40 

40.  —  Prolongements  rouge  brun,   à  bout  blanc  et  à  épines 

rouge  brun.  M  H.  —  Melitœa  parthenie  Bork. 

—  Prolongements    blaiurs,   blanc  jaune    sale   ou  brun 

clair,  à  épines  noires 41 

41.  —  Robe  violacée,   ou   blanche   à  réticulations  violacées. 

Prolongements  blancs  ou  brun  clair.  Pattes  écaitleu- 
ses  blanches. 

115.  —  Melitœa  aurelia  tav.  britomartis  Assm. 

—  Robe  café  sombre.  Prolongements  blanc  jaune  sale. 

1 13.  —  Melitœa  deione  H. -G. 


—  28  — 

42.  —  Stigmatale  blanchâtre  ou  jaunâtre.  Prolongements  dor- 
saux jaune  roux,  les  latéraux  blanchâtres,  à  épines 
ordinairement  concolores.  Pointillé  blanc  de  la  robe 
disséminé  sur  chaque  anneau. 

III.  —  Meliiœa  phœbe  Knoch. 

—  Stigmatale  nulle.  Prolongements  brun  clair  ou  jaune 
d  ocre,  à  bout  blanchâtre,  ceux  des  côtés  parfois  de 
cette  dernière  teinte.  Pointillé  des  segments  sur  deux 
rangs  transversaux.         114.  —  Meliiœa  athalia  Rott. 


IX«  Groupe     -     FURCUL>E 

1.  —  Tête  portant  sur  chaque  lobe,  indépendamment  du 

A,  ^-3  traits  longitudinaux  brun  foncé  ou  noirâ- 
tres (  I  )  (parfois  aussi  Ep.  ida  Esp.).  Corps  presque 
toujours  glabre  à  Tœil  nu :2 

—  Tête  ayant  au  plus  un  trait  noir  bien  marqué  sur 

chaque  lobe.  Corps  presque  toujours  visiblement 
pubescent .   14 

2.  —  Corps  glabre  à  l'œil  nu,  jamais  vert  (excepté  parfois 

arethusa).  Tète  presque  toujours  globuleuse  ...     3 

—  Corps  visiblement   pubescent    (la  pubescence   très 

courte  chez  tithonius).  Tète  subcordiforme.   ...    13 

3.  —  Corps  jaune  d*œuf  ou  ocracé  lavé  de  verdâlre,  au 

moins  sur  les  côtés.  Dorsale  grise  bordée  de  blanc 
ou  de  jaune '  .     4 

—  Corps  argileux,  gris  jaune,  incarnat  ou  gris  rouge   .     5 

4.  —  Lignes  ordinaires  séparées  par  un  filet  carminé. 

1(57.  —  Satyrus  arethusa  Esp. 

—  Lignes  non  séparées  par  un  filet  carminé.  Stigmates 

rouge  brique.  169.  —  Satyrus  statilinus  Hufn. 

5.  —  Ventre  roussâtre   carné,  jaspé  de  taches  blanc  nacré. 

Stigmatale  jaune  uankin,  large,  continue,  droite. 

1 7(1.  —  Satyrus  fidia  L. 

—  Ventre  non  jaspé  de  blanc  nacré.  Stigmatale  blanche 

ou  brune,  parfois  ocracée 6 

(1)  Ces  traits  sont  parfoii  assez  effacés  chez  S.  hriseis  L. 


—  29  — 

6.  —  Dorsale  en  entier  interrompue,  ou  ne  devenaot  guère 

continue  qu'à  partir  du  4^  ou  ï,^  anneau  (  I  )    .    .    .     7 

—  Dorsale  ordinairement  continue,  souvent  plus  foncée 

au  bord  antérieur  ou  postérieur  des  anneaux.   .    .     8 

7.  —  Sous  dorsale  pâle,  chargée  d'ufie  tache  noire  sur  cha- 

cun des  anneaux  4  ou  S  à  II. 

164.  —  Saiyrus  alcyone  Schiff. 

—  Sous-dorsale  nulle  ou  à  peine  visible,  parfois  indiquée 

seulement  par  une  tache  noire  sur  les  anneaux  7  ou 
8  à  1 1.  163.  —  Satyrus  lurmione  L. 

8.  —  Dorsale  nettement  longée  chaque  côté  par  une  ligne 

assez  large,  en    bordure  pâle   (parfois  aussi  se 
mêle).  Taille  8-1,  5 9 

—  Dorsale  non  longée  ou  à  peine  liserée.  Taille  5,o  3  .   12 

9.  —  Après  la  bordure  pâle  de  la  dorsale  se  trouve  une  large 

nande  rougeâlre  ou  faite  de  fines  stries  placées  sur 
3- i  rangs  longitudinaux.  Pointes  caudales  blanches 
dessus,  brunes  sur  les  côtés.   1 64.  —  Satyrus  circe  Fab. 

—  Après  la  bordure  de  la  dorsale,  il  n*y  a  pas  de  bande 

rougeâtre  ou  faite  de  stries  placées  sur  3  à  4  rangs.   1 0 

10.  —  Sous-dorsale  gris  brun  ou  brun  noir,  plus  foncée 

que  le  fond.   Stigmates  noirs  ordinairement  bien 
visibles il 

—  Sous  dorsale    p!us    pâle  que  le    fond,   blanchâtre    ou 

jaunâtre.  Siin^mates  très  petits,  peu  visibles. 

I6y.  —  Satyrus  statUinus  tar.  aUionia  Fab. 

11.  —  Sous-dorsale   bordée  de   noir   à   la   partie  inférieure. 

Stigmatale  faible,  brune,  surmontée  d'une  ligne 
pâle,  puis  d'une  foncée.     172.  —  Salyi^s  dry  as  Scop. 

—  Sousdorsale  bonli'e  de  blanc,  surtout  à  la  partie   infé- 

rieure. Stigmatale  blanche,  bordée  à  la  partie  supé- 
rieure par  une  ligne  brun  noir. 

171.  —  Satyiiis  aclœa  var.  cordula  Fab. 

12.  —  Tète   brune  à  raies  bien   marquées.   Pointes  caudales 

ordinairement  sombres  sur  les  côtés. 

166.  —  Satyrus  semele  L. 

(1)  Dans  ce  cas,  elle  est  faite  d'une  lâche  sur  les  3  ou  4  premiers  anneaux, 
rarement  nulle  dans  cette  partie  du  corps. 


-  30  — 

—  Tête  rougeàtre,  à  raies  souvent  assez  effacées.  Pointes 

caudales  ordinairement  unicolores. 

165.  —  Satyrus  6mew  L. 

18.  —  Corps  le  plus  souvent  vert  brillant  (1),  à  dorsale  som- 
bre, aiguë  aux  deux  extrémités. 

176.  —  Epinephele  tithonius  L. 

—  Corps  jaune,  gris  ou  brun,   parfois  gris  verdâtre,  cha- 

griné, à  dorsale  brun  noir  ou  violacé,  interrompue,  at- 
ténuée en  avant,  souvent  invisible  sur  les  anneaux  I  -7. 
1711  —  Aphantopu.%  hr/perantk^ts  L. 

14.  —  Corps  paraissant  glabre  ou  subglabre  à  l'œil  nu   .    .    15 

—  Corps  visiblement  pubescent io 

15.  —  Corps  nettement  vert  (parfois  aussi   un  peu  verdâtre 

chez  Maniola  manto  et  neoridas) 16 

—  Corps  d'autre  couleur,  le  plus  souvent  jaunâtre,  rou- 

geàtre ou  grisâtre 20 

16.  —  Corps  vert  brillant,  à  trapézoïdaux  jaunâtres,  ressem- 

blant à  celui  d'une  larve  de  Tenthrède.  Dorsale  vert 
bleuâtre  sombre,  bordée  de  jaune  citron  pâle. 

1 86.  —  Cœnom/mpha  liplion  Rott. 

—  Corps  sans  trapézoïdaux  jaunâtres,   ou  simplement 

avec  des  granulations 17 

17.  —  Tête  verte  à  deux  éminences   d'où  part  un  trait  lon- 

gitudinal rose  bordé  de  blanc.  Pointes  caudales  jau- 
nes, à  extrémité  rouge. 

175.  —  Epinephele  lycaon  Rott. 

—  Tète  sans  trait  rose  bordé  de  blanc 18 

18.  —  Corps    fortement    granulé,    ordinairement    vert    mat, 

comme  plissé.  Une  boutonnière  et  quelques  points 
foncés  sur  le  l*^"^  segment.  Pointes  caudales  vertes, 
blanches  sur  les  cotés. 

180.  —  Cœnonympha  hero  L. 

—  Corps  ordinairement  lisse,  luisant  ou  subluisant.  Pas 

de  boutonnière  sur  le    l®^  segment.  Pointes  cau- 
dales rougeâtres,  au  moins  au  bout 19 

(1)  Il  est  parfois  roux  ou  brun. 


-  31  - 

19.  —  Tête  arrondie,  vert  bleuâtre,  à  bouche  rouge.  Corps  très 

nettement  rayé  longitudinalement. 

J8i.  —  Cœnonympha  arcania  L. 

—  Tète  échancrée,  verte.  Corps  peu  ou  pas  rayé. 

l8o.  —  Cœnonympha  pamphilus  L. 

20.  —  Tète  et  pattes  jaune  miel.  Corps  jaune  d'ocre  verdâtre 

avec  deux  rangs  de  traits  noirs. 

141.  —  Maniola  manto  Esp. 

—  Tête  et  pattes  grisâtres,  rougeâtres,  etc.,  mais  ja- 

mais jaune  miel ât 

21.  —  Trapézoïdaux    grands,  noir  brillant.    Stigmates  blan- 

châtres limités  par  une  ligne  noire.  Vaisseau  dorsal 
visible.  155.  —  Maniola  neoridas  B. 

—  Trapézoïdaux  nuls  ou   très  petits.    Stigmates  ordi 

nai rement  noirs 22 

22.  —  Tête  avec  1-3  raies"  noires  (quelquefois  la  raie  est 

pâle  chez  piuiphae) 23 

—  Tête  brun  plus  ou  moins  foncé,  sans  raies  noires.    .   2i 

23.  —  Une  large  sous  stigmatale  noire.  Tête  à  une  raie  noirâtre 

ou  pâle.  Sous  dorsale  ondulée,  gris  rougeâtre,  mieux 
marquée  sur  les  premiers  anneaux. 

178.  —  Epine phele  pasiphae  Esp. 

—  Pas  de  sous  stigmatale  noire.  Stigmatale  blanche.  Tête 

échancrée  au  sommet,  à  3  raies  noires  et  t  blanches. 
Sous-dorsale  blanchâtre.      177.  —  Epinephele  ida  Ksp. 

24.  —  Sous  dorsale  faite  de  traits  nombreux.  Stigmatale  brune. 

Taille  i-.-i.      I  47.  —  Maniola  mêlas  rar.  Lefehvrei  Dup. 

—  Sous-dorsale  et  stigmatale  jaunes.  Taille  3. 

lo7.  —  Maniola  euryale  Ksp. 

25.  —  Robe  verte 26 

—  Robe  de  toute  autre  couleur 46 

26.  —  Corps  surmonté  de  non)breux  et  grands  trapézoïdaux 

d'un  noir  brillant,  ou  bien   1^^  anneau  avec  une 
boutonnière 27 

—  Corps  sans  ces  caractères 28 


^  3â  - 

Ô7.  —  Trapézoïdaux  noir  brillant.  Lignes  nulles  ou  très  effa- 
cées. Tête  brune.  1o5.  —  Maniola  neoridas  B. 

—  Une  boutonnière  sur  le  I®' anneau.  Lignes  bien  visibles. 

Tête  verte.  180.  —  Cœnonympha  hero  L. 

28.  —  Tète  marquée  sur  chaque  lobe  d'un  trait  rosé  bordé 

de  blanc  ou  de  deux  raies  noires ^9 

—  Tôle  le  plus  souvent  sans  taches  ou  à  taches  non 

ainsi  disposées 30 

29.  —  Tête  verte  à  deux  éminences,  d'où  partent  deux  traits 

rosés   bordés   de   blanc.  Pointes   caudales  jaunes   à 
extrémité  rouge.  1 75.  —  Epinephele  1}  caon  Rolt. 

—  Tète  brune  ou  testacé  rougeâlre  avec  ^-i  raies  et  des 

points   bruns.    Pointes    caudales    jaunâtres   ou   gris 
blanchâtre.      1 73.  —  Aphantopus  hyperanlhus  L.  var, 

80.  —  Corps  vert  sale  mat,  le  1^'  anneau  plus  clair,  en  collier. 

Stigmates  et  pointes  caudales  jaune  rouge. 

181.  —  Cœnonympha  iphis  Schiff. 

—  Corps  vert  mat  ou  luisant,  mais  le  !«'  anneau  non 

en  collier 31 

81.  —  Bouche  rouge  ou  brun  rouge 35 

—  Bouche  concolore  ou  non  avec  lu  tête,   mais  sans 

teinte  rouge 33 

82.  —  Tête   vert  bleuâtre   à   bouche   rouge.   Sous-dorsale  et 

stigmalale  jaunes.        18i\  —  Cœnonympha  arcania  L. 

—  Tête   gris  jaune   rougeâtre.    Sous -dorsale    vert  clair. 

Stigmatale    interrompue,    brun    noir,    ordinairement 
nulle  sur  les  4-5  premiers  anneaux. 

I  i'I,  —  Maniola  ceto  Hb. 

88.  —  Stigmatale  nulle 3i 

—  Stigmatale  bien  visible 36 

84.  —  Tête  brune,  vert  ou  vert  bleuâtre,  sans  traits  blancs. 

Dorsale  vert  sombre 3o 

—  Tête  jaune   ou  fauve,  à  deux  traits  blancs.   Un  rang 

sous-dorsal  de  taches  noires.  Stigmates  noirs. 

*   ♦        »  159. — Maniola  lapponaEsp . 


-  33  - 

85.  —  Dorsale  nette,  continue.  Stigmates  jaunâtres. 

190.  —  Pararga  mœra  L. 

—  Dorsale  visible  seulement  sur  les  derniers  anneaux  et 

plus  ou  moins  interrompue. 

189.  —  Pararga  hiera  Mab. 

36.  —  Pointes  caudales  rouges  ou  carmin,  au  moins  dans  la 

moitié  postérieure 37 

—  Pointes  caudales  sans  teinte  rouge 39 

87.  —  Tête  grisâtre  ou  jaune  brun.  Stigmatale  blanche  ou 

jaune.  Lignes  ordinaires  généralement  bien  nettes.  38 

—  Tête  verte.  Stigmatale  rose,  rarement  jaunâtre.  Corps 

non  très  nettement  rayé. 

185.  —  Cœnonympha  pamphilus  L. 

88.  —  Stigmates  blancs   ou  jaunâtres.    Dorsale   commençant 

sur  le  l«'  anneau.         13i.  —  Melanargia  galathea  L. 

—  Stigmates  noirs.  Dorsale  commençant  sur  le  ^^  anneau. 

135.  —  Melanargia  japygia  Cyr. 

89.  —  Sous-dorsale  nulle 40 

—  Sous-dorsale  visible,  blanche,  jaune  ou  verte    ...  43 

40.  —  Tête  verte,  vert  jaunâtre  ou  jaune 41 

—  Tête  brunâtre,  sans  tachp.  Stigmatale  blanc  jaune. 

179.  —  Cœnonympha  œdipus  Fab. 

41.  —  Tête  fortement  ponctuée  de  blanc.  Stigmatale  blanche, 

bordée  de  sombre  i  la  partie  inférieure. 

191.  —  Pararga  achine  Scop. 

—  Tête  peu  ou  pas  ponctuée  de  blanc.  Stigmatale  plu- 

tôt jaunâtre  42 

42.  —  Stigmatale  double.  187.  —  Pararga  egena  L. 

—  Stigmatale  simple.  I7i.  —  Epinephele  jurlina  L. 

48.  —  Pointes  caudales  vertes  entourées  de  jaune  pâle.  Stig- 
mates jaunâtres.  188.  —  Pararga  megœra  L. 

—  Pointes  caudales  ordinairement  non  entourées  de 

jaune  pâle 44 


-  Si  - 

44.  —  Dorsale  assez  étroite io 

—  Dorsale  large,  vert  sombre,  bordée  de  blanc  verdâ- 

tre.    Stigmatale    continue,    blanche,   bordée    de 
sombre  à  la  partie  intérieure. 

1  43.  —  Maniola  médusa  S.  Y. 

45.  —  Stigmatale  blanchâtre  ou  jaunâtre. 

•I8i.  —  Cœnonympha  corinna  Dup. 

• —  Stigmatale  vert  clair.  Stigmates  jaune  orange. 

138.  —  Maniola  melanipus  Fues. 

46.  —    Corps  non  couvert  de  grands  points  verruqueuxd'un 

noir  brillant 47 

—  Corps  couvert  de    nombreux   points   verruqueux    d'un 

noir  brillant.  Tète  brune  à  deux  taches  noires. 

155.  —  Maniola  neorUlas  B. 

47.  —  Tête  d'un  jaune  citron,  jaune  d'œuf  ou  jaune  miel 

(parfois  subbrunâtre  dans  la  var.  cleanthe  B.)    .    .48 

—  Tête  de  toute  autre  couleur 50 

48.  —  Corps  jaune  d'œuf  ou  jaune  d'ocre  verdâtre  ....   49 

— -  Corps  jaune  citron,  à  stigmates  noirs  un  peu  cerclés  de 
rouge.  135.  —  Melanargia  car.  cleanthe  B. 

49.  —  Tète  et  pattes  jaune  miel.   Des  traits  noirs  sur  deux 

rangs.  I  il.  —  Maniola  manto  Esp. 

—  Tête  et  pattes  jaune  d'œuf.  Lignes  ordinaires  continues 

ou  interrompues,  mais  bien  marquées. 

138.  —  Maniola  melampus  Fues. 

50.  —  Tête   nettement   verte   ou    verdâtre,    au   moins  sur    le 

front  (I).  Sous-dorsale  large,  pâle,  bordée  de  noi- 
râtre. 130.  —  Melanargia  sjlHus  B. 

—  Tête  non  d'un  vert  plus  ou  moins  foncé 51 

51.  —  Tète  marquée  de  3-4  raies  brunes  ou  noires  .    .    .    .    5:i 

—  Tète  sans  raies  brunes  ou  noires 53 


(1}  Mtîroe  chez  les  exempluiies  à  tèle  brunâtre,  on  remarque  la  leinte  ver- 
dâtre sur  une  étendue  plus  ou  moins  grande.  Tous  les  exemplaires  que  nous 
avous  pu  examiner  à  Tétat  vivant  nous  ont  mônlVé  celle  couleur  caraclérifiliqu». 


--  as  - 

52.  —  Tèle  détachée,  à  i  raies  et  des  points  bruns.  Corps  très 

pubescent,  à  dorsale  nulle  ou  faite  de  taches  sur  les 
anneaux  1-6-7.        173.  —  Aphantopus  hyperanthus  L. 

—  Tête  à  3  raies  noires  et  ^  blanches.  Corps  peu  pubes- 

cent,  à  dorsale  noirâtre,  continue. 

177.  —  Epinephele  ida  Esp. 

53.  —  Corps  jaune  d'œuf,  au   inoins  sur  les  côtés,  avec  des 

lignes  transverses  de  points  bruns  sur  les  anneaux 
4-11.  Stigmatale  large,  chocolat  sombre. 

14i.  —  Maniola  œme  var.  spodia  Stgr. 

—  Corps  sans  ces  caractères oi 

54.  —  Sous-dorsale  faite   de   nombreux   traits  obliques  fins. 

Stigmatale  blanc  rougeâtre,  finement  bordée  de  som- 
bre à  la  partie  supérieure  et  limitée  en  bas  par  une 
large  bande  interrompue  sur  les  anneaux  1-3. 

U-2.  —  Maniola  ceto  Hb. 

—  Chenille  sans  ces  caractères 55 

55.  —  Tête  grise  ou  fauve  à  deux  traits  blanchâtres    Corps 

fortement  rayé,  à  dorsale  continue,  brun  noir  bordée 
de  pâle.  158.  —  Maniola  ligea  L. 

—  Tête  sans  traits  blanchâtres  . 56 

56.  —  Sous-dorsale  continue 57 

—  Sous-dorsale  interrompue,  faite  de  taches,  de  traits 

ou  nulle 59 

57.  —  (iOrps  peu  pubescent.  Dorsale  noire  bordée  de  blanc  1)8 

—  Corps  très  pubescent.  Dorsale  brun  rouge.  Pointes  cau- 

dales rouges.  133.  —  Melannrfpa  lachesis  Hb. 

59.   —  Stigmates  noirs.  Stigmatale  jaunAtre,  continue. 

lo7.  —  Maniola  euryale  Esp. 

—  Stigmates   ordinairement   pâles.    Stigmatale    blanche, 

fine,  ombrée  à  la  partie  supérieure  et  parfois  aussi  à 
la  partie  inférieure.      I3i.  —  Melanargia  galathea  L. 

59.  —  Stigmates  noirs.  Tète  gris  roussâtre,  brune  ou  noi- 
râtre   60 

—  Stigmates  ordinairement  pâles.  Tète  jaune  ou  grise. 

134.  —  Melanargia  galathea  L. 

7 


-36- 

ÔO.  —  Sous-dorsale  faite  d'un  rang  de  taches  brunes  ...  61 

—  Sous-dorsale  faite  de  nombreux  traits  ou  de  deux 

rangs  de  taches  brun  noir 6â 

61.  —  Sous-dorsale  double  sur  le  1®' anneau.  Tête  gris  roux 

clair.  1 56.  —  Maniola  œthiops  Esp. 

—  Sous-dorsale  simple  ou  nulle  sur  le   !«'  anneau.  Tête 

brun  sale.  150.  —  Maniola  pronoe  Esp. 

62.  —  Pattes  écailleuses  annelées  de  noir    Deux  sous  dorsales 

faites  de  traits  noirs.     160.  —  Maniola  lyndaf^tu  Esp. 

—  Pattes   écailleuses  non    annelées.    Une    sous -dorsale 

interrompue,  faite  de  nombreux  traits. 

147.  —  Maniola  mêlas  var.  Lefebvrei  Du  p. 


X«  Groupe    —    TORTRICIFORMES 

1.  —  Corps  très  visiblement  pubescent 3 

—  Corps  subglabre,  non  très  visiblement  piibescent.    .  10 

2.  —  Robe  verte 3 

—  Robe   de   toute   autre   couleur,  brune,    grise,   gris 

jaune,  roussàtre,  bleuâtre  ou  noire 5 

3.  —  1^' anneau  à  un  collier  jaune  ou  rouge.  Stigmatale 

n'émettant  pas  de  prolongements  transversaux  .    .     4 

—  Pas  de  collier  discolore  sur  le  1®'  anneau.  Stigmatale 

émettant  sur  chaque  anneau  deux  taches  transversales 
pointues.      iOi,  —  Scelothrix  I  alreus  var.  carlinœ  R. 

4.  —  Anneau  11  marqué  sur  les  côtés  d'une  tache  blanche  (t). 

Premier  anneau  rosé  ou  rougeâtre  à  cou  jaune. 

'lit,  •—  Scelothi-yx  malvœ  L. 

—  Anné'au  11  sans  taches  blanches.  Cou  rouge. 

193.  —  Pamphila  palœmon  Pal. 

5.  —  3-i  taches  jaunes  ou  jaune  rouge  sur  le   l^"^  anneau. 

Stigmates  orangés.      401.  —  Cavcharodus  alceœ  Esp. 

—  Pas  de  taches  jaunes  sur  le  1®'  anneau,  ou  moins  de 

trois 6 

(1)  Ces  taches  sont  faites  des  poils  qui  sont  blancs   et   se  trouvent   vers  la 
ré^on  ventrale. 


-31  - 

d.  —  Cou  à  une  plaque  noire  marquée  d*une  tache  médiane 
claire  ou  de  deux  taches  brun  rouge.  Corps  noir,  for- 
tement chagriné,  à  dorsale  et  sous  dorsale  nulles. 

î2U3.  —  Pyrgus  proto  Esp. 

—  Cou  sans  ces  caractères,  mais  collier  jaune,  blanc 

jaune  ou  rouge,  ou  à  une  ligne  médiane  jaunâtre.     7 

7.  —  Collier  rouge,  parfois  jaune,  mais  dans  ce  dernier 

cas  deux  taches  blanches  au  11®  anneau 8 

—  Collier  jaune  ou  blanc  jaune.  Pas  de  tache  blanche 

au  M®  anneau 9 

8.  —  Collier  jaune.  Deux  taches   blanches  au    I  h  anneau. 

Des  points  blancs  latéraux. 

1l\t,  —  Scclothiyx  malvœ  L. 

—  Collier  rouge.  Pas  de  taches  blanches  au  I  h  auneau. 

193.  —  Pamphila  palœmon  Pal. 

9.  —  Premier  anneau   brunâtre  à   collier  jaune.  Stigmates 

bruns.  :200.  —  Carcharodus  lavaterœ  Esp. 

—  Premier  anneau  blanc  jaune  à  deux  taches  noires  cou- 

pées par  une  fine  ligne  jaune.  Stigmates  orangés. 

i()2.  —  Carcharodus  altheœ  Esp. 

—  Premier  anneau  à  une  ligne  médiane  jaune.  Stigmates 

bordés  de  noir.  !20o.  —  Pyrgus  sao  Hb. 

10.  —  Robe  verte    . Il 

—  Robe  gris   noir  mêlé  de  rouille.  Collier  noir  ou  cou 

blanc.   Une  tache  blanche  chaque   côté  du    11®  an- 
neau. Stigmates  noirs.        197.  —  Augiades  comma  L. 

11.  —  Collier  blanc,   jaune  ou  d'un  beau  noir.  Une  tache 

blanche  chaque  côté  du  11®  anneau ii 

—  Premier  anneau  non  nettement  discolore 13 

12.  —  Stigmates  jaune  d'ocre.  Premier  anneau  rosé,  à  collier 

jaune.  :2 1 :2.  —  Scelolhryx  malvœ  L. 

—  Stigmates  noir  brillant.   Premier  anneau  noir  velours, 

ou  brun  noir  à  collier  blanc. 

197.  —  Augiades  comma  L. 

13.  —  Une  tache  ou  ligne  blanche  aux  côtés  du  1 1®  anneau.  14 

—  Pus  de  tache  ni  de  ligue  blanche  aux  côtés  du  11'' 

anneau 16 


-  38  - 

14.  —  Clapet  en  visière,  comme  entouré  d'un  bourrelet.  Tête 

brunâtre,  plus  foncée  sur  les  côtés. 

J98.  —  Augiades  syhanus  Esp. 

—  Clapet  en  visière  ou  non,  ordinairement  sans  bour- 

relet   lo 

15.  —  Une  large  dorsale  vert  sombre  ou   brune,  bordée  de 

blanc  ou  de  jaune.  Tète  vert  rosé  ou  brun  clair.  Stig- 
mates chair  pâle.  i9().  —  Adopœa  actœon  Esp. 

—  Une  à  deux  dorsales  pâles.  Tête  jaune  gris  verdâtre  à 

une  ligne  médiane  et  deux  latérales  brunes. 

I9i.  —  Adopœa  lineola  Ochs. 

16.  —  Dorsale  fine,  noire  ou  grise,  marquée  seulement  sur 

les  anneaux  l-i.  Tête  brunâtre  à  une  bande  pâle  sur 
les  ocelles,  ou  jaune  à  un  trait  médian  brun.  Clapet 
pointu.  Pas  de  cou. 

I9i.  —  Heteropterus  morpheus  Pal. 

—  Dorsale  verte  ou  jaunâtre,  ordinairement  continue. 

Un  cou 17 

17.  —  Tête  vert  mat  sans  ligne  sombre,   rugueuse  et  un  peu 

aplatie  antérieurement. 

19').  —  Adopœa  thaumas  Hufn. 

—  Tête  brune  ou  brun  pourpre,  plus  ou  moins  marbrée  de 

jaunâtre,  fortement  écnancrée. 

:2I3.  —  Thanaos  tages  L. 


DESCRIPTIONS 
des  Espèces  et  principales  Variétés'" 


i-^*  Fam.  :  PAPlLlONIDvE 

(EquiiiJœ) 

—  Chenilles  à  16  patles,  cylindriques  et  régulièrement  allon- 

gées, rarement  limaciformes  ;  glabres  ou  pubesccntes, 
les  poils  directement  implantés  sur  le  corps,  sur  des 
saillies  ou  des  mamelons  tubuleux.  Elles  portent  der- 
rière la  tête  un  tentacule  rétractile  en  forme  de  Y  ;  ce 
tentacule,  visible  seulement  quand  l'animal  est  inquiété, 
laisse  échapper  une  liqueur  acide,  rougissant  vivement 
le  papier  bleu  de  tournesol. 

—  Chrysalides  plus  ou  moins  anguleuses,  souvent  avec  deux 

pointes  devant  la  tête.  Klles  sont  suspendues  par  la  queue 
et  par  un  lien  transversal  (Papilio),  par  la  queue  et  par 
la  tête  (Thaïs),  ou  placées  dans  un  léger  réseau  sur  terre 
ou  entre  les  feuilles  (Parnassius). 

1  '  Ci.  :  PAPIXIO  L. 

1.  —  Papilio  podalirlus  L. 

—  Chenille  :  Très  renflée  antérieurement,  fortement  at- 
ténuée postérieurement,  Innaciforme  ;  corps  lisse 
sans  éminenco,  couvert  d'une  fine  pubescence  assez 

(Il  (.a  faune  française  compte  213  espèces  de  Rhopaloccra,  dont  165  environ 
oui  leurs  premiers  états  bien  connus.  Parmi  ces  dernières,  lo  hivernent  à 
Tétat  d'œnf.  soit  9  00;  106  hivernent  à  l'état  de  chenille,  soit  64  0  0  ;  34 
hivernent  à  Tétai  d«  chrysalide,  soit  20  0/0  ;  10  hivernent  à  Tétai  de  papilloa, 
soit  7  0/0. 


—  40  — 

clairsemée  et  mieux  visible  dans  la  région  stigmalale. 
Tête  petite,  arrondie  ;  derrière  elle,  les  tentacules  ré- 
tractiles,  qui  sont  rougeâtres. 

Robe  verte,  avec  une  dorsale  jaune  clair.  Sous-dor- 
sale nulle  ;  cette  région  est  occupée  par  des  traits  obli- 
ques jaune  clair  et  3-4  points  rouges  sur  chaque  an- 
neau, entre  lesquels  s'en  trouvent  parfois  d'autres 
ferrugineux  en  nombre  variable,  tous  ces  points  sou- 
vent oblitérés.  Stigmatale  jaune  clair.  Celte  espèce 
vire  ordinairement  au  roussâtre  avant  la  nymphose. 
Var,  a.  —  Robe  jaunâtre  ou  roussâtre,  plus  ou  moins 
pointillée  de  noir,  à  fine  pubescènce  noire',  celle  des 
côtés  plutôt  blonde.  Dorsale  continue,  jaune  clair, 
souvent  très  pâle,  mais  nette.  Côtés  marqués  de  traits 
obliques  ;  chaque  anneau  porte,  en  outre,  dans  cette 
région  3  4  points  jaune  orange  placés  sur  un  rang, 
et  l-:2  noirs  sur  2  rangs  longitudinaux,  ces  traits  et 
ces  taches  parfois  absorbés  par  la  couleur  du  fond. 
Stigmatale  généralement  assez  vague,  faite  de  taches 
noirâtres  plus  ou  moins  obliques,  mieux  visibles  aux 
anneaux  médians.  Stigmates*  en  ellipse  allongée, 
jaunâtres  ou  jaune  blanchâtre,  très  finement  cerclés 
de  noir.  Ventre  concolore.  Pattes  jaune  roussâtre,  les 
écailleuses  luisantes,  les  membraneuses  noirâtres  au 
bout.  Tête  concolore,  parfois  un  peu  lavée  de  verdà- 
Ire  ;  elle  est  marqu(*e  de  petits  points  noirs  placés 
assez  régulièrement  et  surmontés*  chacun  d'un  petit 
poil  noirâtre;  A  n'arrivant  guère  qu'au  milieu  de  la 
lace  ;  ocelles  cerclés  de  plus  foncé  ;  chaperon  et 
épistone  souvent  maculés  de  noirâtre.  Long.  3-4; 
larg.  0,9;  de  la  tête  0,4-2. 

—  Epoques  :  Juin  à  Août  ;  puis  Septembre  à  Octobre. 

—  Fiantes  :   Surtout  rosacées  arboresceules,  prunus 

spinosa,  domeslica,  cerasus  et  padus  ;  amygdalus 
comraunis  et  persica  ;  pyrus  niaius  ;  cratœgus  oxy- 
acantha;  sot-bus  aucuparia  et  autres  ;  berberis  vul- 
garis  ;  quercus  robur  (Kirby);  aromia  rotundifolia, 


—  41  — 

et  ?  petroselinum  sativum.  —  En  Espagne,  la  var. 
feUihamelii,  de  Février  à  Mars,  sur  prunus  spi- 
nosa  (Martorell). 

Chrysalide  :  Renflée  au  milieu,  un  peu  arquée,  à 
tête  légèrement  bifide  en  avant,  avec  une  petite 
saillie  chaque  côté  et  prolongée  en  arrière  en  un 
bec  d'où  partent  obliquement  deux  carènes  bien 

Srononcées  qui  aboutissent  à  mi-corps  sur  les 
ancs  et  limitent  les  ailes,  pointe  anale  obtuse, 
large,  aplatie,  subexcavée  dans  la  région  ventrale 
et  terminée  par  de  nombreux  petits  crins  recour- 
bés. Elle  est  ordinairement  grise,  celle  de  la 
génération  d'été  plutôt  verte  (Berl.  eut.  Zeit.  1 888, 
p.  iii^)j  vert  jaunâtre  ou  roussâtre  mat  ;  nervula- 
tion  alaire  généralement  bien  visible.  Stigmates 
très  petits,  placés  au-dessus  d'une  ombre  brun 
noir  qui  s'étend  en  ligne  longitudinale.  Long.  â,5; 
des  ptérothèques  1,3;  larg.  prise  sur  la  carène 
qui  limite  les  ailes  I  ;  larg.  entre  les  deux  poin- 
tes de  la  tête  et  le  bec  saillant  0,9.  (Sp.  I ,  fig  I  b). 

Eclosion  :  Avril  à  Juin,  puis  Juillet  à  Septembre. 

Œuf  :  Arrondi,  lisse,  de  couleur  brunâtre. 

Dispersion  :  Toute  l'Europe  centrale  et  la  région 
méditerranéenne  ;  Allemagne  ;  Belgique. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Maritimes  ;  Var  ; 
B.-du-Rhône  :  Marseille,  et  la  var.  œstiv.  Zan- 
çlœus  Z.  (Siepi,  F.  d.  J.  N.,  Sept.  1904,  p.  ^248)  ; 
Puy-de-Dôme  ;  Creuse  ;  Cantal  ;  Pyr. -Orientales  ; 
H.  et  B. -Pyrénées  ;  H. -Garonne;  Gironde;  Mai- 
ne-et-Loire; Loire-Inférieure;  Indre; Cher;  Sar- 
Ihe  ;  Morbihan  ;  Ille-et-Vilaine  :  Rennes  ;  Loir-et- 
Cher  ;  Eure-et  Loir  ;  Orne  ;  Mayenne;  Calvados  : 
Condè,  Harcourt,  etc.  ;  Eure  :  Pont-Audemer  ; 
Seine-Inférieure  ;  Somme  ;  !  Nord  :  forêt  de  Mor- 
mal  (Le  Roi)  ;  Oise  :  Compiègne  ;  Aisne  ;  Seine  ; 
Seine  et-Oise  ;  Ardennes  :  Beaumonten-Argonne; 
Marne;  Aube;  Meuse  :  Monimédy  (Bruneau); 
Meurthe  ;  Vosges  ;  Alsace  ;  Belfort  ;  Saône-et- 
Loire  ;  Allier  ;  Hle-Marne  :  Langres,  StDizier, 
Hortes,  Montigny,  etc. 

Mœurs  :  Les  œufs  sont  isolés  ou  par  deux  au  revers 
des  feuilles  ;  ils  éclosent  environ  quinze  jours 
après  la  ponte  et  les  jeunes  chenilles,  qui  sont 
d'abord  épineuses,  mettent  à  peu  près  huit 
semaines  pour  atteindre  leur  complet  développe 
ment  ;  la  chrysalide  hiverne  ;  elle  est  attachée 


-  42  — 

par  la  queue  et  par  un  lien  transversal,  généra- 
lement à  une  branche  de  la  plante  nourricière. 

—  BibL  :  Dup.  40,  pi.  I,  fig.  I.  —  Brehm.  iM,  — 

Goos.,  An.  Levai,  18%,  p.  V>i,  —  Lambil.  4.  — 
An.  Soc.  Fr.  18i8,  p.  407  (var.  feisthamelii  Dup.) 
^  F.  d.  J.  N.  I90a,  p.  16;i  -  Esp.  pi.  I,  fig.  -i. 
—  Hb.  41.  —0.  I.  118. —Frr.  6.  IHI.  —  Wild. 
57.  —  Rœs.  1 .  9.  —  Pr.  pL  H,  fig.  ±  —  Sp.  2,  pi.  I , 
fig.  1  a.  —  Dale.  (î.  —  Mûller,  illustr.  Wochen- 
schr.  f.  Ent.  1897,  p.  479.  —  Abafi-Aigner, 
Rovart.  Lapok.  1896,  p.  82  et  vin,  x  et  en  (Bio- 
logie). —  Schultz,  11.  Zeit.  f.  Ent.  1899,  p.  i3o. 

2.  —  Papillo  alexanor  Esp. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  à  anneaux  bien  séparés,  un  peu 
atténuée  antérieurement,  glabre.  Tête  globuleuse, 
granulée. 

Robe  verte  ou  jaune  verdàtre,  à  incisions  noires,  le 
1"  anneau  noir  postérieurement,  le  2*  avec  4  taches 
orangées.  Lignes  ordinaires  nulles.  Chaque  anneau 
porte  une  bande  transversale  noire  marquée  de 
taches  jaune  orange  qui  la  coupent  en  majeure 
partie,  ne  la  laissant  guère  continue  qu'en  avant. 
Ventre  concolore.  Pattes  concolores,  les  écailleuses 
généralement  assombries  à  l'extrémité.  Tête  noire, 
le  A  vert  ou  jaune,  et  ordinairement  une  tache  ou 
un  trait  jaune  sur  chacjiie  lobe.  Tentacules  rouges. 
Long.  4-4,5. 

—  Epoque  :  Juillet  à  septembre. 

—  lofantes  :    Oiiibellifères    diverses,    surtout    seseli 

dioicum  et  iiioiitanum  ((hno). 

Chrysalide  :  (iris  plus  ou  moins  sombre,  la  partie 
supérieure  plus  foncée  (Dup.  pi.  I,  fig.  H  b.). 

—  Eclonion  :  Mai  à  juillet. 

—  Dispersion  :  Tout  le  littoral  méditerranéen  ;  Anda- 

lousie, Italie,  Dalmalie  et  Grèce. 

FRANCE.  —  Alpes-Maritimes  :  Saint  Martin- 
Lantosque  ;  Var  ;  Basses-Alpes  :  Digne  ;  Creuse  : 
montagne  de  Sermur  ;  B. «-Pyrénées  :  Uayonne; 
Charente  :  Angoulème, 


-  43  — 

—  Mœurs  :  La  chrysalide  hiverne,  généralement  fixée 

aux  rochers  ;  Téclosion  a  lieu  l'été  suivant,  par- 
fois même  deux  ou  trois  ans  après. 

—  Bibl.  :  B.  R.  0.  pi.  I,  fig.  3.  —  Dup.  iû,  pi.  l,  «g. 

3.  —  (îoos.,  An.  Levai.  1896,  p.  ;)i>.  —  Hb  Al, 
—  Tr.  lO.iO.  —  Pr.  pi.  3,fig.  3.  —  Sp.  ->,  pi.  6, 
«g.  I.  —  Powell,  Ent.  Record,  I9()i,  p.  68. 

—  Paplllo  machaon  L. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  à  anneaux  bien  sépaivs,  un  peu 

atténuée  postérieurement  à  partir  du  troisième,  gla^ 
bre.  Tête  petite,  subaplalie  devant,  subrétrécic  vers 
le  haut  de  la  face. 

Robe  d'un  beau  vert  tendre,  mate,  à  incisions  noi- 
res. Lignes  ordinaires  nulles,  la  stigmatale  remplacée 
sur  chaque  anneau  par  un  point  rouge  minium  placé 
entre  deux  traits  noirs  obli(|ucs,  descendant  d'arrière 
en  avant,  le  trait  supérieur  n'étant  que  le  prolonge- 
ment d'une  large  bande  transversale  noire  qui  passe 
par  le  milieu  de  chaque  anneau,  cette  bande  mar- 
quée de  taches  rouges  ordinairement  au  nombre  de 
quatre.  Dernier  segment  avec  deux  points  noirs  pla 
ces  entre  deux  traits  allongés  obliques  noirs  ;  clapet 
bordt'  d(î  noir.  Ventre  vert  avec  une  tache  mc'diane 
noire  entre  les  patles  membraneuses.Paltes  vertes  :  les 
écailleuses  à  (ltM'nl(M*articlesombre,leurbase  marquée 
de  \-i  points  noirs;  les  membraneuses  à  1-2  points 
noirs  à  leur  base  et  une  tache  médiane  noire  au  côté 
externe.  Tète  verte,  fortement  hérissée*  d'une  courte 
pubescence  noirâtre,  à  i  traits  noirs  longitudinaux, 
un  peu  obliques,  dcuix  sur  chaque  lobe  ;  de  plus  une 
lâche  noire  à  rinh'riour  du  A  ;  ocelles  noirs,  placés 
sur  un  trait  noir.  Tentacules  rouges  ;  devant  eux,  sur 
le  l*"  anneau,  se  trouvent  trois  taches  noires.  Long. 
4-4,5;  larg.  du  3«  anneau,  I  ;  de  la  tète,  0,4. 

—  Var.  a.  :  Les  traits  noirs  obliques  de  la  région  stig- 

matale manquent  et  la  tache  rouge  est  isolée  ou  par- 


—  44  — 

fois  un  peu  cerclée  de  noir.  Bande  transversale  noire 
terminée  brusquement  et  lermée  par  la  tache  rouge 
sous-dorsale,  en  sorte  qu'entre  cette  région  et  la 
région  stigmatale  se  trouve  un  espace  nettement  de 
la  couleur  du  fond,  c'est-à  dire  vert.  Dernier  segment 
.le  plus  souvent  sans  taches  ou  traits  noirs, 

Var.  b.  nigricans  :  La  bande  transversale  qui  passe 
par  le  milieu  de  chaque  anneau  et  celles  des  incisions 
sont  tellement  élargies  que  la  teinte  du  fond  dispa- 
rait presque  entièrement.  Les  pattes  écailleuses 
sont  marquées  de  noir  au  côté  externe  surtout  au 
premier  article  ;  quant  au  dernier,  il  est  entièrement 
noir.  Cette  var.  mélanienne  est  assez  commune,  sur- 
tout fin  Septembre  ou  commencement  d'Octobre. 

Ab.  sphyrus  Hb.  —  D'après  Damry  (cité  par  Goos.), 
la  chenille  aurait  les  taches  orangées  de  lorme  dif- 
férente. 

—  Epoques  :  Mai  à  Juillet,  puis  Août  à  Octobre. 

—  Plantes  :  Ombellifères  surtout:  daucuscarota;  aue- 

thum  fœniculum  et  graveolens  ;  angelica  sylves- 
tris  ;  peucedanum  palustre  ;  seseli  ;  ferula  ;  ca- 
rum  ;  pimpinella  anisum  et  saxifraga  ;  pastinaca 
sylvestris  et  sativa  ;  petroselinum  sativum  ; 
meum,  etc.  ;  ruta  graveolens  ;  dictâmnus  albus 
(Lambil.)  ;  fragaria  et  lysiniachia  nemorum 
(Kirby)  ;  brassica  iCastin)  ;  en'  Algérie,  aussi 
deverra  scoparia  Coss.  (Eaton,  Ënt.  M.  Mag. 
'I89i,  p.  16^). 

—  <  fn-ysaiide  :  Assez  anguleuse,  la  base  de  rabdomen 

fortement  bombée  dans  la  région  ventrale,  la  tête 
prolongée  chaaue  côté  par  une  saillie  forte,  mais 
courte,  ce  qui  la  fuit  paraître  bifide  ;  le  thorax  a 
trois  proéminences, deux  latérales  et  une  dorsale, 
celle  ci  plus  grosse.  Dos  de  Tabdomen  ayant  gé- 
néralement chaque  côté  un  rang  de  fines  saillies 
qui  ne  sont  autres  que  les  pattes  membraneuses. 
Elle  est  verdâtre,  gris  noir  ou  gris  rougeâtre 
marbrée  de  noirâtre.  Stigmates  jaunâtres,  puis 
concolores  et  sombres.  Chaque  côté  du  ventre  pré- 
sente en  outre  un  rang  de  taches  pâles  qui  dis 
paraissent  à  mesure  que  la  chrysalide  vieillit. 


—  48  — 

Extrémité  abdominale  coupée  carrément  et  ter- 
minée par  de  nombreux  crochets  très  petits,  noi- 
râtres ou  marrons.  Long.  â,3-3  ;  larg.  0,9- 1  ;  long, 
des  ptérothèques  â-f,5.  Elle  est  suspendue  par  Ta 
queueet  par  un  lien  transversal. (Bren m.  fig.  1:261. 
—  Dale.  p.  i.) 

Parante  :  Dinotomus  lapidator  Fab.  ;  Pteromalus 
!  eminens   Forst.    (Lucas,   An.    Soc.    Fr.,    1885, 

p.  CLXXX). 

Eclosion  :  D'avril  à  août,  rarement  septembre,  en 
deux  générations. 

Œuf  :  Arrondi,  un  peu  en  massue,  en  apparence 
lisse,  d'un  jaune  verdâtre  virant  rapidement  au 
vert,  puis  au  brun  violacé  pourpre  avant  Téclo- 
sion  (Sepp.  11,  3  — Bùck.  1,  p.  o,  pi.  I,iig.  laàf). 

Dispersion  :  Toute  la  réeion  paléarctique,  exceoté 
les  contrées  circumpolaires  et  les  sommets  des 
montagnes. 

FRANCE.  —  Corse;  Alpes  Maritimes  ;  Var  ; 
Basses-Alpes  ;  Bouches  du-Rhône  ;  Pyrénées- 
Orientales  ;  Hautes  et  Basses-Pyrénées  ;  Haute- 
Garonne  ;  Cantal  ;  Gironde  ;  Loire-Inférieure  ; 
Indre  ;  Cher  ;  Morbihan  ;  llle-et  Vilaine  :  Hennés  ; 
Loir-et-Cher  ;  Eure-et-Loir  ;  Sarlhe  ;  Maine-et- 
Loire  ;  Calvados,  avec  Tab.  sphyrus  dans  les 
vallons  de  la  Folie,  près  Caen  ;  Eure  ;  Seine- 
Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Seine  ;  Oise  ;  Aube  ; 
Saône  et  Loire  ;  Allier  ;  Haute-Marne  :  Langres, 
St'Dizier,  Il  or  les,  Montigny,  Prauthoy,  Latrecey, 

Mœurs  :  L'œuf  est  isolé  sur  la  nervure  des  feuilles 
(Sp.  pi.  ;)(i,  fig.  I);  pondu  de  mai  à  juillet,  il 
éclot  environ  lo  jours  après  et  la  chenille  atteint 
son  complet  développement  en  o-ti  semaines.  La 
chrysalide  donne  le  papillon  en  août  et  celui  ci 
fait  une  nouvelle  ponte  au  bout  de  10-1:2  jours. 
Les  jeunes  larves  sont  noires  ou  brun  rougeâtre 
avec  des  prolongements  charnus  et  une  large 
tache  blanche  sur  les  anneaux  6  et  7,  puis  d*un 
cendré  blouAlre  avec  des  tubercules  épineux  et 
des  bandes  transversales  noires  marquées  de 
points  rouges.  Elles  sont  faciles  à  élever.  Leurs 
tentacules  rétractiles  laissent  échapper  un  liquide 
dont  nous  avons  parlé  précédemment  (p.  xxiu). 
Certains  individus  répandent  parfois  une  odeur 
de  musc  (F.  d.  J.  N.  19u:;,  p.  ;^8). 
Les  chenilles  se  rencontrent  en  Haute-Marne 


—  46  — 

jusqu'à  Tarrière-saisoii  ;  nous  en  avons  pris  à 
leur  deuxième  mue  du  io  au  17  octobre.  Les 
chrysalides  tardives  de  cette  génération  éclosent 
généralement  en  mai  ou  juin  ;  mais  on  en  ren- 
contre qui  ne  livrent  le  papillon  qu'en  juillet, 
parfois  même  accidentellement  commencement 
d'août  (  1)  ;  dans  ce  cas,il  n'y  a  qu'une  génération. 
M.  M.  Sand,  dans  son  catalogue  des  Lépid.  du 
Berry  et  de  l'Auvergne,  dit  (p.  I)  :  «  Une  partie 
des  chrysalides  d'automne  éclot  quinze  jours 
après.  L'autre  partie  (chrysalides  grises)  hiverne 
pour  éclore  au  printemps  ».  (^elte  dernière 
phrase  semblerait  indiquer  que  les  chrysalides 
vertes  seraient  celles  qui  écloraienl  les  premiè- 
res. En  ce  cas,  la  constatation  du  célèbre  lépi- 
doptériste  ne  serait  plus  rigoureuse  pour  notre 
région,  comme  nous  avons  pu  maintes  fois  le 
vérifier  nous  même.  Onze  chenilles  capturées  à 
toute  leur  taille  en  septembre  et  octobre  I9t)3  et 
métamorphosées  quelques  jours  après  dans  la 
môme  boîte  ont  fourni  cinq  chrysalides  vertes 
et  six  grises (  ::).  V  oici  les  dates  exactes  d'éclosion 
en  I9iii  : 

(ihrysalides  vertes  :  7,  9,  II,  13,  lo  juin. 

(Chrysalides  grises  :  29  mai,  i,  (>,  8,  10,  :2I  juin. 

nihl.  :  Dup.,  il,  pi.  I,  «g.  :î.  —  Brehm,  -251,  fig. 
1-260.  —  Lambil.  (1.  —  An.  soc.  Fr.,  1867,  p. 
Lxvir  et  ISS7,  pi.  7,  lig.  I  (patte  éc.  par  Goos.). 
—  (ioos.,  An.  Levai,  I89t),  p.  .'i3.  —  Austant, 
Le  Nat.,  1892,  p.  13,  23  et  31.  —  Hb.  il.  — 
0.  I,  2.  121.  —  Hœs.  I,  3,  pi.  I,  %  I.  —  Pr., 
pi.  3,  fig.  I.  —  Sp.  2,  pi.  I,  fig.  2a  b  et  pi.  i8, 
lig.  1.  —  Schullz,  II.  Zeit.  f.  Enf.,  1899,  p.  235, 
331,  360  et  1900,   p.  90.  —  Sepp.   1,  2,  p 


g.  I.  —  ïScliuiiz,  II.  Aeit.  1.  tut.,    l»in^  p.  2^5, 

Sepp.   1,  2,  pî.  3.  — - 
Dale,  2.  —  Chapmin,  Enl.  M.  Mag.  1893,  p.  139. 


—  Slater,  Sciences,  1893,  p.  nu\,  —  Bacot,  Ent. 
Record,  1890,  p.  2iO. 

il)  Cette  éclosion  de  juillet  est  assez  commune,  celle  d*août  beaucoup  plus 
rare.  F)n  exposant  de  temps  à  autre  aux  vapeurs  ammoniacales  des  chrysalides 
de  Machaon,  nous  avons  remarqué  que  le  papillon  sortait  beaucoup  plus  tard. 
L'éclosion  d'août  ne  s'expliquerait-elle  pas  d'une  façon  analogue  et  l'étal 
atmosphérique  ne  jouerait -il  pas  un  rôle  prépondérant  dans  cette  quasi-ano- 
malie ?  Le  fait  signalé  par  M.  de  Rocquigny-Adanson  (K.  d.  J.  N.  !903.  p. 
2(>o).  d'un  Machaon  chrysalide  le  11  octobre  et  éclos  le  4  juillet  suivant,  est 
donc  loin  d'être  un  phénomène  rare,  au  moins  dans  noire  région.  On  cite 
même  des  chrysalides  qui  n'auraient  livré  le  papillon  qu'au  bout  de  deux  ans. 
iKathariner.  lnsek,-Borse,  19(J1,  p.  t\2. 

(2)  Noir  au  sujet  de  la  coloration  grise  ;    Merrilield,  Graduai  formation  of 
Pigment  on  the  dark  Pupa  of  P.  Machaon,  dans  Ent.  Hecord,  1899,  p.  262. 


~  47  - 

—  Papilio  hospiton  Goné. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  avec  de  très  légères  éminences 
aiguës  et  jaunes,  ces  éminences  mieux  visibles  sur 
les  anneaux  -2  et  1 1  ;  pubescenle  *.  Tête  arrondie,  un 
peu  aplatie  devant,  légèrement  poilue. 

Robe  vert  clair  mat,  à  incisions  noires.  Dorsale 
nulle,  ou,  si  Ton  veut,  faite  d'un  trait  noir  sur  chaque 
incision.  Sous-dorsale  remplacée  par  un  trait  orange 
largement  entouré  de  noir,  les  cercles  noirs  presque 
reliés  au  bord  postérieur  de  chaque  anneau  par 
un  linéament  noirâtre;  sous  elle,  un  autre  trait 
longitudinal  noir.  Stigmatale  faite  d'un  rang  de  ta- 
ches orange  plus  ou  moins  contiguës  et  limitées  à 
la  partie  inlérieure  par  un  fin  trait  noir  en  croissant, 
la  convexité  tournée  vers  le  bas;  au-dessus  d'elle,' 
les  stigmates  qui  sont  bien  visibles,  subelliptiques, 
noirs  à  centre*  pâle,  cerclés  de  la  couleur  du  lond, 
puis  de  noir.  Ventre  vcrdàtre  avec  une  tache  noire 
entre  les  pattes  membraneuses.  Pattes  :  les  écailleu- 
ses  verdâtres,  à  extrémité  noir  luisant  ;-  les  membra 
neuses  vèrdàtrcs  marquées  extérieurement  au  milieu 
d'un  point  noir.  Tête  verte,  k  deux  traits  latéraux 
obliques  noirs  ;  entre  ces  traits  s'en  trouve  un  autre 
sur  lequel  sont  placés  les  ocelles  ;  A  lavé  de  jaune 
orangé  dans  son  intervalle,  avec  un  trait  longi- 
tudinal noir  ;  pièces  buccales  pâles.  Clapet  à  2  taches 
noires  accolées. 

—  Epoque  :  Juin  à  Août. 

—  Plantes  :  Ruta  corsica  ;  peucedauum  paniculatum  ; 

feruia  vulgaris  et  nodiflora  (Revelière). 

—  Chnjsalide  :  Semblable  à  celle  de  machaon,  de  cou- 

leur cendrée,  souvent  un  peu  lavée  de  verdâtre 
pâle.  Long.  :2,o  ;  des  ptérothèques  1,8. 

—  Parasites  :  Trogus  lutoriusGrav.,  Dinotomus  viola- 

cé us  Mocs. 

—  Eclosion  :  Mai. 


-48- 

Dispersion  :  Corse  et  Sa  rd  a  igné. 

FRANCE.  —  Corse  :  Ajaccio,  Vivario,  pente  du 
Rotondo,  Bdsielica,  etc. 

Mœurs  :  La  chrysalide  hiverne.  L'adulte  est  comme 
une  forme  insulaire  du  précédent,  et  M.  Stand- 
fusz  a  pu  obtenir  Vhospiton  presque  pur  en  trai- 
tant par  une  chaleur  convenable  des  chrysalides' 
de  machaon.  (Culot,  Inlerméd.  Bombyc.  et  En- 
tomol.,  1904,  p.  8i3.)  Le  papillon  mâle  répand 
une  agréable  odeur,  celle-ci  surtout  bien  sen- 
sible pendant  les  premières  heures  qui  suivent 
Téclosion  (Fri.). 

Bibl.  :  Goos,  An.  Levai,  1896,  p.  o4.  —  An.  Soc. 
Fr.  1866,  p.  552.  —  Slet.  ent.  Zeit.,  1881,  p.  lio. 
-  Sp.  !>,  pi.  6,  fig.  ±  —  Curo,  âO.  —  Mém.  Ac. 
Turin,  1839,  p.  83.  —  Damry,  Ent.  Zeitsch.  1898, 
p.  11. 


:ô«  g.  :  thaïs  Fab. 

—  ThaTs  polyxena  Schiff.  =  Hypsipyle  Fab.  =  Hy- 
permnesta  Scop. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  les  prolongements  tubuleux 

brun  rouge  à  bout  noir,  leurs  poils  jaunes.  Robe 
incarnat  pâle,  jaune  rougeàlre  ou  un  peu  ardoisée, 
à  quelques  petits  points  noirs.  Lignes  ordinaires 
nulles;  parlois  cependant,  au  moins  chez  certains 
échantillons  exotiques,  on  remarque  une  raie  sous- 
dorsale  plus  obscure. 

—  Var.  Cassandra  Hb.  :  Robe  plus  sombre,  parlois  jaune 

citron,  les  prolongements  tubuleux  lauve  rouge, 
brun  noir  ou  noir,  à  poils  noirs.  Une  bande  dorsale 
brune  et  une  série  latérale  de  points  noirs  disposés 
en  triangle. 

—  Epoque  :  Avril  à  Août  ;  la  rechercher  seulement  de 

Juillet  à  AoiU. 

—  Plantes  :  Aristolochia  pislolochia,  rotunda  et  cle- 

matilis  ;  c'est  sur  cette  dernière  surtout  que  vit 
la  var.  cassandra  Hb. 


Chi^salide  de  var,  cassandra  Hb.  :  Allongée,  cylin- 
drico-coDique,  rigide,  lisse,  les  étuis  des  anten- 
nes et  de  la  trompe  seuls  légèrement  saillants, 
chagrinée  assez  grossièrement  et  peu  profondé- 
ment. Couleur  gris  jaunâtre,  gris  terreux  ou 
cendré  chaud  avec  quatre  bandes  longitudinales 
noires  plus  ou  moins  régulièrement  délimitées 
chaque  côté.  Long.  â-i,3  ;  des  ptérothèques, 
1,3-1,5;  iarg.  de  tête,  0,6-0,7. 

Eclosion  :  Mars  à  Mai,  parfois  !2-3  ans  après. 

Œuf  :  Moyen,  en  forme  de  pain,  la  partie  supé- 
rieure élevée,  la  base  aplatie,  le  sommet  à  méri- 
diens cannelés.  Brunâtre  clair,  mais  paraissant 
rougeâtre,  car  le  sommet  porte  en  son  milieu  un 
point  et  les  côtés  un  anneau,  Tun  et  l'autre  rou- 
gefttres  (Zdobnicky). 

Dispersion  :  Littoral  méditerranéen  et  sud  de  TEu- 
rope  jusqu'à  Vienne. 

FRANGE.  —  Var,  Cassandra  Hb.  ;  Alpes- 
Maritimes  ;  Var  :  Hyères,  Cannes  ;  Bouches- 
du-Rhône  :  Aix,  au   tholouet  (Boyer). 

Mœurs  :  Les  œufs,  ordinairement  pondus  par 
groupes  de  60  environ,  sont  déposés  à  la  partie 
inférieure,  rarement  aussi  à  la  partie  supérieure 
des  feuilles  d*Arislolochia  clematitis.  A  Téclo- 
sion,  la  chenille  est  arrondie,  d'un  gris  noir, 
avec  deux  rangs  de  taches  dorsales  sombres  ; 
tète  et  plaque  du  cou  noir  luisant  ;  pubescence 
éparse.  Après  la  l'«  mue,  chaque  anneau  porte 
4  prolongements  tuberculeux  (le  premier  n'en 
porte  pas  sur  le  dos  et  le  dernier  n'en  possède 
aucun  sur  les  côtés),  ceux  ci  vermillon  à  pointe 
gris  sombre  ;  dorsale  claire  ;  pubescence  noire. 
A  la  i^  mue,  la  robe  devient  blanchâtre,  avec  8 
rangs  de  taches  noires,  les  dorsales  plus  grosses. 
Tête  et  placjue  du  cou  brun  rouge.  Ventre  gris. 
Tentacules  jaunes.  Elle  aime  le  plein  soleil.  En 
société  lorsqu'elles  sont  jeunes,  elles  mangent 
les  feuilles  tendres  du  sommet  de  la  plante. 
Après  la  i^  mue,  elles  se  dispersent  et  vivent 
isolées.  La  chrysalide  hiverne  et  l'état  léthargi- 
que peut  durer  de  9  mois  à  3  ans. 

BibL  :  Dup.  4i,  pi.  -2,  fig.  I  —  Mil.  Lép.  6*  fasc.  p.-2. 
pi.  x,  fig.  4  à  o.  —  Goos.,  An.  Levai.,  1896,  p. 
o4.  —  Hb.,4i.  —  0.,  I,  -2,  l-2i.  —  Tr.,  10,  83. 
-  Frr.,  I,   13,  7.  —  Esp.,  53.  —  Wild.,  58.  — 


—  50  — 

Pr.,  pi.  3,  %.  i.  -  Slet.  enl.  Zeit.  1851,  p.  115, 
et  185-2,  p.  177.  — Sp.,  3,  pi.  I  fig.  3ab.  —  Jan- 
der,  Zeit.  fiir  Entomologie,  1901,  p.  -26.  —  Doll- 
man,  Eut.  Record,  1904,  p.  445.  —  Zdobnicky, 
Soc.  ent.  1903,  p.  3(3. 


6.  —  Thaïs  rumina  L. 

—  Chenille  :  Robe  orange  ou  jaune  rougeàtrc,  parlois 

gris  un  peu  obscur  avec  une  légère  teinte  rousse. 
Prolongements  charnus  rouges,  jaune  rouge  ou  gri- 
sâtres avec  Textrémité  plus  ou  moins  rougeâtre,  les 
poils  noirâtres.  Chaque  anneau  porte  dans  sa  moitié 
antérieure  des  petits  traits  noirs  longitudinaux  et 
parallèles.  Ventre  plus  pâle.  Tête  jaunâtre,  marquée 
de  noir. 

—  Var,  medesicaste  II.  :  Robe  jaune  ocreux,  incarnat  pâle, 

ou  brun  rougeâtre,  avec  la  région  dorsale  souvent 
un  peu  ardoisée  ou  violacée.  Prolongements  charnus 
jaunâtres,  ceux  des  anneaux  1-2  plutôt  rougeâtres, 
ceux  de  la  région  dorsale  paraissant  verdàtres  à  la 
base.  Poils  noirs.  Dorsale  double,  noire,  faite  de 
traits  largement  sr^parés,  placés  entre  les  prolonge- 
ments charnus.  Sous-dorsale  double,  comme  la  dor- 
sale. Stigmatale  faite  d'une  rangée  de  petits  traits 
noirs  très  resserrés,  également  placés  entre  deux 
prolongements.  Ventre  verdàtre,  sans  ligne.  Pattes  : 
les  écailleuses  plus  ou  moins  noirâtres  ;  les  mem- 
braneuses tirant  sur  le  verdàtrc,  avec  le  dernier 
article  obscur.  Tète  en  partie  noire  et  gris  verdâtre. 
Tentacules  jaune  rougeâtre.  Long.  4-2,5. 

—  Epoques  :  Mai  à  AoiU. 

—  Plantes  :   Arislolochia  pistolochia,    clematilis,    si 

pho,  bœlica  (Rainh.)  et  autres. 

—  Chrysalide  de  var.   medesicaste  11.^    Allongée,  cy- 

lindrlco-coiiique,  arrondie  vers  la  tête,  grisâtre 
ou  cendré  obscur,  avec  i  bandes  et  des  traits 
noirs,  généralement  moins  nettes  que  chez  var. 


~  SI  -- 

Cmsandra  Hb.,  parfois  môme  effacées  et  indis 
tinctes.  Long.  1,8;  larg.  i),5,  de  la  tête  0,5. 

—  Parasite  :  Anomalon  tenuicorne  Grav. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juillet. 

—  Dispersion  :  Midi  de  la  France  et  Espagne. 

FRANCE. — Alpes-Maritimes;  B. -Alpes  :  Digne 
(jusqu'à  GiiO  mètres  d'altitude)  ;  Var  ;  Bouches- 
du-Hhône,  çà  et  là  ;  !  accidentel  à  Aix  ;  Pyré- 
nées Orientales  ;  Haute  Garonne  ;  Languedoc. 

—  Mœurs  :   Cette    espèce    paraîl  environ    un    mois 

après  var.  Cassandra  Hd.  L*éclosion  a  lieu  par-^ 
fois  :2-3  ans  après  la  chrysalidation. 

—  BibL  :   B.  R.  G.,  pi.   2,   fig.    4  à  6.  -  Dup.  2â0, 

pi.  33,  fig.  9i.  -  Mil.  Lép.  7^  fasc.  I,  pi.  x, 
fig.  I.  —  Goos.,  An.  Levai,  1896,  p.  53.  —  Sp. 
3,  pi.  6,  fig.  3. 

3-  Ci.  :    PARIVASSIUS 

7.  —  Parnassius  Apollo  L. 

—  Chenille  :  Cylihdilque,  épaisse,  à  anneaux  distincts, 
avec  des  éminences  ou  verrues  sur  deux  rangs  dor- 
saux et  des  poils.  Tête  arrondie,  petite.  Robe  d'un  noir 
velours,  les  éminences  bleu  d'acier.  Dorsale  et  stig- 
niatale  remplacées  par  Un  rang  de  taches  jaune 
rouge,  dont  deux  sur  chaque  anneau,  une  à  l'avant, 
l'autre  à  l'arrière  ;  elles  sont  au  nombre  d'environ 
25-27.  Stigmates  jaune  rougeàtre,  entourés  de  plu- 
sieurs points  bleu  d'acier.  Ventre  noir  plus  clair. 
Pattes  et  ttHe  noires,  cette  dernière  mate  et  souvent 
marquée  sur  chaque  lobe  d'une  tache  bleuâtre. 
Long.  4,5-5. 

—  Epoque  :  Avril  à  Juin. 

—  Plantes  :   Saxifragées  et  Crassulacées  :  saxifraga  ; 

sedum  album  et  telephium  ;  sempervivum  lee- 
toruni  (Coos.). 

—  Chrysalide  :  (3ylindrico-conique,'gris  rougeûtre  sau- 

poudré de  bleuâtre  (Sp.  pi.  I,  fig.  4  b). 

—  Eclosion  :  Avril  à  août. 


I  -  82  - 

—  Œuf  :  Mi-sphérique,  côtelé  dans  le  sens  de  la  lon- 

gueur et  dans  le  sens  transversal,  les  côtes  for- 
mant ainsi  des  éminences  régulières,  ce  qui  lui 
donne  Taspect  d'une  n^ûre  ou  d'un  oursin  (An. 
Soc.  Fr.  I88i,  p.  143,  pi.  5,  fig.  30.  —  Sp.  pi. 
50,  fig.  2). 

—  Dispersion  :  Régions  montagneuses  de  l'Europe,  à 

l'exception  de  l'Angleterre  et  des  régions  cir- 
cumpolaires. Entre  Trêves  et  Spa  (F.  d.  J.  N., 
1887,  p.  59)  et  également  entre  Trêves  et  Co- 
blence, vers  Lochem  (Dutreux,  dans  F.  d.  J.  N., 
1881,  p.  91). 

FRANCE.  —  Alpes  Maritimes  ;  Var  ;  Hau- 
tes et  Basses  Alpes  ;  Isère  ;  Lozère  ;  Puy-de- 
Dôme  ;  Cantal  ;  Cévennes  ;  Pyrénées-Orientales  ; 
Haute-Garonne  ;  Hautes  et  Basses  -  Pyrénées  ; 
Vosges  ;  Alsace  ;  Haut-Rhin  ;  Jura  ;  Saône-et- 
Loire  :  I  exemplaire  à  Saint- Jean- de- VafAX. 

—  Mœurs  :  La  chenille,  toute  formée  dans  l'œuf  avant 

l'hiver,  ne  rompt  sa  coque  qu'en  avril  suivant  ; 
elle  vit  solitaire  et  aime  à  manger  par  la  grande 
chaleur  ;  on  ne  la  rencontre  guère  qu'à  partir  de 
600  met.  d'altitude.  La  chrysalidation  a  lieu  dans 
un  léger  réseau,  entre  les  feuilles  ou  sur  terre. 
Le  papillon,  tout  en  fréquentant  de  préférence 
les  grands  sommets,  descend  souvent  jusque  dans 
les  plaines  et  les  prairies. 

—  BibL  :  B.  R.  G.,  2,  1.   —  Dup.  46,  pi.  -2,  fig.  4.  — 

Goos.,  An.  Levai,  1896,  p.  56.  —  Esp.  1,  pi.  2, 
fig.  I.  —  Hb.  45.  —  0.  I,  133.  —  Frr.  pi.  601. 
—  Wild.  38.  —  Rœs.  pi.  4.  —  Sp.  4,  pi.  1,  fig. 
4a.  —  Aust.  pi.  1,  fig.  1  à  3.  —  Hagen,  Stet. 
Ent.  Zeit.  18S-2,  p.  4u7.  —  Frings,  Soc.  ent. 
1897,  p.  190  (Ein  Tonapparat).  —  Selmons,  Soc. 
ent.  1894,  p.  50.  —  Krodel,  Ent.  Zeitschr.  1898, 
p.  30.  —  Chapman,  The  Ent.  1900,  p.  282.  — 
Bul.  se.  Colmar,  1876,  p.  165.  —  Warburg,  Ent. 
Record.  1893,  p.  50. 

8.  —  Parnassius  delius  Esp.  =  phœbus  God. 

—  Chenille  :  Allongée,  cylindrique,  pubescente,  sans 
saillies,  un  peu  atténuée  aux  deux  extrémités.  Tête 
arrondie,  petite.  Robe  noir  velours.  Un  rang  sous- 
dorsal  de  taches  orangées,  dont  deux  chaque  côté 


-^83  - 

du  1"  et  du  12«  anneau  et  parfois  aussi  du  2*  et 
même  du  3%  et  trois,  la  médiane  plus  petite,  ^r 
chacun  des  autres.  Long.  4-5. 

—  Epoque  :  Juillet  à  août. 

—  Plantes  :  Saxifraga  aizoides  (Frey)  ;  sempervivum 

montanum  (Curo>. 

—  Edosion  :  Juin  à  juillet. 

—  Dispersion  :  Russie  et  sommets  élevés  des  Alpes. 

FRANCE.  —  Savoie  ;  Hautes  et  Basses  Alpes. 

—  Bibl  :  Stet.  ent.  Zeit.    1877,  p.  219.  —  Sp.  4,  pi. 

48,  fig.  i,  —  Curo,  21.  —  Sellon,  The  Entomol., 
I89i,  p.  23 i.  -  Selmons,  Soc.  ent.  1895,  p.  34. 

9.  —  Parnassius  mnemosyne  L. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  un  peu  atténuée,  surtout  anté- 
rieurement, finement  pubescenle,  sans  saillies.  Robe 
noir  velours  ou  grise  avec  les  incisions  noires.  Dor- 
sale et  stigmatale  remplacées  par  des  taches  ovales 
jaunes  ou  orangées,  I  sur  le  1*'  anneau,  4  sur  les 
deux  suivants,  2  sur  chacun  des  autres,  Tanlérieure 
plus  grande.  Ventre  et  pattes  noires.  Tête  noire,  la 
partie  postéro-supérieure  à  une  tache  médiane  jau- 
nâtre. Long.  3,5- i. 

—  Epoque  :  Avril  à  juin. 

—  Plantes  :  Sedum  et  saxifraga  (Mart.)  ;  Corydalis 

cava  et  halleri  (Schœf.),  bulbosa  et  solida  (Goos.)- 

—  Chrysalide  :  Epaisse,  obtuse,  jaune  d'œuf  tachetée 

de  blanchâtre. 

—  Edosion  :  Mai  à  juillet. 

—  Œuf  :  Cylindrico-conique,  allongé,  assez  semblable 

à  un  cône  de  pin  dont  on  aurait  coupé  la  pointe 
(Goos.  An.  Soc.  Fr.  1884,  p.  143). 

—  Dispersion   :   Prairies   des  hautes    montagnes    de 

l'Europe,  jusqu'en  Norvège,  à  une  altitude  de 
800--i5n()  mètres. 

FRANCE.  — Alpes-Maritimes  :  Saint  Dalmas, 
Fejiestra  ;  Usiuies  et  Basses  Alpes;  Var  :  la  Ste- 
Baume  (Powell   et    Siepi,    F.   d.  J.   N.,  190i, 


—  Si  — 

p.   !Î47)  ;    Auvergne  :    Mont  Dore  ;    Pyrénées 
Orientales  ;  Hte-Garonne  ;  Hautes  et  Basses-Py- 
rénées. 

Mœurs  :  La  chenille  se  cache  le  jour  près  de  la 
terre  et  elle  se  transforme  en  chrysalide  dans  un 
réseau  assez  épais  placé  entre  les  feuilles. 

BibL  :  Oberth.,  Papilion,  îi).  —  Goos.,  An.  Levai, 
1896,  p.  o7.  —  Frr.  m,  37,  pi.  417.  —  Sp.  4, 
pi.  I,  «g.  5.  —  Spangberg,  Ent.  Tidsk.,  \SSi,  p. 
In!2.  —  Tomala,  Soc.  ent.  189-i,  p.  14-2.  — 
Aigner-Abafi,  Rovart.  Lapok,  1901,  p.  fil. 


]V  Fam.   :  PlERlDvE 

Chenilles  allongées,  cylindriques,  bi-atténuccs,  granu- 
leuses et  couvertes  d'une  pubescence  qui  est  parfois 
peu  visible.  Tête  arrondie,  subglobuleuse.  Corps  géné- 
ralement vert,  presque  toujours  avec  des  atomes  ou  des 
taches  noires.  Quelques  espèces  (P.  brassicœ  et  rapœ, 
E.  cardamines)  portent  sur  leur  corps,  outre  les  poils 
ordinaires,  des  poils  tubulaires  qui  laissent  suinter 
comme  une  fine  gouttelette  d'un  fluide  transparent 
(Lambil.  24).  Certaines  Euchloe  portent  des  ganglions 
analogues  aux  tentacules  des  Thaïs  ;  ces  ganglions,  très 
petits,  ne  sont  guère  visibles  quand  la  chenille  est 
vivante.  De  plus,  entre  la  tète  et  la  première  paire  de 
pattes,  on  remarque  deux  glandes  très  grandes  et  sépa- 
rées en  mamelles,  destinées  à  sécréter  un  liquide  qui 
semble  nécessaire  k  la  trituration  des  aliments.  Ces 
glandes  se  trouvent  aussi  chez  quelques  Pieris,  Zegris 
eupheme  et  d'autres  espèces  (Goossens). 

Chrysalides  fortement  anguleuses  ou  parfois  effilées  aux 
deux  extrémités  et  partant  naviculaires  (Euchloe),  sou- 
vent arquées,  avec  les  anneaux  libres  ou  soudés  ;  elles 
sont  suspendues  par  la  queue  et  par  un  lien  transversal. 


-  53  - 

I"  G.  :  APORIA  Hb. 

10.  —  Aporla  cratœgl  !..  =  Nigrovenosus  Retz. 

—  Chenille  :  Assez  allongée,  cylindrique,  densément  et 

assez  longuement  poilue,  les  poils  isolés  *  sur  de 
petites  granulations.  Tète  pelile,  arrondie. 

Robe  d'un  noir  très  luisant,  la  région  stigmatale 
ordinairement  plus  pâle,  ardoisée  ou  cendré  bleuâtre. 
Poils  :  les  dorsaux  noirs  ;  les  sous-dorsaux  fauves  et 
formant  deux  larges  bandes  caractéristiques,  conti- 
nues ou  subconlinues  (ces  poils  fauves  manquent 
ordinairement  sur  les  anneaux  1  et  12)  ;  les  stigma- 
taux  blanchâtres  ou  grisâtres.  Stigmates  subronds, 
noirs.  Ventre  noir  luisant.  Pattes  :  les  écailleuses 
noir  luisant,  les  membraneuses  noires,  grises  ou 
ardoisées.  Tête  noire  assez  peu  luisante,  avec  des 
poils  blanchâtres.  Long.  3-3,5. 

—  Var.  a.  —  Région  stigmatale  ardoisé  pâle,  les  stig- 

mates seuls  formant  une  tache  noire  bien  distincte. 

.Chaque  côté  de  la  bande  sous-dorsale  fauve,  qui  est 

moins  large,  se  trouvent  des  litures  obliques  pâles. 

—  Epoque  :  Juillet  à  mai. 

—  Plantes  :   Cratœgus  oxyacaulha,    prunus    spinosa, 

pyrus  malus  et  communis,  cerasus  mahaleb  et 
tous  arbres  à  noyaux  ;  qucreus  robur. 

—  Chrysalide  :  Allongée,  jaune  verdâtre,  à  nombreu- 

ses taches  noires  placées  en  lignes  longitudinales  ; 
nervures  des  ailes  visibles  en  noir;  souvent  aussi 
des  traits  jaune  foncé  (Brehm,  fig.  {"Hij.  — 
Wilde,  53,  pi.  I,  fig.  8.  —  Sp.  pi.  I,  fig.  6  b). 

—  Parasites  :  Ichneumon  culpator   Schr.,  oscillator 

Wesm.  ;  .Vmblyteles  mesocastanus  Grav.  ;  Pimpla 
instigator  (îr.,  varicornis  (ir.  ;  Microgaster  cra- 
tœgi  Ratz. 

—  Eclosion  :  Mai  à  juillet. 

—  Œuf  :  Cylindrique,   renflé  au  milieu,  arrondi  à  la 

base,  côtelé  longitudinalement,  surtout  vers  le 


—  66  — 

sommet,  ce  qui  le  fait  ressembler  au  ((  calice 
d*une  fleur  qui  aurait  7-8  sépales  )).  Jaune  bril 
lant  virant  au  blanc  argent  15  jours  après  la 
ponte  ;  il  paraît  alors  plus  fortement  côtelé  et 
comme  couvert  de  granulations  aux  deux  extré- 
mités (An.  Soc.  Fr.  1884,  pi.  6,  fig.  34.  —  Sp. 
pi.  50,  fig.  3.  —  Dale,  8). 

—  Dispersion  :  Toute  l'Europe. 

FRANCE.  —  Alpes  Mar.  ;  H.  et  B.-Alpes  ;  Var  ; 
B.-du-Rhône  ;  Pyrénées-Orientales  ;  Haute-Ga- 
ronne ;  H.  et  B. -Pyrénées  (jusqu'à  4.000  met.)  ; 
Creuse  ;  Puy  de  Dôme  ;  Cantal  ;  Gironde  ;  Maine- 
et-Loire;  Loire-Inférieure  ;  Finistère;  Morbihan  ; 
Loir-et  Cher  ;  Eure  et-Loir  ;  Indre  ;  Cher  ;  Sar- 
the  ;  Calvados  :  manque  au  pays  d'Auge  (Moutier)  ; 
Eure  ;  Seine  Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ; 
Seine  ;  Aube  ;  Alsace  ;  Saône-et  Loire  ;  Haute- 
Marne  :  Si-Dizier,  Langres,  Mortes,  Montigny, 
Latrecey,  etc. 

—  Mœurs  :  Les  accouplements  ont  lieu  en  Hte  \farne 

vers  le  16  juin  et  les  œufs,  pondus  à  la  fin  du 
même  mois,  sont  placés  à  découvert  sur. une 
feuille  au  nombre  de  14  à  plus  de  100.  L'éclosion 
se  fait  en  général  15  20  jours  après,  c'est-à  dire 
en  juillet,  comme  nous  avons  pu  nous-mème  le 
constater  à  plusieurs  reprises  (t).  Les  jeunes 
larves  filent  une  toile  légère  et  fermée  ;  elles 
ménagent  toutefois  un  orifice  par  lequel  elles 
passent  matin  et  soir  pour  manger.  Avant  l'hiver, 
elles  en  construisent  une  autre  plus  forte  et  elles 
demeurent  ainsi  jusqu'en  mars  ou  avril,  époque 
à  laquelle  elles  se  séparent,  d'abord  en  s'éloi- 
gnant  sur  les  différentes  branches  du  végétal, 
puis  en  se  transportant  sur  d'autres  arbustes. 
Elles  mesurent  en  ce  moment  de  1-1,5  cent.,  et 
dès  lors  la  croissance  se  fait  rapidement,  au 
moins  pour  quelques-unes,  car  il  en  est  qui 
n'atteignent  toute  leur  taille  que  fin  mai.  La 
chrysalide,  suspendue  par  la  queue  et  par  un 
lien  transversal  sous  les  chaperons  des  murs  ou 
après  la  plante,  éclot  au  bout  de  \\y'l\)  jours  et 
donne  parfois  des  adultes  à  ailes  entièrement 
transparentes  (Sajo,  Illustr.  Wochenschr.  fur 
Ent.  1896,  p.  354). 

(i)  M.  de  Rocquigny-Adanson  a  également  remarqué  ce  fait  (F.  d.  J.  N., 
1900,  p.  26).  En  Angleterre,  réclosion  semble  aussi  avoir  lieu  vers  la  même 
époque  (Dale,  8). 


—  87  — 

—  Bibl.  :  B.  pi.  4.  —  Dup.  48,  pi.  2.  fig.  6.  —  Brehm, 
-259,  fig.  1:273.  —  Goos.,  An.  Levai.,  1896,  p.  58. 
—  Lambil.,  10.  —  Hb.,  46.  —  0.,  1,  141 — 
Rœss.,  1.15,  pi.  3.  —  Pr.  pi.  3,  fig.  7.  -  Sp., 
5,  pi.  1,  fig.,  6  a  et  pi.  6,  fig.  4.  —  lîlustr.  Wo- 
chenschr.  fur  entom.  1896,  p.  10!,  113  et  275.  — 
Sepp.  m.  37,  pi.  10.  —  Bûck.,  pi.  f,  fig.  1  a 
à  d .  —  Dale,  8.  —  Merrifield,  Ent.  Mag.  xxviii, 
p.  163.  —  Hodge,  The  Ent.  1896,  p.  356.  — 
Sajo,  11.  Zeit,  f.  Ent.  1899,  p.  218.  —  Battley, 
The  Ent.  1903,  p.  249. 


:S-  O.  :   PIERIS  Schrk. 

11.  --  Pleris  brassicae  L. 

—  Chenille  :  Allongée,  cylindrique,  plissée  transversale- 
ment, atténuée  antérieurement  \  partir  du  6**  an- 
neau, à  poils  assez  épais,  isolés  et  bien  visibles.  Tête 
arrondie,  subglobuleuse. 

Robe  verdàlre  ou  jaune  verdâtre,  tirant  parfois  sur 
l'ardoisé  pâle,  avec  de  grosses  taches  noires  qui  por- 
tent presque  toujours*  un  petit  tubercule  saillant 
surmonté  d*un  assez  long  poil  blanchâtre  et  sont  ainsi 
disposées  sur  chaque  anneau  :  une  chaque  côté  de  la 
dorsale,  à  l'avant  du  segment  (au  moins  à  partir  du  4*); 
.  deux  entre  la  dorsale  et  la  stigmatale,  celles-ci  pla- 
cées obliquement,  l'antérieure  plus  rapprochée  delà 
stigmatale  ;  sur  les  anneaux  1-5-6,  ces  taches  sont 
ordinairement  fondues  en  une  seule  à  contours  très 
irréguliers.  D'autres  petites  taches  noires  très  nom- 
breuses semées  irrégulièrement  et  ordinairement 
surmontées  d'un  petit  poil  noir.  Doi*sale  continue 
de  1-12,  jaune.  Sous-dorsale  nulle.  Stigmatale  con- 
tinue, large,  jaune,  le  bord  inférieur  souvent  fondu. 
Stigmates  ronds,  peu  visibles,  blanchâtres*,  fine- 
ment cerclés  de  noir.  Ventre  verdâtre,  luisant,  for- 
tement pointillé  de  noir,  au  moins  à  la  base  des 
pattes.  Pattes*  testacées  ou  jaunâtres.  Tête  de  la 


-  58  - 

couleur  du  fond  ou  légèrement  bleuâtre,  au  moins 
sur  les  côtés,  avec  de  nombreuses  granulations 
noires  surmontées  chacune  d'un  poil  blanc  ou  noir  ; 
le  A  et  la  base  des  mandibules  ordinairement  som- 
bres, rintervalle  du  A  jaunâtre.  Long.  3-4;  larg. 
0,4-0,S. 

—  Epoques  :  Tout  l'été,  à  partir  de  Mai  ou  Juin,  sur- 

tout d'Août  à  Octobre  ;  parfois,  mais  exccpliouT 
nellement,  en  Novembre  (Rouledge,  The  Enlo 
mol.,  1894,  p.  106). 

—  Plantes  :    Crucifères   surtout  :   brassica  oleracea, 

nasturtium  officinale  ;  cochlearia  armoracia  ; 
tropœolum  majus  et  minus. 

—  Chrysalide  :  Anguleuse,  avec  prolongement  frontal 

jaune  terminé  en  pointe  mousse  ;  corps  caréné, 
le  ^^  segment  abdominal  présentant  chaque  côté 
une  pointe  noire  ;  prolongement  anal  aplati, 
ayant  à  la  base  un  relief  en  fer  à  cheval  et  au 
côté  opposé  une  tache  bifurquée,  noire.  Elle  est 
jaune  verdâtre  avec  de  nombreux  points  noirs 
assez  gros  et*  un  épais  pointillé  également  noir. 
Carène  jaune,  la  partie  la  plus  anguleuse  noire  ; 

E ointe  terminant  les  ptérothèques  libre,  noire. 
lOng.  î2,8-:2,5  ;  des  ptérothèques,  1,7  ;  larg. 
0,5;  des  deux  pointes  du  2®  seg.,  0,(3  (Brehm, 
fîg.  1^267). 

—  Parasites  :  Microgaster  reconditus  Nées.,   glome- 

ratus  L.  avec  ses  hyper-parasites  :  Hemiteles  ful- 
vipes,  areator  Pz.,  vicinus  (irav.  et  Mesochorus 
aciculatus(Bignell).  —  Pteromalus  puparum  L.; 
Exetastes  illusorOrav.  ;  Pimpla  varicornis  Grav.  ; 
DoriaconcinnalaMeig.  ;  Kxorista  vulgaris  Meig.; 
Limneria  ebenina  (irav.  ;  Apanteles  rubripes 
Halid.  (Cameroii)  ;  on  peut  encore  ajouter  comme 
destructeur  la  Formica  rufa  (Bernède),  et  comme 
parasite  des  œufs  Cosmocoma  ovuiorum  Hal. 

—  Eclosion  :  Toute  la  bonne  saison,  à  partir  de  Mai  ; 

très  rarement  Mars  ;  surtout  d'Août  à  Octobre. 

—  Œuf  :  Conique,  d'un  jaune  plus  ou  moins  brillant. 

—  Dispersion  :  Toute  l'Europe. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Maritimes  ;  H.  et 
B.  Alpes  ;  Var  ;  B.-du-Rhône  ;  Pyrénées-Orient.; 
H. -Garonne  ;  H.  et  B.  Pyrénées  ;  Creuse  ;  Puy- 


—  59  — 

de-Dôme  ;  Cantal  ;  Gironde  :  Maine-et-Loire  ; 
Loire-Inférieure  ;  Finistère  ;  Morbihan  ;  Loir-et- 
Cher;  Eure  et-Loir  ;  Indre  ;  Cher  ;  Sarthe  ;  Cal- 
vados ;  Eure  ;  Seine-Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ; 
Oise;  Seine;  Aube;  Alsace;  Saône-et-Loire  ; 
Allier  ;  Haute-Saône  ;  Haute-Marne  :  partout, 

—  Mœurs  :  Les   œufs  sont  pondus  sous  les  feuilles, 

tantôt  disséminés,  tantôt  par  groupes  de  30  à 
plus  de  100.  L'éclosion  a  lieu  une  dizaine  de 
jours  après,  et  les  jeunes  chenilles  semblent  re- 
chercher les  feuilles  superficielles  ;  parfois  elles 
dévorent  les  œufs  non  encore  éclos  (Lambil.)  La 
nymphose  s'opère,  soit  sur  la  plante  nourricière  ou 
tout  autre  arbuste,  soit  mieux,  principalement  à 
Tarrière-saison,  sous  les  chaperons  des  murs  envi- 
ronnants. La  chrysalide  est  suspendue  par  la 
queue  et  par  un  lien  transversal.  C'est  en  cet 
état  que  Tinsecte  passe  la  mauvaise  saison.  L'a- 
dulte se  laisserait  parfois  attirer  par  les  fleurs 
artificielles  (Bedford,  The  Ent.  1897,  p.  19"?). 

—  BibL  :  B.  R.  G.  pi.  i.  —  Dup.   oO,  pi.  -2,  fig.  7.  — 

Brehm.  :2oo,  fig.  1^66.  —  Goos.,  An.  Levai.  1896, 
p.  i)9.  —  Lambil.  IH.  —  Lucas,  An.  Soc.  Fr. 
1884,  p.  cLiii.  —  Barthe,  Miscel,  ent.  I89î?,  p. 
19.  —  Esp.  H.  —  Hb.  46.  —  0.  i,  144.  —  Wild. 
o4.  —  Pr.  pi.  3,  fig.  8.  —  Sp.  6,  pi.  I,  fig.  7,  — 
Buck.  I  48,  pi.  -2,  fig-  ^2  a  b.  --  Date,  IL—  Gro- 
ver,  The  Ent.  1896,  p.  365.  —  Dohrn,  Slet.  E. 
Zeil.  !87H,  p.  108.  —  Auel,  Allg.  Zeit.  f.  ent., 
I9.i.\  p.  M/,  139  et  I8L 

12.  —  Pleris  rapae  L. 

—  Chfnille  :  Cylindri(|ne,  un  peu  atténuée  aux  deux  exlré- 
nilb's,  subplissée  transversalement,  à  poils  nom- 
breux, très  courts,  blanchâtres. 

Robe  d'un  vert  plutôt  sombre,  atomée  de  noir.  Dor- 
sale assez  fine,  continue,  jaune,  sous-dorsale  nulle. 
Stigmatale  jaune,  souvent  faite  de  1  ou  2  taches  par 
armeau,  ces  taches  séparées  ou  contiguës  ;  au-dessus 
d'elles  les  stigmates,  qui  sont  très  petits,  elliptiques, 
blancs,  finement  cerclés  de  noir.  Ventre  vert,  par- 
fois lavé  de  cendré  bleuâtre  ou  de  bleu  ciel  pâle, 
sans  tache  ni  ligne.  Pattes  vertes.  Tête  verte,  avec 


-co- 
des poussières  noires  surmontées  de  petits  poils, 
ceux-ci  plus  nombreux  vers  le  sommet  ;  ocelles 
noirs.  Long.  2,3-3. 

—  Epoques  :  Juin  à  Octobre,  parfois  même,  mais  rare- 

ment, en  Novembre  et  Décembre. 

—  Plantes  :  Crucifères  surtout:  Brassica  oleracea,  râpa 

et  var.  esculenta  ;  tropœolum  majus  ;  reseda 
(Stainton).  En  captivité,  goyavier  du  Congo 
(Lambil.  10). 

—  Chrysalide  :  Très  anguleuse  sur  les  côtés,  la  tète 

prolongée  en  forte  pointe,  avec  Tabdomen  densé- 
ment  ponctué.  Prolongement  anal  assez  court, 
bilobé,  fendu  jusqu'à  sa  rencontre  avec  la  carène 
ventrale  ;  il  est  marqué  à  sa  base  d'une  sorte  de 
fer  à  cheval.  Couleur  cendrée,  brunâtre,  jaunâtre 
ou  gris  verdâtre,  avec  de  nombreux  points  noirs, 
ceux  des  ptérothèques  dessinant  les  nervures  des 
ailes.  Stigmates  marqués,  au  moins  chez  les  chry- 
salides fraîches,  par  un  trait  transversal  jaune. 
Long.  -2.  (Brehm.  iig.  1470). 

—  Parasites  :  Microgaster  glomeratus  L.  et  ses  hyper- 

parasites  :  Hemiteles  fulvipes  et  Mesocorus  aci- 
culatus  — Doria  concinuata  Meig;  Phryxepieridis 
H.  D.  ;  Pteromalus  puparum  L.  ;  Ëxorista  vulgaris 
L.  (Bignell.)  ;  Apanteles  rubecula  Marsh.  ;  For- 
mica rufa  (Bernède\ 

—  Eclosion  :  Toute  l'année,  depuis  fin  Février,  parfois 

Janvier  (Kirkaldy,  The  Ent.  1899,  p.  78)  jusqu'à 
Novembre,  eu  2-8  générations  (I). 

—  Œuf  :  Pyriforme,  côtelé  longitudinalement,  les  cô- 

tes atteignant  le  sommet  ;  il  est,  en  outre,  fine- 
ment réticulé.  Jaune  verdâtre  virant  au  vert. 
(Sepp.  1,2,  pi.  4). 

—  Dispersion  :  Toute  la  région  paléarctique. 

FRANCE.  —  Corse;  Alpes-Maritimes;  Var; 
B.-du-Rhône  ;  Pyrénées  Orient.  ;  Hte-Garonne  ; 
H.  et  B. -Pyrénées;  Creuse;  Puy-de-Dôme;  Can- 
tal ;  Gironde  ;  Maine-et  Loire  ;  Loire-Infér.  ;  Fi- 
nistère ;  Morbihan  ;  Loir-et-Cher  ;  Eure  et-Loir  ; 
Indre  ;  Cher  ;  Sarthe  ;  Calvados  ;  Eure  ;  Seine- 
Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ;  Seine  ;  Aube  ; 


(1)  Dans  les  boites  à  élevage,  on  en  obllenl  facilement  dès  la  seconde  moi- 
tié de  Janyier. 


—  61  — 

Alsace  ;  Saône-et-Loire  ;  Allier  ;  Haute- Marne  : 
partout. 

—  Mœurs  :  Les  œufs  sont  généralement  isolés  sur  les 

feuilles  ;  la  chenille  mange  les  feuilles  superfi 
cielles  de  la  plante,  mais  pénètre  aussi  jusqu*au 
cœur.  La  dernière  génération  opère  sa  nympnose 
pour  rhiver  et  la  chrysalide  est  suspendue  par  la 
queue  et  par  un  lien  transversal. 

—  BibL  :  B.  pi.  4.  —  Dup.  5-2,  pi.  3,  fig.  8.  —  Brehm. 

258,  fig.  1-269.  —  Goos.,  An.  Levai  1896,  p.  59.  — 
Lambil.  15.  —  F.  d.  J.  N.  1901,  p.  191.  —  Esp. 
I,  pi.  3,  fig.  -2.  -  Hb.  47.  -  0.  I,  146.  —  Wild. 
54.  —  Rœs.  pi.  5.  —  Pr.  pi.  3,  fig.  10.  —  Sp.  6, 
pi.  i,  fig.  8.  —  Sepp.  -2,  pi.  4.  —  Bûck.  19 et  15-2, 
pi.  !2,  fig.  3.  —  Dale,  15.  —  Schwarz,  dans  Proc. 
entomol.  soc.  Washington  I,  p.  î250.  —  Soûle, 
Psyché,  1888. 

13.  —  Plerisergane  H. -G. 

—  Chenille  :  D'après  Griebel,  elle  est  piibescente,  d'un 

vert  bleuâtre  mat,  avec  de  nombreux  petits  points 
noirs  surmontés  de  courts  poils  blanchâtres.  Dorsale 
et  sous-dorsale  nulles.  Stigmatale  faite  d'une  tache 
jaune  sur  chaque  anneau.  Stigmates  brun  clair  bor- 
dés de  sombre.  Pattes  :  les  écailleuses  vert  bleuâtre, 
à  extrémité  brun  clair  ;  les  membraneuses  avec  la 
couronne  brun  clair.  Tête  pubescente,  vert  brunâtre, 
pointillée  de  noir,  les  pièces  buccales  brun  clair. 
Long.  3. 

—  Epoque  :  Avril. 

—  Plantes  :  Crucifères  (Griebel). 

—  Eclosion  :  Avril  ;  Juin  Juillet.  Deux  générations. 

—  Dispersion  :  Dalmatie,  Carinthie  et  Balkans. 

FRANCP].  —  Cette  espèce  aurait  été  prise  dans 
la  Meuse  (?). 

—  RM,  .  Sp.  6,  pi.  Sup.  I,  fig.  3. 

14.  —  Pleris  napi  L. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  à  trapézoïdaux  noirs  surmon- 

tés chacun  d'un  très  petit  poil  et  à  granulations  blan- 


—  6-2  — 

ches  placées,  les  unes  irrégulièrement,  d'autres  assez 
régulièrement  en  lignes  longitudinales. 

Robe  vert  tendre,  avec  les  incisions  plus  ou  moins 
jaunâtres.  Dorsale  et  sous-dorsale  nulles,  mais  sem- 
blant* laites  de  granulations  blanches.  Stigmatale 
large,  continutî,  jaune;  à  sa  partie  supérieure  les 
stigmates,  qui  sont  elliptiques,  blanc  cerclé  de  noir, 
rarementjaunàtre  cerclé  de  rouge,  ceux  des  anneaux 
I  et  1 1  plus  gros.  Ventre  vert,  sans  tache  ni  ligne. 
Pattes  vertes.  Tète  d'un  vert  plus  pale,  luisante,  avec 
quelques  poils  courts. 

Assez  semblable  à  rapœ,  dont  elle  diffère  surtout  par 
sa  teinte  vert  clair,  par  Tabsence  de  ligne  jaune  sur 
le  dos  et  de  pointillé  noir  dans  la  région  sous- 
stigmatale. 

—  Epoque  :  Juin  à  Septembre. 

—  Plaiites  :  Crucifères  surtout  :  Brassica  râpa  et  ole- 

racea  ;  tropœolurn  mujus;  medicago  ((joos.)  ;  résé- 
da lutea  et  luteola  — Arum  maculatum.  (Sibille, 
Revue  soc.  eut.  Namur,  I9n*>,  p.  iO.) 

—  Chrysalide  :  De  couleur  variable  :  jaune  verdûlre, 

vert  clair,  brun  cuir  ou  brun  noir,  avec  des  lignes 
et  des  taches  noires  et  des  points  jaunâtres. 
Bords  des  ptérothèques  jaunes  (Brehm,  tig.  1 473). 
On  en  rencontre  assez  souvent  une  var.  vert  bril- 
lant avec  des  bordures  jaune  clair.  (Brit.  Nat. 
189-2,  p.  -260.) 

—  Parasite  :  Hoplismenus  nigripes  Gir. 

—  Eclosion  :  Presque  toute  l'année,  mais  surtout  de 

Mars  à  Juillet,  généralement  en  t  générations  ; 
dans  le  Midi  dès  Février.  En  maintenant  les  chry- 
salides à  douce  température  pendant  l'hiver, 
nous  avons  obtenu  des  papillons  depuis  le  o  Jan- 
vier. 

—  Œuf  \  Pyriforme,  côtelé  longitudinalement  et  réti- 

culé transversalement.  Vert  pèle  virant  à  l'argenté 
avant  l'éclosion.  (An.  soc.  Fr.  I88i,  pi.  5,  fig.  31). 

—  Dispersion  :  Toute  la  région  paléarctique. 

FRAXCE.  —   Corse;    Aines  Mar.  ;    H.  et   B.- 
Alpes ;  Var  ;  Bouches-du-Rhône  ;  Creuse  ;   Puy< 


-  63  - 

de-Dôme  ;  Cantal  ;  Pyrénées  Orientales  ;  Haute- 
Garonne  ;  Hautes  et  Basses  Pyrénées  ;  Gironde  ; 
Maine  et  Loire;  Loire  Inférieure  ;  Hie  et  Vilaine 
(Bleuse)  ;  Finistère  ;  Morbihan  ;  Loir-et-Cher  ; 
Eure-etLoir;  Indre;  Cher;  Sarthe  :  Calvados  ; 
Eure;  Seine  Inférieure  ;  Somme;  Nord;  Oise; 
Seine  ;  Aube  ;  Alsace  ;  Hte  Saône  ;  Doubs  ;  Jura  ; 
Allier;  Saônç-et  Loire  ;  Haute-Marne  :  partout. 

Mœurs  :  Les  œufs  sont  généralement  isolés  sur  les 
feuilles  ;  Téclosion  a  lieu  quelques  jours  après  la 
ponte  et  les  jeunes  chenilles  atteignent  leur  com- 
plet développement  en  un  mois  environ.  Celles 
d'Avril  et  surtout  celles  de  Septembre  donnent 
généralement  la  variété  estivale  napeœ  Esp.  ; 
celles  de  Juin,  Juillet  fournissent  plutôt  la  var. 
bryoniœ  Ochs.  La  dernière  génération  hiverne  à 
Tétai  de  chrysalide,  celle-ci  suspendue  par  la 
queue  et  par  un  lien  transversal.  Parfois  Té- 
closion  n'a  lieu  que  1:2  mois  après  la  chrysalida 
lion  (Sladen,  The  Eut.  I90l>,p.  Ui).  Le  papillon 
mâle  répand  généralement  une  odeur  très  agréa- 
ble, analogue,  d'après  Sélys-Longchamps,  à  celle 
du  thym  (Mém.  soc.  se.  Liège,  I8ii,  tome  II)  ou 
mieux,  d'après  Perkins,  à  celle  de  la  verveine 
(Ent.  month.  Mag.,  1887,  p.  1 1  et  40). 

BibL  :  B.  pi.  5.  —  Dup.  53,  pi.  8,  fig.  9.  —  Brehm 
l>r;8,  fig.  1-27-2.  —  Goos.,  Ann.  Levai.  1896,  p.  60. 
Lambil.  17.  —  Esp.  3.  -  Hb.  47.  —  0.  I,  U9. 
Wild.  o5.  —  Pr.  pi.  3,  fig.  9.  —  Sp.  6,  pi.  I,iig. 
9.  —  Sepp.  pi.  I.  —  Biick.  !20  et  156,  pi.  -2,  fig.  4. 
Dale.  18.  —  Brit.  nat.  189->,  p.  -260. 


15.  —  Pleris  callidice  Esp. 

—  Chenille  :  Gris  bleuâtre,  pointillue  de  noir,  souvent 
jaunâtre  dans  la  région  dorsale.  Chaque  côté  du  dos 
une  ligne  blanche  ;  sligmatale  également  blanche  ; 
toutes  ces  lignes  tachées  de  jaune  à  la  partie  anté- 
rieure de  chaque  anneau.  Stigmates  blanc  bleuâtre. 
Ventre  brunâtre.  Pattes  écailleuses  noires.  Tète  gris 
bleuâtre,  entourée  de  jaune  ou  avec  une  tache  jaune 
sur  les  côtés,  chargée  de  points  saillants  noirs,  sur- 
montés chacun  d'un  petit  poil. 


—  Époque  :  Août  à  Juin  suivant. 

—  Plantes  :  Crucifères  croissant  au  sommet  des  hautes 

montagnes,  dans  le  voisinage  des  neiges  éter- 
nelles :  arabis  alpina  ;  nasturtium  alpinum  ;  car- 
damine  sylvatica  ;  sempervivum  aracnnoideuro  et 
montanum  (Curo). 

—  Chrysalide  :  Verdâtre,  jaune  verdâtre  ou  grisâtre, 

finement  pointillée  de  noir,  avec  le  dos  marqué 
d'une  ligne  jaune. 

—  Eclosion  :  Juin  à  Août. 

—  Dispersion  :  Sommets  des  hautes  montagnes,  à  par- 

tir de  I.5(H)  mètres.  Pyrénées,  Alpes  et  Caucase. 
FRANCE.  —  Alpes-Maritimes  :   Berthemont  ; 
H.  et   B. -Alpes  ;  Pyrénées-Orientales  ;   Hautes 
et  Basses-Pyrénées  ;  Haute-Garonne. 

—  Obs.  :  La  chenille  hiverne.  D'après  Bdv.,  la  chrysa- 

lide passerait  aussi  la  mauvaise  saison  appliquée 
contre  les  rochers. 

—  JHbL  :  B,  pi.  6.  —  Wilde,  5o.  —  Sp.  7,  pi.  1,  fig. 

lu.  —  Curo,  p.  :2-2.  —  Goos.,  An.  Levai.  1896, 
p.  61. 

16.  —  Pieris  daplidice  L. 

-  Chenille  :  Cylindrique,  pubescente,  à  tête  arrondie, 

assez  petite,  très  détachée.  Robe  gris  bleuâtre,  à 
nombreuses  granulations  ou  points  verruqueux 
noirs.  Sous-dorsale  assez  large,  continue,  jaune  ou 
Diane  jaunâtre.  Stigmatale  à  peu  près  de  même  lar- 
geur que  la  sous-dorsale,  continue,  jaune  ou  blanc 
jaunâtre.  Ventre  et  pattes  blanchâtres,  verdâtres  ou 
cendré  bleuâtre,  ces  dernièi^es  généralement  mar- 
quées chacune  d'une  tache  jaune.  Tête  vert  clair  ou 
vert  jaunâtre,  ponctuée  de  noir  et  souvent  marquée 
de  1--2  traits  jaunes  sur  les  côtés.  Long.  3. 

—  Var.  :  Robe  cendré  bleuâtre  ou  verdâtre.  Sous-dor- 

sale et  stigmatale,  quand  elles  sont  d'un  jaune  pâle, 
presque  toujours  marquées  d'une  tache  jaune  foncé 
à  la  partie  antérieure  de  chaque  anneau. 

—  Epoques  :  Juin  à  Juillet  ;  puis  Septembre  à  Octobre. 


-68- 

Plantes  :  Crucifères  et  résédacées  :  Sisymbrium 
erucastrum  et  sophia  ;  thlaspi  arvense  ;  brassica  ; 
cheiranthus  ;  erysimum  cheirantoides  et  repan- 
dum  (Rogenhofer)  ;  turritis  glabra  ;  berteroa  in- 
cana  ;  reseda  lutea,  luteola  et  odorata  ;  sinapis  ; 
alyssum. 

Chrysalide  :  Gris  sombre,  gris  brunâtre  ou  verdâtre, 
avec  de  nombreuses  taches  noires  et  quelques 
raies  roussàtres.  Abdomen  marqué  sur  les  côtés 
de  traits  blanc  jaunâtre. 

Parasite  :  Ânomalon  xanthopus  Schr.  (Mathew). 

Eclosion  :  Avril  à  Juin  ;  puis  Août  à  Octobre.  Dans 
le  Midi,  la  var.  bellidice  Ochs.  paraît  dès  Fé- 
vrier ou  Mars.  Dans  le  Nord,  il  n'y  a  qu'une 
génération. 

Œuf  :  Mi-sphérique,  en  forme  de  cupule,  d'un  rosé 
brillant  (Dale). 

Dispersion  :  Toute  la  région  paléarctique,  excepté 
les  contrées  polaires. 

FRANCE.  -  Corse  ;  B.  Alpes  ;  Var  ;  Hérault  ; 
Pyrénées-Or.  ;  Haute-Garonne  ;  H.  et  B.  Pyré- 
nées ;  Auvergne  ;  Gironde  ;  Maine-et-Loire  ; 
Loire-Inférieure  ;  Morbihan  ;  lUe-et  Vilaine  ; 
Bretagne  ;  Loir-et-Cher  ;  Eure-et-Loir  ;  Indre  ; 
Cher  ;  Sarthe  ;  Calvados  ;  Eure  ;  Seine  Infé- 
rieure ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ;  Seine  ;  Aube  ; 
Alsace  ;  Saône-et-Loire  ;  Allier  ;  Haute-Marne  : 
Langres,  Hories, 

Mœurs  :  La  jeune  chenille  est  d'abord  rougeâtre, 
avec  la  tête  noire  ;  puis  elle  devient  d'un  vert 
bleuâtre  pâle,  à  dorsale  jaunâtre  et  tête  vert 
pâle.  Jusqu'à  la  t^  ou  3®  mue,  elle  semble  pré- 
férer les  Qeurs  de  la  plante  nourricière.  Cette 
espèce  hiverne  à  l'état  de  chrysalide.  L'adulte, 
quoique  n'étant  pas  très  commun  en  Haute- 
Marne,  s'y  rencontre  le  plus  abondamment  sur 
la  fin  de  Juillet  et  dans  le  courant  d'Août.  Il  aime 
à  voltieer  dans  les  champs  de  trèfle  et  de  lu- 
zerne. L'espèce  a  été  TC  en  1885,  et  on  pouvait 
alors  trouver  très  facilement  à  la  fois  la  cnenille 
et  le  papillon  (Goos). 

Bibl  :  B.  R.  G.  Pap.  pi.  6.  —  Dup.  55,  pi.  4,  fig.l  I. 
—  Goos.,  An.  Levai.  1896,  p.  61.  —  Lambil. 
-JO.  —  Hb.  48.  —  0.  I.  156.  —  Wild.  55.  —  Pr. 
pi.  3,  fig.  11.  —  Sp.  7,  pi.  1,  fig.  M  et  pi.  6, 


-66- 

fig.  o.  —  Bûck.  âl   pi.,  *^  fig.,   1  a  à  c.  —  Dale. 
ly.  —  Merrifield.  ïraiis.   Ent.  Soc.  Lond.  1897, 

p.  XVIII. 


3-   G.    -   EUCHL,OE   Hb. 

17.  —  Euchloe  belemia  Esp. 

—  Chenille  :  Semblable  à  celle  de  tagis'  Hb.,  mais  avec 

une  dorsale  rouge  (Goos.). 

—  Eclosion  :  Avril  à  Juin  ;  puis  Juillet  à  Septembre. 

—  Dispersion  :  Espagne  et  Portugal. 

FRANCE. —  Prise  à  Morlaix,  par  M.  de  Guerni- 
sac  (Beilier,  F.  d.  J.  N.  I88H,  p.  Mi.),  et  signalée 
par  M.  Sand  (Catal.  lépid.  Berry,  p.  "2)  comme 
ayant  été  capturée  à  mural  (Ségny»,  et  dans  la 
mllée  de  r.Alaqnon  (Barretier).  La  var.  œst. 
Glauce  Hb.  aurait  été  également  rencontrée  en 
Mai  et  Juin  dans  le  Cantal,  à  Murât  (F.  d. 
J.  N.  l88:-5,  p.  1-26). 

—  Bibi  :  Goos.,  An.  Levai.  1897,  p.  24. 

18.  -~  Euchloe  belia  Cr. 

—  Chenille  :  Celle  du  type  est  assez  semblable  à  carda- 
mines  L.  Elle  est  cylindrique,  assez  allongée,  un 
peu  atténuée  antérieurement,  à  anneaux  distincts, 
visiblement  pubescents.  Stigmatale  blanche.  Tête 
assez  petite,  arrondie,  plutôt  lenticulaire,  détachée. 

Robe  verte  ou  jaunâtre,  iortcment  pointillée  de  noir 
(ces  points  ordinairement  sur  trois  rangs  transver- 
saux), et  parfois  de  rougeâtre  dans  la  région  dor- 
sale. Dorsale  continue,  assez  étroite,  blanchâtre  ou 
légèrement  cendré  bleuâtre.  Stigmatale  continue, 
étroite,  blanche  ou  gris  verdâtre,  ordinairement 
marquée  de  petits  points  peu  visibles.  Stigmates 
elliptiques,  blancs,  finement  cerclés  de  noir.  Ventre 
et  pattes  concolores,  le  plus  souvent  verdàtres,  le 
clapet  de  la  couleur  des  bandes.  Tête  verdâtre,  fine- 


-fil- 
ment et  lortement  pointîllée  de  noir,  parfois  un  peil 
marquée  de  jaunâtre,  pubescente.  Long.  3  3,5. 
Var.  a.  —  Robe  verte,  avec  la  région  dorsale  jaune, 
celte  région  tachetée  de  jaune  ou  d'aurore  ;  tout  le 
corps  pointillé,  de  noir. 

Var.  b.  —  Corps  en  entier  jaune,  avec  des  lignes 
rouges  ou  marquées  de  rouge. 
Var.  (B8t.  atMonia  Hb.  —  Robe  jaune  ponctuée  de 
noir.  Dorsale  bleue  ou  violette.  Sligmatale  blanche, 
verte  ou  bleue  au  bord  supérieur.  Des  taches  noires 
et  rouges,  généralement  en  nombre  assez  considé- 
rable. 

—  Epoques  :  Avril  à  Juillet  ;  puis  Août  à  Octobre. 

—  Plantes  :   Crucifères,  dont  elle  ronge  surtout  les 

siliques  :  sisymbrium  erucastrum,  sinapis  incana, 
barbarea  vulgaris  (Const),  biscuteifa  didyma, 
lœvigala  et  autres,  raphanus  raphanistrum,  di- 
plotaxis  lenuifolia  ;  cheirantiis  cheiri,  au  moins 
en  captivité  (Breignet,  An.  Soc.  Fr.  1887,  p.  cxx). 

—  Chrysalide  :  Fortement  aiguë  aux  deux  extrémités. 

Celle  du  type  est  ordinairement  brune  avec  des 
points  noirs,  celle  de  la  var.  ausonia  plutôt 
verte,  avec  la  partie  antérieure  d'un  pourpre 
violet. 

—  Eclosion  :  Mars  à  Mai  ;  puis  Juin  à  Juillet.  La  var. 

aiisonia  Ub.  parait  à  partir  de  Mai. 

—  Œuf:  En  forme  de  poire  ou  mieux  de  bouteille,  à 

méridiens  cannelés.  Jaune  brunâtre,  virant  au 
gris  plombé,  avec  la  dépression  ombrée  (An. 
Soc.  Fr.  1881,  pi.  5,  fîg.  3H  —  Sp.,  pi.  50,  fig.  4). 

—  Dispersion  :  Midi  de  l'Europe. 

FRANCE.  —  Corse  (Var.  ausonia)  ;  B.-Alpes  ; 
Var  ;  Bouches  du-Rhône  ;  Pyr. -Orientales  ;  H.  et 
B.  Pyrénées  ;  H. -Garonne  ;  Auvergne;  Gironde; 
C^harente  ;  Maine  et-Loire  ;  Loire-Inférieure  :  te 
PouUguen  ;  Indre  ;  Indre-et-Loire  (Lelièvre)  ; 
Cher  ;  Eure-et-Loir  ;  Sarthe  ;  Aube  ;  R.  :  Bar- 
sur-Seme  ;  Seine-et-Oise  ;  Seine-et-Marne  ; 
Saône-et-Loire. 

—  Mœurs  :  Le  papillon  pond  ses  œufs  en  Septembre 

ou  au  commencement  d'Octobre,  et  les  larves. 


grossissant  très  vite,  donnent  la  chrysalide  avant 
l'hiver.  C'est  en  cet  état  que  l'insecte  passe  ia 
mauvaise  saison.  La  chenille  diffère  de  celle  de 
daplidice  par  sa  forme  plus  étroite  et  par  les 
bandes  qui  sont  moins  larges. 

L'éclosîon  a  lieu  au  printemps  ou  pendant  Tété 
qui  suit,  souvent  aussi  deux  ans  après.  L'adulte, 
surtout  la  var.  ausonia,  remonte  jusque  dans  le 
centre  de  la  France,  aux  environs  de  Paris  et  de 
Fontainebleau.  Il  recherche  de  préférence  les 
champs  de  luzerne  et  les  prairies  humides.  Dans 
les  pays  montagneux,  on  le  rencontre  jusqu'à 
±{m  mètres  d'altitude. 

Bibl.  :  Dup.,  -23-2.  pl.  Ho,  fig.  98.  -  Aji.  Soc.  Fr., 
I80H,  p.  xc;  187 i,  p.  I  et  viii.  —  Goos.,  An. 
Levai.,  1896,  p.  63.  —  (îiard,  Revue  Scient.  Bour- 
bonnais, 1898,  p.  lo9  'Géonémie).  —  Sp.,  7.  pl.  6, 
lig.  6. 


19.  —  Euchloe  simplonla  Frr. 

—  Chenille  :  Faiblement  pubescente,  d'un  jaune  pâle, 
pointillé  de  noir,  avec  trois  bandes  d'un  vert 
un  peu  bleuâtre.  Stigmatale  remplacée  par  la  teinte 
du  fond  et  marquée  de  petits  points  noirs. 

—  Epoque  :  Juillet  à  Septembre. 

—  Plantes  :  Crucifères  des  montagnes. 

—  Eclosion  :  Juin  à  Juillet. 

—  Dispersion  :  Alpes  du  centre  et  de  l'ouest.  Pyrénées 

(Rûhl-Heyne). 

FRANCE.  —  H.  etB.  Alpes  ;  Savoie;  sommets 
des  Pyrénées  (R-H.) 

—  Obs.  :  Les  chenilles,  qui,  d'après  Bellier,  se  ren- 

contrent par  groupes,  ressemblent  beaucoup  à 
celles  de  la  var.  avsonia  Hb.  ;  mais  elles  n'ont 
pas, comme  cette  dernière,  la  stigmatale  blanche. 

—  liibL  :  Goos.,  An.  Soc.   Fr.,    I88i,  p.  I  i3,  et  An. 

Levai.  IS97,  p.  -2:^.  —  Sp.,  8. 


20.  —  Euchloe  tagis  Hb. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  un  peu  atténuée,  à  anneaux 


bien  marqués,  à  pubescence  assez  nettement  visible. 
Tête  assez  petite,  arrondie,  subienticulaire. 

Robe  d'un  vert  plus  ou  moins  sombre,  avec  un  poin- 
tillé noir  très  fin.  Dorsale  et  sous-dorsale  nulles. 
Stigmatale  continue,  blanche,  bordée  à  la  partie 
supérieure  par  une  large  bande  d'un  rouge  profond 
ou  d'un  violet  lie  de  vin.  Ventre  et  pattes  conco- 
ures. Tête  verte  ou  brunâtre,  finement  pointillée, 
l'épistome  et  les  pièces  buccales  ordinairement 
rouges.  Long.  3-3,5. 

—  Epoque  :  Février  à  Juin. 

—  Plantes  :  Iberis  pinnala,  biscutella  ambigua. 

—  Chrysalide  :  Anguleuse,  incarnat  pâle  ou  brun  rosé 

avec  une  ligne  dorsale  et  le  pourtour  des  ptéro- 
thèques  brun.  Abdomen  souvent  d'un  rose  vio- 
lacé. 

—  Eclosion  :  Février  à  Mai. 

—  Dispersion   :    Espagne,    Portugal,    Sardaigne. 

FRANCE.  —  Corse  (var.injm/am  Stgr.)  ;  Var  ; 
B.  du-Rhône  :  Aix,  les  Camoim,  la  Treille  ; 
Pyrénées  Orientales  1  ;  Indre  et  Cher  (Sand). 

—  Mœurs  :  Cette  espèce,  qui  reste  environ  dix  mois 

en  chrysalide,  passe  la  mauvaise  saison  dans  cet 
état. 

—  liibl.  :  B.  Papil.,  pi.  5,  fig.  1.  —  Dup.  229,  pi.  35, 

fig.  98.  —  Goos.,  An.  Levai  1897,  p.  24.  —  Tr. 
X.  90.  —  Sp.,8.  pi.  6,  fig.  7. 

21.  —  Euchloe  cardamines  L. 

—  Chenille  :  Allongée,  cylindrique,  peu  atténuée,  assez 
peu  pubescente.  Tête  arrondie  sur  les  côtés,  subien- 
ticulaire, grosse,  assez  détachée.  Robe  vert  d'herbe 
ou  vert  bleuâtre,  très  finement  pointillée  de  noir. 
Dorsale  blanche,  ordinairement  marquée  seulement 
sur  les  anneaux  1-4-3,  rarement  nulle.  Stigmatale 
continue,  blanchâtre,  londue  au  bord  supérieur  avec 
la  teinte  du  fond  parfois  ombrée  de  rouge  car- 


-do- 
miné. Ventre  vert  sale.  Pattes  vertes.  Tête  vert  som- 
bre ou  brune,  pointillée  de  noir.  Long.  3,5-4. 

—  Epoque  :  Juin  à  Août. 

—  Plantes  :  Crucifères  :  cardamina  pratensis,  impa- 

tiens et  autres,  turritis  glabra,  sisymbrium 
alliaria,  barbarea  vulgaris,  brassica  campestris, 
arabis. 

—  Chrysalide  :  Naviculaire,   très   arquée,   fortement 

renflée  au  milieu,  étirée  en  pointes  allongées 
aux  deux  extrémités,  lisse,  Tenveloppe  alalre  à 

Eeine  striée.  Verte,  virant  au  gris  jaunâtre  ou 
runfttre,  avec  des  stries  plus  claires,  rougefttres, 
des  traits  latéraux  blancs,  la  pointe  anale  rose 
et  la  tête  aurore  ou  orangée  (Wilde,  56,  pi.  8, 
fîg.  14. —  Sp.pl.  1,fig.  1-2  b). 

—  Eclosion  :  Mars  à  Juin,  parfois  même  dans  le  Nord 

commencement  de  Juillet  (F.  d.  J.  N.  190 1 ,  p.  1 43). 

—  Œuf  :  D'après  Bromilow,  il  est  d'un  blanc  jaunfttre, 

virant  au  verdâtre  au  bout  de  (Quelques  jours  (The 
Entomol.  xxv,  p.  1 4!2).  D'après  Lambillion  (p.  !25), 
il  est  d'un  vert  jaunâtre  passaot  bientôt  au  jaune 
orange  foncé. 

—  Dispersion  :  Toute  l'Europe. 

FRANCE.  —  Corse  ;  H.  et  B.- Aines  ;  Var  ;  B.du- 
Rhône  ;  Pyr. -Orientales  ;  Hte-uaronne  ;  Htes 
et  Basses -Pyrénées  ;  Creuse  ;  Puy-de-Dôme  ; 
Cantal  ;  Gironde  ;  Maine  et-Loire  ;  Loire-Infé- 
rieure ;  Finistère  ;  Morbihan  ;  lUe  et-Vilaine  ; 
Loir  et  Cher  ;  Eure  et-Loir  ;  Indre  ;  Cher  ;  Sar- 
the  ;  Calvados  ;  Eure  ;  Seine-Inférieure  ;  Somme  ; 
Nord;  Oise;  Seine;  Aube;  Alsace;  Saône-et- 
Loire  ;  Allier  ;  Haute-Marne  :  Langres,  Hortes, 
Latrecey,^Montigny y  Saint- Dizier, 

—  Mœurs  :  L'œuf,  isolé  sur  les  feuilles  ou  à  la  base 

des  fleurs,  est  pondu  en  mai  ou  juin  ;  il  éclôt 
une  quinzaine  de  jours  après  ;  la  jeune  chenille 
est  verte  avec  une  stigmatale  blanche  ;  à  la  4® 
mue,  elle  vire  au  vert  bleuâtre  avec  des  poils 
sombres.  La  chrysalide  hiverne  et  donne  le 
papillon  au  printemps  suivant,  l'éclosion  du 
mâle  précédant  généralement  d'environ  huit 
jours  celle  de  la  femelle.  L'espèce  a  deux  géné- 
rations dans  le  Midi,  une  seule  dans  le  Nord. 

—  BibL  :  B.  Papil.,  pi.  5.  —  Dup.  3i,  pi.  4,  fig.  la. 


—  7i  - 

—  Goos.,  An.  Levai.  1897,  p.  28.  —  Brehm.  261. 

—  Lambil.  23.  —  Esp.  4.  —  Hb.  I,  48.  —  0.  ?, 
165.  —  Frr.  vi,  121,  pi.  559.  —  Pr.  pi.  3,  fig.  13. 

—  Sp.  8,  pi.  I,  fîg.  Ifa.  —  Sepp.  vi,  9.  —  Bûck. 
I.  159,  pi.  3,  fig.  i.  —  Dale,  -Jl.  —  Himsl.  Soc. 
ent.  1896,  p.  lUl'.  —  Gillmer,  Ent.  Zeît.  f.  Ent. 
1899,  p.  480.  —  Chapman,  Eut.  M.  Mag.  1888, 
no  287.  —  Dupont,  Ent.  Record,  1897,  p.  329.  — 
Bretschneider,  Ent.  Zeit.  Gub.  I90i,  p.  85,90. 

22.  —  Euchloe  euphenoides  Stgr. 

—  ChenilU  :  Cylindrique,  un  peu  atténuée  postérieure- 
ment, visiblement  pubescente.  Tête  un  peu  plus 
large  que  le  premier  anneau,  subaplatie  devant. 

Robe  blanc  bleuâtre  pâle  ou  verdàtre,  mate.  Poils 
blanchâtres,  ceux  de  la  région  dorsale,  au  moins  les 
plus  gros,  noirs.  Dorsale  large,  jaune  soulre,  mar- 
quée de  taches  noires,  dont  deux  généralement  plus 
grandes  au  bord  antérieur  de  chacun  des  anneaux 
médians.  Elle  est  bordée  chaque  côté  d'autres  gran- 
des taches  noires,  qui  tiennent  lieu  de  sous-dorsale. 
Un  rang  sous-stigmatal  de  taches  noires,  deux  par 
anneau,  ces  taches  parfois  soudées  ou  contiguës; 
elles  sont  limitées  inférieurement  par  une  ligne 
jaune  soufre  plus  ou  moins  interrompue,  qui  s'a- 
vance jusque  sur  les  pattes.  Stigmates  •subellipti- 
ques, blancs.  Ventre  blanchâtre.  Pattes  blanchâtres  ; 
les  écailleuses  luisantes,  souvent  verdâtres  et  mar- 
quées de  jaune  à  la  base  et  de  sombre  à  Textrémité. 
Tête  luisante,  verdàtre  ou  cendré  bleuâtre,  le  vertex 
plus  ou  moins  lavé  de  jaune  ;  elle  porte  de  nom- 
breuses granulations  d'un  noir  luisant,  de  chacune 
desquelles  part  un  petit  poil  blanchâtre.  Long.  2, 6-3  ; 
larg.  0,3-0,  i;  larg.  de  la  tête  0,25-0,3. 

—  Epoques  :  Mai  à  Juillet  ;  Septembre  à  Octobre. 

—  Plantes  :  Riscutella  didyma,  lœvîgata  et  autres. 

—  Chrysalide  :  Très  arquée,  naviculaire,  renflée  au 


-  72  — 

milieu,  très  effilée  aux  deux  extrémités.  Verte 
ou  brun  clair  (Sp.  pi.  6,  fig.  8  b.  —  firomilow, 
The  Ent.  1893,  p.  137). 

Ëclosion  :  Mars  à  Juillet. 

Dispersion  :  Sud-ouest  de  l'Europe. 

FRANCE.  -  Corse  ;  Alpes  Mar.  ;  B.-Alpes  ;  Var  ; 
Bouches-du  Rhône  ;  Lozère  ;  Pyrénées  Orien- 
tales ;  Haute-Garonne  1  ;  Hautes-Pyrénées  ;  Puy- 
de-Dôme  ;  Cantal  ;  Languedoc. 

Mcsurs  :  Cette  chenille  est  facile  à  élever  ;  elle 
mange  de  préférence  les  parties  fructifères  de  la 
plante.  En  captivité,  d'après  Bellier  et  Graslin, 
elle  dévore  ses  congénères,  surtout  celles  qui 
sont  sur  le  point  de  se  chrysalider  (An.  Soc.  Fr. 
1863,  p.  331).  Elle  hiverne  à  Tétat  de  nymphe. 

Bibl.  :  B.  R.  G.,  pi.  2,  fig.  6.  —  Dup.  23o,  pi.  36, 
fig.  99.  —  Goos.,  An.  Levai.  1897,  p.  25.  —  Sp. 
8,  pi.  6,  fig.  8  a.  —  NichoU,  Ent.  Record,  1897, 
p.  329. 


4i-'  G.  :  GOIilAS  Fab. 

23.  —  Collas  palœno  L. 

—  Chenille  :  Assez  allongée,  subcylindrique,  à  pubes- 
cence  très  courte,  noirâtre.  Tête  petite,  arrondie. 

D'après  Slandfusz,  la  robe  est  d'un  vert  bleuâtre 
velouté,  finement  pointillée  de  noir.  Dorsale  et  sous- 
dorsale  nulles.  Stigraatale  continue,  d'un  jaune  pro 
fond  bordé  de  noir  intérieurement,  au  moins  par 
places  ;  sous  elle,  les  stigmates  qui  sont  blancs  cer- 
clés de  noir.  Ventre  vert  mat.  Pattes  :  les  écailleuses 
jaunâtres;  les  membraneuses  vert  mat.  Tête  verte. 
Long.  3,5-4. 

—  Epoque  :  Oclobre  à  Mai. 

—  fiantes  :  Vaccinium  uliginosuni  ;  hydrocotyle  vul- 

garis. 

—  Chrysalide  :  Jaune  verdâtre,  le  dos  du  thorax  très 

proéminent  (Rûhl). 

—  Ëclosion  :  Juin  à  Août. 


—  73  — 

-—  Dispersion  :  Europe  centrale,  Russie  et  Scandina- 
vie, Belgique. 

FRANCE.  —  Hautes  montagnes  ;  Alpes-Mari- 
times ;  Hautes  et  Basses  Alpes  ;  Hautes-Pyrénées: 
Argelès  ;  ailleurs  dans  les  Pyrénées  !  ;  Jura  ; 
Vosges  ;  Alsace  :  lac  de  Lispach  ;  Oise  (?). 

—  iHœurs  :  La  chrysalide  est  suspendue  aux  tiges  de 

la  plante  nourricière  ou  à  celles  des  plantes 
avoisinantes. 

—  BibL  :  An.  Soc.  Fr.  I8f)7,  p.  679.  —  Frr.  vi,  p.  97, 

pi.  5il.  —  Wild.  ol  —  Sp.  9,  pi.  I,  fig.  li.  — 
Et  cités  par  Sp.  :  Nauke,  Jahresh.  Schlesien, 
I87''>,  p.  loi  ;  et  Entomol.  M.  m,  p.  38.  -  Goos., 
An.  Levai.  1897,  p.  "11. 

24.  —  Collas  phicomone  Esp. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  épaisse,  à  anneaux  bien  dis- 
tincts, un  peu  atténuée  postérieurement,  pubescenle, 
les  poils  noirs.  Tête  petite,  arrondie,  finement  pu- 
bescente. 

Robe  d'un  vert  sombre,  veloutée,  fortement  et  fine- 
ment ponctuée  de  noir,  avec  les  incisions  parfois 
plus  claires.  Dorsale  et  sous-dorsale  nulles.  Stigma- 
tale  continue,  assez  étroite,  blanche  ;  elle  porte  au 
milieu  de  chaque  anneau  une  tache  jaunâtre  sur 
laquelle  sont  placés  les  stigmates,  ceux-ci  de  cou- 
leur noire.  Ventre  et  pattes  vertes.  Tête  plus  pâle 
que  le  corps,  vert  jaunâtre.  Long.  3,5-4. 

—  Epoque  :  Octobre  à  Juin. 

—  Plantes  :  Diverses  vicia. 

—  Chrysalide  :  Terminée  en  pointe  aux  deux  extrémi 

tés,  avec  Tabdomen  arrondi  dans  la  région  dor- 
sale. Elle  est  vert  sombre,  avec  un  trait  jaunâtre 
sur  les  côtés. 

—  Eclosion  :  Juillet  à  Août. 

—  Dispersion   :    Hauts    sommets    des    Pyrénées,   des 

Alpes  et  des  montagnes  de  Hongrie. 

FRANCE.  —  AlpesMaritimes  ;  Hautes  et  Bas 
ses -Alpes  ;  Pyrénées-Orientales  ;  Hte  Garonne  ; 
Hautes  et  Basses- Pyrénées. 


—  74  — 

—  MiBurs  :  La  chenille  hiverne  ;  Freyer  la  représente 

sur  une  vicia.  Le  papillon  voltice  généralement 
au  dessus  de  1.500  met.  d'altitude. 

—  BibL  :  Frr.  vu,  105,  pi.  661.  —  Sp.,9,pl.  I,fig.  15. 

26.  —  Collas  hyale  L.  =  palœno  Esp.  =  croceus  var. 
Fourcr. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  assez  épaisse,  couverte  d'une 
fine  pubescence  noire.  Tête  arrondie. 

Robe  vert  terne  ou  vert  bleuâtre,  veloutée,  marquée 
de  taches  noires,  celles  de  la  région  dorsale  assez 
régulièrement  placées  sur  deux  rangs  et  coupées  par 
deux  fines  lignes  contiguës  jaunes,  qui  forment 
sous-dorsale.  Stigmatale  assez  étroite,  continue,  de 
couleur  variable,  blanche,  jaune,  rougeâtre  ou  au- 
rore. Ventre  et  pattes  vertes.  Tête  vert  sombre. 
Long.  3,5-4. 

—  Epoques  :  Juin  à  Juillet  ;  puis  Septembre  à  Avril. 

—  Plantes  :  Légumineuses  herbacées,  vicia,  trifolium, 

medicago,  hippocrepis,  coronilla  varia,  etc. 

—  Chrysalide  :  Semblable   à   celle   à'edusa.  Elle  est 

verte,  avec  une  ligne  longitudinale  jaune  sur  les 
côtés  ;  ptérothèques  marqués  de  7  points  noirs, 
un  sur  le  disque,  les  autres  en  bordure. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juin  ;  puis  Juillet  à  Octobre. 

—  Œuf  :  Ovoïde,  légèrement  fusiforme,  assez  analo- 

gue à  un  grain  d'orange  ;  lisse  à  première  vue, 
il  est*  côtelé,  de  couleur  jaune  serin,  pftle  ou 
blanchâtre,  avec  des  traits  plus  foncés,  brun 
jaunâtre.  lAii.  Soc.  Fr.,  i88i,  pi.  v,  fig.  34 — 
Sp.,  pi.  50,  fig.  5). 

—  Dispersion  :   Toute   l'Europe,   excepté  les  régions 

circumpolaires. 

FRANCE.  — Var;  R.  du  Rhône  :  W.  à  MarseilU, 
C.  à  la  Sle-Beaujne,  etc.  ;  H.  Garonne;  H.  et  B. 
Pyrénées  ;  Auvergne  ;  Gironde  ;  Maine-et-Loire; 
Loire-Inférieure  ;  Finistère  ;  Morbihan  ;  Loir- 
et-Cher  ;  Indre;  Eure-et-Loir;  Sarthe  ;  Cher  ; 
Calvados  ;  Eure  ;  Seine-Inférieure  ;  Somme  ; 
Nord  ;  Oise  ;  Seine  ;  Aube  ;  Alsace  ;  Saône-et- 


-  76  — 

Loire  ;  Allier  ;  Haute-Marne  :  Langres,  St-Dizier, 
Hortes,  Montigny,  Prauthoy^  Latrecey,  etc. 

—  Mœurs  :  D'après  Goossens,  les  chenilles,  à  peine 

écloses,  mangent  les  autres  œufs  placés  à  leur 
portée  ;  mais,  à  l'état  libre,  la  femelle  divise  sa 
ponte. 

Les  chenilles  aiment  à  reposer  sur  le  milieu  des 
feuilles  et  elles  se  laissent  emprisonner  par 
celles-ci  lorsqu'elles  se  ferment  à  la  nuit  tom- 
bante. On  les  rencontre  à  deux  reprises  dans  nos 
régions  ;  celles  d'automne  hivernent,  chacune 
dans  une  petite  toile  filée  sur  le  milieu  d'une 
feuille,  et,  d'après  Rûhl-Heyne  (p.  7:2o),  les 
taches  noires  dorsales  n'apparaissent  qu'au  prin- 
temps. Le  papillon  recherche  de  préférence  les 
prairies  artificielles,  champs  de  trèlle,  luzerne  et 
sainfoin. 

—  BibL  :  Dup.,  58,  pi.  4,  fig.  13.  —  Goos.,  Au.  Levai. 

1897,  p.  -28.  —  Lambil.,  30.  —  Hb.,  50.  -  0., 
1,  181.  -  Frr.,  vi,  105.  —  Wild.,  5-2.  —  Sp., 
9,  pi.  1,  fig.  16,  et  pi.  6,  fig.  9.  —  Stet.  Ent. 
Zeit.,  1848,  4,  et  1877,  483.  —  Dale,  Brit.  But., 
33.—  Frohawk,  The  Entomol.,  1892,  p.  271, 
1893,  p.  5,  60  et  145,  et  1896,  p.  163.  —  Wil- 
liams, Ibid.,  1893,  p.  7. —  Hawes,  Ent.  M.  Mag., 
1 893,  p.  1  -2.  —  Pickett,  Ent.  Record,  1 900,  p.  29i. 
—  Theobald,  The  Ent.,  1893,  p.  81  et  1901,  p. 
130,  167  et  204. 

26.  —  Collas  edusa  Fab.  =hyale  SGop.  =  electraLew.=: 
Helena  H.  S. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  un  peu  atténuée  antérieure- 
ment, à  pubescence  très  fine  et  donnant  au  corps 
un  aspect  velouté.  Tête  petite,  arrondie.  Clapet  ar- 
rondi, avancé. 

•  Robe  d'un  vert  généralement  foncé  et  uniforme  ou 
finement  ponctué  de  noir.  Sur-stigmatale  (latérale) 
assez  fine,  conlinue,  blanche  ou  jaune  rougeâtre; 
elle  est  marquée  de  points  plus  foncés  ou  rouges, 
placés  ordinairement  un  sur  le  milieu  et  un  aux 
bords  antérieur  et  postérieur  de  chaque  anneau  ;  en 
outre,  elle  est  souvent  ponctuée  de  bleuâtre.  Stig- 


—  76  — 

mates  jaune  rouge.  Ventre  et  pattes  vertes.  Tête 
vert  bleuâtre.  Long.  3,5-4. 

—  Epoques  :  Juin  à  Juillet  ;  Août  à  Septembre  ;  puis 

Octobre  à  Février. 

—  Plantes  :  Légumineuses  herbacées:  trifolium,  sur- 

tout repens,  medicago  sativa  et  lupulina,  ono- 
brychis  sativa,  hippocrepis  comosa  (surtout  Tab. 
hélice  Hb.),  sarothamnus  scoparlus,  cytisus  ca- 
pitatus,  etc. 

—  Chrysalide  :  Verte,  avec  un  trait  jaune  sur  les  côtés 

et  souvent  quelques  points  jaunâtres  ou  ferru- 
gineux ;  ptérothèques  rayés  ou  ponctués  de  noir. 

—  Eclosion  :  Avril  à  Juin  ;  Juillet  à  Août  ;  puis  Sep- 

tembre à  Octobre. 

—  Œuf  :  Fortement  fusiforme,  à  méridiens  cannelés  ; 

jaune  clair  virant  au  rouge  corail  vif. 

-^  Dispersion  :  Toute  l'Europe,  excepté  les  régions 
circumpolaires.  Le  papillon  a  été  particulière- 
ment abondant  en  Angleterre  en  1877. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Mar.  :  Cannes,  pins 
de  la  Présentation  ;  Hautes  et  Basses- Alpes  ; 
Var  ;  Bouches-du-Rhône  ;  Pyrénées-Orientales  ; 
Haute-Garonne  ;  Hautes  "et  Basses-Pyrénées  ; 
Puy-de-Dôme  ;  Creuse  ;  Cantal  ;  Gironde;  Maine- 
et-Loire;  Loire-Inférieure;  Finistère;  Morbihan; 
llle-et-Vilaine  ;  Loir-et-Cher  ;  Eure-et-Loir  ; 
Indre  ;  Cher  ;  Sarlhe  ;  Calvados  ;  Eure  ;  Seine- 
Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Seine  ;  Aube  ;  Al- 
sace ;  Saône-et-Loire  ;  Allier;  Haute-Marne: 
Langres,  Hortes,  Montigny,  Latrecey,  Saint  Di- 
zier,  etc. 

—  Mœurs  :  L'espèce   a  trois   générations,    au   moins 

dans  le  Midi.  Les  chenilles  d'automne  hivernent 
pour  donner  le  papillon  au  printemps.  Mais  une 
certaine  quantité  pourrait  bien  (I)  parfois  passer 
la  mauvaise  saison  en  chrysalide,  au  moins  dans 
certaines  régions.  Bigneil  avait  recueilli  ^soixante 
œufs  d'edusa  pondus  en  septembre  ;  les  chenilles 
sortaient  peu  après  ;  mais,  comme  la  température 
était  défavorable,  cinquante-sept  périrent  de 
froid  ;  les  trois  survivantes  se  métamorphosèrent 
le  26  novembre,  mais  périrent  en  chrysalide.  (The 
Brit.  Nat.  1893,  p.  78);  en  1899,  à  Budapesth, 
Uhl  a  constaté  Tapparition  du  papillon  le  9  Jan- 
vier (Rovart.  Lapok.,  1899,  p.  -il). 


—  77  — 

Le  papillon  voltige  de  préférence  dans  les  prai- 
ries artificielles.  On  le  rencontre  parfois  en  Fé- 
vrier (Bignell,  Ent.  Mag.,  1896,  p.  64;  Christv, 
The  Ent.  1893,  p.  6(0,  et,  dans  le  Midi,  en  Dé- 
cembre (Bromilow,  Ent.  M.  Mag.,  1896,  p.  17)  ; 
il  a  été  également  signalé  dans  ce  dernier  mois 
par  Shepheard  (The  Ent.  1898,  p.  ââl). 

—  Bibl.  :  B.  G.  Papil.  3.  —  Dup.,  §9,  pi.  4.  fig.  14. 

—  Mil.  Lép.  o«  fasc.  li,  pi.  6,  fig.  7  à  9. — 
Lambil.,  34.  -.  Hb.,  50.  —0.,  1, 173.  —  Wilde, 
53.  —  Pr.  pi.  3,  fig.  14.  —  Wien.  ent.  Monat,  ii, 
pi.  -2,  fig.  :2.  —  Sp.,  10,  pi.  1,  fig.  17.  —  Bûck, 
9,  pi.  1,  fig.  3.  —  Frohawk,  The  Entomol,.  189f, 
p.  -201,  1893,  p.  184,  et  1895,  p.  263.  —  Rocqui- 
gny-Adanson,  Revue  Scient.  Bourb.,  1895,  p. 
191.  —  Goos.,  An.  Levai.,  1897,  p.  i8.  —  Ent. 
M.  Mag.,  1877,  p.  89.  —  Harrison,  Ent.  Record, 
1904,  p.  172. 

27.  —  Collas  myrmldone  Esp. 

—  Chenille  :  Assez  allongée,  cylindrique,  à  anneaux  bien 
nets,  pubescente.  Tête  arrondie,  sublenticulaire, 
courtement  poilue. 

Robe  verte,  granulée  et  pointillée  de  noir.  Dorsale 
sombre,  parfois  plus  ou  moins  nette.  Stigmatale 
assez  large,  continue,  blanche  ou  vert  clair.  Stig- 
.  mates  blancs  finement  cerclés  de  noir.  Ventre  vert. 
Pattes  :  les  écaillcuses  verdàtre  testacé  à  bout  oMi- 
nairement  sombre  :  les  membraneuses  vertes.  Tête 
verte,  pointillée  de  noir,  à  pubescence  blonde. 
Long.  3,5-4. 

—  Epoques  :  Mai  ;  puis  Automne. 

—  Plantes  :  Cylisus  hiflorus,    capitatus,  nigricans  et 

ratîsboneiisis. 

—  Eclosion  :   Juin  à  Juillet;  puis  Septembre  à  Oc- 

tobre. 

—  Œuf:   D'après  Gartner,   il  est  allongé,  fusiforme 

(Sp.  p.  10). 

—  Dispersion  :    Prusse,    Silésie,     Autriche-Hongrie, 

Sud-Ouest  de  la  Russie. 
FRANCE.  — Creuse:  Blessac;  Indre:  Gargilesse, 


-  78  - 

Mœurs  :  Comme  on  le  voit  par  les  localités  citées, 
celte  espèce  aurait  été  trouvée  en  France  par  M. 
Sand.  Il  serait  bien  à  souhaiter  que  de  nouvelles 
captures  vinssent  s'ajouter  à  celles-ci,  car,  en 
denors  du  célèbre  lépidoptériste,  aucun  auteur, 
à  notre  connaissance,  n'en  fait  mention.  D'après 
Gartner,  les  jeunes  chenilles  dévorent  les  feuilles 
et,  lorsqu'elles  ont  atteint  une  certaine  taille, 
elles  s'attaquent  aux  nervures. 

Bihl.  :  Schmid.,  7.  —  Sp.,  10.  pl.,8uppl.  I,  fig.  6. 
—  Wien.  ent.  Monat.,  1861,  p.  3U6.  —  Stet. 
ent.  Zeit.,  1862,  p.  146. 


S-   G.   :    GOIVEPTERYX   Leacli. 

28.  —  Gonepteryx  rhamnl  L.  =  canicularis  Retz. 

—  ChenilU  :  Allongée,  cylindrique,  allénuée  aux  deux 
extrémités,  à  anneaux  bien  nets,  très  finement  cha- 
grinée de  noirâtre  et  faiblement  pubescente.  Tête 
arrondie,  sublenticulaire. 

Robe  vert  mat  foncé,  les  côtés  généralement  plus 
clairs,  parfois  atomée  de  noir.  Dorsale  et  sous-dor- 
sale nulles.  Stigmatale  continue,  blanc  terne  ou 
vert  très  pâle,  souvent  verte  sur  les  4-5-6  premiers 
anneaux  et  blanche  sur  les  autres,  généralement 
fondue  à  la  partie  supérieure  avec  la  teinte  du  fond. 
Stigmates  petits,  vert  sombre.  Ventre  et  pattes  ver- 
tes. Tête  verte,  hérissée  de  poils  courts.  Long.  4-8. 

—  Epoque  :  Mai  à  Septembre. 

—  Plantes  :  Rhamnus  frangula,  cathartica  et  alater- 

nus  ;  rosa  canina  ;  pyrus  et  mespilus  germanica 

(Goos). 

—  Chrysalide   :    Aiguë  aux   deux  extrémités,    angu- 

leuse, le  thorax  avec  une  épaisse  proéminence 
arrondie,  l'enveloppe  alaire  fortement  dévelop- 
pée. Verte,  vert  bleuâtre  ou  vert  jaunâtre,  les 
côtés  marqués  chacun  d'un  trait  jaune  clair. 
Stigmates  bien  nets,  ordinairement  ferrugineux. 
Ptérolhèques  plus  foncés,  avec  les  nervures  bien 


marquées.  Tète  jaunâtre  à  l'extrémité  (Sp.,  pi.  2, 
fig  I  b). 

Parasites  :  Limneria  vulgaris  L.  ;  Mesochorus  gra- 
cilentus  (Bigneli). 

Eclosion  :  Juillet  à  Septembre  ;  mais  on  en  ren- 
contre toute  l'année. 

Œuf  :  Un  peu  en  forme  de  bouteille,  avec  quatre 
grosses  côtes,  de  couleur  vert  argent.  (An.  Soc. 
Fr.,  1884,  p.  144). 

Dispersion  :  Toute  l'Europe,  excepté  les  régions 
circumpolaires. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes  Marit.  ;  Var  ;  Bou- 
ches-du-Rhône  ;  Pyrénées-Orient.  ;  H. -Garonne 
Hautes  et  Basses-Pyrénées  ;  Auvergne  ;  Creuse 
Maine-et-Loire  ;  Loire-Inférieure  ;  Finistère 
Bretagne  ;  Loir-et-Cher  :  Eure-et-Loir  ;  Sarthe 
Indre  ;  Cher  ;  Calvados  ;  Eure  ;  Seine-Inférieure 
Somme  ;  Nord  ;  Oise  ;  Seine  ;  Aube  ;  Alsace 
Haute  Saône  ;  Doubs  ;  Saône-et  Loire  ;  Allier 
Haute  Marne  :  Langres,  llortes^  Montigny,  Saint 
Diziery  Latrecey,  etc. 

Mœurs  :  Les  œufs  sont  isolés,  généralement  à  la 
face  inférieure  et  sur  la  nervure  médiane  des 
feuilles.  Pondus  au  nombre  d'une  douzaine  envi- 
ron sur  chaque  arbuste,  en  avril  ou  mai,  plus 
rarement  fin  mars,  ils  éclosent  15-20  jours  après. 
Les  chenilles  se  tiennent  au  repos,  allongées  au 
côté  inférieur  et  sur  la  nervure  médiane  des 
feuilles  ;  elles  atteignent  toute  leur  taille  en 
juillet.  D'après  Lélièvre  (F.  d.  J.  N.  1878,  p.  78, 
et  1884,  p.  144),  l'espèce  n'aurait  qu'une  généra- 
tion. Ce  fait  ne  nous  paraît  pas  suffisamment 
prouvé,  car,  si  à  la  rigueur  on  peut  encore  con- 
sidérer comme  ayant  hiverné  des  papillons  pris 
en  mai  dans  toute  leur  fraîcheur,  renvoyant  ainsi 
la  véritable  éclosiou  en  août,  il  n'en  va  plus  de 
môme  si  l'on  considère  la  chenille,  car,  en  cer- 
taines années  au  moins,  on  rencontre  celles  ci  à 
toute  leur  taille  en  juillet  et  en  septembre.  Nous 
devons  ajouter  cependant  aue  leur  croissance  est 
très  irrégulière,  certaines  a  entre  elles  atteignant 
vite  leur  taille,  tandis  que  d'autres  semblent 
demeurer  stationnaires.  La  chrysalide  est  sus- 

Eendue  par  la  queue  et  par  un  lien  transversal, 
l'adulte  hiverne  pour  reparaître  au  printemps, 
parfois  dès  le  mois  de  février. 


--80- 

BibL  :  B.R.G.  Papil.,  dI.  3.  ~  Dup.  60,  pi.  i,  fig.  I -i. 

—  Brehui.  2Hi?.  — Jourdheuille,  Lép.  Aube,  lo. 

—  An.  Soc.  Fr.  1884,  I  4i.  —  Goos.,  An.  Levai. 
1897,  p.  -29.  —  Lambil.  >Î7.  —  Hb.  of.  —  0.  I. 
186.  —  Rœs.  4.  178,  pi.  i,  fig.  tiu  —  Pr.  pi.  3, 
fig.  16.  —  Sp.  Il,  pi.  i,  fig.  la.  —  Haferkorn, 
Enl.  Jahr.  Kranch.  1896,  p.  i9i.  —  Sepp.  4.  Ilo. 
pi.  37.  —  Bûck.  I  io,  pi.  I,  fig.  i.  —  Dale  :  Brit. 
But.  U.  —  Turner,  The  Enl.  1900,  p.  177.  — 
Warren,  Eut.  Record,  1891,  p.  :20l  (action  du 
chlorure  de  potassium). 


29.  —  Gonepteryx  cleopatra  L. 

—  Chenille  :  Semblable  à  celle  de  rliamni,  mais  robe 
d'un  vert  plutôt  bleu  dans  la  région  dorsale,  stigma- 
tale  blanche  plus  décidée,  et,  d'après  Goossens, 
sommet  de  la  tête  avec  un  amas  de  glandes  •  ressem- 
blant à  un  petit  tentacule. 

—  Epoque  :  Juin  à  Août. 

—  Plantes  :  Rhamnus  alaternus  et  aipina  (Curo). 

—  Chrysalide  :  Analogue   comme   forme   à   celle  de 

rhamni.  Vert  sale,  avec  un  trait  latéral  îaune, 
celui-ci  pointillé  ou  moucheté  de  rouge  chaque 
côté. 

—  Eclosion  :  ?  Février  à  Avril  ;  puis  Juin  à  Août  — 

ou  I  Juin  à  Avril. 

—  Dispersion  :  Région  méditerranéenne. 

FRANCE.  —  Ne  dépasse  probablement  pas  le 
46° parallèle  (F.  d.  J.  N.  1904-1903,  p.  33|;  Corse  ; 
Alpes-Mar.  ;  Var  ;  Bouches  du-Rhône  :  Marseille, 
avec  la  génér.  cest.  et  aussi  vern.  italica  Gerh. 
=  tnassiliemis  Foulquier  (Siepi,  F.  d.  J.  N.  190i, 
p.  mS)  ;  Gard  :  iSwies  ;  Pyrénées  Orientales  : 
Vernet;  Haute-Garonne  ;  Hautes  et  Basses  Pyré- 
nées :  Ihcamadour ;  Cantal;  Gironde  :  I  adulte 
mftle  pris  le  6  novembre  près  de  Bordeaux,  par 
M.  Brascassat  (F.  d.  J.  N.  l90->-l9()3,  p.  64  et 
84)  ;  Chareulc  :  ÀJifjoulème,  surtout  au  Sud  ; 
Loire  :  Moni-Pilat,  Saint  Etienne,  !  au  bois  Noir 
(An.  Soc.  Fr.  1885,  p.  lxxxiv). 

—  Mœurs  :  La  plupart  des  auteurs  donnent  deux  gé- 

nérations à  cette  espèce.   Spuler  (p.  il)  indique 


---  81  - 

Février  à  Mars,  puis  Juin  à  Aoftt  comme  date  de 
Téclosion  de  l'aauite.  D'après  Dupuy  (F.  d.  J.  N. 
190:2-1908,  p.  9),  le  papillon  éclorait  fin  Juin  ou 
Juillet  et  hivernerait  pour  reparaître  en  Avril.  La 
capture  faite  par  M.  Brascassat  semble  apporter 
une  preuve  à  celte  assertion.  De  plus  il  aurait 
été  également  rencontré  en  Janvier.  L'espèce, 
comme  rhamni,  passerait  donc  la  mauvaise  saison 
à  Tétat  adulte  (Bromilow,  Eut.  M.  Mag.  xxix, 
p.  6i).  Dans  les  Bouches  du-Rhône,  l'adulte  se 
rencontre  d'abord  en  Mars- Avril,  puis  en  Juil- 
let-Août, et,  lorsque  Tarrière-saison  est  chaude, 
en  Septembre-Octobre.  ((  N'ayant  jamais  trouvé 
de  chenilles  de  G.  deopatra  en  dehors  des  mois 
de  Mai  et  Juin,  et  ayant  eu  dans  nos  élevages 
des  chrysalides  qui  ont  éclos  en  Juillet  tandis 
que  d'autres  ont  hiverné  pour  n'éclore  qu'au 
printemps  suivant,  nous  avons  été  conduit  à  pen- 
ser que  ce  papillon  pouvait  n'avoir  qu'une  géné- 
ration à  éclosions  partielles  ».  (Siepi,  Cat.  Lèp. 
Bouches-du-Rhône,  p.  iti). 

Bibl.  :  Dup.  287,  pi.  36,  fig.  100.  —  An.  Soc.  Fr. 
1870,  p.  511.—  Goos.,  An.  Levai.  1897,  p.  Î9,  — 
Dupont,  Enlom.  Record,  1898,  p.  48.  —  Hb.  5i. 

-  0.  I.  189.  —  Sp.,  M.  pi.  -2,  fig.  2.  —  Curo,  46. 

—  Nicholl,  Ent.  Record,  1897,  p.  3l>9. 


6--  G.  :  L.EPTIDIA  Billb. 

30.  —  Leptidia  sinapis  L.  =  umbratica  Trim.  =  cândi- 
dus  Retz. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  assez  fortement  atténuée  aux 
deux  extrémités,  effilée  et  pubescente.  Tête  arron- 
die, un  peu  aplatie  devant. 

Robe  vert  tendre  atomée  de  noir.  Dorsale  continue, 
vert  sombre.  Sous-dorsale  nulle.  Sligmatale  assez 
large,  continue,  d'un  jaune  profond,  ordinairement 
bordée  de  noir  à  la  partie  inférieure.  Ventre  et  pattes 
vertes.  Tête  verte.  Long.  3. 

—  Epoques  :  Juin  à  Juillet  ;  puis  Août  k  Septembre. 


—  Plantes,  :   Légumineuses  herbacées  surtout,  vicia 

cracca,  lotus  corniculatus,  orobus  et  iathyrus, 
surtout  pratensis;  vacciaiuni  uliginosum  ;  arabis  ; 
!  sinapis. 

—  Chrysalide  :  Elancée,  fortement  poiutue  vers  la  tète. 

Elle  est  vert  jaune,  jaune  aocre  ou  gris  blan- 
châtre, avec  un  trait  latéral  rougeâtre,  ce  trait 
portant  les  stigmates  qui  sont  blancs  ;  ptérothè- 
ques  marqués  de  traits  roux  ou  ferrugineux.  Elle 
peut  être  aussi  verte,  avec  un  trait  jaune  sur  les 
côtés.  (Sp.  pi.  I,fig.  13  b.). 

—  Edosion  :  Mai  à  Juin  ;  puis  Juillet  à  Septembre. 

—  Œuf:  Très  allongé,  en  forme  de  concombre,  côtelé 

longitudinalement,  d'un  blanc  jaunâtre  brillant 
(Bûck,  p.  ^o). 

—  Dispersion  :  Toute   l'Europe,   excepté  les  régions 

circumpolaires. 

FRANCE.  —  Corse  ;  B. -Alpes  ;  Var  ;  B.-du- 
Rhône  ;  Lozère  ;  Pyr. -Orientales  ;  H. -Garonne  ; 
H.  et  B. -Pyrénées  ;  P.-de-Dôme  ;  Creuse  ;  Cantal  ; 
Gironde  ;  Maine-et-Loire  ;  Loire  inférieure  ;  lUe- 
et-Vilaine  (Bleuse)  ;  Bretagne  ;  çà  et  là  ;  Loir-et- 
Cher  ;  Eure  et-Loir  ;  Indre  ;  Cher  ;  Sarthe  ; 
Calvados  :  Mézidon,  Toufrémlle,  etc.  ;  Eure  ; 
Seine -Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ;  Seine  ; 
Aube  ;  Alsace  ;  Haute-Saône  ;  Doubs  ;  Saône-et- 
Loire  ;  Allier  ;  Haute-Marne  :  Langres^  St-Dizier, 
Mortes,  Montigny,  Latrecey,  etc. 

—  Mœurs  :  L'espèce  hiverne  à  l'état  de  chrysalide.  La 

f;en.  ver.  lath}ri  Hb.  se  rencontre  surtout  dans 
e  midi  et  le  sud-ouest.  L'ab.  erysimi  se  trouve 
à  peu  près  partout. 

—  Bihl.  ;  Dup.,  56,  pi.  i,  fig.  Il  —  Goos.,  An.  Levai., 

1897,  p.  it>.  —  Lambil.,  -26.  —  Hb.,  48.  —  0.,  I, 
169.  -  Wild.,  56.  —  Pr.,  pi.  3,  fig.  1^.  —  Sp., 
II,  pL  I,  fig.  13  a.  —  Bûck.,  I,  -25,  pi.  3,  fig.  3. 
Dale  ±i. 

31.  —  Leptidia  duponchelil  Stclgr. 

—  Chenille  :  ? 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juin. 

—  Dispersion  :  Italie  et  Roumélie.  —  Fraoce  ;  Alpes- 

Maritimes  :  la  Turbie,  collines  boisées  de  Monaco  ; 
Lozère. 


-8â 


111^  Fam.   :   LYCŒNIDtE 

—  Chenilles  très  courtes,  ovalaires,  aplaties  dessous,  avec  le 
dos  arrondi,  anguleux  ou  convexe,  en  forme  de  clo- 
portes. Stigraatale  presque  toujours  placée  sur  un  bour- 
relet saillant.  Stigmates  invisibles  ou  à  peine  visibles  à 
l'œil  nu,  subdorsaux,  le  dernier  toujoui*s  au-dessus  de 
la  stigmatale  et  hors  de  l'alignement  des  autres  (I). 
Segments  10  et  H,  la  plupart  du  temps  caractérisés  • 
comme  il  suit  :  le  10»  est  muni  à  son  sommet  et  dans  la 
région  dorsale  d'une  ouverture  transversale  par  laquelle 
l'animal  inquiété  peut  faire  sortir  une  vésicule;  le  H* 
porte,  un  peu  derrière  et  dessous  le  stigmate,  une  paire 
de  spiracules  arrondis  qui  peuvent  laisser  passer  égale- 
ment un  petit  tentacule  (2).  Les  appareils  glanduleux 
dont  elles  sont  munies  les  font  souvent  rechercher 
(Zeller)  par  les  fourmis  (chenilles  myrmécophiles).  Tête 
petite,  rétractile,  cachée  au  repos. 

— ■  Chrysalides  courtes,  obèses,  placées  sur  le  sol  ou  attachées 
à  la  plante  nourricière.  L'hivernage  a  lieu  h  l'état  d'œul 
{Zephyrus,  ïhecla,  Leosopis,  quelques  Lycœna)  de 
chenille  (Chrysophanus,  Lampides,  Lycœna)  ou  de 
chrysalide  (Callophrys  et  quelques  Lycœna). 

t"  G.  :  THECL.A  Fab. 

32«  Thecla  spini  Schiff.  =  Lynceus  Esp. 

—  Chenille  :  Crêtée  dorsalement,  carénée  sur  les  côtés, 
subglabre. 

(1)  Ce  caractère  est  également  propre  aax  genres  Cochlidion  et  ilelerogenea. 

(S|  Chez  presque  lotîtes  les  espèces  vivantes  qu'il  nous  a  été  donné  d'étudier, 
nous  avons  constaté  **  ces  deux  parlicularilés  signalées  déjà  par  Guenée  à 
propos  de  Lainpides  bœlicus  (An.  Soc.  Fr.  1867,  p.  665.  pi-  lâ,  ûg.  9  à  12) 
et  par  Hageu  à  propos  de  Lycœna  corydon. 

10 


-  8i  - 

Robe  verte,  virant  au  brun  rougeâtre  avant  la  nym- 
phose. Dos  à  3  lignes  jaunâtres  et  à  trapézoïdaux 
jaunes  ou  rougeâtres.  Sous-dorsale  claire  ou  nulle  ; 
des  chevrons  jaune  blanchâtre.  Stigmatale  jaune 
blanchâtre.  Tête  noire.  Long.  2-  2,5. 

—  Epoque  :  Mai  à  Juillet. 

—  Plantes  :  Cralœgus  oxyacantha  ;  prunus  spinosa  et 

domestica  ;  rosa  canina  ;  rhamnus  catharticus  ; 
pyrus  commuDis  (Lambil.). 

—  Chrysalide  :  Obtuse,  un   peu   velue,  gris  ou  brun 

marbré  (Sp.,  pi.  :2,  fig.  4  b). 

—  Eclosion  :  Juin  à  Août. 

—  Œuf  :  En  forme  de  casque  ou  de  dé  à  coudre,  de 

couleur  blanc  d'os  (Peyer.,  p.  !lO). 

—  Dispersion  :  Europe  méridionale  et  moyenne,  ex 

cepté  l'Angleterre. 

FRANCE.  —  Alpes  Marit.  ;  Var  ;  Bouches  du 
Rhône  ;  Pyrénées-Orientales  ;  Cher  ;  Aube  : 
Clairvaux  :  Vosges;  Alsace;  Saône  et-Loîre,TR; 
Côte-d'Or  :  Dijori  ;  Hte-Marne  :  Langres,  Ilortes, 

—  Mœurs  :  L'hivernage  a  lieu  à  l'état  d'œuf,  celui-ci 

isolé  sur  une  branche  ou  un  bourgeon.  La  chry 
salide  est  attachée  à  une  branche  de  la  plante 
nourricière  par  un  fil  en  ceinture.  L'éclosion  a 
lieu  au  bout  d'une  quinzaine  de  jours.  Le  papil- 
lon s'accouple  parfois  avec  ilicis  (Bromiiow,  The 
Entomol.,  \S9lt,  p.  50,  193  et  i9\). 

—  Bibl.  :  B.   G.  Lycœn.,  pi.  1.  -  Dup.,  79,  pi.  8, 

fig.  -29.  —  Goos.,  An.  Levai.,  1897,  p.  3U.  — 
Lambil.,  185.  —  Hb.,  39.  —  0.,  1,  103.  —  Frr., 
6.69,  pi.  5-23.  —  Wilde,  49.  -  Pr.,  pi.  2,  fig.  23. 
Sp.,b2,  pi.  2,  fig.  4  a. 

33.  —  Thecla  W.  album  Knocli. 

—  Chenille  :  Grêtée  dorsalement,  carénée  sur  les  côtés, 
pubescente.  Tête  petite,  rétractile. 

Robe  vert  généralement  pâle,  vert  pomme,  virant 
au  brun  avant  la  nymphose.  Dos  avec  deux  rangées 
de  fines  éminences  blanchâtres.  Côtés  avec  des  traits 
obliques  bruns  ou  rougeâtres,  ces  traits  souvent 


-  88- 

réduits  à  des  taches.  Stigmatale  nulle  ou  jaune 
clair.  Sous-stigmatale  faite  de  taches  ou  de  traits 
pales  ou  rouge  sombre.  Ventre  finement  pubes- 
cent,  vert  clair,  avec  trois  taches  rouge  sombre. 
Tête  brun  jaune  ou  brun  noir,  la  bouche  noire. 
Long.  2-2,5. 

—  Epoque  :  Avril  à  Juin. 

—  Plantes  :  Ulmus  campestris,  cratœgus  oxyacantha, 

tilia,  quercus,  alnus  —  Rosa  canina  (de  Lafitole). 

—  Chrysalide  :  Petite,  renflée,  arrondie,  un  peu  pubes- 

cente,  de  couleur  ferrugineuse  ou  brun  grisâtre, 
à  trois  rangs  dorsaux  de  traits  bruns,  les  ptéro- 
thëques  plus  sombres. 

—  Parasite  :  Perilitus  scutellator  Nées.  (Perkins),  Mi- 

crogaster  triangulator  Wesm.  (Giraud). 

—  Eclosion  :    Mai   a  Juillet,   et  môme  Août  dans  le 

Nord. 

—  Œuf:  Semblable  à  une  orange,    mais  à  sommet 

plus  déprimé,  de  couleur  blanchâtre  (Dale,  41). 

—  Dispersion   :   Europe,     à   l'exception   des  régions 

circumpolaires. 

FRANCE.  —  Alpes  Marit.  ;  Var  ;  Bouches-du 
Rhône  :  Aix,  SeptèmeSy  Gèmenos  ;  Hautes  et 
Basses- Pyrénées  ;  Creuse  ;  Auvergne  ;  Gironde  ; 
Maine  et  Loire  ;  Loire-Inférieure  ;  Finistère  ; 
Morbihan  ;  Ule  et-Vilaine  ;  Loir-et-Cher  ;  Eure- 
et-Loir  ;  Indre  ;  Cher;  Sarthe  TR  ;  Calvados; 
Caew,  foret  de  Cerisy;  Seine-Inférieure  ;  Somme; 
Nord  ;  Oise  ;  Seine  ;  Aube  ;  Alsace  ;  Saône-et- 
Loire,  TR  :  1  exemplaire  ;  Haute-Marne  :  F^an- 
grès,  Mortes. 

—  Mœurs  :  Les  œufs  sont  pondus  en  Juillet  et  Août 

sur  les  branches  ou  les  bourgeons  :  ils  hivernent 
et  Téclosion  a  lieu  au  printemps  suivant.  La 
chenille  a  été  abondante  dans  certaines  localités 
en  I9UU  (Lucas,  The  Ent.  1900,  p.  20i).  La  chry- 
salide, fixée  à  une  feuille,  donne  le  papillon 
après  1:2- 15  jours.  L'adulte,  généralement  loca- 
lisé et  toujours  R,  voltige  de  préférence  dans  les 
endroits  plantés  d'ormes. 

—  BibL  :   B.    G.    Lycœn,   pi.    I.   —  Dup.,  78,  pi.  8. 

fig.  28.  —  Goos.,  An.  Levai.,  1897,  p.  31.  Lam- 
bil.,  187.  —  0.,  l,  109.  -  Sp.,  53.  pi,  2,  fig.  5. 


—  Stet.  enl.  Zeit.,  1855,  p.  108.  —  Bûck.,pl.  13, 
%  1.  —  Dale,  41. 


34,  —  Thecla  iUcis  Esp.  =  lynceus  Fab. 

—  Chenille  :  Carénée  sur  les  côtés,  subaplatie  sur  le  dos, 

à  pubescence  courte,  un  peu  rougeâtre.  Tête  très 
petite,  rétractiie,  mais  moins  que  chez  les  autres 
espèces. 

Robe  d'un  beau  vert,  virant  au  rouge  clair  sale  avant 
la  nymphose.  Dorsale  faite  d'un  rang  de  taches. 
Sous-dorsale  remplacée  par  des  traits  obliques. 
Stigmatale  continue  ou  subcontinue,  tous  ces  des- 
sins d'un  jaune  mat.  Ventre  et  pattes  concolores, 
les  écailleuses  noires.  Tète  brune  ou  noire,  luisante. 
Long.  2-2,5.  Avant  la  nymphose,  elle  vire  au  rou- 
geâtre et  les  lignes  s'effacent. 

—  Var,  a.  —  Vert  pâle  ou  vert  assez  foncé,  mais  sans 

tache  ni  ligne  bien  visibles. 

—  Epoque  :  Avril  à  Juin. 

—  Plantes  :  Ulmus  campestris,  robinia  pseudo-accacia  ; 

quercus  robur,  iiex  et  coccifera,  etc.  ;  œsculus 
hippocastanum. 

—  Chrysalide  :  Courte,  arrondie,  assez  renflée,  avec 

une  fine  pubescence  blonde  ou  rougeâtre  ;  elle 
est  d'un  gris  jaunâtre  virant  au  brun  rougeâtre 
ou  au  brun  sombre,  l'abdomen  marqué  de  trois 
rangs  de  points  plus  foncés  (Wilde,  50,  pi.  8, 
fig.  4). 

—  Parasite  :  Ichneumon  brevis  Tisch. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juillet. 

—  Œuf  :  En  forme  d'artichaut,  d'un  blanc  argenté 

(An.  Soc.  Fr.  I88i,  p.  144). 

—  Dispersion  :  Une  grande  partie  de  l'Europe,  jus- 

qu'en Suède  et  en  Finlande. 

FRANGE.  —  Alpes-Mar.  ;  Var  ;  B.  du-Rhône, 
où  le  type  semble  remplacé  par  la  var.  œsculi  Hb. 
et  i'ab.  cerris  Hb.  ;  Pyrénées  ;  Creuse  ;  Auverffne  ; 
Maine-et-Loire  ;  Loire-Infér.  ;  Bretagne  ;  Indre  ; 


—  87  — 

Cher  ;  Loir-et-Cher  ;  Eure-et-Loir  ;  Calvados  ; 
Eure  ;  Seine-Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ; 
Seine  ;  Aube  ;  Alsace  ;  Saône  et-Loire  ;  Allier  ; 
Haute  Marne  :  Langrea,  Saint-Dizier,  Valcourt^ 
Mortes^  Lalrecey. 

—  Mœurs  :  L'hivernage  a  lieu  à  l'étal  d'œuf  et  non  à 

l'état  de  chrysalide,  comme  le  présupposait  Mil- 
lière.  La  chenille  est  carnassière  (Standfusz).  La 
chrysalide,  d'après  Riihl,  se  tient  à  terre,  au 
pied  de  la  plante  nourricière.   Le  papillon  fré- 

2uente  les  buissons  et  bosquets  ;  on  le  rencontre 
ans  les  pays  montagneux  jusqu'à  une  altitude 
de  \,iOi)  met.,  raremen-t  plus  haut.  Il  s'accoupte 
parfois  avec  spini  (Bromilow,  The  Entomol. 
1892,  p.  193  et  491). 

—  BibL  :  Dup.,  81,  pi.  8,  fig.  31.  —  Lambil.  190.  — 

Gobs.,  An.  Levai.  1891,  p.  31.  —  Hb.  4o.  —  0. 
I.  lUo.  —  Frr.  H.  79,  pi.  178,  fig.  389.  —Sp.  53, 
pi.  5,  lig.  6.  —  Sepp.  pi.  ty  fig.  I.  —  Et  cité  par 
bp.,  Pabst,  Kranch.  entom.  Jahrb.  1900,  p.  i. 

35.  —  Thecla  acacias  Fab. 

Chenille  :  Crêtée  dorsalement,  carénée  sur  les  côtés,  à 
fine  pubescence  blanche.  Têle'petite,  cachée  au  repos. 
Robe  vert  jaunâtre.  Dorsale  double,  écartée,  conti- 
nue, jaunâtre,  ne  formant  pas  un  triangle  sur  le 
premier  anneau,  ce  qui  la  dislingue  de  Zephyrus 
betulae,  à  laquelle  elle  ressemble  beaucoup.  Sous- 
dorsale  faite  d'un  rang  de  traits  obliques,  jaunâtres. 
Stigmatale  jaune.  Ventre  et  pattes  concolores,  les 
écaillcuses  souvent  brun  sombre  ou  noir  luisant. 
Tête  noire  ou  brun  sombre. 

—  Epoque  :  Mai  à  Juin. 

—  Plantes  :  Prunus  spinosa,  quercus  robur  et  autres. 

—  Ckiysalide  :  Courte,  pubescente  (Goos.). 

—  Eclosion  :  Fin  mai  à  Juillet. 

—  Dispersion   :    Europe   centrale  et  méridionale. 

FRANCE.  —  Alpes  Mar.  ;  Var  ;  Bouches-du- 
Rhône  ;  bois  de  /a  Ste-Baume  ;  Pyrénées-Orien- 
tales ;  Hte-Garonne  ;  Basses  Pyrénées  ;  Auver 


-  88  — 

fine  ;  Gironde,  1  ez.(Trimoulet);  Loire-Inférieure; 
Ile-et-Vilaine  :  Mesneuf{\  ex.)  ;  Indre;  Cher  ; 
Eure  et-Loir  ;  Aube  :  forêt  de  Clairtaux  ;  Vosges  ; 
Alsace  ;  Saône-et  Loire  ;  Haute-Marne  :  Langres^ 
Hortes. 

Mœurs  :  Espèce  très  localisée  et  toujours  R,  hiver- 
nant à  l'état  d  œuf.  La  chenille,  très  difficile  à 
trouver,  est  par  contre  facile  à  élever. 

BibL  :  Goos.,  An.  Levai.  1897,  p.  Si.  —  Sp.,  53. 
pi.  sup.  1,  fig.  ii. 


36.  —  Thecla  prunl  L. 

—  Chenille  :  Crêtée  dorsalement,  carénée  sur  les  côtés, 
brusquement  aplatie  aux  deux  extrémités,  granu- 
leuse, subglabre. 

Robe  verte  ou  brunâtre,  la  région  stigmatale  ordi- 
nairement plus  pâle.  Dorsale  continue,  vert  sombre, 
souvent  bordée  de  plus  pâle,  rarement  effacée.  Cha- 
que côté,  sur  les  anneaux  4  ou  5  à  7-8,  une  petite 
éminence  charnue  rougeâtre  ou  finement  ponctuée 
de  rouge  ou  de  brun  rouge.  Sous-dorsale  faite  de 
traits  obliques  jaunâtres,  ces  traits  plus  ou  moins 
bordés  inférieurement  de  sombre  et  souvent  accom- 
pagnés de  taches  noirâtres.  Pattes  claires.  Tête  jau- 
nâtre à  deux  taches  noires.  Long.  2-2,5. 

—  Epoque  :  Mai  à  Juin. 

—  triantes  :  Prunus  spinosa,  domestica,  padus,  etc.  ; 

rhamnus  (Scudoer)  ;  berberis  vulgaris  ;  corylus 
avellana  ;  quercus  robur  ;  betula  alba  (^Dup.). 

—  Chrysalide  :  Obèse,  à  abdomen  fortement  courbé  et 

séparé  du  thorax  dans  la  région  dorsale  par  une 
profonde  dépression  en  forme  de  selle,  cette 
selle  de  couleur  blanchâtre.  Elle  est  brune  ou 
brun  rougeâtre,  avec  des  taches  claires  et  des 
tubercules  noirâtres  sur  4  rangs,  la  tête  marquée 
de  deux  taches  jaunes,  le  thorax  souvent  blan- 
châtre. Extrémité  anale  terminée  par  des  petits 
crins  ^Wilde,5U.  pL  8,%  I.— Sp.,pl.  !2,fig.  7b). 

—  Eclosion  :  Mai  à  Août. 


—  89  — 

Œuf  :  Vert  clair  avec  des  traits  latéraux  jaunâtres 
(Young  Nat.  1887,  p.  :5H).  D'après  Rûhl  ip.  183), 
il  est  vert  blanchâtre. 

Dispersion  ;  Presque  toute  l'Europe,  excepté  l'ex- 
trême sud  et  les  régions  polaires. 

FRANCE.—  B.Pyrén.  ;  P.  de  Dôme;  Gironde; 
Morbihan;  Cher;  Seine  Infér.  ;  Somme;  Oise  ; 
Seine;  Aube:  Erv)  \  Alsace;  Saône-et  Loire  ; 
Allier  ;  Haute-Marne  :  Langres. 

Mœurs  :  L'œuf,  pondu  sur  la  branche  de  la  plante 
nourricière,  n'éclôt  qu'au  printemps  suivant.  Le 
papillon  est  assez  localisé  et  semble  peu  commun. 

Bibl.  :  Dup.,  -26,  pi.  7,  fig.  26,  —  Lambil..  191  — 
Goos.,  An.  Levai.  1891,  p.  31  —  Hb.  40.  —  0. 
1,111.-  Esp.  19.  —  Frr.  6, 89,  flg.  535.  —  Rœs. 
I,  41,  pi.  7.  —  Pr.,  pi.  3,  fig.  23.  —  Sp.,  53, 
pi.  2,  fig.  7  a.-  Bûck.,  pi.  12,  fig.  5.  —  Dale.,  41 
—  Russel,  Ent.  Record,  1896,  p.  lOi.  —  Tutt, 
ibid.,  1897,  p,  73. 


S.  -  G.  :   Callophpys  Billb. 

37.  •—  Callophrys  rubi  L. 

—  Chenille  :  Un  peu  crêtée  sur  le  dos,  carénée  sur  les 
côtés,  à  pubescencc  roussàtre. 

Robe  veloutée,  vert  jaunâtre  ou  vert  d'herbe.  Dor- 
sale continue,  verdàtre,  jaunâtre  ou  rougeâtre,  bordée 
de  sombre  chaque  côté.  Sous-dorsale  faite  de  traits 
obliques,  taches  triangulaires  ou  points,  de  couleur 
blanchâtre  ou  vert  clair.  Stigraatale  blanc  jaunâtre. 
Ventre  et  pattes  vertes.  Tète  brune.  Long.  1,5-2. 

—  Epoques  :  Juin  a  Octobre. 

—  Plantes  :  Rubus  cœsius  et  fructicosus  ;  genista  sco- 

paria  et  tinctoria  ;  ulex;  onobrychis  sativa,  trifo- 
lium,  cytisus  ;  veronica  ;  cornus  sanguinea 
(Schmid);  sedum  palustre  (Plotz);  rhamnus  (Scud- 
der).  En  Angleterre,  aussi  betula  alba  et  vacci- 
nium  vitis  idœa. 

—  Chrysalide  :   Courte,   obèse,   obtuse,   couverte  de 

petits  poils  brun  sombre.  Elle  est  de   couleur 


-  90  — 

terne,  brun  pourpre  ou  brun  sombre,  avec  les 
stigmates  plus  clairs.  (Dale.  41). 

—  Eclosion  :  Février  à  Mars  ;  Juin  à  Juillet  ;  et  sou- 

vent aussi  Août  à  Septembre. 

—  Œuf:  Arrondi,  à  sommet  déprimé,  d'un  vert  réti- 

culé de  blanchâtre,  le  micropyle  de  teinte  à 
peu  près  uniforme  (Uellins.  —  Grice,  Eut.  Re- 
cord,, 1896,  p.  83). 

—  Dispersion  :    Toute    la    région    paléarctique. 

FRANGE.  —  Gorse;  AlpesMar.  ;  Var;  Bouches- 
du-Rhône  ;  Pyrénées  Orientales  ;  Hte-Garonne  ; 
Hautes  et  Basses-Pyrénées  ;  Greuse  ;  Puy-de- 
Dôme  ;  Gironde  ;  Maine-et-Loire  ;  Loire-Infé- 
rieure ;  Finistère  ;  Bretagne  ;  Loir-et-Gher  ; 
Eure-et-Loir  ;  Indre  ;  Gher  ;  Sarthe  ;  Galvados  ; 
Eure  ;  Seine  Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ; 
Seine;  Aube;  Alsace;  Saône-et- Loire  ;  Allier  ; 
Haute-Marne  :  ÏMngres,  Mortes,  Latrecey,  Monti- 
gny^  St-Dizier,  Chancenat/,  etc. 

—  Mœurs:  D'après  Rogenhofer  (Sp..  p.  o4),  la  che- 

nille est  carnassière.  La  métamorpnose  a  lieu  en 
terre,  à  une  très  faible  profondeur,  sur  le  sol  ou 
dans  les  mousses,  auprès  des  genêts.  La  chrysa- 
lide, comme  celle  de  Z.  Quercus  et  de  quelques 
autres  Lycœnidœ,  fait  entendre,  quand  on  la 
touche,  un  crépitement  (Kleemann,  Fri.)  qui 
serait  produit,  a  après  Schilde  (Stet.  ent.  Zeit., 
1878,  p.  86),  par  la  sortie  de  Tair  des  stigmates. 
Ge  crépitement  disparaît  lorsqu'on  mouille  les 
téguments,  l/éclosion  a  lieu  Vannée  suivante, 
parfois  même  deux  ans  après.  Le  papillon  a  :!-3 
générations,  au  moins  dans  le  Midi,  la  troisième 
ayant  lieu  en  septembre. 

—  liib!.  :  Dup.,  68,  pi.  o,  lig.  19.  —  Goos.,  An.  Levai. 

1897,  p.  33.  —  Lambil.,  19 i.  —  Kleemann,  MS. 
—  Hb.,  38.  —  0.,  I,  91.  —  Stet.  ent.  Zeit., 
l8o4,  p.  33i>.  —  Sp.,  .)!,  pi.  2,  lig.  9.  —  Bûck., 
89,  pi.  13,  fig.  3.  —  Ent.  month.  Mag.,  1877, 
p  11-2,  1878,  p.  -JIU,  I8S6,  p.  197,  1888,  p.  1Set 
1891,  p.  249.  -  Dale,  ii. 

a-  G.  :  ZEPHYRIJS  Daim. 

38.  —  Zephyrus  quercus  L. 

—  Chenille:  Dos  anguleux,  crôté,  à  anneau.x  débordants 


—  91  — 

en  carène,  à  pubescence  rousse.  Tête  très  petite, 
cachée. 

Robe  roux  fauve  mat,  le  premier  anneau  à  une  tache 
triangulaire  pâle,  ordinairement  blanc  jaunâtre  et 
tranchant  bien  sur  le  fond,  cette  tache  coupée  par 
la  partie  antérieure  de  la  dorsale,  qui  est  blanchâtre 
en  cet  endroit  et  se  trouve  chaque  côté  bordée  de 
noir  et  souvent  accompagnée*  de  2-4  points  noirs. 
Dorsale  continue,  plus  ou  moins  écartée  aux  inci- 
sions, noire  ou  brun  sombre.  Sous-dorsale  faite  de 
traits  obliques  noirs,  ces  traits  surtout  visibles  sur 
les  anneaux  2-10.  Stigmatale  nulle  ;  stigmates  invi- 
sibles. Clapet  sali  de  brun  noir  ou  brun  rouge  plus 
foncé.  Ventre  blanchâtre.  Pattes  :  les  écailleuses 
généralement  noirâtres  extérieurement,  luisantes  ; 
les  membraneuses  blanchâtres.  Tête  d'un  brun 
rouge  très  luisant,  le  A  et  le  chaperon  blanchâtres. 
Long.  1-1,0. 

—  Epoque  :  Mai  à  Juin. 

—  Plantes  :  Quercus  robur  et  pedunculata.  Fraxinus 

excelsior  (^Rondou). 

—  Chrysalide  :  Courte,  un  peu  renflée  au  milieu,  légè- 

rement pubescente  *  dans  la  réeion  dorsale.  Ré- 
gion vcMitrale  un  peu  aplatie,  l'extrémité  anale 
lottemeiit  arrondie,  sans  pointes  ni  prolonge- 
ments. Elle  est  d'un  brun  fauve  un  peu  luisant, 
chargé  de  taches  et  de  points  brun  noir,  surtout 
sur  le  dos  et  l'abdomen.  Long.  0,9  ;  des  ptéro- 
thèques,  0,7  ;  larg.  (»,4f.  (Wilde,  49,  pi.  8,  lig.  6). 

—  Parasite:  Eiitnesius  crassicornis  Grav.  (Giraud). 

—  Eclosion  :  Juin  à  Août. 

—  Œuf  :  En  forme  d'oursin,  à  contours  arrondis,  avec 

une  dépression  au  centre  de  la  partie  supérieure, 
irrégulirrement  réticulé*.  Il  est  d'un  brun  très 
pâle,  les  réticulations  blanches  (Date,  4U). 

—  Dispersion  :  Toute  l'Europe. 

FRANGE.  —  Alpes-Mar.  ;  Var  ;  B.-du  Rhône; 
Pyrénées  ;  Auvergne  ;  Gironde  ;  Maine-et-Loire  ; 
Loire-lnfér.  ;  lUe-et-Vilaine  (Bleuse)  ;  Finistère  ; 


—  92  — 

Bretagne  ;  Loir-et  Cher  ;  Eure-et-Loir;  Indre  ; 
Cher  ;  Sarlhe  ;  Calvados  :  la  Souleuvre,  Baileroy  ; 
Eure  ;  Seine-Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ; 
Seine;  Aube;  Alsace;  Saône-et-Loire  ;  Haute- 
Marne  :  iMngres,  St-Dizier,  Mortes,  Montiqny^ 
Praslay. 

Mœurs  :  Les  œufs  sont  pondus  en  Août  sur  les 
branches,  autour  desquelles  ils  sont  fortement 
collés,  et  ils  n'éclosent  qu'au  printemps  suivant. 
Les  chenilles,  carnassières  en  captivité,  sont 
faciles  à  élever.  La  nymphose  s*opère  en  Haute- 
Marne  surtout  dans  la  seconde  moitié  de  mai  ; 
elle  se  fait  en  terre,  sur  le  sol  ou  dans  une  feuille 
pliée.  La  chrysalide,  comme  l'avait  déjà  remar- 
qué M.  Constans  et  comme  nous  avons  pu  nous 
en  rendre  compte  nous  même  à  plusieurs  repri- 
ses, fait  entendre,  quand  on  la  saisit,  un  crépi- 
tement, espèce  de  tin-ti-ti,  lequel  persiste  encore 
quelque  temps  après  qu'on  Ta  replacée  dans  la 
botte.  L'adulte  éclôt  au  bout  de  !!0  jours  et 
recherche  de  préférence  le  bord  des  forêts  et  les 
ronciers  le  long  des  roules  boisées. 

IHbl.  :  Dup.,  80.  pi.  8,  fig.  30.  —  Brehm.  563.  — 
Goos.,  An.  Levai.  1897,  p.  33.  —  Lambil.  197.  — 
Hb.  38.  —  0.  19).  —  Rœs.  I.  54,  pi.  9.  —  Pr., 
pi.  3,  fig.  -il.  -  Sp.,  5i.  pi.  ^,  fig.  8.  —  Sepp.  3. 
loi,  pi.  io.  —  Bûck.  l8o,  pi.  IH,  fig.  i.  —  Ent. 
month.  Mag.  1877,  p.  llrf,  et  1887,  p.  9.  — 
Edelsten,  Ent.  Record.  1900,  p.  191. 


38.  —  Zephyrus  betulae  L. 

—  Chenille  :  Crêtée  dorsalement,  carénée  sur  les  côtés, 
•pubescenle.  Tête  petite,  cachée  sous  le  !•'  anneau. 

Robe  vert  pâle  passant  au  vert  pomme,  vert  bleuâtre 
ou  vert  jaune.  Dorsale  élevée,  double,  jaune,  écartée 
sur  les  premiers  anneaux,  où  elle  circonscrit  une 
tache  triangulaire  concolore  au  fond  (ce  qui  la  dis- 
tingue de  Th.  accaciœ).  Côtés  avec  des  chevrons 
jaune  serin  ou  jaune  pale,  ordinairement  très  nets. 
Stigmatale  jaune.  Tête  brune.  Long.  :2,o.  Elle  vire 
au  brun  rouge  avant  la  nymphose. 


—  93  — 

—  Epoque  :  Avril  à  Juillet. 

—  Plantes  :  Betula  alba,  prunus  spinosa  et  doinestica. 

—  Chrysalide  :  Petite,  obèse,  lisse,  un  peu  velue,  avec 

l'extrémité  anale  arrondie.  Brun  rouge,  striée  et 
ombrée  de  jaunâtre  clair  et  de  brun  sombre. 

—  Parasite  :  Agrypon  flaveolatum  Gr.  (Bignell);  Gam- 

poplex  pugillator  Grav.,  eurynotus  (Eedle). 

—  Eclosion  :  Juillet  à  Septembre. 

—  Œuf  :  Assez  semblable  à  celui  de  quercus;  cylin- 

drique, à  sommet  déprimé,  hérissé  de  dents  de 
scie  sur  5-6  rangs  transversaux,  d'un  blanc  assez 
pur  ou  légèrement  verdâtre  (An.  Soc.  Fr.  1884, 
pi.  5,  fîg.  33.  —  Sp.  pi.  50,  fig.  6.—  Wood,  Ent. 
Record,  1896.  p.  186). 

—  Dispersion  :  Presque  toute  l'Europe,  à  l'exception 

des  régions  circumpolaires. 

FRA^GE.  —  Alpes-Marit.  ;  Var  ;  B.  du  Rhône  ; 
Pyr.-Orientales  ;  Hte-Garonue  ;  Htes  et  Bses- 
Py rénées  ;  Greuse  ;  Auvergne  ;  Gironde  ;  Maine 
et-Loire  ;  Loire-Inférieure  ;  Finistère  ;  Bretagne  ; 
Loir  et-Cher  ;  Eure-et-Loir  ;  Indre  ;  Cher  ;  Sar- 
the  ;  Galvados  ;  Eure  ;  Seine-Inférieure  ;  Somme  ; 
Nord  ;  Oise  ;  Seine  ;  Aube  ;  Alsace  ;  Belfort  ; 
Saône-et-Loire  ;  Allier  ;  Haute  Marne  :  Langres, 
Mortes,  Latrecey. 

—  Mœurs  :  Les  œufs  sont  déposés  sur  les  branches. 

Pondus  en  automne,  ils  éclosent  au  printemps 
suivant.  La  chenille,  que  l'on  rencontre  plus 
farilemint  à  la  lin  de  Juin,  est  facile  à  élever.  La 
métamorphose  a  lieu  sur  terre  et  l'adulte,  qui 
éclôt  I .')  à  :20  jours  après  la  chrysalidatîon,  vol- 
lige  surtout  autour  des  haies  et  le  long  des  routes 
au  bord  des  bois. 

—  Bibl.  :  Dup.  77,  pi.  7,  tig.  27.  ~  Goos.,  An.  Levai. 

1897,  p.  :}0.  —  Lambil.  200.  —  Hb.  40.  —  0.  1. 
113.  —  Rœs.  I.  37,  pL  6.  —  Wilde,  51.  —  Pr. 
pi.  2,  fig.  22.  —  Sp.  54,  pi.  2,  fig.  3.  —  Sepp.  3. 
43.  --  Buck.  184,  pi.  12,  fig.  4.  -  Dale,  38.  — 
Turner,  Eut.  Record,  1896,  p.  268. 

3"'  G.  :  I^EOSOPIS  H. 

40.  -  Leosopis  roboris  Esp.  =  evippus  Hb. 

—  Chenille  :  Subcrotée  dorsaiejnent,  carénée  sur  les  cô- 


—  94  — 

tés,  couverte  de  petites  aspérités  surmontées  de 
poils  de  diverses  grandeurs,  les  plus  grands  noirs, 
les  autres  blonds.  Deuxième  anneau  à  une  glande 
élevée,  lisse,  très  visible,  le  10*  muni  d'une  petite 
ouverture  comme  chez  bœiica. 

Robe  grise  ou  jaune  brunâtre,  mouchetée  de  brun 
roux,  les  mouchelures  formant  une  dorsale  géminée 
et,  sur  les  côtés,  des  chevrons,  des  sous-dorsales  et 
la  stigmatale.  Stigmates  noirs.  Clapet  gris  foncé,  à 
poils  ras.  Pattes:  les  c'cailleuses  annelées  de  gris 
verdâtre  et  de  noir  intérieurement,  cerclées  de  noir 
à  la  base,  les  articles  1,2  noirs,  3  roux  ;  Icn  membra- 
neuses comme  le  ventre,  qui  est  clair.  Tête  noir 
brillant  ;  écusson  gris  foncé,  couvert  de  petits  poils 
noirs  et  séparé  en  deux  par  une  ligne  claire.  Long. 
2  ;làrg.  0,6-0,7. 

—  Epoque  :  Avril  à  Mai  ou  Juin. 

—  Plantes  :  Fraxinus  excelsior  Donz.  ;  ligustrum  vul- 

gare  et  syringa  vulgaris  (Chrét.). 

—  Chrysalide  :  Brun  café  maculée  de  brun  sépia  ;  elle 

a  la  forme   habituelle   de  celles  des  Lycénides 

(Chrét.). 

—  Eclosion  :  Juin  à  Juillet. 

—  Œuf  :  Arrondi,  à  sommet  en  mamelon  sillonné  de 

rides  autour  du  micropyle  ;  il  est  couvert  de  ru- 
gosités en  forme  de  pointes  mutiques,  dont  les 
plus  grandes  sont  à  la  périphérie,  ce  qui  le  fait 
ressembler  à  un  petit  oursin.  Brun  rougeàtre,  le 
mamelon  plus  clair  (Chrét.,  le  Nat.,  1890,  p.  103, 
fig.  A). 

—  DUpersion  :    Espagne   et   Midi   de   la   France.   — 

FRANCE.  —  Alpes  Marit.;  Var  ;  Bouches-du- 
Rhône  ;  Pyrénées-Orientales  ;  Haute-Garonne  ; 
Auvergne  ;  Cantal. 

—  Mœurs  :   L'œuf,  pondu   en  Juillet,  éclot  eu  Avril 

suivant,  bien  que  la  chenille  soit  formée  avant 
Thiver.  La  jeune  larve  mange  d'abord  la  coque, 
au  moins  en  partie,  puis  s'attaque  aux  bourgeons 
de  frêne.  Elle  est  d'abord  grise,  avec  une  bande 
latérale  brune   et   deux  tubercules  blanchâtres 


-  9S- 

sur  le  dos  des  segments  2  à  9.  Elle  atteint  toute 
sa  taille  au  bout  d'un  mois,  et  c'est  fin  Mai  ou 
commencement  de  Juin  Qu'elle  se  métamorphose 
après  s'être  passé  un  fil  autour  du  corps.  L'é- 
closion  a  lieu  une  quinzaine  de  jours  après  la 
chrysalalidation. 

Bibi  :  Chrétien,  le  Nat.,  1890,  p.  102,  fig.  B.  — 
Goos.,  An.  Levai.,  1897,  p.  M.  —  Sp.,  55.  — 
Nicholson,  Ent.  Record,  1896,  p.  186. 


^■'  G.   :    THESTOR   Hb. 

41.  —  Thestor  ballus  Fab. 

—  Chenille  :  Carénée  sur  les  côtés,  à  pubescence  bien 
visible;  deux  rangées  de  crêtes  brunes  surmon- 
tées de  poils  blancs,  courts  et  raides.  Deux  tuber- 
cules blancs,  pyramidaux,  plus  grands  que  les 
crêtes  sur  le  1  !•  anneau.  Clapet  arrondi,  entouré  de 
poils  blancs.  Tête  cachée. 

Robe  jaune,  blanc  jaunâtre  ou  brun  c'air.  Dorsale 
continue,  bleuâtre,  bordée  de  rose,  cette  teinte  limitée 
à  son  tour  à  la  partie  extérieure  par  une  ligne  brun 
rouge  ou  pourpre  violacé.  Côtés  à  1-2  rangs  de  traits 
obliques  brun  rougeàtre,  plus  ou  moins  bordés  de 
blanc  au  côté  interne.  Stigmatale  brun  rouge.  Pattes 
écailleuscs  d'un  noir  luisant.  Tête  brune  ou  noire. 
Long.  1,5-2. 

—  Epoque  :  Mai  à  Juin. 

—  Plantes  :   Légumineuses  herbacées,    surtout    cap- 

sules de  lotus  hispidus. 

—  Chrysalide  :  Raccourcie,  obtuse,  d'un  brun  marron. 

—  Eclosion  :  Mars  à  Avril. 

—  Dispersion  :   Espagne   et   Midi   de   la  France. 

FRANCE.  —  Alpes  Marit.  ;  Var  :  Hyères  ;  Bou 
ches-du-Rhône  :  Gémenos  ;  Pyrénées  Orientales  : 
Perpignan. 

—  Mœitj^  :  Chenilles  carnassières. 


-  96  — 

—  BibL:  Dup.,  2-23,  pi.  23,  fîg.  95.  —  Goos.,  An. 
Levai.,  1897,  p.  34.  —  Sp.,  55,  pi.  2,  fig.  10.  — 
Bromilow,  The  Enlomol.,  1893,  p.  238,  et  Soc. 
eut.,  1893,  p.  99  et  106.  —  Tutt,  Ent.  Record, 
1903,  p.  119. 


5-  «•  :   GHftYSOPHAIVUS   Hb. 

42.  —  Chrysophanus  virgaureae  L. 

—  ChenilU  :  Un  peu  plus  allongée  que  ses  congénères,  à 

pubescence  très  courte  et  rougeâtre,  avec  deux 
rangs  dorsau.v  de  bourrelets  jaunes,  ces  bourrelets 
nuls  sur  le  premier  anneau. 

Robe  vert  sombre.  Dorsale  jaunâtre  ou  verdâtre. 
Sous-dorsale  continue,  ordinairement  d*un  vert 
plus  foncé  que  le  fond.  Stigmatale  continue,  vert 
jaunâtre.  Stigmates  noirs.  Pattes  écailleuses  brun 
noir.  Tête  noire.  Long.  2,5. 

—  Var.  a.  —  Sous-dorsale  nulle. 

—  Epoque  :  Septembre  à  Juin. 

—  Plantes  :   Rumex    acutus,    acetosa,    acetosella    et 

crispus.   D'après   Spuler  (p.  56),  elle  ne  vivrait 

fias  sur  solidago  virgaurea,   comme  le  dit  Mil- 
ière. 

—  Chrysalide  :    Obtuse,    brunâtre,    les   ptérothèques 

plus  sombres. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Août. 

—  Œuf:  D'après  Gillmer,  il  est  arrondi,  en  cylindre 

court,  c'est  à  dire  plus  large  que  haut,  couvert 
d'excavations  hexagonales  réticulées  assez  gran- 
des, les  six  qui  environnent  le  micropyle  plus 
petites.  Base  réticulée,  vert  clair,  à  bord  blan- 
châtre (Gub.  ent.  Zeit.  xiv,  n*»  M). 

—  Dispersion  :  Toute  l'Europe,  excepté  l'Angleterre, 

la  Hollande  et  la  Russie  méridionale. 

FRANCE.  —  Aipes-Marit.  ;  H.  et  B.  Alpes  ;  Py- 
rénées-Orientales ;  Huule  Garonne  ;  Hautes  et 
Basses-Pyrénées  ;  Auvergne  ;  Cantal  ;  Seine-In- 
férieure :  I  ex.  trouvé  par  M.  Mocquerys  (!)  ; 
Oise  ;  Vosges  ;  Alsace  ;  Jura  ;  Haute-Nlarne,  TR. 


'-  97  - 

.  ,  —  Mœurs  :  Les  œufs  sont  pondus  isolément  ou  par 
deux  sur  la  tige.  La  chenille  hiverne  et  se  chry- 
salide après  la  plante.  Le  papillon  fréquente 
surtout  les  endroits  montagneux  et  se  rencontre 
jusqu'à  1.600  mètres  d'altitude. 

—  BihL  ;  Dup.,  67,  pi.  o,  lig.  18.  —  Brehm.,  264.  — 

Goos.,  An.  Lev.,  1897,  p.  34.  —  Lambil.,  203.  — 
0.,  I,  85.  -  Frr.  2,  33,  pi.  118.  —  Wild.,  48.— 
Pr.,  pi.  -i,  fig.  1 1.  -  Sp.,  56,  pi.  %  fig.  11. 

43.  —  Chrysophanus  thersamon  Esp. 

—  Chenille  :  D'après  Spuler,  elle  est  verte,  le  dos,  à  partir 

du  2*  ou  3«  anneau,  avec  des  bourrelets  générale- 
ment jaunâtres,  ces  bourrelets  imitant  des  triangles 
et  partagés  longitudinalement  par  une  fine  ligne 
d'un  vert  plus  ou  moins  foncé.  Côtés  avec  des  traits 
obliques  vert  sombre,  souvent  bordés  de  jaunâtre 
en  arrière  à  partir  de  leur  milieu.  Stigraatale  fine, 
continue,  jaunâtre.  Stigmates  noirs,  placés  bien  au- 
dessus  de  la  stigmatale.  Tête  et  pattes  écailleuses 
brun  rouge.  Long.  2-2,5. 

—  Epoque:  Mai,  Juin. 

—  Plantes  :    Sarothamnus   scoparius  —  Rumex  (Ro- 

genhofer). 

—  Chrysalide:  Arrondie,  brun  sombre. 

—  Eclosion  :  Juillet,  Août. 

—  Dispersion  :  Sud- Est  de  l'Europe,  Italie  moyenne. 

Saxe    et    Bohême. 

FRANCE.  —  Alpes-Maritimes  :  Lanlosque. 

—  Mœurs  :   Chrysalide  attachée  à  la   plante  nourri- 

cière. Cette  espèce  aurait  été  capturée  en  Belgi- 
que, à  Hastière,  par  M.  Haverkampf  (Rev.  soc. 
ent.  Namuroise,  1906,  p.  1.) 

—  Bibl.  :  B.  G.,  Lycœn.,  pi.  2,  fig.  6-7  et  pi.  3,  fig.  3-8. 

—  Dup.,  82,  pi.  9,  fig.  32.  —  Wild.  48.  —  Sp., 
o7.  pi.  2,  fig.  12. 

44.  —  Chrysophanus  dispar  Haw. 

—  Chenille  :  Type  un  peu  plus  allongé  que  ses  congénè- 


-  98  - 

res,  à  dos  plutôt  un  peu  aplati,  à  pubescence  courte, 
mieux  visible  sur  les  côtés.  Tête  très  petite,  cachée 
au  repos. 

Robe  d'un  vert  brillant,  avec  de  nombreuses  taches 
blanches  généralement  placées  en  lignes  longitudi- 
nales. Tête  noire. 

Var.  rutilus  Wernb.  —  Robe  vert  sombre  velouté, 
à  pubescence  sombre.  Dorsale  nulle  ou  très 
effacée.  Sous -dorsale  blanchâtre  ou  vert  pâle, 
continue  ou  subcontinue,  parfois  très  effacée.  Slig- 
matale  jaune  blanchâtre.  Stigmates  grands,  saillants, 
elliptiques,  blanchâtres,  cerclés  de  brun  jaunâtre 
pâle.  Ventre  et  clapet  verts.  Pattes  :  les  écailleuses 
brun  pâle,  les  membraneuses  vertes.  Tête  brun  jau- 
nâtre ou  noirâtre,  les  pièces  buccales  noires.  Long. 
1,6(Spuler). 

—  Epoques  :  Septembre  à  Mai  ;  puis  Juin  à  Juillet. 

—  Plantes:  Rumex  acetosa,  acetosella,  aquaticus  et 

hydrolapathum  ;  iris  pseudo-acorus  ;  polygonum 
bistorta  (Knoterich)  —  ?  Inula  dysenterica. 

—  Chrysalide  :  Vert  virant  au  cendré,  à  une  dorsale 

sombre  et  une  ligne  latérale  interrompue.  Elle 
peut  être  aussi  brun  foncé  (Date.  46)  ou  brun 
clair  à  dessins  foncés  (Goos). 

—  Edosion  :  Juin  ;  puis  Août. 

—  Dispersion  :  Sud-Est  de  l'Europe,  excepté  en  Grèce, 

Allemagne,  Bukovine,  Italie  moyenne,  etc. 

FRANCE.  —  Gironde  ;  Ouest  ;  Aisne  :  St 
Quentin  ;  Alsace  :  Colmar,  Strasbourg,  Metz  ; 
Aube  :  ViUechétif,  Lusigny  ;  Hte  Marne  :  Hortes^ 
Latrecey» 

—  Mœurs  :  L  œuf,  pondu  en  Août,  éclot  sur  la  fin  du 

même  mois  ou  en  Septembre.  La  chenille  hiverne, 
se  transforme  en  Mai  ou  Juin  et  livre  le  papillon 
fin  Juin,  Juillet  ou  commencement  d'Août.  Dans 
le  Midi  et  le  Centre,  l'évolution  est  plus  rapide, 
et  l'espèce  a  deux  générations.  La  chrysalidatioD 
a  lieu  sur  terre  ou  après  la  plante  nourricière. 
Le  papillon,  toujours  très  localisé,  se  rencontre 


surtout  dans  les  endroits  un  peu  marécageux  de 
l'Ouest  et  de  TEst. 

—  Ribl.  :  Frr.,  127.  —  Sp.,  57,  pi.  48,  fig.  3  (var.  rtKi- 

lus).  —  Dale,  45.  —  Goos.,  An.  Levai.,  1897, 
p.  3i. 

45.  —  Chrysophanus  hippothoe  L.  =  Chryseis  Bork.  =: 
Eurydice  Rott. 

—  Chenille  :  Anneaux  bien  nets,  surtout  dans  la  région 
dorsale,  à  fine  pubescence  blanchâtre  ou  blonde. 

Robe  d'un  vert  sombre  velouté,  avec  les  Incisions 
généralement  blanchâtres.  Dorsale  continue,  som- 
bre. Stigmatale  blanchâtre.  Tête  et  pattes  écailleuses 
brunes  ou  brun  rougeâtre.  Long.  2,6. 

—  Epoque  :  Septembre  à  Juin. 

—  Plantes  :  Rumex  acetosa,  acetosella  et  hydrolapa- 

thum  ;  polygonum  bistorta. 

—  Chrysalide  :  Ramassée,  arrondie  postérieurement, 

jaune,  avec  les  yeux,  le  bord  des  ptérothèques 
et  deux  points  au  bout  du  fourreau  des  antennes 
noirs.  Abdomen  pointillé  de  noir  (Rûhl.  :21l.  — 
Sp.,pl.  tfig.  13b). 

—  Eclosion  :  Mai  à  Août. 

—  Dispersion  :   Europe   septentrionale   et   moyenne, 

jusqu'aux  Pyrénées  et  dans  les  Abruzzes. 

FRANCE!^  — Alpes  Maritimes;  H.  etB.-Alpes; 
Isère  ;  Pyrénées-Orientales  ;  H.-Garonne  ;  H.  et 
B. -Pyrénées  ;  Creuse  ;  Puy-de-Dôme  ;  Cantal  ; 
Gironde  ;  Somme  ;  Aisne  ;  Oise  :  Compiègne  ; 
Seine  ;  Vosges  ;  Alsace  ;  Saône  et-Loire  :  Cou- 
ches-Us-Mines  ;  Ain  ;  Hle-Marne:  Langres^  Hories, 

—  Mœurs  :  Les  œufs  sont  isolés  sur  les  plantes  et  ils 

écloseut  en  Août.  La  chenille  hiverne  et  la  chry- 
salidation  a  lieu  sur  terre.  Le  papillon  fréquente 
de  préférence  les  prairies  sèches  et  se  rencontre 
jusqu'à  I.dOO  mètres  d'altitude. 

—  BibL  :  Lambil.  -iOo.   —  Goos.,  An.   Levai.    1897, 

p.  Mo.  —  Hb.  ai.  —  Tr.  I(».  74.  —  Frr.  2.  55, 
pi.  157  et  6.  188,  pi.  ?i9t).  —  Wild.  47.  —  Pr. 
pi.  3,  fig.  15.  —  Sp.,  o7.  pi.  -2,  «g.  13a.  —  Stet. 
eut.  Zeit.  1854,  p.  331. 

11 


46.  —  Chrysophanus  alclphron  Rott.  =  Hiere  Fab.  = 
Hipponoe  Ochs.  =  Lampctie  Hb. 

—  Chenille  z  Découverte  par  Mussehl.  D'après  Spuler 
(p.  88),  elle  est  vert  mat,  avec  deux  lignes  brunes 
sur  le  dos.  Stigmatale  brun  noir.  Stigmates  noirs. 
Tête  brune.  Long.  2,5-2,7.  Sur  la  figure  qu'en  donne 
Tauteur  allemand,  la  pubescence  est  bien  visible  et 
les  anneaux,  bien  séparés,  sont  nettement  arrondis 
dans  le  sens  transversal.  —  D'après  Goossens,  elle 
est  d'un  vert  clair,  avec  les  côtés  vert  pur  ;  dorsale 
foncée  et  crêtes  ombrées  de  noir.  Stigmates  très 
visibles. 

—  Epoque  :  Avril  à  Juin. 

—  Plante  :  Rumex  acetosa. 

—  Chrysalide  :  Trapue,  comprimée  vers  le  thorax,  d'un 

gris  marqué  de  vert  avec  de  nombreux  points 
bruns  (Sp.  p.  58). 

—  Eclosion  :  Juillet  à  Août. 

—  Œuf:  D'après  Aszmus,  il  est  pyriforme,  de  couleur 

jaune  verdâtre  (Stet.  ent.  Zeit.  I86:h,  p.  399). 

—  Dispersion  :  Une  grande  partie  de  l'Europe,  à  l'ex- 

ception des  contrées  les  plus  occidentales. 

FRANCE.  —  Alpes  Maritimes  :  St  Martin  Lan- 
losque^  t allée  de  thorenc  ;  Var  ;  H.  et  B.- Alpes  ; 
Isère  ;  Bouches-du- Rhône,  où  le  type  semble 
remplacé  par  la  var.  gordius  Suizer  ;  Pyrénées- 
Orientales  ;  Ariège  ;  H. -Garonne  ;  H. -Pyrénées  ; 
?  B. -Pyrénées  ;  Creuse  ;  Puy-de-ôôme  ;  Cantal  ; 
Indre;  Alsace  :  Colmar;  Saône  et  Loire  ;  Allier. 

—  Mœurs  :  Les  œufs,  pondus  la  plupart  du  temps  par 

groupes,  hivernent  sur  la  plante  nourricière 
(Aszmus,  loc.  cit,).  La  chrysalide  est  suspendue 
(Goos.)  ou  se  trouve  sur  terre,  parfois  dans  une 
toile  légère.  Le  papillon,  généralement  localisé, 
se  rencontre  surtout  dans  les  prairies  des  pays 
montagneux. 

—  nibl.  :  Goos.,  An.  Levai.  1897.  p.  35.  —  Tr.  10.  73. 

—  Frr.  ±  13,  pi.  103.  —  Wilde,  47.  -  Pr.  pi.  3, 
«g.  1-2.  —  Sp.,  ni.  pi.  -2,  Cg.  li.  —  Stet.  ent. 
Zeit.  1863,  p.  399.  —  Bromilow,  The  Entomol. 

1892,  p.  288  (var.  gordius  Stgr.). 


-^  iol  -^ 
47.  —  Chrysophanus  phlœas  L. 

—  Chenille  :  Vert  foncé  ou  vert  jaunâtre,  le  1"  anneau 

généralement  rouge  vineux,  à  pubescence  visible, 
brunâtre  ou  blonde.  Dorsale  continue,  fine,  rouge 
carminé,  parfois  assez  effacée.  Sous-dorsale  nulle, 
remplacée  par  des  linéaments  rouges.  Stigmatale 
continue,  bien  marquée,  large,  rouge.  Tête  cachée, 
brune  ou  brun  rouge.  Long.  1,8. 

—  Var.  a.  —  Robe  virant  plutôt  au  jaunâtre  ou  au  vert 

pâle,  la  dorsale,  les  linéaments  et  la  stigmatale  plu- 
tôt jaunes. 

—  Epoques  :  Septembre  à  Mai,  puis  Juillet  à  Août. 

—  Plantes   :   Polygonées,    surtout  ruinex  acetoselia 

(Rambur),  acetosa,  scutatus,  crispus  et  obtusifo- 
lius  ;  polygonum  aviculare  et  bistorta.  Goosseiis 
indique  aussi  Hedera  hélix  ?,  et  Bromilow  a 
trouvé  des  œufs  sur  Trifoliumliliforine  (Soc.  ent. 
I89i,  p.  178). 

—  Chrysalide  :  Analogue  à  celle  des  Lycœna,  courte, 

arrondie,  épaisse,  trapue,  d*un  brun  clair  avec 
une  dorsale  noirâtre.  Abdomen  niaraué  de  trois 
rangs  de  points  sombres;  stigmates  olanc  rosé. 

—  Eclosion  :  Avril  à  octobre. 

—  Œuf  \  En  forme  de  panier,  c'est-àdire  circulaire 

avec  la  partie  supérieure  aplatie,  grossièrement 
réticulé  et  creusé  d'alvéoles,  de  couleur  crème 
clair  ou  vert  grisâtre  (Tutt,  Brit.  Butt.  154.  — 
Dale,  49.  —  Young  Nat.  1887,  p.  89.  —  Gillmer, 
Ent.  Zeit.  Gub.  xiv,  n^  II). 

—  Dispersion  :  Toute  la  région  paléarctique. 

FRANCE.  —  Corse;  Aines-Maritimes;  H.  et 
B. -Alpes;  Var  ;  Bouches  au-Rhône  ;  Pyrénées- 
Orientales  ;  Haute-Garonne  ;  H.  et  B. -Pyrénées  ; 
Creuse  ;  Puy-de-Dûme  ;  Cantal  ;  Gironde  ;  Fi- 
nistère ;  Bretagne  ;  Maine  et-Loire  ;  Loire-Infé- 
rieure ;  Loir-et-Cher  ;  Eure-et-Loir  ;  Indre  ; 
Cher  ;  Sarlhe;  Calvados;  Eure  ;  Seine-Inférieure; 
Somme  ;  Nord  ;  Oise  ;  Aube  ;  Alsace  ;  Saône-et- 
Loire  ;  Allier;  Haute  Marne  :  Langres,  Hortes^ 
iMtrecey, 

—  Mœurs  :   Les  œufs  sont  déposés  isolément  ou  par 


-  102  — 

paires  dans  le  creux  des  feuilles.  Pondus  en 
Août,  ils  éclosent  environ  trois  semaines  après. 
Les  jeunes  larves  dévorent  la  partie  inférieure 
des  feuilles  ;  elles  grossissent  assez  rapidement, 
mais  ne  font  leur  dernière  mue  qu*au  printemps, 
rarement  avant  l'hiver,  et  la  chrysalidation  a 
lieu  en  terre.  Difficiles  à  trouver,  elles  sont 
faciles  à  élever.  L'espèce  a  deux  générations, 
excepté  dans  l'extrême  Nord,  et  des  adultes  peu 
vent  être  accidentellement  trouvés  en  Décembre 
(Bachmetjew,  Soc.  ent.,  1897,  p.  18:2). 

—  Bibl.  :  Dup.,  63,  pi.  5,  lig.  16.  —  Lambil.,  ii)l.  — 

Goos.,  An.  Levai.,  1897,  p.  H6.  —  Hb.,  86.  — 
0.,  1,  87.  —  ïr.,  10,  76.  —  Frr.,  ->,  97,  pL  151. 

—  Pr.,  pi.  3,  iig.  H.  —  Sp.,  58,  pi,  f,  fig.  16. 

—  Sepp.,  8,  133.  —  Bfick.,  91.  pi.  13,  fig.  4.  — 
Dale,  49.  —  Bromilow,  The  Ent.,  189:2,  p.  319. 

—  Frohawk.,  ibid.,  1899,  p.  434.  —  Sabine,  The 
Ent.,  1902,  p.  114. 

48.  —  Chrysophanus   dorllls   Hiiln.  ^  Circe  Oclis.  = 
Xanthe  Fab.  =  Phocas  Esp.  =  Hypoxanthe  K. 

—  Chenille  :  Robe  d'un  vert  génc^ralemeiit  clair  et  un  peu 

lavé  de  violet  par  endroits,  très  finement  ponctuée 
de  blanc,  de  rougeatre  ou  de  brun  jaune,  visible- 
ment pubescente.  Dorsale  un  peu  en  creux,  continue, 
vert  sombre  ou  brun  pourpre,  souvent  peu  visible. 
Stigmatale  jaune  ou  brun  pourpre.  Tête  cachée, 
jaune,  Tépistone  verdàlre.  Long.  2. 

—  Var,  a.  —  Robe  en  entier  ou  au  moins  en  majeure 
partie  vert  violacé. 

—  Var.  b.  —  Dorsale  et  stigmatale  effacées. 

—  Epoques  :  Septembre  à  Avril  ;  puis  Juin  à  Juillet. 

—  Plantes  :  Rume^t'  acetosa  (Fab.)  ;   genista  scoparia 

(Dup.)  et  autres  papilionacées  (Berce). 

—  Chrysalide  :  Courte,  arrondie  aux  extrémités,  sub- 

étranglée à  la  base  de  Tabdomen.  Verte  ou  brun 
roux,  avec  des  taches  noires  et  des  petits  poils 
concolores  (Sp.,  pi.  :2,  fig.  15  c). 

—  Parasite  :  Ichneumon  extensorius  L. 


—  103  — 

Eclosion  :  Avril  à  Mai  ;  Juillet  à  Août  ;  Septembre 
à  Octobre. 

Dispersion  :  Europe  moyenne  et  méridionale,  ex- 
cepté TAngleterre,  le  sud  de  TEspagne  et  la  Si- 
cile. 

FRANCE  —  Corse  ;  Alpes-Maritimes  ;  H.  et 
B. -Alpes;  Var  ;  Bouches-du  Rhône  :  Àix,  le 
Ttwlouet  ;  Pyrénées-Orientales  ;  Haute  Garonne  ; 
H.  et  B. -Pyrénées  ;  Puy-de-Dôme  ;  Gironde  ; 
Maine-et-Loire  ;  Loire-inférieure  ;  Bretagne  ; 
Loir-et-Cher  ;  Eure-et  Loir  ;  Indre  ;  Cher  ;  Sar- 
the  ;  Calvados  ;  Eure  ;  Seine  Inférieure  ;  Somme  ; 
Nord  ;  Aube  ;  Seine  ;  Alsace  ;  Saône  et-Loire  ; 
Haute-Marne  ;  Langres,  Horles,  Latrecey. 

Mœurs  :  Cette  espèce,  que  Ton  rencontre  dans  les 
Pyrénées  jusqu  à  I.60U  mètres  d'altitude,  ne  pa- 
raîtrait qu'une  fois  dans  ces  pays  montagneux 
(Rondou).  Dans  le  Midi,  au  contraire,  et  aussi 
dans  les  autres  localités  de  la  France  quand  l'ar- 
rière-saison  est  chaude,  elle  peut  avoir  jusqu'à 
trois  générations,  les  chenilles  de  la  dernière 
passant  l'hiver  pour  se  métamorphoser  au  prin- 
temps. La  chrysalide,  d'après  Goos.,  est  suspen 
due  par  la  queue  et  par  un  lien  transversal, 
mais  on  en  trouve  aussi  sur  le  sol.  Le  papillon 
aime  à  voltiger  dans  les  prairies  et  les  clairières 
humides,  à  travers  les  bois  et  les  hautes  herbes. 

Bibl.  :  Dup.,  32.  —  Goos.,  An.  Levai.,  1897,  p.  36. 
—  Lambil.,  -210.  —  Wild.,  47.  —  Rûhl  ,  Î2l8.  — 
Sp.,  58,  pi.  -2,  fig.  I.'i  a.  —  Stet,  ent.  Zeit.,  1877, 
p.  487.  —  Sepp.,  pi.  5.  —  Gillmer,  Ent.  ZeiL 
Gub.,  190i,  p.  4-2. 


e-   «.    :    L.YCŒrVA    Fab. 

t"   8. -G.   :   L.aiiiplde8   Hb. 

49.  —  Lampfdes  bœticus  L.  =  Pisonim  Fourcr.  =  Co- 
luleœ  Rossi. 

—  Chenille  :  Ovalaire,  suballongéc,  convexe  dans  la  ré- 
gion dorsale,  aplatie  dans  la  région  ventrale,  glabre 
ou  subglabre.  Tète  petite,  cachée. 


—  104  — 

Robe  vert  clair  ou  vert  olivâtre.  Dorsale  large, 
continue,  brunâtre  ou  sombre.  Sous-dorsale  nulle, 
mais  des  traits  obliques,  sublosangés,  vert  plus 
Joncé,  parfois  lavés  de  rougeâtre.  Stigmatale  conti- 
nue, droite,  vert  clair.  Stigmates  jaunâtres.  Ventre 
vert  clair  à  une  ligne  longitudinale  blanchâtre. 
Pattes  :  les  écailleuses  brunes  ;  les  membraneuses 
concolores.  Tête  noire. 

Var.  a.  —  Robe  rougeâtre  ou  brune,  à  chevrons  noi- 
râtres ou  brun  violacé. 

—  Epoques  :  Juillet  à  Septembre  ;  puis  Octobre  à  Mai. 

—  Plantes  :  Gousses  de   coiutea  arborescens  (Mil.)  ; 

lupinus  mutabilis  (Ber.)  ;  beaucoup  de  légumi- 
neuses (Ramb.).  —  En  Espagne,  et  aussi  dans  le 
Morbihan,  genista,  ulex  europsBus  (Griffith).  — 
!  Medicago  sativa,  pisum  salivum,  sarothamnus 
scoparius.  —  En  captivité,  pois  verts. 

—  Chrysalide  :  Trapue,  arrondie  aux  deux  extrémités  ; 

rouge  sombre  ou  jaune  testacé,  avec  des  taches 
brunes  et  les  stigmates  noirs  ;  thorax  et  ptéro- 
thèques  plus  sombres  (Sp.,  pi.  :2,  fig.  18  c). 

—  Eclosion  :  Juin  ;  puis  Octobre. 

—  Dispersion  :  Toute  l'Europe. 

FRANCE.  —  Alpes-Maritimes  ;  Var  ;  Bouches- 
du  Rhône  ;  Hte-Garonne  ;  H.  et  B. -Pyrénées; 
Creuse  ;  Puy-de-Dôme  ;  Gironde  ;  Maine-et- 
Loire  ;  Loire-Inférieure  ;  Morbihan  ;  Ille  et- 
Vilaine  :  Rennes;  Loir-et-Cher;  Eure-et-Loir; 
Indre  ;  Cher  ;  Sarthe  :  Calvados  :  Caen  ;  Nord  : 
accid.,  I  ex.;  Oise;  Seine;  Aube:  ks  Rice\s, 
Ervy,  Rarsur-Seîne  ;  Alsace  ;  Saône  et- Loire  ; 
Hte- Marne  :  llorle,^,  St  Dizier. 

—  McGurs  :   Les  chenilles  d'Octobre  hivernent  pour  se 

métamorphoser  au  printemps.  La  chrysalidation 
a  lieu  dans  les  gousses  (Ri'ihl.),  après  la  tige,  à 
Taide  d'un  fil  de  soie  posé  transversalement 
(Bromilow).    Le  pupillon,   1res  localisé,  est  lou- 

J'ours  fort  rare,  ne  se  rencontrant  souvent  que  de 
oin  en  loin  ;  il  s'élève  jusqu'à  1800  mètres  d'al- 
titude (Rondou). 

—  Ilibl.  :  Mil.  Ico.  L,  pi.  4,  fig.   I   à  5.  —  Griffith., 

Lép.  nuisibles,  6.  —  Goos.,  An.   Levai.,  1897, 


—  103  — 

p.  37.  —  Lambil.,  216.  —  An.  Soc.  fr.  1847, 
p.  xciv,  et  (pour  les  particularités  du  II)®  et  1 1« 
segment  signalées  par  Guénée)  1867,  p.  665, 
pi.  13,  fig.  9à  \i(\).  —  Lelièvre,  F.  d.  J.  N., 
I89i,  p.  61.  —  Ruhl.,  42H.  —  Sp.,  o9,  pi.  -i, 
«g.  18  ab.  —  Sepp.,  V.  31,  IX.  —  Dale,  51. 


50.  —  Lampides  telicanus  Lanjs;. 

—  Chenille  :  Ovalaire,  convexe  dessus,  fortement  carénée 

sur  les  côtés,  avec  les  anneaux  distincts,  le  dos  des 
4,  S.  6,  7  à  un  renflement  dorsal,  pubescenle.  Tête 
globuleuse,  rélraclile. 

Robe  rouge,  pourpre  ou  brun  rougeâtre,  veloutée. 
Dorsale  large,  continue,  de  couleur  sombre,  vineuse 
sur  les  anneaux  3-4,  9-11.  Sous-dorsale  nulle,  rem- 
placée par  des  chevrons  à  peine  indiqués.  Stigmatale 
nulle  ou  un  peu  marquée  en  carmin.  Pattes:  les 
écailleuses  petites,  brunes  ;  les  membraneuses  très 
courtes,  concolores.  Tête  noire  ou  brune.  Long. 
1,6-1,8. 

—  Var.  a.  —  Robe  vineuse,  à  chevrons  sous  dorsaux 

bien  marques  en  carmin  obscur. 

—  Var.  b.  —  Robe  blanc  carné,  à  chevrons  sous-dorsaux 

brunâtres. 

—  Var.  c.  —  Robe  jaune  paille. 

—  Epoques  :  Juillet  à  Août  ;  puis  Octobre  à  Mars  ou 

Avril. 

—  Plantes  :  Fleurs  de  lythrum'salicaria  ;  calluna  vul- 

garis  (Mil.)  ;  dorycnium  suffruticosum  ;  ?  genista 
tinctoria  iTrimoulet).  —  A  Trieste,  melilotus 
albus  (Gartner). 

—  Chrysalide  :  Ramassée,  globuleuse,  obtuse  aux  deux 

extrémités,  à  segments  courts  et  immobiles. 
Jaune  d  ocre  ou  argileuse,  couverte  de  poils  fins 
très  courts  et  finement  tachée  de  brun. 


(1)  Pour  cet  particolarités.  voyez  à  la  page  83  les  principaux  caractères  des 
chenilles  de  la  Fam.  des  L}'CŒnid{e. 


—  106  - 

Eclosion  :  Mars  k  Mai  ;  puis  Juin  à  Octobre. 

Dispersion  :  Silésie,  nord  de  la  Suisse  et  région 
méditerranéenne. 

FRANCE.  —  Corse  :  Corte  ;  Alpes-Maritimes; 
Bouches-du  Rhône  ;  Hérault:  Montpellier;  Pyré- 
nées-Orientales ;  Hte-Garonne  ;  Htes-Pyrénées  ; 
Loir  et-Cher  :  place  St-Vincent  (i  ex.);  Ain: 
Bagé  leChâlel  (\  ex.). 

Mœurs  :  Les  chenilles,  qui  sont  carnassières,  se 
trouvent  souvent  par  groupes  nombreux  sur  la 
plante  nourricière,  il  y  a  deux  apparitions  (Spu- 
ler,  60)  ;  Millière  semble  n'en  indiquer  qu'une. 
Celles  de  la  dernière  génération  hivernent.  La 
chrysalide  est  fixée,  la  tête  en  haut,  après  les 
tiges  du  végétal  sur  lequel  s'est  passée  la  fin 
de  l'existence. 

Bibl.  :  Mil.  Ico.,pl.  108,  fig.  10  à  1i.  —  Goos.,  An. 
Levai.,  1897,  p.  37.  —  Frr.,  I,  110,  pL  56. — 
Wild.,  46.  —  Sp.,  60,  pi.  -2,  fig.  19. 


S""  S.  -  G.   :  Lycœna  Fab. 

51.  —  Lycœna  arglades  Pal.  =  Amynlas  Ochs.  =  Tire- 
sias  Rot. 

—  Chenille:  Arrondie  dorsalement,  aplatie  dessous,  à 

courte  pubescencc,  surtout  sur  les  côtés. 

Robe  vert  pâle.  Dorsale  conlinue,  assez  étroite, 
vert  sombre  ou  noirâtre,  ordinairement  bordée 
chaque  côté  de  plus  foncé.  Sous-dorsale  comme  la 
dorsale,  rarement  effacée.  Tête  noire.  Long.  1,8. 

—  Far.  a.  —  Robe  avec  des  taclics  brunes  et  blanches. 

—  Var,  b.  —  Robe  verte  un  peu  marquée  de  rougeâtre. 

—  Epoques  :  Septembre  à  .hiin;  puis  Juillet  à  Août. 

—  Plantes  :  Légumineuses  herbacées,  onobrychis  sa- 

liva, lotus  cornicuiatus,  trifolium  pratense  et 
arvense,  coronilla,  pisum  sativum,  anthyllis  vui- 
neraria,  medicago  lupulina  et  falcata  ;  genista  ; 
rhamnus  frangula  et  catbarticus. 


—  107  — 

Chrysalide  :  Courte,  brun  jaunâtre  ponctué  de  noi- 
râtre ou  de  brun,  à  dorsale  sombre. 

Eclosion  :  Avril  à  Juin  ;  puis  Juillet  à  Septembre. 

Dispersion  :  Europe  moyenne  et  méridionale. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Isère  ;  H.-Garonne  ;  H.  et 
B. -Pyrénées  ;  Puy-de-Dôme  ;  Gironde  ;  Maine- 
et-Loire  ;  Loire-ln/érieure  ;  Morbihan  ;  Ille  et- 
Vilaine  ;  Bretagne  (!  entière)  ;  Loir-et-Cher  ; 
Eure-et-Loir  ;  Indre  ;  Cher  ;  Sarthe  ;  Seine-Infé- 
rieure ;  cavée  de  Dieppedalle  (Frontin)  et  çà  et  là  ; 
Orne  ;  Oise  ;  Seine  ;  Seine-et-Marne  ;  Aube  ; 
Vosges  ;  Alsace  ;  Saône-et-Loire  ;  Hte-Marne  : 
Langres,  Latrecey, 

Mœurs  :  Les  œufs  sont  pondus  sur  les  fleurs  ;  ils 
éclosent  au  bout  de  10-1^  jours  et  les  chenilles 
de  Septembre  hivernent.  Il  y  a  ordinairement 
deux  générations,  la  première  fournissant  la 
génér.  vern.  polysperchon  Bergstr.,  espèce  géné- 
ralement rare  et  toujours  localisée. 

Bibl.  :  Lambil.  219.  —  Wild.  45.  —  Sp.,  60,  pi. 
suppl.  1,  fig.  U.  —  Stet.  ent.  Zeit.  18o(K  p.  177. 
—  Aigner,  Ulustr.  Zeit.  t.  Ent.  1898,  p.  3:28.  — 
Dale.  53. 


52.  —  Lycœna  argus  L.  =  Argyrotoxus  Bergstr.  =  OEgon 
Schiff.  et  L.  =  Alsus  Esp. 

—  Chenille  :  En  cloporte  un  peu  allongé,  plate  dessous, 
lo  dos  arrondi,  excepté  les  segments  1,9-12,  qui  sont 
plats,  assez  visiblement  pubescente  ;  dos  du  11« 
anneau  à  ^  boutons  d'un  jaune  pâle,  ces  boutons 
entourés  de  petites  verrues  noires  et  poilues. 

Robe  d'un  vert  généralement  peu  toncé,  couverte 
de  nombreuses  granulations  blanchâtres.  Dorsale 
faite  de  triangles  rouge  violacé,  violet  ou  sombre, 
la  pointe  en  avant,  ces  triangles  contigus  ou 
non,  souvent  bordée  de  blanchâtre  et  généralement 
plus  large  sur  les  premiers  anneaux.  Sous-dorsale 
nulle  ou  faite  de  traits  longitudinaux  rougeâtres  plus 
ou  moins  contigus  et  parfois  surmontée  de  chevrons 
sombres,  bruns  ou  noirâtres.  Stigmatale  ordinaire- 


—  108  - 

ment  vert  sombre,  souvent  longée  à  la  partie  infé- 
rieure par  une  ligne  blanchâtre.  Stigmates  blancs. 
Ventre  concolorc.    Pattes   verdâtres.   Tête   noire 
Long.  1,5-2. 

Var,  a.  —  Robe  vert  foncé,  marquée  de  brun  rouge 
aux  deux  extrémités. 

Var.  b.  —  Robe  jaune  citron,  plus  ou  moins  marquée 
de  brun  rouge  sur  les  premiers  et  derniers  anneaux. 

Var,  c.  —  Robe  brun  rouge,  les  côtés  souvent  mar- 
qués de  chevrons  noirâtres. 

—  Epoques  :  Avril  à  Juin  ;  puis  Août. 

—  Plantes:  Légiimineuses,onobrychissativa(Dulreux); 

melilotus  officinalis  etalba  ;  trifolium  montaDum 
(Rûhl)  ;  ononis  ;  lotus  corniculatus  ;  colutea  arbo- 
rescens  ;  erica  (Zeller).  —  La  chenille  var.  b  sur 
Genista,  surtout  gernianica  et  tinctorîa  (Rûhl).  — 
La  var.  corsica  Bell,  sur  astragalus  (Curo). 

—  Chtysalide  :   Courte,  arrondie,   de  couleur  verte, 

avec  les  ptérothèaues  clairs  et  Tabdomen  plus 
sombre.  Une  dorsale  carmin  terminée  sur  le  7^ 
segment  par  une  tache  noire.  Stigmates  brun 
jaune  (Sp.  61). 

—  Echsion  :  Mai  à  Juin  ;  Juillet  à  Août. 

—  Œuf  :  Eu  massue,  côtelé  et  comme  chargé  de  gra- 

nulations qui  deviennent  plus  petites  vers  le 
sommet.  Il  est  de  couleur  blanche  (Sp.  61). 

—  Dispersion  :  Toute  TEurope. 

FRANCE.  —  Corse,  remplacé  par  la  forme 
locale  corsica  Bel.  ;  Alpes-Maritimes;  H.  et  B.- 
Alpes ;  Var  ;  Bouches-du-Rhône  :  BeiTf ,  bords  de 
l'Arc  ;  Vy  rénées-Oriental  es  ;  H. -Garonne  ;  H.  et 
B. -Pyrénées  ;  Creuse  ;  Puy-de-Dôme  ;  Gironde  ; 
Ille-et-Vilaine  (Bleuse)  ;  Bretagne  ;  Loir-et- 
Cher  :  Hussy  ;  Eure-et  Loir  ;  Indre  ;  Cher;  Cal- 
vados ;  Eure;  Seine-lnfèrieure  ;  Somme;  Oise  ; 
Seine  ;  Aube  ;  Alsace  ;  Saône-et-Loire  ;  Allier  ; 
Hte-Marne  :  LanyveSy  Hortes,  Latrecey,  St-Dizier. 

—  Mœurs  :  L'œuf  hiverne  pour  éclore  en  Février  ou 

Mars.  La  chrysalide  est  suspendue  par  la  queue 
et  par  un  lien  transversal.  L'espèce  n'a  qu'une 
génération  dans  le  Nord  et  sur  les  hautes  mon- 


—  109  — 

tagnes,  deux  dans  le  Midi.  Le  papillon,  qui  fré- 
quente les  bois,  les  talus  et  le  bord  des  routes, 
se  rencontre  jusqu'à  I.dOO  mètres  d'altitude 
(Rondou)  ;  on  le  trouve  à  peu  près  partout  et, 
sans  être  rare,  il  est  souvent  fort  localisé. 

BibL  :  Dup.  72,  pi.  6,  fig.  â3.  —  Lambil.  -2^21.  — 

Goos.,   An.  Levai.    1897,  p.  30.  —  Hb.  32.  — 

•0.  I,  .')7.  -^  Tr.  10,  71  —  Frr.  2,  149,  pL  175. 

—  Wild.  il.  —  Sp.  60,  pi.  2,  fig.  20 ab  —  Sopp. 
7,  17.  -    Bûck.  112,  pi.  15,  fig.  ;^.  —  Curo,  110. 

—  Frohawk,  The  Entomol.,  xxvi,  p.  285.  — 
Landquart  :  Schmetterlinge  ùnd  Ameisen  Beo> 
bachtiingen  ueber  eine  Symbiose  zwischen... 
(Formica  cinerea  Mayr.),  1901,  in-8,  40  p. 


63.  —  Lycœna  argyrognomon  Brgslr.  =  OEgon  Schiff. 

—  Chenille  :  Un  peu  allongée,  à  pubescence  fine,  avec 

des  tubercules  dorsaux  blancs. 

Robe  d'un  vert  jaune  brillant.  Dorsale  brun  rouge 
ou  brun  pourpre,  bordée  de  blanchâtre  ;  elle  est 
continue  ou  faite  de  taches  triangulaires  contiguës 
ou  subcontiguës.  Sous-dorsale  laite  de  traits  obli- 
ques vert  jaunâtre.  Stigmatale  brun  rouge.  Stig- 
mates blancs.  Ventre  vert  nïat.  Pattes  :  les  écailleu- 
ses  brun  noir  ;  les  membraneuses  vert  mat.  Tête 
noire  ou  brun  noir.  Long.  1,6 

—  Var.  a.  —  Clicvrons  sous-dorsaux  blancs. 

—  Vai\  b.  —  Robe  gris  sale,  à  dorsale  sombre,  les  autres 
dessins  plus  ou  moins  effacés. 

—  Epoques  :  Mai  à  Juin  ;  puis  Août  à  Septembre. 

—  Plantes  :  Légumineuses,  colutea  arborescens  ;  ge- 

nista  scopuria,  tinctoria  et  fleurs  (Schmid)  de 
germanica  ;  cytisus,  melilotus  oflScinalis,  trifo- 
llum,  lotus  corniculatus  et  siliquosus,  ononis 
spinosa  et  repens,  medicago  sativa,  ulex  euro* 
pœus,  ornithopus  perpusillus;  calluna  vulgaris 
(Zeller).  La  var.  prostata  Bréb.  sur  ononis  ma- 
ritima. 

—  Chrysalide  :  Vert  terne  virant  au  brunâtre,  avec  les 


--  110  — 

yeux  et  les  incisions  des  anneaux  brun  rouge. 
Ptérolhèques  très  longs. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juillet  ;  puis  Août  à  Septembre. 

—  Œuf  :  Circulaire,  déprimé  au  centre  sur  les  deux 

extrémités,  couvert  de  petits  boutons  saillants, 
côtelé  dans  le  sens  de  la  longueur,  les  côtes 
n'atteignant  pas  les  pôles.  Couleur  blanche 
(l)ale,  79). 

—  Vispersion  :  Toute  l'Europe,  excepté  les  Pays-Bas. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes  Maritimes  ;  H.  et 
B. -Alpes  ;  Var;  Bouches-du-Rhône  ;  Pyrénées- 
Orientales  ;  Haute-Garonne  ;  H.  et  B.  Pyrénées  ; 
Creuse  ;  Auvergne  ;  Landes  ;  Gironde  ;  Maîne- 
et  Loire  ;  Loire-lnfér.  ;  Ille  et-Vilaine  (Bleuse)  ; 
Bretagne  ;•  Loir  et  Cher  ;  Eure  et-Loir  ;  Indre  ; 
Cher  ;  Sarthe  ;  Calvados  :  Léauparlie,  Troarn, 
Havent  ;  Seine  inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ; 
Aube  ;  Alsace  ;  Haute-Saône  ;  Saône  et  Loire  : 
Allier  ;  Haute-Marne  :  Langres,  Latrtcey,  Hortes. 

—  Mœurs  :  L'œuf  hiverne  et  éclôt  fin  Février  ou  Mars. 

La  chenille  est  myrmécophile  ;  Freyer  en  a  sou- 
vent trouvé  qui  avaient  jusqu'à  dix  fourmis  au- 
tour de  leur  corps,  et  Dannehl  (Sp.  p.  61)  ne  l'a 
jamais  rencontrée  sans  la  voir  porter  quelques- 
uns  de  ces  Hyménoptères.  La  chrysalide  a  été 
rencontrée  également  dans  les  fourmilières;  elle 
éclot  environ  au  bout  de  trois  semaines  et  l'es- 
pèce a  une  ou  deux  générations.  Le  papillon, 
qui  se  rencontre  à  peu  près  partout,  aime  à  vol- 
tiger dans  les  bois  secs. 

—  BibL  ;  Dup.,  71,  pi.  6,  fig.  22.  —  Hb.,  32.  —  0., 

1,  52.  —  Frr.,  -2,  121,  pL  169.  —  Wild.,  41.  — 
Pr.,  pi.  3,  fig.  20.  —  Sp.,  61,  pi.  2,  fig.  2L  — 
Dale,  80. 

54.  —  Lycœna  optilete  Knoch. 

—  Chenilk  :  D'après  Plotz  (Sp.,  62),  elle  est  d'un  vert 
pâle  velouté,  avec  une  courte  pubescence  rouge. 
Stigmatale  blanche  bordée  de  noir,  très  visible. 
Stigmates  blancs.  Pâlies  écailleuses  brun  noir.  Tête 
petite*  brun  noir.  —  D'après  Scudder,  elle  est  très 
bombée,  d'un  vert  clair  sur  le  dos,  d'un  vert  foncé  sur 


-  m  - 

le  ventre.  Au-dessous  de  la  stigmatale  se  trouvent 
de* grosses  taches  ovales  blanches. 

—  Far.  cyparissus  Hb.  —  D'après  Hoffmann,  elle  est 

verte,  les  côtés  à  une  ligne  rouge  (Stet.  ent.  Zeit., 
1893,  p.  123)- 

—  Epoque  :  Septembre  à  Juin. 

—  Plantes  :  Vaccinium   oxycoccos    (Scud.),    uliglno- 

sum  et  niyrtillus  (Frr,  et  Wocke). 

—  Chrysalide  :  Obtuse,  vert  pâle,  à  incisions  rouseA- 

tres,  la  partie  antérieure  avec  des  poils  fins  éga- 
lement rougeâtres  (Sp.,  loe,  et/.). 

—  Eclosion  :  Juin  à  Août. 

—  Dispersion  :  Europe  moyenne  et  septentrionale. 

FRANCE.  —  H.  et  Basses.  Alpes  ;  Isère  et  le 
Dauphiné. 

—  Mœurs  :  La  chenille  hiverne  ;  elle  mange  de  préfé- 

rence les  fleurs  de  la  plante  nourricière.  L'éclo- 
sion  a  lieu  15-20  jours  après  la  chrysalidation. 

—  BibL  :  Goos.,  An.  Levai.,  1897,  p.  39.  —  Frr.,  7, 

97,  pL  656.  —  Wild.,  4L  —  Sp.,  6L  pi.  -2,  fig.  22. 

55.  —  Lycœna  lyslmon  Hb. 

—  Chenille  :  t 

—  Le  papillon  parait  en  Juin  et  Juillet.  L'espèce,  propre 

à  l'Espagne  et  au  nord  de  l'Afrique,  se  rencontrerait 
aussi,  d'après  Spûler,  dans  le  Midi  de  la  France  (Sp. 
p.  62). 

56.  —  Lycœna  bâton  Bgslr.  =  Hylus  Fab.,  hylas  Fab.  et 

Hb.  =  Ampliion  Esp.  =  Vicrama  et  cashmirensis 
Moore. 

—  Chenille  :  Type  ? 

—  Yar.  panoptes  Hb.  —  D'après  Millière,  elle  est  courte, 

arrondie,  convexe  sur  le  dos,  aplatie  dans  la  région 
ventrale.  Glabre  à  l'œil  nu,  pubescente*.  Tête  à 
moitié  cachée  sous  le  premier  anneau. 


-  112  -- 

ftobe  vert  clair.  Un  rang  dorsal  ^e  taches  pyrifor- 
mes  rouge  carmin,  sur  les  anneaux  2-9;  ces  taches 
sont  partagées  par  la  dorsale  qui  est  carmin  som- 
bre et  portent  chaque  côté  de  cette  ligne  un  à  deux 
points  blancs  ;  de  plus,  chacune  d'elles  est  accom- 
pagnée sur  les  côtés  d'un  trait  vert  sombre  bordé 
de  blanc  rougeâlre.  Stigmatale  interrompue  aux 
incisions,  blanche,  bordée  chaque  côté  de  vert 
sombre.  Stigmates  blanc  mat.  Ventre  vert  sombre 
traversé  par  une  ligne  médiane  noirâtre.  Pattes  :  les 
écailleuses  brunes,  les  membraneuses  vertes.  Tête 
noir  brillant. 

—  Epoque:  Avril  à  Juin. 

—  Plantes  :  Thymus  vulgaris  et  serpyllum,  melilotus 

arvensis  ;  Coronilla  varia  (Frey.)  ;  cerastium  ar- 
vense. 

—  Chrysalide  :  Courte,  ovoïde,  de  couleur  jaune  d*Œu[, 

les  ptérothèques  lavés  de  verdàtre. 

—  Eclosion  :  Avril  à  Mai  et  Juillet  à  Août. 

—  Dispersion  :  Europe  méridionale  et  moyenne. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Maritiraes  (var. 
panoples)  ;  Wfkv  ;  Bouches-du-Rhône  ;  Pyrénées- 
Orientales  ;  Haute-Garonne  :  H.  et  B.  Pyrénées  ; 
Auvergne  ;  Morbihan  ;  Ille-et-Vilaine  ;  Maine- 
et-Loire  ;  Loire-Inférieure  ;  Indre  ;  Cher  ;  Eure- 
et-Loir;  Loir-et-Cher;  Eure;  Oise  ;  Aube  ;  Al- 
sace ;  Saône  et-Loire  ;  Haute-Marne  :  Langres, 

—  Mœurs  :  L'œuf  éclôt  en  Avril  ou  Mai  et  la  méta- 

morphose a  lieu  fin  Mai  ou  Juin  ;  une  partie  des 
chrysalides  éclôt  en  Juillet,  l'autre  partie  passe 
rhiver  et  donne  le  papillon  1  en  Avril  de  l'année 
suivante.  L'espèce,  au  moins  la  var.  panoptes, 
n'aurait  donc  qu'une  génération.  Les  chenilles 
mangent  les  fleurs  de  préférence  aux  feuilles  ; 
elles  sont  très  carnassières,  et,  en  captivité,  elles 
dévorent  uon  seulement  leurs  semblables,  mais 
encore  les  chrysalides.  La  nymphose  a  lieu  sur 
le  sol,  dans  les  débris  de  la  plante  nourricière. 

—  mbL  :  Mil.  Ico.,  II,  pi.  85,  fig.  1  à  3.  —  Sp.,  62, 

pi,  sup.  I,  fig.  :24a  (var.  panoptes  Hb.) —  Lamb., 
2-26. 


-  113  - 
B7.  —  Lycœna  orlon  Pal.  =  Battus  Hb.  =  Telephii  Ësp. 

—  Chenille  :  D'après  Oclis.,  elle  est  légèrement  pubes- 

cente,  d'un  vert  de  mer  ou  vert  moucheté.  Dorsale 
violet  rouge  ou  pourpre  plus  large  sur  les  derniers 
anneaux  et  plus  ou  moins  obscure.  Stigmates  noirs. 
Tête  noir  brillant. 

—  Epoque  :  Juin  à  Juillet  ;  puis  Août  a  Avril. 

—  PlanUts  :  Sedum  album  et  telephium. 

—  Chrysalide  :  Ramassée,  assez  épaisse,   de  couleur 

gris  brun,  brun  jaunâtre  ou  verdâtre,  ponctuée 
ae  brun  noir  ;  ptérothèques  vert  sale  ou  brun 
jaunâtre. 

—  Eclosion  ;  Avril  à  Mai  ;  puis  Juillet  à  Août. 

—  Œt*/*;  D'après  Schmid,   il  est  aplati  et  de  couleur 

blanche. 

—  Dispersion  :  Presque  toute  l'Europe,  excepté  l'An- 

gleterre. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Maritimes  ;  Var  ; 
Pyrénées  Orientales  ;  Haute- Garonne  ;  Puy-de- 
Dôme  et  Auvergne  ;  Haute-Marne  :  Langres  (!) 

—  Mœurs  :  La  chenille  mange  surtout  la  partie  supé- 

rieure de  la  plaute,  mais  au  repos  elle  se  tient 
dessous  (Schmid)  ;  elle  est  myrmécophile.  La 
chrysalidation  a  lieu  pour  l'hiver  ;  elle  se  fait 
sur  terre,  sous  les  pierres  ou  les  feuilles  radi- 
cales. L'espèce  n'a  qu'une  génération  dans  le 
Nord. 

—  BibL  :  Goos.,  An.  Levai.,  1897,  p.  40.  --  0.,  6i.  — 

Wild.,  iO.  —  Schmid,  10.  —  Sp.,  61  pi.  sup.  I, 
fig.  -Ji  b.  —  Abafi-Aigner,  Rovart.  Lapok.,  1898, 
p.  I  i3  et  XIX. 

58.  —  Lycœna  orbitulus  Prun. 

—  Chenille  :  Diaprés  Rogenholer,  elle  est  verte,  avec 

une  pubescence  noire,  les  poils  plus  longs  vers  la  dor- 
sale; celle-ci  vert  brunâtre  bordée  de  blanchâtre  ; 
un  point  rosé  au  milieu  de  chaque  anneau.  Côtés  à 
traits  obliques  vert  sombre.  Stigmatale  blanche 
bordée  de  rouge  rosé  à  la  partie  supérieure.  Stigmates 


-  114- 

noirs  finement  cerclés  de  blanc.  Ventre  vert  jau- 
nâtre. Pattes  vert  jaunâtre,  à  extrémité  noire.  Tête 
petite,  noire. 

—  Epoque  :  Juillet. 

—  Plante  :  ? 

—  Chrysalide  :  Brun  grisâtre  assez  brillaDt,  le  thorax 

et  les  ptérothèques  lisses,  Tabdomen  brun  jaune, 
à  incisions  plus  claires  ;  tout  le  corps  porte  une 
iiue  pubescence  blanchâtre.  Stigmates  noirs. 

—  Edosion  :  Juillet  à  Août. 

—  Dispersion  :  Alpes  et  Pyrénées;  nord  de  la  Scan- 

dinavie (var.  aquilina  Slgr.). 

FRANCE.  —  Alpes-Maritimes  :  Lantosque  ; 
H.  et  B.- Alpes  ;  Isère  ;  Savoie  ;  Pyr.-Orienlales  ; 
H. -Garonne  ;  H.  et  B. -Pyrénées. 

—  Mœurs   :   La  chenille,  qui  a  été  découverte  par 

Rogenhofer  sous  des  pierres,  se  chrysalide  dans 
les  mêmes  endroits.  L'éclosion  a  lieu  1:2-13 
jours  après  la  nymphose  et  le  papillon  se  trouve 
généralement  à  une  altitude  comprise  entre  l.oOO 
et  i>.800  mètres. 

—  BibL  :  Sp.  6± 

59.  —  Lycœna  pheretes  Hb. 

—  Cfienille  :  r 

—  Edosion  de  l'adulte  :  Juillet  à  Août. 

—  Dispersion  :  Alpes  et  hautes  montagnes  de  Scandi- 

navie. 

FRANCE.  —  Iltes  et  Bses-Alpes  ;  Dauphiné  ; 
Savoie. 


60.  —  Lycœna  astrarche  Bgstr.  =  Agestis  Hb.  et  0.  = 
Alexis  Scop.  =  Medon  Esp.  et  Hufn.  =  Idas  Lew. 
=  Nazira  Moore. 

—  Chenille  :  Corps  forlcinonl  incisé,  pubescent,  la  pu- 

bescence plus  grande  sur  le  bourrelet  stigmatal. 

—  Type  :  Robe  vert  clair,  généralement  pâle.  Dorsale 

noire  ou  brun  pourpre,  continue  de  2-li,  les  bords 


—  ii5 — 

latéraux  rosés.  Des  traits  obliques  sous- dorsaujc 
verdàtres,  très  pâles.  Stigmatale  en  bourrelet,  rouge 
pourpre.  Ventre  vert  plus  clair  que  le  dos.  Pattes 
jaunâtres,  les  écailleuses  tachées  de  noir  au  côté 
externe.  Tête  noire  à  chaperon  blanchâtre  (Zeller). 

Far.  artaxerxes  Fab.  —  Vert  clair  à  petites  brosses  de 
poils  blancs.  Dorsale  large,  le  plus  souvent  inter- 
rompue aux  incisions,  vert  noirâtre  ou  sombre. 
Bourrelet  sligmatal  blanc  rougeâtre  bordé  de  rose 
chaque  côté. 

—  Epoques  :  Sepleoibre  à  Mai  ;  puis  Juin  à  Août. 

—  Plantes  :  Erodium   cicutarium  (Frey.)  ;  trifolium 

(Dubois)  ;  melilotus  oflicinalis  et  onobrychis 
sativa  (Paux).  —  Helianthemum  vulgare  pour  la 
var.  artaxerxes  Fab. 

—  Chrysalide  de  la  var.  artaxerxes  :  Courte,  un  peu 

obèse,  à  tête  arrondie,  avec  de  petites  touffes  de 
poils  sur  la  face,  le  cou  et  l'abdomen,  la  plus 
grande  étant  celle  de  la  face,  celles  des  segments 
ordinairement  courbées.  Vert  pâle  ou  vert  jau- 
nâtre, à  dos  plus  sombre,  à  une  ligne  latérale 
rosée.  Ptérothèques  au  moins  en  partie  blan- 
châtres. 

—  Eclosion  :  Avril  à  Juin  ;  puis  Juillet  à  Septembre. 

—  Œuf  :  Circulaire,  aplati,  avec  une  dépression  cen- 

trale à  la  partie  supérieure,  grossièrement  réti- 
culé, de  couleur  brun  verdâtre  (Pale.  74). 

—  Dispersion  :  Toute  la  région  paléarctique,  excepté 

l'extrême  nord. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes  Maritimes  :  Var  ; 
Bouches  du-Rhône  ;  Pyr.-Orientales  ;  Hte-Ga- 
ronne  ;  H.  et  B. -Pyrénées  ;  Puy-de-Dôme;  Gi- 
ronde ;  Maine  et-Loire  ;  Loire-Inférieure  ;  Breta- 
gne ;  Loir-et  Cher  ;  Eure-et-Loir  ;  Indre  ;  Cher  ; 
Sarthe  ;  Calvsidos  ;  Eure  ;  Seine-Inférieùre  ; 
Somme  ;  Nord  ;  Oise  ;  Seine  ;  Aube  ;  Alsace  ; 
Saône-et  Loire  ;  Hte-Marne  :  Langres, 

—  Mœurs  :  Les  œufs  sont  placés  isolément  ou  parfois 

plusieurs  ensemble,  mais  alors  épars,  à  la  face 
inférieure  des  feuilles  d'erodium.  Pondus  en  mai 
ou  en  août,  ils  éclosent  au  bout  d'une  quinzaine 


de  jours.  Les  chenilles  de  la  seconde  génération 
hivernent  pour  se  métamorphoser  au  printemps 
suivant.  La  chrysalide  est  placée  à  la  surface  au 
sol,  avec  ou  sans  fils  autour  du  corps. 

Bibi  :  Lambil.  2-28.  —  Sp.,  63.  pi.  i,  fig.  fô.  — 

Stet.  ent.  Zeit.  1868,  p.  40t.  —  Ent.  Mon.  1879, 

.  Ui.  —  Bûck.  116,  pi.  16,  fig.  1  a  àg.  — 
taie,  73. 


6 


61.  —  Lycœna  eumedon  Ksp.  =  Chiron  Rott. 

—  Chenille  :  ? 

—  Epoque  :  !  Septembre  à  Mai. 

—  Plantes  :  Géranium  sanguineum,  cinereum  (Rœss- 

ler\  pratense  et  purpureum  ;  vicia. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Août. 

—  Dispersion  :  Europe  moyenne  et  orientale.   Suède. 

FRANCE.  —  Alpes  Maritimes  ;  Basses-Alpes  ; 
Bouches-du  Rhône  :  Aix,  Sl-Jean-de-Garguier  ; 
Pyrénées  Orientales  ;  Haute  Garonne  :  Hautes  et 
Basses-Pyrénées  ;  Auvergne  ;  Jura  ;  Ute-Marne  : 
Latrecey  (de  Wildemberg)  (?). 

—  Mœurs  :  Celte  espèce,  propre  aux  prairies  des  hau- 

tes montagnes,  s'élève  jusqu'à  :2.000  mètres  d'al- 
titude. 

—  Bibi  :  Sp.,  64.  —  Rœssler,  30. 

62.  —  Lycœna  donzeli  R. 

—  Chenille  :  (?) 

—  Eclosion  de  l'adulte  :  Juin  à  Juillet. 

—  Dispersion  :  Hautes-Alpes,  Sud-Est  de  la  Russie, 

Finlande  et  Suède. 

FRANCE.  —  Alpes-Maritimes  :  Si-Martin,  val 
du  Borrèon  ;  H.  et  B. -Alpes  ;  Savoie. 

63.  —  Lycœna  eros  Ochs. 

—  Chenille  :  (?) 

—  Eclosion  de  l'adulte  :  Juillet  à  Août. 


—  H7  — 

Ùispersion  :  Hautes  montagnes  des  Pyrénées,  des 
Alpes,  de  TApennin  et  de  l*0ural. 

FRANCE.  —  Var  ;  H.  et  B.-Alpes  ;  Isère  ;  Sa- 
voie ;  Pyrénées-Oiientales  ;  H. -Garonne;  H.  et 
B. -Pyrénées  ;  Cantal  :  Murât. 


64.  —  Lycœna  Icarus  Rotl.  =  Alexis  Hb.  =  Thetis  Esp. 

—  Chenille  :  Suballongée,  crêtée,  un  peu  arrondie,  k  pu- 
bescence  fine.  Tête  petite. 

Robe  d'un  vert  plus  ou  moins  sombre,  sablé  *  de 
noir.  Dorsale  vert  sombre,  bordée  de  clair  chaque 
côté.  Région  sous-dorsale  marquée  de  deux,  ra- 
rement de  un  rang  de  traits  obliques,  faiblement 
saillants,  blanchâtres  ou  vert  pâle,  parfois  effacés. 
Stigmatale  mamelonnée,  blanchâtre  ou  jaunâtre. 
Ventre  pâle  entre  les  pattes.  Tête  noire,  avec  les 
mandibules  pâles.  Long.  S. 

—  Epoques  :  Mai  à  Août  ;  puis  Septembre  à  Avril. 

—  Plantes  :  Ouonis  spinosa,  niedicaffo  sativa,   Irifo- 

lium,  onobrychis,  aslragalus  glycyphillos  ;  fru 
garia  vesca  ;  lotus  corniculatus,  melilotus,  ge- 
nista  —  Graminées  (Kirby)  —  Dahlia  (Ragonot). 

—  Chrysalide  :  Vert  brillant,  à  dorsale  sombre  et  stig- 

mates jaunes. 

—  Parasite  :  Apanteles  zygœnarum  Marsh.  (Fletcher). 

—  Eclosion  :  Avril  à  Septembre. 

—  (Kuf  :  Globulaire,  à  pôles  très  aplatis,  couvert  de 

petits  poils.  Vert  bleuâtre  pâle  ou  rougeâtre, 
finement  réticulé  de  blanc. 

—  Dispersion  :  Toute  la  région  paléarctique. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Maritimes  ;  H.  et 
B.Alpes;  Var;  Bouches  du-Rhône  ;  Pyrénées- 
Orientales  ;  Haute-Garonne  ;  H.  et  B. -Pyrénées  ; 
Creuse  ;  Puy-de-Dôme  ;  Maine  et  Loire  ;  Loire- 
Inférieure  ;  Bretagne  ;  Loir-et-Cher  ;  Eure-et- 
Loir  ;  Cher  ;  Sarthe  ;  Calvados  ;  Eure  ;  Seine- 
Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ;  Aube  ;  Meur- 
the-et  Moselle  :  Sancy  ;  Alsace  ;  Saône-et-Loire  ; 
Allier;  Hle-Marne  :  Langres,  Hortes,  Latrecey. 


—  118  — 

Mœurs  :  L*espèce  paraît  en  2-3  fféoératioos.  La 
dernière  hirerne  à  l'élat  de  chenille  ;  cependant 
quelques  larves  plus  avancées  se  mélamorpho- 
senl  parfois  pour  l'hiver.  En  captivité,  elles  de- 
viennent carnassières  si  on  les  fait  jeûner  (Goos.). 
La  chr}  salide  est  en  terre  ou  sur  le  sol,  généra- 
lement dans  une  coque  légère,  et  le  papillon, 
qui  fréquente  surtout  les  bois,  les  prairies,  les 
champs  de  luzerne  e(  même  les  jardins,  se  trouve 
jusqu'à  une  altitude  de  iAHH}  mètres  ;  il  peut 
éclore  en  huit  jours.  Les  chenilles  ont  été  trou- 
vées en  nombre  sur  des  dahlias  par  M.  Ragonot 
(Goos.,  loc,  cit.). 

BihL  :  Dup.,  73,  pi.  7,  fig.  ii.  —  Brehm.,  264.  — 
Goos.,  An.  Levai.,  1897,  p.  4L  —  LambiL,  431. 
Hb.  3H.  —  0.,  I,  38.  —  Tr.,  10,  69.  -  Frr.,  7, 
259,  pi.  616.  —  Wild  ,  Ai,  --  Pr.,  pi.  3,  fig.  19. 
-  Sp.,  64,  pi.  i,  fig.  ±i.  —  Ent.  Nach.,  1884, 
p.  3tt9.  —  Sepp.,  i,  13.  —  Buck.,  Ml,  pi.  15, 
fig.  î.  —  Dale,  70. 


65.  —  Lycœna  amanda  Sehn. 

—  ChenilU  :  Dos  lorleinenl  proéminent,  avec  quelques 
éminences  pubescentes. 

D  après  Gleiszner,  la  robe  est  vert  sombre.  Dor- 
sale brun  rouge  bordée  dé  blanc  et  accompagnée  de 
deux  lignes  brun  rouge.  Stigmatale  blanche.  Ventre 
et  pattes  vert  clair.  Têlc  noir  brillant.  Long.  2-2,3. 

—  Epoques  :  Mai  a  Juin  ;  !  Septembre  à  Juin. 

—  Plantes  :  Vicia  cracca  (Gleiszner);  lathyrus  praten- 

sis  (Hondou). 

—  Eclosion  :  Juin  à  Août. 

--  Dispersion  :  Pyrénées,   Alpes,  Apennins,  Russie, 
nord-est  de  rAlIemagne,  Suède  méridionale. 

FRANCE.  —  Montagnes  des  Alpes;  Pyrénées- 
Orientales  ;  11.  Garonne  ;  H.  el  B. -Pyrénées. 

—  Mœurs  :  L'adulte  s'élève  jusqu'à   I.oOO  met.  d*alti- 

lude  et  ne  descend  guère  au  dessous  de  oOU. 

—  Bibl.  :  Sp.  6o. 


—  119  — 

66.  —  Lycœna  hylas  Esp.  =Thetis  Esp.  =DorylasHb. 

=  Argesler  Bgstr. 

—  Chenille  :  Vert  sombre  mêlé  de  brun,  avec  des  raies 

jaunes,  très  finement  pubescente  *.  Dorsale  fine,  gris 
sombre.  Sous-dorsale  remplacée  par  un  rang  de 
taches  d*un  beau  jaune.  Stigmatale  jaune  clair.  Stig- 
mates noirs.  Tête  noire  (Neustadt). 

—  Epoques  :  Octobre  à  Juin  ;  puis  Août. 

—  Plantes  :  Thymus  vulgatis  et  serpyllum,  anthyllis 

vulneraria,  trifolium  ;  melilotus  officinalis  (Frr.). 

—  Eclosion  :  Juin  à  Juillet  ;  puis  Août  à  Septembre. 

—  Dispersion   :   Europe     méridionale     et    moyenne, 

Livonie,  Suède  méridionale,  Angleterre. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Maritimes  ;  Var  ; 
Bouches'du-Rhône  :  St-l^ons,  pic  de  Bretagne  ; 
Pyrénées  Orientales  ;  H.  Garonne;  H.  et  B. -Py- 
rénéen ;  Creuse  ;  Puy-de  Dôme  ;  Cantal  ;  Ille- 
et-Vilaine  ;  Aube:  tes  Itiveys  (I  ex.),  ?  aussi 
Montgueux  ;  Alsace  ;  Saône- et- Loire. 

—  Mœurs  :  L'espèce  hiverne  à  l'état  de  chenille  et  se 

montre  généralement  en  deux  générations,  ex- 
cepté dans  le  Nord. 

—  Bibl.  :  Tr.  10,  67.  —  Wild.  44.  —Sp.  68.  -  Dale, 

69.  -  Lambil.  433. 

67.  —  Lycœna  meleager  Esp.  =  Daphnis  Bgstr. 

—  Chenille  :  Verte  avec  des  bourrelets  jaunes.  Stigma- 

tale saillante,  jaune.  Stigmates  petits,  noirs. 

—  Epoque  :  !  Avril  à  Juin. 

—  Plantes  :  Thymus  latifolius  ;  orobus  uiger  (Rouast)  ; 

astragalus  et  onobrychis  (l)orfmeister). 

—  Eclosion  :  Juin  à  Août. 

—  Dispersion  :  Silésie,  Prusse,  sud-est  de  l'Allema- 

gne et  de  l'Europe,  Hongrie,  Suisse. 

FRANCE.  —  Alpes-Maritimes;  Var;  B.-du- 
Rhôue  :  St-Zacharie;  H.  et  B.  -  Al  pes  ;  Lozère  ; 
Cantal;  Puy-de  Dôme;  Hte-Loire. 

—  Bib!.  :  Sp.  6o. 


—  1-20  — 

68.  —  Lycœna  escherl  Hb.  =  Ageslor  God. 

—  Chenille  :  ? 

—  Epoques  :  Mars,  Avril. 

—  Plajites  :  Astragalus  incanus  (Saporta)  et  monspes- 

sulanus  (Donz.)  ;  plantago  (Uimmig.)  ;  cynoglos- 

sum  (Mart.). 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juillet. 

—  Dispersion  :  Montagnes  de  l'Europe  méridionale  et 

du  sud  de  la  Suisse. 

FRANCE.  —  Alpes  Maritimes  ;  B.  Alpes  ;  Var  ; 
Bouches-du-Rhône  :  Marseille,  Aix  ;  Hérault  : 
Montpellier  ;  Lozère  ;  Pyr.  Orientales  ;  H. -Ga- 
ronne ;  H.  et  B.  Pyrénées  ;  Puy-de-Dôme  ;  Can- 
tal ;  Saône-et-Loire  :  vallée  de  l*Arroux  (I  ex.). 

—  Bibl.  :  Sç.  65. 

69.  —  Lycœna  bellargus  Rott.  =  Adonis  Hb. 

—  Chenille  :  Vert  pâle  ou  sombre,  à  pubescence  brune 

ou  noire,  peu  crêtée.  Région  dorsale  à  une  ligne 
sombre  et  chaque  côté  deux  rangées  de  taches  jaune 
rouge  plus  ou  moins  triangulaires.  Stigmatale  jaune, 
ordinairement  bordée  de  vert  sombre  à  la  partie 
inférieure.  Stigmates  noirs  très  visibles.  Ventre  vert 
grisâtre.  Pattes  :  les  écailleuses  brun  noir,  les  mem- 
braneuses vert  grisâtre.  Tête  brun  noir.  Long.  2-2,5. 

—  Var.  a.  —  Robe  brun  clair. 

—  Epoques  :  Septembre  à  Mai  ;  puis  Juillet  à  Août. 

—  Plantes  :  Hippocrepis  comosa  et  coronilla  (Wilde); 

genista  sagittalis,  lotus  corniculatus,  vicia,  tri- 
folium,  et  autres  légumineuses  ;  stachys. 

—  Chrysalide  :  Arrondie,   sans  oreillons,   d'un    brun 

verdâtre  avec  les  ptérothèques  verts,  elle  vire 
bientôt  au  jaune  ocreux.  Elle  porte  quelques 
poils  courts. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juin  ;  puis  Juillet  à  Septembre. 

—  Œuf:  Arrondi,  avec  le  sommet  creusé,  semblable 

à  un  nid  (Bijckier)  ou  à  un  dahlia  blanc,  à  cœur 
verdâtre  (Goossens)  ;  il  est  couvert  de  réticula- 


-  181  — 

lions  et  de  boutons  blanchâtres.  Sa  couleur  est 
le  gris  pâle  terne,  virant  au  verdâtre  (An.  Soc. 
Fr.,  1884,  p.  144). 

Dispersion  :  Europe  méridionale  et  moyenne. 

FRANCE.  —  Alpes-Maritimes;  B»^«- Alpes  ; 
Var  ;  Bouches-du-Rnône  ;  Pyrénées  Orientales  ; 
Haute-Garonne  ;  Hautes  et  Basses-Pyrénées  ; 
Creuse  ;  Puy-de  Dôme  ;  Gironde  ;  Maine-et-Loi- 
re ;  Loire-Inférieure  ;  Bretagne  ;  Loir-et-Cher  ; 
Eure-et-Loir  ;  Indre  ;  Cher  ;  Calvados  :  localisé, 
surtout  plaine  de  Caen^  rare  au  pays  d'Auge  ; 
Eure;  Seine-Inférieure;  Somme;  Oise  ;  Seine  ; 
Aube;  Alsace;  Saône  et-Loire  ;  Haute-Marne: 
Langres  (et  l'ab.  ceronus  Esp.  ),  Mortes,  Latre 
cey. 

Mœurs  ;  Les  œufs  sont  pondus  en  Juin.  Les  che- 
nilles, assez  semblables  à  celles  de  corydon, 
mais  d'un  vert  plus  profond,  plus  sombre,  avec 
la  pubescence  noire,  se  cachent  le  jour  sur  terre 
ou  sous  les  feuilles.  Celles  de  la  seconde  géné- 
ration hivernent  ;  elles  se  métamorphosent  au 
printemps,  en  terre,  dans  une  coque  légère.  L'é- 
closion  a  lieu  environ  ^0-30  jours  après  la  chry- 
salidation,  et  le  papillon,  qui  se  rencontre  de 
préférence  sur  les  terrains  calcaires,  le  long  des 
clairières,  dans  les  lieux  secs  et  pierreux,  monte 
jusqu'à  I.30U  mètres  d'altitude. 

Bibl.  :  B.  Lycœn.,  pi.  û.  —  Brehm.,â6o.  —  Goos., 
An.  Levai.,  1897,  p.  42.  —  Lambil.,  !23o.  —  0., 
1,  33.  —  Frr.,  6,  13,  pi.  487.  —  Wild.,  43.  — 
Fr.,  pi.  3,  fig.  18.  —  Sp.,  65,  pi.  -2,  fig.  25.  — 


1,  ng.  1».  — 
î,pl.  15,  fig. 


Buck.,  106,  pi.  15,  fig.  I  a  à  f.  —  Dale,  66. 

70.  —  Lycœna  corydon  Poda  =  Semibrunnea  Mill.  ? 

—  Chenille  :  Dos  lortenient  arrondi,  à  crêtes  jaunes, 
avec  de  petites  verrues  surmonlées  de  poils  brun 
clair  ou  rougeâtre. 

Robe  vert  loncé  ou  vert  bleuâtre.  Dorsale  sombre, 
parfois  effacée.  Stigmatale  en  bourrelet,  jaune,  bordée 
inférieurement  par  un  autre  bourrelet  plus  petit  et 
surmontant  les  pattes,  ce  bourrelet  également  jaune 
et  marqué  de  taches  jaunes.  Stigmates  invisibles. 


-  122  — 

Ventre  vert  clair.  Pattes  :  les  écailleuses  vertes  ou 
sombres  ;  les  membraneuses  plus  claires.  Tête  noir 
brillant,  Tépistome  généralement  plus  clair,  grisâtre. 
Long.,  2,  5. 

—  Epoques  :  Mai,  Juin  ;  puis  Juillet  à  Août. 

—  Plantes:  Hippocrepiscomosa  (Schmidt)  ;  anthyllis 

vulneraria,  coronilla  varia,  trifolium,  lotus,  cy- 
tisus;  astragalus  (Speyer)  ;  plantago  (Mart.); 
vicia. 

—  Chrysalide  :  Courte,   arrondie,  brun  verdâtre  pâle, 

les  ptérothèques  blanchâtres  et  souvent  une  dor- 
sale sombre.  Yeux  bien  marqués,  saillants. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juillet  ;  puis  Août  à  Septembre. 

—  Œuf  :  Subdiscoîdal,  à  bords  arrondis,  le  sommet 

un  peu  déprimé  (Frohawk,  the  Ent.  1900,  p.  300). 

—  Dispersion  :  Europe  moyenne,  Balkans  et  monta- 

gnes du  nord  de  l'Espagne. 

FRANGE.  —  Alpes  Maritimes  ;  B»««-Alpes  ; 
Var  ;  Bouches-du  Rhône  ;  Pyrénées-Orientales  ; 
Haute  Garonne  ;  Hautes  et  B.  Pyrénées;  Greuse  ; 
Puy-de-Dôme;  Gironde;  Maine  et-Loire  ;  Loire- 
Inférieure  ;  Morbihan  (Taslé)  ;  Loir-et-Gher  ; 
Eure-et-Loir;  Indre;  Cher;  Sarthe  (ab.  «jn- 
(jrapha  Kefer.)  ;  Calvados  :  Hammlle,  SallenelUs^ 
etc,  ;  Eure  ;  Seine-Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ; 
Oise;  Aube;  Alsace;  Saôue  et-Loire;  Gôte-d'Or; 
Haule  Marne  :   LangreHy  l^rauthoy,  Latrecey. 

—  Mœurs  :   L'espèce    hiverne   ?    à    l'état    de    larve 
^  .  comme  la  plupart  de  ses  congénères  ou  à  l'état 

d'œut  ;  nous  ne  possédons  aucune  donnée  précise 
à  ce  sujet. 

La  chenille  est  assez  semblable  à  celle  d'a- 
donis ;  elle  en  diffère  par  sa  teinte,  qui  est  d'un 
vert  plus  clair,  et  par  sa  pubescence  brunâtre.  On 
la  rencontre  souvent  sous  les  pierres,  et,  quand 
elle  est  inquiétée,  elle  fait  sortir  de  l'extrémité 
de  son  abdomen  1 1  )  une  petite  vésicule  ou  ten- 
tacule charnu  (liagen).  La  chrysalide  se  trouve 
à  moitié  enterrée  ou  sur  le  sol.  L'éclosion  a  lieu 
au  bout  d'environ  trois  semaines,  et  le  papillon, 

(I)  Voyez   dam    les  raraclères  ffénéranx  de  la  faiHille,  page  83,  les  particu- 
larilés  signalées  par  Guettée,  à  propos  de  Lauipidcb  bœlicus. 


—  123  — 

qui  du  reste  est  très  localisé,  se  rencontre  jus- 
qu'à l.6(H)  mètres  d'altitude.  L'espèce  a  deux 
générations  dans  le  Midi,  une  seule  dans  le  Nord, 
où  on  la  rencontre  de  Juin  à  Septembre. 

BibL  :  B.  Lycœn.,  pi.  t  et  pi.  6,  fig.  7.  —Mil. 
Ico.,  l.,  pi.  4.  —  Lambil.,  :238.  —  Goos.,  An. 
Levai.,  1897,  p.  43.  —  Hb.,  31.  —  Tr.,  10,  67. 
—  Wild.,  43.  —  Frr..  3,  45,  pi.  223.  -  Fr., 
pi.  3,  fig.  17.  —  Sp.,  66,  pi.  l>,  fig.  26.  —  Stet., 
ent.,  Zeit.,  1852,  p.  125.  —  Bûck.,  109,  pi.  14, 
fig.  3  a  à  c.  —  Dale,  63. 


71 .  —  Lycœna  admetus  Esp. 
—  Chenille  :  ? 


Plante  :  Onobrychis  saxatilis  (Donz.).  au  moins 
pour  la  var.  ripperti  Frr. 

Eclosion  de  l'adulte  :  Juin  à  Juillet. 

Dispersion  :  Aragonie  et  Sud-Est  de  l'Europe,  à 
partir  de  Vienne.  La  var.  lipperti  dans  les  Al- 
pes méridionales. 

FRANCE.  —  Cantal,  un  ex.  de  la  var.  ripperti 
Frr. 


72.  —  Lycœna  dolus  Hb.  =  Lefebvrei  God. 

—  Chenille  :  D'après  Kùhl,  lorsqu'elle  est  jeune,  elle  est 
verte  passant  plus  tard  au  violet.  D'après  Dup.,  elle 
a  le  dos  élevé,  caréné,  la  partie  postérieure  du  corps 
aplatie  ;  poils  courts  et  frisés  ;  taches  jaunâtres  cha- 
que côté  de  la  carène  dorsale,  séparées  par  des 
lignes  d'un  vert  sombre.  Côtés  violâtres,  la  stigma- 
tale  jaune. 

—  Epoque  :  Mai. 

—  Plantes  :  Onobrychis  sativa  (Curo);  trifolium  (Treit.); 

medicago  saliva. 

—  Chrysalide  :  De  couleur  variable,  faiblement  ponc- 

tuée de  noir. 

—  Eclosion  :  Juin  à  Août. 

—  Dispersion  :  Haute  et  moyenne  Italie. 


—  124  — 

FRANCE.  —  Alpes-Maritimes;  Var;  Bouches- 
du-Rhône  :  St-Pom,  St-Zacharie  ;  Lozère  ;  Puy- 
de-Dôme  ;  Cantal. 

—  Bibl,  :  Goos.,  An.  Levai.,   1897,  p.  43.  —  Tr.,  10, 
61  —  Kûhl.,  764.  —  Curo.  118. 


73.  —  Lycœna  damon  Schiff.  =  Biton  Sulz. 

—  Chenilk  :  Dos  arrondi,  à  anneaux  saillants,  avec  une 

pubescence  fine,  mais  visible. 

Robe  vert  tendre  ou  vert  jaunâtre.  Dorsale  conti- 
nue, vert  sombre.  Stigmatale  vert  noirâtre,  bordée 
de  blanchâtre  à  la  partie  supérieure.  Sous-stigma- 
tale  jaune  paille  ou  rougeâlre,  très  souvent  faible- 
ment marquée  ou  nulle.  Tête  et  pattes  écaitleuses 
brun  jaunâtre. 

—  Epoque  :  Mai,  Juin. 

—  Plantes  :  Onobrychis  saliva  et  supina  (Rûhl)  ;  he- 

dysarum  et  lupinus  (Berce). 

—  Chrysalide  :  Un  peu  ramassée,  obtuse,  de  couleur 

jaune  d'ocre,  la  région  dorsale  parfois  faiblement 
lavée  de  verdâtre.  (Sp.,  pi.  i,  ng.  il  b.) 

—  Eclosion  :  Juillet  à  Août. 

—  Dispersion  :  Europe  moyenne  et  méridionale. 

FRANCE.  —  Alpes  Maritimes  ;  H,  et  B.  Alpes; 
Isère  ;  Savoie  ;  Lozère  et  Cévennes  ;  H. -Garonne; 
H.  et  B.-Pyrénées  ;  Cantal  ;  Alsace,  TR.  :  Turck 
heim  ? 

—  Mœurs  :   L'espèce,  qui  hiverne  ?  à  l'état  de  che 

nille,  est  assez  localisée  ;  on  la  rencontre  dans 
les  régions  montagneuses  à  une  altitude  de  1.000 
mètres  environ. 

—  Bibl.   :  Dup.,  69,  pi.  6,  fig.  20.  —  LambiL,  241. 

—  Hb.,  33.  —  0.,  I,  19.  —  Sp.,  66,  pi.  2, 
fig.  27  a. 

74.  —  Lycœna  lolas  0.  =  lolaûs  Hb. 

—  Chenille  :  De  teinte  variable,  blanche,  verte  ou  rouge. 

Dorsale  ordinairenent  interrompue  aux  incisions, 


—  128  — 

noire,  bordée  de  noirâtre,  cette  teinte  limitée  par 
des  traits  sous-dorsaux  obliques  également  noirs, 
liserés  de  clair  à  la  partie  supérieure.  Sligmatale 
large,  claire,  ordinairement  bordée  chaque  côté,  au 
moins  dans  les  espèces  sombres,  de  traits  noirâti^es. 
Tête  brune. 

—  Epoques  :  Juin  à  Juillet  ;  puis  Août  à  Septembre. 

—  Planle  :  Capsules  de  colutea  arborescens  (Berce). 

—  Chrysalide  :   Brun  jaunfttre  ou  grisâtre,  les  côtés 

pondues  de  noir. 

—  Parasite  :  Anisobas  cephalotes  Kriech. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juin  ;  puis  Juillet  à  Août. 

—  Dispersion  :  Europe  méridionale  et  partie  Sud  de 

TEurope  moyenne. 

FRANCE.  —  Alpes  Maritimes  ;  Var  ;  Toulon  ; 
Bouches-du  Rhône  :  Saint- Pons  ;  semble  disparu 
d\Aix  (Foulquier). 

—  Mœurs  :  Les  œufs  sont  placés  isolément  ou  par 

paires  sur  les  fleurs  de  la  plante.  Pondus  en  Juin 
et  commencement  d'Août,  ils  donnent  des  jeunes 
chenilles  qui  deviennent,  en  grandissant,  vertes, 
blanches  ou  rouges,  suivant  qu'elles  vivent  dans 
les  capsules  vertes,  blanches  ou  rouges.  On  en 
rencontre  une,  rarement  deux  par  capsule.  Bien 
qu'elles  ne  possèdent  pas  d'appareils  glanduleux 
spéciaux,  elles  sont  myrmécophiles,  et,  d'après 
Aigner  (Sp.,  p.  07),  les  forficules  mangent  vo- 
lontiers leurs  crottes.  La  chrysalide,  qui  hiverne, 
se  trouve  en  terre  ou  sur  le  sol,  à  nu  ou  dans  une 
légère  coque  blanchâtre  et  elle  n'éclôt  parfois 

3ue  deux  ans  après.  D'après  Spuler,  l'espèce  a 
eux  générations. 

—  BibL  :  Tr.  Kl,  ;i8.  —  Frr.  -2,  3,  pi.  97.  -  Wild 

4i.  —  Sp.,  H7.  pi.  -i,  fig.  31 


75.  —  Lycœna  cœlestina  Kv. 

—  Chenille  :  ? 

—  Eclosion  de  l'adulte  :  Juin  à  Juillet. 

—  Dispersion  :  Sud-est  de  la  Russie. 


—  126  — 

FRANCE.  —  Alpes-Marilimes  :  bords  de  la 
haute  Vésubie  et  du  Borréon. 

—  BibL  :  Mil.  Ico.  m,  pi.  134. 

76.  *-  Lycœna  sebrus  fi.  =  Saporlœ  Dup. 

—  Chenille  :  ? 

—  Plantes  :  Orobiis  montanus  (Rouast)  ;  onobrychis 

montana;  colutea  arborescens. 

—  Eclonon  :  Avril  à  Mai  ;  puis  Juillet  à  Août. 

—  Dispersion  :  Hautes  montagnes,  Espagne,  Alpes, 

Karpathes,  Balkans  et  Oural. 

FRANGE.  —  Alpes-Maril.  ;  H.  et  B.-Alpes  ; 
Savoie  ;  Var  et  îles  d'Hyères  ;  Isère  ;  Bouches- 
du-Rhône  ;  Lozère  ;  Cantal. 

—  Mœurs  :  D'après  Donzel,  les  œufs  sont  pondus  sur 

les  fleurs  en  boutons. 

77.  —  Lycœna  minima  Fues.  =  Minimus  Fues.  =  Alsus 

Fab.  =  Pseudolus  Bork. 

—  Chenille  :  D'abord  vert  blanchâtre  à  tête  noire,  elle 

passe  au  brun  rosé,  chocolat,  jaune  brunâtre  ou 
jaune  verdâtre,  à  courte  pubescence  brun  sombre 
placée  sur  de  petits  tubercules  noirs.  Dorsale  étroite, 
rougeâtre,  brun  marron  ou  sombre.  Sous-dorsale 
remplacée  par  des  traits  obliques  brun  rougeâtre, 
•parfois  effacés.  Sligmatale  en  bourrelet,  sombre, 
bordée  de  blanc  à  la  partie  inférieure,  interrompue 
aux  incisions.  Ventre  concolore.  Pattes  :  les  écail- 
leuses  brun  noir  brillant;  les  membraneuses  de  la 
même  couleur  que  le  ventre.  Tête  petite,  brun  som- 
bre brillant.  Long.  l-l,o. 

—  Epoques  :  Août  à  Juin  ;  puis  Juillet  à  Août. 

—  Plantes  :  Coronilia  varia  et  miniina,  trifolium  pro- 

cumbens  et  camnestre,  melilotus  arvensis  et  offi- 
cinalis,  onobrychis  sativa,  anlhyllis  vulneraria, 
astragalus,  cicer  ;  lathyrus  pratensis  (Paux)  ; 
Vicia  (Russell). 


-  m  - 

—  Chrysalide  :  Obèse,   petite,   raccourcie,    finement 

pubescente,  jaune  brun  ou  jaune  verdâtre  avec 
3-i  rangs  de  taches  noires  (Sp.  pi.  "2,  fig.  i9b). 

—  Parasites  :  Liinneria  sordida  L.  ;  Mesochorus  con 

fusus  Gr.  (Fletcher). 

—  Eclosion  :  Avril  à  Juin  ;  puis  Juillet. 

—  Œuf  ;  Arrondi,  subaplali,  la  face  supérieure  à  une 

dépression  centrale,  à  cannelures  nombreuses  et 
serrées.  Vert  pâle,  celte  teinte  n'étant  guère 
visible  que  vers  le  micropyle  ;  cannelures  man- 
ches (Dale,  08). 

—  Dispersion   :   Toute   TEurope,    excepté   TEspagne 

méridionale  et  les  régions  circumpolaires. 

FRANCE.  —  Alpes-Maril.  ;  B. -Alpes  ;  Var  ; 
Bouches-du-Rhône  ;  Pyr.  Orientales  ;  H. -Ga- 
ronne ;  H.  et  B. -Pyrénées  ;  Puy-de-Dôme  ;  Maine- 
et-Loire  ;  Bretagne  ;  Morbihan  ;  Loir-et-Cher  ; 
Eure  et-Loir  ;  Indre  ;  Cher  ;  Sarthe,  TR  ;  Calva- 
dos ;  Eure  ;  Seine- Inférieure  ;  Nord  ;  Aube  ; 
Alsace  ;  Saône-et- Loire  ;  Allier  ;  Hte-Marne  : 
Langres,  Latrecey,  Ilortes. 

—  Mœurs  :  L'œuf  est  généralement  placé  sur  le  ca 

lice  des  fleurs.  Il  éclôt  en  Août  ou  Septembre  et 
les  larves  hivernent  sous  les  feuilles  de  la  plante 
nourricière,  près  du  sol.  Elles  mangent  d  abord 
le  calice  des  fleurs,  puis  les  graines  (Tutt.). 
D'après  Spuler,  elles  seraient  pronablement  myr- 
mécophiles.  La  chrysalidation  a  lieu  sur  le  sol. 
Le  papillon,  oui  paraît  d'Avril  à  Juillet  et  même 
Août  dans  le  Nord  (Seth-Smith,  The  Ent.,  1901, 
p.  t9i),  en  \-i  générations,  recherche  les  ter- 
rains arides  et  les  bois  secs. 

—  Bibl.  :  Dup.  I,  7o,  pi.  7,  fig.  23.  —  Lambil.  243 

—  Hb.  30.  —  Wild.  4.1  —  Sp.,  67.  pi.  2,  fig.  29a. 

—  Bûck.  100,  pi.  14,  fig.  2a  à  f.  -  Dale,  08.  — 
Barraud,  The  Eut.,  1901,  p.  294. 

78.  —  Lycœna  semi-argus  Rolt.  =  Acis  Schiff.  =  Ar- 
giolus  Esp. 

—  Chenille  :  D'après  Spuler,  elle  est  d'un  vert  jaunâtre 
sale,  à  fine  pubescence  de  même  couleur.  Dorsale 
et  stigmatale  plus  sombres.  Stigmates  brun  sombre. 
Tête  et  pattes  brun  sombre. 


—  128  — 

^  Époques  :  Avril  à  Juin  ;  puis  Août  à  Septembre. 

—  Plantes  :  AnLhyllis  vulneraria  (Aszmus)  ;  nreHlottw 

macrorhizus  iGiard)  ;  arvensis  et  officinalis  (Rûhl); 
graines  d'armeria  vulgaris  (Frr.  et  Zelier)  ;  astra- 
galus  glycyphyllos  ;  trifolium  pratense  (Brabant). 

—  Chrysalide  :  D'abord  vert  olivfttre  clair,  elle  vire 

ensuite  au  vert  sombre. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juin  ;  puis  Juillet  à  Août. 

—  Œuf  :  Petit,  arrondi,  de  couleur  pâle,  le  plus  sou- 

vent blanchâtre  (Rûhl). 

—  Dispersion  :  Toute  TEurope. 

FRANCE.  —  Corse  ;  AIpes-Marit.  ;  B. -Alpes  ; 
Var  ;  Bouches  du-Rhône  ;  Pyr. -Orientales  ;  H.- 
Garonne ;  H.  et  B. -Pyrénées  ;  Creuse  ;  Puy-de- 
Dôme  ;  Cantal  ;  Gironde  ;  Maine  et-Loire  ;  Loire- 
Inférieure  ;  Bretagne  ;  Loir-et-Cher  ;  Eure-et- 
Loir  ;  Indre  ;  Cher  ;  Sarthe  ;  Calvados  ;  Eure  ; 
Seine-lnferieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ;  Aube  ; 
Alsace  ;  Saône-et-Loire  ;  Hte  Marne  :  Langres, 
Mortes,  Latrecey. 

—  Mœurs  :  Les  œufs  sont  ordinairement  pondus  par 

rangées  et  les  chenilles  mangent  surtout  les 
fleurs  et  les  graines  de  la  plante  nourricière.  Les 
chrysalides  sont  suspendues  par  la  queue  et  par 
un  lien  transversal  après  les  tiges  de  la  plante 
nourricière  ;  celles  de  la  seconde  génération 
hivernent.  Le  papillon,  que  Ton  rencontre  jus- 
qu'à :2.!)00  mètres  d'altitude,  fréquente  surtout 
les  prairies  et  les  clairières  des  bois  humides. 

--  Bibl.  :  Lambil.  ^46.  —  Brabant,  Le  Nat.,  1886, 
p.  316,  et  An.  soc.  Fr.  1896,  p.  im,  —  Sp.  67. 
—  Stet.  eut.  Zeit.  1863,  p.  :^91,  —  Adkin,  The 
Enl.  1896,^'p.  34-2.  —  Grover,  ibid.,  p.  365. 

79.  —  Lycœna  cyllarus  Rolt.  =  Damœlas  Hb.  =  Alexis 
Poda. 

—  Chenille  :  Kn  cloporte  assez  allongé,  à  pubescence 
1  courte,  mais  assez  visible.  Tête  petite,  cachée  au 

I  repos. 

I  Robe  verte  ou  vert  jaunâtre.  Dorsale  rougeâtre, 

!  ordinairement  faite  de  taches  triangulaires  conti- 

guës.  Sous-dorsaie  remplacée  par  des  traits  obliques 


-  129  - 

vert  foncé  ou  vert  noirâtre.  Sligmatale  nulle  ou 
marquée  en  brunâtre  ou  en  vert  sombre.  Pattes  :  les 
écailleuses  noires  ;  les  membraneuses  brun  verdâtre. 
Tête  noire.  Long.  2,5. 

Var.  a.  —  Robe  rougeâtre  ou  variée  de  gris,  de  jaune 
et  de  rouge,  avec  la  dorsale  et  la  stigmatale  rougeâ- 
très  et  les  chevrons  sous-dorsaux  pâles,  rarement 
verts  ou  bruns. 

Var,  b,  —  Comme  la  var.  a,  mais  avec  le  dos  taché 
de  rouge  et  de  vert. 

—  Epoques  :  Septembre  à  Juin  (Ochs.)  ;  puis  Juillet 

à  Août. 

r—  Plantes  :  Astragalus  glycyphyllos,  meiilotus  oiBci- 
nalis,  cytisus  capitatus,  genista  sagittalis  ;  medi- 
cago,  trifoliiim  et  onobrychis  (Rûnl). 

—  Chrysalide  :  Gris  brunâtre  (Rûhl). 

—  Parasite  :  Ichneumon  extensorius  Grav. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Août. 

—  Dispersion  :  Toute  l'Europe,  excepté  l'Angleterre 

et  les  régions  circumpolaires. 

FRANCE.  —  Corse  ;  AlpesMarit.  ;  B. -Alpes  ; 
Var  ;  Bouches-du-Rhône  ;  Pyrénées-Orientales  -, 
H.Garonne;  H.  et  B.-Pyrénées  ;  Creuse  ;  Puy- 
de-Dôme  ;  Maine-et-Loire  ;  Loire-Inférieure  ; 
Morbihan  ;  lile-et-Vilaine  et  Bretagne  ;  Loir-et- 
Cher  ;  Eure-et-Loir  ;  Indre  ;  Cher  ;  Calvados  : 
Caen,  Toufrérille,  Sallenelles,  May-sur-Orne  ; 
Eure  ;  Seine-Inférieure  ;  Somme  ;  Nord,  R  ; 
Oise  ;  Aube  ;  Alsace  ;  Saône-et-Loire  ;  H. -Marne: 
Langres,  Latrecey^  tlortes, 

—  Mœurs  :  D'après  Ochsenheimer,  les  œufs  pondus 

\en  Juillet  et  Août  éclosent  en  Septembre  et  les 
chenilles  hivernent.  D'après  Riihl,  elles  attein- 
draient bientôt  toute  leur  taille  et  se  transforme- 
raient en  chrysalide  avant  la  mauvaise  saison. 
Elles  sont  difficiles  à  élever.  Le  papillon,  qui 
paraît  en  deux  générations  seulement  dans  le 
Midi,  se  rencontre  dans  les  pays  montagneux 
jusqu'à  t.!200  met.  d'altitude  et  voltige  de  préfé- 
rence dans  les  prairies,  les  bois  humides,  les 
clairières  et  les  coteaux  herbus. 


—  130  — 

—  BibL  :  B.  Lycœn.,  pi.  3,  fig.  I  à  4.  —  Dup.  21.  — 
'Mil.  Ico.  m,  pi.  108,  lig.  o  à  6.  —  Couin.,  Bul. 
Soc.  Bordeaux,  I90J.  —  Lambil.  249.  —  Hb.  30. 

—  0.  I,  li.  —  Wild.  4i.  —  Frr.  3,  108,  pi.  271. 

—  Sp.,  68,  pi.  i,  fig.  30  a  b. 

80.  —  Lycœna  melanops  B. 

—  Chenille  :  En  ovale  allongé,  convexe  dessus,  plate 

dessous,  atténuée  postérieurement,  les  anneaux  4-7 
à  peine  renflés,  carénée  sur  les  côtés,  à  poils  courts, 
serrés  et  grisâtres.  Tête  petite,  rétractile. 

D'après  Millière,  la  robe  est  gris  bleuâtre.  Dorsale 
et  sous-dorsales  assez  larges,  continues  sur  les  an- 
neaux 2-t  I  ou  à  peine  interrompues  aux  incisions, 
vert  glauque,  tranchant  peu  sur  le  fond.  Sous  la 
sous-dorsale  et  sur  les  segments  3-9,  un  trait  oblique 
gris  bleuâtre  qui  se  réunit  à  un  autre  placé  dessous 
en  formant  une  sorte  de  >.  Stigmatale  large,  conti- 
nue, ondulée,  blanchâtre,  finissant  en  pointe  pour 
se  réunir  au  clapet.  Ventre  vert  bleuâtre,  pâle,  sans 
tache  ni  ligne.  Pattes  très  petites,  les  écailleuses 
testacées,  les  membraneuses  blanchâtres.  Tête  noire 
ou  pourpre  foncé. 

—  Var.  a.  —  Robe  vert  pomme  ou  vert  bleuâtre. 

—  Epoque  :  Septembre  à  Juin. 

—  Plantes  :   Dorycniuin,  surtout  suffruticosum  et  de- 

eunibens. 

—  Chrysalide  :  Brun  clair,  avec  deux  rangées  de  pe- 

tites éminences  noires  sur  les  côtés  des  anneaux. 

—  Eclosion  :  Mars  à  Mai. 

—  Dispersion  :  Espagne,  surtout  Ibérie  et  Midi  de  la 

France. 

FRANCE.  —  Alpes  Maritimes  ;  Var:  Hyères; 
Bouches  du-Rhôiie  ;  Pyrénées  Orientales  ;  Hle 
Garonne  ;  Charente  :  Anyouléine  (Dupuy). 

—  Mœurs  :  La  chenille,  qui  hiverne,  atteint  toute  sa 

taille  fin  Mai  ou  Juin.  La  chrysalide,  fixée  à  un 
corps  dur  parmi  les  débris  des  végétaux,  se  tient 


-  131  - 

la  tète  en  haut;  de  plus,  elle  est  entourée  par  une 
légère  toile  que  la  larve  a  filée  auparavant.  L*éclo- 
sion  se  fait  en  Avril  suivant,  et  même  dès  Mars  en 
Provence,  c'est-à-dire  environ  dix  mois  après  la 
nymphose. 

BibL  :  Mil.  Ico.,  III,  70,  pi.  108,  lîg.  1  à  3.  —  Sp., 
68,  pi.  2,  fig.  31. 


81 .  —  Lycœna  alcon  Fab.  =  Arcas  Esp.=  Diomedes  Bork. 
=  Euphemus  God. 

—  Chenille  :  D'après  Spuler,  elle  est  d'un  vert  jaunâtre 
sur  les  côtés,  d'un  vert  plus  sombre  sur  le  dos  ;  elle 
vire  au  brunâtre  avant  la  nymphose. 

—  Epoque  :  Mai,  Juin. 

—  Planits  :  Gentiana  pneumonanthe  et  cytisus  sagit- 

talis  (Rfihl)  ;  melilotus;  trifolium  —  1  Genista  an- 
glica  et  ononis  repens  (GriflBth.,  p.  SI).  On  aurait 
vu  également  le  papillon  déposer  plusieurs  œufs 
sur  aaucus  carota  (Spuler,  p.  68). 

—  Eclosion:  Juin  à  Août. 

—  Dispei^sion  :  Europe  du  Sud  Est  et  moyenne,  depuis 

le  Nord  de  ritalie  jusque  dans  le  midi  de  la 
Suède. 

FRANCE.  —  Corse  ;  11.  et  B.  Alpes  ;  Hte  Ga 
ronne  ;  Auvergne  ;  Gironde  ;  Charente  ;  Maine- 
et-Loire;  Loire  Inférieure  ;  Morbihan;  Ule  et- 
Vilaine  :  hennés  (Bleuse)  ;  Cher  ;  Loir-et-Cher  ; 
Indre  ;  Eure-et-Loir  ;  Oise  :  Compiègne  :  Seine  ; 
Aube  ;  Alsace;  Haute  Marne  :  Latrecey. 

—  Mœurs:  Le  papillon,  qui   éclôt  1 1-16  jours  après 

la  chrysalidation  (J.  Breit-Di'isseldorf,  cité  par 
Sp.),  est  très  localisé  et  se  rencontre  de  préfé- 
rence dans  les  landes  et  les  clairières  des  bois. 

—  Dibl,  :  Rfihl.,  768.  —  Sp.,  68.  —  Lambil.,  251. 


82.  —  Lycœna  euphemus  Hb.  =  Diomedes  Rott. 

—  Chenille  :  D'après  Gillnicr,  elle  est  en  ovale,  les  an- 
neaux 1,2  très  atténués,  avec  des  Irapt^zoïdaux,  dont 
quatre  dorsaux,  surmontés  chacun  d'un  petit  poil 

13 


—  132  - 

noir.  Le  premier  anneau  porte  sur  le  dos  un  organe 
glandulaire  spécial,  noir. 

Robe  d*un  beau  pourpre,  avec  les  incisions  plus 
claires.  Sligniates  déprimés,  noirs. 

—  Epoque  :  Septembre  à  Juin 

—  Plantes  —  Sanguisorba  ofBcinalis  (Schmidt)  ;  pim- 

pinella  saxifraga  ;  lotus  corniculatus  ;  trifolium. 

—  Eclosion  :  Juin  à  Août. 

—  Œuf  :  En  cylindre  très  aplati,  à  bords  arrondis,  les 

faces  faiblement   côtelées,  mais  les  côtes  nom 
breuses,  rayonnantes  et  ramifiées  (Sp.  68). 

—  Dispersion  :  Europe  moyenne,  excepté  TAngleterre. 

FRANCE.  —  Alpes-Maritimes  ;  Isère  ;  Auver- 
gne ;  Cantal  ;  Charente  :  Angouléme  ;  Somme  ; 
Oise  ;  Aube  :  Ervy  (cité  avec  ?  par  Jourdh.)  ; 
Alsace  :  Colmar,  Strasbourg. 

—  Mœurs  :   L'œuf,   analogue  à  celui  d'a?(/on,  de  co- 

rjdon  et  de  bellargus,  est  pondu  sur  les  feuilles 
ou  les  fleurs  de  la  plante.  Il  éclôt  en  Septembre, 
et  la  jeune  chenille,  dont  la  croissance  est  très 
lente,  mange  les  feuilles  et  Texlrémité  des  grai- 
nes. Lorsqu'il  pleut,  elle  se  cache  sous  les  feuilles 
radicales  et,  quand  il  fait  beau,  elle  se  tient  sur 
terre.  Après  l'hiver,  elle  recommence  la  même 
vie.  La  chrysalidation  a  lieu  en  Juin,  et  elle  se 
fait  (J.  Breit-Dûsseldorf,  cité  par  Sp.)  sous  les 
pierres  ou  les  feuilles  tombées. 

—  Bibl.  :  Soc.  ent.  xiv,  p.  99.  —  Sp.,  68.  —Et,  cité 

par  Sp.  :  Gub.  ent.îeit.,  xiv,  n"  14. 

83  —  Lycœna  arlon  L. 

—  Chenille  :  Vert  clair  virant  au  brun  rosé  ou  au  rou- 
geâlre.  Dorsale  rouge  rouille.  Tête  pourpre  foncé  ou 
brun  brillant  (Newmann). 

—  Epoque  :  Mars  à  Juin. 

—  Plantes  :  Thymus  serpyllum  (Merrin  et  Rûhl)  ;  «en- 

tiana  cruciata  (Sand)  ;  légumineuses  (Quœa.)  ; 
origanum  (Bromilow,  Soc.  ent.  1893,  p.  74). 

—  Eclosion  :  Mai  à  Août. 


—  133  — 

Œuf  :  Sphérique,  à  sommet  déprimé,  à  méridiens 
cannelés.  Bleu  verdâtre  pâte,  les  cannélurM 
blanrhes. 

Dispersion  :  Presque  toute  TEurope,  excepté  le 
sud-ouest  et  les  régions  circumpolaires. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Maritimes  ;  Var  ; 
Pyrénées-Orientales  ;  H. -Garonne  ;  H.  et  B.-Py- 
rénées  ;  Creuse  ;  Puy-de-Dôme  ;  Cantal  ;  Gi- 
ronde ;  Maine-et-Loire  ;  Loire-Inférieure  :  la 
Bouvardière  ;  Morbihan  ;  Ille-el-Vilaine  et  1  toute 
la  Bretagne  ;  Loir-et-Cher  ;  Eure-et-Loir  ;  Indre; 
Cher  ;  Orne  ;  Seine-Inférieure  ;  Oise  ;  Seine-et- 
Marne  ;  Seine-et-Olse  ;  Aube  ;  Alsace  :  Colmat\ 
Strasbourg  ;  Belfort  ;  Saône-et-Loire  ;  H. -Marne: 
llories,  Lalrecey,  Alonligny, 

Mœurs  :  Les  œufs  sont  isolés  ou  par  petits  groupes 
de  deux  à  six.  La  chenille,  qui  hiverne  probable- 
ment comme  beaucoup  de  ses  congénères,  mange 
de  préférence  les  fleurs  de  la  plante  nourricière. 
Elle  est  myrmécophile  (Aigner,  Illustr.  Zeit.  f. 
Ent.  1899,  p.  liU).  L*éclosion  de  l'adulte  se  fait 
surtout  en  juin,  mais  dans  le  Midi  elle  a  souvent 
lieu  à  partir  de  mai.  Le  papillon  est  toujours 
fort  localisé  ;  on  le  rencontre  surtout  dans  les 
clairières  des  bois,  en  plaine  et  dans  les  pays 
montagneux,  où  il  s*élève  jusqu'à  1.6UU  mètres 
d'altitude. 

BibL  :  Lan^bil.  458.  —  Rûhl.  307.  —  Sp.  69.  — 
Wagner,  Soc.  ent.  Zurich,  1904,  p.  1.  —  Dalo, 
60.  —  Bromilow,  Ent.  M.  Mag,,  xxvi,  p.  248,  et 
XXIX,  p.  190.  —  Frohawk,  The  Ent.  1899,  p.  104, 
et  1903,  p.  57.  —  Gillmer,  Ent.  ZeiL  Gub.,  1903, 
p.  37  et  41. 


84.  —  Lycœna  arcas  Rolt.  =  Erebiis  Knocli. 

—  Chenille  :  D'a|)rès  Spuler,  elle  est  assez  semblable  à 
(*^lle  de  damon,  mais  elle  a  le  dos  beaucoup  plus 
arrondi  et  sa  teinte  est  plus  sombre. 

—  Epoque  :  Mars  à  Juin. 

—  Plantes  :  Sanguisorba  offîcinalis  (Frr.)  ;  trifolium 

(J.  Breit.). 

—  Edosion  ;  Juin  à  Août. 


—  Dispersion  :  Europe  inoyenne  et  une  parlie  de 

l'Europe  méridionale. 

FRANCE*.  —  Alpes-Maritimes  :  tallée  de  la 
Vèsubie  ;  Cantal  ;  Alsace  :  Colmarj  Strasbourg  ; 
Côte-d'Or:  Dijon,  TR. 

—  Mœurs  :  Celte  chenille  a  à  peu  près  le  même  genre 

de  vie  que  celle  d*euphemus  (Sp.,  loc.  cit.). 

—  BibL  :  Sp.  69. 


7-'  G.  :  C\  AIVIRIS  Daim. 

85.  —  Cyaniris  arglolus  L.  =  Acis  Hb.  =  Cleobis  Sulz. 

—  Chenille  :  Ovoïde,  suballongée,  convexe  dessus,  caixî- 

née  sur  les  côtés,  couverte  de  poils  courts  et  serrés, 
blanchâtres;  anneaux  médians  relevés  en  pointe. 
Tête  petite,  cachée. 

Robe  d'un  beau  vert  pomme.  Dorsale  très  une, 
continue  de  2  11,  blanc  vif.  Sous-dorsale  blanche, 
les  anneaux  3-10  avec  un  dessin  lestonné  et  liseré 
de  vert  obscur  à  sa  partie  inférieure.  Stigmatale 
large,  continue,  ondulée,  blanc  vif,  liserée  inlérieu- 
rement  de  vert  foncé.  Pattes  :  les  écailleuses  testa- 
cées,  les  membraneuses  concolores.  Tête  jaunâtre 
ou  noirâtre,  à  mandibules  vineuses  ;  elle  est  noire 
quand  la  chenille  est  jeune.  Long.  1,5-1,8  (Millière). 

—  Var.  a.  —  Robe  vert  cendré,  vert  blanchâtre  ou  vert 
jaunâtre,  avec  les  lignes  pâles,  la  teinte  du  fond 
virant  au  rougeâlrc,  aux  deux  extrémités,  avant  la 
nymphose. 

—  Var.  b,  —  Robe  vert  olive  marqué  de  cramoisi  dans 

la  région  dorsale  et  sur  les  côtés. 

—  Var.  c.  —  Robe  vert  satiné  ou  vert  mousse,  à  dorsale 

vert  noirâtre. 

—  Var,  d.  —  Robe  incarnat  mêlé  de  rouge  plus  clair  ou 

plus  sombre.  Dorsale  rouge  coupant  un  rang  de 


-  135  — 

taches  triangulaires  blanches.  Stigmataie  pâle.  Tète 
variant  du  brun  au  noir. 

—  Epoques  :  Mai  à  Juin  ;  Août  à  Septembre. 

—  Plantes  :  Doryenium  ;  hedera  hélix  (Vil.  et  Gn.)  ; 

rhamiius  frangula  (0.)  et  catharticus  ;  calluna 
vulgaris  et  erica  ;  ilex  aquifolium,  quercus  ilex, 
prunus  spinosa,  robinia  pseudo-accacia,  pyrus 
communis  et  cydonia  ;  genisla  ;  cuscuta  mono- 
gyna  ;  cornus  sanguinea. 

—  Chrj/salide  :  Courte,  obèse,  lisse,  pubescente,  verte, 

jaune  ocracé  ou  brun  clair,  les  ptérothèques  oli- 
vâtres ;  une  dorsale  noirâtre,  interrompue  et  des 
taches  brunes  (Rûhl.  idi). 

—  Parasile  :  Listrodromus  nyctemerus  Grav.  ;  obser- 

vé quatre  fois  en  Angleterre. 

—  Eclosion  :  Avril  à  Mai  ;  puis  Juillet  à  Août. 

—  Œuf  :  Circulaire,  aplati  aux  pôles,  couvert,  à  l'ex- 

ception du  micropyle,  de  réticulations  saillantes, 
les  angles  marqués  d'un  petit  tubercule.  Vert 
bleuâtre  pâle,  les  réticulations  blanches  (Dale, 
54.  -  Sp.  pi.  5U,  fig.  7). 

—  Dispersion  :  Toute  la  région  paléarctique,  excepté 

la  zone  circumpolaire. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Maritimes  ;  B.-du- 
Rhône  ;  Pyrénées-Orientales  ;  Hte-Garonne  ;  H. 
et  B. -Pyrénées  ;  Creuse  ;  Puy-de-Dôme  ;  Gi- 
ronde ;  Maine-et-Loire  ;  Loire-Inférieure;  Fi- 
nistère et  Bretagne  ;  Loir-et-Cher  ;  Eure-et- 
Loir  ;  Indre  ;  Cher  ;  Sarthe  ;  Calvados  ;  Eure  ; 
Seine-Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ;  Aube  ; 
Alsace  ;  Saône-et-Loire  ;  Allier  ;  Haute-Marne  : 
Langres,  Latrecey,  Ilortes, 

—  Mœurs  :  L'œuf,  assez  semblable  à  celui  dHcarus, 

est  un  peu  plus  large.  Déposé  isolément  sur  les 
bourgeons  à  fleurs  (on  en  trouve  parfois  plu- 
sieurs sur  le  même  bouquet),  il  éclôt  10  jours 
après.  La  chenille  atteint  toute  sa  taille  en  cinq 
semaines  et  la  chrysalide,  qui  hiverne,  est  atta- 
chée à  la  plante  par  un  lien  de  soie.  L*éclosion 
a  lieu,  dans  le  Midi,  dix  mois  après  la  chrysali- 
dation.  Dans  le  Nord,  l'espèce  se  montre  en  :2-3 
générations.  Le  papillon  voltige  de  préférence 
dans  les  jardins  et  les  bois,  et  s'élève  jusqu'à 
l.'iOQ  mètres  d'altitude. 


—  136  - 

BibL  :  Mil.  Ico.,  III,  pi.  108,  fig.  7à  9.  —  LambiL. 
256.  —  Frr.,  7,  87,  pi.  651 .  —  Wild.,  45.  —  Sp., 
69,  pi.  %  fig.  -28  a  (var.  d)  et  b  (type).  —  Sepp.. 
2,  pi.  1.  -  Buck,  94.  pi.  14,  fig.  1  aàc.  — 
Dale,  54.  —Johnson,  Ent.  Rec,  1893,  p.  224.  — 
Prideaux,  ibid.  1900,  p.  268.  —  Sich.,  The  Ent., 
1902,  p.  43.  —  Raynor,  ibid.  p.  44. 


IV*    Fam.  :    ERYCINID^C  -  Sous-Fam.  :  l^m^ohimœ 
1"  G.   :    IVEMEOBIUS   Sieph. 

86.  —  Nemeoblus  luclna  L. 

—  Chenille  :  En  ovale  très  allongé,  ou  mieux  cylindrique, 
raccourcie,  atténuée  brusquement  aux  deux  extré- 
mités, hérissée  de  poils  fins.  Pattes  courtes.  Tête 
petite,  arrondie. 

Robe  brune,  brun  jaunâtre  ou  brun  olivâtre  pâle. 
Dorsale  faite  d'un  rang  de  traits  ou  de  taches  allon- 
gées, sombres.  Sous-dorsale  remplacée  par  un  rang 
de  verrues  jaune  rougeâtre  finement  pubescentes. 
Stigmatale  claire,  le  plus  souvent  laite  de  taches  ou 
de  traits.  Stigmates  noirs.  Ventre  grisâtre  ou  cendré 
blanchâtre.  Tête  d'un  brun  très  clair.  Long.  2,5. 

—  Epoques  :  Septembre  à  Avril  ;  puis  Juin  à  Août. 

—  Plantes  :   Primula,   surtout  oiBciiialis  et  acaulis  ; 

rumex. 

—  Chrysalide  :  Courte,  arrondie,   hérissée  de  courts 

poils  fins  et  grisâtres.  Brun  jaune,  avec  des  points 
noirs  disposés  en  raies  longitudinales  (Sp.,  pi.  2, 
fig.  33  a.  —  Wood,  Ent.  Record,   1897,  p.  336). 

* —  Eclosion  :  Avril  à  Août. 

—  Œuf  :  Arrondi,  comprimé  à  la  base,  jaune  verdâ- 

tre,  transparent  (Bùckler). 


—  137  — 

Dispersion  :  Europe  centrale,  du  milieu  de  la  Suède 
jusqu'au  nord  de  rilalie  et  de  l'Aneleterre,  avec 
le  centre  de  l'Espagne  jusqu'au  nord  des  Balkans. 
FRANCE.  —  Bouches-du-Rhône  :  boU  de  la 
Ste-Beaume  ;  Pyrénées-Orientales  ;  H.-Garonne  ; 
H.  et  B.-Pyrénées  ;  Creuse  ;  Puy-de-Dôme  ;  Gi- 
ronde ;  Maine-et-Loire  ;  l^oire-lnférieure  ;  Mor- 
bihan ;  lUe-et-Vilaine  ;  Indre  ;  Cher  ;  Loir-et- 
Cher  ;  Eure-et-Loir  ;  Calvados;  Eure  ;  Seine- 
Inférieure  ;  Somme  ;  Oise  ;  Aube  ;  Alsace  ; 
Saône-et-Loire  ;  Allier  ;  Haute-Marne  :  Langres, 
Latrecet/^  HorteSy  Monligny, 

Mœurs  :  L'œuf  est  déposé  à  la  partie  inférieure 
des  feuilles.  La  jeune  chenille  hiverne.  Pendant 
le  jour,  elle  se  tient  cachée  à  la  surface  du  sol. 
La  chrysalide  est  suspendue  par  la  queue  et  par 
un  lien  transversal.  Le  papillon,  toujours  loca- 
lisé, fréquente  les  charmilles,  les  allées  herbues 
des  bois  découverts,  les  routes  et  les  hautes 
herbes  au  bord  des  forêts  ;  ou  le  rencontre  jus- 
qu'à 1.000  mètres  d'altitude.  11  paraît  dans  le 
Midi  en  deux  générations*  d'Avril  à  Juin  et  de 
Juillet  à  Août  ;  exceptionnellement  aussi  dans  le 
Nord  (Pearce,  The  Ent.  l89o,  p.  338).  En  Bel- 
gique, la  mauvaise  saison  se  passe  à  l'état  de 
chrysalide  (Lambil.,  183). 

Bibl.  :  B.  G.,  3,  3.  —  Lambil.,  181.  —  Hb.,  5.  — 
Tr.,  10,  76.  —  Frr„  I,  Uo,  pi.  43.  —  Pr.,  pi.  f, 
iig.  25.  — Wild.,  39.  —  Rûhl.,  313.  —  Sp.,  5^, 
pi.  2,  fig.  33  b.  —  Stet.  ent.  Zeit.,  184-2,  p.  50. 
—  Bûck,  85,  pi.  là,  fig.  3  a  à  c.  —  Ent.  M!onth. 
Mag.,  1,  p.  243.  —  Moss,  The  Ent.,   1899,  p.  91. 


V«  Fam.  :    LlBYTHElNvE 

f  G.    :   LIBYTHEA    Fab. 


87.  —  LIbythea  celtls  Fab. 

—  Chenille  :  Assez  allongée,   légèrement  pubescente, 
plutôt  veloutée. 


-  138  — 

Robe  verte,  généralement  plus  sombre  dessus, 
finement  pointillée  de  blanc.  Dorsale  continue,  blan- 
châtre. Sous-dorsale  faite  d'un  rang  de  points  noirs, 
deux  par  anneau.  Stigmatale  continue,  jaune  pâle 
ou  rosée,  souvent  liserée  de  blanchâtre  à  la  partie 
inférieure  ;  sous  elle,  les  stigmates,  qui  sont  bruns 
ou  noirs.  Tête  vert  jaunâtre  ou  brune.  Long.  3. 

Var.  a.  —  Robe  verte,  à  dos  jaunâtre.  Tête  finement 
pointillée  de  blanc  (Goossens). 

—  Epoques  :    Septembre  à  Mai  ;  puis  Juillet  (Goos- 

sens). 

—  Plantes  :  Celtis  australis.  En  captivité,  cerisier. 

—  Chrysalide  :  Vert  clair,  virant  au  sombre,  marquée 

de  points  noirs,  Tenveloppe  alaire  bordée  de 
clair  ;  côtés  de  Tabdomen  à  une  ligne  sombre 
(Sp.,pl.  2,fig.  3tc). 

—  Eclosion  :  Mars  ;  puis  Juin  à  Août  ;  accidentelle- 

ment Novembre  (Siepi,  F.  d.  J.  N.,  I9U3,  p.  3i). 

—  Dispersion  :  Région  méditerranéenne. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Maritimes  ;  Var  : 
Draguignan  ;  Bouches-du-Rhône  :  Marseille, 
Aix,  S t- Pons  ;  Lozère  ;  Pyrénées  :  vallée  de  Sl- 
Vincent. 

—  Mœurs  :  La  jeune  chenille  est  jaune  ou  brun  rouge, 

à  dorsale  et  stigmatale  jaunâtres  ;  elle  reste 
suspendue  à  un  iil  quand  on  la  fait  tomber  (Goos- 
sens). Elle  hiverne,  et,  dès  Mars  suivant,  la  chry- 
salide, qui  est  suspendue  par  la  queue,  livre  le 
papillon.  L'espèce  a  une  et  !  2  générations. 

—  BibL  :  B.  Lycœn.,  I,  I.  —  Dup.,  34.  —  Hb.,  53.— 

0.,  I,  191  -  Esp.,  109.  —  Wild.,  39.  —  Pr., 
pi.  I,  fig.  17.  -  Sp.,  pi.  i,  lig.  3i  ab.  —  Goos., 
An.  Levai.,  1898,  p.  lo.  —  Tutt,  Ent.  Record., 
1899,  p.  -239.  ~  Chapman,  Eut.  Record,  1900, 
p.  !28i.  —  Skinner,  Ent.  News,  1901,  p.  119. 


!39  — 


Yl*^  Fam.  :    NYMPHALID^E 

Chenilles  à  16  pattes,  pisciformes  ou  limaciformes,  à 
queue  bifide  et  à  tête  cornue  (Sous-Fam.  ApaiuHnœ) 
ou  cylindrique,  avec  des  mamelons  tubuleux  ou  des 
épines,  le  plus  souvent  rameuses  et  directement  im- 
plantées sur  la  peau  en  un  rang  transversal  par  an- 
neau. (Sous-Fam.  NymphalidœY  Tête  carrée,  cordiforme 
ou  arrondie,  à  vertex  souvent  très  échancré,  à  face 
subaplatie  ou  légèrement  convexe,  généralement  cou- 
verte de  granulations  surmontées  d'un  poil  rigide. 
Solitaires  ou  en  société. 

Chrysalides  suspendues  par  la  queue,  rarement  ar- 
rondies et  oviformes,  le  plus  souvent  anguleuses  et  à 
taches  métalliques  brillantes,  dorées  ou  argentées. 


1"   Sous-Fam.   :    APATURIN^ 
t«'  a.  :   CHARAXES  Ochs. 

88.  —  Charaxes  Jasius  L. 

—  Chenille  :  Aplatie  dessous,  bombée  dessus,  très  atté- 
nutc  posléricurcmenlà  partir  du  T  ou  du  8"  anneau, 
d'où  limacitorme  et  terminée  en  queue  de  poisson. 
Veloutée,  plus  ou  moins  plissée  transversalement  au 
repos.  Tête  comme  recouverte  d'une  plaque  un  peu 
bombée,  à  un  sillon  médian  longitudinal  et  prolon- 
gée derrière  par- 4  cornes  égales  deux  à  deux  et  gra- 
nulées, les  externes  plus  petites  ;  entre  les  deux  mé- 
dianes, il  y  en  a  deux  autres  petites,  triangulaires, 
bi  ou  tridentées  ;  on  en  voit  aussi  deux  rudimen- 
taires  entre  la  \^^  et  la  2*  qui  se  trouvent  chaque 
côté.  Vaisseau  dorsal  assez  visible  (oi  pulsations 


—  140  — 

à  la  minute  avant  la  nymphose).  Chacun  des 
anneaux  6  et  8  porte  sur  le  dos  une  tache 
ocellée  bordée  de  noir  ou  de  noir  vert  ;  ces  taches 
vert  jaunâtre  pupillées  de  bleuâtre  ou  de  violacé, 
celle  de  6  carrée  ou  subcarrée,  celle  de  8  plutôt  en 
lorme  de  losange  à  angles  arrondis,  placée  longitu- 
dinalement. 

Robe  vert  d'herbe  (avant  la  !'•  mue,  elle  est  jaune 
virant  au  gris  verdâtre)  densément  et  finement  gra- 
nulée* de  blanc.  Dorsale  et  sous-dorsale  nulles  (1). 
Stigmatale  jaune  de  Naples,  nette,  au  moins  à  partir 
du  4*  anneau,  assez  étroite,  continue,  faite  de  rugo- 
sités ;  elle  se  continue  du  côté  opposé  en  contour- 
nant les  flancs  des  deux  pointes  caudales.  Stigmates 
elliptiques,  jaune  verdâtre,  très  finement  bordés  de 
noir  en  arrière,  visibles*  et  quand  l'animal  marche. 
Ventre  et  pattes  vertes  ou  blanc  verdâtre,  sans  tache 
ni  ligne.  Tête  verte,  finement  granulée,  bordée  de 
jaunâtre.  Cornes  :  les  externes  sont  jaunâtres  en 
dehors  et  rouge  carminé  en  dedans  ;  les  internes 
(médianes)  sont  vertes  dans  la  moitié  basilaire,  et 
rouge  carminé  à  Textrémité.  Long.  5-5,6  ;  épaisseur 
médiane,  1. 

—  Epoques  :  Juin  ;  puis  Septembre  à  Mai. 

—  Plantes  :  Arbutus   unedo   et  andrachne.  En  capti- 

vité, rosier. 

—  Chrysalide  :  Ramassée,  trapue,  ovoïde,  lisse,  non 

anguleuse,  plus  grosse  au  milieu  de  Tabdomen  ; 
tête  terminée  par  deux  protubérances  arrondies, 
très  petites.  Elle  est  d'un  beau  vert  d*eau,  l'en- 
veloppe alaire  bordée  de  rougeâtre.  Pointe  anale 
large,  aplatie,  grossièrement  et  densément  ponc- 
tuée, terminée  plutôt  en  massue,  émettant  chaque 
côté  de  sa  base  une  grosse  saillie  qui  est  con- 
tournée en  crochet  obtus  vers  la  région  ventrale. 


(1)  CerlainR   individus    portent    parrnis    sur  les  snneaux  5  i  9  une  trac«  de 
80Uf>dorsale  formée  par  deux  rangs  de  Unes  granulaUons  jaunâtres. 


—  141  — 

A  la  base  de  celles-ci,  mais  isolées,  deux  autres 
saillies  (tubercule  génital)  un  peu  réniformes, 
posées  parallèlement,  la  concavité  en  dedans, 
leurs  extrémités  relevées.  Long.  î!,4;  des  pléro- 
thèques,  1,7;  largeur,  1,1  (Sp.,  pi.  !2,  fig.  35  c. 
—  F.  d.  J.  N.,  1903,  pi.  4,  «g.  7  à  9). 

Eclosion  :  Juin  ;  puis  Septembre.  Les  adultes  de 
Septembre  proviennent  de  chenilles  qui  évoluent 
de  Juin  à  Septembre  ;  ceux  de  Juin  proviennent 
d'œufs  pondus  en  Septembre  et  dont  les  che- 
nilles hivernent  pour  se  chrysalider  en  Mai.  En 
Septembre,  on  rencontre  donc  Tadulte,  les  œufs 
et  les  chenilles. 

Œuf  :  Sphéroïdal,  cannelé,  à  sommet  déprimé, 
cette  dépression  lisse.  Vert,  virant  au  jaune  sa- 
fran, puis  au  gris  avec  le  sommet  roux  (F.  d. 
J.  N.,  1903,  pi.  i,  fig.  I  et  l  a). 

Dispersion  :  Tout  le  littoral  méditerranéen  jusqu'en 
Grèce. 

FRANCE.  —  Alpes-Maritimes  ;  Var  :  Toulon, 
Hyères  ;  Bouches-du- Rhône  :  Marseille,  Sl-Pons, 
la  dotât,  St-Loup  ;  Hérault:  Montpellier  ;  Pyré- 
nées, un  exemplaire  pris  aux  Eaux-Bonnes,  ! 
accidentel  (Rondou). 

Mœurs  :  Les  œufs  sont  pondus  isolément  sur  un 
des  côtés  de  la  feuille,  de  préférence  sur  la  face 
supérieure,  vers  la  nervure  médiane  ;  quelque- 
fois pourtant  on  en  trouve  deux  ou  trois  sur  une 
même  feuille.  Ils  éclosent  5  à  8  jours  après.  Les 
chenilles  d'été  évoluent  en  6  semaines  et  la  nym- 
phose dure  quinze  jours.  En  tenant  les  jeunes 
chenilles  en  serre  chauffée  à  :20",  M.  le  D'  Siepî 
a  pu  obtenir  en  Janvier  les  papillons  de  Juin. 

Bibl.  —  Dup.,  m.  —  B.  R.  G..  3,  9.  -  Goos.,  An. 
Soc.  .Fr.,  1887,  pi.  7,  fig.  28  (patte  membr.),  et 
An,  Levai.,  1898,  p.  16.  —  Siepi,  F.  d.  J.  N., 
1887,  p.  18,  et  I9U3,  p.  56,  pi.  4,  fig.  2  à  6.  — 
Ochs.,  I,  lai.  —  Hb.,  20.  —  Esp.,  104.  — 
Brehm.,  liiu.  —  Pr.,pl.  I,  fig.  21.— Eut.  Nach., 
Il,  156.  —  Sp.,  13,  pi.  2,  fig.  35  a  b.  —  Dabi, 
Soc.  ent.,  1890,  p.  109.  —  Unger,  Ent.  Jahrb. 
Kranch.,  1899,  p.  175. —  Chapman.  Ent.  Record, 
1897,  p.  192  et  217.  —  Fischer,  Ent.  Zeit.  Guben, 
190i,  p.  88  et  92.  —  Chrétien,  Bul.  Soc.  Fr., 
1904,  p.  108.  —  Giard,  ibid.,  p.  1 17. 


-  142  — 

«  •   Ci.    !    APATURA   Ochs. 

89.  —  Apatura  Iris  L. 

—  Chenille  :  Limacilornie,  à  extrémité  anale  prolongée 
par  2  pointes  rougeâtres.  Tête  cordiforme,  aplatie, 
surmontée  de  i  cornes  assez  courlcs,  subépineuses, 
à  extrémité  ordinairement  bifide.  4  à  6  points  bleus 
sur  le  7*  anneau,  à  la  partie  interne  du  chevron. 

Robe  vert  bleuâtre,  finement  granulée  de  jaune. 
Dorsale  nulle.  Sous-dorsale  laite  d'une  ligne  jaune 
d'ocre  sur  les  anneaux  1  à  4,  souvent  effacée;  les 
autres  anneaux  portent  des  chevrons  un  peu  sail- 
lants, jaunes,  celui  qui  aboutit  en  haut  du  7"  seg- 
ment plus  long.  Stigmatale  jaune.  Stigmates  invisi- 
bles, jaunâtres.  Ventre  vert  bleuâtre.  Pattes  conco- 
lores.  Tête  vert  bleuâtre  avec  2  lignes  et  le  sommet 
jaune  ou  avec  2  points  rougeâtres  et  4  traits  blancs  ; 
cornes  vert  clair,  bordées  de  jaune,  avec  la  fourche 
rougeâtre.  Long.  4,5-5. 

—  Epoque  :  Juin  ou  Juillet  à  Juin  suivant. 

—  Plantes  :  Populus  tremula,  nigra,  alba,  etc.  ;  quer 

eus  robur,  salix  caprea  et  cinerea  (Daub*. 

—  Chrysalide  :  Large,  un  peu  aplatie  sur  les  côtés,  le 

contour  de  rabdomen  et  des  ptérothèques  assez 
droit,  mais  le  dos  formant  un  angle  très  obtus  ; 
tête  prolongée  par  deux  pointes.  Elle  est  verte 
ou  bleuâtre,  les  côtés  marqués  de  traits  obliques 
jaunâtres  ou  blanchâtres. 

—  Parasite  :  Dinotonius  pictus  Kriech. 

—  Eclosion  :  Juin  à  Août,  12  18  jours  après  la  chrysa 

lidation. 

--   Œuf  :  Cylindrique,  aussi  haut  que  large,  à  soràmet 
convexe,  côtelé  (12-14  côtes).  Vert  olive  jaune, 
luisant,  avec  la  base  rouge  pourpre  ;  il  vire  bien 
tôt  au  vert  pâle,  le  dessous  passant  au  noirâtre 
(Bûckler). 


-  143  -- 

Dispersion  :  Toute  l'Europe  centrale  ;  Belgique  ; 
Danemark  ;  Dalmalie. 

FRANCE.  —  Alpes  Maiilimes  ;  Var  ;  Puy  de- 
Dôme  ;  Creuse  ;  Basses  Pyrénées  ;  Hte-Garonne  ; 
Loire  Inférieure  :  CluUeaubriant  (ie^onlMïer)  ; 
Indre,  R  ;  Cher,  R  ;  Eure-et-Loir  ;  Calvados,  R  ; 
Eure  :  Pont-Audemei\  C  ;  Seine-Inférieure,  R  ; 
Somme  ;  Nord,  R  ;  Oise  ;  Seine  ;  Aube,  C  ;  Meur- 
the-et  Moselle  :  Nancy,  Lunétille  ;  Vosges  ;  Al- 
sace ;  Saône-et-Loire  ;  Haute-Marne  :  Langre^ 
llortes,  Montigny,  Lairecey,St-Diziei\  Bettancourt, 

Mœurs  :  Les  œufs,  pondus  eu  Juin  ou  Juillet,  sous 
les  feuilles,  éclosent  10  ou  1:2  jours  après.  Avant 
la  1'^  mue,  la  chenille  est  noir  brun  ou  jaune 
verdàtrc  sale  avec  3  lignes  un  peu  sombres  et 
plus  ou  moins  nettes  ;  tète  grosse,  brun  marron 
tirant  sur  le  noir,  sans  cornes.  Au  bout  de  quel 
ques  semaines,  1'®  mue  ;  la  teinte  est  à  peu  près 
brune  et  les  cornes  apparaissent  ;  15  à  âO  jours 
après,  1®  mue,  et  le  corps  tourne  au  verdâlre^ 
tandis  que  les  cornes  présentent  un  trait  brun  ; 
c'est  alors  qu'elle  lisse  une  petite  toile  auprès 
d'un  bourgeon  et  se  prépare  à  (liverner.  Elle  me 
sure  à  ce  moment  1  cent.  La  teinte  vire  au  rou- 
geûtre,  sans  mue,  et,  d'après  Daub  (Sp.,  p.  13), 
elle  tombe  à  terre  avec  les  feuilles.  En  Mai, 
3®  mue  ;  le  corps  prend  une  belle  teinte  verte,  la 
croissance  devient  très  rapide  ;  puis  4®  et  der 
nière  mue.  A  l'éclosion,  le  papillon  reste  sur  la 
chrysalide,  la  tête  en  haut,  cela  pendant  5  à  G 
heures,  puis  se  retourne,  tête  en  bas  ;  ce  n'est 
qu'après  être  demeuré  encore  le  même  temps 
clans  cette  dernière  position  qu'il  s'envole  définiti 
vement.  Cette  espèce  n'a  qu'une  génération,  par- 
fois !  deux  par  exception  (Watson,  The  Eut., 
xxvii,  p.  61.  —  Rode,  Soc.  eut.,  1894,  p.  43). 

liihi.  :  Brehm,  267.  —  Goos.,  An.  Levai.,  1898, 
p.  16.  —  Lambil.,  41.  —  Ochs.,  I,  153.  —  Hb  , 
-ii>.  —  Fsp.,  11.  —  Wilde,*  27,  pi.  8,  «g.  6.  ~ 
Frr.,  5,  3,  pi.  385.  —  Rœs  ,  4,  213,  pi.  4.  —  Pr., 
1,  «g.  20.  --  Sp.,  13,  pi.  1',  fig.  36.  —  Caspari, 
Jahrb.  Nassau,  46^  An.,  p.  133.  —  Bfick..  42, 
pi.  6,  «îg.  2  a  à  i.  —  Dale,  1 19.  —  The  Enlom., 
1882.  —  Watson,  The  Enl.  xxvii,  p.  61.  —  Barlel, 
Eut.  Zeilschr.,1898,p.  157.  —  Ent.Zeitschr.  1898, 
p.  44.  —  Hewet,  Ent.  Record,  1891 ,  p.  139.  —  Rus- 
sell,  ibid.,  1900,  p.  294.  —  Moberly,  ibid.,  p.  350. 


90.  —  Apatura  llla  Schiflf.  =  Iris  Esp. 

—  Chenille  :  Limaciforme,  à  fine  pubescence  blanchâtre, 
terminée  par  un  clapet  qui  recouvre  les  pattes  anales 
et  qui  est  étiré  en  triangle  allongé  dont  les  côtés  se 
prolongent,  après  le  sommet,  en  2  pointes  mousses. 
Tête  petite,  surmontée  de  2  cornes  rugueuses,  sur- 
tout devant,  et  terminées  en  massue  bifide. 

Robe  vert  tendre  mat,  granulée  de  blanc  ou  de 
jaunâtre.  Dorsale  et  sous-dorsale  nulles,  celte  der- 
nière cependant  indiquée  quelquefois  par  un  trait 
blanc  ou  jaunâtre  sur  les  3  ou  4  premiers  anneaux. 
Stigmatale  nulle  ou  marquée  seulement  sur  les  deux 
ou  3  derniers  anneaux  et  le  clapet.  Stigmates  très 
petits,  invisibles,  elliptiques*,  jaunâtres  et  semblant 
cerclés  de  verdâtre  plus  foncé.  Les  côtés  portent  5 
chevrons  blancs  ou  jaunâtres,  un  peu  en  relief,  sur- 
tout le  1«f,  qui  est  ordinairement  le  mieux  marqué 
et  qui  se  termine  sur  le  dos  en  épine  couchée,  plus 
ou  moins  mousse  et  quelquefois  piquée  de  noir  au 
sommet.  Ventre  vert  concolore.  Pattes  :  les  écail- 
leuses  vert  blanchâtre  luisant  ;  les  membraneuses 
vert  mat,  parfois  tachées  de  noir  au  côté  externe. 
Tête  verte  :  bouche  et  mandibules  lavées  de  noir  ; 
ocelles  verdàlres  placés  sur  une  ligne  brune  ou 
noire;  cornes  vertes,* portant  en  arrière  une  ligne 
jaunâtre  ou  blanche  qui  continue  la  sous-dorsale  et 
marquées  devant  d'une  ligne  noire  qui  se  prolonge 
jusqu'à  la  bouche  ;  leur  massue  est  rouge  marron. 
Long.  3,!2  ;  des  cornes,  0,3  0,6  ;  larg.  du  ?•  anneau, 
0,8;  de  la  tête,  0,4. 

—  Epoques  :  Août  à  Mai  ;  puis  Juin  à  Juillet. 

—  Plantes  :    Populus  tremuî;i.  pyramidalis,  alba,  ni- 

gra  ;  quercus  robur  ;  salix  caprea,  rosmariaifolia 
et  viminalis.  Le  peuplier  fournirait  la  var.  Clytie 
Schiff  (Scudder). 


-   145  - 

—  Chrysalide  :  Vert   pâle   ou  vert  blanchfttre,  le»  2 

pointes  de  la  tôle,  la  carène  dorsale  et  le  bord 
des  ptérothèques  blanc  ou  jaunâtre  (Wilde,  pi. 
8,fig.  ll.-Sp.,pl. -2,  fig.  37  b). 

—  Eclosion  :  Juin  à  Septembre,  en  i  générations. 

—  Dispersion  :  Europe  orientale  et  centrale,  avec  l'I- 

talie ;  Belgique. 

FRANCE.  —  Alpes-Maritimes  ;  Var  ;  B.-du 
Rhône,  AR  ;  Puy-de-Dôme  ;  Creuse  ;  Hte-Ga- 
ronne  ;  H.  et  B. -Pyrénées  ;  Gironde;  Maine-et- 
Loire  ;  Loire  Inférieure  (semble  disparaître  I)  ; 
Bretagne  ;  Indre,  R  ;  Cher,  AC  :  Bourges  ;  Loir- 
et-Cher,  TR  :  forêt  de  Blois  ;  Eure-et-Loir  ;  Cal- 
vados, TR  :  foret  de  Cerisy  ;  Eure  (irrégulier)  ; 
Pont-de-l\irche,  Pacy-sur  Eure,  Acquigny;  Seine- 
Inférieure,  R  ;  Somme  :  Nord,  R  ;  Oise  ;  Seine  ; 
Aube,  TC  ;  Alsace  ;  Vosges  ;  Saône  et-Loire  ; 
Haute-Marne  :  Langres,  H  or  tes,  Montigny,  La- 
trecey,  Saint  Dizier,  Bettancourt. 

—  Mœurs  :  Les  chenilles  de  la  t'«  génération   sem 

blejit  rechercher  le  haut  des  arbres,  tandis  que 
celles  d*Août  et  de  Septembre  se  rencontrent 
plutôt  sur  les  branches  basses  ;  ces  dernières 
hivernent.  Le  papillon  vole  dans  les  saulaies, 
les  prairies  et  le  long  des  bois  un  peu  humides. 

—  Bibl.  :  Dup.,  70.  —  Brehm.,   267.    —  Goos.,  An. 

Levai.,  1898,  p.  17.  —  Lambil,  44.  —  Wilde. 
27.  —  Ochs.,  I,  160.  —  Hb.,  t\  (var.  Clytie).  — 
Sp.,  14,  pi.  2,  fig.  37  a.  —  Niepelt,  Ent.  Zeitschr., 
1898,  p.  6o.  —  Harrison,  Ent.  Record,  1897, 
p.  335. 


91.  —  Apatura  métis  Frr. 

—  Chenille  :  Semblable  à  celle  û'À.  ilia  Schiff.,  vivant 
sur  les  peupliers  et  les  saules.  Le  papillon  se  montre 
en  Juin  et  Juillet. 

Espèce  propre  à  la  Hongrie,  la  Bukovine  et  l'Eu- 
rope orientale.  Se  rencontre  en  France  sur  le  littoral 
méditerranéen,  principalement  dans  les  Alpes-Mari- 
times et  le  Var.  Elle  avait  été  considérée  jusqu'à  ce 
jour  comme  une  var.  d'ilia  Schiff. 


II*   Sous-Fam.    :    NYMPHAL1N>C 
f  G.  :   I.IMKIVITIS  Fab. 

—  Chenilles  cylindriques,  de  couleur  verte,  avec  des  prolon- 

gements tubuleux  sur  3  rangs  longitudinaux,  ces  pro- 
longements épineux  pariois  remplacés  par  des  sortes 
d'épines  rameuses.  Arboricoles  et  passant  riiiver  géné- 
ralement dans  une  feuille  roulée. 

—  Chrysalide  suspendue  par  la  queue,  anguleuse,  à  dos 

saillant  ;  elle  est  marquée  de  taches  métalliques  bril- 
lantes. 

92.  -  LImenItis  camilla  Schiff. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  chacun  des  anneaux  2,  3,  3, 
10-11  surmontés  de  2  tubercules  charnus,  épineux, 
les  anneaux  6  à  9  et  12  n'en  ayant  généralement  que 
de  très  petits.  Tôte  cordiforme,  hérissée  de  poils. 

Robe  à  région  dorsale  d'un  vert  plus  ou  moins 
lavé  de  brun  sur  quelques  parties  des  segments,  la 
région  ventrale  plutôt  brune.  Tubercules  rouge 
cerise,  quelquefois  bruns.  Sous  stigmatale  blanche. 
Stigmates  rouge  cerise.  Ventre  rouge  sombre  virant 
au  brun.  Pattes  :  les  écailleuses  ordinairement  noi- 
râtres ;  les  membraneuses  rouge  plus  ou  moins 
sombre.  Tête  brun  clair,  généralement  ponctuée  de 
blanc,  avec  le  A  brun  et  deux  autres  raies  de  même 
couleur  sur  lesquelles  se  trouvent  les  ocelles.  Long. 

—  Epoques  :  Juin  ou  Juillet  à  Avril  ou   Mai   dans   le 

Nord.  De  Septembre  à  Mai,  puis  de  Juin  à  Août 
dans  le  Midi. 

—  Plantes   :   Lonicera  periclymenum,   xylosleum   et 

capprfolium  ;  symphoricarpus  raceniosus. 

—  Chrysalide  ;  Anguleuse,  à  tète  bifide,  auriculée  ; 


proéminence  dorsale   très  saillante.    Gris   brun 

rilus  ou  moins  foncé,  avec  quelques  taches  métal- 
iques  (Sp.,  pi.  3,  fig.  2b). 

—  FarasUes  :  Ichneumon  variegatorius  Holm.  ;  Ambly- 

telcs  chalybeatus  Grav. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Septembre,  en  deux  générations 

dans  le  Midi. 

—  Dispersion  :  Europe  occidentale,  centrale  et  méri- 

dionale. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Marit.  ;  B.  Alpes  ; 
Var  ;  Bouches-du  Rhône,  C  ;  Pyrén.  Orientales  ; 
H. -Garonne  ;  H.  et  B. -Pyrénées  ;  Lozère;  Au- 
vergne ;  Creuse  ;  Gironde  ;  Maine  et-Loire  ;  Loire 
Inférieure  ;  Ille-et- Vilaine  ;  Finistère,  AC  ;  Indre, 
C  ;  Cher  ;  Loir-et-Cher,  AC  ;  Eure-et-Loir  ;  Sar- 
ihe,  AR  ;  Eure  :  Evreux  ;  Seine-Inférieure,  R  ; 
Seine;  Seine  etOise  :  Versailles,  Fontainebleau; 
Aube,  TC  ;  Belgique  ;  Meurlhe-et  Mos.  :  ISancy  ; 
Vosges  :  Epinal;  Alsace;  Saône  et  Loire  ;  Hle- 
Marne  :  Langres,  Ilorlea,  Montigny.,  Latrecey, 
Saint- Dizier. 

—  }fœurs  :  «  L*œuf  est  déposé  par  la  femelle  à  l'ex- 

trémité de  la  nervure  médiane  ;  la  jeune  chenille 
tapisse  celle  ci  de  soie  et  descend  peu  à  peu  en 
rongeant  le  parenchyme,  mais  en  respectant  cette 
nervure  sur  laquelle  elle  se  tient  au  repos:  Une 
partie  des  jeunes  chenilles  écloses  en  Juin  gros- 
sissent rapidement  et  donnent  leur  papillon  en 
Juillet;  les  autres  restent  à  peu  près  stationnai- 
res,  passent  l'hiver  sur  leur  nervure,,  après  avoir 
eu  soin  de  fixer  avec  de  la  soie  le  pétiole  de  la 
feuille  au  corps  de  Tarbustc.  Elles  se  réveillent 
au  printemps,  grossissent  rapidement  et  se  chry- 
salident  en  se  suspendant  aux  jeunes  tiges  de  la 
plante  qui  les  a  nourries  »  (Jourdheuille,  Lép., 
Aube,  p.  il).  Lorsque  Tété  n'est  pas  favorable, 
la  chrysalidation  se  fait  tardivement  et,  Téclosion 
ne  pouvant  avoir  lieu,  Tinsecte  hiverne  aussi  à 
l'état  de  nymphe. 

—  lUbl.  :  B.  Nymphal,  pi.  5.  —  Goos.,  An.   Levai, 

1898,  p.  18.  —  Ochs.  I,  Mi.  —  Hb.  18.  — 
Wilde,  i6.  -   Sp.  15,  pi.  3,  Kg.  2  a. 

93.  —  LImenItls  populi  L. 

—  Ciienille  :  Elle  porte  2  luberciiles  tubuleux,  verts  h 

u 


-  U8  - 

sommet  brun,  sur  cliacun  des  anneaux  2,  3,  S  et 
quelquefois  7,  9,  ceux  du  2'  plus  grands  ;  H*  anneau 
avec  2  petits  appendices  rejetés  en  arrière;  tous  ces 
tubercules  et  appendices  garnis  de  poils  en  massue. 
Tête  à  i  lobes  bien  séparés  et  surmontés  de  pointes 
obtuses,  noires. 

Robe  vert  pale,  la  région  dorsale  ordinairement 
marquée  de  brun,  coite  teinte  envahissant  souvent 
en  entier  les  anneaux  4,  6,  8,  9,  la  région  latérale 
violacée.  Dorsale  et  sous-dorsale  nulles,  cette  der- 
nière presque  toujours  remplacée  sur  les  anneaux 
5  et  7  par  une  tache  verte,  brillante,  ponctuée  de 
blanc.  Stigmatahî  généralement  blanche.  Ventre 
brun  violacé  ;  clapet  brun,  relevé  en  pointe  bilur- 
quéc.  Pattes  brunes,  les  anales  très  courtes.  Tête 
brune,  généralement  noire  sur  les  côtés.  Long.  4,5-5. 

—  Epoque  :  Septembre  à  Mai  ou  Juin. 

—  Plantes  :  Populus,  surtout  tremula,  nigra  et  alba  ; 

salix. 

—  Chrysalide  :  Ovoïde,  obtuse,  avec  la  tête  et  la  poi- 

trine proéminentes  ;  dos  prolongé  eu  hache,  ce 
prolongement  jaune  brun.  Pointe  abdominale 
présentant  un  épaississement  en  bosse  chaque 
côté  de  sa  base.  Elle  est  jaunâtre,  plus  ou  moins 
ombrée  de  brun  et  parsemée  de  points  noirs 
(Wilde,  8,  fig.  10.  -  Sp.,  pi.  6,  «g.  10). 

—  Parasite  :  Ichneumon  variegatorius  Holm. 

—  Eclosion  :  Juin  à  Juillet. 

—  Œuf:  Cylindrique,   arrondi  au  sommet,  avec  des 

côtes  assez  nombreuses,  d'un  vert  mat  (Lambil.). 

—  Dispersion  :   Une  grande  partie  de  TEurope,  sur 

tout  le  centre,  Belgique,  Danemark,  Livonie,  etc., 
excepté  Angleterre  et  Hollande. 

FRANCE.  —  Puy  de  Dôme,  R  ;  Allier  ;  Maine 
et  Loire  ;  Ille-et  Vilaine  ;  Finistère  ;  Cher,  R  ; 
Eure  et  Loir,  R  ;  Calvados,  TR  :  forêt  de  Cerisy  ; 
Eure  :  Acquifiny  ;  Seine  Inférieure,  TR  ;  Somme  ; 
Nord  (semble  disparu)  ;  Oise  ;  Seine  :  Paris  ; 
Seine-et-Oise  :  Fontainebleau;  Aube,  TC  ;  Meur- 
the-et-Moselle :  Mancy^  Lunéville  ;  Vosges  :  Epi- 


—  U9  — 

nal  ;  Alsace  ;  Saône-el -Loire,  R  ;  Hte- Marne  î 
Langres,  H  or  tes,  Praday,  Monligny,  Chancenay, 
Saint- Dizier. 

Mœurs  :  L\suf  pondu  en  Juillet  éclôl  peu  après  et 
la  jeune  chenille,  qui  est  brune  avec  les  segments 
5-7  plus  foncés,  se  tient  sur  la  nervure  princi- 

iiale  de  la  feuille,  qu*elle  ronge  jusqu'aux  bords, 
^our  hiverner,  elle  roule  une  feuille  en  cornet 
dans  le  sens  de  la  longueur;  sa  taille  est  alors 
très  petite,  mais  an  printemps  la  croissance  de- 
vient rapide  et  le  papillon  éclôt  environ  15  jours 
après  la  chrysalidation. 

BibL  :  Dup.  64.  —  B.  R.  G.,  3,  8.   -  Brehm.  268. 

—  Goos.,  An.  Levai.  1898,  p.  18.  —  Lambil.,  47. 

—  Ochs.  I,  145.  —  Hb.  19.  —  Esp.  12,  106.  — 
Wilde,  26.  --  Rœs.,  4,  209,  pi.  4.  —  Pr.  1,  fig. 
18.  —  Frr.  \,  9S,  pi.  343.  —  Sp.,  15,  pi.  3,  fig.  I. 

—  Schreiber,  Korr.-Bl.  Entom.  Ver.  Halle,  1888, 
p.  5. 


94.  —  Limenltls  sibylla  L. 

—  Chenille  :  Elle  porte  2  prolongements  charnus  ou  épi- 
neux, brun  rouge  ou  rouge  pourpre,  sur  chacun  des 
anneaux  2  à  11,  ceux  de  2,  3,  5, 10,  Il  plus  longs. 
Tête  cordiforme,  à  vertex  fortement  incisé. 

Robe  vert  pâle,  fortement  pointillée  de  blanc  ou 
de  jaunâtre,  la  teinte  générale  devenant  plus  pâle 
dans  la  région  des  stigmates.  Dorsale  et  sous-dor- 
sale nulles.  Stigmatale  blanche  ou  blanc  jaunâtre, 
accompagnée  d'une  large  raie  pourpre  et  surmontée 
sous  chaque  stigmate  d'une  tache  d'un  jaune  bril- 
lant. Stigmates  blancs,  cerclés. de  noir,  placés  au- 
dessus  de  la  stigmatale.  Ventre  brun  rouge.  Clapet 
ombré  de  pâle,  avec  la  pointe  souvent  lavée  de  rose. 
Pattes  vert  brun  sombre.  Tête  rose,  granulée  de 
blanc,  marquée  de  brun,  parfois  avec  deux  traits 
blancs.  Long.  4,2. 

—  Epoque  :  Août  à  Mai. 


—  150  — 

Plantes  :  Lonicera,  surtout  periclymenum  et  xylos 
teum.  —  Spirœa  salicifolia  (Frey.). 

Chrysalide  :  Anguleuse,  avec  une  protubérance 
comprimée  et  tranchante  dans  la  région  dorsale. 
Tête  prolongée  en  t  pointes  brun  sombre  cour- 
bées vers  le  bas.  D'abord  blanc  verdâtre,  elle 
s'assombrit  au  bout  de  quelques  jours  ;  le  thorax 
et  les  ptérothèques  deviennent  vert  olivâtre, 
tandis  que  le  dos  et  Tabdomen  passent  au  vert 
pomme  brillant,  celui-ci  brun  sombre  a  l'extré- 
mité. Elle  porte  en  outre  des  taches  métalliques 
argentées. 

Eclosion  :  Juin  à  Juillet  ;  parfois  Août  et  Septembre. 

Œuf  :  Arrondi,  hexagonal,  ressemblant  à  une 
orange  aplatie  dessous  ou  mieux  à  un  œil  d'in- 
secte, car  il  est  comme  marqué  d'alvéoles  nom- 
breuses qui  portent  en  leur  centre  un  petit  tu- 
bercule, lequel  est  lui-même  surmonté  d'un  poil 
très  fin.  Couleur  verdâtre  clair.  (An.,  Soc.  Fr. 
1884,  pi.  5,  fig.  3G.  —  Sp.,  pi.  50,  «g.  8). 

Dispersion  :  L'Europe  presque  entière. 

FRANCE.  —  Puy  de  Dôme  ;  Creuse  ;  Hte  Ga- 
ronne ;  H.  et  B. -Pyrénées;  (lironde  ;  Maine-et- 
Loir  ;  Loire  Infér.  ;  Bretagne  ;  llle-et-Vilaine 
(M.  Bleùse)  ;  Finistère,  AR  ;  Indre,  C  ;  Cher,  C  ; 
Loir  et-(^her,  R  ;  Eure  et-Loir  ;  Sarthe,  AR  ; 
(Calvados,  A(^  ;  Eure  :  Pont  de-V Arche  ;  Seine- 
Inférieure,  AR  ;  Somme  ;  Nord,  TC  ;  Oise  ; 
Seine  ;  Aube,  (]  ;  iMeurlhe-et-Moselle  :  Nancy  ; 
Vosges  :  Epinal  ;  Alsace  ;  Saône-et-Loire  ;  Hte- 
Marne  :  Lanfjres,  Hovtes,  Montigny.  Prauthoij, 
Latreceij,  Sainl-Dizier,  Loutemont,  Voillecomte, 
Cfhancenay, 

Mœurs  :  L'œuf  est  isolé  à  la  surface  supérieure 
d'une  feuille  ;  il  éclôt  14  jours  environ  après  la 
ponte.  La  jeune  chenille  mange  le  parenchyme 
enlier  et  ne  laisse  que  les  nervures.  En  Octobre, 
elle  hiverne  dans  un  léger  réseau  à  l'intérieur 
d'une  feuille  roulée  (Bi'ick.,  pi.  7,  fig.  1  c).  La 
chrysalidation  a  lieu  lin  Avril  ou  courant  de  Mai 
et  le  papillon  sort  lo  jours  plus  tard.  A  certaines 
années,  il  y  a  une  eclosion  en  Août  et  Septem- 
bre ;  c'est  ainsi  que,  le  18  Août  1902.  nous  avons 
vu  éclore  à  Prauthoy  trois  chrysalides  qui  étaient 
suspendues  à  un  sym|)horicarpus.  La  fraîcheur 
de  celles-ci   quelques  jours  auparavant  et  d'au- 


—   loi  — 

très  raisons  spéciales  nous  porteraient  à  croire 
que,  comme  pour  sybilla,  une  partie  des  chenil- 
les grossirait  rapidement  pour  évoluer  sur  la  fin 
de  Télé,  les  autres  restant  à  peu  près  station 
naires  et  passant  Thiver  comme  il  a  été  dit  plus 
haut.  En  19l)i,  nous  avons  également  rencontré 
des  adultes  très  frais  les  ii  et  tS  Août,  et  le  H 
Septembre  I90o,  nous  en  capturions  plusieurs 
sur  les  bords  méridionaux  du  bois  de  la  Fcrriôre, 
territoire  d'Hortes  (Hte  Marne). 

nm.  :   Dup.,   67.   —   Bdv.,   Nymphal.,   pi.   5.  — 
Goos.,  An.  Levai.,   1898,  p.  19.  —  Lambil.,  51. 

—  0.,1,  139.  — Hb.,  18.— Esp.,115.  —  Wilde, 
25.  —  Roes.,  8,  417,  pi.  70,  fig.  I,  2.  -  Frr.,  I, 
39,  pi.  13.  —  Stet.  eut.  Zeit.,  1854,  306.  -  Sp., 
15,  pi.  3,  fig.  3.  —  Bfick.,  36,  pi.  7,  fig.  I  a  à  d. 

—  Dale,  i-î8.  —  Dupont,  Ent.  Record,  1900, 
p.  347. 


«-  Ci.   :   NEPTIS   Fab. 

95.  —  Neptis  lucllla  Kab. 

—  Chenille  :  Allongée,  cylindrique,  à  anneaux  distincts, 
les  2,  3,  5  et  11  portant  chacun  deux  prolongements 
charnus.  Tête  aplatie  devant,  à  vertex  excavé. 

Robe  brun  rouge.  Dorsale  assez  étroite,  plus  ou 
moins  interrompue  aux  Incisions,  plus  claire  que 
le  fond.  Prolongements  charnus  brunâtres  à  fine 
ponctuation  jaune.  Sous-dorsale  remplacée,  de  4  ou  5- 
II,  par  des  traits  obliques  brun  sombre  éclairés  ou 
bordés  de  pâle.  Stigmatale  continue,  jaunâtre,  sou- 
vent liserée  de  sombre  chaque  côté.  Ventre  brun 
rougeàlre  pâle  finement  ponctué  de  jaune.  Pattes  : 
les  écailleuses  brun  rougeàtre  ou  sombre  ;  les 
membraneuses  concolores.  Tête  brun  noir  à  ponc- 
tuation jaune.  Long.  4. 

—  Epoque  :  Septembre  à  Mai. 

—  Plantes  :   Spirœa  ulmifolia,   salicifolia  et  (Treit.) 

flexuosa. 


—  132  — 

—  Chrysalide  :  Courte,  épineuse,  avec  deux  pointes  à 

la  tête  ;  elle  est  d'un  brun  généralement  clair. 

—  Parasite  :  Pimpla  varicornis  Grav. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juillet. 

—  Dispersion  :  Hongrie,  Alpes  méridionales,  Autriche 

et  Sud  de  la  Russie. 

FRANCE  :  ? 

—  Mœurs  :   La  chenille  hiverne.   Le  papillon  nous  a 

été  signalé  comme  ayant  déjà  été  capturé  dans  le 
Midi  ae  la  France.  Néanmoins,  c'est  avec  doute 
que  nous  le  mentionnons  ici,  n'ayant  pu  jusqu'a- 
lors trouver  de  localités  précises.  L'avenir  nous 
dira  peut-être  si  cette  espèce  de  Hongrie  vient 
parfois  dans  notre  pays  et  doit  être  comptée 
comme  faisant  partie,  au  moins  accidentellement, 
de  notre  faune. 

—  BibL  :  Frr.,  4,  3  pi.  289.  -  Wild.,  25.  —  Piy,  pi. 

I,fig.  19. -Sp.,  16,  pL3,fig.  4. 

96.  —  Neptis  aceris  Lepech. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  à  anneaux  distincts,  les  an- 
neaux 2,  3,  5,  1 1  portant  chacun  deux  mamelons 
poilus,  ces  mamelons  parfois  subrétrécis  en  épines, 
ceux  du  3*  segment  plus  forts.  Tête  aplatie  devant,  à 
vertex  lortement  incisé. 

Robe  jaunâtre,  brun  jaune  ou  brun  rougeàtre. 
Dorsale  étroite,  plus  ou  moins  interrompue  aux  in- 
cisions, pâle,  ordinairement  blanche.  Sous-dorsale 
nulle  ou  remplacée  par  des  traits  obliques  sombres. 
Stigmatale  faite  d'une  ligne  sinueuse,  commençant 
en  pointe  sur  le  3^*  segment,  s'élargissant  à  partir 
du  6*  ou  7*  et  se  continuant  sur  le  1 1®  par  la  partie 
latérale  el  inférieure  des  prolongements  qui  sont 
fortement  divergents  et  très  inclinés  en  arrière. 
Tête  brunci 

—  Epoques  :  Septembre  à  Avril  ;  puis  Juillet. 

—  Plante  ;  Orobus  vernus. 


—  153  -^ 

Chrysalide  :  D'après  Gartner,  elle  a  la  tète  pro- 
longée  par  deux  épines,  les  ptérothèques  larges 
et  proéminents,  labdoinen  court  et  efBlé.  Cou- 
leur jaune  fauve,  à  nervures  sombres  ;  celle  de 
la  génération  d'été  avec  dessin  jaune  mat,  celles 
de  printemps  avec  4-<S  taches  métalliques  bril- 
lantes dans  la  région  dorsale  (Stet.  eut.  Zeit., 
1860,  p.  :29l). 

Eclosion  ;  Mai  à  Juin  :  puis  Juillet  à  Août. 

Œuf  :  Hexagonal,  garni  de  piquants  ;  ver  mat  avec 
le  centre  bri liant. 

Dispersion  :  Sud-Est  de  l'Europe. 

FRANCE.  —  Midi  ! 

Mœurs  :  Les  œufs  sont  isolés,  et  les  chenilles,  qui 
éclosent  8-10  jours  après  la  ponte,  mangent  les 
feuilles  d'orobus  en  commençant  par  le  sommet. 
La  majeure  partie  hiverne,  et,  pour  celles-ci,  la 
nymphose  se  fait  au  printemps  ;  le  papillon  sort 
une  quinzaine  de  jours  après  la  chrysalidaliou. 
L'espèce,  propre  à  la  Hongrie,  a  été,  paraît  il, 
déjà  rencontrée  plusieurs  fois  dans  le  Midi  de  la 
FVance,  mais  aucune  localité  précise  ne  nous  a 
encore  été  signalée. 

BibL  :  Wild.,  ai.  —  Sp.,  16,  pi.  48,  fig.  4,  et  pi. 
sup.  I,  fig.  7. 


3-  a.  :   VAIVESSA    Fab. 

97.  —  Vanessa  antlopa  L. 

—  Chenille  :  Noire,  avec  une  pubesccnce  blanchâtre  ou 
grisâtre,  assez  dense  et  bien  visible,  chacun  des 
anneaux  â-l  I  à  un  rang  transversal  d'épines  noires 
garnies  de  poils  blonds  ou  jaunâtres,  celles  des  an- 
neaux 10-11  parfois  légèrement  rameuses.  Dorsale 
remplacée  sur  chacun  des  anneaux  3-10  par  une 
grosse  tache  rouge  sombre.  Sous- dorsale  et  stig- 
matale  nulles.  Ventre  noir.  Pattes  :  les  écailleuses 
noires,  les  membraneuses  rougeâtres.  Tête  noir 
mat,  à  saillies  tuberculeuses  noires  portant  chacune 
un  poil  blond  ou  noirâtre. 


-   loi  — 
Epoque  :  Mai  à  Août. 

Plantes  :  Salix,  surtout  caproéa,  albâ  et  viniinalis  ; 
populus,  betula,  ulmus  et  alnus. 

Chrysalide  :  Anguleuse,  aveo  deux  épines  aiguës 
au  bout  de  la  tète,  ces  épines  plus  longues  que 
chez  polychloros,  et  plusieurs  rangs  d'autres  plus 
petits  sur  le  dos.  Grise,  brunâtre  ou  noir  sombre, 
tachée  de  bleu&tre  et  de  fauve  (Sp.,  pi.  6,  fig.  14). 

Parasites  :  Hoplismenus  terrificus  Wesm.  ;  Ambly- 
teles  fossorius  Mûl.  et  camelinus  Wesm  ;  Ptero- 
malus  puparum  L.  ;  Doria  concinnata  Meîg. 

Eclosion  :  Juin  À  Juillet  ;  Septembre  à  Octobre. 

Œuf:  Elliptique,  côtelé  longitudinalement,  de 
couleur  verte. 

Dispersion  :  Toute  l'Europe,  excepté  l'Andalousie. 
FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Maritimes  ;  Var  ; 
Bouches-du-Rhône  ;  Pyrénées-Orientales  ;  Hte- 
Garonne  ;  Indre;  H.  etB.-Pyrénées;  P. -de-Dôme  ; 
Creuse  ;  Gironde  ;  Maine  ct-Loire  ;  Loire-Infé- 
rieure ;  Bretagne  ;  Cher;  Loir-et-Cher;  Eure  et- 
Loir  ;  Sarthe  ;  Calvados  ;  Ca^n,  MondeJûille,  Beu- 
zetal  ;  Orne  :  forêt  d'Andaine  ;  Eure  ;  Seine-In- 
férieure, ÏR  ;  Somme  ;  Nord,  R  ;  Oise  ;  Seine  ; 
Aube  ;  Meurthe-et-Moselle  :  Nancy  ;  Vosges  : 
Epinal  ;  Alsace  ;  Saône-et-Loire  ;  Allier  ;  Hte- 
Marne  :  Langres,  Hortes,  Latrecey^  Montigny, 
Praslay, 

Mœurs  :  Les  chenilles  vivent  en  société.  Les  adul- 
tes hivernent  pour  reparaître  de  mi-Février  à 
mi-Avril,  suivant  la  rigueur  de  l'hiver  (F.  d.  J. 
N.,  1900,  p.  IH2J)  ;  on  les  rencontre  au  bord  des 
routes,  le  long  des  bois,  souvent  même  jusque 
dans  les  villages,  isolément  ou  par  groupes  de 
deux  à  trois,  et  en  plus  ou  moins  grande  quan- 
tité suivant  les  années.  C'est  ainsi  qu'en  187â 
ils  ont  élé  particulièrement  abondants  en  Angle- 
terre. L'adulte  fait  entendre  une  légère  stridula- 
tion (Enl.  M.  Mag.,  1877,  p.  :2u8,  et  Insect  Life, 
1889).  L'espèce,  d'après  la  plupart  des  auteurs, 
n'aurait  qu'une  génération  :  Lelièvre  lui  en 
donne  deux  (F.  d.  J.  N.,  1879,  p.  911  Nous  par- 
tageons cette  dernière  opinion,  mais  en  la  res- 
treignant dans  la  région  de  l'Est  aux  années 
exceptionnellement  chaudes.  Speiser  a  déjà  ren- 
contré un  papillon   qui   avait  la  tête  de  la  che- 


—  l5o  — 

nille  (Illuslr.  Zeit.  f.  Ent.,  1899,  p.  155).  Daprès 
Kothke  (Insek.  Borse,  1902.  p.  3U),  les  che- 
nilles seraient  sensibles  a  la  musique. 

—  Bibl.  :  Dup.,  95.  pi.  12,  fig.  35.  —  Brehni.,  276.  — 

Lamb.,  69.  —  Goos.,  An.  Levai.,  1899,  p.  5.  — 
Esp.,  14.  —  Hb.,  12.  —  0.,  1,  110.  —  Wild., 
22.  -  Rœs.,  1,  1,  pi.  1.  —  Pr.,  pi.  1,  fig.  14.  -- 
Sp.,  17,  pi.  3,  fig.  11.  —  Scuader,  Psyché,  V, 
p.  330  à  332.  —  Sepp,  V,  65,  p.  18.  —  Bûck., 
53,  pi.  8,  fig.  4.  —  Dale,  157.  —  Jones,  The 
Entomol.,  XXII,  p.  211.  —  Frohawk,  The  Ent., 
1902,  p.  297,  et  1903,  p.  2.  —  Field,  Ent.  News, 
190i,  p.  6. 

98.  —  Vanessa  io  li. 

—  Chenille  :  Allongée,  cylindrique,  subglabre,  chaque 
anneau  portant  à  partir  du.  2%  à  sa  partie  antéro- 
mddiane,  un  rang  transversal  d'épines  noires  garnies 
de  poils  noirs. 

Robe  entièrement  noir  velours,  à  lignes  transver- 
sales de  points  blancs.  Dorsale,  sous-dorsale  et  stig- 
matale  nulles.  Stigmates  noirs.  Ventre  noir.  Pattes  : 
les  écailleuses  noires,  les  membraneuses  rougeàtres 
ou  brun  rouge.  Tête  aplatie  devant,  d'un  noir  lui- 
sant, avec  des  saillies  tuberculeuses  noires  portant 
chacune  un  petit  poil  noir.  Long.  4  4,5. 

—  f'7pofiues  :  Mai  à  Juin  ;  puis  Août  à  Octobre. 

—  Plantes  :  Urlica,  surtout  dioica  ;  humulus  lupulus  ; 

clemalis  vitalba  (Goossens). 

—  Chv)salide  :  Anguleuse,  allongée,  la  lèle  lerniiiiéc 

par  deux  cornes  triangulaires  divergentes,  le 
thorax  à  une  forte  pointe  dorsale.  Jaune  verdAlre 
pâle  ou  jaune  grisâtre  tachée  de  sombre,  avec 
des  taches  métalliques  ou  entièrement  lustrée  de 
métallique  (Wild. , pi.  8,iig. 9.  — Sp., pi. 6,fig.  13). 

—  Parasiles  :  Amblyteles  came! i nus  Wesm.,  castiga- 

tor  Fab.  ;  Banchus  falcalor  Fab.  (Fri.).  —  Doria 
concinnata  Meig.  ;  Beraldia  vanessa»  R.  I).  ; 
Phryxe  vanessie  Meig.  :  Slurmia  vanessie  L.,  et 
I  Pteromalus  puparuin  L.  (Albin). 


—  15G  — 

—  Eclosion  :  Avril  k  Mai  ;   puis  Juillet  à  Septembre. 

—  Œuf  :  Oblong,  avec  des  stries  longitudinales  au 

nombre  de  huit  environ.  Couleur  vert  d'herbe 
à  sommet  nuancé  de  noir. 

—  Dispersion  :  Europe,  excepté  la  partie  méridionale 

(Andalousie)  et  les  régions  circumpolaires. 

FRANCE.  —  Corse;  Alpes-Maritimes;  Var  ; 
Bouches-du-Rhône  :  Marseille  et  dans  la  banlieue^ 
entre  Camoins- les- Bains  et  le  hameau  de  la  Treille^ 
boids  de  VHuveaume,  entre  la  Penne  et  St  Menet 
(Siepi,  F.  d.  J.  N.  lilOi,  p.  448),  Aix,  St  Pons, 
'  la  SteBeaume;   Pyrénées-Orifsnt.  ;  H.  Garonne  ; 

H.  et  B.  Pyrénées  ;  Puy  de  D.  ;  (Santal  ;  Creuse  ; 
Gironde;  Maine  et  Loire  ;  Loire  Inférieure  ;  Fi- 
nistère et  Bretagne  ;  Indre  ;  Cher  ;  Loir  et  Cher  ; 
Eure-et  Loir  ;  Sarthe  ;  Calvados;  Eure;  Seine- 
Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ;  Aube  ;  Alsace  ; 
Saône-et- Loire  ;  Allier  ;  H.  Marne  :  Langres, 
St-Dizier,  Mortes,  Latrecey,  Montigny,  etc. 

—  Mœurs  :  L'adulte  hiverne,    reparaît  au  printemps 

et  pond  ses  œufs  en  Mai.  Ceux-ci  sont  déposés 
par  groupes  de  30  à  80.  Les  chenilles  vivent  en 
société  sur  les  orlies  et  se  transforment  après  les 
différents  corps  qu'elles  rencontrent  datis  le  voi- 
sinage de  la  plante  nourricière,  chaperons  de 
murs,  palissades,  etc.,  souvent  aussi  sur  les  tiges 
et  môme  les  feuilles  des  orties  (Holt.,  Science 
Gossip.  1.,  p.  43).  L'espèce  a  deux  générations, 
souvent  trois  dans  les  années  un  peu  chaudes.  Le 

fiapillon  voltige  partout,  le  long  des  bois  et  dans 
es  jardins,  en  pleine  campagne  et  au  milieu  des 
villages.  11  fait  entendre  un  léger  bruit  lorsqu'il 
est  dérangé  (Bleuze).  H  a  été  très  abondant  en 
Angleterre  en  1899  (Ransom,  The  Ent.  1900, 
p.  13). 

—  Bibl.   :  B.   G  ,  Nymph.,  pi.  I.  —  Dup.,  97,  pi.  10, 

iig.  36.  —  Brehni.  -270.  —  Goos.,  An..  Levai. 
1898,  p.  99.  -  Lambil,  61.  —  Esp.  5.  --  Hb.  M. 
0.  I,  107.  —  Rœs.  1,  13,  pi.  3.  —  Wild.  -21  — 
Pr.,  pi.  1,  fig.  1o.  —  Sepp.  1,7.  —  Bûck.  176, 
pi.  8,  fig.  3.  —  Dale,  loi.  —  Ude,  Ent.  Nachr. 
Karsch.  1899,  p.  366. 

99.  —  Vanessa  urticas  L. 

—  Chenille  :  Assez  allongée,  avec  une  pubescence  blan- 


—  187  ~ 

châtre,  moins  épaisse  que  chez  cardui,  et  un  rang 
transversal  d'épines  rameuses  sur  chaque  anneau, 
ces  épines  jaunâtres  ou  blanc  jaunâtre,  à  bout  noir, 
celles  des  premiers  anneaux  souvent  noirâtres  dans 
la  région  basilaire.  Tête  assez  large,  subaplatie  et 
subrugueuse. 

Robe  d'un  noir  plus  ou  moins  velouté,  variée  de 
jaune,  ce  jaune  fait  *  de  nombreux  points  d'inégale 
grosseur.  Dorsale  géminée,  jaune.  Sous  dorsale  nulle. 
Stigmatale  géminée,  jaune,  la  ligne  supérieure  géné- 
ralement à  bords  nets.  Stigmates  elliptiques,  bien 
visibles,  noirs,  placés  sur  une  tache  arrondie  et  jau- 
nâtre entre  deux  épines  et  les  deux  stigmatales. 
Ventre  gris  noirâtre,  très  densément  ponctué  de 
jaunâtre,  ce  qui  le  iait  parfois  tirer  sur  cette  der- 
nière teinte  ou  sur  le  gris  verdâtre  ;  il  est  marqué 
d'une  ligne  médiane  noirâtre  plus  ou  moins  vague. 
Pattes  :  les  écailleuses  noires,  les  membraneuses 
verdâtres  ou  jaune  verdâtre,  parfois  teintées  de 
noir.  Tête  d'un  noir  assez  luisant,  fortement  hérissée 
de  poils  noirs  et  de  quelques  blancs,  ces  poils  placés 
sur  des  tubercules  d'un  jaune  plus  ou  moins  foncé. 
Long.  3,o-4  ;  au  repos  elle  ne  mesure  guère  que  3. 

Var,  ichnusa  Bon.  :  Robe  noire,  à  fine  ponctuation 
blanche.  Dorsale  nulle  ou  jaune  rouge,  limitée  vers 
le  dessous  par  une  ligne  sinueuse  brune.  Stigmatale 
plutôt  rougeâtre,  parfois  nulle.  Stigmates  elliptiques, 
noirs,  cerclés  de  teinte  plus  claire. 

—  Epoque  :  Avril  à  Septembre. 

—  Plantes  :  II  il  ira  dioica  et  urens.  —  La  var.  ichnusa 

sur  urtica  iiienibruiiacea,  dioica,  pilulifera  et 
aussi,  au  moins  en  captivité  (Rambur),  sur  ur- 
tica hispida. 

—  Chrysalide  :  Bossue  et  très  anguleuse,  la  tête  munie 

de  deux  pointes  très  saillantes,  l'abdomen  avec 
le  prolongement  anal  aplati.  Brun  rougeâtre  plus 
ou  moins  foncé  avec  des  saillies  et  deux  rangs 


-  Jo8  — 

abdominaux  de  taches  mélalliques  dorées.  Long. 
2,1-2,3;  larg.  0,6-0,7. 
Parasites  :  Ichneumon  discriminatorWesm.,  exlen 
sorius  L  ,  luctatorius  Grav.  ;  HopUsmeniis  terri- 
ficus  Wesm.  ;  Amblyleles  canielinus  Wesm., 
hœreticiis  Wesm.  ;  Apanteles  spurius  Wesm. 
(Bignell),  rubripes  Haiid.  (Uarding)  ;  Phryxe 
vanessa'  H.  D.  ;  Exorista  vulgaris  Meig.  ;  Plero- 
malus  puparum  L.  (Solhehy)  ;  Limneria  uni- 
cincta  (jt.  ;  Cryptus  leucosliius  Gir.  ;  Hemiteles 
luteolator  Grav. 

Eciosion  :  Mai  à  Octobre. 

Œuf:  Oviforme,  à  sommet  tronqué,  à  base  arron- 
die et  lisse,  avec  l-'J  stries  longitudinales.  Vert 
jaunAtre  pâle  ou  vert  sombre,  les  côtes  plus 
claires  (Hellins,  Ent.  Month.  Mag.  viii,  p.  53). 

Dispersion  :  Toute  TEurope. 

FRANCE.  —  Corse  :  la  var.  ichnusa  ù  Corie, 
Monte-Rotundo  ;  Alpes-Maritimes  ;  Var  ;  Bou- 
ches-du-Rhônc  :  Marseille,  Aix;  Pyr. -Orien- 
tales ;  H. -Garonne  ;  H.  et  B. -Pyrénées  ;  Auver- 
gne ;  Creuse  ;  Gironde  ;  Maine-et  Loire  ;  Loire- 
Inférieure  ;  Finistère  et  Bretagne  ;  Indre  ;  Cher  ; 
Loir-et-Cher;  Eure  et  Loir;  Sarthe  ;  Calvados  ; 
Eure  ;  Seine  Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ; 
Aube  ;  Alsace  ;  Saône-el-Loire  ;  Allier  ;  Haute 
Marne  :  Langres,  Latrecey,  Si-Dizier,  Mortes, 
Montigny,  etc. 

Mœurs  :  L'adulte  hiverne,  reparaît  au  printemps 
et  dépose  ses  œufs  sur  les  feuilles  à  la  lin  de 
Mars  ou  au  commencement  d'Avril.  Les  chenilles 
ressemblent  à  certaines  variétés  de  cardui,  mais 
on  pourra  toujours  les  en  distinguer,  car  leurs 
épines  ne  sont  jamais  rougeûtres  ou  rosées  à  la 
base,  les  poils  sont  moins  nombreux,  la  ligne 
qui  forme  la  stigmatale  supérieure  est  générale- 
ment bien  décidée  ;  de  plus  elles  vivent  en  so- 
ciété, au  moins  dans  le  jeune  âge,  tandis  que 
celles  de  cardui  sont  toujours  isolées  et  cachées 
dans  une  ou  plusieurs  feuilles  en  cornet.  Cepen- 
dant, à  la  t^  ou  3®  mue,  elles  se  disséminent 
successivement  par  groupes  de  5,  4,  3,  t  et,  enfin, 
on  n'en  retrouve  guère,  à  la  dernière  mue,  qu'une 
seule  sur  chaque  feuille.  Les  chrysalides  sont 
parfois  entièrement  dorées  ou  métalliques  ;  cet 
état  coïncide  parfois  avec  la  présence  de  para- 


-  lo9  — 

sites.  Le  papillon  que  Ton  rencontre  partout, 
dans  les  villages  et  en  pleine  campagne,  paraît 
en  2-3  générations. 

Bill.  :   Type  :  B.  G.,  Nyniph.,  pi.  I.  —  Dup.  99, 


pi.  Il,  fig.  37.  —  Biehm.  277.  —  Goos.,  An. 
Levai.  1898,  p.  98.  —  Lambil.,  63.  —  Esp.  13.  — 
llb.   15.  —  0.  1,  120.  —  Rœs.  1,  17,  pi.  4.  — 


Wild  22.  —  Sp.  17,  pL  3,  fig.  9a  b.—  Iris, 
1888,  p.  209.  —  Sepp.  1,  2.  —  Biick.,  îio  et  181, 
pi.  9,  fig.  2aà  c.  —  Dale,  I6i>. 

Var.  ichnusa  Bon.  :  B.  G.,  Nyinphal.,  pi.  3, 
Kg.  I  à  2.  —  Ranibur,  An.  Soc.  Fr.  1832,  p.  260. 
—  Tr.  10,  21. 


100.  —  Vdnessa  polychloros  L. 

—  Chenille  :  Allongée,  pubcsccnle,  les  poilsasscz  courts, 
biancliàlrc.^  cl  placés  chacun  sur  un  petit  tubercule 
blanc  ;  chaque  anneau  porte  un  rang  transversal 
dVpincs  rameuses  jaune  teslaco  ou  rouille,  Textré- 
jniU'  dos  pointes  noire.  Tète  présentant  vers  les 
bords  du  chaperon  de  nombreux  tubercules  allon- 
gés ou  épines  simples  et  tronquées. 

Robe  noire,'à  nombreux  petits  tubercules  *  blancs. 
Deux  dorsales  continues,  larges,  de  2-10,  fauves.  Un 
rang  sous-dorsal  de  traits  longitudinaux  lauveloncé, 
un  par  anneau  ;  chacun  de  ces  traits  porte  une  épine 
rameuse.  Sous  stigmalalc  conlinue,  fauve  foncé  ;  au- 
dessus  d'elle,  les  sligmales,  qui  sont  d'un  noir 
velom^s,  cerclés  de  blanc  jaunâtre.  Ventre  noir,  à 
une  ligne  médiane  plus  foncée.  Pattes  :  les  écailleu- 
ses  noires,  les  membraneuses  fauve  foncé,  marquises 
de  noir  au  milieu.  Tête  d'un  noir  assez  luisant,  à 
poils  blancs. 

—  Epoques  :  Mai  à  Juillet  ;  puis  Août  à  Septembre. 

—  Plantes  :   Salix,  surtout  ciiprœa  ;  ulnius  campes- 

tris  ;  prunus  cerasus,  pyrus  malus  et  communis 
(Hûhl)  ;  cratœgus  torminalis  ;  quercus  ;  populus. 
—  Celtis  australls  (Rambur). 


—  m  — 

*=^  Chrjaalide  :  Fortement  anguleuse.  Tête  prolongée 
par  deux  pointes  aiguës  et  écartées.  Brun  plus 
ou  moins  foncé,  parfois  teintée  de  rougeâtre, 
avec  des  taches  dorsales  métalliques. 

—  Parasites  :  Ichneumon  cessator  Grav.,  exlensorius 

L.,  discrimiuator  Wesm.;  Amblyteles  camelinus 
Wesm.  :  Tachina  larvarum  L.  ;  Pleromalus  pupa- 
rum  L. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juin  ;  puis  Juillet  à  Octobre. 

—  Œuf  :  En  forme  de  tonneau,  à  méridiens  cannelés 

au  nombre  de  8-9,  d'un  brun  rougeâtre. 

—  Dispersion  :  Europe,  excepté  les  régions  circum- 

polaires. 

FRANCE.  —  Corse;  Alpes-Maritimes  ;  Var  ; 
Bouches  du  Rhône  ;  Pyr.-Orientales  ;  H.  Garonne  ; 
H.  et  B.  Pyrénées:  Cantal;  Creuse;  Gironde; 
Maine  et-Loire  ;  Loire-Inférieure  ;  Morbihan  ; 
Finistère  et  Bretagne  ;  Indre  ;  Cher  ;  Loir-et- 
Cher  ;  Eure-et-Loir  ;  Sarthe  ;  Calvados  ;  Eure  ; 
Seine-Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ;  Aube  ; 
Alsace  ;  Saône  et-Loire  ;  Allier  ;  H. -Marne:  Lan 
grès,  St-Dizier,  Horles,  Montiyny,  Latrecey, 
Humbécourt,   Valcouri,  etc.  ' 

—  Mœurs  :  Les  œufs  sont  pondus  sur  les  branches, 

surtout  aux  extrénnlés  et  par  groupes  serrés  de 
150  à  :20().  Jusqu'à  la  dernière  mue,  les  chenilles 
vivent  en  société  dans    une   faible  toile  et  les 

f»api lions  éclosent  :2-8  semaines  après  la  chrysa- 
idation.  Ceux  de  la  deuxième  génération  hiver- 
nent pour  reparaître  en  Mars.  On  en  rencontre 
parfois  en  Décembre  (Buxton,  TheZool.,  1901, 
p.  32).  Ils  fréquentent  de  préférence  les  routes, 
tes  promenades  et  le  bord  des  bois. 

—  Bibl.  :  B.  G.,  Nymphal.,  pi.  6.  --  Dup.,  161,  pi.  1 1, 

fig.  38.  —  Brehm,  2J77.  —  Goos.,  An.  Levai., 
1898,  p.  97.  Lambil.,  67.  —  Esp.  13.  —  Hb.  10. 
~  0.,  I,  114.  ~  Rœs,  I,  9,  pi.  ±  —  Frr.,  ^,  75, 
pi.  139  (var.  pyromtlas  Frr).  —  Wild.,  21.  — 
Sp.,  18,  pi.  3,  tig.  7,  et  cité  par  Sp.,  Ratz.,  û,  70. 

—  Sepp,    I,  8.   —  Biïck.,  5i,  pi.  9,  fig.  I  a  à  d. 

—  Dale,  165. 

101.  —  Vanessa  xanthomelas  Ksp. 

—  Chenille  :  >'oire,  à  points  blanc  jaiuïâlre  nombreux, 


-  161  — 

surtout  sur  le  dos.  Epines  noires,  rarement  jaune 
d'ocre  sale.  Doi'salc  double,  un  peu  interrompue  aux 
incisions,  blanc  jaunâtre.  Sous-dorsale  nulle.  Stig- 
matale  blanc  jaunâtre,  faite*  de  nombreux  points 
serrés.  Une  tache  brune  sous-stigmatale  à  partir  du 
4*  annoau,  celte  tache  portant  une  opine.  Ventre 
noir.  Pattes:  les  écailleuses  noires;  les  membra- 
neuses jaune  d'ocre  sombre.  Tête  noire,  assez  bril- 
lante, à  peine  échancrée  au  sommet.  Long.  4,o-o. 

—  Epoque  :  Mai  à  Juillet. 

—  Plantes  :  Salix  caprœa^  vilellina  et  glauca. 

—  Chrysalide   :  Brun   rougeàtre   lavé   de   bleuâtre, 

avec  des  pointes  longues  et  aiguës,  sans  taches 
métalliques. 

—  Parasite  :  Amblyteles  camelinus  Wesm. 

—  Eclosion  :  Juin  à  Juillet. 

—  Dispersion  :  Russie,  Hongrie  et  Alpes  orientales. 

FRANCE.    —  Alsace  :    Strasbourg  (douteux 
pour  de  Peyer,  p.  :28). 

—  Mœurs  :  Les  chenilles  vivent  en  société,  et  le  pa- 

pillon hiverne  !  comme  ses  congénères. 

—  BibL  :   Goos.,  An.   Levai.,   1898,  p.  97.  —  0.,1. 

117.  —  Wild.,  «21.— Sp.,  18,  pi.  6,%.  1-2,  et, 
cité  par  Sp.,Tischer,  encykl.  Taschenbuch,  p.  65, 
pi.  1. 


4i-   G.    :    POIiYGOlVIA   Hb.  =  Grapla  Kirby 

102.  —  Polygonla  C.  Album  L. 

—  Chenille  :  Brune,  rougeàtre  ou  carnée,  avec  des  épi- 
nes rameuses,  celles  des  anneaux  1  o  jaune  fauve*, 
séparées  par  du  noir  et  par  2  3  lignes  transversales 
jaunes,  celles  de  6-12  blanches  dans  la  région  dor- 
sale, leurs  intervalles  également  blancs,  ce  qui 
forme  une  large  bande  dorsale  blanche  de  6-12. 
Sous-dorsale  et  stigmatale  généralement  nulles  ou 
assez  mal  limitées,  faites  de  taches  rouge  fauve  plus 


ou  moins  visibles  entre  lesquelles  se  trouvent  les 
stigmates,  qui  sont  noirs  cerclés  de  blanc.  Ventre 
grisâtre.  Pattes  :  les  écaillcuses  plus  ou  moins  noi 
res,  avec  le  dernier  article  jaune  tcstacc  ;  les  mem- 
braneuses grisâtres,  souvent  marquées  d'une  tache 
gris  roussâtre  plus  ou  moins  nette.  ïele  submatc, 
d'un  noir  marbre  de  gris  jaunâtre  sale,  avec  de 
nombreux  petits  poils  blonds  ou  blanchâtres  ;  cha- 
que côté  du  vertcx  se  trouve  un  tubercule  épineux 
noir  muni  de  3-6  pointes,  à  extrémité  Icstacée.  Pre- 
mier anneau  noir  avec  3  lignes  longitudinales  sur  le 
dos,  ces  lignes  jaunâtres  et  mal  délimitées,  celle  du 
milieu  plus  pâle  et  aboutissant  dans  la  dépression 
du  verlex  h  une  tache  jaune  sale  ;  il  porte  de  plus 
quelques  petits  tubercules  jaunes  surmontés  chacun 
d'un  poil  blanchâtre.  Long.  2,7-3,5. 

—  Epoques  :  Mars  à  Avril  ;  puis  Juin  à  Septembre. 

—  Planiea  :  Ulmus  campeslris,  ribes  rubruin  et  uva 

crispa,  corylus  avellana,  lonicera  xylosteum, 
prunus  spinosa,  humulus  liipulus,  urtica  dioica 
et  urens  ;  salix  ;  ?  rubus  (Ri'ihl)  ;  prunus  arme- 
niaca. 

—  Chrysalide   :    Anguleuse,   à    abdomen    fortement 

arqué  ;  dos  du  thorax  avec  un  fort  prolongement 
en  bec  comprimé  latéralement  ;  pointes  céphali- 
ques  aplaties,  tronquées,  émettant  une  petite 
pointe  secondaire  sur  les  côtés.  Abdomen  à  deux 
rangs  de  saillies  et  terminé  par  un  prolonge- 
ment aplati,  long  et  assez  large,  garni  à  l'extré- 
mité d'une  multitude  de  petits  crins  recourbés. 
Elle  est  rougeâtre  ou  brunâtre,  avec  une  ombre 
triangulaire  noir  velouté  chaque  côté  de  Pabdo- 
men  et  une  autre  plus  pâle  chaque  côté  de  la 
trompe  dans  sa  région  médiane.  Abdomen  à  une 
dorsale  claire  et  3-i  taches  basilaires  métalliques 
dorées  ou  argentées  (Wild.,  pi.  8,  fig.  M.  —  Sp. 
pi.  sup.  I,fîg.  8). 

—  Parasites:  Iloplismenus  terriiicus  Wesm.  ;  Pimpia 

flavonotata  (îr.  et  Pleromalus  puparum  L.  (Har- 
wood). 

—  Kelosion  :  Mai  a  Juin  :  puis  Août  à  Septembre. 


-  i6â  -- 

—  Œuf:  Elliptique,   à  sommet  aplati,    côtelé,    les 

côtes  au  nombre  de  dix,  d'un  vert  bleuâtre 
(Bûck.,  37). 

—  Dispersion  :  Toute  la  région  paléarctique,  excepté 

les  zones  circumpolaires. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Maritimes  ;  Var  ; 
Bouches-du  Rhône;  Pyrénées-Orientales;  Haute- 
Garonne  ;  Hautes  et  Basses-Pyrénées  ;  Auvergne  ; 
Cantal  ;  Gironde  ;  Maine  et-Loire  ;  Loire-lnfé 
rieure  ;  Bretagne  ;  Indre  ;  Cher  ;  Loiret  Cher  ; 
Eure-et-Loir  ;  Sarthe  ;  Calvados  ;  Eure  ;  Seine- 
Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ;  Marne;  Aube; 
Alsace  ;  Saône-et  Loire  ;  Allier  ;  Haute  Marne  : 
Langres,  Hontes,  Saint-  DizLei\  Latrecey, 
Montigny,  etc. 

—  Mœurs  :  La  chenille  se  rencontre  dans  TEst  jus- 

qu'en Septembre  (11-15  Sept.).  L'adulte  voltige 
jusqu'à  la  mi  Octobre  (éclosions  4-8  Octobre)  et 
hiverne  pour  reparaître  en  Mars  (F.  d.  J.  N.  1901- 
1902,  p.  135). 

—  Bibl.  :  B.  G.,  Nymphal.,  pi.  6.  —  Dup.,  102,  pi. 

10,  fig.  39.  —  Br^hm,  278.  —  Goos.,  An.  Le- 
vai., 1898,  p.  96.  --  Lambil.,  72.  —  Esp.,  13.  — 
Hb.,  16.  —  0.,  1,  125.  —  Rœs.,  1,  25,  pi.  5.  — 
Wild.,  20.  —  Sp.,  19,  pi.  3,  %.  6.  —  Sepp, 
10,  9.  —  Bûck.,  182,  pi.  6,  lig.  3  a  à  c.  — 
Date.,  169.  —  Frohawk,  The  Ent.,  1894,  p.  257 
et  287.  —  Cox,  The  Eut.,  1893,  p.  37. 

103.  —  Polygonia  egea  Ci\   =  Triangulum  Fab.  =  L. 
album  Hb.,  non  Esp. 

—  Chenille  :  Gris  bleuâtre,  brun  rougeâtre,  brun  jau- 
nâtre sale  ou  noir  mat,  avec  des  stries  transversales 
jaunes  et  sombres,  ces  stries  ordinairement  mieux 
marquées  sur  les  quatre  premiers  anneaux.  Pubes- 
cence  courte,  fine,  assez  épaisse,  blanchâtre.  Chacun 
des  segments  4-1 1  porte  chaque  côté  du  dos,  devant 
les  épines,  deux  grosses  taches  d'un  bleu  noir  bril- 
lant. Epines  tricolores,  jaunâtres  à  la  base,  vert  noir 
au  milieu,  noires  au  sommet,  les  petites  du  premier 
anneau  en  entier  jaunâtres.  Sous-dorsale  et  stigma- 
taie  nulles,  la  sUgmatale  parlois  marquée  en  jaune 

15 


—  164  ^ 

orangé.  Stigmates  noirs  cerclés  de  blanc  jaunàti'e 
pâle.  Ventre  jaune  verdâtrc.  Pattes  :  les  écailleuscs 
brun  marron  brillant  ;  les  membraneuses  jaune  ver- 
dàtre.  Tête  subcordiforme,  rugueuse,  surtout  à  la 
partie  supérieure,  avec  chaque  côte  deux  éminences 
courtes  en  forme  d'oreilles;  elle  est  jaune  brun,  avec 
les  pièces  buccales  noires.  Long.  3,5  (Rogenliofer). 

—  Epoques  :  Avril  ;  puis  Juillet. 

—  Plantes  :  Parietaria  diffusa,  non  officînalis  (Sp. 

19)  ;  extraordinairement,  ulmus  campestris,  rîbes 
rubnini,  urtica  dioica,  corylusavellaoa,  lonicera; 
salix  hélix  et  hippophae  rhamnofdes  (Goos.). 

—  CArj«7/trfc  :  Trois  rangs  d'épines  dorsales,  celles 

du  rang  médian  plus  grandes.  Brun  rouge  ou 
jaune  ronge,  sans  taches  métalliques. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juin  ;  puis  Août  à  Septembre. 

—  Dispersion  :  Europe  méridionale  et  orientale. 

FRANCIî  :  Corse  ;.  Alpes-Maritimes  ;  Var  ; 
Bouches  du-Rhôue  :  Marseille,  Aix  ;  Hérault  : 
,  Montpellier  ;  Pyrénées-OrientaLes  ;  Loir  et  Cher, 
indiqué  comme  AC  par  Chevillon  (??). 

—  Mœurs  :  Les  œufs  hivernent  pour  éclore  en  Mars. 

L'espèce  a  :2-8  générations  et  le  papillon  voltige 
de  préférence  le  long  des  haies  et  dans  les 
jardins. 

—  Bibl.  :  Dup.   256,  pi.  3i,  fig.  96.  —  Goos.,  An. 

Levai.  1898,  p..  9i.  —  Sp.  I9,  pi.  6,  fig.  1 1  ab  et 
sup.  I,  fig.  9.  —  Stelt.  ent.  Zeit.  1865,  n.  144.  — 
Et  cité  par  Sp.,  Rogenhofer,  Verh.  zool.  bot.  V. 
Wien.  1860,  p.  67.  —  Slefanelli,  Bul.  Soc.  Ital. 
I89o,  p.  i>,  et  1896,  p.  xxiv.  —  Bacol,  Fnl.  Re- 
cord, 1897,  p.  178. 


&--  G.   S    PYRAMEIS  Hb. 

104.  —  Pyramels  atalanta  L. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  coniprimée,  assez  peu  allon- 
gée, avec  quelques  petits  poils  blanchâtres.  Epines 
rameuses,  de  teinte  assez  variable,  le  plus  souvent 


—  16S  — 

jaunes,  au  moins  à  partir  du  2«  âge,  très  rarement 
presque  noires  ;  parfois  la  tige  de  celles  du  dos  a 
l'extrémité  noire,  tandis  que  celles  des  côtés  sont 
jaunes. 

Robe  noir  mat  ou  cendré,  graiîulée  ou  pointillée 
de  blanchâtre,  surtout  sur  le  dos.  Dorsale  et  sous- 
dorsale  nulles,  la  dorsale  parfois  légèrement  mar- 
quée en  noir.  Stigmatale  bien  nette,  au  moios  à 
|)artir  du  5«  anneau  ;  elle  est  faite  de  belles  taches 
jaunes  en  croissant,  à  concavité  tournée  vers  le 
ventre,  ces  taches  à  cheval  sur  deux  anneaux  consé- 
cutifs, c'est  à-dire  que  leur  plus  grande  épaisseur  ?e 
trouve  sur  l'incision.  Stigmates  elliptiques,  noirs, 
placés  au-dessus  et  entre  deux  taches,  sous  une 
épine.  Ventre  noir.  Pattes  :  les  écailleuses  noir  lui- 
sant ;  les  membraneuses  noir  mat  h  extrémité  rou- 
geàtre.  Tête  d'un  noir  plus  ou  moins  luisant,  forte- 
ment pointillée  de  blanc,  ce  qui  la  fait  souvent 
paraître  de  cette  dernière  teinte  ;  elle  porte  des 
tubercules  noirs  surmontés  chacun  d'un  poil  blanc. 
Long.  4-4,5. 

Var.  a.  —  Robe  brun  rouge,  incarnat. 

Var.  h.  —  Robe  vert  jaunàtr<\ 

—  Epoques  :  Mai  à  Juillet  ;   puis  Août  à  Septembre. 

—  Plantes  :   Tiilca  dioïca  et  ureiis  ;  parietaria  dif- 

fusa (Mart.)  et  oflicinalis  (dans  les  Pyrénées 
Orientales,  Cîraslin)  ;  parfois  cynara  scolymus. 

—  Chrysalide  :   {{amassée,  trapue,   très  anguleuse,  à 

deux  pointes  latérales  et  deux  devant  la  tête, 
ces  dernières  obtuses,  le  prolongement  anal 
large,  tronqué  à  l'extrémité.  Brune,  cendrée, 
grisâtre  ou  vert  rougeâtre,  délicatement  réticulée 
et  marbrée  de  noir  ;  abdomen  marqué  de  tachas 
dorées,  deux  rangs  à  sa  base  et  un  au  milieu. 
Long.  i\3  ;  des  ptérothèques  1,7  ;  larg.  au  ni- 
veau de  la  deuxième  pointe  latérale  0,85. 

—  Parasites  :  Hoplismenus  pica  W'esm.  ;  Amblyteles 

camelinus  Wesm.,   castigator   Fab.,    armatorius 


—  166  - 

Forst.  ;  Hemiteles  fulvipes  (BridgmanV;  Limneria 
cursitans  Gr.  (Norgate)  et  majalis  Gr.  (Bignell)  ; 
Mesochorus  sylvarum  L.  et  Apanteles  fuivipes 
Hal.  (Bignell)  ;  Microgaster  subcompletus  Nées. 
(Hellins)  ;  Pteromalus  puparura  L.  (Albin)  ;  Do- 
ria  concinnata  Meig.  ;  Sturmia  vanessœ  R.-D.  ; 
Voria  ruralis  Fab. 

Eclosion  :  Eté  et  automne,  à  partir  de  Juin,  rare- 
ment plus  tôt  (Dale,  Eut.  Mont.  Mag.,  IV,  p.  â61). 

Œuf  :  Ovale,  à  six  côtes  saillantes^  aiguës,  à  som- 
met lisse.  Vert  sombre,  les  côtés  pellucides. 

Dispersion  :  Toute  l'Europe,  excepté  les  régions 
circumpolaires. 

FRANCE.  —  Corse  ;  Alpes-Maritimes  ;  Var  ; 
B. -du  Rhône  ;  Pyr.-Orientales  ;  Hte  Garonne  ; 
H.  et  B. -Pyrénées  ;  Puy-de-Dôme  ;  Cantal  ;  Gi- 
ronde ;  Maine-et-Loire  ;  Loire-Inférieure  ;  Fi- 
nistère et  Bretagne  ;  Indre  ;  Cher  ;  Loir-et-Cher; 
Eure-et-Loir  ;  Morbihan  ;  Sarthe  ;  Calvados  ; 
Eure  ;  Seine-Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ; 
Seine  ;  Aube  :  Alsace  ;  Hte-Saône  ;  Doubs  ; 
Jura  ;  Saône-et-Loire  ;  Allier  ;  Haute-Marne  : 
Langres,  Mortes,  St-Dizier,  Latrecey,  Mon- 
tigny,  etc. 

Mœurs  :  L'œuf  est  isolé  sur  la  fetfille  ;  il  éclôt  fin 
Avril  ou  commencement  de  Mai,  et  la  chenille, 
qui  varie  beaucoup  (Enl.  M.  Mag.,  1877,  p.  i09), 
vit  solitaire  dans  une  feuille  roulée.  L'éclosion 
du  papillon  a  lieu  tout  Tété  et  tout  l'automne, 
en  deux  générations  ;  mais  c'est  en  Août  qu'elle 
se  fait  en  plus  grande  quantité.  L'espèce  hiverne 
à  l'état  adulte,  parfois  aussi  à  l'état  de  chrysa- 
lide. L'adulte  a  été  très  abondant  en  Angleterre 
en  1899  (Laddiman,  The  Enl.,  1900,  p.  13.— 
Ransom,  ibid.,  p.  13).  11  se  laisse  parfois  attirer 
par  la  sève  des  arbres,  notamment  par  celle  de 
l'orme  (Cansdale,  loc.  cit.  infra). 

Bibl.  :  B.  G.,  Nymphal.,  pi.  I.  —  Dup.,  105,  pi. 
1-2,  iig.  41.  —  Brehni,  1270. —  Goos.,  An.  Levai., 

1899,  p.  5.  —  Lambil  ,  5i.  —  £sp.,  14.  —  Hb., 
11  -0.,  I,  104.— Rœs.,  1,a.S,  pi.  6.  — Wild., 
n.  —  Sp.,  -20,  pi.  3,  iig.  1-2  a  à  d.  —  Sepp,  1,1. 
Bûck,  176,  pi.  2,  iig.  2  a  à  d.  —  Dale,  148.  — 
Edwards,  Canad.  Ent.,  1883,  p.  179.  —  Frings, 
Soc.  Ent.,  1900,  p.  188.   -   Bishop,  The  Ent., 

1900,  p.  268.—  Cansdale,  Ent.  Record,  189! ; 


—  167  — 

p.    19.   —   Merrifield,   ibid.,    1896,   p.    169. 
Beadie,  ibid.,  p.  270. 


105.  --  Pyrameis  cardui  L. 

—  Chenille  :  Assez  allongée,  cylindrique,  à  pubescence 

blanche  assez  épaisse,  surtout  à  la  partie  antérinnc 
du  corps  et  sur  les  pattes.  Epines  rameuses,  blan- 
ches, la  tige  à  base  plus  ou  moins  rosée,  rextrémité 
des  rameaux  noire.  Tête  large,  subaplatie  devant, 
fortement  hérissée  de  poils  blanchâtres. 

Robe  noire  varice  de  jaune  avec  des  Hgnes  trans- 
versales fines,  noires,  dont  deux  généralement  plus 
nettes  sur  chaque  anneau  ou  faites  de  mouchetures 
jaunes,  rougeàtres  et  noires  (souvent  le  jaune  do- 
mine avant  la  nymphose).  Doi'sale  géminée,  con- 
tinue, jaune,  assez  bien  limitée  intérieurement,  gé- 
néralement vague  au  côté  externe.  Sous  dorsale 
nulle.  Stigmatale  bien  visible,  continue,  ondulée, 
jaune  clair;  elle  est  parfois  comme  géminée,  mais 
alors  la  ligne  supérieure  est  plutôt  formée  de  taches. 
Stigmates  placés  entre  deux  épines  ;  ils  sont  plus 
ou  moins  visibles,  elliptiques,  noirs  cerclés  de  jau- 
nâtre, avec  le  centre  ordinairement  plus  pâle.  Ventre 
gris  ou  noirâtre  fortement  pointillé  de  blanchâtre, 
avec  une  pubescence  blanche  et  parfois  une  ligne 
médiane  noire  plus  ou  moins  vague  et  généralement 
interrompue.  Pattes  :  les  écailleuses  noires,  rare- 
ment un  peu  roussâtres  ;  les  membraneuses  rou- 
geàtres ou  noirâtres.  Tête  d'un  noir  assez  brillant. 
Long.  3,5-4. 

—  Var.  a.  —  Robe  noire,  un  peu  tachée  de  jaune  sur 

le  dos.  Epines  des  anneaux  1-3  noires,  les  autres 
jaune  pâle  à  ramifications  noires.  Dorsale  noir  ve- 
louté, bordée  de  jaune  soufre,  interrompue  par  les 
épines.  Stigmatale  large,  jaune;  au-dessus  d'elle 


-   168  — 

les  stigmates,  qui  sont  noirs  bordés  de  jaune.  Pattes 
brun  rougeâtre  (Heilins). 

Var,  b,  —  Robe  brun  gris  terne.  Epines  rosées,  à 
sommet  blanc.  -Dorsale  concolore,  bordée  de  jaune 
chaque  côté  (Heilins). 

Var,  c.  —  Corps  densément  pubescent,  cette  pubes- 
cence  gris  pâle,  presque  aussi  longue  que  les  épines, 
qui  sont  toutes  jaune  vcrdàtre.  Stigmates  gris  ver- 
dàtre  à  centre  noir.  Tête  noire  à  poils  gris.  Dans  sa 
jeunesse,  elle  est  noire  sur  le  dos,  brun  olive  sur 
les  côtés,  avec  les  épines  noires,  celles  des  anneaux 
5,  7,  9  rose  pâle.  Dorsale  double,  jaune  pale.  Stig- 
matale  jaune  pâle.  Celte  var.,  décrite  par  Bûckler 
(Dale,  139),  a  été  prise  par  E.  Horton  le  25  Septem- 
bre et  s'est  chrysalidée  le  13  Octobre. 

—  Epoque  :  Mai  à  Septembre. 

—  Plantes  :  Carduus,  surtout  iiutans  et  crispus  ;  cir 

sium  lanceolatuni  et  arvense  ;  eryngium  campes- 
tre  ;  urtica  dioïca  ;  nialva  nicœeusis,  parvillora 
et  sylvestris  ;  echium  vulgare  ;  achilla^a  millefo 
lium  ;  helichrysuin  arenarium  ;  lavatera  arborea  ; 
onopordon  acanthium,  lappa  niiuor,  artemisia 
vulgaris  ;  cynara  scolymus  ;  dahlias  (Ebrard)  ; 
filago  arvensis,  iiounea  pulla  et  silybum  maria- 
iium  (Lambil.)  ;  gnaphalîum  tomentosum  (Busse, 
Soc.  Ent.,  1897,  p.  108),  dioïcum  (Tiedeniann, 
ibid.,  p.  lio)  et  niargaritaceum. 

—  Chrysalide  :  Grise  ou  brune,  avec  deux  prolonge- 

ments céphaliques  obtus  et  d'autres  jaune  bril- 
lant. Elle  présente  deux  variétés  :  a)  sombre,  à 
dos  atome  de  brun  pâle  et  finement  taché  de  noir  ; 
vers  le  milieu  un  trait  coupé  de  gris  rosâtre  ; 
base  de  l'abdomen  à  taches  dorées,  accompagnées 
extérieurement  par  un  trait  gris  rougeâtre.  Plé- 
rothèques  brunâtres,  parfois  tachetés  de  brun 
rosé  ;  b)  verdâlre  pâle  avec  les  mêmes  taches 
que  dans  la  première  variété,  mais  ces  taches 
moins  étendues  ;  en  plus,  un  reflet  général  doré. 
Long.  :2,3-i,o. 

—  Parasites  :  Amblyteles  camelinus  Wesm.,    casti- 

gator  Fab.  ;  Limneria  exareolata  Gr.  (Bignell)  ; 


—  169  — 

Pimpladiluta  Gr.  (Barrett);  Bracon  variator  Nées, 
et  Apanteles  emarginatus  Nées.  (Pierce). 

Keloaion  :  Mai  à  Septembre. 

Œuf:  En  forme  de  buril,  à  sommet  déprimé  en 
nid,  à  fortes  stries  longitudinales  au  nombre  de 
16  environ,  réticulé  transversalement.  Vert  som- 
bre, avec  les  côtés  plus  pâles,  translucides 
(Bfick.  17a). 

Dispersion  :  Toute  la  faune  paléarctique,  excepté 
les  régions  circumpolaires. 

FRANCE.  —  Corse;  Alpes-Maritimes;  Var  ; 
Bouches  du-Rhône  ;  Pyrénées-Orientales  :  Haute 
(iaronne  ;  H.  et  B. -Pyrénées  ;  Puy  de-Dôme  ; 
Cantal  ;  Creuse;  (iironde  ;  Maine  et  Loire  ;  Loire- 
Inférieure  ;  Finistère  et  Bretagne  ;  Indre  ;  Cher  ; 
Loir-et-Cher  ;  Eure-et-Loir  ;  Morbihan  ;  Sarthe  ; 
Calvados,  R  au  pays  d'Auge  ;  Eure  :  Poni-de- 
l'Arche,  Vaseœuil  ;  Seine-Inférieure;  Somme; 
Nord  ;  Oise  ;  Aube  ;  Alsace  ;  Hle-Saône  ;  Doubs  ; 
Jura  ;  Côte-d'Or  ;  Saône-et-Loire  ;  Allier  ;  Hte- 
Marne  :  Langres,  liortes,  Latrecey,  Montigny, 
Praslay^  etc. 

Mœurs  :  Les  œufs  sont  pondus  isolément.  Les  che- 
nilles vivent  solitaires  dans  une  légère  tente 
soyeuse  placée  sur  les  feuilles  roulées  ;  on  en 
rencontre  parfois  jusqu*à  trois,  rarement  plus, 
sur  chaque  pied.  L'éclosion  a  lieu  environ  14 
jours  après  la  chrysalidation  ;  mais,  pour  la  der- 
nière génération,  elle* peut  être  retardée  jusau'a- 
près  I  hiver  et  même  dans  le  courant  ae  l'été 
suivant  (Dale,  liO),  en  sorte  que  Thivernage  se 
fait  à  l'état  de  papillon  et  aussi  de  chrysalide. 
L'espèce  peut  avoir  :2-3  générations,  mais  son 
apparition  est  variable  et  incertaine  ;  si  donc,  à 
certaines  années,  elle  est  excessivement  C,  à 
d'autres  elle  semble  manquer  totalement.  Un  des 

f massages  les  plus  intéressants  est  celui  qui  eut 
ieu  au  mois  de  juin  1879,  surtout  du  10  au  16, 
en  Suisse,  en  France  et  en  Angleterre.  D'après 
les  constatations  faites  dans  le  Var,  entre  Saint- 
Raphaël  et  i4^a^,par  M.Crozet-Noyer,  il  y  avait 
deux  courants  bien  dessinés,  l'un  vers  l'Ouest 
par  l'Espagne,  l'autre  vers  le  Sud  par  la  Sardai- 
gne  et  la  Corse.  Les  papillons  remontèrent  alors 
en  France,  puis  en  Angleterre,  et  le  fait  fut 
constaté  dans  la  Drôme  (aireclion  E.-O.),  la  Sa- 


—  170  — 

voie,  par  M.  Chaboz  (Si-Franc)  ;  la  Chareate, 
par  M.  Condamy  [Angoulème,  direction  E.-O.)  ; 
le  Puy-de  Dôme,  par  M.  Plumadon  (Clermont, 
Hoyatj  direct.  N.-S.)  ;  la  Saône-et-Loire,  par  M. 
Ragonot  (Auiun)  ;  la  Côte-d'Or,  la  Meurtne-et- 
Moselle  {Nancy,  direct.  E.-O.)  ;  les  environs  de 
Paris,  par  M.  d'Apreval  (Armainoilliers,  direct. 
N.-S.),  et  MM.  Girard  et  Pou  jade  (Champigny, 
Varenne^  St-Maur,  direct.  N.-E.)  ;  le  Maine- 
et-Loire,  par  M.  Decharme  (Angers,  direct. 
E.-O.);  l'Eure,  par  M.  Regimbart  (Eoreux, 
direct.  S.-N.)  ;  la  Seine-Inférieure,  par  M.  Tous- 
saint (Bolbec,  direct.  0.  1/4  N.-O.)  ;  Tllle-et- 
Vilaine,  par  M.  Oberthûr  (/?e/ine«,  direct.  S.-N., 
puis  E.-O.),  etc.  A  la  même  date,  un  passage  fut 
également  constaté  en  Suisse,  au  St-Gothaid,  à 
Il 50  mètres  d'altitude,  par  le  D>^  Fatio  (Brehm, 
271  et  suiv.  —  F.  d.  J.  N.,  1879,  p.  \U  et  153). 
En  temps  ordinaire,  le  papillon  fréquente  surtout 
les  plaines,  mais  on  le  rencontre  aussi  sur  les 
montagnes  jusqu'à  1800  mètres.  Il  voltige  volon- 
tiers après  le  coucher  du  soleil,  et  sort  parfois 
dans  les  belles  journées  d'hiver. 

Bibl.  -^Dup.,  107,  pi.  1-2,   (ig.  42.  —  Brehm,  271. 

—  Goos.,  An.  Levai.  1899,  p.  o.  —  Lambil.,  57. 

—  An.   Soc.  Fr.,  1869,  p.  xiv  et  1877,  p.  clxiii. 

—  F.  d.  J.  N.,  1879,  p.  143.  -  Esp..  10.  —  Hb., 
12.  —  0.,  1,104.— Rœs.,  1,57,  pi.  10.  — Wild., 
23.  —  Sp.,  20,  pl.3,fig.  13etpl.6,fig.  15ab.— 
Senp.,  4,  1.  —  Bûck,,  49  et  147,  pi.  8,  fig.  1.  — 
Dale,  137.  —  Dei,  Bul.  Soc.  ent.  Ital.,  xxi,  p. 
277.  —  Cockerell,  Psyché,  1897,  p.  loi.  —  Ea- 
ton, Ent..  M.  Mag.,  1899,  p.  42.  —  Jenkiuson, 
ibid.,  p.  91. —Mary,  Soc.  eut.  1897,  p.  141  — 
Tult,  Ent.  Record.  1895,  p.  110,  et  1899,  p.  77. 


B""   G.    ;    ARACBIVIA    Hb.  fpro  Arasclmia) 

106.  —  Arachnia  levana  L. 

—  Chenille  :  Cylindrique  à  fine  pubescence  blanchâtre, 
les  poils  implantés  sur  un  point  blanc  ou  blanc 
roussâtre.  Epines  rameuses,  toutes  ou  presque  tou- 
tes rousses  à  extrémité  noire  (dans  le  jeune  âge,  elles 


—  171  — 

sont  noires  avec  la  base  roussàtre  ou  lestacée).  Tête 
munie  de  deux  longues  épines  rameuses,  formant 
deux  espèces  de  cornes  très  caractéristiques. 

Robe  noir  velours.  Lignes  ordinaires  nulles  ;  par- 
fois cependant  on  remarque  une  sorte  de  dorsale 
noire  qui,  du  reste,  ne  ressort  que  par  suite  de  la 
présence  dans  son  voisinage  de  nombreux  points 
blancs.  Stigmates  invisibles.  Ventre  noir.  Pattes  : 
les  écailleuses  noires  ;  les  membraneuses  rouges  ou 
testacées,  presque  toujours  de  la  couleur  des  épines. 
Tète  noir  luisant,  avec  des  poils  placés  sur  des  points 
blancs.  Long.  2-3. 

Var.  leoana  L.  —  Robe  plutôt  roussâtrc,  mais  parfois 
aussi  noire,  avec  une  dorsale  généralement  mieux 
visible. 

—  Epoque  :  Juin,  puis  Septembre. 
■—  Plante  :  Urtîca  dioîca. 

—  Chrysalide  :  Petite,  très  anguleuse,  à  deux  pro- 

lon(renients  latéraux,  la  gaîue  des  anteunes  très 
saillante  et  d*un  noir  luisant  dessous,  les  pointes 
céphaliques  obtuses.  Brune  ou  variée  de  brun 
rougeâtre  et  de  jaune  plus  ou  moins  sale,  cette 
dernière  teinte  répartie  surtout  sur  la  tête  et  le 
thorax,  avec  les  ptérothèques  plus  sombres.  Des 
taches  métalliques.  Stigmates  visibles*  et  placés 
entre  deux  taches  saillantes,  noires.  Pattes  mem- 
braneuses très  saillantes.  Long.  1.3  ;  larg.  des 
épaules  0,46  (Sp.,  pi.  3,  fig.  5  c). 

—  Parasites  :  AmblytelescamelinusWesm.  ;  Slurmia 

vanessic  L  ;  Phryxe  vanessic  K.  D.  et  puella  L.  ; 
Doria  concinnata  Meig.  ;  Phorocera  vernalis  L. 
Les  trois  premiers  s'attaquent  surtout  à  prorsa. 

—  Eclosion  :  Avril  à  Mai  ;  puis  Juillet  à  Août  ;   sou- 

vent encore  Septembre  à  Octobre. 

—  Œuf:  Oviforme,  à  sommet  tronqué,  à  côtes  longi- 

tudinales, analogue  au  calice  d'un  Lychnis,  de 
couleur  verdûlre  (An.  Soc.  Fr  ,  1884,  pi.  o, 
fig.  37.  -—  Sp.,  pi.  50,  fig.  9). 

—  Dispersion  :  Europe  centrale   et  orientale,  Pié- 

mont, Dalmatie.  Livonie. 


FRANCE.  —  Cher;  Somme;  Nord;  Oise: 
Compiègne  ;  Aisne  :  Solssons  ;  Aube  :  Bar- 
Hur- Seine  ;  Alsace  :  Colmar,  Strasbourg  ;  Hte- 
Maruc  :  Mortes^  au  val  de  Presles. 

Mœurs:  Les  œufs  sont  déjposés  par  colonnes  de 
1}  \Û,  le  dernier  pondu,  cest  à  dire  celui  qui  se 
trouve  à  la  partie  supérieur,  éclosant  le  pre- 
mier. Les  cnenilles  recherchent  les  orties  qui 
croissent  sur  le  bord  des  eaux,  des  ruisseaux 
surtout  :  elles  vivent  en  société,  mais  se  répar- 
tissent d'abord  o,  puis  3,  ±  et  enlin  I  sur  chaque 
feuille.  La  chrysalidation  se  fait  pour  l'hiver,  et 
le  papillon  éclôt  au  printemps  suivant,  parfois 
même  deux  ans  après.  L'espèce  a  générafement 
deux  générations,  leoana  L.  au  printemps  et 
prorsa  L.  en  été  ;  mais  parfois,  dans  les  années 
chaudes,  il  peut  y  en  avoir  une  troisième  don- 
nant l'ab.  porima  0.  ou  reproduisant  prorsn 
(Feyerim.,  !î8)  ;  cependant  nous  devons  ajouter 
que  cette  dernière  fournit  souvent  aussi  à  la  fois 
leoana  et  prorsa. 

Bibl  :  B.  G.,  Nvmphal.,  pK  3.  —  Goos.,  An.  Levai  , 
1898,  p.  9i.  —  Lambil.,  7o.  —  Esp.,  15.  —  Hb., 
17.  —  0.,  I,  1-29  et  131  —  Treil.,  10,  43.  — 
Hœss.,  I,  i9,  pi.  8  et  oi,  pi.  9.  -  Wild,,  3.  - 
Sp.,  -i(»,  pi.  3,  «g.  o  ab.  —  Eut.  Nach.,  10.  iH. 
—  Bagge,  Zool.  Garten.,  xxx''  année,  n*'  H», 
p.  3lo.  —  Kuhnier,  Eut.  Nach.  Kaisch.,  1898, 
p.  37  et  3oi. 


7-    Ci.    :    MELITŒA    lab. 


107.  —  Melltœa  maturna  L.  =  Cynlliia  Esp.  =  Mysia  Hb. 

—  Chenille  :  Noifc  oii  brun  noir,  les  pi^olongemcnls  et 
leurs  épines  noirs,  très  velus,  ceux  qui  se  trouvent 
k  la  bas(î  des  pâlies  membraneuses  gris  jaune. 
Dorsale  faite  d'une  large  bande  jaune  soufre  parta- 
gée longiludinalement  par  une  ligne  noire  et  coupée 
transversalement  sur  chaque  anneau  par  deux  à 
trois  traits  noirs.  Stigmatale  faite  de  taches  jaune 
soufre  ;  elle  porte  les  stigmates,  qui  sont  noirs.  Yen- 


-  173  — 

tre  gris  jaune,  plus  loncé  aux  trois  premiers  an- 
neaux. Pattes  :  les  écailleuses  noires-;  les  membra- 
neuses gris  jaunâtre  terne.  Tête  cordiforme,  noire, 
couverte  d'une  fine  pubescence  noire.  Long.  3. 

—  Epoque  :  Août  à  Mai. 

—  Plantes  :    Fraxinus   exoelsior  ;  scabiosa  succisa  ; 

salvia  pratensis  ;  clematis  vitalba  ;  plantago  lan- 
ceolata  et  autres  ;  populus  alba  et  tremula  ;  salix 
caprea;  fagus  sylvatica  ;  viburnum,  inelampyrum 
nemorosiim  et  veronica  (Lambil.\ 

—  Chrysalide  :  Tronquée  à  la  partie  antérieure,  de 

couleur  variable,  ordinairement  verdàtre,  par- 
fois jaunâtre  ou  grisâtre,  avec  des  saillies  jaunes 
sur  l'abdomen  et  des  taches  noires  sur  les  plé- 
rothèques  (Wild.,  pi.  8,  fig.  ±  —  Sp.,  pi.  6, 
lig.  16.  —  Newnham,  Ent.  Record,  1894,  p.  l-i). 

—  Parasite  :  Arablyteles  culpatorius  Grav. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juillet. 

—  Œuf  :  Pyriforme  ovalaire,  cannelé  vers  le  sommet, 

de  couleur  jaunâtre  (An.  Soc.  Fr.,  1884,  pi.  o, 
«g.  38.  —  Sp.,  pi.  50,  lig.  10). 

—  Dispersion  :  Europe  centrale  et  septentrionale,  à 

l'exception  de  TAngleterre  et  du  Danemark. 

FRANCE.  —  Cher  ;  Loiret  ;  environs  de  Pa- 
ris :  Montmorency,  forêts  de  Clamart,  de 
Bondy  ;  Nord:  bois  de  Phalempin  (I  ex.i; 
Marne  :  Epernay  ;  Aube  :  Eroy,  Villery  ;  Al- 
sace ;  Haute-Marne,  R  :  Auberioe. 

—  AliL'urs  :    La  chenille   hiverne   après   la   seconde 

mue,  en  société,  sous  une  toile  ;  après  la  troi- 
sième mue,  qui  a  lieu  en  mai,  on  ne  la  trouve 
plus  qu'isolément  ;  elle  se  chrysalide  aux  ar- 
bustes et  le  papillon  recherche  de  préférence  les 
bois  touffus.  En  temps  d'orage,  il  desrend  des 
buissons  sur  lesquels  il  aime  à  voltiger  et  vient 
marcher  sur  le  sol  où  il  est  facile  à  capturer  avec 
la  main  (Coos.). 

—  BibL  :  Dup.,  186,  pi.   -20,  lig.  oO.  —  Lambil.,  80. 

—  Goos.,  An.  Levai.,  1899,  p.  6.  —  Hb.,  ±  — 
0.,  I,  18.  —  Frr.,  4,  31,  pi.  107.  —  Wild.,  II. 

—  Pr.,  pi.  1,lig.  I.-   Sp.,   21,    pi.  3,  fig.  15. 

—  Stet.  Ent.  Zeit.,  1859,  p.  381. 


—  174  — 
108.  —  Melitoèa  cynthia  Hb.  =  Mysia  Hb. 

—  Chenille  :  Noire  ou  brune,  avec  les  incisions  jaunes 

dans  la  région  dorsale  ou  marquées  d'un  trait  arqué 
jaune  et  ordinairement  un  rang  transversal  de 
points  également  jaunes  à  la  partie  postérieure  de 
chaque  anneau.  Prolongements  épineux  noirs.  Li- 
gnes ordinaires  nulles,  mais  sur  les  côtés  un  rang 
de  traits  obliques  et  des  points  jaunes,  la  dorsale 
parfois  indiquée  sur  les  anneaux  1-3.  Stigmates 
noirs  bordés  de  jaune.  Ventre  gris  noirâtre.  Pattes  : 
les  écailleuses  noires  ;  les  membraneuses  ordinaire- 
ment rougeâtres.  Tête  cordiforme,  noire.  Long.  3,5. 

—  Var.  a.  —  Les  taches  jaunes  sont  très  développées, 

confluentes  et  descendent  jusque  sur  les  pattes. 

—  Epoque  :  Septembre  à  Juin. 

—  Plantes  :  Alchemilla   vulgaris   (Ri'ihl)  ;    plaiitago 

lanceolata  (Bromilow)  ;  viola  (Heincuiann)  ;  pe- 
dicularis  ^Hofmaim)  —  ?  polyphage  iFrey.). 

—  Chrysalide:   D'après  Spuler  (p.   121),  elle  est  ob- 

tuse, gris  blanchâtre,  tachée  et  poinlillée  de 
jaune  et  noir. 

—  Parasites  :  Ichneumon  cynthiii»  Kr.,  gracilicoruis 

Grav. 

—  Eclosion  :  Juillet  à  Août. 

—  Œuf:  Subpyriforme,  finement  côtelé,   de  couleur 

blanc  jaunâtre  (Rûhl.,  375). 

—  Dispersion  :  Montagnes  alpines^  au  dessus  de  800 

mètres.  • 

FRANGE.  —  Montagnes  des  Alpes  et  du  Dau- 
phiné,  depuis  les  Basses-Alpes  jusqu'en  Savoie. 

—  Mœurs  :  Les   œufs  sont  déposés  isolément,  mais 

l'on  en  trouve  plusieurs  sur  chaque  plante.  Les 
jeunes  chenilles  hivernent  en  société  sous  une 
tente  soyeuse,  et  le  papillon  voltige  dans  les 
pays  montagneux.  L'espèce  aurait  été  rencontrée 
en  Haute-Marne,  à  Langres.  Malgré  l'autorité  du 
lépidoptériste  qui  nous  a  communiqué  ce  fait, 
qous  doutons  et  nous  croyons  à  une  erreur  oc- 


-  m  - 

casionnée  par  suite  d'échanges.  Rûhl  aurait  ren- 
contré une  femelle  de  cynihia  accouplée  avec 
un  mâle  A'Erebia  lappona  (Sp.,  21). 

BibL  :  Goos.,  An.  Levai.,  1899,  p.  6.  —  Hb.,  2, 
(mysia).  —  0.,  1,  21.  —  Frr.,  3,  77,  pi.  247.  — 
Wild.,  11.  — Pr.,  pi.  i,fig.  2. —R.  H.,  375.— 
Sp.,  21,  pi.  3,  fig.  14.  —  Stet.  Ent.  Zeit.,  1853, 
p.  30i>.  —  Chapman,  Ent.  Record.,  1899,  p.  247. 


109.  —  Melitœa  aurinla  Rolt.  =  Artemls  Hb.  :=  Maturna 
Sp.  =  Lye  Bgslr. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  peu  allongée,  à  courte  pubes- 
cence  noirâtre.  Prolongements  épineux  noirs  ;  le 
premier  segment  n'en  a  pas  dans  la  région  dorsale, 
mais  il  porte  chaque  côté  un  petit  mamelon  poilu. 
Tête  cordiforme. 

Robe  noir  velours  mat  ou  brun  sombre.  Dorsale 
en  bande  très  large,  faite  d'innombrables  points 
blancs  très  serrés  et  d'inégale  grosseur.  Sous-dor- 
sale nulle.  Stigmatale  comme  la  dorsale.  Stigmates 
gros,  subelliptiques,  noirs,  placés  sur  une  tache 
blanche,  ce  qui  les  lait  paraître  entourés  d'une  bor- 
dure à  contour  irrégulier.  Ventre  blanchâtre,  au 
moins  à  partir  des  anneaux  4  ou  5,  avec  une  ligne 
médiane  brun  marron,  continue  et  assez  fine,  au 
moins  entre  les  pattes  membraneuses  ;  il  est  bordé 
chaque  côté  de  marron,  cette  teinte  lormant  sous  la 
stigmatale  une  belle  et  large  bande  tranchant  sur  le 
noir  du  fond.  Pattes  :  les  écailleuses  noir  luisant  en 
entier  ou  en  partie  (dans  ce  cas,  le  reste  testacé)  ; 
lorsque  l'animal  marche,  leur  partie  basilaire  sem- 
ble blanchâtre  ;  les  membraneuses  testacé  luisant, 
à  base  plus  ou  moins  blanche,  la  paire  anale  ordi- 
nairement marquée  d'une  tache  noire  au  côté 
externe.  Tête  noir  luisant,  avec  de  nombreux  poils 
raides  ;  chaperon  blanchâtre.  Long.  3-3,5. 


--  176  - 

Var,  merope  Prun.  :  Semblable  au  type,  mais  le 
pointillé  blanc  est  peu  prononcé. 

Var,  prooincialis  B.  :  Robe  presque  toute  noire,  par 
suite  de  l'oblitération  plus  ou  moins  grande  des 
points  blancs  qui  forment,  dorsale  et  stigmatale 
chez  le  type.  Ventre  plus  terne,  la  partie  blanchâtre 
moins  étendue  et  plus  souillée,  sa  bordure  sous- 
stigmatale  noire  et  non  brun  marron.  Pattes  écail- 
leuses  ordinairement  en  entier  d'un  testacé  luisant. 

—  Epoque  :  Juillet  à  Mai. 

—  Planies  :  Scabiosa,  surtout  suecisa  ;  plantage  lan- 

ceolata  et  autres  ;  lonicera  caprifoiiuin  et  peri- 
clymenutn  ;  hieracium.  —  Veronica  agrestis,  di- 
gitalis  purpurea  et  teucriuu)  scorodonia  (Grif- 
îith)  ;  à  Zurich,  géranium  pratense.  —  Var. 
merope  Prun.,  en  Juin,  sur  primula  viscosa. 
En  captivité,  lactuca  sativa  et  valerianella  oli- 
toria  (Paux). 

—  Chrysalide  :  Obtuse,  courte,  ramassée,  blanchâtre 

ou  très  légèrement  verdâtre,  avec  des  taches  et 
des  raies  transversales  noires.  Thorax'  à  deux 
croissants  noirs,  opposés  par  le  côté  convexe,  lu 
concavité  tournée  en  dehors.  Ptérothèques  mar- 
qués d'un  grand  trait  longitudinal  et  deux  à 
quatre  taches  plus  grandes,  noires.  Abdomen 
avec  de  petits  boutons  jaunâtres  ^Sp.,  pi.  6, 
«g.  17.  —  Tutt.,  Eut.  Record,  1896,  p.  8*J). 

—  Parasites  :  Apanteles  bignellii  et  spurius  (Bignelll. 

—  Ji  clos  ion  :  Avril  à  AoAt. 

—  (Kuf  :   Pyriforme,  à  sommet  aplati,  côtelé  sur  les 

côtés,  (le  couleur  brun  clair  brillant  (Biick.,  Si). 

—  Dispersion  :    Toute    l'Europe,    excepté    l'extrême 

nord. 

FRANCE.  —  Alpes-Maritimes-,  Var:  H.  et  H. 
Alpes  ;  Isère  ;  Savoie  ;  B.-du-Rhône  ;  Durance  ; 
Vaucluse  :  Pyrénées-Or.  ;  Hte-Garonne  ;  H.  et 
R. -Pyrénées  ;  Puy-de  Dôme  ;  Cireuse  ;  Dordogne  ; 
(îironde  ;  Charente  ;  Deux-Sèvres  ;  Maine-et- 
Loire  ;  Loiie-lnférieure  ;  Finistère  et  Dretagne  ; 
Indre;  Cher;  Loir-et-Cher;  Eure-et-l^oir  ;  Sar- 
the  ;  Calvados  :  Léaupartie,  Baceni,  Cordehu- 
g  le  ;  Eure  ;  Seine-Inférieure  ;  Somme  ;   Nord  ; 


-  177  — 

Oise  ;  Aube  ;  Meurthe-et-Moselle  :  Nancy  ; 
Vosges:  Epinal;  Alsace;  Saône-et-Loire  ;  Al- 
lier; Hte  Marne  :  Lanffres,  llortés,  Montigny, 
ISaintDizier,  Valcourf,  elc. 

Mœurs  :  Les  œufs  sont  pondus  par  croupes  nom- 
breux, d'une  centaine  environ,  à  la  face  supé- 
rieure des  feuilles.  Les  jeunes  chenilles  hiver- 
nent en  société  sous  une  toile  soyeuse.  C'est  en 
Avril  et  Mat  qu'on  les  rencontre  le  plus  facile- 
ment. Elles  aiment  le  plein  soleil  et  se  reposent 
volontiers  sur  les  feuilles,  dans  les  après-midi 
chaudes,  surtout  de  î  k  i  heures.  Leur  éducation 
est  facile.  En  Haute-Marne^  elles  vivent  sur 
scabiosa,  et,  en  captivité,  elles  ont  toujours  refusé 
le  plantain  et  la  véronique.  L'espèce  doit  avoir 
deux  générations  dans  le  Sud.  La  var.  merope 
Prun.  se  rencontre  dans  les  Alpes,  tandis  que  la 
var.  prooincialis  B  est  surtout  propre  à  la  Pro 
vence. 

BihL  :  B.  T..,  Nymphal.,  pi.  Il  —  Dup.,  146,  pi.  21, 
lig.  (îi.  -  Lambil  ,  8iJ.  —  (îoos..  An.  Levai., 
1899,  p.  7.  —  Hb.,  H.  -^  0.,  I,  !2i.  —  Frr.,  I,  -io, 
pi.  7.  —  Wild  ,  II.  —  Sp.,  41,  pi.  3,  fig.  16.  - 
Stet.  ent.  Zeit..  \%)\^,  p.  303.  —  Sepp,  vu,  !20. 
—  Biick.,  8i,  pi.  12,  fig.  t,  —  Birkenhead,  Ent. 
Record,  1893,  p.  ir)6.  --  Dav,  ibid.,  1896,  p.  89. 


110.  —  Melitœa  cinxia  L.  =  Délia  Hb.  =  Pilosellu)  Esp. 

—  Chenille:  CylindiMquc,  pou  allongée,  à  prolongements 
gris  cendre',  leurs  épines  noires.  Tétc  petite,  ai*ron- 
die,  à  lobes  bien  marques. 

Robe  noir  mal  ou  brun  sombre,  avec  un  pointillé 
blanc  vers  les  incisions  au  bord  postérieur  des  an- 
neaux, ce  pointillé  placé  sur  2-3  rflngs  transversaux 
plus  ou  moins  n'guliers  et  lait  de  points  de  diflfércn- 
tes  tailles,  les  plus  gros  dans  la  n'gion  stigmatale, 
ce  qui  fait  paraître  cette  place  plus  claire.  Lignes 
ordinaires  nulles.  Stigmates  elliptiques,  noirs,  plus 
ou  moins  cerclés  irrégulièrement  de  blanchâtre  ou 
de  grisâtre.  Ventre  noir.  Pattes  :  les  écailleuses  noir 
luisant  ;  les  membraneuses  rouge  carmin  ;  les  anales 


—  178   - 

fortement  poilues  à  la  base.  Tête  rouge  carmin  lui- 
sant, avec  une  assez  forte  pubescence  noire  ;  les 
lobes  sont  généralement  marqués  de  noir,  cette 
teinte  répartie  surtout  à  Tendroit  des  ocelles.  La 
teinte  carmin  de  la  tête  et  des  pattes  membraneuses, 
caractéristique  de  cette  espèce,  vire  au  brun  noir 
avant  la  nymphose.  Long.  3-3,5. 

—  Epoque  :  Mai  à  Juin,  puis  Août  à  Mai. 

—  Plantes  :  Plantago,  surtout  lanceotata  et  major  ; 

centaurea  jacea,  veronica  chamœdrys  et  agrestis, 
hieracium  piiosella,  cichorium  intybus. 

—  Chrysalide  :  Ramassée,  obtuse,  fortement  courbée 

en  angle  subdroit  à  partir  du  l®  segment  abdo- 
minal, sublisse,  à  anneaux  mobiles.  Tubercules 
génitaux  saillants,  éloignés,  à  extrémités  arron- 
dies. Pointe  anale  forte,  obtuse,  terminée  par 
une  brosse  courte,  marquée  sur  le  dos  et  à  la  base 
de  la  région  ventrale  d'un  sillon  assez  profond, 
(iris  blanc,  Tenveloppe  alaire  *  densément  striée 
de  noir,  ce  qui  la  fait  paraître  sombre,  parfois 
tachée  de  ferrugineux  à  la  base  et  au  bord  in- 
terne, avec  deux  rangs  terminaux  de  petits  points 
blanchâtres.  Tête  plus  ou  moins  ferrugineuse. 
Antennes  à  articles  visiblement  noirs  et  blancs. 
Abdomen  un  peu  bleuâtre  *,  maraué  de  noir, 
avec  5-8  rangs  longitudinaux  de  tacneâ  saillantes 
orangées,  les  trois  médians  plus  nets  ;  entre  les 
deux  extrêmes,  les  stigmates,  qui  sont  peu  visi- 
bles, elliptiques,  noirs  bordés  de  rouge  sombre. 
Long.,  jusqu'à  la  courbure,  1,i  ;  des  ptérothèques 
1  ;  larg.  0.55. 

—  Parasites:   Ichneumon    pulvinatus  Kr..  balteatus 

Wesni.,  cinxiie  Kr. 

—  Eclosion  :  Mai  à  Juillet. 

—  (Kuf\  Ovoïde,  à  sommet  un  peu  tronqué  et  can- 

nelé, de  couleur  brun  sombre. 

—  Dispersion  :   Toute    l'Europe,    excepté   l'Espagne 

méridionale  et  les  régions  polaires. 

FRANCE.  —  Alpes-Maritimes  ;  H.  et  B.- 
Alpes ;  Var  ;  Bouches-du-Rhône  ;  Pyrénées-Or.  ; 
11. -Garonne  ;  H.  et  B. -Pyrénées  ;  Puy-de-Dôme  ; 
Cantal  ;  Creuse  ;  Dordogne  ;  (ii ronde  ;  Charente  ; 
Deux-Sèvres  ;    Maine-et-Loire  ;    Loire-Infér.  ; 


Finistère  et  Bretagne;  Indre;  Cher;  Loir-et- 
Cher;  Eure-et-Loir;  Sarthe  ;  Calvados;  Eure; 
Seine-Inférieure  ;  Somme  ;  Nord  ;  Oise  ;  Seine  ; 
Aube  ;  Meurthe-et-Moselle  :  Nancy  ;  Alsace  ; 
Saône-et-Loire  ;  Allier  :  Moulins ,  Auhigny  ; 
Hte-Marne  :  Langres,  Hories,  Lalrecey,  Mon- 
tigny. 

—  }fœurs  :  Les  œufs  sont  déposés  sur  les  feuilles  par 

groupes  nombreux  de  30  à  plus  de  100.  Les  che- 
nilles éclosent  en  Aoùl,  hivernent  sous  une  tente 
et  se  dispersent  au  printemps.  L'espèce  a  deux 
générations  dans  le  Sud,  une  seule  dans  le  Nord. 

—  Bibl.  :  B.  G.,  Nymphal.,  pi.  5.  -  Dup.,129,pl.  21, 

fig.  60.  —  Goos.,  An.  Levai.,  1900,  p.  7.  — 
Lambil.,  8.1.  —  Hb.,  ô.  —  0.,  I,  -27.  —  Rœs..  4, 
-JOI,  pi.  4,  fig.  -29  a.  --  Frr.,  3,  29,  pi.  103.  — 
Wild.,  13.  —  Pr.,  pi.  I,  fig.  3.  -  Sp.,  22,  pi.  3, 
fig.  17.  —  Sepp.,  4,  73,  pi.  22.  —  Bûck.,  pi.  H, 
fig.  3.  —  Dale,  193. 

111.  —  Melitaea  phœbe  Knocli. 

—  Chenille  :  Région  dorsale  et  latérale  d'un  gris  noir, 
finement  ponctiuie  de  blanc  ou  de  blanc  jaunâtre  ; 
région  ventrale  brun  clair,  avec  un  pointillé  plus 
effacé.  Epines,  les  dorsales  jaune  rougeâtre,  les 
.  latérales  blanchâtres.  Dorsale  et  sous-dorsale  noirâ- 
tres, continues  ou  subcontinues.  Sligmatale  blan- 
châtre, -ordinairement  accompagnée  d'une  ligne 
noire  à  la  partie  supérieure.  Pattes  écailleuses  noi- 
res. Tête  noirâlre.  Long.  3-3,5. 

—  Epoques  :  Septembre  à  Mai  ;  puis  Juin  à  Juillet. 

—  Plante  :  Centaurea  scabiosa  (Zimmermann),  aspera 

(Mart),  paniculata  (Rouast),  jacea  et  calcilrapa  ; 
erythrœa  centaurium  ;  cirsium  acaule  —  Plantago 
(Wilde). 

—  Chrysalide  :  D'après  Spuler,  elle  est  d'un  gris  jau- 

nâtre tacheté  et  pointillé  de  noir  et  de  rouge. 

—  Eclosiun  :  Juin  à  Juillet  dans  le  Nord.  —  Dans  le 

Sud,  Avril  à  Mai  ;  puis  Juin  à  Juillet. 

—  Dispersion  :  Europe  moyenne,  orientale  et  méri- 

dionale. 

16 


~  180  — 

FRANCE.  —  Alpes-Marit.  ;  H.  et  B.  Alpes  ; 
Var  :  Hyères  ;  Bouches-du-Rbône  ;  Pyrénées- 
Orientales  ;  Hte  Garonne  ;  H.  et  B. -Pyrénées  ; 
Puy-de-Dôme  ;  Cantal  ;  Gironde  ;  Dordogne  ; 
Charente;  Deux- Sèvres  ;  Maine-et-Loire  ;  Loire 
Inférieure  ;  Morbihan  ;  Ule-et-Vilaine  et  Breta- 
gne ;  Manche  :  St-Lô  ;  Indre  ;  Cher  ;  Loir-et- 
Cher  ;  Eure-et-Loir  ;  Sarthe  ;  Eure  :  Bonport 
(1  ex.)  ;  Oise  ;  Seine  ;  Seine-et-Marne  ;  Aube  : 
les  Riceyg,  Bar-sur-Seine,  Ei^y  ;  Alsace  ;  Saôue- 
et-Loire  ;  Allier  :  Moulins,  Aubigny  ;  Haute- 
Marne  :  Langres, 

-  Mceurs  :  Les  chenilles  sortent  de  l'œuf  en  Septem- 

bre et  hivernent  en  société.  Quand  elles  sont 
jeunes,  elles  ne  diffèrent  de  celles  de  didyma 

S  je  parce  qu'elles  ont  la  tète  noire  et  non  brun 
air.  L'espèce  a  deux  générations  dans  le  Sud 
et  le  papillon  voltige  surtout  dans  les  champs 
arides  et  les  prairies  des  montagnes. 

—  Bibl.  :  B.  G.,  Nymphal.,  pi.  5.  —  Dup.,  134,  pi.  19, 

fig.  56.  —  Goos.,  An.  Levai.,  1900,  p.  8.  —  Hb., 
4.  —  0.,  1,  39.  —  Wild.,  13.  -  Frr.,  4,  39,  pi. 
3io  et  7,  63,  pi.  626.  —  Sp.,  22,  pi.  3,  fig.  18. 

112.  —  Melltasa  diclyma  Ochs. 

—  Chenille  :  Cylindrique,  peu  allongée,  les  prolonge- 
ments de  deux  sortes,  savoir  :  un  rang  dorsal  et 
deux  stigmataux  blancs,  ceux-ci  marqués  de  jaune 
orange  dessous  et  un  rang  sous«dorsal  plus  gros, 
orangé  ou  jaune  rouille  ;  toutes  leurs  épines  noires. 
Dernier  anneau  muni  seulement  de  deux  prolonge- 
ments, entre  lesquels  se  trouve  une  tache  noire. 
Tête  lortement  échancrée  au  sommet,  subaplatic 
devant,  à  deux  lobes  très  arrondis. 

Robe  noire,  fortement  marquée  et  pointillée  de 
blanc  ou  de  blanc  bleuâtre,  les  prolongements  en- 
tourés de  noir  à  la  base.  Dorsale  et  sous-dorsale 
fmes,  noires,  laites  de  traits  qui  relient  les  prolon- 
gements. Stigmatale  large,  blanchâtre,  parfois  peu 
nette,  plus  ou  moins  bordée  de  noir  à  la  partie  su- 
périeure. Stigmates  subarrondis,  noirs.  Ventre  blanc 


—  181  — 

grisâtre  ou  cendré  bleuâtre,  à  une  ligne  médiane 
noire.  Pattes  :  les  écailleuses  noir  luisant  ;  les  mem- 
braneuses concolores  au  ventre  et  généralement  ma- 
culées de  sombre.  Tête  un  peu  luisanfe,  jaune  fauve 
ou  rousse,  marquée  de  points  plus  pâles  d'où  par- 
tent des  poils  assez  longs,  noirs  ;  A,  intervalle  com- 
pris entre  les  deux  branches  et  place  des  ocelles, 
noirs  ;  cette  teinte  partage  du  reste  la  tête  en  deux 
régions,  car  elle  se  prolonge  dans  la  dépression  du 
vertex,  jusque  vers  le  cou.  Long.  2,2-2,8  ;  larg.  de 
tête  0,3. 

—  Epoques  :  Septembre  à  Mai  ;  puis  Juin  à  Juillet. 

—  Plantes  :   Planlago,   surtout   lanceolata  ;  veronica 

chamœdrys  et  autres  ;  liuaria  vulgaris,  scabiosa 
et  euphorbia  ;  trifolium  montanum  (Hormuzaki)  ; 
verbascum  nigrum  (Griflîth)  ;  à  Zurich,  melam- 
pyrum  nemorosum  et  artemisia  campestris. 

—  Chi-ysalide  :  Ramassée,  obtuse,  verdâtre  ou  blanc 

grisâtre,  avec  des  taches  noires  et  plusieurs 
rangs  de  saillies  orangées. 

—  Edosion  :  Mai  à  Juin  ;  puis  Juillet  à  Août. 

—  Dispersion  :  Europe  moyenne  et  méridionale. 

FRANCE.  —  Alpes-Marit.  ;  H.  et  B.  Alpes  ; 
Var  ;  B.-du-Rhône:  Pyrénées  Or.;  Hte  Garonne  ; 
H.  et  B. -Pyrénées  ;  Puy-de-Dôme;  Cantal  ;  Dor- 
dogne  ;  Gironde  ;  Charente  ;  Deux-Sèvres  ; 
Maine-et-L.  ;  Loire-Inf.  ;  Morbihan  (Taslé)  ;  Ille- 
et-Vilaine  ;  Indre  ;  Cher  ;  Loir-et-Cher  ;  Eure-et- 
Loir  (irrégulier)  ;  Sarthe  ;  Oise  ;  Seine  ;  Seine 
et-Marne  ;  Aube;  Meurthe-et-Moselle:  Nancy  \ 
Vosges  :  Epinal  ;  Alsace  ;  Saône-et-Loire  ;  Al- 
lier :  Moulins^  Panloup,  Cusset  ;  Haute-Marne  : 
Langres,  Hortes,  Montigny,  fMtrecey,  S t-Diziery etc. 

—  Mœurs  :  La  chenille  hiverne  ;  on  la  rencontre  en 

Hte  Marne,  surtout  fin  Avril  et  commencement 
de  Mai,  dévorant  les  feuilles  de  plantain  lancéolé. 
L'éclosion  a  lieu  de  lo-20  jours  après  la  chrysa- 
lidation,  et  l'espèce  a  généralement  deux  géné- 
rations, rarement  une. 

—  BibL:  Dup.,  14G,  pi.  2'i,  fig.  63.  —  Goos.,  An. 

Levai.,   1900,  p.  8.  —  Esp.,  16.  —  Hb.,  3  (cyn- 


ihia).  —  0.,  1,  ao.  —  Rœs.,  4,  lO-J,  pi.  4,  %  13. 
-Fit., -2,  IH.  — Wild.,  Il  —  Pr.,pl.  1,fig.  5. 
-  Sp.,  -i:^,  pi.  3,  fig.  2iU. 

113.  —  Melltaa  deione  H.-G. 

—  Chenille:  D'ap